- Senpai... Je... Je dois vraiment dormir là...?

La regardant d’un air désolé en affichant un sourire jaune, je ne savais pas si elle allait recevoir une dérogation ou non. Ce n’était pas quelque chose qui se faisait aisément après tout …

- C'est quoi cette odeur ?! Je crois que... Je crois que... Quelqu'un à laisser moisir de la nourriture...

Inhalant l’air de la pièce, je ne sentis rien de désagréable dans l’air. Serait-ce son subconscient qui lui fait sentir des choses pour l’éviter de séjourner dans cette pièce ? Croisant les bras en la suivant à l’extérieur je me demandais bien ce que je pouvais lui dire à ce moment précis …

- Malheureusement, tu n’as guère le choix, Kisa-San.

Je pouvais toujours lui proposer de prendre ma chambre, non, il était bien trop irrespectueux de demander cela, si elle le faisait, je serai sans doute d’accord, mais le faire moi-même était impensable.

Le fait qu’une autre personne soit dans ma chambre ne me dérangerait pas du tout, j’avais un lit inoccupé de toute manière et j’étais la seule résidente. Tous les meubles présent dans ma pièce venait tout droit de ma demeure, le style et le confort avant tout.

Mais que penserait Natsuki de cela ? Accepterait-elle qu’une inconnue séjourne dans ma chambre ? Je ne pense pas que la réponse soit favorable, tant qu’elle ne le sait pas, ca passerait encore. Et au grand si jamais, je peux toujours lui dire que ce n’est que passager n’est ce pas ?

Réfléchissant à une solution, je finis par soupirer en me disant que si elle ne voulait vraiment pas dormir avec les autres novices, il y avait toujours les cartons derrière les cuisinières de Terrae … Trêve de plaisanterie, que faire ?

- Que comptes-tu faire, Kisa-San ?

- Je... Je vais... quitter cet endroit...

Quitter Terrae ? Elle venait à peine d’arriver et elle comptait déjà s’enfuir à cause d’une malheureuse chambre dont elle n’y restera qu’une semaine.

- Ou... Je vais ...Je vais trouver un... un autre endroit pour dormir...

Une solution bien meilleure selon moi, partir rien que pour ça était assez malvenu, tout le monde n’avait pas la « chance » d’être amenée à Terrae. Si en plus de ça ces résidents étaient difficiles, ca n’avancerait pas la chose.

- Si ce n’est que pour une semaine, je te propose de séjourner dans ma chambre dans ce cas. Je changerai sans doute bientôt à mon tour, donc …

Lui accordant un sourire en m’accroupissant à sa hauteur, je tapotais sa tête tout en me demandant si cela était une bonne idée ou non.

- Bon, je vais te montrer celle-ci dans ce cas, tant que nous sommes dans les dortoirs. C’est l’étage en bas, on y va ?

- Pourquoi Senpai est si gentille avec moi ? Je n'ai rien fait qui mérite une telle amabilité à mon égard depuis que je suis ici...

M’attrapant la main en me regardant de son air de chien battu, je ne savais pas vraiment quoi répondre à cela. Je n’étais pas gentille dans mon genre, si je proposais quelque chose, j’en recevrai une certaine compensation si je puisse dire.

-Merci.

Laissait apparaitre une rougissement prononcé, je lui fis un sourire avant de l’aider à se relever. Restant main dans la main, je lui expliquais pourquoi j’étais si « gentille », ou plutôt, ce que j’attendais en échange de sa part pour cela.

- Ne te méprend pas Kisa-San, je ne fais pas ça par gentillesse ou autre. C’est ainsi que je me comporte, en échange de ma chambre, je te demanderai aussi quelque chose, un échange équitable n’est ce pas ?

Mais que pouvais-je lui demander ? Croyez-vous sincèrement que je n’avais pas mon idée derrière la tête depuis un long moment déjà ?

- J’ai affreusement mal au dos, en contre partie, tu me masseras, cela te convient ? Et n’oses pas me dire qu’une autre personne le fera à ta place, je veux toi et personne d’autre.

Joignant les mains en lui accordant un sourire amusé, je me dirigeais déjà vers les escaliers pour rejoindre l’étage du dessous.

- Je suis d'accord. Mais ne te plaint pas si tu as encore plus mal au dos après ça.

Affichant un sourire content, je l’entrainais vers ma chambre en la tirant avec moi. Il ne fallut pas plus de cinq minutes pour que nous arrivions devant la porte de celle-ci, enfonçant ma clé dedans, j’ouvris ma porte en pénétrant dans ma demeure.

