Zola se recule, surpris, avant de revenir vers elle, et de lui prendre doucement l'épaule. Alice lui sourit. Il y a de la tristesse dans son sourire, mais aussi de la force. Alice n'a pas peur d'en parler, ce n'est juste pas un moment agréable.

« Oui, ils était trois. Je ne sais pas exactement pourquoi. Je sais qu'Atumane Ngwenya a décidé de s'en prendre à Houston, pour des raisons exactes que j'ignore. Elles sont peut être valables mais pas au point de frapper quelqu'un. Il a payé deux autres personnes, Senri Yamada et Tiago Marquez, qui l'ont suivi, ont saccagé la chambre de Houston avant de s'en prendre à nous. »

Sur les cotes d'Alice, le bleu est devenu violet, puis marron puis jaune, il est descendu doucement vers sa taille, cela fait quelques jour qu'il n'est presque plus visible. Dernière trace du coup de pied de Senri. Lorsqu'elle parle, Alice n'a aucune animosité envers les garçons. Pas de sympathie non plus. Ceux sont simplement des faits. Elle sourit à Zola, et pose sa main sur la sienne doucement.

« Je sais. Merci... Zola. »

C'était bien ça, Zola. Alice n'était pas seule, non, loin de là. Et malgré tout, cela n'empêchait pas le monde de tourner et de prosporer, tout aussi violent qu'il l'avait toujours été.

Les yeux de Zola s’ouvrent tout grand. Comment ça que quoi ?! Tiago ... et Atumane .. mais .. Il ne connaissait pas l’autre mais .. Comment est ce que .. Mais non c’était pas possible ?! Il soupira. Son cœur se serrait. Ils avaient fait ça a Alice et Houston.. Alice ce soleil et Houston ce petit chat un peu bizarre et grognon.

-Oh .. Alice .. Je suis tellement désolé.

Il se rapprocha et la pris dans ses bras pour la serrer contre lui. Il lui patpata la tête doucement. Il ne savait pas encore trop comment il prenait cette annonce. Il avait besoin de temps pour process mais ce qu’il savait en revanche c’est qu’Alice qui était là en face d’elle n’avait en rien mérité tout ça. Il ne pourrait pas résoudre ce qui c’était passé mais il pouvait au moins lui montrer son soutient. Personne ne méritait ça de toute façon..

Pas besoin d'être Télépathe ou Sensitive pour sentir tout le désarroi de Zola. Pas besoin non plus de lui demander pourquoi il était aussi bouleversé. Zola ressentait très fort, et il ressentait Alice. Il ne devait pas comprendre lui non plus pourquoi autant de violence sans réelle raison. Elle pose ses pinceaux.

Alice se laisse engloutir par le corps immense de Zola. Elle passe ses bras autour de lui, n'essaie même pas d'attraper ses mains, et s'accroche doucement à son t-shirt. Elle pose sa tête contre lui tout doucement. Avec les gens qui sentent, c'était toujours plus simple. Plus évident.

Elle murmure, tout doucement, avec un sourire dans la voix, alors que tout cela la rend triste.

Mais tout ira bien tu sais.

C'était très sincère. Tout ira bien, pas vrai Alice ?

Zola ne bouge pas. Il la garde contre lui. Il a envie de la proteger si fort. Il ne la connait pas tant mais pour lui c'est déjà beaucoup. Elle, encore moins que quiconque mérite qu'on lui fasse du mal.

Il pose sa tête contre la sienne et referme un peu plus ses bras autour d'elle.

-Oui peut être .. Mais ..

Il souffle. Il a encore un peu de mal à faire le point sur tout ce qu'il comprend et réalise en même temps.

-N'oublie pas de laisser sortir tes émotions aussi. C'est important. Sinon tu risques de te faire mal. S'il te plait.. Fait attention à toi. Penses à toi.

Il l'avait appris avec le temps. Les emotions pouvaient vraiment être dangereuses quand on les gardait trop pour soi et il ne le souhaitait à personne.

