## Dim 22 Mar 2020 - 23:03 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | J'essuyai une larme qui avait machinalement coulé sur ma joue, sans qu'une fois encore je n'arrive vraiment à en déterminer la raison. Je m'enfouis un peu plus dans les bras d'Ys, profitant de sa chaleur et de ses bras réconfortants, même si je savais bien que ça ne changerait malheureusement rien à l'état dans lequel je me trouvais depuis déjà deux semaines. Je fermai les yeux un instant, espérant retrouver le sommeil, quand mon téléphone vibra sur la table de chevet. Je me dégageai un peu d'Ys et me penchai pour attraper l'appareil. Je découvrais un message de Tiago, ce qui piqua ma curiosité alors que je cliquai pour ouvrir le message. Il était encore vachement tôt, non...? L'application de mon téléphone traduisit instantanément son message et je me mordis la lèvre inférieure. Mon coeur se serra alors que je commençais déjà à le relire en boucle, comme si j'allais pouvoir y trouver un indice pour comprendre ce qui n'allait pas. Ys se pencha sur moi, se demandant probablement ce qui n'allait pas. Je lui offris un mince sourire pour le rassurer. Il n'avait pas dû dormir beaucoup, lui aussi... -Je vais à l'Institut. Tiago a... J'ai pas l'impression que ça aille. Et comment pourrais-je le laisser seul, alors qu'il a été là pour moi ce jour-là... Mais à quel jour penses-tu, Mitsu ? Ce jour où tu as fait une crise de manque à cause des cristaux de Sensitif, ou cet autre-jour où Tiago a été présent lors de ton opération qui a coûté la vie d'une créature qui avait commencé à grandir à l'intérieur de toi...? J'embrassai Ys avant de me redresser dans le lit, puis de partir m'habiller un peu rapidement, sans vraiment réfléchir à ce que j'enfilais, me contentant de prendre ce qui me passait sous la main. -Je t'envoie un message dans la matinée, promis. Je t'aime. Et je sortis dans la rue, oubliant de prendre une veste, croisant mes bras sur ma poitrine pour essayer de me réchauffer dans mon pauvre sweat à capuche noir. Frissonnant, je me frottai les bras de mes mains, trottinant pour couvrir la distance qui m'éloignait de l'Institut un peu plus rapidement. Une fois sur place, j'atteignis la chambre de Tiago assez vite. Je levai la main pour donner quelques coups contre la porte avant de m'arrêter en chemin, posant mon front contre le bois froid de la porte. Tiago qui avait été là lors de mon opération... Je fermai un instant les yeux, inspirant lentement. Il avait été là. Je savais qu'il savait et pourtant... Et pourtant, nous n'en avions pas parlé. Et qu'est-ce qu'il me faisait du bien, ce silence. Ce sentiment que tout était encore comme avant. Cette impression que rien n'avait changé... Mais était-ce vraiment le cas ? Est-ce que rien n'avait changé ? Pourquoi est-ce que j'avais l'impression que moi, j'avais changé ? Je rouvris les yeux, m'éloignai vivement de la porte pour frapper quelques coups contre la surface lisse. -Tiago, tu es là ? C'est moi. C'est Mitsu... Et là, mon ventre se tordit. Et si j'arrivais trop tard ? -Je peux entrer ? |
## Lun 23 Mar 2020 - 20:28 | ||
Tiago Marquez Messages : 2033 Date d'inscription : 05/02/2019 | Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi, recroquevillé sur moi-même dans la salle de bain, avant de me décider à retourner m'enrouler dans les couettes sur le lit. Je repasse sans cesse tout ce qui vient de se passer dans mon esprit. Toutes ces images. Tous ces sentiments que je ne comprends pas. Ce sceau qui, après avoir résisté pendant un an à tous mes élans de colère parfois violents, cède pour... Pour je ne sais même pas quoi. L'alcool dont j'ai abusé circule toujours largement dans mon sang quand j'attrape mon téléphone de ma main droite (l'autre étant toujours dans un sale état après avoir eu l'idée fabuleuse de briser un miroir d'un simple coup de poing). Je ne regarde même pas l'heure qu'il est. Pourtant, le soleil ne parait encore vouloir se lever quand je commence à pianoter quelques mots sur l'écran. Je n'ai aucun doute sur l'identité de la personne à qui je veux l'envoyer. C'est vrai