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Il me semble te l'avoir déjà dit, mais j'aime vraiment pas les chats. [Gae ♥]
##   Dim 22 Fév 2015 - 23:26
Aaron Williams

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Aaron Williams
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Humeur : Aha ! ... Attendez, c'était une vraie question ?

Tic. Tac.
La fenêtre grince un peu en s'ouvrant et le courant d'air glacé qui s'infiltre dans l'appartement me tire un long frisson. Juste le temps de jeter mon mégot, de souffler cette fumée un peu lourde, à l'odeur épicée, qui obscurcit mes poumons en même temps que mon cerveau. Il me faut forcer un peu pour la verrouiller, cette foutue fenêtre qui coince, et qui n'a toujours pas été réparée depuis le temps. Ça me rend dingue. Alors je laisse tomber et je la laisse ouverte, m'enveloppant dans un plaid alors que je me jette sur mon lit. Je ferme les yeux.
Pourquoi je fais ça ? Sûrement parce que j'en ai envie, tiens. Ou besoin, peut-être. De vacances. Loin de Terrae, au moins pour un moment.
Ouais, putain. J'ai encore fui. Un problème avec ça ? Ça ne change rien pour vous. Ça change peut-être juste deux-trois choses pour moi.
Mitsuki m'a emmenée l'autre jour, cherchez pas. Elle a accepté bien gentiment, je sais même pas pourquoi. Peut-être que voir ma gueule défoncée après m'être tapé une soirée complètement shooté avec une espionne du centre, un gosse que je connais ni d'Adam ni d'Eve et un mec qui est venu m'emmerder une fois dans ma vie, ça l'a aidée à se décider. Bon, c'était y a une semaine et demi, un truc comme ça. Je me suis remis. Mais bon. Hideko sait que je suis parti, pour une fois. J'l'ai prévenue, et je lui ai même demandé l'autorisation de partir. Si c'est pas une formidable idée. J'ai même prévenu Gae et ma sœur. Par mail. Ça sert à rien ? Ouais je sais. Ils auraient voulu me garder à Terrae si je l'avais fait en face, en fait. J'espère presque qu'ils voient pas le message et s'aperçoivent pas de mon absence. Mais j'aurais pas pu rester là-bas. J'étouffe dans mon appart' à la fois trop petit et trop grand. Trop vide. Même la présence occasionnelle d'Ipiu me tire plus grand sourire. Heureusement qu'elle cuisine bien, cette gonzesse.
J'déconne peut-être un peu, c'est vrai. Juste un peu. Après tout, c'est pas comme si j'avais fini trois fois à l'hosto pour des blessures graves l'an dernier. Trois fois, ouaip. Mitsuki. Les scientifiques. Et Gae. Comme quoi mes potes m'aiment autant que mes ennemis, ça me fait grave plaisir. C'est pas non plus comme si j'avais, on ne sait trop comment, sacrément déconné avec des substances potentiellement dangereuses pour mes neurones déjà malmenés, hein. On sait pas pourquoi. On sait pas comment. Mais voilà, c'est arrivé. C'est con, mais c'est comme ça. Pouf.
Des fois, j'aimerais pouvoir hurler que j'ai besoin d'aide. Mais même ça, c'est trop compliqué - c'est sûr que c'est galère de prononcer trois mots, hein.
Sérieusement, si j'étais pas aussi désespéré, je crois que j'irais me tirer une balle. Mais si je me loupais, on serait encore capable de me faire la leçon - pensez-vous, ce serait con de louper une occasion pareille.
D'un geste las, j'allume un énième joint.
Boston. Cette ville me fait vraiment chier - et encore, elle me déprime presque moins que Terrae, ces derniers mois. C'est dire. Autant dire que maintenant que je risque plus de voir l'appart partir, malgré une dépense inutile en impôts, je suis tranquille. On me l'a vendu, c'est déjà bien. J'ai plus de blé, mais bon. Je m'en tape. J'ai fini par ramener les affaires que je me sentais pas de garder à Terrae après avoir fait le tri. Quelques photos, ouais. La plupart resteront ici. C'est comme un vieux musée que je vais visiter deux fois l'an. Histoire de me faire du bien. Ou du mal, c'est à voir.
Ça doit être mieux de pas avoir d'attaches, quand même. On se prend tellement moins la tête.
Je me lève et me dirige vers la cuisine pour aller me chercher une bière. Passe devant le miroir du couloir en même temps. Et je grimace en me passant une main dans les cheveux. À cause d'un connard sans nom que je ne nommerai pas, à savoir le petit con qui m'a collé une perruque sur le crâne, j'ai dû me couper les cheveux. Beaucoup. Trop. Courts. J'aime pas. C'est moche. Ça m'énerve. On touche pas mes cheveux bordel.
D'un geste rageur, je referme le réfrigérateur et retourne vers ma chambre, grommelant quelque chose comme "et évidemment ça va mettre quinze ans à repousser, comme d'hab". J'ai encore la main sur la poignée quand je vois cette chose sur mon lit. Cette chose, oui. Y a pas de mot pour décrire l'abomination. Et encore moins le bond que je fais, en manquant de me retrouver le cul par terre. Tout en poussant un sublime "PUTAIN" qui résonne un moment dans l'appart.
Un chat.
Un chat.
Y A UN CHAT SUR MON LIT BORDEL.
Immédiatement, je referme la porte, qui claque assez désagréablement à cause de la fenêtre ouverte. Mon cœur bat à toute vitesse, et ma clope s'est retrouvée par-terre en moins de deux. Je ferme les yeux. Tente de faire le vide et de réprimer les tremblements de mes membres. Avant de rouvrir la porte en sentant une aura que je reconnaîtrais même complètement défoncé. Lentement, je passe mon visage à travers l'entrebâillement de la porte. Toujours à moitié caché derrière.

- T'aurais vraiment pas pu te transformer en autre chose, sérieusement ? je ris nerveusement, à deux doigts de succomber à une crise cardiaque.

Hum. Il me semble avoir zappé un truc un peu plus important, là.

- … Gae j'peux savoir ce que tu fous là ?

S'il me répond qu'il se tape une sieste je lui balance ma bière à la gueule. Et bordel, qu'il se retransforme. Sinon je pleure.



Aaron vit en #E5882A.
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Un peu d'amour ♥:
##   Mar 3 Mar 2015 - 21:01
Gaetano Bianchi

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Humeur : Calme

Je soupire lorsque la dernière copie vient rejoindre la pile qui trône sur mon bureau. Oui, il m'arrive de faire mon boulot de prof parfois. De plus, avec toutes les missions, les absences pour causes diverses et variées; les copies se sont accumulées sur mon bureau et il était plus que temps que je m'en occupe. Je suis tout de même affligé par le niveau de certains élèves qui ne sont pas foutus de contracter correctement les déterminants et d'accorder les verbes, sans parler des oublis de mots. Ce n'est quand même pas compliqué de se relire... Même si je suppose que j'ai aussi une certaine part de responsabilité là-dedans...
Ayant fini toutes mes corrections et déjà préparé mon prochain cours, une fois n'est pas coutume, j'allume mon ordinateur et ouvre ma boîte mail.
Je hausse un sourcil en voyant un nouveau message de la part d'Aaron. Étrange. S'il voulait me communiquer des informations ou me dire quelque chose d'important il l'aurait plutôt fait par sms ou de vive voix... J'ouvre donc le dit message, intrigué.
Tandis que mes yeux parcourent les quelques lignes mon visage se ferme. Arrivé à la fin du mail je le relis deux fois, pour être sur d'avoir bien lu, une certaine colère mélée d'exaspération m’étreignant.
Il m'énerve.

