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Chacun son tour... [Pv : Ludmila] - Fini-
##   Jeu 19 Mar 2015 - 22:15
Ludmila Parker

Personnage ~
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Ludmila Parker
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Je crois ne pas avoir compris les mots d'Aaron, et lui n'a pas du comprendre ma réaction. Il ne savait rien de moi. Et moi, que savais-je de lui?
J'étais en train de partir quand le jeune garçon m'a bousculé, s'enfuyant. Il n'a pas du m'entendre quand j'ai crié son nom. Je lui ai courus après, ne comprenant pas plus ma réaction que la sienne. Je lui avais bien dit de revenir me chercher une fois calmé non? Alors pourquoi lui courais-je après? Je suis arrivée dans le couloirs des Tonnerres au moment où sa porte claquait avec force et fracas.

- Aaron...

Mais je l'avais murmuré si bas qu'il n'aurait pu m'entendre. J'ai soupiré. Une fille a haussé un sourcil, ne comprenant nos deux réactions. J'ai secoué la tête et me suis approché de la porte. Il y avait du bruit, comme si l'on entassé bien des choses les unes sur les autres, en pagaille. Puis le bruit des portes d'une armoire et enfin le silence. Un instant, j'ai cru qu'il s'était fait mal, ou pire, que cet imbécile se soit tué.
Sans réfléchir, et voyant que la porte était fermée, je suis rentrée avec l'autre option, à savoir, la téléportation. Je suis arrivée quelques millisecondes avant qu'il ne fonce dans la salle de bain pour rendre le peu de nourriture que contenait son corps. Si bien qu'il ne me vit pas. J'ai soupiré et suis entrée après lui dans la salle d'eau, le voyant penché sur la cuvette. Le pauvre, il prenait cher.
Je me suis accroupie à côtés de lui, sans un mot, discrètement, sans bruit. Et j'ai doucement caressé son dos, tachant d'être la plus douce possible.

Vous devez vous demander pourquoi je ne suis pas partie, indifférente à sa douleur, comme j'avais prétextai le faire s'il ne se calmait pas pas vrai?
Pour tout vous avouer, j'en étais incapable. J'étais impulsive et généralement, avant ma raison, c'était mon cœur que je suivais. A tord ou à raison, je ne le sais. Toujours est-il que j'aurais beau dire, j'appréciais Aaron. Mon attachement et mes émotions me perdraient, que voulez-vous.
Attention toutefois, je n'étais pas non plus naïve. Mais je connaissais suffisamment Aaron pour savoir que le regard qu'il m'avait lancé précédemment n'était pas réellement voulu. Au fond, il se sentait juste abandonné. Et c'était à moi de lui prouver que non, il n'était plus seul, et que non, il ne le serait plus jamais.
J’espérais pour lui qu'il était près à me supporter, je n'allais plus le lâcher. Bienvenu dans ma vie Aaron. Ça te dirait une nouvelle famille?


Chacun son tour... [Pv : Ludmila] - Fini- - Page 4 624485fgh
##   Ven 20 Mar 2015 - 14:11
Aaron Eran

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Aaron Eran
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Aaron tituba jusqu'à la cuvette. Il aurait largement aimé resté près du lavabo, mais ses genoux tremblotants n'étaient pas du même avis. La tête posée contre la porcelaine glaciale, il ferma les yeux. Tentant désespérément de retenir les nausées. Pourquoi il panique comme ça ?! Il ne comprend plus rien, ses réactions, ses pensées... Même son pouvoir. On dirait que tout s'est barrés en lui faisant un bras d'honneur et en le laissant se démerder. Mais comment voulaient-ils qu'il se démerde ? Qu'il arrête simplement d'y penser et avance ? Qu'il s'appui sur les autres ? Leur fasse une confiance aveugle ? Ça ne fonctionnait pas comme cela avec l'adolescent. Ça ne fonctionnait plus comme cela avec l'adolescent... Il sursaute brusquement et tourne la tête vers la direction du maigre réconfort. Tremblant, il n'arrive pas à détacher son regard de la personne qui est juste à côté de lui. Ludmila... Qu'est-ce qu'elle faisait là ?! Pourquoi... ? Il se mord la lèvre en tentant de comprendre. Non, non et non, cela n'a pas de sens. Vraiment pas de sens ! Il détourne brusquement la tête alors que les larmes revenaient. Non, non et non ! Il ne comprenait vraiment rien. N'avait-elle pas dit qu'elle en avait sa claque de ses caprices ?! Alors pourquoi ! Il se crispe, se braque, lui tourne le dos. Il ne veut plus la voir. Il ne veut pas la blesser... Il en a suffisamment dit, pourquoi ça ne suffisait pas ?! Que voulait-elle à la fin ? Elle devait bien avoir comprit que si elle restait avec lui, il finirait par lui balancer quelque chose d'encore plus horrible que toutes les horreurs dites par avant.
- Pourquoi ? lâche-t-il en se dérobant.

Aaron ferme les yeux, cherche la chaleur de ses pouvoirs, mais n'y trouve rien. Lorsqu'il inspire, son souffle tremble et il a l'impression de bientôt pleurer.
- Pourquoi tu fais pas ce que tu dis ?

Tais-toi, se répétait-il, tais-toi avant de la blesser. Mais il n'y arrivait pas. Parce qu'il voulait clarifier le bordel dans sa tête. Parce qu'il voulait le ranger, le faire disparaître, mais que tant qu'il ne comprendrait rien, il ne pourrait rien faire. Son souffle tremblota alors qu'il lâchait la cuvette pour se couvrir la bouche. Le haut-le-coeur passait doucement et il arrivait à respirer sans en avoir mal à la poitrine. Doucement... Encore un peu de temps et il serait de nouveau dans son état normal. Mais... Qu'est-ce que cela signifiait maintenant ? Être en état normal cela voulait dire pouvoir prendre soin de lui tout seul... ?
- Pourquoi tu fais tout ça, Ludmi... lui balança-t-il sans la regarder.


##   Sam 21 Mar 2015 - 10:04
Ludmila Parker

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Il m'avait fixé avec tant d'incompréhension dans le regard que je n'avais pas tout de suite compris s'il en était désintéressé ou bien surpris.
Il se déroba et me tourna le dos, mais je ne dis rien. Il est vrai que ma réaction était totalement illogique et quelque peu surprenante.

- Pourquoi ?

J'avais compris le sens de sa question avant même qu'il ne se face plus explicite. Pourquoi étais-je restée? Je savais pourtant qu'il allait continuer à me blesser, par crainte qu'un jour, moi, je l'abandonne. Je connaissais assez Aaron pour savoir qu'il marchait ainsi. Mais il ne me connaissait pas encore assez pour savoir qu'il m'en fallait plus pour partir.

