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Lutter contre des dangers qui n’apparaissent que si on lutte contre eux
##   Ven 19 Juil 2019 - 22:36
Atumane Ngwenya

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Atumane Ngwenya
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     Il n’y a rien de tel que de déclarer qu’on adoptera une position d’immobilité pour se pousser à agir. Du côté d’Atumane comme de sa tante, Rosalina, l’arrivée de ces pouvoirs de télépathie chez le jeune héritier de l’empire avait suscité une forte inquiétude, quant à l’avenir du statut sus-mentionné. Chez Atumane, le fait que Rosalina et Miguel, son grand-père, prenant peur de ce qui avait semblé être un regain d’intérêt assez fort de Terrae pour leur famille, décident d’activer un protocole d’urgence le coupant totalement de tout moyen de communication et d’action n’avait pas été sans le frustrer. Chez Rosalina, on avait anticipé cette frustration, et connaissant très bien la personnalité du jeune requin, de l’affamé de pouvoir qu’était Atumane, on s’était attendu à ce qu’il réagisse. Qu’il fasse quelque chose d’imprévu. La question de savoir s’il fallait prendre des contre-mesures pour assurer ses arrières en cas de trahison du neveu s’était donc posée, et avait été résolue aussi sec : bien sûr que oui. Et enfin, Atumane avait très vite deviné que sa tante se poserait cette question et y répondrait par l’affirmative.
     Et voilà comment, par la mécanique du pouvoir, de l’envie de conserver son pouvoir, d’acquérir toujours plus de pouvoir, tante et neveu étaient devenus des ennemis mortels, chacun n’ayant plus de repos qu’à condition de savoir l’autre éliminé du plateau de jeu.
     Mais n’exagérons rien. Même en admettant que leur relation de confiance ne soit plus qu’un cadavre marchant et mimant les gestes de la vie, ignorant qu’il était déjà mort – ou n’en étant que bien trop conscient –, ou, plus probablement, que tout cela ne soit qu’extrapolations, certes faites en pensées, mais qui ne devaient pas se traduire en intentions, et encore moins en actes, quoi qu’il en soit donc, dans les faits, Rosalina et Atumane avaient encore pleinement l’intention de coopérer.
     Peut-être même, de coopérer à creuser la tombe de leur relation.

     Afin de se doter de la protection contre un télépathe, quoi de mieux que de se munir d’un Terraen soi-même, capable d’assurer la défense voulue, ou d’apprendre comment l’exercer. Rosalina oublia d’emblée l’option de faire appel à un télépathe. Il ne faudrait pas qu’il lise ses pensées à elle. Un Terraen ne jouerait jamais dans le camp de Rosalina, ni dans le sien propre par ailleurs, mais toujours dans celui de Terrae, qu’il le veuille ou non. Quand on invite le loup chez soi pour qu’il nous protège des renards, on a au moins la présence d’esprit de mettre le garde-manger sous clef, et d’en prendre un qui ne sache pas crocheter les serrures.
     Les sensitifs, pouvant accéder à l’esprit, pourraient aussi, sans nul doute, informer, entraîner, protéger Rosalina contre toute tentative d’intrusion mentale. En tout cas,celaa valait la peine d’essayer. Que risquait-elle ? Qu’on sache ce qu’elle ressentait ? Risible.
     Vint ensuite la seconde réflexion. Qui appeler.
     Qui, un master. Ils étaient les seuls à pouvoir sortir de Terrae sans être surveillés, parce qu’ils étaient la surveillance. Les rapports d’Atumane étaient limpides : les masters sont les plus fanatisés à la cause de Terrae, et ne la trahiraient en rien. Aucune importance, vraiment : Rosalina ne souhaitait pas agir contre les intérêts de leur institution, mais pour la défense des siens propres, et même pas contre le danger que poserait Terrae elle-même, mais contre un de ses ressortissants, qui s’avérait être un membre de sa famille avant tout. Et clairement, Atumane ne se pensait pas lui-même comme lié d’une quelconque manière à Terrae, autrement que par l’intérêt le plus bassement mercantile ; cette institution représentant un marché à saisir.
     Brisant le protocole d’urgence interdisant tout contact, Rosalina envoya un message à Atumane, par le biais d’une boîte aux lettres secrète, dont on passe les détails opératoires. Toujours est-il que sa tante avait une requête bien singulière, mais qui restait assez évidente, et très aisée : recueillir les noms et pouvoirs des masters de Terrae. Il s’exécuta, et lui envoya les informations. Il n’avait aucune raison de ne pas le faire.

     Forte de ces données, Rosalina repéra la personne qui correspondait à sa requête, et plus qu’on ne pourrait le penser : Ipiu Raspberry. S’il s’agissait bel et bien d’elle, alors le hasard faisait vraiment bien les choses – illusion enfantine ; quand on connaît autant de monde à travers le globe du fait de sa profession, il est assez difficile de ne pas retrouver quelqu’un sur qui on a des dossiers dans à peu près tous les cercles et toutes les institutions existantes.
     Ipiu Raspberry. Elles s’étaient connues lors du Printemps arabe, en 2011. Les troubles suite à l’indépendance du Soudan du Sud étaient déjà un gros marché, Boko Haram et la guerre au Mali fournissaient des opportunités sans fin, l’effondrement de la Syrie et de la Libye commençait à intéresser tous les acteurs du secteur de l’armement, les prémices à la création de Daech par les États-Unis commençaient à être éventés dans les cercles de connaisseurs, et déjà on se bagarrait en Arabie Saoudite, en Israël, en Iran, au Liban, en Irak, en Syrie pour tâcher de capter des marchés avant les autres.
     Bien entendu, les Ngwenya étaient au cœur de la mêlée. Et ils n’étaient pas les seuls. Une organisation dont on entendait parfois un peu trop parler au goût de Rosalina et de Miguel ; le Centre, était aussi de la partie. Un jour, celui-ci leur avait proposé un contrat qu’on ne refuse pas : des renseignements contre des aides pour accéder aux marchés qu’ils convoitaient. De quoi damer le pion à nombre d’acteurs, y compris occidentaux – quelle ironie que de se voir devancer sur un marché qu’on avait soi-même en partie créé.
     Une clause qui avait peu plu à Rosalina au début, avait été l’envoi sur le terrain d’un agent du Centre auprès d’elle. Pour s’assurer que le travail était bien fait et servir d’agent de liaison. Et l’espionner, c’était évident, presque assumé. Ce à quoi Rosalina ne s’attendait pas, c’était de tomber sur une belle et jeune femme, qu’on avait dépêché auprès d’elle aussi pour la séduire. Quoi de mieux pour recueillir des informations que les confessions sur l’oreiller.

     Restait à établir un dispositif pour qu’elles puissent se rencontrer. La meilleure solution étant généralement la plus simple, Rosalina avait envoyé une lettre à Ipiu – bien entendue signée par un de ses hommes de main, ne passant pas par Atumane et sans qu’il ne le sache – pour lui proposer un rendez-vous, pour « parler affaire », à l’aéroport de Tokyo, dans un jet privé ; celui qui était pour ainsi dire la seconde maison de Rosalina. Hélas, elle avait dû se heurter à ce qui n’était pas un refus, mais revenait au même : une absence de réponse. Sûrement que Terrae devait contrôler un minimum ses ressortissants, et Ipiu ne devait pas accepter – ou se voir laissée accepter – aisément une rencontre avec quelqu’un d’inconnu.
     Ne pouvant se décider à sauter le pas et lui envoyer une seconde lettre signée de son nom, ce qui serait bien trop risqué si, comme escompté, Terrae surveillait les sorties de ses masters et avait son mot à dire à ce sujet, Rosalina pencha pour une approche plus subtile. Enfin. Plus technique.
     Dans un premier temps, Rosalina fit donc ce que toutes les agences de renseignement, nationales ou privées, devaient déjà avoir fait depuis des années : elle plaça un observateur pour surveiller les entrées et sorties de Terrae. Ou pour être exact, elle fit appel à une agence qui fit appel à une mafia qui fit appel à des chefs de bande qui firent appel à un caïd de quartier qui fit appel à des personnes qui lui devaient quelque chose pour faire le boulot, se plaçant ainsi derrière une série d’écrans et d’intermédiaires, chacun n’ayant aucune idée des objectifs et de l’identité de l’échelon supérieur.
     Et quand Ipiu sortit pour aller chercher un novice venant de ressentir le Vide, Rosalina le sut, et sut où elle se rendait – assez aisé, il suffisait de voir dans quel avion elle embarquait.
     En substance, à Gatineau, au Québec.

