Je grognai de douleur en me redressant, frottant mes yeux d'une main pour en dégager la poussière, l'autre venant se poser sur mon ventre qui accusait difficilement le coup. J'étouffai un râle alors que je tentai de me mettre debout, et voulus instinctivement vérifier mes informations sur mon téléphone avec mon pouvoir de Tonnerre ce qui, évidemment, se solda par un bel échec.

La main tremblante, je fouillai dans mes poches à la recherche de l'appareil électronique, visiblement introuvable. Je plissai les yeux en apercevant l'éclat de pierre qui s'était fichu dans mon bras et pestai. Pourquoi est-ce que ma greffe ne s'était pas déclenchée ?! Et c'était quoi ce bordel, de toute façon ?!

L'explosion m'avait prise par surprise. J'étais en train de réparer une caméra qui nous avait lâché la veille, en contact permanent avec Houston pour m'assurer que l'installation fonctionnait, quand la déflagration m'avait fait tomber et voler à plusieurs mètres de mon point d'origine. Aucun de mes pouvoirs ne s'était déclenché, ma greffe n'avait pas réagi, et je me retrouvais là, le dos en miettes, une douleur atroce retournant mon estomac (ou était-ce ailleurs ?), et des morceaux de mur plantés un peu partout sur mon corps. Je retins un hurlement alors que je relevai mon bras pour placer mon poignet face à mes yeux. Si mon téléphone était introuvable, j'avais encore ma montre connectée... Je fis défiler les messages et compris rapidement que les Masters entraient déjà en phase d'action. Est-ce que j'avais perdu connaissance après le choc ? Possible.

Houston restait en salle des Masters pour surveiller et repasser nos images à la recherche d'une quelconque information. Il serait notre relais auprès des élèves si jamais certains venaient en quête d'information, un Master les redirigerait vers lui. Huo, Hideko et Keitarô se chargeaient des répercussions dans les médias, Aoi restait à l'hôpital pour accueillir les éventuels blessés (coucou !) avec Norah. Ys, Athéna, Ipiu, Haley, Aaron arrivaient pour gérer la crise sur le terrain... Je n'eus pas le temps de voir le reste des informations que la voix de Chris m'interpella.

-Reste pas là.

Je tournai la tête vers lui, déboussolée. Est-ce qu'il y en avait d'autres que moi ? Est-ce que j'étais la seule à avoir été touchée ?

-On établit un périmètre de sécurité avec les Masters, le temps de s'assurer qu'une deuxième explosion ne va pas retentir. Tu es blessée, tu ne peux pas rester ici.

Je ne bronchai pas. Si je restais là, je n'allais être qu'un poids pour les autres. Sauf qu'à l'instant où j'allais faire un pas pour m'éloigner, une douleur aiguë me prit au ventre et je me pliais soudainement en deux, incapable d'ignorer cette contraction. Ma vision se brouilla instantanément et je perdis connaissance sous un pic de fièvre, rattrapée de justesse par Chris qui m'éloigna de la zone de danger.

Les autres Masters allaient arriver. Espérons qu'aucun Terraen n'était bloqué sous les décombres... Une fois l'analyse du terrain faite, ceux qui voulaient aider seraient les bienvenus.

Au loin, l'alerte de confinement résonnait partout dans l'Institut.
"Une explosion a retenti dans une ruelle extérieure à Terrae. Malheureusement, la déflagration nous a touché ; nos Masters partent sur le terrain pour s'assurer qu'une deuxième explosion ne nous menace pas. Merci de vous confiner pour le moment, et de vous diriger, si nécessaire, vers vos préfets afin d'obtenir leur soutien ainsi que davantage d'informations sur la situation. Si vous croisez une personne blessée, merci de l'escorter le plus rapidement possible à l'hôpital, ou à l'infirmerie, où il sera pris en charge par nos médecins et infirmiers en place. Eviter de vous déplacer sur de longs trajets."

HRP : Info que Mitsuki n'a pas : C'est @Akihiko Eiji qui part chercher @Pricie Allay alors qu'elle vient de sauter pour se noyer. (le suicide c mal)

Depuis que Senri était titan, il s'entraînait à porter à peu près n'importe quoi. Ayant récemment revu un de ses mangas préférés, il avait décidé de laisser de côté son outil de prédilection ; la porte, au profit d'un distributeur. Il ne lui restait plus qu'à le lancer sur quelqu'un en hurlant son nom. Restait à savoir qui. Mucha ou Tiago ? Mucha sonnait mieux que Tiago. Mais Senri appréciait lea bassiste alors... Plus sur Tiago ? De toute façon, Aaron l'avait mis en garde quant au fait de lancer ou casser des choses. Pire si ça incluait d'une quelconque manière des gens.

Reste que, Senri songea qu'Aaron ferait peut-être une exception aujourd'hui ?

Il y avait eu une détonation, puis une secousse. Quelque chose était tombé sur Senri, alors qu'il portait son distributeur au-dessus de son crâne, celui-ci — foyer de l'énergie de Senri — avait brisé la vitre et avait plongé le titan à l'essai dans une véritable Armure. S'il cassait ce distributeur... Aaron ne pourrait pas lui en vouloir ?

De toute façon, après l'avoir protégé de la grille qui l'aurait embrocher [strike] et sauver le destin de Terrae[,strike], le distributeur agissait plus comme une prison qu'autre chose. D'un geste sec et plein de nervosité, Senri attrapa de ses deux bras son armure-prison et la scinda en deux.

— C'EST QUOI CETTE... Putain, il s'est passé quoi ici ?

Devant le garçon — tout poisseux de boisson, s'étendait le théâtre d'un attentat. Il y avait encore peu de monde sur les lieux. Senri reconnu néanmoins le Master qui gardait l'entrée de Terrae. En secouant la tête pour retrouver des esprits, il se mit à courir.

— MONSIEUR ?! Y S'PASSE QUOI ?! JE PEUX VOUS AIDER ?! JE SUIS TITAN J'BOUGE CE QUE VOUS VOULEZ !!