- Pourquoi tu fais pas ce que tu dis ?

Un petit sourire tendre a effleuré mes lèvres alors que je restai là à fixer son dos et sa tignasse noire. Il est vrai qu'il était épuisant, énervant et têtu. Mais je l'étais tout autant, et au final, la réponse qu'il cherchait, chacun de nous deux la connaissait.

- Pourquoi tu fais tout ça, Ludmi...

Il ne me regardait pas et pourtant, il semblait avoir repris ses esprits.  Légèrement. Il ne cherchait pas à me blesser, justement. On aurait dit qu'il voulait me l'éviter. Alors il me repoussait, jusqu'à tant que je cède. Mais je ne cèderai pas. Je le lui avais promis un jour. Ma promesse tenait toujours. Et je ne voulais pas partir. Pas avec tout ce que je savais de lui. Pas alors que je n'en savais pas même le quart.

- Parce que tu me ressembles Aaron. Moi aussi j'ai refusé la main tendue que l'on me proposait un jour. Et je ne parle pas de ce qu'il s'est passé après la mort de Blue. T'es plus tout seul, va falloir t'y faire. Tes caprices me gonflent, c'est vrai. Mais tu es quelqu'un de perdu et franchement, ton état est clairement un appel à l'aide. Alors au lieu de me repousser, et de refuser amitié et aide, tu ne crois pas qu'il serait temps que tu t'ouvres un peu au monde? Que tu apprennes à faire confiance? On est pas tous pareils Aaron. Pas tout le monde ne t'abandonnera. Et ton frère, au delà des apparences, ne t'as pas abandonné non plus.


Je m'étais rapprochée de lui, sans bruit, mais je n'avais pas tenté de le prendre dans mes bras, ni même de lui ébouriffer la tête comme je le faisais de temps en temps. Seulement j'attendais une réaction de sa part. Qu'il me hurle dessus ou qu'il me demande de l'aide, peu importait. Qu'il demande une étreinte ou mon départ, au fond, on s'en foutait. Je voulais juste qu'il réalise que non, il n'était plus seul. Et un jour, oui, un jour, il arriverait à guérir ses blessures.


Chacun son tour... [Pv : Ludmila] - Fini- - Page 4 624485fgh
##   Sam 21 Mar 2015 - 18:11
Aaron Eran

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- Alors pourquoi il est parti ?! lui hurla Aaron en se redressant.

De nouveau, ses yeux la foudroient. Blessé, il bat en retraite jusqu'au fond de la petite salle de bain. Blessé par la douleur, le chagrin, la perte... L'éclat de colère se transforme rapidement en tristesse alors qu'il tente de garder le contrôle. De ne pas pleurer de nouveau... L'adolescent baisse la tête, et tire vers le bas les bords de son pull. Comme un gosse un colère. Comme un gosse perdu. Il se mord la lèvre inférieur tout en trépignant dans le coin de la salle de bain. Réfugié sous la douche... Se mutiler la lèvre ne sert à rien puisque rapidement les larmes dégoulinent alors que des sanglots lèvent ses épaules. Il ferme les yeux. Pour ne plus voir les plaques de son frère, pour ne plus voir ses pieds, pour ne plus rien voir du tout. Il voudrait tellement qu'elle parte... car il ne veut pas lui faire de mal. Mais il voudrait aussi qu'elle reste car il a tellement peur d'être tout seul... Les éclairs forment, contre son gré, une sorte de seconde peau qui le protège de tout contact. Et si elle avait vraiment... ? S'ils voulaient juste le protéger ? Une vive douleur sur ses paumes vint contrariée cette idée. S'ils voulaient vraiment le protéger ils ne lui auraient jamais fais ça !
- Dé... désolé, hoqueta-t-il en tentant encore de se reculer. Je... Je sais pas... pas ce que je veux...

Aaron renifla. Tenta de calmer les tremblements qui l'agitaient ou même l'épanchement excessif de larme, mais il n'y arrivait pas. Il n'avait aucun contrôle... Ou vraiment peu... Il exhale avec difficulté et détourne la tête.
- Alors, continua-t-il un peu plus calme. Alors si tu veux te barrer c'est...

C'est quoi ? Put-il prendre s'entendre penser. Pas grave ? Un mensonge de plus, ou de moins, qu'est-ce que cela va changer... ? Pas important ? Vas-y... oses le lui dire en face et tu verras si c'est autant important que tu le pense. Ou alors, tu veux t'en convaincre. Ton silence s'allonge et elle peut penser que tu doutes. Mais c'est ça que tu fais, n'est-pas ? Tu doutes de vouloir lui donner le droit de pouvoir partir, parce que tu crèves simplement de trouille de la voir partir. Un peu comme ton frère. Hey... Calmes toi. Te remettre à sangloter ne servira à rien, sauf à te donner un air plus pathétique. Ne te recroqueville pa... Tant pis, restes comme cela si tu veux, mais finis ta phrase. Aller, un peu de courage...
-... vraiment pas grave, articula-t-il recroquevillé au sol. Vraiment pas...

Un mélange des deux ? Comme tu veux... Les éclairs cessent. Peu à peu. Et au final, il n'y a que les sanglots de l'adolescent qui produisent du bruit.


##   Sam 21 Mar 2015 - 20:11
Ludmila Parker

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- Alors pourquoi il est parti ?!

Il avait hurlé et s'était réfugié dans un coin de la salle de bain. Sans un mot, je suis restée plantée là, à le regarder, sans émettre un son. Il avait besoin de craquer? Qu'il le fasse, je ne partirais pas.
La réponse à sa question, je la connaissais, mais quoi aurait-il servit que je le lui dise, puisqu'il ne m'aurait pas écouter, trouvant arguments à redire. Si son frère avait abandonné la lutte, c'est parce qu'en plus d'être à bout de force, il avait su que son petit frère arriverait à s'en remettre, même s'il lui faudrait du temps. Et en partant de telle manière, il aurait toujours un œil sur son cadet, pas comme ses dernières années où il n'avait pas était présent.
Aaron avait sans le vouloir réactivé ses pouvoirs qui venait de le blesser. Je fis attention à ne pas bouger, sait-on jamais.

- Dé... désolé. Je... Je sais pas... pas ce que je veux...

Ça je le savais, et un sourire plein de compréhension ourla mes lèvres. Calme toi Aaron. Fais le vide, cesse de penser à la douleur. Il résistait contre les sanglots, qui finiraient par gagner sans nul doute.

- Alors. Alors si tu veux te barrer c'est...

C'est quoi Aaron? Pas grave? Pas important? Ose me le dire. Vas-y, j'attends. Mais dans son attitude, on lisait clairement le doute et par delà, l'incertitude. Il aurait beau me sortir toutes les excuses du monde, que ce n'était pas grave ou sans grandes conséquences, son comportement me prouvait bien que se ne serait là que mensonges.