     Cela posait un problème de taille. Le Canada, cinquante-et-unième État des États-Unis sans la lettre, rivalisait avec le Japon en terme d’infestation par des agents américains. Or l’arrivée d’un master en Amérique du Nord devait sûrement être suivi de près par l’Oncle Sam. L’arrivée de Rosalina l’aurait été aussi. Que dire de la rencontre entre les deux. Non, c’était à éviter à tout prix. Et pour cela, il fallait éviter les contacts directs. Du moins, dans un premier temps.
     Par chance, quand on travaille dans un métier aussi dangereux que celui de la vente d’armement, on se fait des tas d’amis, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Rosalina avait fait ses armes dans le Caucase. Ah, le Caucase. Le Haut-Karabagh, l’Abkhazie, l’Ossétie du Sud, l’Adjarie, la Tchétchénie, le Daguestan, l’Azerbaïdjan, les Révolutions de Couleur, la lutte de pouvoir entre Turquie, Israël, Iran, États-Unis, Russie. Le panier de crabe en plein effondrement économique, social, en chute libre dans des guerres civiles, des guerres régionales, saupoudrées de terrorisme et de séparatismes à répétition. Dans les années 1990 et 2000, il y avait de quoi faire. Alors qu’elle était à Tbilissi, capitale de la Géorgie, elle s’y était faite une amie : une milicienne géorgienne nationaliste, d’un racisme et d’une islamophobie flamboyants, qui avait vécu dans les montagnes, et avait reconverti l’héritage de l’Armée Rouge de sa famille dans le braconnage de djihadistes tchétchènes en montagne. Quelqu’un de formidable. Et bonne au lit… Tsiuri Makharadzé. Une chevelure noire mais un tempérament de feu, nerveuse, violente, déterminée, courageuse, une vraie chef de bande. Experte en survie, en pistage, en assassinats, en raids, rompue à la tactique du tir-et-repli. La trentaine atteinte, elle s’était bien assagie. Tsiuri était devenue une mercenaire dévouée, méthodique, presque froide, par moments, avec cette colère sourde, canalisée. Vivant par la dague et destinée à mourir par elle, quand la situation s’était gelée dans son pays et que les perspectives de butin s’étaient amenuisées, elle avait décidé de vendre ses services. Comme elle l’aimait beaucoup, sur tous les théâtres où elles se rencontraient, Rosalina la couvrait de cadeaux. Une caisse de lance-roquettes par ici, un fourgon blindé avec mitrailleuse lourde sur le toit par là. Et plusieurs fois, elle avait fait appel à elle et ses troupes pour assurer sa protection. Et éliminer physiquement des concurrents.
     Ainsi, Rosalina débarqua sur le sol canadien, à Ottawa, pour assister à une exposition d’art contemporain ; un événement mondain quelconque, et Tsiuri débarqua sur le sol québécois, avec des instructions claires.
     À la sortie de l’aéroport, c’était donc une femme, ayant atteint la trentaine depuis peu, au visage marqué par quelques cicatrices, qui attendait, avec un petit pistolet planqué sous son veston, et une pancarte indiquant IPIU RAPSBERRY dans les mains, à la sortie du vol venant du Japon. Elle ne s’y attendrait pas, mais cela n’avait aucune importance. Les meilleures techniques sont parfois les plus osées, Tsiuri l’avait appris, quelques fois à ses dépens.


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##   Ven 19 Juil 2019 - 22:45
Ipiu Raspberry

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Voici venu le temps des rires et des chants, sur l’île aux enfants oui c’est tous les jours le printemps.

Bon okay, là c’est clairement pas le pays des enfant heureux, des monstres gentil ou le paradis. J’pense pas être trop conne et quand je vois le carton portant mon nom dans les mains d’une inconnue, j’ai pas besoin de faire trente-six additions pour comprendre qu’c’est pas son portable qui donne ses formes à son veston. Youhou. Sympa l’accueil. De trois choses l’une, l’autre c’est le soleil.

Je sens bien le cristal téléporteur dans ma poche, j’pourrais me barrer quand j’veux mais au milieu de la foule ça fait tache… Moins qu’un coup de feu cela dit, mais la fuite a quand même de jolis inconvénients. Déjà, j’vais devoir reprendre l’avion pour venir chercher un futur potentiel novice. Est-ce qu’il est possible que le môme soit en danger ? J’réfléchis, non. Les informations récoltées par les télépathes sur son identité ne sont pas traçables, contrairement à moi. Même sous un faux nom, j’ai été identifiée… La loose. On savait qu’ça pouvait arriver cela dit, je ne suis qu’à moitié surprise.

Donc le gamin ne peut pas être en danger, et moi ? Moi… Je ne me sens absolument pas en danger malgré l’arme à portée de main d’la brune et ce pour de multiples raisons à nouveau. Je pourrais la tazzer sans que personne ne voie rien, mais si elle n’a pas enclenchée correctement la sécurité, elle risquerait gentiment de déclencher la gâchette en en tombant, ce qui ferait désordre. Je pourrais utiliser mes pouvoirs de sensitive sur elle, la plonger dans une immense apathie qui l’empêcherait de trouver l’énergie nécessaire à son geste, la rendre follement amoureuse de moi, etc. etc.

Je me contente de m’avancer vers la scarifiée en souriant, tournant les roues de mon fauteuil en cadence. Non, je ne suis pas le moins impressionnée du monde. Je savais que le Centre chercherait à me contacter un jour ou l’autre. Après tout, ils savent, et je sais qu’ils pensent encore avoir une emprise sur moi parce qu’ils savent. Ce qui est faux. Je sais aussi. Et j’ai fait un choix. J’ai choisi Terrae en acceptant de devenir master, même si je me le reprocherais sans doute toute ma vie. Je ne laisse rien paraître de mes pensées et arrivant au niveau de la donzelle je lance avec entrain :

« Salut Scar, merci d’être venue me chercher, ça me rassure d’avoir quelqu’un pour m’guider dans cette grande ville ! On commence par quoi ? On passe par l’hôtel poser mes bagages ou on attaque direct le tourisme ? »

Genre. Tu crois que je suis impressionnée ? Présentement ton pistolet est inutile. J’ai tellement augmenté la résistance de l’air à l’intérieur qu’aucune étincelle ne réussira à enflammer la poudre de tes douilles. Seulement, tu ne le sais pas. Ce que tu sais c’est ce qu’on me veut et je serais aise que tu me le racontes. Seulement je vais éviter d’utiliser directement mes pouvoirs. Déjà, ce serait moins drôle, ensuite j’pense que j’aurais finalement moins d’information si je te questionne que si je te suis. A la place de ton commanditaire, je ne t’aurais pas informé de la raison pour laquelle j’avais besoin d’Ipiu Raspberry.

Ça fait toujours mauvais genre de dire qu’il y en a une dans le lot qui nous a échappé, ils m’voulaient déjà quand j’étais étoile pour l’exemple. Pour montrer qu’on n’pouvait pas les défier. Hideko les a envoyé sur les roses. Ça a mal fini. Du coup fallait s’douter qu’il essaieraient d’me remettre la patte dessus à un moment ou un autre. J’pense que la cheffe n’pouvait pas les dissuader ad vitam.


“- A qui la nuit fait-elle peur ?
- A ceux qui attendent le jour pour voir.”
― Pierre Bottero, Ellana
##   Ven 19 Juil 2019 - 22:59
Atumane Ngwenya

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     Quelques heures plus tôt, en Colombie, dans les bureaux d’un aérodrome aux mains des FARC. Rosalina avait appelé Tsiuri, elle et ses troupes avaient répondues aussitôt, et ils commençaient à charger leur matériel dans le jet privé de la commanditaire, pendant que les deux vieilles amies parlaient tactique.
     « J’ai besoin de toi pour une mission très spéciale, et de la plus haute importance. Nous allons au Canada. Des réserves à ce sujet ?
     – Aucune. »
     Les mercenaires géorgiens venaient d’arriver en Amérique latine, et Tsiuri ne faisait que commencer à parler un espagnol intelligible. Ils n’étaient pas encore sur les fichiers de la CIA.
     « Très bien. J’ai besoin, bien entendu, que tu assures ma protection, mais aussi un service un peu particulier. Il faut que tu amènes quelqu’un jusqu’à moi, en toute discrétion.
     – En combien de morceaux ?
     – Voilà, justement, c’est là que ça devient particulier. Tu connais Terrae ?
     – Qui n’en a pas entendu parler ?
     – J’ai besoin que tu escortes jusqu’à moi Ipiu Rapsberry, une master. C’est une ancienne connaissance, et j’aimerais lui proposer un contrat. Il faut donc que tu déploies toute la diplomatie dont tu peux faire preuve, et qu’elle consente à me recevoir. »
     Tsiuri ne posa aucune question sur la raison de cette rencontre. Si Rosalina n’estimait pas utile de lui en dire un mot, alors c’est que ce ne devait pas être une information pertinente pour sa mission.
     « Si elle refuse ?
     – Je verrai. Tu me le communiqueras. Je t’expliquerai les modalités techniques dans l’avion, pour l’instant, je veux juste que tu comprennes le but de la mission.
     – Ça va, je saisis bien. Des choses à savoir sur cette Rapsberry ?
     – Tiens, une photo d’elle. »
     Un cliché pris à l’aéroport de Tokyo. Un peu flou, mais assez clair. Tsiuri l’observa, pour tâcher de retenir son portrait. Il n’y aurait pas trop de difficultés pour l’identifier, toutefois, au vu de sa condition.
     « Tu dois aussi savoir une chose. Elle est un master, je te le répète. Cela veut dire qu’elle est l’équivalent d’une demi-déesse. Elle est capable de te neutraliser de quantités de manières différentes. Quoi qu’il arrive, souviens-t-en, et ne la contrarie pas.
     – Quelles manières ?
     – Je ne les connais pas toutes. T’électrocuter, te détruire l’esprit, ou que sais-je.
     – Me détruire l’esprit ? Elle fait partie de ceux avec des pouvoirs mentaux ?
     – Oui, le sien est en rapport avec les émotions. Ne me demande pas ce que cela signifie et de quoi il en retourne, je n’en sais pas encore assez. Et oui, je sais que c’est dangereux pour moi. Mais on a vu pire, toutes les deux. »
     Rosalina ne savait pas si bien dire. Tsiuri hocha la tête, d’un air pensif, et embarqua la photographie. Elles se serrèrent la main, et la mercenaire retourna s’occuper des siens.
     Une demi-déesse. En fauteuil roulant. Tsiuri avait affronté des coupeurs de tête islamistes, des troupes de fanatiques, des bandits sadiques, des armées professionnelles, des chefs de guerres imprévisibles, et elle était toujours en vie. Elle avait eu affaire à des personnes bien plus dangereuses que cette handicapée. Indifféremment de ses pouvoirs, un homme n’est rien de plus qu’un homme.