Alors que le Master se tournait vers Senri, ce dernier aperçut derrière lui Mitsuki.

— Tu tombes bien, emmène-là à l'hôpital.
— Mais je veux vous ai... Ah, l'emmener à l'hôpital, c'est déjà aider, en fait. D'ACCORD CHEF. JE REVIENS TOUT DE SUITE.

Après un changement d'attitude aussi soudain qu'inattendu Senri attrapa la Master et la souleva avant de se mettre en route, au pas de course, mais précautionneusement suite aux réprimandes de Chris qui voyait le boxeur partir au galop avec la blessée.

— T'AS PAS INTÉRÊT À MOURIR AVANT QUE JE DEVIENNE UN MASTER PLUS FORT QUE TOI HEIN !!!

L'avantage de l'inconscience, c'est que Mitsuki n'avait pas à entendre les beuglements de Senri. 

Par change, j'étais à l'Institut quand l'explosion a retentit.
J'avais donc mes prothèses, et au moment où je sens la terre tremblée -si lointaine pourtant-, je me relève de ma réparation de porte pour courir à l'extérieur. A peine sortie, je vois la fumée, je sens le feu, je sens la douleur, je sens la panique. L'arrière de ma tête fourmille et je ne réfléchis pas, je fonce. Courir avec mes prothèses d'usage n'est pas vraiment idéal, mais l'urgence le nécessite.

J'aperçois Chris, mon coeur s'emballe un instant en sentant la douleur, vient-elle de lui ou de- Mitsuki ? Je serre les dents, ne pas paniquer, ne pas amplifier la douleur, c'est le minimum. Un élève -Senri il me semble- arrive et se voit confié Mitsuki, j'arrive près d'eux et m'adresse à mon amie sans la toucher (j'ai encore quelques problèmes avec l'électricité statique). Je veux lui demander si ça va, mais elle a l'air dans les vapes, alors je passe mon chemin, essayant d'ignorer les milles questions qui tournoient dans ma tête (pourquoi sa Greffe ne s'est pas activée ?).

_ Ça va ?

Chris hoche juste la tête, et un regard m'informe qu'il n'a rien. Je sais qu'il a senti mon inquiétude. Je fais rapidement un constat du terrain, restant très alerte aux énergies extérieures, cherchant à déterminer si nous craignons une attaque. Prudemment, nous prenons nos dispositions pour sécuriser la zone (et je lâche un soupir fatigué à la vue du mur, en terme de dégâts c'est du foutage de gueule sérieusement...) et au lieu de sortir de Terrae -ce que j'aurai fait si j'avais mes pouvoirs- je décide de rester de notre côté des murs, histoire de gérer les émotions des personnes déjà présentes et potentiellement blessées, ainsi que des curieux qui ne devraient pas tarder à affluer.

Je reçus un briefing rapide de Aaron et Chris me disant de rediriger les personnes en manque d'information vers Houston (il va être ravi tiens), que nous étions en contact avec lui, de laisser aider ceux qui en ont les moyens. Bien. De nombreuses émotions ne tardèrent pas à se faire sentir, de toutes parts. Elles agressent ma barrière mentale comme des couteaux contre un tableau de craie, pas la meilleure sensation de l'année. Je serre les dents, j'essaye d'encaisser, surtout ne pas se laisser envahir par la panique, par la colère, rester calme... Tout va bien se passer. C'est cette sensation derrière ma tête qui me le dit.

Terrae vient de vivre son premier attentat.
Tout va bien.



Récap : Athéna est là pour vous rediriger et empêcher les curieux d'approcher, mais si vous voulez aider elle vous laissera le faire.

« Une explosion a retenti dans une ruelle extérieure à Terrae. Malheureusement, la déflagration nous a touché ; nos Masters partent sur le terrain pour s'assurer qu'une deuxième explosion ne nous menace pas. Merci de vous confiner pour le moment, et de vous diriger, si nécessaire, vers vos préfets afin d'obtenir leur soutien ainsi que davantage d'informations sur la situation. Si vous croisez une personne blessée, merci de l'escorter le plus rapidement possible à l'hôpital, ou à l'infirmerie, où il sera pris en charge par nos médecins et infirmiers en place. Eviter de vous déplacer sur de longs trajets. »

Pricie tomba à genoux, ses mains et ses poignets saignaient. Elle avait arrêté de se blesser en frappant le ciment calciné comme pour étouffer ses  larmes et ses cris. Elle n'avait que vaguement compris l'annonce. Vacillante, elle se leva, ses jambes tremblaient. Elle s'avança vers la fumée.

« Papa.... » murmura la petite fille de treize ans. Elle s'avançait vers la voiture le visage couvert de larmes qui brouillaient son regard sombre. « Rentrons à la maison, Papa... » bredouilla Pricie d'une voix si faible qu'elle était presque inaudible. Elle sentit son corps partir vers l'avant mais elle avait réussi, elle se rattrapa à la voiture et souffla : « Papa, je suis là, je vais t'emmener voir un médecin et après tu seras tout guéri et après je veillerai sur toi, tu verras, plus aucun monstre ne fera de mal à notre famille. » Pricie passa sa main sur la carrosserie et se coupa avec un bout de verre qui y traînait se brûlant un peu le bras par ce contact. Dans une grimace d'atroce douleur, l'adolescente retira son bras sans un cri. Son père la tête contre la vitre semblait dormir.

« Papa...tu...es...fatigué ? »

Chaque mot de la petite adolescente s'entrechoquaient, elle dut faire un effort énorme pour continuer : « Papa, je vais te chanter une chanson de Pink, tu faisais ça souvent pour me réveiller le matin... Tu te rappelles ? » Pricie posa sa main sur la joue dure et brûlante qui n'avait plus aucune trace de vie.