~*~

Boston.
Je n'y avais jamais mis les pieds jusqu'à maintenant.
Une fenêtre ouverte me lance un appel aussi je ne me gêne pas. D'un bond souple je me glisse à l'intérieur de la chambre puis vais me rouler en boule sur le matelas moelleux.
Un petit ronronnement m'échappe alors que je savoure le calme qui règne dans la pièce et le léger courant d'air qui vient effleurer mon pelage.
J'aurais pu me contenter d'aller voir Aaron et de lui exprimer ce que je pense de son comportement puéril (certes je n'ai pas grand chose à dire mais quand même). Il est bien plus drôle de me transformer en chat et d'attendre qu'il vienne dans la chambre.
Aaron déteste les chats. Que dis-je, il est phobique des chats !
C'est une petite vengeance de ma part pour son départ impromptu à Boston.

J'entend des pas dans le couloir mais ne fait pas mine de bouger. La porte fini par s'ouvrir sur Aaron qui lâche un "putain" sonore en m’apercevant avant de refermer la porte d'un claquement. Si les chats pouvaient rire je serait actuellement écroulé par terre. J'aurais souhaité avoir un appareil photo rien qu pour garder souvenir de son expression horrifiée.
La porte se rouvre enfin, laissant entrevoir le visage d'Aaron.

- T'aurais vraiment pas pu te transformer en autre chose, sérieusement ?

Non. Ce serait vraiment moins drôle si je m'étais transformé en chien ou en hamster. Sachant que ces deux animaux ne font pas vraiment parti de ceux que j'affectionne.

- … Gae j'peux savoir ce que tu fous là ?

Je me retransforme, sentant qu'Aaron est à deux doigts de tomber dans les vapes si je ne le fais pas, un sourire narquois sur les lèvres. Je penche la tête sur le côté, observant le peu de son visage que je vois dans l’entrebâillement du battant.

- Hum... Je me demande. Peut-être que c'est parce que tu m'a laissé juste un putain de mail avant de te barrer à l'autre bout du monde, je réponds faussement songeur.

Il peut dire ce qu'il veut, je partirais pas sans lui.


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##   Mar 3 Mar 2015 - 22:54
Aaron Williams

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Un chat. Un chat. Non mais. Avouez, il me déteste pour avoir choisi cette forme ; y a pas d'autres raisons. C'est mon mail, c'est ça ?! C'est à cause de mon mail ?! Mais il était très correct, mon mail ! Bon, j'avoue qu'il y a mieux comme message d'explication, mais il était très concis, très clair, et pour une fois je lui ai même dit où j'allais. Certes. Je ne suis pas passé par quatre chemins, et je ne suis pas non plus allé le lui dire en face : mais est-ce que c'est une raison de m'en vouloir ?!


"Coucou ma petite girafe ♥ ♥
Je pars m'offrir quelques vacances de rêve à Boston, j'serai pas là cette semaine ! Plein de poutous ♥
xoxoxo

PS : Ah et tu peux t'occuper de mon poisson en attendant ? J'reviens vite ! Loooove !
"


Il est gentil mon message, pourtant. Je lui ai dit bonjour, au revoir, et je l'ai pas appelé Sophie ! Bon, je lui ai parlé de mon blobfish domestique - qu'il déteste plutôt cordialement si j'en juge de la petite grimace qu'il fait à chaque fois qu'il pose ses yeux sur lui. Mais ça ne justifie pas une telle barbarie ! Il aurait pu me faire avoir une crise cardiaque. Ou PIRE. J'aurais pu perdre le peu de cheveux qu'il me reste ! L'horreur…
Lorsqu'il se retransforme en être humain - oh mon dieu merci merci merci - il incline la tête et me renvoie en pleine tête cet affreux sourire plein de cynisme que j'exècre profondément. Enfin, je l'exècre profondément parce qu'il ne présage jamais rien de bon pour moi, hein. Pas parce que ça tord son visage. Son visage est toujours tordu de toute manière. Pff. (C'est pas de la mauvaise foi, c'est juste-- ok c'est de la mauvaise foi. Vos gueules.)
J'ouvre un peu plus grand la porte et ramasse mon joint qui s'est cassé la gueule dans l'opération précédente. (À savoir "fuir le chat", en trois mots.)

- Mais, je pleurniche, l'air d'un petit garçon qui justifie sa bêtise. Mais je t'ai prévenu ! C'est juste des vacances ! J'ai pas dit que j'allais me jeter par la fenêtre !

Toujours cette manie de s'occuper de moi comme si j'étais un pauvre petit gosse abandonné. Je veux bien croire que depuis notre dernier combat, il s'en veut et essaie de "prendre soin de moi" (ouais en fait il me fait plus chier qu'autre chose mais bon, j'l'aime bien quand même hein… surtout que c'est pas le terme qu'emploierait la majorité des gens mais on s'en fout) MAIS il y a une limite à la décence. Comme ne pas me suivre pendant que je me prends des vacances. Et ne pas se transformer en chat en se couchant sur mon l--

- OH MON DIEU T'AS FOUTU DES POILS PARTOUT.

D'un bond, j'atterris près du lit et frotte nerveusement la couette pour en dégager les poils qui y sont accrochés.

- T'abuses…

Je lui lance un regard noir et lui attrape le bras, avant d'essayer de le faire se lever et le pousser vers la fenêtre. Bon, il fait quelques - hum - kilos de plus que moi, c'est pas simple. Surtout que hé, vous savez quoi ? C'est que du muscle. Que. Du. Muscle. Moi, des muscles ? On les cherche encore…

- Allez, tu vois que je vais bien ! Repars d'où tu viens ! Zou ! Envole-toi ! je râle en tirant désespérément sur son bras, avant de laisser tomber.

Puis de soupirer, un air penaud sur le visage.

- … J'aurais pas dû, c'est ça ? je reprends en essayant de grimacer un sourire.

Ou de sourire une grimace. Franchement, au point où j'en suis, j'sais pas trop si ça fait une différence.



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##   Ven 10 Avr 2015 - 21:18
Gaetano Bianchi

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Je ne sais pas pourquoi mais depuis quelques temps Aaron trouve drôle de m'appeler Sophie. Oui, comme Sophie la girafe. Vous savez ce jouez en plastique pour les bébés qui émet des couinements lorsque le dit nourrisson mort la girafe ? Voilà. Cette Sophie là. Autant dire que j'ai manqué de m'étouffer la première fois qu'il m'a surnommé comme ça. Parce que je ne crois pas avoir une quelconque ressemblance avec l'objet. Je n'ai pas de tâches brunes, et je ne couine pas quand on me mord. Enfin aux dernières nouvelles... J'ai jamais testé donc je peux pas dire... Enfin bref ! Tout ça pour dire que j'apprécie moyen ce surnom. Alors il peut se brosser s'il croit que je regrette un instant la peur bleue que je viens de lui foutre. Comme on dit, la vengeance est un plat qui se mange froid.
Je hausse un sourcil moqueur lorsqu'il se défend de m'avoir prévenu de son départ. Certes, il m'a prévenu. Par mail. En se foutant bien de ma gueule.
Non pas que je ne sois pas habitué à son humour. Je préfère simplement qu'on me dise les choses en face plutôt que de s'enfuir lâchement. (Et je ne parle pas de son foutu blobbfish. Il devait être sacrément bourré lorsqu'il a adopté cette chose. A moins que ce soit un cadeau de sa sœur. Je crois qu'elle en serait capable...)