     Retour à l’aéroport. Tsiuri enroula sa pancarte, la cala dans une poche arrière de son pantalon, tendit sa main, et répondit à l’anglais qu’utilisait Ipiu dans cette langue.
     « Bonjour, madame. Je m’appelle Tsiuri Makharadzé. Je suis envoyé par une de vos amies, qui voudrait s’entretenir avec vous. »
     Dans sa main, elle avait glissé un petit papier plié en quatre, sur lequel était inscrit le nom de cette personne.
     « Toutefois, si cela ne vous dérange pas… »
     Elle quitta l’anglais pour passer à un arabe impeccable, si ce n’était pour son accent caucasien à couper au couteau, âpre et ôtant à cette langue toute sa musicalité.
     « Je préférerais que nous utilisions cette langue. Question de discrétion. »
     Tsiuri notait qu’Ipiu avait tenté des petites blagounettes, sans doute pour montrer à quel point elle ne craignait rien, et le faisait savoir. Hélas, Tsiuri n’avait absolument aucun sens de l’humour, ou alors involontairement.
     « Ne vous en faites pas, nous n’allons pas retenir beaucoup de votre temps. Celle qui m’emploie voudrait juste discuter avec vous, c’est tout. Je peux vous déposer où vous voulez en ville, vous pouvez décider de la rencontrer quand vous voulez, où vous voulez, si le lieu prévu ne vous convient pas. Vous pouvez même décider de ne pas venir du tout, elle comprendra. Nous n’avons aucune envie de vous contraindre, bien au contraire, nous ne sommes ici que pour vous aider, et vous faire une proposition. »
     Elle s’approcha de l’arrière du fauteuil roulant.
     « Voulez-vous ? »
     Elle posa sa main sur une des poignées. Une des consignes – répétée à l’envi – de Rosalina avait été : ne prend aucune décision, ne fais que proposer, et il faut que ce soit à elle d’accepter, ou non. Si le tempérament d’Ipiu était toujours égal à lui-même, il faudrait éviter tout impair. Et pour Tsiuri, la seule chose qui importait était de remplir sa mission, pas de faire des bravades.
     À la sortie, une voiture blindée, à vitres teintées, étudiée pour les handicapés, pilotée par un épais géorgien, et avec sur la place du mort une kurde experte au fusil de précision, les attendait. Eux aussi avaient tâché de réviser leurs formules de politesse, mais s’étaient entendus dire par leur chef : « Tout compte fait, il vaudrait mieux que vous ne parliez pas du tout. »


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Atumane en neuf secondes:


Dernière édition par Atumane Ngwenya le Lun 22 Juil 2019 - 20:12, édité 1 fois
##   Sam 20 Juil 2019 - 12:00
Ipiu Raspberry

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Madame ? Genre. What ? Rosalina. Genre. Lol. Oui mon cerveau n’a pas envie d’expliquer tous les liens qui se forment dans mon esprit en cet instant. Pas que je craigne l’intervention de quelque télépathe, même si son neveu était là il ne passerait pas la barrière de mes pouvoirs. Je la laisse parler, réfléchissant de mon côté.

Elle n’essaye pas de m’imposer la rencontre, voilà qui est généreux ! Et ne nous leurrons pas, intelligent de sa part. Elle sait que me contraindre ne fonctionnera pas. C’est ennuyeux malgré tout qu’elle m’ait interceptée. Je ne peux pas aller chercher le potentiel novice, pour l’instant je suis la seule à savoir qui il est, si je le rejoins maintenant il sera potentiellement en danger. Lui ou sa famille, c’est toujours désagréable d’offrir un moyen de pression. Cela implique aussi que j’ai été négligente, malgré mon faux nom sur la liste d’embarquement, malgré qu’un téléporteur m’ait déposé dans un lieu random de Tokyo pour qu’on ne me voit pas quitter l’institut, j’ai été repérée trop facilement. Je ne pourrais pas, ne pourrais plus accomplir ce genre de missions. Si Rosalina m’a trouvée, le Centre pourra faire de même. Surtout que je n’exclue pas le fait qu’elle travaille pour le Centre.

« Tsiuri, j’préféraiss Scar, dommage. L’anglais est bien plus discret dans un aéroport international que l’arabe, mais soit on est au Canada. »

Essaie de parler arabe dans un aéroport aux USA, tu verras si c’est discret. Le Canada est un poil plus ouvert. Cependant à choisir une langue discrète j’aurais pris le japonais. J’imagine qu’elle ne la parle pas. Je lui souris.

« Pas touche à mon fauteuil. »


C’est un truc que les gens ont du mal à comprendre. On ne touche pas au fauteuil d’une handicapée si elle ne le demande pas. C’est désagréable, je suis dépendante pour bien des choses, alors ça j’m’en passe.

« Déposez-moi au Pure Kitchen, 357 Richmond Rd, j’crève d’envie de manger de la poutine. Ca fera un bon début de vacances. Si Rosie veut m’y rejoindre, pas de soucis. »


J’aurais pu décliner l’offre, mais faut que je sache à quel point j’ai merdé. Savoir si le Centre est impliqué et savoir ce que veut ma vieille amie.

« Vous vous plaisez à Ottawa ? » je demande à la cantonade dans la voiture.


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##   Lun 22 Juil 2019 - 21:08
Atumane Ngwenya

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     Quatre heures plus tôt, dans le ciel des Caraïbes. Tsiuri et Rosalina s’étaient assise sur le canapé en cuir qui dominait le salon du jet. Bien qu’étant avec une proche, Rosalina restait droite, d’une tenue impeccable, et tenait une tasse de thé avec distinction. Tsiuri, de son côté, était certes avec une femme dont elle connaissait tous les points sensibles, mais aussi avec sa patronne, et elle était en mission, et se tenait donc en circonstance. Ne buvant que de l’eau, le majordome lui en avait au moins servie une avec des glaçons, ce qui était bienvenu après la chaleur moite de la jungle colombienne.
     « C’est donc une ancienne espionne.
     – Ancienne, ce qualificatif est discutable. »
     Depuis le moment où l’avion avait décollé, elles avaient discuté d’Ipiu Rapsberry et de ses antécédents.
     « Tu le sais aussi bien que moi : on ne quitte jamais vraiment une agence de renseignement. Quand ce n’est pas de notre propre volonté qu’on reste, c’est elle qui nous suit. »
     Toutes deux avaient une expérience profonde de ce milieu, intime, même, on pourrait dire. Outre les très nombreux enfants de siloviki avec qui Rosalina avait joué dans la neige pendant son enfance en Russie, son parrain était un membre de la Stasi. En effet, peu après la naissance de Rosalina, son père Miguel dut se rendre urgemment en République démocratique allemande, mais il ne pouvait pas la laisser au Mozambique, pour diverses raisons. Plutôt que de retarder son départ, il décida de l’emmener avec lui. Son contact sur place était certes un officier des services secrets est-allemands, mais aussi un père de famille, et il accepta bien volontiers de la garder chez lui. Rosalina et lui restèrent en contact longtemps, jusqu’à sa mort, en 2007. Elle fut parmi ceux qui portèrent le cercueil. Tsiuri, de son côté, avait un père colonel de l’Armée Rouge, un grand-père capitaine de frégate, un oncle cadre du parti communiste géorgien, et une tante au KGB. Nul besoin de s’étendre en détails.
     « Tu connais le Centre ?
     – Non.
     – Normal, c’est leur fond de commerce ; le savoir. Ils en sont très jaloux. Enfin bref. C’est une agence de renseignement privée, qui fait commerce de l’information avec des compagnies privées, des milices, des groupes criminels, ou autres. Rapsberry était une de leurs agents.
     – « était ». Vous pensez qu’elle l’est toujours ?
     – L’inverse serait extrêmement improbable, tu le devines.
     – Oui. »
     Elles s’étaient comprises. Une entité telle que le Centre, si elle apprenait qu’un de ses anciens agents était arrivé à un des plus hauts postes de responsabilité au sein d’un institut qui décelait en son sein l’arme la plus puissante du monde, pouvant rivaliser avec les missiles nucléaires, à savoir, hé bien, la magie, n’aurait sans aucun doute plus qu’une seule priorité : exploiter cette brèche et s’y engouffrer. Et ce n’allait pas être le degré de fanatisme envers sa cause que Terrae pouvait générer qui allait changer cet état de fait. Si Garbo avait réussi à infiltrer l’Allemagne nazie, Robert Hanssen les États-Unis, Oleg Gordievsky l’URSS, et si on arrive de nos jours à infiltrer Daech, entités connues pour le degré extrême d’adhésion à leur idéologie qu’elles peuvent susciter, alors infiltrer Terrae serait comme envoyer des parachutistes prendre d’assaut une maternelle.
     Si on omettait la présence de télépathes. Mais il est très ardu de penser hors de ses cadres de réflexion traditionnels, et en l’occurrence, ni Rosalina ni Tsiuri n’y arrivèrent. Ironie du sort, Atumane avait déjà pensé, analysé, étudié ce paramètre. Si tante et neveu n’avaient pas rompu au maximum leurs communications, toute cette discussion sur la possible – et en fait jugée quasiment certaine – compromission d’Ipiu aurait été fort différente.
     « Je dois donc agir en prenant en compte le fait que non seulement elle travaille pour Terrae, potentiellement contre vous, mais aussi pour le Centre, potentiellement contre vous, et contre Terrae ?
     – Possible, oui, mais il ne faut pas non plus omettre la possibilité qu’elle soit un agent triple. Elle pourrait feindre de travailler pour Terrae tout en travaillant pour le Centre, mais feindre ceci, et en vérité travailler pour Terrae en leur fournissant des informations sur les possibles atteintes à leurs intérêts que le Centre pourrait se risquer à faire.
     – Donc, je dois agir en considérant qu’elle ne peut pas, à aucun moment, être un interlocuteur de confiance. J’ai du mal à saisir pourquoi vous avez voulu la voir elle. Vu les risques, elle est une source grillée, direct. Trop risqué. Elle pourrait exploiter tout ce que vous allez lui raconter et le balancer, ou le vendre, à n’importe qui. Et en fait, je ne sais même pas pourquoi vous voulez la voir.
     – Pour jauger les risques. C’est tout ce que tu as vraiment besoin de savoir. »
     Cacher des choses à Tsiuri n’était pas une marque de méfiance. Supposons qu’Ipiu décide de tenter quelque chose contre elle, et de lui faire cracher des informations de quelque manière que ce soit. Les pertes seraient alors minimes.
     « Hé bien, vous vous êtes embarquée dans quelque chose de très dangereux…
     – Peut-être bien moins que ça n’en a l’air. C’est exactement ce que je veux vérifier, avant tout. »