Alice hoche doucement la tête. Ses doigts jouent avec le tissu tout doucement. Beaucoup de gens trouverait ça étrange, deux personnes qui se connaissent si peu pourtant si proches. C'était sans compter le nombre de fois que cela arrivait à Alice. Et pour une fois, c'était pour elle qu'était destiné ce câlin.

« Tu as raison c'est vrai. »

Elle était très d'accord. Elle l'avait expérimenté. Elle le savait. Mais là tout de suite, elle n'avait pas trop de problème à l'extérioriser. Elle devait faire un point sur certaines choses, mais cela prendrait du temps aussi.

« Pour l'instant, je crois que je suis un peu triste de la situation. Et j'ai peur pour Houston. »

Zola est tout ému. Il glisse ses doigts dans les cheveux D'Alice et caresse doucement ses cheveux. C'est toujours aussi apaisant. Il a un petit sourire.

-Tu es quelqu'un de beau et grand.. C'est impressionnant.

Il est vraiment admiratif d'elle en plus elle utilise de si beaux mots. Cet forcément une sorte d'ange ou quoi.

-Mais surtout il ne faut pas que ça t'empêche de pleurer ou de te mettre en colère ou même de dire des choses hein..? S'il te plaît...

Il ne l'a connaissait pas mais il voulait vraiment qu'elle soit heureuse et il se souciait d'elle. C'était peut être étrange dit comme ça mais c'était plus que vrai.

-Et pour Houston.. Cest quelqu'un de fort aussi et on ne le laissera pas tomber quoi qu'il en soit. Il n'y a pas de raisons de s'inquiéter.

Il se détacha un peu d'elle pour que son visage lui fasse face et ainsi appuyer cette affirmation. Cependant au fond de lui il était aussi très inquiet pour Houston et il espérait vraiment qu'il allait bien.

Alice ferme un peu les yeux, elle se laisse faire doucement. Zola est tout doux, ça fait du bien aussi, un câlin, là. Elle sourit quand Zola lui dit cela.

« C'est uniquement parce que tu l'es aussi que tu parviens à le voir. »

Zola fait preuve d'une douceur rare, que même Alice n'a pas l'habitude de cotoyer. Cela la fait sourire sincèrement. Et elle hoche la tête. C'était vrai, elle avait le droit d'être triste, ou en colère, ou les deux, elle avait le droit de pardonner, de ne pas oublier, de dire ce qui n'allait pas.

« Je n'en éprouve pas vraiment le besoin. C'est juste que ce n'est pas un moment agréable à se rappeler, ce n'était pas du tout plaisant à vivre. Je suis en colère parce que je n'aime pas que les gens utilise la violence lorsqu'ils peuvent faire autrement. Et je suis inquiète pour Houston. Et je veux me guérir de l'angoisse que ça peut créer chez moi. »

Alice regarde Zola un moment sans rien dire. Elle le regarde, et elle lui parle encore plus fort que si elle utilisait des mots. Elle le remercie sans un mot. Puis elle passe doucement sa main sur sa joue.

« Oui, Houston est très fort. Et on ne le laissera pas tomber. »

Mais Houston s'exprime encore moins qu'Alice, et lorsqu'il le fait, c'est explosif. Heureusement qu'Alice arrive à parler un peu. Elle n'ose pas imaginer ce que cela ferait, si elle était aussi explosive que Houston.

Zola sourit mais ne dit rien. Ca fait du bien a entendre. Il l'écoute attentivement et la regarde avec une certaine tendresse. Il hoche la tête.

-Je comprends. Je pense que j'irais voir Houston après. Tu veux venir avec moi ? Peut être ça te rassurera ? Dans tous les cas prend le temps qu'il te faut pour te reconstruire après ça. C'est important et ce n'est pas rien.