- Vu ta tête tu me permettra d'en douter, je répond avec une voix faussement enjouée.

Bon d'accord c'est de la mauvaise foie. Mais est-ce que j'ai pas le droit de m'inquiéter pour mon meilleur ami ? Oui, celui que j'ai manqué de tuer, et avec qui j'ai failli coucher. Je sais qu'il déteste qu'on le couve comme ça, mais j'estime qu'il a passé suffisamment de temps à l'hôpital ces derniers temps sans devoir y retourner à cause d'une tentative de suicide manquée. Et honnêtement, il me manque. Son humour pourrit et les soirées clopes me manquent.
Je rigole en le voyant s'affoler devant les poils de chats sur son lit. Mon rire devient un peu plus fort lorsqu'il tente de me déloger, sans succès, de son lit. Il faut dire qu'Aaron n'est pas connu pour sa musculature hors norme. Il ne fait pas vraiment le poids avec moi de ce côté là.

- Allez, tu vois que je vais bien ! Repars d'où tu viens ! Zou ! Envole-toi !

Je fais mine de réfléchir.

-Hummmm... Non, pas envie !

Puis il soupir et je perds un peu mon sourire.
Je le fixe pendant quelques instants, ne sachant quelle attitude adopter. Mais quelle paire de bras cassés !
Je lui fais une pichenette sur le front (oui je sais c'est trop mignon).

- Bah ça fera qu'une fois de plus ! T'es juste con, mais je veux bien te pardonner pour ça !

Mon regard glisse vers le pétard qu'il tiens à la main et je souris puis attrape une cigarette que j'allume. Je reste là quelques instants, clope au bec à le regarder. Où est-ce que tout ça nous mène, je me le demande... J'aurais tellement préféré ne pas péter les plombs.
Au fond si je fais autant attention à lui c'est pas seulement parce qu'il est mon pote. Je crois que c'est aussi à cause de la culpabilité. Encore et toujours cette même culpabilité. Mais parfois je me demande s'il n'y a pas plus.
J'expire.
Je ne veux pas savoir. Je préfère me voiler la face encore une peu.
Avec un soupir je me lève pour aller m'appuyer contre la fenêtre, laissant la fumée sortir de la pièce. Tout compte faits, ça n'a pas l'air si mal Boston...


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##   Ven 10 Avr 2015 - 22:38
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Grumpf. Ce type a l'art et la manière de me faire culpabiliser. Arrête de sourire comme ça, je sais que t'en penses pas moins. Je suis pas suicidaire, enfin plus. Depuis un moment, je crois ? Puis j'ai bien prouvé que j'tenais à ma vie l'an dernier, non ? J'me suis grave accroché et tout !... Bon ok, j'ai aussi un peu cherché la merde, mais ça... on en parlera pas, ok ? C'est pas parce que je fume un joint de temps en temps que j'ai forcément envie de me jeter par la fenêtre.
Et évidemment, il se fend la poire quand j'essaie de le faire dégager de mon lit - c'est mon lit bordel ! J'ai vraiment l'impression qu'il se fout de ma gueule parfois. Juste parfois, je vous rassure. Bon, laissez tomber, j'abandonne carrément là. J'me laisse tomber sur le lit et il me fout une pichenette sur le front.
...
Attendez. Une pichenette sur le front ? Il se prend pour Itachi, c'est ça ? (Bordel, j'ai pas envie d'être son p'tit frère, les relations incestueuses ça me dit rien ! Hum, oubliez ça, it's a joke.)

- C'pas faux, une fois de plus, une fois de moins, tout ça... je soupire en détournant les yeux. Désolé quand même, j'voulais pas te foutre les nerfs en pelote.

Il s'allume une clope, me fixe un moment (grumpf) et se lève pour s'appuyer au rebord de la fenêtre. J'évite de me concentrer sur ses sentiments, parce que ça me fout mal à l'aise parfois. C'est un peu trop le bordel pour que je m'y fasse.
Je m'allonge en travers du lit et fixe son dos - à l'envers, la tête dépassant un peu du lit. Un sourire neutre s'étire sur mes lèvres.

- Je me disais que t'avais assez à faire. J'suis tout le temps sur ton dos en ce moment. Gae par-ci, Gae par-là... T'en as jamais marre, sérieux ? Je me serais déjà barré en courant, je crois.

Un rire m'échappe, cette fois-ci. En même temps, quand je peux faire mon profiteur, je le fais, hein. Je coince mon joint entre mes lèvres et ferme les yeux quelques secondes, un peu apaisé. Merde, faut que je le rallume. La flemme...

- Fallait que je m'éloigne un peu de Terrae aussi. L'ambiance me déprime en ce moment. Des fois j'ai l'impression que le monde tourne plus rond.

Quand on se dit qu'il y a quelques mois à peine, c'était carrément le branle-bas de combat, on a un peu de mal à le croire. Les gens se reconstruisent petit à petit, mais je les sens plus à cran, les nerfs à fleur de peau. Nos Masters, surtout les nouveaux, angoissent pas mal aussi. Ils ont peur d'une nouvelle guerre, et je peux qu'acquiescer.
Parallèlement... faut que je me gère moi-même. Et honnêtement, j'ai de plus en plus de mal. Enfin c'est peut-être aussi parce que je me concentre trop sur mon entourage, je sais pas vraiment. En tout cas, même s'il est lourd, j'imagine qu'un jour j'aurai à lui dire merci. Et ça m'arrache déjà les cordes vocales, au cas où vous vous poseriez la question.
Je rouvre les yeux et lui tend mon cadavre de clope avec un sourire en coin :

- T'en veux ?

Heureusement, j'sais qu'il me dira rien. Il préfère faire la morale aux gens dans sa tête, en général. Puis j'ai déjà fait pire !
... Vaut mieux pas qu'il le sache je crois ?



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##   Mar 14 Avr 2015 - 17:15
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Le jour commence à baisser et le ciel se pare de couleurs rouges et oranges. C'est kitsch. En fait je suis pas si sûr d'aimer les couchers de soleil. C'est beau oui, mais ça signifie aussi la fin d'une chose même si ce n'est que le jour.
Quel rapport entre le coucher de soleil sur Boston et notre relation ? Aucun sans doute. Je crois que je me sens un peu d'humeur morose. Et ça m'agace.
Je jette un coup d’œil en coin à Aaron qui est étalé sur son lit, la tête à l'envers. Puis je soupire avant de me replonger dans la contemplation du coucher de soleil avant de revenir sur Aaron.
Des fois je me dis que j'aimerais bien être télépathe ou sensitif... Pour savoir ce qu'il pense. Est-ce qu'il déprime ? Est-ce qu'il en a marre de moi ? Pourquoi il se sent toujours obligé de fuir quand une relation devient sérieuse ? Est-ce qu'il m'en veut ? Et en même temps je me dis que ça doit être tellement le bordel dans sa tête que je veux pas savoir.
Marre des questions, marre de me prendre la tête. Des fois je me dis que je voudrais juste revenir à... Je sais pas... Avant ?

- Ce serait pas plutôt l'inverse ? C'est pas toi qu'en a marre que je sois sur ton dos ? Mais je te comprends je me serais fuit aussi je crois, je fais railleur.