Elle sanglotait mais avec un courage qui dépassait l'entendement, elle réussit à hoqueter :

« Even if you see my scars, even if I break your heart »

Même si tu vois mes cicatrices, même si je te brise le cœur.

Pricie sentit ses jambes se dérober et se rattrapa à la portière se blessant un peu plus la main, elle se tint debout malgré la douleur et continua de caresser le visage ruisselant de sang.

« If we're a million miles apart »

Si nous sommes séparés de milliers de kilomètres.

Sa main était pleine de sang, le sien se mêlant à celui qui était son père. Mais non, il n'était pas mort, Papa était un héros, Papa plus fort que tout, Papa sévère, Papa dur mais aussi Papa tendresse, Papa sourire, Papa chanson. L'enfant de treize ans continua son chant frémissant de douleur et de faiblesse.

« Are you lost in all the noise, even if I lose my voice? »

Es-tu perdu dans le tumulte, même si je perds ma voix ?

Le corps de Pricie était trop secoué pour la tenir debout plus longtemps, elle s'écroula avant de lever le regard et d'apercevoir les yeux de son père, ou plutôt leur absence, la déflagration les ayant brûler. Elle poussa un hurlement d'horreur se tenant la tête ignorant le tumulte derrière la fumée qui la recouvrait, recula en se traînant sur le sol, s'enfuir, son papa n'était pas dans la voiture, ce n'était pas possible, pas possible, c'était impossible !

Elle devait chanter ! Alors il reviendrait ! Alors il l'entendrait ! Réunissant toute sa bravoure l'adolescente se mit à chanter faiblement :

« Could you?
Could you?
Could you love me anyway ?
Could you love me anyway? »

Pourrais-tu ?
Pourrais-tu m’aimer quand même ?

Il y avait des gens dans la fumée, peut-être des blessés, elle voulait crier d'aider son père, qu'il était blessé mais elle n'en avait plus la force, elle était vide. Elle restait là le regard écarquillé de terreur, d'horreur même face à la voiture sans un mot de plus.

Une fois de plus elle se retrouvait seule, si seulement elle avait été plus forte pensait elle avant qu'une autre pensée ne  traverse son esprit confus.

*Papa reviens s'il te plaît.*

[HRP : La noyade était une métaphore ^^ en gros ça voulait dire qu'elle perd espoir et force, qu'elle est très confuse, qu'elle sombre dans l'horreur. Pricie là est dans la fumée non loin de la voiture, elle n'entend ni ne comprend pas ce qui se passe autour, et jusque là on ne l'a pas remarqué. J'espère que cette réponse conviendra ^^]

Jusqu'ici c'était une journée des plus banales. Ayant du temps enfin devant lui, Ys peut alors aider son élève à contrôler ses pouvoirs même si ces derniers sont temporaires, ou pas. Et alors qu'ils étudient ensemble différentes techniques de combat, quand soudainement une explosion retentit. Ys se souvient que les murs avaient tremblé ce jour là.
La panique gagne rapidement et le premier reflexe du Master est de regarder dans la direction du bruit. Se trouvant alors dans la cour, Ys ne perd pas de temps. Il indique à Lys de rester à l'abris mais d'aider également les gens dans le besoin. Pour sa part, il prend la direction de l'accident.

Toutes sortes de questions se bousculent tandis qu'il accourt sur les lieux du drame. Une fumée épaisse se disperse alors que plusieurs personnes accourent également. D'un coup d'œil rapide, il aperçoit des têtes familières mais une tignasse argentée attire son attention. Pourquoi? Pourquoi Mitsu est soutenue par un élève? Elle...

"MITSUKI!! MITSUKI!!"

Tentant d'accourir jusqu'à elle, Ys se tient enfin à hauteur de Senri. Se penchant pour soutenir le visage de sa fiancée entre ses mains, une angoissante saisie le rouquin. C'est pas bon. C'est pas bon du tout.

"Attends, je suis Guérisseur. Je vais... Donnes moi du temps."

Implore-t'il au chauve alors qu'il tente de se concentrer. Mitsuki a subi d'énormes dégâts et aucune de ses blessures régénérées par sa Greffe. Son Aura parcourt son corps, découvrant chaque impact de cet accident. Mais la situation est trop grande et son expérience de Guérisseur si faible, qu'il ne peut en venir à bout. Réalisant son inefficacité à l'aider, le souffle court, Ys reste ne réagit plus.

"Laisses le garçon l'emmener à l'hôpital et viens nous aider."

Une voix résonne et une main sur son épaule le force à lâcher sa fiancée. Sans la lâcher du regard, Ys voit Mitsu s'éloigner. Les Masters doivent obéir à leurs devoirs. Ils ne doivent pas se perdre dans leurs propres intérêts personnels ou leurs sentiments. Règlement merdique.
Il ne le réalise pas tout de suite mais ça fait déjà de longues secondes que Mitsu n'est plus dans son visuel et qu'il se tient au milieu de ce nuage de poussières. Une légère odeur de brûlée l'éveille alors, le sortant de cette confusion. Son regard se perd alors sur ce restant de mur. Quelque chose brûle au delà. S'avançant lentement, Ys se ressaisit pour maintenir le feu au sol en épuisant l'air autour de lui. Puis il découvre la carcasse d'une voiture.
Sourcils froncés, il observe le véhicule un instant avant d'entendre des sirènes au loin.
Et ça tourne encore et encore dans son esprit.

Un attentat.

Il y a eu une explosion, et j'ai cessé de respirer. Tout mon corps s'est tendu, j'étais en salle des Masters avec Charlotte qui joue sagement dans un coin. Ni une, ni deux, je l'ai attrapée aussi délicatement que j'ai pu et l'ai déposée chez Tomoe. Restez confinés, je leur dis. Tout va bien se passer, je les rassure. Tomoe a la peur dans les yeux, et Charlotte ne comprend pas. Les plus âgés sont inquiets. Prenez soin de vous mutuellement, les enfants…

Je cours comme un dératé dans les couloirs et rejoins l'extérieur, suivant la grande chappe de fumée qui s'élève dans le ciel pour trouver le point d'impact.