     Retour dans les rues de Gatineau. Nul besoin d’être télépathe, ou sensitif, pour comprendre ce que ressentait Ipiu. Sa mine seule indiquait une frustration. Tsiuri pouvait tout à fait la comprendre. Elle s’était faite aborder à l’autre bout du monde par une inconnue, qui savait où et quand la trouver. Supposons que le comité d’accueil ne fût pas une mercenaire engagée par une vieille amie sans intention belliqueuse, mais un tireur embusqué sur un toit d’immeuble. La sécurité de Terrae concernant ses membres les plus précieux était vraiment à revoir. Voilà le genre de pensée qui traversait l’esprit de Tsiuri. Pour ce qui était de son ressenti ; de l’étonnement qu’une professionnelle menacée par une agence de renseignement se soit faite avoir aussi facilement, couplé à de la concentration sur le bon déroulement de sa mission.
     Ipiu donna une adresse. Évidemment, elle ne renvoyait à rien chez Tsiuri, qui n’avait jamais posé le pied sur le sol québécois auparavant, mais elle la nota et la transmit à son pilote, une fois dans la voiture, qui lui-même l’entra sur un GPS. Elle ne voyait pas vraiment ce qu’elle voulait dire par « poutine », mais Ipiu put tout de suite ressentir la montée d’une colère sourde et presque irraisonnée en Tsiuri, suite à la prononciation de ce mot. Ce qui était tout naturel, pour une Géorgienne. Quelle idée, que de donner un tel nom à ce qui devait être une spécialité culinaire locale. Et pourquoi pas aller manger un Staline, boire un Mugabé et finir sur une Pol Pot, après cela. Quoique, pour la dernière, ce n’était qu’à moitié une blague, vu que le nom faisait beaucoup penser à un aliment pour enfant qu’on retrouvait en France.
     Elle aida Ipiu à rentrer dans la voiture, et s’assit à côté d’elle. Les deux autres membres d’équipage, Nazenin Burkay et Archil Abzhandadzé, se présentèrent, en arabe, mais ce fut tout ce qu’ils purent dire. Seule Tsiuri parlait.
     Et si peu.
     « Si je m’y plais ? Non. »

     On s’arrêta à l’adresse indiquée. Alors qu’elle ouvrait la porte à Ipiu, Tsiuri lui posa une question :
     « Le lieu de rendez-vous convient à ma patronne. Elle sera là dans une demi-heure. Voulez-vous que nous vous accompagnions, ou vous préférez que nous vous laissions seule, en attendant qu’elle arrive ? »
     Sous-entendu ; il était quoi qu’il en soit absolument hors de question de les laisser toutes deux sans surveillance.


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##   Mer 24 Juil 2019 - 16:49
Ipiu Raspberry

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Comme je m’y attendais Scar se fout en rognes. Bien, cela confirme son origine qui transparait plus que légèrement dans ses paroles. Comme le requiert son métier, et sa tâche, être identifiée et identifiable est une tare. Tout le monde a un chez-lui où il aime rentrer, une sœur qu’il souhaite cacher, un ami d’enfance auquel tenir. Tout le monde sauf les enfants du Centre. Et certains membres du KGB… Hm, non, même eux, pour ce qui est de la nouvelle génération, ont des accroches. Donc la demoiselle est géorgienne, si le fond d’accent qui trainait dans son arabe eut pu être feint, ses sentiments ne mentent pas. J’remercie silencieusement l’inventeur du plat canadien.

Chacun d’entre eux semble surentrainé. Est-ce une bonne idée de les suivre ? Hm. Oui. Clairement. Je sens le cristal télépathe contre ma peau. J’ai encore l’avantage, je viens de Terrae. Mince l’avantage tout de même. Si on me tirait une balle à bout portant, j’aurais du mal à l’éviter malgré ma rapidité accrue, mouai. Ca ne risque pas d’arriver, vu l’épaisseur des vitres et vu mon screening continu des émotions des membres embarqués. Nope, j’étoufferait dans l’œuf tout esprit de velléité. Le voyage se fait en silence ; peu loquace, elle tapote sur son téléphone des informations à destination de Rosalina. Sans doute. Si c’est quelqu’un d’autre, je risque d’avoir des soucis.

En théorie si j’tue quelqu’un avec mes pouvoirs ça risque de faire de tâche dans la stratégie d’ouverture de Terrae… Bon, en théorie je pourrais j’l’faire discrétos… J’ai choisi le lieu de manière aléatoire, tout en sachant qu’il m’handicaperait autant qu’il me protègerait. Les pouvoirs c’était grillé là bas, pas de fuite intempestive, mais d’un autre côté ils n’avaient pas le temps de sécuriser le lieu ou de m’y tendre un piège. Je n’y suis jamais allée et à moins d’avoir un voyant sous son aile, ou d’avoir mis sous surveillances tous les restos de la ville, impossible de découvrir ce lieu que j’avais découvert plusieurs années plus tôt entre les pages d’un magasine de gastronomie abandonné dans un aéroport. J’espère que le bousin n’a pas fermé, ou n’est pas fermé aujourd’hui, sinon j’aurais l’air fine. Là elle peut encore supposer que j’ai fait le trajet pour mes vacances ? Ou rencontrer un contact plus probablement. Lequel, pourquoi, elle ne le saura pas.

« Bien sûr, accompagne-moi jolie Tsiuri. Viens on commande toutes les deux, tu as déjà goûté de la bière à l’érable ? C’est très bon, je crois que tu n’as jamais gouté de poutine ? Je vais choisir une panoplie pour te faire découvrir, tu es végétarienne ? Et tes petits copains ils veulent venir avec nous ? ‘fin j’veux pas être contrariante mais une armée de détraqueurs ça se voit comme le nez au milieu de la figure… »

Ou une jolie cicatrice… Je souris en entrant dans l’enseigne et en choisissant une table plutôt centrale. Le prétexte de la chaise roulante est utile.


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##   Mar 30 Juil 2019 - 23:39
Atumane Ngwenya