-... vraiment pas grave. Vraiment pas...

J'ai soupiré et quand je l'ai vu se calmer, je le suis relevée, comme si j'allais partir, sauf que je me suis avancée vers lui. Il était recroquevillé au sol, sanglotant. Je me suis baissée vers lui, et doucement, je l'ai pris contre moi, malgré mon bras plâtré, lui offrant une étreinte et caressant ses cheveux de ma main valide.

- Cesse de te mentir et autorise toi le droit de craquer Aaron. Ca ne fait pas de toi quelqu'un de pathétique, juste d'humain. Tu as perdu ton frère, n'importe qui pleurerait et s'effondrerait à ta place. Alors vas-y, tombe. T'en as le droit. Mais relève toi après. T'en a l'obligation. Et puis, moi et peut-être d'autres, on est là. On part pas.


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##   Dim 22 Mar 2015 - 11:58
Aaron Eran

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Tu te laisses faire. Car tu es bien trop fatigué pour continuer les luttes. Qu'elles soient contre tes propres émotions, tes propres pensées ou qu'elles soient contre les doux gestes de la rouquine, tu n'en peux juste plus. Ses mots se heurtent à ton pauvre esprit brisé alors que tu te pelotes sans le vouloir contre elle. Tu auras beau écarter cette pensée, tu ne le sais que trop bien qu'elle te rappelle ton frère. Car elle est là pour toi, qu'elle veille sur tes nuits et que, quand bien même le ton monte, tu sais que ça finira toujours bien. Mais tu ne veux pas admettre cette vérité car tu crèves de trouille. Tu crèves qu'elle t'abandonne comme l'a fait ton frère. Elle aura beau le dire et le redire, tu as du mal à y croire, hein ? Parce que lui aussi te l'a promis et pourtant... et pourtant il est partit. Pour de bon cette fois.
- Il a tout bousillé... t’entend-tu chuchoter contre son épaule.

Y a une petite pensée qui te dit d'aller à ton rythme. Pas la peine de se force, ça finira par sortir. Ca te rappelle ses longues soirées, blottit contre ton frère, sur le balcon à regarder la pluie tomber alors que tu lui racontais tes journées. Lui, il ne disait jamais grand chose... Te laissais parler, ne racontait ses séjours que si tu le lui demandais. Parce qu'il faut dire qu'il n'avait pas l'air d'aimer beaucoup son travail. Qu'il l'avait choisi uniquement car c'était ce qui lui restait...
- En cherchant les parents...

C'est vrai ça... C'est de leurs fautes si tout avait commencé. Pourquoi ne les avaient-ils pas amenés avec eux ? Pourquoi les avoir abandonnés ? Ses questions, elles te hantaient jours et nuits. Faisaient de tes rêves des cauchemars. Pourquoi t'avais-t-on permit de vivre si c'était pour... ça. Pour tout ça.
- En allant à Terrae...

Pourquoi tu lui disais ça ? te demandais-tu. Tu t'étais pourtant dis d'arrêter de faire ça. De pleurnicher sur la première épaule venue... Mais c'est elle qui t'avais forcé à battre en retraite. A te cacher derrière tes derniers masques. Qui s'effondraient peu à peu. C'était la première à qui tu le disais. Vraiment. Mitsuki l'avait peut-être compris... Non, non, tu étais certain qu'elle avait compris et pourtant... Tes mains se lèvent et s'accrochent aux épaules de la rouquine alors que toi tu gardes le nez enfouis contre son épaule, sur le point de fondre en larme, mais rien ne sort.
- En me disant la vérité...

C'est vrai... Tu aurais largement préféré continuer à vivre dans ton petit monde fait de mensonge mais il avait fallu qu'il les brise. Tu lui en voulais, mais... tu ne pouvais pas lui en vouloir parce que c'était ton frère. Oui... C'était. Ton ton est plaintif, comme celui d'un enfant qui pleure devant ses parents. Tes parents... Tu as vu ton père, il te ressemblait. Tu te demandes bien ce que ça fait d'avoir des parents qui s'occupent bien de toi. Tu te souviens les nombreuses fois où, de colère, tu détournais la tête quand les Rockwell enlaçaient leur fille.
- En partant.

De toutes les fautes de ton frère, si tu devais lui en vouloir, ce serait bien pour celle-là. Combien de fois, gamin, tu t'accrochais à sa jambe en lui demandant de rester ? Combien de fois tu essayais d'accaparer son attention pour qu'il oublie qu'il devait partir ? A chaque visite. Tu t'écartes doucement, pourquoi... ? Parce que tu n'as pas envie de t'en souvenir. Tu ne veux plus te battre avec. Tu n'oses pas non plus la regarder dans les yeux.
- Et j'ai pas envie d'affronter de nouveau tout cela...

Elle pourra te reprocher de ne pas l'avoir écouté, de t'avoir dit redit que personne n'était pareil et de ne pas y croire, mais c'est plus fort que toi. Ça te coûte de l'avouer, ça te coûte de le dire, mais tu sais que si tu ne le fais pas, ça pourrait empirer.
- Alors arrête...


##   Dim 22 Mar 2015 - 14:47
Ludmila Parker

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- Il a tout bousillé...

Il s'était laissé faire et même plus, puisqu'il ne sembla pas vouloir s'écarter, se tenant ainsi blottit dans mes bras. Et il sanglotait alors que moi, je restais plantée là sans avoir une idée pour le réconforter. Alors je lui laissai le temps de s'expliquer, de me dire ce qu'il s'était passé.

- En cherchant les parents...

Les parents... Ils sont les premiers à nous promettre l'amour et les premiers à trahir notre confiance et notre admiration. A croire qu'ils veulent pour nous qu'un devenir fait d'épreuves et de douleur pas vrai?
Autrefois, avant tout cela, j'avais cru en mes parents, en ma famille. Mais face à la difficulté, face à la douloureuse vérité, autre que de me tourner le dos, ils m'avaient enterré de leurs propres mains, me forçant à claquer la porte une nuit du mois de février.

- En allant à Terrae...

Je ne dis rien mais me posai mille et une questions. Être aller à Terrae? Mais alors pourquoi en être parti? L'histoire d'Aaron était bien mystérieuse et aucun doute qu'elle cachait bien des secrets.
Alors, Aaron, détruit par les épreuves, s'accrocha à moi, gardant sa tête enfouie contre mon épaule. Je caressai encore ses cheveux, tentant d'apaiser la tempête qui faisait rage en lui.

- En me disant la vérité...