C'est chez nous.
On a été attaqués.
Ca recommence.

La terreur me prend les tripes, mais je n'y fais pas attention ; j'ordonne aux élèves de rentrer, envoie des messages aux garçons pour leur dire que Charlotte est avec Tomoe et qu'on va bien, qu'ils ont intérêt à ne pas se jeter dans les flammes. Mon corps m'obéit plus, je donne juste des consignes ("Athéna, essaie de faire une vague de calme autour de toi ; si t'arrives à faire un cristal de sensitif je t'aide"), j'essaie de pas gueuler, j'aide des personnes à se relever, je soulève des débris pour dégager le chemin… et puis j'vois. Mitsuki qui est soutenue par Senri. J'tremble et je serre les dents, j'ai l'impression que mes os vont se briser tellement je serre fort le poing.

—Senri, grouille-toi et t'arrête pas en chemin ! Emmène-la !!

Je crois que je lui beugle dessus pour couvrir le vacarme des sirènes, des flammes, des cris et des pleurs, mais je crois aussi que j'panique et que ma voix s'est cassée en plein milieu. Je vois Ys qui est debout à côté d'elle, qui la laisse partir la mort dans l'âme. En passant à côté de lui, je pose une main lourde sur son épaule — j'contrôle pas ma force, déso, j'suis titan.

—Ys. Ca va l'faire, je me sens obligé de lui dire pour le rassurer.

Ca va le faire. Mon cul. Mes yeux brillent un peu dans la fumée. Puis j'lui donne une tape sur l'épaule, doucement pour pas lui faire mal.

Je balance de la terre sur les flammes pour l'aider, le surveillant du coin de l'oeil. Ys peut être imprévisible. Il faut que j'm'assure qu'il pète pas les plombs, tout en gardant un oeil aux alentours… NI CKEL.

C'est la peur au ventre que j'aide à l'évacuation.
On vient de se faire attaquer. Mitsuki est blessée.

Encore une fois.
C'est un putain de cauchemar.



Résumé :
+ Aaron dépose sa fille à Tomoe et envoie un sms aux gamins pour les prévenir
+ Il donne des consignes dans tous les sens
+ Il demande à Athéna de calmer la foule, ou lui faire un cristal si elle veut de l'aide
+ Il gueule à Senri de se grouiller d'emmener Mitsu à l'hosto wesh
+ Il pose une main sur l'épaule de Ys en mode "Ca va aller bro", mais ça va pas aller ptdr
+ Pleure dans son âme

Je faisais pas vraiment attention à l'habituel flot de parole de ma partenaire à ce moment là. Elle réparait sa caméra, et moi je regardais comme d'habitude les enregistrements de la semaine, par 6 cette fois, essayant de suivre de plus ou moins loin la réparation de cette foutue cam'. Contrairement à tout le reste des équipements, les caméras sont plutôt résistantes d'ordinaire, ce qui rend leur réparation plus délicate.

Mitsuki était sur son perchoir, à me demander si ça marchait.

_ Ouais nickel. Tu peux la remettre dans l'axe, je te dis stop.

Elle me fit part de son enthousiasme habituel et commença à décaler l'objectif quand-
L'explosion eut lieu.
Un bruit assourdissant dans l'oreillette, un tremblement sous mes pieds. Instinctivement, je me lève, je fixe les yeux sur l'écran. La caméra a tenu. Mais on y voit rien. La fumée bloque tout.

_ Mitsu ?

Pas de réponse. Que-
Je me jette sur le clavier, toujours debout, je fais pivoter d'autres caméras, avoir un autre angle, tout de suite. De la fumée. Du feu. Ok ok calme, calme, des petites flammes viennent lécher mes doigts et je les étouffe d'un coup de main. Bordel. C'est moi ou... Non, je n'ai pas besoin d'y regarder plusieurs fois, il est clair que le mur est tombé. Là où se trouvait Mitsuki, juste à côté. Putain. De. Bordel. De. Merde.

_ Mitsuki ?!

Elle ne doit plus avoir son oreillette. Bordel j'espère que c'est juste ça. Je regarde l'alerte lancée sur mon téléphone. Je prends une inspiration en me rendant compte de ce qu'elle veut dire. Mon sang ne fait qu'un tour, je me retrouve à nouveau plongé dans cet état...
Au boulot.
D'un mouvement, j'allume le vocal du réseau radio qui relie le poste avec l'entrée.

_ Ici Houston, je suis en salle de surveillance, qu'est ce que je peux faire.

Pas besoin de préciser de quoi je parle, c'est suffisamment évident, Chris est juste à côté, il doit bien l'avoir vu ce foutu mur. Quand sa voix antipathique me répond je ressens un vif soulagement.

_ Dis moi ce que tu vois.
_ Ok. Pas grand chose sur la 2, la 3 trop de fumée, mais- Mitsuki était à ce niveau, je dis en essayant de rester neutre -LOL comme si c'était possible. J'ai trois élèves un peu à gauche, pour le reste il faut dégager cette poussière. Je te dis quand je peux voir l'extérieur.

Il ne répond pas, mais je le vois prendre la direction de la Master. De longues secondes s'écoulent, pendant lesquelles je scrute sans oser cligner des yeux les écrans, tous en même temps, essayant de prévenir les mouvements de paniques ou arrivées inhabituelles. Quand enfin il sort de la fumée avec la Master blessée, je me mords la lèvre. Putain. Merde. Les gens commencent à affluer, et je ne vois pas comment aider.

_ Aaron et Ys arrivent, je dis, Athéna devrait être là d'une seconde à l'autre, j'ai Akihiko en visuel aussi, élèves curieux en approche.

Je sais bien que le plan d'urgence a été enclenché, que les Masters savent ce qu'ils doivent faire dans ces conditions, ils ont pris leurs précautions depuis les événements d'il y a deux ans, et ça se sent. Mais je ne peux pas m'empêcher de parler, surtout quand je vois le dernier message.