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     Trois heures plus tôt, dans l’espace aérien américain. Comme à chaque fois avant qu’elle entreprenne quelque transaction ou contrat, Rosalina tâchait de raisonner, seule, sur les effets et les causes, les tenants et les aboutissants, les risques et profits.
     D’abord, il fallait reformuler exactement ce qu’elle voulait, afin de faire l’offre la plus claire qui soit à sa future partenaire potentielle. C’était certes un exercice fastidieux et redondant, dont on se doute qu’elle l’avait déjà fait maintes et maintes fois, mais aussi la base de sa pensée, et donc une étape indispensable. Rosalina voulait une mesure de sécurité contre le pire cas possible ; une trahison d’Atumane, qui utiliserait alors sa télépathie. Ou plutôt, savoir si une telle mesure de sécurité contre la télépathie était possible – pour tout le reste, elle avait largement de quoi faire avec des moyens conventionnels, soit n’utilisant pas quelque magie. Le simple fait de vouloir prendre une telle mesure n’avait rien d’étonnant en soi : c’était la première chose qu’avait fait Rosalina quand elle avait recruté son neveu, c’était aussi la première chose qu’avait fait Miguel quand il avait intégré sa fille à son business, c’était la première chose qu’elle avait faite quand elle avait fait appel à Tsiuri, et c’était la première chose que Tsiuri avait faite quand elle avait été recrutée, et ainsi de suite. Avoir des précautions pour toujours, certes pas retomber sur ses pattes, mais au moins pour ne pas tomber tête la première à la moindre chute, était une manière de faire très courante, ne serait-ce que dans le monde des agences de renseignement, creuset desquelles avaient été formés les Ngwenya ainsi que nombre de leurs employés et contacts.
     Par ailleurs, Atumane devait lui-même être en train de bâtir sa propre mesure de précaution, de son côté. Quoi de plus normal.
     La question était désormais de savoir ce qu’impliquait le fait de demander à Ipiu de se charger de cette mesure de précaution. Cela dépendait de pour qui elle travaillait. Pour chaque cas possible, Rosalina examina quelle attitudes seraient envisageables.
     Si Ipiu travaillait pour Terrae, il ne fallait, en aucun cas, agir contre Terrae, ou montrer qu’on agissait contre cette institution. Il n’y avait aucun intérêt à se ranger contre un organisme aussi absurdement puissant. Il ne fallait pas cependant travailler non plus pour Terrae ; soit à se subordonner, et proposer ses services. En effet, bien que disposant d’une puissance formidable et étant l’antre de demi-dieux, Terrae n’avait exprimé aucun objectif géopolitique, et encore moins une volonté hégémonique quelconque. Il était parfois tout à fait cohérent de travailler contre ou pour quelqu’un, même dans le cas d’un marché aussi indifférent aux alliances que celui des armes : Miguel avait longuement travaillé pour l’URSS et contre l’Occident, Rosalina elle-même travaillait beaucoup contre les intérêts de l’OTAN et de ses membres, et avait déjà travaillé à plusieurs reprises pour le compte de l’Organisation de Coopération de Shanghai. À chaque fois, les raisons de ces prises de parti avaient été fort simples : ils payaient mieux. Pour ce qui était de travailler sans Terrae, c’était déjà le cas avant qu’Atumane ne franchisse ses murs, et jamais Terrae n’avait fait quoi que ce soit contre les intérêts des Ngwenya, donc ils n’étaient en rien ennemis déclarés. Ils pouvaient s’ignorer sans problèmes. Cela menait à la question de savoir si on pouvait travailler avec Terrae ; en la considérant comme un partenaire – pas nécessairement sur un pied d’égalité, mais du moins intégré dans un rapport d’employeur à employé, ou de client à offrant. Rien n’interdisait ce genre de rapports purement économiques, ayant traits, dans le cas présent, à de l’échange de données tactiques et de savoir-faire.
     Si Ipiu travaillait pour le Centre, possibilité à ne surtout pas écarter, agir contre elle et donc le Centre n’avait aucun intérêt, vu que jamais le Centre n’avait agi contre les Ngwenya directement, ce qui n’aurait par ailleurs aucun sens, vu qu’il avait pour principe de ne pas prendre parti – ou plutôt, de prendre le parti qui rapporte le plus. Agir pour eux n’avait pas une grande pertinence non plus : jamais le Centre n’avait réclamé de l’aide, il s’était borné à proposer des contrats. Les alliances, c’était pour les militaires, pas pour les hommes d’affaire. Agir sans le Centre était déjà le cas de figure habituel. Il est certains acteurs qu’on ne peut jamais exclure, dans le cas de Rosalina, comme la Russie et la Chine, et leurs entreprises d’armement. Agir avec le Centre était un cas de figure qui s’était déjà présenté, et très bien déroulé, donc aucun problème de ce point de vue là.
     Enfin, il ne fallait pas exclure le cas où Ipiu pourrait travailler pour son propre compte, et n’être dévouée à aucune des deux organisations qui régentaient sa vie, mais ne viser que son profit personnel, en jouant de l’une, de l’autre, ou de l’une contre l’autre. Un jeu dangereux, mais du peu que Rosalina l’avait connue, elle l’en estimait tout à fait capable. Dans ce cas de figure, agir contre elle n’aurait aucun sens : rien de ce qu’avait Ipiu ne pouvait attiser la convoitise de Rosalina, et inversement, et il n’y avait aucune rancune particulière entre les deux. Agir pour elle n’aurait pas plus de sens, Ipiu n’ayant jamais demandé de l’aide à qui que ce soit, ou exprimé un quelconque attrait pour le pouvoir. Agir sans, et agir avec, étaient des cas de figure qui s’étaient déjà présentés quand elle était membre active et déclarée du Centre, sans problème notoire à soulever.
     En somme, le pire que Rosalina pouvait recevoir, si elle formulait sa demande, et était transparente sur ses intentions, était un refus. Pas de quoi s’alarmer. Il était bien plus dangereux de ne serait-ce que formuler l’envie de coopérer avec, mettons, le MOSSAD, qui avait la fâcheuse tendance à considérer tout le monde, surtout ses alliés, comme des ennemis potentiels, et à pousser la logique des mesures de sécurité quasiment jusqu’à l’absurde, en lançant des attaques préventives pour avoir un avantage avant même que l’ennemi potentiel n’ait ne serait-ce que formulé l’intention de tenter une attaque.
     Bien entendu, sa pensée était celle de l’homo economicus ; ne prenant que des choix rationnels, maximisant ses gains et minimisant ses pertes, et qui était totalement dirigé par de la logique. Toutefois, Rosalina avait aussi une culture classique, et avait notamment lu le dialogue entre les représentants de Mélos et d’Athènes, dans la Guerre du Péloponnèse. Au cours d’une trêve entre Athènes et Sparte pendant leur guerre, voulant assurer leur hégémonie sur l’ensemble de la Mer Égée, les Athéniens avaient dépêché une flotte sur l’île de Mélos, pour forcer ses habitants à rejoindre la Ligue de Délos, et par cela, comme pour les autres cités alliées, à adopter une constitution démocratique et payer un tribut à Athènes, qui lui permettrait de soutenir son effort de guerre. L’alternative à cette soumission offerte par les Athéniens était l’annihilation. Bien que la raison et la logique auraient dû pousser les Méliens à céder face à Athènes, et à certes devoir payer un tribut – au montant très modéré par ailleurs –, ils choisirent plutôt d’espérer que Sparte, qui ne disposait pas de flotte, les dieux, la fortune ou quelque autre force leur porterait secours, car ils étaient dans leur bon droit, et les justes, même quand ils sont plus faibles, ne tombent pas sous les coups des injustices, même des plus fortes, c’est bien connu. Résultat, leur cité avait été prise, et leur population vendue en esclavage. Par ce passage, Thucydide avait voulu rappeler que ce sur quoi l’empire athénien avait été fondé (en échange de votre soumission et d’un tribut, nous promettons d’être des maîtres modérés et vous obtenez notre protection), soit un raisonnement coût-profit rationnel, pouvait être mis en échec par les sentiments, les passions, les éléments irrationnels dans les pensées des individus.
     Ce que Rosalina redoutait le plus, c’était qu’Ipiu se comporte en Mélienne ; et préfère à un bon deal suivre quelque abstraction morale, comme la répugnance qu’on pouvait avoir à traiter avec une marchande d’arme qui voulait un moyen de lutter contre son propre neveu – qu’elle n’utiliserait d’ailleurs sans doute jamais, mais qu’elle se devait d’avoir.

     Si Tsiuri parlait assez peu, Ipiu parlait un peu trop à son goût. Mais tant mieux, si ça pouvait la mettre à l’aise. Tsiuri n’était pas spécialement tendue par ailleurs, c’était simplement sa manière d’être. Elle tâcha toutefois d’être aussi polie que possible et de répondre à toutes les questions dont elle était bombardée.
     « Je n’en ai jamais goûté, non, mais je ne bois pas quand je suis en mission. »
     Elle avait suffisamment assassiné de soldats russes ivres morts en service pour savoir pourquoi. Si Tsiuri avait une seule chose à porter au crédit des musulmans, c’est que leurs combattants étaient les plus sobres qui soient.
     « Jamais. Je suppose que c’est un plat local. Comme c’est la première fois que je vais en Amérique du Nord, je n’en ai jamais eu l’occasion. »
     Sa bouffée de colère s’était éteinte. Elle n’avait pas le temps d’être distraite. Être sur l’hémisphère occidental voulait aussi dire être en danger permanent. Enfin, cela pouvait s’appliquer partout, dans son cas.
     « Végétarienne ? Non. »
     Sa consommation de viande avait été quasi-nulle pendant bien assez longtemps, quand la misère faisait des ravages dans son pays, pour se réfréner maintenant qu’elle en avait les moyens.
     « J’ai bien peur qu’ils n’aient pas leur mot à dire sur la question. »
     En effet, Nazenin, la Kurde, se posa à une autre table, depuis laquelle elle pouvait observer l’entrée du bâtiment et surveiller si tout se passait bien pour sa patronne et celle qu’ils devaient protéger. Quant à Archil, l’autre Géorgien, il restait dans la voiture.
     « Si nous étions dans un endroit où il est courant d’en voir parler affaires autour de spécialités locales, j’aurais pris davantage de précautions, mais je ne pense pas que le Québec soit connu pour être un lieu de rendez-vous pour agents secrets et mercenaires. »
     Alors qu’elles entraient, Tsiuri salua le serveur, qui leur indiqua une table, elle indiqua qu’ils attendaient quelqu’un, et elle s’assit sur le côté, laissant la place en face d’Ipiu pour Rosalina.
     « Je vous fais confiance pour choisir notre plat, vous semblez mieux vous y connaître. Ma patronne devrait arriver d’ici vingt minutes. Elle fait au plus vite. »


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##   Mar 13 Aoû 2019 - 17:16
Ipiu Raspberry

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« Tu n’es pas bien drôle ma jolie… Et si j’finissais par m’ennuyer et que je repartais avant que ta patronne ne revienne ? »

Je lui fais un sourire innocent, elle sait que je ne le suis pas. J’ai appris à bien tenir l’alcool, à faire croire que je buvais plus qu’en réalité… Rosie s’entoure de portes de prisons, la pauvre. Bon, elle n’est pas moche malgré sa cicatrice, ça lui donne un peu de… Cachet ? Ok, j’arrête c’était de mauvais gout. Je regarde son comparse se positionner pour avoir une vision directe sur l’entrée des lieux, je souris amusée… être Sensitive me permet d’avoir des yeux dans le dos et de savoir quand quelqu’un approche de moi avec des intensions… Inhabituelles on dira.

Nous nous installons à une table et la petite Tsiuri, et merde j’ai retenu son prénom, c’est une info presque inutile tant que je ne sais pas si elle est vraie… Mais son visage, je ne l’oublierais pas et les voyants pourront m’apporter quelques informations utiles en temps et en heure.