Toute ma chambre avait été faite de A à Z, qu’on aille voir le papier-peint jusqu’au parquet, en passant par les meubles et la décoration. J’avais un faible pour le style moderne mais aussi asiatique, ma chambre se mélangeait avec des couleurs sombre et claire, en passant par le blanc jusqu’au noir. L’immobilier, quant à lui, était Asiatique. Le paquet qui recouvert ma chambre avait été coloré dans un blanc pur tandis que les murs peinent en gris dont une surface recouverte de papier-peint donnait un certain charme à la pièce.

- J’espère que ta chambre me convient, par contre, je n’accepte pas le désordre.

Maniaque ? Cela se voyait n’est ce pas ? Je n’étais pas du genre à laisser mes affaires trainer à gauche et à droite, encore moins les laisser dans un coin en attendant je ne sais quoi pour qu’ils disparaissent.

- Ta chambre est parfaite, et ne t'en fait pas pour le désordre. Lorsque je suis invité, je n'ai pas pour habitude de salir.

Contente de ses dires, je retirais mes chaussures pour les laisser près de la porte, il ne manquerait plus que je griffe mon parquet avec mes talons. M’avançant vers la table se trouvant dans ma chambre, je sortis mon cellulaire et le déposais sur celle-ci.

-Mais, Senpai. Et ta vie amoureuse ?

Ma vie amoureuse ? Cela se voyait tant que ça que j’étais en couple ? Prenant une petite moue boudeuse en croisant les bras, je lui répondis d’une petite voix.

- Qu’est ce qu’il te fait dire que j’ai un amoureux ?

Serait-ce peut être à cause de mon lit deux places ? Si c’était le cas, je dirai tout simplement que je ne savais dormir dans un lit une personne, cela était bien trop étroit pour moi.

L’invitant à prendre place sur une chaise de la table, je me dirigerais vers mon bureau ou y séjournais ma bouilloire et mes instruments pour la préparation du thé.

Allumant celle-ci, je préparais deux tasses sur un plateau en attendant que l’eau bouille, une fois cela fait, je servis le thé et m’avançais, plateau en main vers la table.

- Et toi ? Aurais-tu un copain en dehors de Terrae, Kisa-San ?

Lui accordant un sourire, je me décidais à répondre à sa question précédente sur ce qui concernait ma vie amoureuse.

- Ne t’inquiètes donc pas pour elle, elle n’est pas à Terrae pour le moment. Et elle ne sera pas là avant un bon mois si pas plus.

- Pour ma part, ... Je... Je... Je n'ai pas vraiment de copain... Je n'en vois pas l'utilité... Je peux vivre sans...

Elle ne voyait pas l’utilité d’avoir un amant ? Quelle idiotie. Une personne pour soit, se sachant protéger et appartenant à un personne qui vous rend son amour est quelque chose d’inestimable.

- Tu te trompes, c’est assez plaisant d’avoir une personne qu’on aime, évidemment, si celle-ci en fait de même.

Etait-ce vraiment le cas dans ma relation avec Natsuki ? Il m’arrivait d’en douter et cela plus d’une fois, je ne savais pas vraiment si elle m’aimait, ou si je n’étais plus qu’un jouet utile pour elle. Elle était douce, mais si froide par la même occasion, je pouvais devenir un tout et rien en moins d’un instant.

Baissant la tête en me disant cela, je sentis la tristesse m’envahir, mais je ne pouvais pas flancher ainsi. Je devais rester forte, et après tout … j’étais « Shizuru Fujino ».

- Cela serait plaisant que tu découvres cette envie, Kisa-San.

Buvant mon thé d’un air calme, je lui accordais un sourire en déposant ma tasse.

- N’as-tu jamais offert ton corps à qui que ce soit ?

- N...Non... Je pense que je suis trop jeune pour ça. Et je veux m'offrir à quelqu'un qui m'aimera...

Une personne qui l’aimera, j’avais dis la même chose pour ma première fois, que j’attendrai une personne qui m’aimera. Malheureusement, cette personne n’est jamais arrivée, curieuse du monde adulte, de leurs amours et leurs romances, je m’étais offerte au premier qui j’avais croisé. Il n’est plus de ce monde pour vous dire comment cela s’était passé, et je ne dirai rien sous peine de vous tuer.

- Une personne qui t’aimeras …

Prenant un air pensif, je me levais de ma chaise et me dirigeai en sa direction. Enveloppant mes bras autour d’elle, je coinçai mon visage dans son cou en fermant les yeux.

- Les comtes de fées sont pour les enfants innocents …

Ce n’était qu’un murmure, un murmure qui en disait long sur ce que je pouvais penser à ce moment même. Croire au prince charmant, n’était que pure foutaise.