_ J'ai le central de Tokyo qui nous signale une alerte à la bombe à proximité, je dis d'une voix plate.

Ouais celle là elle était vraiment pas utile, en fait, t'aurait mieux fait de la garder pour toi, surtout quand tout le monde est déjà bien au courant. Putain pourquoi je suis plus voyant MERDE.

_ Continue à dire ce que tu vois, on t'envoie les infos au fur et à mesure.

Puis je vois Chris refiler le talkie au premier Master qu'il a sous la main pour aller s'occuper des décombres. Bordel de merde. Bordel.de.merde.
Et l'alerte retentit.


RECAP :
> Houston était en ligne avec Mitsu
> Il file toutes les infos qu'il peut à Chris et aux Masters
> Il attend plus d'infos, qu'il transmettra ensuite aux préfets

J'étais pas très loin quand ça s'est passé. J'étais pas à coté non plus. Nan. Mais j'ai entendu le bruit et vu des graviers filer devant moi. J'ai senti le sol trembler. Pendant un moment je n'entendais plus rien. Enfin si j'entendais des lointains bruits. Je crois qu'il y a des gens qui crient. Enfin non .. Je suis presque sûr qu'il y a des gens qui crient c'est juste que ce ne sont que des bruits de fond caché derrière cet énorme bruit sourd qui me prend la tête. Je tousse. J'ai l'impression que ma gorge s'arrache. Il y a beaucoup de poussières. Partout.

Je me dis qu'il faut que j'aille voir mais en même temps je n'en suis pas capable. Putain mais qu'est ce qu'il se passe ?! Mon corps tout entier tremble. Qu'est ce que j'aimerais ne pas être là. C'était quoi cette foutue idée de merde que de sortir aujourd'hui ?! J'aurais pas pu rester squater quelque part dans l'institut bien loin de tout ça. Je tente un mouvement pour me rapprocher de là où ça s'est passé. Je reconnais des masters. Je ne saurais pas les nommer mais j'ai vu leur tête. Ils s'activent dans tous les sens. Il y a des blessés on dirait.

Je fais plusieurs pas en arrière. Je m'éloigne de tout ça toujours tremblant. Ahah ptin le monde réel c'est vraiment de la merde. J'ai les yeux qui pleurent et brulent. Tout est de la merde. Je me sens faible genre si faible. Qu'est ce que je fous là ma parole. Je continue de reculer en longeant le mur. Je ne sais pas ce que je fous ici putain. Laissez moi partir. Qu'est ce que je fais ici.

Je passe un angle de rue. Je ne sais pas ou je suis. Je me laisse juste glisser contre le mur et fout en boule sur le trottoir. Pourquoi la vie c'est pas comme un film ou un bouquin ? Quand t'aime pas comment ça se passe t'as juste à arrêter et passer à autre chose.

RECAP :
- Addy est parti se foutre en boule dans une rue un peu plus loin.
- Il fait rien du coup hein et il est pas spécialement en danger

Askip j’suis pas en forme, et j’dis pas ça parce que j’en suis à ma deuxième perfusion de la semaine. J’pourrais l’dire aussi. Seulement avec ces abrutis qui cassent tout et bien j’suis souvent en train de rafistoler avec ma greffe… et ça me bouffe littéralement toute mon énergie, mais c’est pas vraiment comme si on avait le choix en fait ? On peut pas spécialement vivre dans des gravas. Alors on donne tous du notre, et comme les autres sont plus aptes à bouger partout bah bibi tente de sauver les meubles. Littéralement.

Quand j’ai entendu l’explosion, j’ai sursauté. J’me suis dit « bah c’est encore toi qui va devoir réparer » avant même de me dire « euh merde, il s’passe quoi ? » Je crois que je suis un peu au bout du rouleau, comme tout l’monde en soit. J’ai eu du mal à me mettre en route, déjà parce que les gravas et les roues du fauteuil roulant c’pas ouf, mais je l’ai fait, quand j’arrive Athéna gère la circulation, Senri part en courant, Aaron réconforte Ys… J’crois que là on a touché le fond. Vraiment. C’est Mitsu dans les bras du chauve ? Oh putain. Chrys semble gérer la situation…

Et il y a cette brèche dans l’mur. Cette brèche immense. J’me sens fatiguée par avance, mais j’sais ce qu’il faut que je fasse. On sait pas ce qu’il va se passer, et dans l’absolue on s’en fout. En théorie j’devrais utiliser ma greffe, en pratique je suis terre depuis quelques jours… alors on fait du mieux qu’on peut pour épargner ses forces.

« Poussez-vous s’il vous plait merci. »

Et voilà que la terre se lève pour former un mur. C’est pas du grand art, et j’suis certaine qu’Chrys et Athéna feraient mieux, mais là de suite : si on a créé une brèche c’est probablement pour s’y engouffrer alors on fait du mieux qu’on peut pour la boucher. Après j’me laisserais le temps de poser des questions, d’comprendre, d’me demander pourquoi les gens que j’apprécie sont blessés, là on jugule l’hémorragie. J’en peux déjà plus de cette journée.

Résumé
> Piu crée un mur de terre pour que le mur redevienne une barrière.

Fixant inlassablement le cadavre carbonisé dans la voiture, Ys ne sent pas arriver le Master à ses côtés. Seule sa main sur épaule posée brutalement le sort de ses songes.
Lui jetant un coup d'œil rapide, Ys se perd de nouveau sur ce spectacle. Aaron se désire rassurant mais il est tout autre pour le rouquin. Il ne croit plus aux belles paroles depuis quelques temps.
Non ça n'ira pas. Ca n'ira jamais. Et instinctivement, luttant pour ne pas hurler ou se laisser porter par la colère, il pointe du doigt l'objet de l'explosion.

"Combien encore? Combien en faudra-t'il pour arrêter de rêver?"