Je ris à sa remarque.

- Et depuis quand le monde tourne rond ? Ça a jamais été le cas en ce qui me concerne je crois.

D'un autre côté je comprend pourquoi il a voulu prendre quelques jours de vacances. Avec toute la merde qui nous ait tombée dessus (et je pèse mes mots) on a bien mérité quelques jours. Honnêtement je sais pas franchement ce qui est le pire. Etre en guerre totale avec les scientifiques ou alors cette espèce de tension qui s'est installée entre Terrae et le reste du monde. Même si pour l'instant les choses se sont calmées, ça ne veut pas dire qu'on ne va pas s'en prendre plein la gueule bientôt.

Aaron me tend son pétard que j'attrape et porte à mes lèvres sans réfléchir. Pourquoi pas... Je pourrais en avoir besoin et tant qu'à être défoncé autant l'être tous les deux.
Après avoir tiré une taf je lui rend son pet.
Le silence s'installe à nouveau et je me fais la remarque qu'il y a vraiment une ambiance de dingue dans cet appart.
J'ai envie de faire une connerie. Ou de bouger.

- Ça te dirais d'aller boire un verre ? Comme au bon vieux temps, je dis railleur.

On sait jamais; Peut-être que le reste de la soirée sera un peu plus animée.

- En plus je paris que t'as pas mis les pieds dehors depuis que t'es arrivé, je me trompe ?


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##   Mar 14 Avr 2015 - 23:49
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Les yeux toujours fermés, je tente de fermer mes sens aux autres êtres vivants qui peuplent cet immeuble - enfin, l'étage du dessus et du dessous. Un peu de calme, ça fait quand même beaucoup de bien à ma pauvre tête agressée de partout. Surtout depuis que Gaetano est entré dans la pièce, en réalité. Je le connais bien - et même s'il est un Master, qu'il se fermait totalement face à moi, au fil du temps, une brèche s'est comme formée. Amusant, non ? Il me laisse voir ce que je ne vois pas. Parfois, je me demande s'il ne le fait pas exprès. Et puis le temps d'après, généralement, tout se referme. Difficile de rouvrir un coffre une fois que son couvercle s'est abaissé. Il se verrouille par automatisme. Et, comme mu par un instinct de conservation, il se fait plus dur à forcer. Et il est encore, encore plus dur de voir au travers.
Pour le moment, il est encore ouvert. Son esprit comme son cœur. Une vague tristesse, une sorte de résignation aussi. De l'angoisse. Et un intérêt, j'ai pas trop déterminé lequel, trop maladif. Vu que je suis la seule autre personne dans la pièce, j'imagine que c'est tout directement tourné vers moi ? C'est flippant, les mecs. Enfin, juste un peu.
Je rouvre les yeux et l'observe silencieusement. Il me jette quelques œillades de temps en temps, pas très appuyées. Embarrassé ? Hmm, peut-être. Amusant, tiens. Je roule sur le ventre et m'appuie sur mes deux mains, jambes relevées, retenant de mon mieux un sourire en coin qui - très certainement - me vaudrait un joli vol plané. Vous ai-je déjà dit qu'il avait horreur que je me moque de lui ? (Non parce que lui, il peut se moquer de moi, mais pas l'inverse. Cette injustice.)
Mon sourire se contente de s'esquisser sur mes lèvres, discret.

- Hm, ça va. Mais j'avoue que je ne m'attendais pas à ce que tu viennes me courir après jusqu'à Boston. Une surprise sympathique on va dire.

Un rire léger, pas vraiment moqueur. Gentil, on va dire, hein.

- C'est vrai qu'il faudrait vraiment que j'arrête de penser qu'on vit dans un monde normal. Mais que veux-tu, je suis un mec simple moi ! Con. Mais simple !

Gaetano attrape ma clope et tire une taffe, laissant un petit silence s'installer dans l'appartement. C'est pas gênant je trouve. Lui si, visiblement. C'est pas grave, va. Il me la rend et j'hésite à jouer un peu avec ses doigts, me contente de faire traîner un peu le contact. Mais vu l'état dans lequel il est, il serait capable de me faire une syncope, pauvre Sophie. Enfin. C'est p'tetre simplement une excuse aussi, je saurais pas trop vous dire où se trouve ma tête, actuellement.
Puis, devant sa propositions, j'acquiesce et me lève, m'étire un peu. Ça me fera bouger un peu, va. Faire du sport peut pas nous faire de mal, hum ?

- Ca me va, ouais. Et j'te permets pas, j'suis vachement sorti depuis !...

Bon, ok, c'était pour m'acheter du pain et le nécessaire de survie - clope, feuilles, herbe, un peu d'alcool pour les temps durs. Et euh de la bouffe, aussi. Bien entendu. Je ne suis pas qu'un alcoolique drogué, je pense aussi à me nourrir parfois !

- Hum. Laisse moi juste passer dans la salle-de-bain, j'reviens vite.

J'suis pas un gros crado moi, merci bien. Rapidement, je file dans la salle d'eau et me lave le haut du corps en trente secondes, puis ressors chercher une chemise dans mon sac, dans la chambre. Avant de faire la moue. J'suis déjà à court, merde. Bon, j'ai pas vraiment bien prévu mon coup, là, c'pas grave. Avec un soupir, je balance mon t-shirt sur le lit et m'approche de l'armoire, que j'ouvre. Alors oui, l'armoire, avec tous les trucs poussiéreux qui s'entassent dedans, vous savez. Après avoir fouillé rapidement dedans, j'attrape une chemise et râle en voyant qu'elle est un peu trop grande pour moi. Sans regarder Gaetano, qui m'attend toujours - le pauvre, j'passe mon temps à l'ignorer ou quoi ? - je l'enfile et la boutonne, retrousse un peu les manches avec un pincement au cœur. J'dois être maso tiens.
Puis me tourne vers lui avec un sourire.

- Allez viens, j'connais des bars sympa pas loin.

Enfin, j'attrape mes chaussures, une veste, portable et portefeuille, avant de l'inviter à descendre les marches pendant que je verrouille. Je le rattrape en accélérant dans les escaliers et sourit en coin en arrivant dehors, avant de le guider jusqu'au dit bar.

- Ca va ? Tu m'as l'air crevé. Ou saoulé. Ou les deux peut-être ?



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##   Jeu 30 Avr 2015 - 20:58
Gaetano Bianchi

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Pourquoi ai-je la très désagréable impression qu'Aaron se moque de moi ? Peut-être est-ce que à cause de son petit sourire en coin qu'il tente sans succès de dissimuler. J'aime pas quand il a cet air là. En général ça veut dire qu'il a des mauvaises idées à l'esprit. Ou alors il se moque simplement de moi et je n'ai aucune idée du pourquoi.
Une autre chose qui m'agace chez Aaron : il est comme moi. Je n'arrive à savoir qu'une fois sur deux ce qu'il pense et encore... Mais je trouve que je fais des progrès en la matière. Enfin il me semble...
J'ai un petit rire railleur lorsqu'il répond à ma boutade en affirmant être con. Il n'a même pas besoin de ma réponse pour savoir ce que j'en pense pour le coup. Et en parlant de connerie j'ai eut vent d'une certaine cuite qu'aurait pris Aaron avec des élèves mais je crois que je ne préfère même pas savoir de quoi il en retourne. Les rumeurs sont amplement suffisantes.

