-Heu … Ah … Je vais, me changer dans la salle de bain !

Comprenant ma requête, Marina partit dans la pièce d'à coté que je devinais être une salle de bain. Promenant mon regard dans la pièce pendant un moment, je décidais tout de même de me changer avant qu'elle ne revienne. Enlevant mon haut pour remettre le T-shirt assez large que la femme blonde m'a donné, je soupirai avant d'entamer la deuxième partie de ma tache. Heureusement que depuis toujours j'avais l'habitude d'être assez autonome, grâce à cela, je n'avais pas besoin d'aide constamment dès qu'il s'agissait de quelque chose. C'est ainsi, après avoir lâché un soupir fatigué, que j'enlevais mon pantalon avec difficulté tout en l'attrapant avec qu'il ne tombe au sol. Le pliant, je me penchais pour mette le short, je faillis perdre l'équilibre. Me rattrapent de justesse aux couvertures, j'essayais de me mettre sous ses dernières, mais c'était une chose assez compliquée vu ma position. Dans ce cas, je décidais d'attendre que Marina revienne pour m'aider.

Mon attente ne fut pas de longue durée, après moins de trois minutes, elle se retrouva devant moi dans un drôle de T-shirt tout bleu avec un logo assez flash. Superman ? La regardant s'approcher, je n'eus même pas à formuler ma demande que cette dernière m'aida à m'installer dans le lit. Suivant ses gestes sans protester, je me retrouvais sur le dos dans ce lit moelleux.

-Je ne te l’ai pas dit, j’ai 20 ans en fait, même si je fais plus jeune. Parles moi un peu de toi Nina, j’ai envie … de te connaître d’avantage …

Tournant ma tête vers elle avec une mine confuse, je laissais planer le silence entre nous. Donc ainsi elle avait plus de quatre ans de plus que moi. Et elle suivait aussi les cours ici ? Je me demandais sous quel principe cet institut fonctionnait.

-Je n'aime pas trop parler de moi...

Baissant les yeux pour ne pas devoir supporter sans regard brun, je me tordais les mains d'un air gêné. Me demandant si elle ne serait pas fâchée après mon refus de parler, je me décidais quant même de dire une ou deux choses, tout simplement car je ne voulais pas qu'une personne tellement gentille que elle, me déteste.

-Je suis née avec mon handicap dans une famille où rien n'allait. Comme j'ai pu m'y attendre, j'étais que source de problèmes, donc après la mort de ma grand-mère, on m'a envoyé dans une famille d'accueil. Et là, je pensais que tout irait bien, mais... mais...

Sentant les larmes me monter aux yeux à cause de mon incompréhension à ce qui s'est passé, il y a quelques heures de là, je détournais ma tête tout en m'essuyant les yeux discrètement. Essayant de reprendre mon calme, je lui demandais d'une voix cassée :

-Miya-sama a dit... que il y a beaucoup de gens comme ça ici... Il t'est arrivé quelque chose de mal aussi pour que ... tu te retrouves là ?

Voyant que ma curiosité dépassait un peu les limites, je me reprenais de suite :

-Enfin ... Si tu ne veux pas en parler, c'est pas grave.




(OMAKEEEE :
* Tsuki tjrs entrain de gerber*
Shiz : Natsuki ?! Tout va bien ?
Nats : Trop trop @_@ * dead*
Shiz : Natsuki ? Respire mon amour !
Marina : eh bien, on dirait que ca dépasse l'enragée des services * va refaire ses ongles*
Nina : heuuuu ?
Miya : ne t'en fait pas Nina.. c'est.. normal ici * sors son sabre pour découper tout autour d'elle *
Nina : au secouuuuurs ! )

-J’ai perdu mon frère il y a deux ans d’ici, j’ai vécu avec ma mère en Italie mais celle-ci ne m’apportait pas l’amour que j’avais espéré et par la même occasion me mentait en me disant que j’étais coupable de la mort d’Antonio.

L'écoutant sans rien dire, je trouvais qu'elle a dû subir des choses assez cruelles. Se faire accuser d'une telle chose par les personnes sensées l'aimer, ne devait pas être simple à supporter. Quand elle ferma les yeux, je crus qu'elle s'était endormie tellement le temps passait lentement. Soupirant, je sursautais en l'entendant parler.

-C’est parce que je me sentais vide et abandonnée de tous que je me suis retrouvée ici, un peu comme toi non ?

Tout en la regardant des mes yeux bordeaux, je croyais discerner un semblant de tristesse dans son regard. Sentant un doux contact sur ma joue, je ne pus m'empêcher de rougir.

-Mais maintenant, tu n’es plus seule …

Tout en serrant sa main plus fort, je restais à la fixer sans rien dire pendant un petit moment. Car oui, que dire dans de tels moments ? Quand une personne que tu ne connais que depuis une heure ou deux, te tend la main en te disant qu'en cas de besoin elle sera là. Sans rien demander en retour …

-Vide ? Et depuis que tu es ici, ca va mieux ?