Aaron est de ceux qui un jour on fait l'étude d'un cobaye contre leur grès. Comment peut-il accepter qu'on puisse prendre de telles décisions lors des réunions. Tout cela n'est que comédie, pure idéaliste. Mais c'est un leurre. Ils payeront leur naïveté. Et ceci n'est que le début. Abaissant son bras, Ys resserre ses poings et fixe le sol afin de contenir sa rage.

"Toutes ces histoires d'accueils... c'est des conneries. Ils sont pas tous...."

Non ils ne sont pas comme ces personnes qu'un jour Athéna lui a fait découvrir. Ils restent des humains, de simples mortels dévorés par la jalousie et la soif de puissance, véritable nature de la race humaine.
Mais les deux garçons sont interrompues par Ipiu. Elle a raison. Il faut protéger l'enceinte d'une seconde attaque. Et puis les sirènes se rapprochent fortement. Retournant sur leur pas, Ys regard autour de lui avant de reposer son regard sur son ami.

"Y'a du monde, je n'ai pas besoin de rester là."

Ils sont suffisamment pour s'entraider et pour l'heure, si ce n'est pas l'attentat qui le préoccupe, c'est surtout l'état de santé de Mitsu. Alors il se permet en murmurant:

"Elle a besoin de moi, s'il te plait. Laisses moi retourner la voir."

Récap:
_La colère d'Ys gronde
_Il refuse la coopération avec le monde extérieur
_Il veut voir Mitsu

Lorsque mon ancien nom retentit dans une voix que je ne reconnais pas tout de suite, je lève la tête et fais face à Elfie. Un moment que je ne l'avais pas vu, et sa présence ici me donne comme une impression un peu plus irréelle. D'un coup, je me retrouve ramenée en arrière par mon nom, je me sens comme l'Etoile confiante que j'étais, probablement incapable de s'imaginer gérer une crise de cet ampleur sans trembler.

Elle me ramène cependant à mon rôle de Master lorsqu'elle m'annonce son rôle de Préfet et je hoche la tête. Tout le monde a fait du chemin il semblerait. Je retiens son rôle de Guérisseuse, elle a bien fait de venir. Je lui montre les gravas encore cachés par un nuage de poussière avec l'assurance que j'arrive encore à trouver au milieu du bordel émotionnel environnant.

_ Va voir Chris, il est en train de dégager les gravats et les blessés légers, fais ce que tu peux mais ne force pas au point de te mettre mal, d'accord ?

Je ne passe pas plus de temps avec elle malheureusement, il faut que m'affaire à envoyer une vague de calme, d'après Aaron. Bien. J'inspire. Je l'ai déjà fait en mission, peut-être avec un peu beaucoup de chance, certes, mais ce n'est pas impossible. La présence du mur monté par Ipiu me rassure. Je sens l'agacement et la colère de Ys, je grimace. J'expire. Il faut que je me ferme à tout ça, trouver le calme en moi. Remonter mes barrières de Master. J'inspir-

Un Vide me percute de plein fouet.
Une sensation horrible, une aspiration vers le bas, une percée dans toutes les défenses- la puissance d'un tel sentiment me fait perdre pied et je vacille avant de reprendre un semblant de stabilité, essayant tant bien que mal de respirer. Je fais mon maximum pour me fermer. J'ai envie de tout abandonner. Monter les barrières, des murs indestructibles, ne pas filer cette merde à tout le monde autour de moi- j'ai envie de disparaître, je suis seule, à quoi bo-

Le mélange d'inquiétude et de colère exprimé de Ys qui me sort de ma léthargie. La rationalité de nos réunions me revient en tête et m'aide à garder contact avec la réalité (faire confiance, ne pas se précipiter vers nos proches nous aide à prendre de meilleures décisions en cas de panique, Ys est guérisseur, on a besoin de lui ici...). J'en profite pour relever la tête, interpeller celui qui s'est éloigné.

_ Aaron ! Je- je vais pas y arriver toute seule.

Je fais de gros efforts pour enfermer ce sentiment là, ce Vide qui ne m'appartient pas, à l'intérieur. Mais il est fort, très très fort. Des éclairs courent sur mes bras, le long de mon dos, des larmes sur mes joues, mes yeux s'illuminent.
Je n'arrive plus à trouver le calme.


RECAP :
> Athéna donne des instructions à Elfie
> Se prépare à faire une vague de calme MAIS se fait percuter par le Vide de Pricie
> Douille sa race à contenir ce sentiment, appelle Aaron pour l'aider

Senri avait redoublé d'effort pour se précipiter le plus vite possible vers l'hôpital. Il avait rencontré à nouveau le Master à la table, qui avait eut l'air très préoccupé de l'état de Mitsuki. Puis Aaron, qui avait hurlé à Senri de courir plus vite.

Et quand on dit à Senri de courir plus vite, il court plus vite.

L'adolescent arriva rapidement aux portes de l'hôpital, en nage. Il avait presque couru en ligne droite vers l'hôpital. Usant de son pouvoir de titan pour se débarrasser des obstacle un peu trop encombrant. Comme les clôtures, les panneaux, un mur... Il confia Mitsuki au personnel de l'hôpital, en expliquant qu'elle avait été victime de l'explosion. Et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le boxer était reparti vers les grilles.

C'est à bout de souffle qu'il s'écroula devant Aaron et le Master à la porte qui marchait vers l'institut. Il releva son visage ruisselant de sueur vers Aaron.

— J'ai amené Mitsuki à l'hôpital !!!! Elle va bien !! Qu'est-ce que je dois faire maintenant, sensei ?!

Entre le début et la fin de sa phrase, le garçon s'était relevé en bondissant vers le haut, plus que motivé. Comme s'il n'avait absolument pas traversé Terrae au pas de course. 