Je me tend lorsque je sens la main d'Aaron s'attarder sur la mienne et me renferme aussitôt par automatisme. Déjà le contact a disparu, plus léger que l'air. Pourtant l'air joueur d'Aaron m'indique bien que je n'ai pas rêvé.
Il finit par se lève et s'étire, presque comme un chat. Je soupire imperceptiblement. Faut vraiment que je me détende.
Je profite de la perche qu'il me tend pour détourner mes pensées.

- Ouais c'est bien ce que je disais t'es pas sorti, je lance, un rire moqueur dans la voix.

Je le laisse partir sous la douche et profite de son absence pour m'affaler sur son lit, le regard fixant le plafond d'un air absent. Je suis en train de me demander si j'ai bien fait de venir... Si je ne devrais pas... Je sais pas... Mettre un peu de distance entre nous.
Nouveau soupire dépité. J'en ai marre de me prendre la tête pour rien.
Aaron finit par revenir et je me redresse. Il me tourne ensuite le dos pour fouiller dans son armoire et je ne peux m'empêcher de fixer son dos. Il n'est certes pas aussi musclé que moi, je dois bien avouer qu'il n'en reste pas moins bien foutu. Et autant dire que je ne vais pas me gêner pour mater. Le souvenir de notre nuit de beuverie revient flotter dans ma tête et je songe que oui, Aaron est TRES bien foutu. Mais bon il n'a besoin de savoir ce que je pense de lui.
Il finit par revêtir une chemise et je ne peux m'empêcher de me demander si elle appartenait à Damian en remarquant qu'elle est trop grande pour lui.

Aaron attrape donc ces affaires et nous quittons l'appartement.
Je hausse les épaules face à sa question.

- C'est juste le décalage horaire je suppose...

Nous continuons notre chemin en silence et arrivons enfin devant un petit bar de centre ville. Un petit sourire étire mes lèvres lorsque je pousse la porte et pénètre dans l'espace confiné. Il y a ici tout ce dont j'ai besoin dans l'instant présent : de l'alcool et mon meilleur ami avec qui me soûler !


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##   Ven 1 Mai 2015 - 0:13
Aaron Williams

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Alors qu'on descend les escaliers, je tente de fourrer comme je le peux mes effets personnels dans les poches de ma veste. Bon, ok, les clés et le portable, poches du pantalon hein. Ce sera moins encombrant, et t'façon je les utiliserai probablement pas de la soirée. Alors autant se faciliter la vie directement. Enfin bon. Pour le moment j'essaie surtout de me concentrer sur autre chose. D'ignorer le léger malaise qui semble flotter dans l'air depuis que je suis sorti me changer. Oh, bien sûr, ce n'est pas comme si Gaetano ferait la moindre remarque à ce sujet. Je l'ai bien vu se renfrogner. Comme toujours, deux pas en avant, trois pas en arrière. Je ne sais pas qui est celui qui s'amuse le plus à reculer, entre nous deux. J'crois que dès qu'on sent que l'autre dépasse un peu les limites, l'autre se renferme. Puis teste. Et l'autre se renferme. Et teste encore. C'est infini. C'est frustrant. C'est agaçant. C'est toujours comme ça, entre nous. Stupide, hein ?

Le décalage horaire, hein ? Je retiens difficilement un ricanement et gratte le fond de la poche de ma veste. Putain. Mes clopes. Je les ai oubliées dans l'appartement, bordel. Ça va vraiment pas le faire, j'ai besoin de m'occuper les mains et la bouche là. Ça m'évitera de sortir des conneries. Ou d'en faire. Et ce n'est pas un luxe, visiblement.

- Et mon cul c'est du poulet mongol... je grommelle dans ma barbe inexistante, tout en poussant la porte du bar.

Et en sachant pertinemment qu'il ne m'a sûrement pas entendu. C'est mieux comme ça, en fait...

Mes yeux s'attardent sur la déco - c'est un bar que j'avais l'habitude de visiter, mais il a complètement changé de gueule en même temps que de propriétaire. Enfin c'est pas plus mal, au moins je suis sûr de connaître personne dans le coin. Y a une petite musique jazzy qui passe en arrière-fond, et quelques personnes qui dansent dans un coin. Le coin des bourrés, tiens. Marrant...

Je lui désigne une table et interpelle un serveur pour qu'il vienne prendre notre commande. Je laisse Gae choisir et me prends une bière, histoire de pas m'endormir comme une masse après avoir picolé, comme ça m'arrive régulièrement ces derniers temps. Puis, je me laisse aller contre ma chaise et fixe mon ami durant quelques longues secondes, essayant de deviner ce qu'il se passe dans sa caboche. Boarf. Probablement pas grand chose, comme d'hab. (Ah oui non, c'est moi ça, c'est vrai !)

- T'es certain que tout va bien ? T'es absent, je soupire.

Puis, je fais la moue et remercie le serveur qui revient avec nos verres. Distraitement, je joue avec le bord de ma manche.

- Si tu as quelque chose à dire, dis-le. J'en ai marre de ce silence, il pèse. Et j'ai plus rien dans mon répertoire pour m'amuser à faire un monologue.

Parce qu'un problème, je sais bien qu'il y en a un. De là à savoir ce qu'il en est très exactement, je saurais pas dire. Mais si on pouvait discuter, au moins qu'il ne me réponde pas par monosyllabe... ça m'arrangerait, disons.



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##   Lun 11 Mai 2015 - 15:32
Gaetano Bianchi

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J'ai un rire narquois en voyant Aaron fouiller dans ses poches puis pousser un grognement de mécontentement. il a semble-t-il oublié son paquet de cigarettes.
Sourire. Je sors mon propre paquet et m'attrape une clope avant d'en tendre une à Aaron. Il est pas cool quand il est grognon et quand il est grognon c'est qu'il est en manque de nicotine.

Je l'entend marmonner dans sa barbe, qui est inexistante soit dit en passant, tandis que nous pénétrons dans le bar. De la fumée flotte un peu au dessus de nos têtes, des musicos jouent du jazz sur une petite estrade dans un coin, leur son se mêlant à celui des conversations. Dans un autre coins des gens dansent et je souris, juste apaisé par l'ambiance à la fois étrangère et familière de ce bar. Peut-être que tout n'est pas à jeter dans cette soirée...

Nous nous asseyons à une petite table et comme Aaron je commande une bière blonde. Pour une fois, tentons de rester un minimum sobre, ou du moins de ne pas finir au toilettes après le troisième verre. Enfin, même si je me suis calmé sur l'alcool ces derniers temps, je me connais et quand je suis avec Aaron, j'ai tendance à ne pas compter les verres. Et je ne suis pas sûr que mon porte monnaie apprécie aussi.

Je sors de la contemplation de mon verre lorsqu'il me demande si tout va bien. Un air absent ? Je me demande bien à cause de qui tient...
Et les questions de mon ami -ce mot est bien peu- ne m'aident pas non plus. Mais je comprends ce qu'il ressent je crois. Peut-être devrions-nous jouer cartes sur tables. Ou du moins arrêter d'être aussi tendus lorsque nous sommes en présence de l'autre. Ce n'est pas chose normale.

Bruit sourd de mon verre que je repose sur la table. Soupire.
Et puis d'un coup je relâche la barrière qui enferme mon cœur. Il y a de la tristesse, encore et toujours de la tristesse, beaucoup de solitude aussi, de la colère envers moi-même et encore cette autre chose qui fait que j'ai les tripes qui se serrent en ce moment. Je sais qu'il va sentir tout ça et que je risque de le mettre un peu mal à l'aise mais pour une fois je veux juste vivre le moment.