La vérité fait bien mal il est vrai, mais valait-il mieux pour toi que tu vives de mensonges et d'hypocrisie Aaron? Ta vie n'aurait pas été aussi malheureuse il est vrai, mais elle aurait été bien mensongère. Et finalement, puisque tout se sait toujours, comment l'aurais-tu pris ce jour-là?

- En partant.

Alors c'était ça qui le tuait le plus. Je comprenais et il n'eut peut-être pas conscience de ce que ses mots pouvaient vouloir dire pour moi. Blue aurait pu me dire ces paroles qu'elle aurait eu raison. Elle en avait le droit car au fond, je l'avais abandonné pour des chimères et un espoir vain de bonheur et d'oublie. Mais on oublie jamais et le bonheur est éphémère. Elle l'avait comprit avant moi, et sourde à ses appels, j'ai rêvé au mensonge, aveugle face à la vérité.
Aaron s'écarta doucement de moi, ne me regardant pas.

- Et j'ai pas envie d'affronter de nouveau tout cela...

Je pouvais le comprendre aisément, mais se serait à moi de lui montrer que si l'histoire ne pouvait être réécrite, pas tous les chapitres portaient la même intrigue.

- Alors arrête...

J'ai soupiré, réfléchissant à la prochaine stratégie à prendre, car avec lui, la partie n'était jamais gagnée d'avance. Il était impulsif, tout comme moi et finalement, il n'y a rien de plus aléatoire que l'impulsivité.

- Arrêter quoi Aaron? Arrêter de te montrer que des gens tiennent réellement à toi ou arrêter de te donner de l'espoir? Au fond, l'espoir tu n'en veux pas hein? Il est synonyme de vie et ça, c'est intolérable pas vrai? Mais tu vois Aaron, tu peux m'en vouloir, me hurler dessus ou même disparaître devant moi pour ne plus avoir à me supporter que je n'abandonnerai pas. Je n'arrêterai pas de te donner de l'espoir parce que c'est la seule chose qui te maintiendra en vie! Et je ne souhaite en aucun cas que tu meurs ou que tu vives si tristement que tu serais mieux six pieds sous terre. Il en est hors de question! J'ai déjà perdue ma sœur, je refuse de perdre des amis parce qu'ils sont trop bornés pour accepter l'amitié et l'aide!

J'avais dis ce que je pensais, fidèle impulsive que j'étais. Mon regard s'était durci mais je n'avais pas haussé la voix. Je n'étais pas énervée, seulement, je n'avais plus vraiment de stratégie pour lui montrer qu'il fallait qu'il arrête de s'apitoyer. Alors je jouais ma dernière carte.


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##   Dim 22 Mar 2015 - 15:47
Aaron Eran

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Aaron Eran
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Arrêter quoi, Aaron ? Les mots de la rouquine firent échos à ses pensées. Que voulais-tu qu'elle arrête ? Qu'elle arrête de te montrer que si tu voulais sauter, elle serait la première a t'enfermer pour éviter cela ? Qu'elle arrête de te montrer que même dans les choses les plus ridicules, tu pouvais retrouver un peu d'espoir ? C'était pourtant elle qui avait ravivé cette petite flamme qui étouffe sous tant de cendre, sous tant de douleur. Mais toi, tu t'en fous de l'espoir. De sa signification et de tout ce qu'il porte... Toi, tout ce que tu veux c'est ton frère. Et ça, tu aimerais bien lui hurler. L'hurler à qui veut bien entendre qu'il était la seule chose, la seule personne qui voulait. C'est à s'en rendre malade... Peu de petit aime leurs aînés à ce point là... Alors, tu aimerais bien disparaître. Pour ne plus l'entendre te dire ces petites vérités. Pour ne pas penser à sa soeur. Sa soeur... Tu n'as absolument aucune idée de ce qu'il lui ait arrivé. T'as bien essayé de le savoir, à un moment, mais ça s'est fini à l'hôpital, alors tu t'es dis, que certaine chose faisait mieux d'être tu et tu n'avais pas chercher à savoir plus. En même temps... ça avait été votre dernier conversation avant le Grand Chamboulement. Drôle ça...

Aller, Aaron, faudrait répondre. Arrêter quoi ? De te montrer que même si tu n'as plus de grand frère, il y a encore de l'espoir. Il te l'a dit. Et même redit. Le monde ne tourne pas autour de vous deux, regardes simplement devant toi... Tu lèves tes grands yeux bleus, remplis de larme, et tu vois une rouquine. Qui a l'air à bout. A bout de tes caprices. A bout d'idée pour t'aider. Te rends tu comptes, de tout cela ? Bien sûr que non... Tu vois juste une rouquine, une amie. Que lui avais-tu dis à l'hôpital ? "Tu crois franchement que ça ne lui ferait pas du mal de te voir te foutre en l'air. Même si elle est morte... " Ou un truc du genre... C'est que des mots, hein ? T'avais raison sur ce coup là, et tu l'as encore sur celui-là, maintenant, faut juste l'appliquer. Mais pour toi... Tu tends les bras et reviens te blottir contre elle. Sans y penser plus. Impulsivité des tonnerres, quoi. Tu caches tes yeux larmoyants contre son épaule et il te faudra plusieurs minutes avant de réussir à prononcer la moindre chose tellement ta gorge est serrée.
- Tu sais que ce genre de... un hoquet de tristesse te coupe la parole.. de chose risque de se reproduire ?

Tu fermes les yeux et te cale contre elle, espérant ne pas réveiller ses fantômes. Parce qu'elle, elle connaissait quelqu'un de tes fantômes ; ton frère, tes parents... Toi son seul fantôme que tu connaissais, c'était sa soeur. Tu ne savais même pas pourquoi elle était à Terrae. Si, ses parents n'avaient pas acceptés une de ses erreurs, mais... laquelle ? Mais aujourd'hui, tu n'as pas la tête à te questionner sur les problèmes des autres, juste à... juste à rien. Tu aurais même fait de ne pas te lever aujourd'hui. Quand tu te lèves avec la lumière en plein dans les yeux, c'est jamais bon signe. A contre coeur, tu finis par te dégager. C'est pas classe du tout, mais tu t'essuies le bout du nez avec le dos de ta main, caché sous ta manche. Tu n'oses pas la regarder... parce que ton comportement est vraiment trop gamin, trop pathétique...
- Je...

Tu ? Tu hésites, tu as commencé une phrase, sans même savoir ce que tu voulais dire. Ton silence reflète bien ta pensée, complètement vide... Alors tu balances la première idée venue :
-... ferais mieux d'aller me coucher, désolé...

Tu dis "couché", comme s'il était minuit, ou quatre du matin et que tu avais école le lendemain alors qu'il était à peine midi. Tu espérais légèrement qu'elle ait oublié le repas. Qu'elle te laisse te coucher sans t'embêter plus longtemps... Et tu t'excuses aussi pour cela. Par ta faute, elle n'a pas pu manger. Mais aussi pour couper court la conversation...