** Ys
Ys est en furieux. C'est normal, et j'le comprends. Je suis en colère aussi, mais surtout, je suis inquiet, je suis vidé, je suis mortifié, je suis triste. Terrifié. Arrêter de rêver ? Rêver de quoi ? Je lui lance un regard à la fois attristé et en colère. Evidemment qu'ils sont pas tous comme ça, Ys. Réfléchis putain. Réfléchis. T'es pas mieux que les extrémistes dans le monde entier si tu dis ça.

—J'comprends que t'aies la haine. Mais ce mec représente pas le monde entier…

Moi, j'y crois, à ce monde de paix… Mais est-ce que c'est pas utopique …? Nan… Nan, j'ai envie d'y croire.

—Ca peut fonctionner, Ys… je dis en le suivant jusqu'à l'intérieur des murs, avant que Piu ne le referme.

Je grimace. Regarde autour de nous, les élèves en pleurs, roulés en boule, blessés.

—Pour le moment, tu peux rien faire pour elle. Ils prennent soin d'elle à l'hôpital, ils vont sûrement devoir l'opérer, et tu pourras pas la voir non plus. J'aimerais… juste garder l'oeil sur toi, Ys, j'articule. J'veux pas t'empêcher de la voir. Aide-moi à gérer la crise ici et on y va ensemble, ok ? Je. J'm'inquiète pour elle aussi…

Il sait de quoi je parle. J'le connais. J'refuse de le laisser seul dans un moment pareil, il pourrait péter les plombs et se transformer en dragon. Ravager tout Tokyo. J'peux pas le permettre. J'lui laisse le choix, malgré tout. Mais j'espère qu'il saisira la main que je lui tends. S'il veut se défouler, j'accepte. J'm'en fous. J'suis son pote, j'suis là pour lui.


** Senri
J'inspire. Athéna s'approche à nouveau et m'interpelle. Elle panique. J'fronce les sourcils et voit Senri débarquer. AAAAAARG.

—Ok Senri, tu gères, merci, je lui dis plus doucement. Tu peux essayer d'aider tout le monde à dégager les gravats ? Si tu trouves d'autres blessés, emmène les aussi à l'hôpital, s'te plaît.

Je lui donne une tape bourrue dans le dos (titan oblige, mais il l'est aussi, donc no prob) et je m'approche d'Athéna.


** Athéna
—Ok, Athéna, pour commencer, respire. J'peux te toucher le visage ?

J'attends sa permission. Doucement, j'entoure son visage de mes mains. Délicatement. J'essaie de juste les poser en contact, sans appuyer ; j'veux pas lui faire mal, ni peur. Mais c'est une ancienne titan. Alors. On va dire que ça passera !!

J'inspire.

—Calque-toi sur mon souffle. Sur mes émotions. Seulement les miennes.

Pas de pouvoir pour chasser l'angoisse, mais j'me sens comme dans un autre monde quand je fais ça. Y a du stress chez moi, qu'elle sentira. Mais j'arrive aussi à me contrôler. A contrôler cette boule de pulsion en moi. Mes yeux luisent doucement de marron. Puis de plus en plus fort. Ma voix prend ces tonalités chantantes des Masters. Cette voix que je n'utilise presque jamais.

—Suis moi, je te guide. Je te montre le chemin.

Mon énergie sort de mon corps. Invisible. Impalpable. Mais lourde. Elle est pure, sans attache élémentaire ; simplement vibrante. Je perçois les pulsations de son énergie de sensitive. C'est difficile, avec toutes les fluctuations liées aux conséquences de l'Eclipse ; elle vibre, s'échappe et ne parvient pas à se centrer. Se concentrer. Je respire. Connecte toi. Suis-moi. Suis mon énergie.

Je reproduis le chemin que mon énergie empruntait lorsque je souhaitais calmer les autres. Je chuchote, tout en guidant sa propre énergie ; je n'utilise pas son énergie, je ne fais que lui montrer… lui donner des conseils ; un Master, sensitif particulièrement, doit pouvoir le sentir. Je sens à peine toute l'énergie que je déverse. Après tout ça, je vais m'effondrer. C'est sûr. Pour le moment, je me sens juste bien. Hors de mon corps.

—On se stabilise soi. On forme un filet. Et on se connecte, enfin, à tous les autres. Dans un seul sens. Tu ne prends pas l'information. Tu l'envoies. C'est toi qui envoie l'information. Stabilise-toi…

Son énergie s'étend. Je la guide. Je ne l'aide pas. Je lui montre où, comment. Elle fait le reste. A un moment donné, ça va plus vite. Ca aide. C'est comme si, juste en pensant, j'arrivais à lui montrer ce qu'elle devait faire. Comme une impulsion.

—Maintenant, envoie-la.

Envoie ta vague.



Récap rigolo :
+ Aaron essaie de calmer Ys
+ Il lui demande de l'attendre et aider un peu ici pour ensuite aller à l'hôpital avec lui un peu plus tard
+ Donne des consignes à Senri
+ Aide Athéna à envoyer sa vague de calme : il utilise grosso modo de l'énergie pure (le truc qui permet aux Masters de sentir les aura, les énergies, et de bloquer / donner / stabiliser les pouvoirs de quelqu'un durant un passage de rang, par ex. comme avec Akihiko) pour simplement baliser le chemin que l'énergie sensitive d'Athéna peut emprunter. Il agit pas du tout sur son pouvoir de sensitive, il l'aide juste à se cadrer. (C'est une map d'énergie ) C'est hyper difficile et il va s'effondrer à moitié par-terre à la fin, bisous