- Alors c'est moi qui vais parler, je finis par dire. Je suis venu parce que je voulais être sûr que t'allais pas faire une connerie, enfin sans vouloir te vexer. Et parce que j'en ai marre qu'on arrête pas de se chercher. Tu m'évites, puis c'est mon tour, puis c'est toi et encore moi. Et je crois que ça nous aide clairement pas.

Je reprend une cigarette et prend quelques bouffées pour me calmer.

- J'ai trop de choses en moi qui me font mal, trop de culpabilité envers toi, envers Terrae, ma famille et moi-même et j'arrive plus à le contenir. Y a aussi beaucoup de choses que je n'arrive pas à te dire. D'une part parce que je m'en sens pas prêt mais parce que je crois que toi tu l'es pas non plus.

Encore une gorgée de bierre et quelques bouffées de cigarette.

- Tu sais quand t'étais... dans le coma. Quand j'ai pointé mon arme sur toi, j'ai réalisé que depuis... Naples, j'avais plus aucun contrôle sur moi-même. Et pour l'instant je crois que tout ce que j'ai besoin c'est de calme. Juste passer une soirée dans un bar, au milieu de nulle part avec mon meilleur pote, sans avoir à me prendre la tête à savoir si des connards de scientifiques vont pas nous bombarder demain.

Voilà. Juste une soirée un peu tranquille à boire une bierre et écouter du jazz. Loin de Terrae. Loin de l'Italie qui me hante. Loin de tout sauf ce qui m'importe réellement dans l'instant présent.


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##   Mar 12 Mai 2015 - 22:52
Aaron Williams

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Vous vous êtes déjà trouvé dans une de ces situations qui font que vous regrettez d'avoir parlé tout haut, que vous regrettez d'avoir ouvert votre gueule une fois de plus et surtout une fois de trop ? J'vous avoue que ça m'arrive assez régulièrement ces derniers temps. Au moment où je lui demande de me parler, de me dire ce qu'il a à me dire, je sais que je vais le regretter. Ou plutôt j'ai peur de le regretter. Il me semble avoir déjà évoqué le fait que je n'avais jamais honte de rien. Peut-être que je devrais modifier cette affirmation, et simplement dire que j'ai rarement honte de mes conneries. Le problème, quand on joue avec le feu, c'est qu'on finit toujours par se cramer avec. Et comment dire ? Je ne m'attendais pas à ça. Pas à tant d'honnêteté.

Son cœur s'ouvre soudainement, et je suis englouti sous une tonnes de sentiments que je ne pensais même pas pouvoir effleurer un jour du doigt. Mon souffle se bloque un instant, et j'accueille tristement toute sa peine et sa solitude, sa colère qui me broie un instant la poitrine. Puis derrière, caché, au fond, un endroit auquel je n'ai jamais eu accès. Pas une seule fois, malgré tout ce temps. Malgré tous ces rires, toutes ces journées, toutes ces soirées, ces heures passées ensemble.

Ma main se resserre légèrement autour de mon verre. Ma bouche s'assèche un peu et je me retiens de détourner le regard. Alors quoi, on en est là maintenant, hein ? Aaron, évite de ricaner bêtement. T'aurais l'air profondément… stupide. Et mauvais. Con en fait. Juste con. J'suis con de toute manière. C'est pas une nouveauté. C'est pas une– Bon d'accord, je fais comme si ça allait mais hé, non, là, ça ne va clairement pas. Putain.

J'allume finalement la clope qu'il m'a refilée tout à l'heure et fais mine de me concentrer dessus alors qu'il se met enfin à parler. À cœur ouvert comme on dit. J'évite de faire mine d'être offusqué lorsqu'il me dit qu'il avait peur que je fasse encore de la merde. J'évite aussi d'étirer un sourire en coin particulièrement con, parce que ça ne s'y prête pas vraiment. Par contre, si j'avais pu éviter de le fixer trois secondes comme un demeuré, avec la flamme de mon briquet allumé qui cramait joyeusement le bout de ma clope, ça m'aurait aussi arrangé.

Zen. Je range le briquet dans ma poche et m'appuie au dossier de ma chaise sans détourner les yeux. L'écoute sans broncher pendant qu'il me déballe tout ce qu'il garde au fond de sa tête depuis des mois. Peut-être même plus, hé, qu'est-ce que j'en sais ? J'suis pas télépathe. En fait j'ai pas envie de savoir à quoi il pense.

Gae ta gueule. Ta gueule.

Le pire, c'est qu'il a l'air aussi tendu que moi. Il tire sur sa clope comme si sa vie en dépendait, et je le rejoins plutôt sur ce fait. Se concentrer sur autre chose, c'est bien. Mais là, c'est un peu compliqué. Parce qu'il a tout juste cessé de parler, qu'on est seuls à une table dans une ambiance qui me paraît soudainement carrément malsaine et que mon cœur joue au yoyo. Pouf je m'arrête. Et zou le sprint. Non mais vous y croyez ça… J'ai envie de partir en courant, les mecs.

Ouais ça doit se voir. Parce que mon expression n'a pas changé d'un iota et que j'continue à le fixer comme un con en attendant de trouver un truc à répondre. Ouais nan parce que clairement, un "Ahah t'inquièèèète" passera moyennement. Hum.

Je tire sur ma clope et en expire la fumée dans un geste très lent. Est-ce qu'on joue ? Est-ce qu'on ne joue plus ? On arrête tout, ou on fout les pieds dans le plat ? Y a une décision à prendre là, non ?

- Et tu avais besoin de me suivre jusqu'au bout du monde pour enfin me dire tout ça ? je lâche avec un sourire amusé. On doit être tombé bien bas…

P'tetre que je suis juste pas prêt à prendre de décision maintenant. Mais rassurez moi et dites moi que je ne suis pas le seul dont l'absurdité de la situation lui saute au visage…

- T'es trop sentimental… C'est le côté italien ?

... DITES. MOI. QUE. J'AI. PAS. DIT. CA. Ah bah si je l'ai dit. Super. Je dois avoir un fond légèrement maso, ou alors j'ai juste vraiment, vraiment pas envie de mettre le moindre crédit dans ce qu'il a dit. Mais putain, j'étais juste là. J'étais juste là quand il avait besoin de moi. C'est tout, c'est tout ce que j'ai fait. Et là… Il a dit qu'il était pas prêt, non ? ALORS POURQUOI IL ME LE DIT ? Je suis pas assez stupide pour ne pas me rendre compte. Je ne suis pas assez bien placé pour ne pas être touché.

Oh et puis merde. Merde quoi. J'en ai marre. J'veux plus penser. J'esquisse un sourire. Lève mon verre pour trinquer avec le sien.

- Arrête la culpabilité. Vis ta vie. Avance. J'suis là si t'as b'soin de picoler. Ou de quoi que ce soit d'autre, j'sais pas. Ça s'arrangera. Alors pense pas aux scientifiques, on fera écran s'ils nous font chier. Comme on l'a déjà fait.

Je termine ma clope rapidement et l'écrase dans le cendrier. Tape du pied en rythme avec la musique. Mon sourire se tire en coin, et je bois un  peu. Hésite, seulement quelques secondes. Avant de me lever. On a perdu tous les deux. Peut-être qu'on est juste mauvais à ce jeu...

- Allez, viens danser. Et c'est pas une question.