« Oh, tu sais, si un lieu est connu pour des échanges d’informations, c’est qu’il ne s’en fait plus depuis longtemps… »

Toujours innover, ne pas céder à la facilité, reproduire la sensation d’habitude sans jamais s’y fier. J’avais cru oublier tout ça. Le serveur revient avec la carte, j’ai bien l’intention de me faire inviter alors j’me prive pas de commander les poutines qui ont l’air les plus atypiques et sans regarder leur prix. Je souris au serveur allant même jusqu’à lui faire un clin d’œil aguicheur alors qu’il s’éloigne, le mettant mal à l’aise comme il se doit. Être handicapée a cet avantage que l’on réussisse à mettre les gens mal à l’aise.

« Du coup que peux-tu me proposer pour passer le temps ? »

Nouveau sourire innocent qui ne l’est pas. Divertis moi, c’est étrange de se retrouver dans cette position alors que toute ma vie j’ai été dans celle de la jeune femme. C’était moi qui allait demander des informations ou des services, non le contraire… Mais contrairement à elle…


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##   Dim 1 Sep 2019 - 17:02
Atumane Ngwenya

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     Trente minutes plus tôt, dans une galerie privée d’Ottawa. Étant un esprit cultivé à l’européenne, Rosalina savait apprécier la valeur de l’art contemporain, de ce qu’il comprenait de transgression, de travail des codes artistiques non pas en tant que tels, mais en tant que matériaux à exploiter en soi, et de courants subtils allant de l’intellectualisation profonde au jeté d’une pensée brute, d’une manière qui la trahissait et tentait de la rationaliser le moins possible.
     Étant aussi une vendeuse d’armes, et donc d’un cynisme absolu, elle savait reconnaître le caractère totalement et exclusivement mercantile de ces croûtes qu’on avait eu l’impudence d’afficher dans une galerie d’« art », qui en ce début d’après-midi ressemblait plus à un étal vendant de l’amour-propre et de la suffisance en gros à des gens qui en étaient déjà bouffis. Et comble de l’ignominie, du moins pour un spectateur un tant soit peu averti, beaucoup moins pour Rosalina, qui bien que l’étant, baignait tellement dans ledit cynisme qu’il compensait la répulsion toute naturelle qu’on aurait pu avoir devant cette énième débauche de la haute bourgeoisie mondiale, c’était que tout ceci était à but caritatif. La commercialisation de la misère – voire son l’industrialisation compte tenu de la production délirante du plasticien aujourd’hui exposé – dans tout ce qu’elle avait de plus abject ; de la merde enroulée dans de la soie. Et pour rajouter une couche d’ironie, la pièce maîtresse, chiffrée à plusieurs dizaines de milliers de dollars, était justement une série de fèces humains séchés enrobés dans de l’étoffe.
     C’était surtout une bonne occasion de tisser des contacts avec des politiciens et des industriels. La seule différence entre ce panier de crabes et un autre dans la jungle congolaise à tutoyer des chefs de guerre crasseux, c’était que dans l’un des deux, on mangeait des canapés avec des petites fourchettes en argent.
     Au moment où elle reçut le message de l’équipe de Tsiuri, Rosalina poussa un long soupir de soulagement. Elle aurait quelques minutes dans la voiture pour se reposer un instant, entre deux séances de boulot. Elle avait toujours, dans la boîte à gants, un peu de pervitine, la drogue de combat de la Luftwaffe, qu’elle utilisait en dernier recours. Ici, la tentation était forte. Ipiu pourrait-elle détecter l’amphétamine circulant dans son sang ? Non, sûrement pas.
     « Seryoga, passez-moi la boîte bleue, s’il vous plaît. »
     Son chauffeur, qui était aussi le pilote de son avion, s’exécuta.
     « Vous êtes sûre, madame ?
     – Oh ça oui. »
     Sergueï lui tendit la boîte. Il devait de ne pas être à la rue avec son paternel aux Ngwenya, et ceux-ci s’étaient avérés être de très bons patrons, autant le père que la fille, quoique de manières bien différentes – combien de fois avait-il beuglé avec Miguel des chansons à boire dans leur bagnole en conduisant complètement ivre dans les rues de Maputo, et combien de fois avait-il discuté philosophie avec Rosalina en la raccompagnant d’un festival cinématographique d’art et d’essai –, aussi il était dur pour lui de ne pas avoir de la peine quand il voyait sa patronne prendre de plus en plus souvent de ces cachetons. De moins d’un tous les deux ans, on était passé à un tous les trois mois. Encore rien de très alarmant, mais ça risquait de le devenir très vite.
     La voiture de Rosalina passa par un tunnel avant de regagner son hôtel. À l’intérieur, un Géorgien à moto l’attendait. Il la prit à l’arrière du véhicule, et ils se dirigèrent vers le restaurant.

     Parler, parler, toujours parler. Si elle aimait tant parler, elle aurait tout le temps de le faire avec Rosalina, dont le débit suffirait à combler son envie de discussion. Enfin, il était vrai qu’on ne s’amusait pas beaucoup. Bien que n’ayant plus le sang aussi chaud que pendant sa vingtaine, Tsiuri aurait préféré avoir une grosse mitrailleuse dans les mains et faire des trucs un peu plus excitants.
     Enfin, à vrai dire, il y avait bien une chose à laquelle elle pensait, pour « passer le temps ». Quelque chose de tout à fait spontané, par ailleurs : quand l’idée apparut dans sa tête, elle n’y réfléchit qu’un instant, avant de la mettre en application.
     Tsiuri croisa ses mains, y posa son menton, se pencha légèrement en avant, et la regarda droit dans les yeux, avec moins d’expression faciale qu’une statue de marbre.
     « Vous aussi, vous avez baisé ma patronne ? »
     Pas qu’il y ait une chasse gardée, sinon Tsiuri aurait dû assassiner la moitié des prostituées des l’Eurasie. Elle ne connaissait pas du tout le Centre, mais si ce que lui en avait raconté brièvement Rosalina était ne serait-ce qu’à moitié vrai, la réponse d’un de leurs meilleurs agents augmentés à la sauce Terrae devrait être particulièrement intéressante.


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##   Dim 8 Sep 2019 - 10:33
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Moi aussi j’pourrais parler de ce qu’il s’est passé les mois avant, les heures avant, de comment la lettre de Rosalina a été perçue par la communauté des masters. De comment on avait dit que je devrais réagir si elle rentrait à nouveau en contact avec moi, de comment j’me fais pigeonner et je sers d’appât. Que je continue à sortir de Terrae pour faire des missions de troisième main pour voir qui m’abordera, le Centre ou Rosa… J’pourrais dire que ça impacte sur le dossier Atumane, mais j’en parlerais pas, parce qu’à ce qu’il parait la narratrice (c’est moi) est soumise au secret professionnel… Mais bon, l’temps commence à se faire long et j’ai plus grand-chose à répondre, donc j’blablate un peu sur ce qu’il s’est passé plus tôt et ailleurs moi aussi.

La georgienne se penche en avant et fixe son regard dans le mien… Vous croyez qu’elle a fait un lifting pour être aussi impassible ? Certainement pas, sinon ils auraient enlevé la grosse balafre. Elle est plutôt mignonne, dans le style robocop. Faut aimer, moi j’trouve ça un brin effrayant, qu’a-t-elle vécu avant d’en arriver là ? J’suis clairement pas certaine de gagner à qui a la plus longue histoire pourrie… Mais moi j’ai fini à Terrae, j’ai mon happy end.

Elle me demande si j’ai couché avec sa patronne ? C’est une question intéressante, je ne considère plus que la personne qui a couché avec Rosalina était moi. Enfin. Si c’était moi avant d’être devenu moi, j’étais là sans y être, sans prendre mes décisions, suivant les ordres sans aller plus loin. Bien entendu je ne montre rien de ce débat interne et me contente de sourire avec amusement. Le « aussi », malgré l’absence de contexte accompagné à ses émotions m’en donne un. Elle n’est as jalouse, et si elle l’était elle finirait par se faire descendre, Rosa n’a pas besoin de poids collés à sa pattes… A moins qu’elle n’ait changé et décidé de fonder une famille ? La bonne blague.

« J’aurais été sotte de m’en priver. »

Rien de plus, rien de moins. Est-ce que Rosa est une bonne amante ? Parmi les meilleures que j’ai connues, le pouvoir est un aphrodisiaque puissant.


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##   Sam 14 Sep 2019 - 23:47
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     Cinq minutes plus tôt, dans les rues de Gatineau. Il aurait été quelque peu étrange que Rosalina se présente dans un établissement offrant des plats tenant plus de la restauration rapide que de la gastronomie dans sa riche tenue de soirée. Sur la banquette arrière, elle se changea, optant pour un gilet, une jupe, des bas plus simples et des chaussures de ville, au talon bien moins important. Et, bien sûr, pas de bijoux.
     Arrivant devant le lieu de rendez-vous, Sergeï se gara non loin de la voiture qui avait amené Tsiuri et Ipiu. En passant, Rosalina fit un petit coucou à Archil, qui y montait la garde en mangeant un jambon-beurre. Puis elle passa la porte. Les choses sérieuses commençaient.