##   Dim 22 Mar 2015 - 19:47
Ludmila Parker

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Il a relevé après bien des secondes un regard bleu plein de larmes. Je n'ai pas eu le temps de réagir qu'il avait un pas vers moi, enfouissant sa tête contre mon épaule, cachant ses larmes et sa douleur, me tenant dans une étreinte bien triste.

- Tu sais que ce genre de..... de chose risque de se reproduire ?


- Oui Aaron. Je le sais. Mais on s'en occupera à ce moment-là. Pas avant.


Je le teints alors contre moi, tentant si je l'ai pu de prendre un instant sa douleur pour qu'il n'en porte plus le fardeau.
On resta un moment ainsi, laissant le temps parcourir sa course folle sans nous. Un instant, un moment, une pause dans cette vie qui nous piétinait, peut-être pour nous faire mourir afin que l'on renaisse, qui sait? Mais juste un instant, aussi futile soit-il, Aaron et moi même semblions demander une pause. Un temps de repos, calme et sans vague, ou la douleur nous laisserait en paix et où la fatigue aurait raison de nous.

- Je...

Tu quoi Aaron? On aurait dit qu'il ne savait quoi dire, comme s'il avait parlé pour combler le silence, sans savoir comment. J'ai attendu patiente.
Il s'était écarté d'un pas, comme pour redonner au temps le droit d'avancer, à la vie le droit de continuer ses sombres projets. Il n'osait pas me fixer. Ça m'amusa un peu, on aurait dit qu'il avait honte.

-... ferais mieux d'aller me coucher, désolé...

J'ai souris et l'ai obligé à me fixer, essuyant ses petites larmes encore présente sur son visage d'enfant.

- OK. Tu veux que je reste au cas où?

Je ne dis rien sur le fait qu'il était midi et qu'il n'avait rien mangé, car à chaque jour suffisait sa peine. Au lieux de cela, je lui proposais de rester, et sans vous mentir, cela ne me dérangerai aucunement d'être là. Au fond, cela me rassurerait même, qui sait ce qu'il pourrait faire seul?

- Et n'oublie pas que ma chambre n'est qu'à deux pas de la tienne moustique. N'hésite pas. Même si c'est pour me gueuler dessus!


J'avais dis cela avec un petit sourire taquin, pour lui offrir l'opportunité de calmer ses angoisses un instant encore. Nous avions tous nos secrets, nos douleurs et nos regrets. Il suffisait juste de les accepter et d'avancer.
Aaron ne connaissait pas mon passé car au fond, le seul qui en était au courant, c'était Rin. Et pourtant, si ce jour-là il m'avait posé une quelconque question, j'y aurais répondu. Non pas que je n'ai plus honte, ni plus peur de mon passé, loin de là. Mais il m'avait livré une partie de son histoire. J'estimais que moi aussi, je devrais faire preuve d'autant de courage.


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##   Dim 22 Mar 2015 - 20:48
Aaron Eran

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Tu t'obliges à lever les yeux, mais tu te sens bien pitoyable. Tu as cet espèce de serrement au coeur qui remonte jusqu'à la gorge et qui te donnes tant envie d'aller te réfugier dans tes draps. Tu lèves brusquement la main, étonné du geste de la rouquine, avant de la baisser lentement, une petite mine. Tu ne sais pas trop comment tu dois le prendre... Détournant la tête, tu essuies les plus grosses larmes d'un revers de manche en lui répondant dans un murmure :
- C'est comme tu veux...

C'est comme tu veux... C'est lâches de lui laisser le choix, mais toi, être lâche, ce n'est pas la dernière nouvelle, et ça ne date pas non plus de la dernière des pluies. En même temps... Quand tu ne sais pas ce que tu veux, tu n'es pas capable de choisir grand chose... Puis, au cas où de quoi, te poses tu brièvement comme question. Au cas où d'un cauchemars ? Tu en auras, avant même d'être coucher, tu le sentais. ça puait à des lieux et, à une époque, tu aurais évité de te coucher juste pour ne pas en avoir... Mais tes pouvoirs t'avaient vidé et c'était bien la dernière chose à laquelle tu voulais penser. Alors tu hoches doucement la tête lorsqu'elle t'indiques que sa chambre n'est pas loi, et qu'il ne fallait pas hésiter à venir toquer, même si c'était juste pour crier... Ton moral est minée alors que tu esquisses un faux sourire. Doux... Menteur... Rassurant... Léger... En réponse à son sourire taquin. ça signifie qu'elle va rentrer. Tu t'échappes doucement du coin et comme si rien ne c'était passé, tu as soudain l'air plus léger. Tu as déjà mis de côté toutes les choses, fermant ton esprit à n'importe quelles nuisances.
- Désolé de t'accaparer, chuchotes-tu, tu dois avoir d'autres choses plus importantes...

Toi qui as souvent été abandonné, tu as du mal à comprendre : les amis c'est pour la vie. Alors d'avoir quelqu'un comme la rouquine, tu as un peu du mal à y croire... Mais déjà tu balances tous ces débuts d'idées et t'enfuis dans ton lit. Tires la couverture moelleuse, t'enfonces dans tes oreillers et te tournes vers le mur. Le mur, il est sympa... sauf quand tu lui rentres dedans, le matin. Mais souvent, quand tu tournes vers lui, c'est que tu ne veux plus rien entendre. Que tu ne veux plus de ce monde, et rapidement, tu t'endors...

~

Une semaine passe. Ou un truc du genre. Tu n'es sorti qu'à deux reprises de ta chambre, pour aller te chercher un truc à manger. Pas d'autres crises ne t'ont secoués, et les vomissements se sont arrêtés. Tu reprends peu à peu pied avec la réalité. Avec cette réalité. Avec ce monde où tu dois te débrouiller tout seul... tout en te battant contre ton pouvoir. Il devient de plus en plus incontrôlable... Surtout les éclairs, tu as cessé de vouloir les contrôler. Mais... tu as beau te reposer, tu restes sans cesse fatigué... en ayant des moments où tu es remonté. C'est d'ailleurs lors d'un de ces moments, que tu es sorti de ta chambre, que tu as traversé le couloir comme une petite furie et ais cogné à la porte de la rouquine.
- ça te dirait de descendre manger ?

Impulsivité des tonnerres mêlée à tes pouvoirs désobéissants, tu as une dégaine un peu spécial. Tes émotions ont cessé, depuis un moment, de faire briller tes yeux, et ces étincelles qui les font pétiller d'une chose qui semble être de la joie n'est que ton pouvoir qui... qui... tu ne sais pas vraiment ce qu'il cherche à faire, mais il le fait. De plus, constamment sous "électricité" tu as abandonné de dompter tes cheveux qui se mettent à défier la gravité. Pourtant, tu passes ta main dedans, tente de les aplatir alors que ce surplus d'énergie te tire un sourire. Léger... Discret... Ni faux, ni vrai.
- Et...