J'ai pas envie de me faire chier à me trouver un autre partenaire, là maintenant tout de suite.

Vos gueules. S'il me remballe après ce qu'il a dit, je l'électrocute.



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##   Mer 13 Mai 2015 - 12:13
Gaetano Bianchi

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J'ai la bouche sèche et mes doigts se serre autour de mon verre. Imitant le tressaillement d'Aaron quelques secondes au par avant. Je ne saurais dire lequel de nous deux est le plus mal à l'aise dans l'instant présent. Laisser couler mes émotions aussi brusquement doit être une torture pour Aaron pourtant pas un seul instant il n'a détourné le regard. Pas une seule fois. Alors que je sais pertinemment que mes paroles sont loin d'être innocentes et faciles à encaisser. Le fait qu'il me fixe, oubliant d'éteindre son briquet me le prouve.

Cette situation est absolument... Etrange, gênante... Malsaine ? On a un peu l'air de deux camés à fumer comme des pompiers et à se fixer de cette manière.
Il s'écoule finalement un moment durant lequel nous continuons à nous fixer, Aaron cherchant probablement ses mots, moi attendant sa réponse. J'avoue me sentir un peu con...

Bon ok. Je hais cette situation. Je déteste me mettre à nu ainsi, je n'ai même jamais été aussi honnête avec Aaron, ni avec personne d'ailleurs. Et ça fait vraiment peur. Comme si le jeu que nous jouions jusqu'à présent venais brusquement de prendre fin.
Fin de la partie. retour à la réalité.

Lorsqu'il prend finalement la parole je le fixe encore quelques secondes puis fini ma bière d'un trait. A la boutade qui sort ensuite de sa bouche je repose un peu bruyamment mon verre et hausse un sourcil, un sourire ironique barrant mon visage. Vraiment ? Suis-je supposé le prendre mal ? Ou simplement laisser filer cette boutade ? Mais ça ne fait que confirmer ce que je pensais déjà. Nous ne sommes pas prêt, ou pas fait pour ce genre de grandes déclarations. Ou alors il est simplement en colère que je ne lui ait pas parler plus tôt. Ce que je comprend parfaitement.

Vivre ma vie me semble bien compliquer. Envoyer chier ma culpabilité encore plus. Mais au moins je sais ce que je veux. Je sais ce que je ressens. Et il le sait. Il l'a senti. Il vient juste de faire un pas en arrière.

- Ouais. T'as sûrement raison. Je suis qu'un crétin sentimental mais t'es pas mieux, je rétorque avec un sourire.

End game for both of us.

Je manque m'étouffer lorsqu'il se lève et me propose d'aller danser, lui lance un regard un peu incrédule. Avant de réaliser qu'il est totalement sérieux.
Et puis merde !

J'écrase ma cigarette dans le cendrier et me lève, lui emboîtant le pas vers la "piste de danse". Puis je viens nouer mes deux mains derrière sa nuque un sourire mi gêné, mi ironique aux lèvres. Puis nous commençons à nous balancer sur le rythme de la musique un peu lente.

- Évite de me marcher sur les pieds ce serait à tes risques et périls.

Cette situation est vraiment trop bizarre. D'autant plus qu'on est PAS bourrés.


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##   Mer 13 Mai 2015 - 16:42
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Bon. D'accord. Je sais bien que je suis tonnerre, et que les tonnerres ont tendance à être un poil impulsifs. Je le sais, Gaetano le sait, le monde entier le sait, mais bref. Je crois que j'arrive encore à me surprendre. Le pire réside peut-être dans le fait que j'arrive encore à le surprendre lui. Pour le moment, je ne sais pas encore si l'idée lumineuse qui a parcouru l'arborisation dendritique de mes neurones est si lumineuse que ça. Certes, il me fallait quelque chose pour me défaire de cette situation que je juge un peu trop tendue – et croyez-moi, je ne suis clairement pas le seul à le penser – mais il faut bien avouer que dans la catégorie des idées de merde à sortir au mauvais moment, j'ai sûrement la palme d'or. Peut-être, je dis bien peut-être, que j'espérais qu'il me remballerait assez sèchement pour me faire passer l'envie de lui proposer ce genre de choses après une discussion complètement, euh… Ouais nan c'était pas une discussion en fait. C'était une déclaration, là, non ? OH WAIT.

Attendez, je bug. Mon programme n'a pas été créé dans le but de savoir quoi faire dans ce genre de cas. Déjà, j'ai cru comprendre que blaguer après ce genre de trucs, ça fonctionnait pas trop – surtout avec lui et son humour qui frôle le zéro absolu. Bon, je dois y être pour quelque chose. D'accord. J'admets. C'est ma faute, la prochaine fois, je m'inquiéterai pas pour lui et je demanderai simplement pas.

Bref. Je me suis levé et je lui ai proposé d'aller danser. En fait, réflexion faite, je crois me souvenir de lui avoir ordonné de se bouger le cul et de venir danser avec moi. C'est clair que là, si on part dans le sentimentalisme affligeant, je dois pas être franchement mieux. Mais qu'est-ce que vous vouliez que je fasse ? Fallait bien que je me rattrape comme je le pouvais, nan ? C'est clair que j'aurais pu trouver mieux comme manœuvre de repli, mais voilà. Le fait est qu'il sait que je sais ; et qu'il sait surtout que je n'ai pas de réponse à lui donner. Pour le moment. (Parce qu'honnêtement, il n'y a pas de réponse à donner à ça…)

La réponse qu'il me donne – si on excepte le fait que j'ai failli noyer le poisson (putain j'ai bouffé un clown ce soir j'crois) – manque de me faire lâcher un rire nerveux. Tu peux plus fuir Aaron, c'est ta faute, réfléchis un peu la prochaine fois. Try again !

Il se lève et me suit – dois-je vous préciser que j'ai l'impression de marcher comme un automate jusqu'à la piste de danse ? J'ai présentement plusieurs raisons d'avoir envie de mourir dans les trois secondes qui suivent. Déjà, la moitié du bar qui nous fixe – bon ça, c'est pas comme si j'avais pas l'habitude. Euh. Puis lui, là. Une grande inspiration. Ce sera pas si terrible, pas vrai ?

Ses mains se posent dans ma nuque et j'intercepte ce qu'il me semble bien être un sourire embarrassé. Et sardonique. Parce que oui, Gaetano ne fait JAMAIS rien comme tout le monde. Vous savez quoi ? Il est trop grand. Merde. Je glisse mes propres mains dans son dos et étire un sourire en coin.

- Quoi, tu vas me mordre sinon ?

Aaron ta gueule.

- T'inquiète pas, je rajoute en remontant ma main dans son dos, au niveau de ses omoplates. Je ne pense pas danser si mal. Enfin j'crois.

Un rire m'échappe et, finalement, je pose ma joue contre son épaule, fixant le vide pour ne pas le regarder lui. La musique est lente et traînante, nos pieds suivent le mouvement, nos corps tournent avec. Bon. J'avoue. C'est malsain. Mais j'y prends beaucoup de plaisir. C'est tranquille, pas besoin de penser. Même ce qu'il m'a dit tout à l'heure, j'ai l'impression que c'est loin. Pourtant je sais qu'il faut que je trouve une solution. C'est juste venu trop vite. Je m'y attendais pas, même si honnêtement, j'aurais été bête de ne pas m'en douter. Il y avait son regard qui disait tout. Son inquiétude. Sa joie. Sa présence. C'est vrai, j'aurais été bête de ne pas m'en douter. Et pourtant, pas une fois je n'ai pensé qu'il pourrait s'agir de… hé bien de ça.