que j'aurais pu faire appelle à Akkiko. Mais je ne suis pas d'humeur à supporter sa tendance à me faire la morale. Je me sens beaucoup trop mal pour ça. J'ai besoin de plus de... Douceur ? Ouais, il y a évidemment Elisha pour ça, mais il n'est pas question qu'elle me voit dans cet état. Non, la seule que j'ai vraiment envie de voir maintenant, c'est Mitsuki. Comme une évidence, c'est sur nom que j'appuie pour envoyer ce message. Le sms qui part sonne comme le moment de me reprendre un minimum. Je sais bien qu'elle ne peut plus se téléporter et que même si elle voyait immédiatement mon message, il lui faudrait plusieurs minutes pour venir jusqu'ici. Autant en profiter pour tenter de redonner un minimum d'éclat à cette pièce. Ou au moins de ne pas donner l'impression qu'un meurtre vient d'y avoir lieu... J'ouvre la fenêtre pour aérer un minimum (et tenter de remettre un peu d'ordre dans mes pensées). J'allume une clope et commence à envisager de faire quelque chose pour ma main, désormais couverte de sang séché, qui lui donne un aspect assez repoussant. J'ai évidemment tout ce qu'il faut pour faire face à ce genre de blessures et il ne me faut pas plus de deux minutes pour avoir mis au point un bandage de fortune relativement efficace. Je pousse le bordel dans un coin et je termine d'essuyer les nombreuses gouttes de sang au sol qui marquent le chemin que j'ai emprunté, quand j'entends la voix de Mitsu de l'autre côté de la porte. Ouah, elle a fait vite. Et sur le coup, je sens une pointe de remord. Je sais bien qu'elle doit avoir tout un tas de problèmes beaucoup plus importants à gérer en ce moment et pourtant, elle est venue sans hésiter. Je balance le torchon teinté de rouge dans la coin cuisine pour aller lui ouvrir, un manque d'énergie flagrant auquel se mêle une légère panique. En fait... Je ne sais même pas quoi lui dire... - "Salut Mitsu. Merci d'être venue. Hum, vas-y, entre." La voix bien plus enrouée qu'à mon habitude, je porte toujours mes fringues de la veille, loin d'être aussi clean que ce que j'ai l'habitude de montrer. Je tente de ne pas avoir l'air d'être déjà au trente-sixième sous-sol mais le moral n'y est clairement pas. J'ai du mal à faire semblant. Puis de toute façon, après avoir passé des heures à lutter contre cette foutue crise de panique, à sentir les larmes couler sans fin, ma gueule ne doit pouvoir tromper personne. Pourtant, je lâche le morceau sans attendre, comme pour me débarrasser de ce poids. - "Je... Sais pas trop c'qui s'est passé mais, je crois bien que mon sceau s'est brisé et... J'sais pas vraiment quoi faire." Ces derniers mots sortent difficilement. Ce n'est pas dans mes habitudes de reconnaitre une telle incompétence. Mais j'essaie encore de ne pas perdre la face immédiatement. Pourtant, j'ai bien l'impression d'être totalement en miettes. Encore plus en la voyant là, devant moi, comme pour me prouver que ouais, il y a bien des gens sur qui je peux compter ici. Je tente un sourire, beaucoup trop triste pour paraitre honnête. I can't run with this weight on my back I can't see 'cause I'm focused on the past I can't breathe, I need to break free From the anger that is constantly inside me |
## Mar 24 Mar 2020 - 23:18 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Tout allait bien. Ce n'était pas trop tard. Tu étais arrivé quand il fallait Mitsu, c'est bien. Tout allait bien se passer maintenant. Tiago m'ouvrit et je lui offris un sourire doux -calme serait encore plus adéquat. Je ne dis pas un mot, parce que les mots sortaient un peu difficilement en ce moment, et que je ne savais pas vraiment quoi ajouter d'autre à "Vas-y, entre". J'entrai donc dans la pièce qui sentait encore un peu la fumée de cigarette, et repérai assez rapidement les différents indices qui auraient pu me faire comprendre que c'était le moment de m'inquiéter. Le torchon couvert de sang, la pile de bazar dans le coin, la cigarette à peine éteinte sur le rebord de la fenêtre, la tenue de Tiago, ses yeux rouges... Pourtant, rien. Mon cerveau ne fit pas véritablement les liens, ou peut-être les a-t-il