Tout en sentant la fatigue me gagner, je la serrais dans mes petits bras. Restant ainsi un moment, je lui murmurai un petit « merci » avant de me reculer, reprenant ma position initiale. Frottant mes yeux d'un geste long, je la questionnais.

-Tu es ici depuis longtemps ? Toi aussi c'est un Master qui est venu te chercher ?

Je ne comprenais toujours pas ce raisonnement qu’une personne vient te chercher sans rien te demander en retour, juste pour que tu puisses refaire ta vie et aller mieux.

-C’est Miya qui est venue me chercher en Italie, je me souviens encore de ce jour de pluie ou j’étais assise sur des marches et qu’une personne sous un parapluie me tendit la main … On aurait trop dit un film !

A croire que la Master se plaisait dans des entrées fracassantes. Mais je pense que c'est justement cela qui les rend si classe. Tout en lui rendant son sourire, je buvais chacun de ses mots.

-Je suis ici depuis … un mois ? Un truc du genre, et oui, je me sens mieux depuis que je suis ici. J’ai retrouvé mon frère et en plus de ça ! J’ai une colocataire trop mignonne.

Rougissant en comprenant que c'était moi qu'elle qualifiait de mignonne, je fus surprise par ses dires. Donc ainsi elle a retrouvé son frère grâce au fait qu'elle se rendit ici. Elle en avait de la chance, je dirais.

-Tu as un copain ? Je veux dire … Un petit ami ?

Ne m'attendant pas à une telle question, je ne savais même pas improviser une quelconque réponse. Réfléchissant un moment à comment formuler cela, sans trop de tact, je m'enfonçais d'avantage dans le coussin.

-Non, disons que quand on est en chaise, ce n'est pas évident.

Surtout dans un endroit où tout le monde te méprise et te prends pour une abomination de ce monde, juste à cause d'un tel handicap. Mais après tout, on ne pouvait pas leur en vouloir, c'est dur de s'occuper d'une telle plaie. Me renfermant dans mes sombres pensées, je gardais quand même un œil attentif sur ma colocataire de fortune.

-Ah tu es ici depuis un moment alors, et ca doit être vraiment spécial de retrouver quelqu'un que tu croyais mort non ?

Ca devait être vraiment quelque chose d'émouvant à voir. En tout cas, elle devait être vraiment heureuse à ce moment.

-Dis, Miya-sama va chercher souvent des gens partout partout comme ça ?

-Bah je dirais que non en fait, elle va chercher ceux qui ont besoin d’elle je crois … Elle devient un peu « une grande sœur » en fait. En tout cas, c’est comme ça que je la considère …

Lui souriant gentiment, je me disais que ce serait vraiment génial d'avoir un grand frère ou une grande soeur qui seraient là pour te protéger en cas de besoin.

-T’sais, que tu sois paralysée ou pas, ce n’est pas ça qui compte … Moi, si je sortirais avec une personne handicapée, ca me dérangerait pas ! Parce que tout simplement, c’est la personne que j’aime, pas sa chaise.

Surprise par ses dires, je la regardais comme si elle venant d'une autre planète. Comment ça ? Les gens comme moi étaient des exclus, des bâtards, qu'il fallait à tout prix éviter, une source de problèmes qui n'existerait pas si des gens comme moi ne naissait pas. Ayant de l'admiration dans les yeux, j'ébauchais un grand sourire sur mon visage.

-Tu es vraiment quelqu'un de bien Marina-San !

Sentant que mes yeux devenaient lourds, je clignais pour faire passer cette sensation de sommeil. Quand tout à coup une idée me vint en esprit, une idée étrange, mais qui serait tellement géniale.

-Tu veux bien être mon onee-sama ?

Je pense que la fatigue me faisait dire des choses insensées. Lui faisant un signe de la main, supposant qu'elle oublie cette dernière réplique, je bâillais intensément avant de remonter les couvertures jusqu'au cou. Fermant les yeux, je souriais sans de vraies raisons. Peut être juste parce que je me sentais bien ici ?

-Évidement que j’accepte Nina …

Entendant sa réponse comme par un brouillard, j'ouvris à moitié mes yeux. Sentant ce même contact qu'avant, je me reculais par réflexe avant de me rapprocher de nouveau de la femme blonde.

-Même si j’aurai aimé être plus pour toi, grande sœur me conviendra amplement pour maintenant …

Ne comprenant plus ce qu'elle disait, je marmonnais un « oui » avant que mes yeux se ferment d'eux mêmes, sans que je puisse les en empêcher. Fatiguée, je m'endormis quelques minutes, si ce n'est secondes, plus tard.