Tu lèves les yeux, tentes de retrouver ta phrase mais... tu en trouves une autre et elle sort avant même que tu n'ais eut le temps de t'en rendre compte.
- Euh.. Fais pas gaffe, mes pouvoirs font simplement n'importe quoi.

Calme, Aaron... Calmes, tu as l'air... légèrement surexcité. Mais au moins ça réconfortera la rouquine ! Ou lui donnera envie de t'interner... Au choix.


##   Dim 22 Mar 2015 - 21:14
Ludmila Parker

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- C'est comme tu veux...

En gros, il ne voulait ni que je parte, ni que je reste. A moi de choisir. J'ai hoché la tête, et il a essuyé les larmes roulant sur son visage. Il était mignon Aaron, quand il voulait.
Il répondit à mon sourire, mais le sien ne reflétait aucune émotion. Il était vide. Un jour, je montrerai à Aaron que sourire était synonyme de joie en général. Un jour.

- Désolé de t'accaparer, tu dois avoir d'autres choses plus importantes...

Non pas vraiment, mais je n'en ai rien dit. Sans un mot de plus, il a quitté la salle de bain pour regagner son lit, où il s'est roulé en boule sous les couvertures.
Je me suis assise non loin, sur sa chaise de bureau, au cas où. Quand j'entendis sa respiration se faire lente et régulière, je suis sortie sans un bruit de la pièce, regagnant ma propre chambre, pour écrire une énième lettre à ma défunte sœur.
Cette nuit-là, après être allé me balader dans la forêt, je m'endormis. Et pour une fois, les cauchemars me laissèrent en paix.

***

Il s'était écoulé une semaine sans que je n'ai vu Aaron. Durant cette semaine-là, j'avais revu Rin et avait quitté le plâtre. Délivrance. De tout point de vu. Sauf pour celui du passé. Les cauchemars empirés, et chaque nuit je me réveillais en hurlant, tremblante et suffocante.
Ce jour-là, pour l'une des premières fois depuis la mort de ma petite sœur, j'optai pour une tenue légère: Une jupe marine ainsi qu'un chemisier blanc et mes ballerines. J'étais aller courir et étais rentrée vers onze heures pour me changer.
C'est alors qu'on frappa à ma porte. Étant à côté, je ne mis que quelques secondes à ouvrir, pour découvrir un Aaron bien différent de celui que j'avais quitté un peu plus tôt.

- Ça te dirait de descendre manger ?

J'ai souris et me suis appuyée à la chambranle de la porte, les bras croisés.

- Bonjour à toi aussi Aaron!

J'avais ce petit sourire taquin aux lèvres. Amusée, taquine, comme à mon habitude. Je reprenais peu à peu ma vie en main, tâchant de mettre de côté la culpabilité et la douleur, comme je le faisais depuis trois ans.
Aaron sourit et cela me surprit. On aurait dit qu'il avait changé. Ce n'était plus le petit être fragile d'il y a une semaine. C'était étrange.

- Et...-Euh.. Fais pas gaffe, mes pouvoirs font simplement n'importe quoi.


Il avait levé les yeux vers moi. Il semblait... Surexcité, comme une pile électrique. Cela me fît plaisir de le voir ainsi, presque insouciant.

- Tu me laisses prendre mon sac et je te suis moustique!


Et de ce fait, je fermai la porte après avoir pris mon sac. Ce jour-là, je n'avais pas cours, mon prof étant absent. Du coups, j'étais liiiiiibre. Hum... Bref.
On descendit les étages en silence, jusqu'à ce que j'élève la voix pour poser une question.

- Alors... Comment te sens-tu?


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##   Lun 23 Mar 2015 - 7:38
Aaron Eran

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Tu hoches la tête lorsqu'elle te dit qu'elle doit prendre son sac. Oh, a-t-elle cours ? Penses-tu pendant quelques secondes, mais tu oublies rapidement. Toi aussi tu as cours. Normalement. Mais tu n'en as aucune envie. Pas pour le moment. Puis, rester coincé sur une chaise et bien le dernier de tes soucis, déjà qu'attendre quelques secondes te semble intenable alors une heure... C'est non sans une certaine joie que tu la suis à travers les couloirs. Ton pas est léger et rapide et ton coeur bat un peu trop rapidement. Comme si tu étais excité. Pourtant, il n'y a pas de quoi.
- Bah, bien pourquoi ? Lances-tu au tac au tac en te mettant à descendre les escaliers à reculons.

Tu ne comprends pas bien la question. C'est vrai que c'est une question type : une question qu'on pose à chaque fois mais... Le ton de la rouquine te parait bizarre. Et seul tes yeux, grands ouverts, trahissent que t'es pas dans ton état naturel. Tu descends prudemment, essayes de pas louper une marche, ni de te rater, et la chance est un peu de ton côté puisque tu arrives au bout des escaliers sans dommages.
- Y aurait une raison que j'aille pas bien ? Lâches-tu en croisant les bras.

Mis à part le fait que ton frère est mort et que... Tu n'oublies pas, oh que non, tu ne l'oublies pas. Tu l'évites simplement. Tu ignores toutes les pensées à son sujet, à leurs sujets. Mais... déjà, rien que le fait d'avoir posé la question t'as miné le moral. Et tu parais soudain bien plus loin... Ce changement soudain t'épuises brusquement et tu baisses la tête. Avec un soupire qui en dit long sur ta pensée. Tu finis par décroiser les bras et poses tes mains glacées sur ton visage. Elles sont tous le temps glacées ces derniers jours...
- Oh, fis-tu en tournant la tête vers la rouquine, ils ont finis par libérer ton bras !

Malgré le temps qui se réchauffe, tu traînes toujours avec ton pull trop grand et complètement noir. Autant parce que tu as tous le temps froid que pour cacher les cicatrices sur tes bras. Faut dire... Que niveau self-contrôle, t'es pas le plus doué, et plus d'une fois, tu avais craqué. Mais ça va... Rien de grave. Pas aussi grave que lors du nouvel an. D'un coup, comme si tu sortais de ta bulle, tu remarques la tenue de la rouquine. Son air... Elle a l'air... vivante. Ça te fais bizarre de penser comme ça d'une personne... Mais tu laisses un sourire se dessiner sur ton visage alors que, descendant encore ces maudits escaliers, tu lui demande :
- Et toi ? Ça a l'air d'aller un peu mieux...


##   Lun 23 Mar 2015 - 22:54
Ludmila Parker

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- Bah, bien pourquoi ?