fait mais mon inconscient a décidé de ne pas réagir ; tout est possible après tout. C'est la voix de Tiago qui me ramena à moi. Je quittai des yeux la fenêtre ouverte pour poser mes prunelles sur mon ami. Un léger silence s'installa, parce que je ne réagissais pas (pourquoi est-ce que je bloque autant ?), et il me fallut quelques secondes supplémentaires pour que je me décide enfin à agir, et à répondre. -Si ton sceau s'est brisé, Hideko doit l'avoir senti, et tu seras convoqué pour que nous te re-fixions un nouveau sceau, cette fois-ci bloqué au rang d'Etoile, le temps que tu apprennes à maîtriser ta nouvelle puissance. Comme si c'était la réponse qu'il attendait... Mitsuki, tu ne pouvais pas faire un effort, s'il te plaît ? J'allai m'asseoir au bord du lit, et relevai le regard vers Tiago avec une expression calme sur le visage. Je me penchai vers l'avant pour machinalement prendre sa main entre les miennes et glisser doucement un doigt sur le bandage qui se trouvait là. -Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Oui, c'est bien, enfin. C'était ça, qu'on voulait savoir. C'était ça, qui importait. Qu'est-ce qu'on s'en foutait qu'il ait pété son sceau, bon dieu ! Tout le monde s'en cognait de ça ! Non, ce qui importait vraiment, c'était lui. C'était son état. Parce que tu avais tout vu Mitsu, même si tu avais passé les informations comme on zappe la chaîne du Sénat à la télévision. Sauf que c'était là. Le torchon couvert de sang, la pile de bazar dans le coin, la cigarette à peine éteinte sur le rebord de la fenêtre, la tenue de Tiago, ses yeux rouges... C'était là. Et t'avais beau être complètement vide, tu ne pouvais pas laisser passer ça. Il n'y avait pas besoin d'être Sensitif pour savoir que ça n'allait pas. |
## Jeu 26 Mar 2020 - 15:23 | ||
Tiago Marquez Messages : 2033 Date d'inscription : 05/02/2019 | L'ambiance est super chelou. En même temps, à quoi je m'attendais ? J'ai le moral à zéro et je suis sûrement assez bien placé pour savoir que Mitsu ne doit pas être en super joie non plus. Même si je n'ai jamais pris la peine de m'assurer de ce qu'elle ressent réellement vis à vis de cet... Évènement. Mais je ne suis clairement pas le plus qualifié pour ce qui est de ces discussions sérieuse. "Tu vas bien ?" "Oui." "Super." Voilà exactement à quoi ça risquerait de ressembler. Alors, je n'ajoute pas grand chose non plus. Malaise... Mais je ne suis même pas en état de m'en soucier. Je me contente juste de hocher la tête à son explication. Ouais, bien sûr que je sais techniquement ce que ça implique. Bon, je n'ai sûrement pas présenté ça de la meilleure façon qui soit non plus. Mais est-ce qu'il aurait vraiment été plus judicieux de dire que "je me sens tellement mal que j'en ai même perdu l'envie de taper dans quoi que ce soit !" Pas sûr. Alors, je suis un peu rassuré quand Mitsuki trouve quoi dire en prenant ma main bandée. - "J'ai hum... Pas tout à fait réussi à garder mon sang froid... Et cette fois ma main ne s'en est pas sortie totalement indemne." Je tente un sourire de dédramatisation. Parce que c'est loin d'être la première fois que ce genre d'incident se produit. Ce n'est pas comme si j'étais connu pour être le mec le plus calme qui soit. Et cogner pour aller mieux, c'est à peu près ma solution préférée. Même si face à du verre, faudrait que j'apprenne à me contrôler un peu plus ! C'est plus douloureux que contre un mur. - "J'pensais pas que t'arriverais aussi vite alors, désolé pour l'état..." J'ai pas eu le temps de remettre d'ordre. D'ordre dans la pièce, mais surtout pas eu le temps de remettre d'ordre dans mes idées. Ce dont j'arrive enfin à me rendre compte. - "En fait... Je crois que... J'avais besoin de voir quelqu'un. De ne pas être seul. J'espère que ça t'dérange pas trop." Depuis quand j'essaie de justifier quoi que ce soit après coup ? Genre, même si la faisait chier, bah, trop tard vu qu'elle est déjà là hein... Mais je n'ai pas encore totalement réussi à sortir de cet état de déprime dans lequel les heures précédentes m'ont plongé. Même si j'arrive maintenant à réfléchir à