     Une bonne réponse. Tsiuri esquissa un sourire discret, mais franc. Elle se cala au fond de son siège. Une main tapota son épaule. C’était sa patronne.
     « Vous avez réussi à lui arracher une expression faciale ? Mes félicitations. Tout s’est bien passé ?
     – Aucun problème. »
     Rosalina parlait en russe, avec un accent africain prononcé. Tsiuri avait répondu dans cette langue. Elle s’assit en face d’Ipiu, manifestement contente, détendue.
     « Ipiu, ma belle. Je suis ravie de te revoir. Après toutes ces années. »
     Bien sûr, elle avait remarqué sa condition. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Balle dans la colonne vertébrale ? Chute du haut d’un immeuble ? Coup de couteau dans le dos ? Ou quelque chose de plus exotique ? Bah, aucune importance. Rosalina n’était pas là pour ses compétences en tant que combattante.
     Les plats arrivèrent. Tsiuri avait commandé la même chose qu’Ipiu, et avait pris deux portions, pour que sa patronne puisse aussi avoir quelque chose à se mettre sous la dent.
     « Ah, une poutine. Cela aussi, fait des années que je n’en ai pas vue. Merci, Tsiuri. »
     Obéissant à un commandement tacite, elle ne répondit pas. Ce n’était plus le temps de parler, pour elle.
     « Ipiu, merci beaucoup de m’accorder de ton temps. Ça me touche. J’imagine que tu es pressée, aussi je vais aller au vif du sujet, si tu le veux bien. J’ai besoin de tes services, à toi, personnellement. J’ai besoin que tu m’aides à établir une procédure de sécurité standard, quelque chose que tu as déjà dû voir maintes et maintes fois, mais uniquement sous des formes conventionnelles. Là, se j’ai fait appel à toi, c’est parce que j’ai besoin de me défendre contre de potentielles assauts… magiques. Enfin, utilisant les pouvoirs terraens, je ne sais plus quelle est la dénomination exacte. Je t’explique. Tu dois savoir qu’Atumane, mon neveu, est à Terrae. J’aimerais pouvoir reprendre contact avec lui, le revoir, lui permettre de travailler à nouveau avec moi – je pense que tu n’es pas sans savoir que j’ai suspendu sa participation au business le temps de clarifier certaines choses. Toutefois, sa télépathie fait qu’il constitue désormais un risque majeur : tu connais le milieu des affaires, l’échelon du bas essaie toujours de bouffer l’échelon du haut. C’est dans son caractère, et sa télépathie lui en donne les moyens. Il est encore bien trop jeune pour cela, cependant… Voici donc ce que je veux : des informations, sur comment me protéger de la télépathie. Ne serait-ce que savoir si c’est possible. Tu le devines, rien qui ne pourrait être utilisé effectivement contre Terrae. Après tout, je ne demande de l’aide que pour me protéger d’un novice, et je ne veux que le bien de mon neveu chéri. Son destin est lié à celui de Terrae, et comme je ne veux pas m’opposer à lui, mais plutôt… avec les moyens de l’empêcher de faire quelque chose de stupide, je ne veux pas non plus m’opposer à Terrae de quelque manière que ce soit. Notre rencontre, et le fait que je t’en parle aussi franchement, en est une preuve en soi. Et par ailleurs, cela n’aurait aucun intérêt. »
     Les Ngwenya, comme tous ceux qui pratiquaient le même métier, vendent des armes, mais ne prennent pas parti. Prendre parti est mauvais pour le business. Par ailleurs, il n’y avait pas une syllabe que Rosalina ne pensait pas, aucune trace de malhonnêteté, ou même de dissimulation était présente. Il ne servait à rien de mentir à quelqu’un qui pouvait sonder vos sentiments.


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##   Mer 18 Sep 2019 - 1:47
Ipiu Raspberry

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Rosalina arrive, elle a ce truc qu’ont les gens riches, celui qui donne l’impression que ses vêtements sont simples mais lui vont à ravir. Le fait est qu’ils ne sont en réalités pas simples mais confectionnés sur mesure et souvent choisis par une conseillère en garde-robe onéreuse et dont elle n’aurait pas besoin si elle ne préférait passer son temps en choses plus importantes. C’est une femme de goût, je lui souris quand elle prend place. Le plaisir n’est clairement pas partagé, je n’ai pas l’impression de retrouver une vieille amie, mais des souvenirs dont j’aimerais me passer. Cela ne m’empêche pas de sourire et de répondre.

« 2011 si je ne m’abuse, tu n’as pas changé ! »

Je sais qu’elle ne me rendra pas la politesse, ne fera pas se faux pas. Moi j’ai changé, beaucoup, mes cheveux ne sont plus courts et encore moins roux, leurs boucles blondes tombent maintenant lourdement sur mes épaules. Mon maquillage est bien moins travaillé qu’à l’époque, je ne cherche plus à me vieillir où à masquer mes origines ethniques. Je suis juste Ipiu et elle le sait car elle ne m’a pas appelée Henrietta comme lorsque nous nous fréquentions plus ou moins intimement… Oh ? Le détail qui a le plus changé, sans doute le fauteuil. C’est un accessoire à la mode, le dernier cris.

Le plat principal et servi, et je ne dis pas cela parce que mon amie s’est mise à table. Son neveux à Terrae, oh vraiment ? Non, bien entendu que je suis au courant et si je feignais l’ignorance elle n’y verrait pas un moyen de berner (me révélant ainsi si intensions véritables) mais une marque de faiblesse. Je n’en fis donc rien. J’ai quelques petits détails à vérifier. Elle nous fait du grand Ngwenya dans ce qu’ils ont de plus… délirants et persécuté, ils croient vraiment qu’le petit caneton va manger les gros canards ?

« Hm. J’dirais qu’on récolte ce que l’on sème, et que tu ne risques rien tant que tu lui donnes du grain à moudre et ta confiance… Non ? »


Je la regarde avec un sourire amusé, me moquant quelque peu de ses préoccupations. Les parlementassions commencent. Il faut que je vois ce qu’elle est prête à concéder pour savoir à quelle point elle est sérieuse.

« Et qu’est-ce que j’y gagne ? »

Je ne sais pas ce qu’elle veut, mais je sais ce que j’ai à offrir et ce que je veux et peux demander. Il y a des moyens de se protéger de la télépathie, et je sais comment m’en procurer.


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##   Sam 21 Sep 2019 - 23:58
Atumane Ngwenya

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     « 2011… Je crois bien… On ne rajeunit pas. »
     Et certes, Ipiu avait changé. Mais considérant son ancienne profession, la seule chose étonnante était que le changement n’eût pas été plus radical que cela. Rosalina connaissait l’effet que pouvait avoir un fauteuil roulant, des lunettes de soleil et une coloration bon marché pour parfaire une couverture. La question de savoir si elle simulait son infirmité ou non n’avait cependant pas la moindre importance. Seules était importantes les choses qu’Ipiu pourrait lui dire.
     Et en l’occurrence, elle attaquait le vif du sujet. Bien, ça.
     « Bien entendu, j’ai pleine confiance en mon cher neveu. Pour ce qui est de lui redonner son ancien travail, c’est une question à part, qu’on abordera plus tard. Il faut voir si cela vous convient. Je ne voudrais pas faire quoi que ce soit qui aille à l’encontre de Terrae, et encore moins le forcer à le faire. Son destin est lié au vôtre, et il s’agit de l’héritier d’un empire. Faire en sorte qu’il aille au mieux et qu’il ait ma pleine confiance est mon objectif premier. »
     Ce qui était purement honnête.
     « Cela n’interdit pas les mesures de sécurité. Je n’ai aucune intention de l’attaquer, je fais cela au contraire pour son propre bien. Atumane, mon cher neveu, pense exactement comme moi : si attaquer est possible et intéressant, on va le faire, nécessairement. Si attaquer est impossible, ou n’est pas intéressant, on va coopérer, nécessairement. C’est comme ça. »
     Pensée typique d’homo economicus, supposant que les choix des individus étaient basés sur une réflexion rationnelle, et non sur des abstractions comme la nation ou la foi, ou des sentiments. Cela pouvait paraître totalement ridicule à n’importe qui de normalement constitué, mais le premier pas pour devenir un homo economicus était d’être persuadé d’en être un.
     « Qu’est-ce que tu y gagnes. Évidemment, tu me connais, du pognon. Je peux te couvrir d’or, si tu le désires. De sources cent pour cent légales et traçables, bien entendu. Je ne fais pas toute ma fortune sur la vente d’armes… Seulement une partie non-négligeable d’elle. D’ailleurs, ça peut te concerner toi, ou Terrae. Je pourrais aisément, mettons, organiser une soirée caritative de levée de fonds. Tu dois le savoir ; il est toujours bon de diversifier ses sources de revenu pour ne pas être trop dépendant de ses financiers… Et il faut aussi avoir un apport en devises diverses et variées. Je crois que vous commercez principalement avec le Japon, vous devez donc avoir surtout du yen et du dollar. Mais si une crise économique frappe, vous aurez des problèmes, comme tout le monde. Beaucoup moins si vous avez aussi, mettons, des yuans, des roubles, des livres sterling ou des euros.
     » Il y a ça. D’autre part, suite à plusieurs rapports d’Atumane, j’ai appris qu’il y avait à Terrae assez peu de ressortissants du Tiers-monde, il me semble. J’en imagine bien les raisons. Ils sont difficiles à trouver, à atteindre, à rapatrier, et ont tendance à ne pas toujours survivre à ce que vous appelez le Vide. Je pourrais apporter une aide matérielle, technique, humaine, faire du partage d’informations pour faciliter les opérations, ce genre de choses. Bien entendu, que du cent pour cent légal. Rien de comparable avec notre chère Tsiuri ici présente. Et encore, même elle peut se montrer très apte à des missions impliquant une tolérance zéro sur les dommages humains et matériels. N’est-ce pas ?
     – Certainement. Ce serait un honneur de vous aider à sauver des vies. »
     Encore une fois, rien de particulièrement malhonnête. En tant que combattante et ressortissante d’un pays que la guerre et la guerre civile avaient ruinés au plus haut point, elle était très au faite des conditions de vie des oubliés de l’Histoire. Ipiu pouvait presque même ressentir quelque chose s’apparentant à de la culpabilité. Elle devait sûrement avoir quelque souvenir de village pillé et incendié, ses habitants massacrés, ou réduits à la plus extrême pauvreté, dans une région reculée du monde, d’être passée devant et de n’avoir rien pu faire, et ce malgré la présence d’une mitrailleuse lourde sous le bras, qui avait dû sembler bien pesante.
     « Par corollaire, je pense qu’une aide tactique ne serait pas de refus. Tu le sais aussi bien que moi, ma douce. Les armes les plus puissantes du monde sont inefficaces face à des va-nu-pieds astucieux, et toute votre magie ne peut rien face à de bons tacticiens ; de bons prestidigitateurs. C’est trop facile de vous pister. Ne parlons même pas de vous piéger. Si j’en suis capable avec trois bouts de ficelle et une petite escouade sous mes ordres, imagine un groupe disposant de volonté, moyens et méthodes efficaces. Tu connais la règle universelle : ne jamais cesser d’innover du point de vue tactique et de s’améliorer, parce que nos ennemis le font, eux, et toujours prévoir la guerre de demain. »
     Ci uis pacem, para bellum.
     « Au nom de notre coopération et de la recherche mutuelle du profit, je me dois de vous aider. Sans parler du fait que j’y ai un intérêt en la présence de mon cher neveu. Vos problèmes sont ses problèmes. »
     Et ses problèmes sont ceux de Rosalina. On pourrait remplacer ce mot par « ennemi », mais ce serait là incorrect : les Ngwenya étaient des capitalistes opportunistes. La notion d’ennemi n’avait aucun sens pour eux. On ne parlait que de « marchés temporairement inaccessibles. »