Il comprenait qu'elle ne puisse pas vouloir pleurer ou quoi mais ça ne changeait pas ce qu'elle avait vécu. Ce n'était pas sans conséquences.
Il hoche la tête. Oui Houston avait vécu des choses très lourdes et était toujours là, debout, à marcher et continuer d'avancer. Il était impressionnant, plus que n'importe qui mais ce n'était pas pour autant qu'il ne s'inquiétait pas pour lui. Maintenant qu'il s'avait il ressentait vraiment au fond de lui le besoin d'aller le voir et de lui demander sincèrement si tout allait vraiment bien.

Elle sourit doucement à Zola. Cette fois, malgré ses yeux souriants, une marée de larmes vient se loger au creux de ses yeux.

« J'aimerai bien. Je ne sais pas s'il aura envie de me voir. Je ne sais pas si je suis prête à le voir et à entendre de sa bouche comment il va. Mais j'aimerai que quelqu'un le fasse, et je crois que tu es la personne la mieux placée pour le faire. »

Alice irait le voir, c'était certain. Une petite larme s'échappe du groupe. Mais elle avait trop de choses dans le coeur et dans la tête pour l'instant pour aller voir Houston correctement. Elle avait aussi, ne le cachons pas, un peu peur de sa réaction à lui, et ne se sentait pas en état de prendre la douleur de Houston en plus de la sienne, là tout de suite. Mais elle irait mieux vite, elle irait le voir. Quoiqu'il arrive. Alice est profondément heureuse néanmoins que Zola soit présent pour lui.

« Fais attention à toi tout de même. Tu me ressembles un peu, mais je crois que tu es encore un plus une éponge. »

Elle passe une main sur la joue de Zola avec douceur, et lui sourit. Ses larmes reviennent en elle doucement.

Zola voit les larmes emplir les yeux d'Alice. Son coeur se serre très fort.

-Oh Alice ..

Il soupire presque. Il saisit délicatement le visage de la douce femme entre ses mains et lui dépose un baiser sur le front.

-N'importe qui serait resourcé de te voir mais prend le temps qu'il te faudra. Ne te force pas. Houston ne va pas disparaitre et vous aurez tout le temps de vous confier l'un à l'autre à l'avenir.

Il lui caresse de nouveau les cheveux en la gardant contre lui. Il a un sourire à la fois triste et amusé.

-Ahah c'est possible. Promis je ferais attention. Et si tu veux je prends ton numéro comme ça je t'envoie un message après être allé le voir ?

Il appuie son visage sur la main d'Alice et ferme les yeux. Il chuchote presque la suite comme si ça devait rester entre eux. De toute façon c'était des mots pour elle et pour personne d'autres qu'elle.

-Toi aussi fais attention à toi.

Zola réagit extrêmement doucement aux larmes d'Alice. Cela fait du bien, de recevoir autant de douceur qu'elle se fatigue à en produire sans même s'en rendre compte. Ses mots lui font du bien, et la rassure. Alice n'a qu'une envie, c'est le croire, d'enlever ses insécurités, et ses doutes. Elle n'est pas prête de voir Houston pour l'instant, mais elle arrête de penser qu'il ne serait pas heureux de la voir. Elle ne peut de toute façon pas le savoir sans essayer.

Elle pose sa tête sur le torse de Zola avec douceur, ferme les yeux. Elle sourit, ça va mieux. Elle hoche la tête lorsqu'il lui propose de prendre son numéro. Sa voix est un soupir.

« Oui, je veux bien. »

Elle respire doucement, elle a oublié les pinceaux pour un instant, la bagarre, les oiseaux qui chantent dehors, le temps, l'Eclipse. Pour un instant, Alice est toute petite, blottie dans les bras de Zola, et elle n'existe que là, comme ça.

« Merci, Zola. »

Sans le savoir, Zola lui rappelait la douceur de toutes les personnes qu'elle a aimé, en une seule personne. Luna, Bahir, Lag, Chrys, Adé, Nicolas, Nathanaël, Aoi... cela faisait du bien.