peu près correctement, je sens bien que je suis loin de réussir à retrouver mon état habituel. - "Tu veux boire un truc ? Il me reste du café. Ou, autre. Il est p't'être un peu tôt pour le p'tit dej mais, si jamais t'as faim, je dois aussi avoir quelques trucs." Ouais, parce que quand on demande à quelqu'un de venir (parce que là on n'est même plus au stade de l'invitation), l'accueillir correctement c'est quand même la base ! Et pour l'instant, je suis assez moyen comme hôte ! I can't run with this weight on my back I can't see 'cause I'm focused on the past I can't breathe, I need to break free From the anger that is constantly inside me |
## Jeu 26 Mar 2020 - 17:43 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Oui. Ca j'aurais pu m'en douter, qu'il n'avait pas réussi à garder son sang froid, puisque j'en ai la preuve sous les yeux. Et il sait très bien que ce n'est pas forcément la réponse que j'attends. Mais est-ce que j'attends réellement autre chose ? Une autre réponse ? Est-ce que je veux vraiment le forcer à parler ? Depuis quand on parle de choses sérieuses, Tiago et moi ? Jusque là, ça n'a toujours été que rigolade, ou moi qui pleure, pathétique, dans ses bras, parce que je n'arrive pas à lutter contre l'envie de prendre un cristal. Jusqu'à preuve du contraire, rien n'a jamais montré que j'étais véritablement une oreille attentive aux maux des autres. Je relâchai sa main et relevai le regard vers lui avec un petit sourire un peu triste. Pourquoi tu ne vas pas bien, Tiago ? Tu crois que tu m'en parleras ? Tu as déjà été là pour moi, je te dois bien ça, non ? Je secouai la tête alors qu'il s'excusait pour l'état dans lequel se trouvait sa chambre. Je n'étais personne pour juger ce genre de chose ; s'il voyait l'état de mon atelier ! Ou même de la maison en règle générale... La vaisselle commence un peu à s'entasser, et aucun de nous deux ne trouve vraiment le courage de faire quoi que ce soit pour remédier à ça. -T'as pas à t'excuser, je m'en fiche. Je lui adressai un petit sourire. Il avait besoin de voir quelqu'un... Moi ? C'est vrai que moi, petit nombril du monde qui n'arrivait pas à faire face à sa situation en ce moment, j'avais quand même le luxe de ne pas être seule. D'avoir Ys, malgré tout, à mes côtés, une présence, un peu de vie. Lui était seul. Terriblement seul... Vraiment ? Est-ce qu'il était si seul ? Non, Tiago avait des amis. Mes pensées se brouillent. Pourquoi est-ce que je suis toujours aussi déconnectée ? -Non, ne t'en fais pas. Je suis contente que tu aies pensé à moi. Même si je ne sais pas vraiment ce que je vais pouvoir t'apporter. Putain mais Mitsu tu mérites juste une bonne claque dans ta gueule, arrête bordel ! -Non, merci, je n'ai besoin de rien. Bah ouais, t'es en pleine grève de la faim et tu peines à avaler le moindre truc, alors bon, on va pas s'mentir, café ou pas, tu t'en fiches un peu ma pauvre. Qu'est-ce que t'es chiante. -Tu veux en parler ? |
## Ven 27 Mar 2020 - 21:37 | ||
Tiago Marquez Messages : 2033 Date d'inscription : 05/02/2019 | C'est vrai. C'est à elle que j'ai pensé. Directement. Sans même vraiment réfléchir. C'était genre, une évidence. Pourquoi ? J'en ai pas la moindre idée. Et c'est vrai qu'en y repensant... Elle a sûrement bien d'autres choses à penser que mes petits problèmes persos. En plus, elle ne veut rien. Rien, elle est juste venue parce que je lui ai demandé. Je ne sais pas si ça me rend heureux ou si ça me fait mal. Un peu des deux sûrement. Alors quand elle me demande si je veux en parler... Évidemment que je sais à quoi elle pense. Et en même temps, c'est un peu pour ça que je lui ai envoyé ce message non ? Pas pour qu'on reste là, tous les deux, à pas trop savoir quoi faire. Non mais parce que ça, je le fais très bien tout seul. Donc faudrait peut-être que je me bouge ! - "Heu, bah... C'est que j'suis pas très doué pour ça hein mais... J'crois qu'en fait, je ne m'attendais pas à c'que ça se passe comme ça..." Toujours aussi hésitant, je ne sais absolument pas par quel bout commencer. Alors, comme si ça pouvait m'aider à y voir plus clair, je