J'ai dû buguer car j'ai cru avoir mal entendu. "Bien pourquoi?". Il m'avait répondu cela de façon si naturelle, si logique que ça en était à se demander si je n'avais pas rêvé les derniers évènements. Mais non. Pas du tout. Je me souvenais très bien de tout.

- Y aurait une raison que j'aille pas bien ?

Était-il devenu amnésique? Je dois avouer m'être posé la question. C'est vrai, après tout, pourquoi arrivait-il à être si insouciant, si innocent, alors même que son frère nous avait quitté? Je ne comprenais pas.
Mais peu à peu, son sourire s'effaça, et dans ses yeux, revint la mélancolie passée. Mentalement, je me traitai d'idiote, alors qu'au fond, je n'avais demandé que si ça allait, question bien banale.

- Oh, ils ont finis par libérer ton bras !

Changement de sujet total. C'était une des choses qui était propre au garçon. Quand il n'avait pas envie de parler, soit il s'enfermait dans le silence, soit il aborder une autre conversation. Ce jour-là, clément, il reporta notre discussion sur mon état. Fourbe va, je me vengerai!
Je lui ai souris et j'ai tendus fièrement mon bras devant moi, y faisant apparaître un éclair.

- Et oui! Tout beau, tout neuf, je peux enfin le bouger à ma guise!


Il nous restait un étage à descendre, je finissais par en avoir marre. L'avantage d'être Tonnerre Lunaire, c'est que nous avons pas besoin de l'ascenseur. Enfin... Vu l'état des pouvoirs rebelles d'Aaron, mieux valait prendre les escaliers.
On descendait tranquillement, sans encombres.

- Et toi ? Ça a l'air d'aller un peu mieux...

Je me suis arrêtée un instant, le laissant marcher sans moi. "Ça a l'air d'aller un peu mieux". Combien de fois avais-je entendu ces mots-là il y a deux ans? Combien de fois les hypocrites qui me servaient d'amis et de famille m'ont posé cette question?
J'ai secoué la tête et l'ai rattrapé, mine de rien.

- Disons que j'avance. Je n'ai pas le choix pas vrai? Alors je me dis que c'est ce qu'elle aurait voulu et je souris. Pour la rendre fière de moi. Pour vivre comme elle ne peux plus le faire. Quitte à l'avoir tué, autant exaucer sa dernière volonté.

La dernière phrase m'avait échappé. On aurait pu croire que j'avais volontairement fait en sorte de faire peur à Aaron, pour le faire fuir mais non. Ça m'avait échappé. La culpabilité n'était jamais très loin de mon cœur, et toujours omniprésente dans mon esprit. La douleur me faisait gémir silencieusement par son supplice. Alors, un mot ou deux échappés, c'était presque normal. Même si au début, l'intention n'était pas de les révéler. Moi qui taisait mon passé et les circonstances de la mort de ma sœur. Si Rin était au courant de tout et si Aaron (mon prof hein...) était au courant pour Blue, au fond, le plus dure à supporter, j'étais seule à le connaître.
Et jamais personne n'en saurait un seul mot. Car au fond, si mon père m'avait voué une telle haine, et un tel dégoût, il n'y eut pas que les coups. Non, il y eut tellement plus... Rien que d'y repenser, j'en ai les frissons. Alors imaginez vous à l'époque. Comment aurais-je pu n'en émettre qu'un mot à quiconque? C'était une honte. Un déshonneur. Un abus aussi. Mais ça, on le tait toujours non? Sinon, on passe pour faible. Alors on se tait. Et on avance. Parce qu'il ne nous reste que cela à faire, même si nous sommes enchaînés à un passé que l'on traîne tel un boulet à nos chevilles.


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##   Mar 24 Mar 2015 - 18:50
Aaron Eran

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Tu piles brusquement alors que tu clignes des yeux. Elle... Elle venait vraiment de dire ce que tu avais entendu ?! Tu restes un moment en arrière, à la regarder s'éloigner alors que ta gorge se serre. Que faisait-elle ? Pourquoi elle te balançait ça de cette façon ! Tu ne comprenais pas et cette incompréhension te fit reculer d'un pas, de nouveau les larmes aux yeux et le nez piquant, prêt à criser une nouvelle fois. Tu ouvres le bouche, pas pour dire quelque chose, juste pour essaye de respirer. Pour ne pas t'évanouir brusquement... Tu as beau fixer son dos, c'est comme si tu ne la voyais pas. Tes yeux, écarquillés de terreur, semblent ne plus vouloir communiquer d'information à ton cerveau et tu sembles étrangement hors-service. Même ton pouvoir s'est calmé. Comme... interloqué par ton brusque trouble. Tu respires. Oui... Tu respires contrairement au Rockwells. Tu respires contrairement à ton frère que tes mots ont tués. Hein... Si tu l'avais simplement fermé, il ne se serait jamais énervé, et il ne serait jamais mort. C'était ça... Tu te souviendrais toujours de son ton glacial lorsqu'il t'avait ordonné de te taire. Ainsi que toute la haine et le dégoût que tes mots avaient crachés... T'as pas de leçon à me donner, t'es exactement comme eux, en fait. Et tu sais, que même si c'est toi qui l'avais tué, tu serais incapable de faire comme le disait la rouquine : d'excauser sa dernière volonté. Parce que t'en avais pas le droit... Parce que tu l'avais tué... Parce que tu le luis avait balancé ça à la figure alors qu'il est ton frère ! T'as pas de leçon à me donner, t'es exactement comme eux, en fait. Tu te mords brusquement la lèvre alors que de nouveau cette phrase veut sortir. Elle veut frapper la rouquine pour lui faire comprendre les brusques souvenirs qu'elle a fait remonter, mais cette fois-ci, tu la fermes. Un goût de sang t'envahis la bouche et tu serres les poings. Tu fermes les yeux bien fort avant de les rouvrir, et t'avances brusquement. La mâchoire serrée, à coup de grande enjambée, tu la dépasses et ne la regarde plus. Tu ne veux pas lui dire quelque chose d'affreux.
- Hey Eran ! T'interpelles brusquement quelqu'un alors que tu arrives dans le hall.

Tu tournes la tête alors que tu t'autorises un peu à respirer. Le visage de la personne ne te dit rien... Ou alors vaguement, un truc... Dans ta classe peut-être... T'en sais rien. Et t'en as un peu rien à faire, pour dire vrai. Jolie blonde aux yeux bruns, elle t'apporte une lettre :
- Ça va ? te demande-t-elle, Ça fait un moment qu'on t'as pas vu en classe...

Ton regard froid, glacial, lui indique bien que t'as aucune envie de parler. T'en as plus rien à faire de gêner les gens, la rouquine t'avait agacé.
- Et... comme cette lettre traînait dans le bureau depuis deux, trois jours... tiens.
- Merci... chuchotes-tu.