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##   Dim 29 Sep 2019 - 18:42
Ipiu Raspberry

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Je reste attentive tant à la forme qu’au fond. Je pourrais lui dire que commerce d’arme et Terrae ne feront jamais bon ménage et clairement pas l’unanimité. Je connais notre originelle, et j’peux vous dire qu’elle luttera tout ce qu’elle peut pour faire changer Atumane et en dernier recours un joli carré de gazon pour l’englober. S’il ne change pas profondément, je suis certaine que son pouvoir le consumera. Oh, il pourrait peut-être nous duper, passer la masterisation. Le rêve le regarderait prisonnier… Mais on parle d’un futur lointain, hypothétique, et les voyants ont des choses plus importantes à faire.

Je regarde ce qu’elle me propose, et j’avoue que certaines choses sont plus intéressantes que d’autres, de l’argent pour Terrae. Moi-même je n’en ai pas grande utilité vu que Terrae pourvoit à tous mes besoins. Je pourrais lui expliquer qu’on est autosuffisants… Tes terres qui font sortir des maisons de terre tels des champignons, des tonnerres et des feux qui créaient toute l’énergie nécessaire au fonctionnement de la petite ville, et plus encore vu qu’on revend de l’électricité et des cristaux à Tokyo ce dont elle a l’air au courant, des eaux qui nous fournissent l’eau potable, des airs qui nous soignent et des terres encore qui font pousser une grande partie de ce dont nous nous nourrissons… Bref, si on acceptait une vie spartiate l’argent n’aurait clairement pas d’emprise sur nous… Mais que voulez-vous, on ne peut pas être connu du grand public et s’attendre à ce que personne ne tente de nous rendre visite… enfin.

Par contre tout ce qui est aide tactique et technique, alors… Comment dire. En fait non ? On se démerde très bien avec les téléporteurs et les voyants, s’il y a moins de personnes du tiers monde ce n’est pas nécessairement parce qu’il y a plus de difficultés à aller les chercher mais parce qu’elles refusent plus souvent de nous suivre, parce qu’abandonner une famille qui tient à rien n’est pas un choix aisé, parce qu’aussi et ce n’est que mon avis sur la question : parfois le vide est noyé sous la colère ou la tristesse, le dépit, il faut un certain temps avant que nous réunissions les informations nécessaires à l’arrivé d’un nouveau novice. Des informations sur son passé et ses liens possibles avec le Centre… On n’est jamais trop prudent. Ensuite on monte un dossier avec le nom, prénom, l’adresse de la personne et en deux trois heures si on a un téléporteur, deux trois jours sinon, c’est plié.

Soutient tactique ? Je souris encore, je pourrais lui dire que la probabilité qu’elle m’aborde sur cette mission était moins importante que sur la précédente… Qu’on savait que ça arriverait, qu’on savait aussi que le Centre me pistait, que nos techniques de dissimulations ne sont là que pour faire croire qu’on prend des précautions… Sinon je ne sortirais pas avec ce visage mais un jolie morphing à la eau, pas de passeport mais un cristal air sonore, et mes pouvoirs pour assaisonner le out… Mais qu’on prend le risque pour avoir des informations parce que maintenant il ne peut plus rien m’arriver de très… Compliqué à gérer ? A chaque fois que je pars en mission, si je remplis la mission initiale c’est du taf en moins pour les copains, si j’me fait interrompre c’est des informations en plus. Oh, bien entendu que les voyants ont des informations fiables, mais ils n’ont pas l’intentionnalité, et certaines catastrophes peuvent être évitées avec un peu de bon sens et de dialogue…

« C’est intéressant. Ton neveu, tu t’en doutes, a actuellement toute notre attention… Je note toutes tes idées de paiement… Mais je ne suis pas certaine de ce que tu me demandes en échange, une surveillance ? Un moyen de le contrôler ? »

Je ne signe jamais un contrat dont les termes ne sont pas clairs.


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― Pierre Bottero, Ellana
##   Lun 21 Oct 2019 - 18:41
Atumane Ngwenya

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Atumane Ngwenya
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     Miguel racontait souvent cette histoire à Rosalina : comment il s’était introduit en Corée du Nord, s’y était fait plusieurs amis dans les strates les plus hautes, et avait pu faire fructifier ces amitiés, et les transmettre à sa fille chérie, qui en avait à son tour tiré grand profit, et pas que matériel. Du point de vue d’un observateur extérieur, quand, vers la fin des années quatre-vingt, lui et un ami Yougoslave avaient passé la frontière et s’étaient rendus à Pyongyang, rien ne laissait à penser que ce serait le Mozambicain bling-bling n’ayant jamais foutu un pied dans le pays qui empocherait le marché. Tout laissait à penser que le communiste convaincu, déjà bien inséré dans les réseaux orientaux, lui serait préféré. Passons sur les anecdotes dont Miguel régalait sa fille pour arriver à sa conclusion, et qui, si les détails changeaient à chaque soirée, laissant beaucoup de doutes sur leur véracité, ne changeait jamais dans le fond : « Ces gens ont un mode de pensée qui est totalement différent de tous les autres humains. De notre point de vue, on a l’impression qu’ils sont fous, mais arrivé un moment, quand tu finis par en savoir assez sur eux, tu peux leur parler dans leur langue mentale, comme si tu étais un des leurs. Ça demande d’être extrêmement bien renseigné. »
     Et effectivement, il avait passé des années à étudier tout ce qui pouvait sortir de ce pays auparavant. Le Yougoslave pensait qu’il discuterait avec des Socialistes comme on en trouvait à peu près partout pendant la Guerre Froide.
     Il en était de même ici – outre le fait que la comparaison entre l’Institut et la République populaire démocratique de Corée tiendrait sur de nombreux, très nombreux points. Beaucoup de ce qui était considéré comme possible ou impossible dans le monde extérieur ne le devenait plus, ou le devenait, à Terrae. En pratique, cela signifiait que bien souvent, proposer quelque chose de tout à fait normal dans le monde extérieur pouvait y être considéré bien souvent comme grotesque.
     C’était le risque. Rosalina l’avait pris et, inutile d’être doté de télépathie pour le voir, avait perdu. Un indicateur simple : Ipiu ne souhaitait pas en discuter. N’importe qui serait entré dans le lard, aurait marchandé. Ne serait-ce que demander un nombre, quand il fut question de pognon. Dans sa question, il n’y avait pour ainsi dire aucune différence entre faire une contre-offre et lui tirer les vers du nez.
     Hors de question d’abandonner, par contre. Après tout, Rosalina avait été totalement transparente, et comptait bien continuer à l’être – et en tirer un profit quelconque. Il y aurait toujours quelque chose à gagner de cette affaire, in fine.
     « Rien de tout cela. Je n’ai pas besoin de le surveiller, surtout qu’à son âge on aime avoir une vie privée, et je ne veux que son bonheur, ce qui ne passe pas par l’utiliser comme on le ferait d’un outil. Certaines personnes jouissent de cela, mais ce n’est certainement pas son cas. »
     Toujours sincère.
     « Non, en fait, ça ne le concernerait pas directement. Voire, pas du tout. J’aimerais que tu m’apprennes des techniques pour me prémunir de télépathes de son niveau. Si tu étais à ma place, avec ton savoir de ce qu’est la télépathie, comment tu ferais pour l’éviter ? C’est plutôt ça, que je recherche. Oh, et, bien entendu, je suis tout à fait prête à mettre des garanties en place pour que ce savoir ne fuite pas. Tu as dû remarquer que je suis la plus honnête possible, en ce moment. Si quelqu’un fait du mal à Terrae, il fait du mal indirectement à mon neveu, et ça en fait un ennemi commun. Je n’ai absolument aucun intérêt à vendre quelque savoir que ce soit que tu pourrais me donner. »
     Qui de mieux qu’un trafiquant d’arme pour savoir que vendre une arme, même à un pays allié, était l’assurance de la voir retomber dans des mains malintentionnées, si des précautions n’étaient pas mises en place ? Combien de caisses de fusils envoyés par les États-Unis à leurs alliés du Moyen-Orient Rosalina avait refilé, alors qu’elles n’avaient jamais été ouvertes, à des terroristes qui les utilisaient pour commettre des attentats sur le sol des pays membres de l’OTAN.


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