Il doit croire que je continue à jouer. Et c'est ce que je fais, avec d'autres intentions j'crois. Parce que là j'ai que ça à quoi me raccrocher et que j'ai aussi envie que lui d'être tranquille ce soir. Ne pas trop penser ? Même si c'est ce que je fais en boucle depuis avant ? Je sais pas trop. Vous savez, j'suis tactile comme mec, alors ça doit pas trop le changer. Même si là, je sens son trouble et je sais pas bien si je ressens la même chose parce qu'il est trop près et qu'il s'est totalement ouvert ou parce que j'le suis aussi. Bref c'est le bordel. J'essaie de trouver une justification, mais ça vient pas. C'est con…

- Eh, Gae… je l'interpelle, hésitant. Merci d'être venu.

Et d'avoir été honnête. Mais ça, je ne le dirai pas.



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##   Mer 13 Mai 2015 - 18:27
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De toutes les situations improbables dans lesquelles j'ai pu me trouver, celle-ci se classe très certainement en première. Tous les deux dans un bar, à Boston, dansant. Si on me l'avait dit je ne l'aurais certainement pas cru.

Je ne dirais pas que mon coeur bat plus vite que la normal. Je ne dirais pas que ma gorge s'est serrée. Je ne dirais pas que je suis gêné par les regards que l'on nous porte. Et je ne dirais pas non plus que je suis... heureux ?
Non je ne dirais rien.

Lorsque ses mains viennent se positionner dans mon dos un léger sourire étire mes lèvres.

- Mais c'est bien connu que je suis le grand méchant loup !

Puis mon coeur rate un léger battement lorsqu'il remonte ses mains sur mes omoplates et pose sa joue sur mon épaule. Comme si de rien n'était, comme si ce geste allait dans l'ordre des choses. A mon tour je cale mon menton sur le sommet de mon crâne.
Nos corps se balancent lentement, tournoient un peu. Là, collés l'un contre l'autre je ne saurais pas dire si cette situation est malsaine ou pas. Mais je sais qu'aussi gênante qu'elle soit, elle me paraît naturelle. Je me sens juste calme, un peu comme dans un rêve.

Je peux sentir qu'Aaron n'est pas extrêmement à l'aise mais il ne fait pas non plus mine de vouloir se dégager. Il a compris. Il est loin d'être stupide. Mais l'un comme l'autre, nous ne dirons rien de ce que nous pensons ou ressentons par rapport à cela. Par peur de briser cet équilibre précaire sans doute.

Alors qu'il me remercie, un léger sourire étire mes lèvres mais elles restent closes. Je n'ai rien de plus à ajouter. Pour le moment.
La musique finit par se stopper mais nous enchaînons sur la suivante. Je n'ai pas envie de m'arrêter pour le moment. Et lui non plus je crois, même si tout cela est étrange.
Nous enchaînons donc les danses, sans tenir vraiment compte du rythme. Nous avons le notre.

Puis au bout d'une vingtaine de minutes, je me recule doucement, me détachant un peu à regret de mon partenaire. Mon regard vient se planter dans le sien, gêné, puis je retourne m’asseoir.
Je fini par m'allumer une cigarette trop incertain et mal à l'aise par rapport à ce que nous devons faire maintenant. D'autant plus que je suis légèrement à l'étroit dans mon pantalon... Hum...
Awkward situation...


Il me semble te l'avoir déjà dit, mais j'aime vraiment pas les chats. [Gae ♥] 1477317971-white-cat-black-cat-by-pascalcampion-d8ewm5b


Spoiler:
##   Mer 13 Mai 2015 - 21:44
Aaron Williams

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Aaron Williams
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Humeur : Aha ! ... Attendez, c'était une vraie question ?

Le temps passe. La chanson se termine et j'hésite à me détacher de lui pour retourner m'asseoir, embarrassé. Pourtant, là, j'ai aucune envie de bouger. Juste de rester là, de savourer son souffle dans mes cheveux et ses bras autour de mon cou. Mes yeux se ferment. Je prie pour qu'aucun de nous ne bouge. Je prie pour qu'on puisse profiter un peu plus de ce moment. C'est débile, certainement, mais parfois on se dit qu'on est bien, qu'on veut penser à rien, et il suffit de quoi, quelques secondes, quelques mots, un mouvement pour tout casser. Briser la magie. Parce que là, c'est la magie. Je sens ce qu'il ressent, son cœur qui bat, la gêne, le bonheur.

Il ne bouge pas. Ou plutôt si ; il continue à danser. Ne s'arrête pas. Je sens le regard d'un aut- enfin d'un couple, qui danse à côté de nous, sur ma nuque. C'est ça. Rincez-vous l'œil autant que vous le voulez, mais là vous oublier un truc. Profiter de votre propre soirée. Bande de blaireaux.

Un sourire en coin s'étire sur mes lèvres et je roule légèrement mon front sur son épaule. Ne pas voir. Seulement sentir. Les muscles de son dos qui roulent, son parfum. Il met du parfum ? Je retiens un rire. Perds mon sourire.

J'ai envie de pleurer.

- Tu crois qu'on arrivera à être heureux un jour ? je souffle.

Il n'a pas dû m'entendre, ce n'est pas grave. Je préfère qu'il ne m'entende pas dire un truc pareil. Même si je me pose désespérément la question depuis quelques temps. C'est vrai. La tristesse, toujours. Pourquoi on ne devrait plus vivre que par ça ? Comment on peut faire pour vivre autrement ? Peut-être que…

Finalement, ses bras se décroisent et je relève les yeux vers lui. Mon bras retombe le long de mon corps. On se fixe une seconde avant qu'il ne retourne s'asseoir, et je soupire en détournant les yeux. Il n'a pas l'air à l'aise – dans son pantalon, j'entends – et si habituellement je me serais empressé de me foutre allègrement de sa gueule, là j'évite. J'évite parce qu'on a dansé pendant une vingtaine de minutes, que j'ai super mal aux jambes et que c'est moi qui le met dans cet état. À cause d'une foutue danse. Je le suis pour m'installer à ma place, et glisse ma main sur son bras au passage. Me penche vers lui pour embrasser sa joue.

- Merci pour la danse.

Ses lèvres torturent le filtre de sa clope alors que je m'installe, et j'appuie mon menton dans ma main pour l'observer longuement. À quoi pense-t-il ? Il a simplement l'air d'être troublé. Troublé, hein… Mon pied s'avance alors lentement vers sa jambe, effleure sa cheville. Remonte légèrement, gentiment. Je croise son regard, et sa réaction me tire un sourire amusé mais doux.

- Eh, à quoi tu penses ?

Je souffle et attrape ma bière pour boire tranquillement. L'observe par-dessus mon verre.

Pour être honnête, j'aimerais bien que mon ventre arrête de se tordre de cette manière. Ça m'aiderait de pas avoir l'impression de faire quelque chose de mal. Ou de jouer avec lui. Mais vous savez quoi ? Je sais même plus si je joue ou pas.

- Fais pas cette tête, je lâche en reprenant ma jambe de mon côté, un faible sourire aux lèvres. J'vais me sentir mal sinon. On a dit qu'on profitait de la soirée, non ?



Aaron vit en #E5882A.
Louisa danse en #78AB3F.


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