Tu attrapes la lettre qu'elle te tend gentiment et reprend ton chemin. T'as pas envie de l'ouvrir. T'as pas envie de savoir qui t'écris, ni même pourquoi, alors tu plies en deux le morceau de papier et le fourre dans ta poche. Tu verras bien à un moment... Mais depuis un an, les lettres que t'avaient reçu t'avaient apporté tellement de belle surprise que tu en étais dégoûté. Tu t'appuis contre le mur et observe, sans grand intérêt, l'extérieur par l'immense fenêtre. Lorsque la rouquine passe, tu lui attrapes le coude, et la tête basse, tu lui murmures d'un ton implorant, plaintif, douloureux :
- Ne dis pas ça, s'il te plais...

Dire quoi ? Tu devrais préciser un peu... tu ne crois pas ? Mais tu en es incapable. Ta gorge est bien trop serrée et tu es de nouveau au bord des larmes. T'aimerais te réfugier contre elle mais... t'es censé être fâché contre elle alors...
- Parce que ça voudrait dire que je devrais faire pareil, réussis-tu à continuer après quelques secondes de silence. Et moi, j'en ai pas le droit...

Ta dernière phrase sonnée comme les dernières paroles d'un condamné et tu vois deux petites larmes s'écraser au sol. Alors tu finis par la lâcher, relève la tête et te détournes. D'un geste du bras tu essuies tes larmes alors que tu arrives à contenir tes tremblements. Tu t'avances un peu. Autant car tu as besoin d'air que pour l'inciter à continuer votre chemin. Tu renifles et clignes des yeux pour chasser les larmes, la crise...
- Tu viens ? Lui lances-tu d'un ton tremblant. Avant que je ne change d'avis...


##   Mer 25 Mar 2015 - 21:56
Ludmila Parker

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Je m'arrêtai de marcher quand je n'entendis plus tes pas derrière moi. Je me suis retournée et j'ai vu à la fois ta colère et ta peine dans ton attitude.
Finalement, sans un mot, tu m'as dépassé. J'allais pour te parler quand une jeune fille arriva vers toi. Elle semblait te connaître alors je restai en retrait. Elle finit par te tendre une lettre, que tu acceptas avec froideur. La pauvre, j'espérai pour elle qu'elle comprendrait que tu n'étais pas du genre sociable quand tu étais déprimé. Tu étais même carrément insupportable.

Enfin, elle fila tandis que tu reprenais ya route jusqu'à te poser à une fenêtre. Je m'approchai puis traçai ma route pour aller de l'autre côté de cette même fenêtre mais tu attrapas mon coude.

- Ne dis pas ça, s'il te plais...

Pourquoi n'aurais-je dû pas dire la vérité Aaron? Parce qu'elle te montrait la tienne peut-être? Tu m'avais posé une question et j'y avais répondu avec honnêteté. Je croyais bien faire, mais avec toi, je ne faisais jamais rien de bien.

- Parce que ça voudrait dire que je devrais faire pareil. Et moi, j'en ai pas le droit...

Et pourquoi Aaron? Parce que ton frère était mort tu n'avais plus le droit de vivre? C'était n'importe quoi, je ne comprenais pas ton raisonnement!
Tu m'as finalement lâché pour me faire signe de te suivre, mais au fond, ta remarque et ta réaction m'avait un peu refroidie. Comme d'habitude, j'allais m'en prendre plein la tête. Mais tu sais quoi Aaron? J'en avais marre, j'avais assez pris dans am vie pour ne pas en plus me faire marcher sur les pieds de la sorte.

- Tu viens ? Avant que je ne change d'avis...


Ça été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. En plus de me mettre carrément un vent, de me répondre sèchement et de faire la gueule, tu te permettais de jouer les gars hautains? Ça, j'avais du mal.
J'aurais peut-être dû réfléchir ce jour-là, chercher à éviter de te blesser, mais au fond, quelle importance si mon impulsivité a primée sur mon raisonnement? Quand j'y repense pourtant, j'avoue avoir honte.

- Avant que tu ne changes d'avis? Tu te fous de moi? Écoutes moi bien Aaron Eran, je ne suis pas un punching-ball! Tu m'as posé une question et j'ai cru pouvoir y répondre avec sincérité. Ton comportement me prouve bien que j'ai eu tord de te faire confiance pour cela! Quand on t'écoutes Aaron, on a l'impression que t'es le seul à souffrir, le seul à avoir perdu un être cher, à avoir tout perdu! Mais c'est faux! Moi aussi je suis orpheline! Et bien d'autres le sont aussi! Mais si seulement tu acceptais d'ouvrir les yeux et de te montrer au monde extérieur plutôt que de croire que seule ta petite personne est à un tel point de douleur que la vie n'a plus aucun sens, tu le verrais tout ça! Seulement, tu le refuses!

J'ai pris une pause, respirant, cherchant à me retenir de te balancer des choses qu'au fond, je ne pensais pas. Mais non, j'allais t'avouer le tout, pour le pire et le meilleur, et qu'importe les conséquences. Je voulais que tu réagisses Aaron. Je ne voulais que ça.

- Tu sais quoi Aaron? Tu dis ne pas en avoir le droit, mais crois-tu que moi, je l'ai? J'ai tué ma sœur! Ma cadette! Tout ça parce que j'ai été trop lâche pour affronter mon connard de géniteur! Alors un conseil Aaron, avant de lancer que tu n'as pas le droit de respecter la dernière volonté de ton frangin, crois-moi, apprends à connaître les gens à qui tu t'adresses. Parce que juste au cas où, je ne crois pas en avoir le droit non plus. Je suis sa meurtrière. Pour me faire pardonner, je respecte sa volonté. C'est mon choix et je ne te l'ai jamais imposé. Alors maintenant, tes sautes d'humeur, merci bien, mais moi, je craque. Basta! J'estime en avoir assez chié par le passé pour pas me laisser marcher sur les pieds par un gamin capricieux et égoïste comme toi!

Je t'avais tout dis, et je m'en voulais déjà. Mais tu m'avais poussé à bout, comme à ton habitude. Alors voilà Aaron, j'avais dis le vrai et le faux, ce que je pensais et ce que je ne pensais pas. Pour te faire réagir. Au fond, pour vider mon sac aussi. Je t'avais livrer par la même occasion une partie de mon histoire, mais ça, l'avais-tu seulement compris?
Mes yeux jetaient des éclairs. Je me suis détournée de toi, et j'ai marché dans le couloir, direction le toit, sans attendre que tu me retiennes ou que tu tentes quoi que se soit. J'aurais juste voulu te faire réagir. Parce qu'au fond moustique, je t'appréciais.


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