"Oh yeah! P*tain c'est bon ça!" Voilà ce qui sortit de ma bouche au moment où je terrassais enfin le boss final de mon jeu, celui qui m'avait fait recommencer une bonne dizaine de fois (et lutter contre l'envie de balancer ma console à travers l'appart!). Mes paroles allaient être dénaturées deux secondes plus tard, lorsqu'une explosion retentit. Poussant un cri de stupeur, je saute aussitôt sur mes pieds et me précipite à la fenêtre pour contempler un long panache de fumée noire, des lueurs orangées dans le lointain... Le feu, il y avait le feu! Il y avait eu une explosion à Terrae! Sans réfléchir, je me précipite hors de l'immeuble et cours en direction des grilles où pas mal de monde est déjà rassemblé. Il y a des dégâts, beaucoup de dégâts... Certains commencent déjà à les réparer. Mais surtout... il y a des blessés. Certains sont juste choqués, certains sont clairement amochés. Je reconnais quelques visages mais impossible de faire vraiment le tri dans le tumulte, encore plus alors que mes pensées elles-mêmes s'agitent dans tous les sens. L'annonce qui retentit ne m'aide pas vraiment à ne plus m'inquiéter. je fais quoi ? J'aide à réparer ? Inutile avec mes pouvoirs. Je porte secours aux blessés. Il y a déjà plein de monde mais ils ont l'air d'en avoir besoin quand même... allez réfléchis! Réfléchis!

Je me frappe le visage avec la paume de mes deux mains, histoire de me réveiller et de revenir une bonne fois pour toute à la raison. C'est pas le moment de tergiverser, c'est le moment d'être efficace p*tain! T'es master, alors assure! En plus, t'as du boulot pour te faire pardonner après les récents événements donc, on se bouge! Une sensation familière trouble mon corps et mon esprit au même moment : un sentiment de désespoir, de profonde tristesse, un Vide qui se creuse... Il y a une personne qui a éveillé ses pouvoirs. Là. Maintenant. Juste après l'explosion. On peut dire que t'as choisi le bon moment monsieur ou madame X. Je fronce les sourcils. Coïncidence ? La personne a-t-elle tout vu ? Connait-elle celui ou celle qui a fait ça ? Pas le temps de se poser des questions. Si ça se trouve, la personne est blessée ou en danger. J'inspire un grand coup et, me fiant à son Vide, laisse mon énergie couler en moi pour repérer la sienne. Fichue éclipse... si seulement j'étais encore voyant... Bon sang!

Je commence à courir vers le trou causé par l'explosion. J'aperçois non loin Aaron et Ys à qui j'adresse un signe, tout en les rejoignant, ce qui me permet d'entendre une bribe de ce qu'Aaron dit au rouquin. "Tu peux rien faire pour elle..." elle ? Mitsu-chan ? A voir la tronche de Ys, c'est plus que probable. Je serre les poings, je me suis arrêté.

-Il a raison... ressaisis-toi Salamèche! Aide ceux qui peuvent être aider, tu t’inquiéteras plus tard pour le reste!

Ça me tue de dire ça, mais je sais que c'est la chose la plus rationnelle à faire. Je fais quand même un bras d'honneur mental à la raison.

-Je vais chercher le ou la nouvelle qui ressent le Vide. Je vous fais confiance les gars... Assurez!

D'abord on récupère le nouveau, ensuite on s’inquiétera. Aaron a raison de toute façon, on peut rien faire actuellement. Sur ces dernière paroles, je m'élance à travers le reste de grille et plonge dans la rue en désordre.


Des gens qui crient et qui courent partout. une fois mes yeux accoutumés à la fumée, c'est la première chose que je vois. Vous allez me prendre pour un fou, mais ça a un côté rassurant. je préfère savoir d'où proviennent les cris plutôt que de les entendre seuls. Je vois que certains ont "juste" peur, que d'autres sont choqués, d'autres blessés mais sans gravité et d'autres... je détourne mon regard d'eux. Je me force à me dire que, sans mes pouvoirs d'origine, je peux être tout aussi dangereux et que ce n'est pas une bonne idée de m'interposer. De plus, j'ai une mission. Quelqu'un a besoin d'aide quelque part dans cette rue. L'éclipse rend mon radar brouillon mais la personne est définitivement là. Je commence à courir dans tous les sens, assistant à des scènes que je cache au plus profond de ma mémoire, me focalisant uniquement sur ma tâche. Trouver le Vidé. Je tousse par moment en inhalant trop de fumée, mes mouvements sont ralentis par la foule qui, sujette à la panique, court dans tous les sens. Je me stoppe un instant. Non. Pas dans tous les sens. Ils s'agglutinent quelque part. Les sirènes viennent aussi de quelque part. Ni une ni deux, je me précipite vers l’attroupement, trace mon chemin en jouant des coudes parmi les badauds qui restent toutefois à bonne distance du carnage. Le cadavre d'une voiture saute dans mon viseur. J'ai trouvé la voiture piégée... Cool... Mais c'est pas ça que je veux. Les gens servent décidément à rien. Une énergie attire pourtant mon attention. Elle n'est pas loin. Toute proche même. Je ressens le Vide de façon plus prégnante. J'inspire et contient les émotions qui me traverse. Ce n'est pas la première fois, j'ai l'habitude... Mais je n'aime toujours pas ça. Je ressors tant bien que mal de la troupe et la contourne par la droite pour m'approcher de la voiture.
Bingo.
Une petite fille... Petite ? Je ne sais pas, mais elle a l'air à peine plus âgée que moi lorsque je suis arrivé à Terrae. Plus vieille si peut-être. Mais pas adulte. Même pas encore vraiment ado. De longs cheveux noirs. La peau brune. Je fis quelque spas dans sa direction, discrètement. Mes impressions se confirmèrent, plus aucun doute. C'était elle. Mes premiers doutes semblaient également fondés : elle se tenait près de la voiture qui a explosée. Elle la fixait. Sans ciller. Elle était tétanisée, en larmes. Je ressentais sa tristesse, plus que cela même. Comment faire ... ? Comment gérer ça ?

J'avance à nouveau, doucement, et vient m'accroupir à côté d'elle.

-Tu n'es pas blessée ?

Le plus important d'abord. La suite après.

-Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas te faire de mal. Tu vois le grand institut de l'autre côté de la rue ? On m'a envoyé pour être sûr que tout aille bien, dis-je en lui offrant un grand sourire spécial Akihiko.