commence à me faire couler un café. Peut-être que ça activera un peu plus mes neurones. Et la clope ? Pour me calmer les nerfs. Une bouffée de nicotine et je retente. - "En fait, la plupart des gens racontent que leur sceau s'est brisé parce qu'ils se sont battus, qu'ils se sont engueulés avec quelqu'un ou, qu'ils ont perdu un truc important. Enfin quelque chose de chaud quoi. Et... Moi j'étais juste là, genre, à... Penser à tout et à rien parce que j'avais pas la motiv de faire quoi que ce soit... Y a tout qui s'est embrouillé dans ma tête et..." J'ai disjoncté tout seul, sans l'aide de personne. Mais ces derniers mots restent bloqués dans le fond de ma gorge. Mon café a terminé de couler. J'attrape ma tasse et me dirige vers la fenêtre pour éviter d'enfumer Mitsu. - "Enfin voilà, j'aurais même pas d'histoire cool à raconter. Genre, trop la loose quoi !" Je réussi à retrouver un ton légèrement plus enjoué pour donner cette conclusion. Enfin, légèrement moins dépressif serait sûrement plus adéquat. - "Et le principal avantage, c'est que personne ne m'aura vu pleurer ! C'est vraiment ouf ce truc, genre, incontrôlable !" Je souris mais je sens bien que ma gorge a du mal à se dénouer. Mais on avance ! I can't run with this weight on my back I can't see 'cause I'm focused on the past I can't breathe, I need to break free From the anger that is constantly inside me |
## Sam 28 Mar 2020 - 13:24 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Je le suivais du regard alors qu'il s'allumait une cigarette, se faisait couler un café, allait à la fenêtre, crachai la fumée, buvait une gorgée, reportait son regard sur moi, tout ceci en continuant de parler, en continuant d'essayer de me répondre sans pour autant véritablement rentrer dans le vif du sujet. Je le suivais du regard, et je ne sourcillais pas, le fixant comme si j'essayais de me connecter à lui (n'importe quoi), comme si je m'accrochais à ses mots pour les comprendre, tendres paroles qui ne faisaient qu'entrer dans mes oreilles sans parvenir à faire sens. Pourquoi je n'y arrivais pas ? Pourquoi je n'arrivais pas à l'écouter, à entendre ses mots ? Pourquoi est-ce que j'étais aussi vide ?! Ca en devenait insupportable. Et alors que j'étais vide, alors que ses mots entraient et ressortaient, je le fixais, encore, toujours, dans cette position terriblement inconfortable pour la personne qui est observée. Pourquoi est-ce que je lui infligeais ça ? Je finis par baisser les yeux, m'y résolvant après avoir finalement croisé son regard. Je n'étais pas la bonne personne à appeler. Je n'étais jamais la bonne personne à appeler. Tiago, je n'ai jamais réussi à aider personne. Tu as fait le mauvais choix, et j'en suis tellement désolée. Je me pinçai les lèvres, alors qu'enfin, enfin, à force de tourner dans ma tête, les mots commençaient à prendre sens. -Le sceau peut être brisé de tant de manière différente... Quelques souvenirs remontèrent, maladroits, flous, et je réalisais alors que je ne me souvenais pas moi-même de la fois où mon sceau s'était brisé. Pourquoi est-ce qu'il me manquait toujours autant de souvenirs ? Je finis par sourire doucement, désabusée. Je relevai enfin le regard vers Tiago. -C'est vrai que les gens le brisent souvent au cours d'un combat, quand leurs pouvoirs ont déjà été beaucoup utilisés avant... Je marquai une pause avant d'ajouter, une note d'humour étrange dans la voix : -Mais en même temps, Tiago, on parle de toi. Evidemment que tu n'allais pas faire comme tout le monde ! Quitte ou double. T'avais que des choses comme ça à dire, Mitsuki ? -Je veux bien un café, finalement. |
## Lun 30 Mar 2020 - 19:14 | ||
Tiago Marquez Messages : 2033 Date d'inscription : 05/02/2019 | Ce combo café clope réussi à me redonner le petit coup de boost dont j'avais besoin. Pas de quoi retrouver mon état normal hein, juste de quoi me rendre réellement compte de la situation dans laquelle on se trouve actuellement. Et de la nécessite que je me bouge pour qu'on ne s'y embourbe pas. Même si Mitsu semble faire un effort pour me remonter le moral, ce n'est toujours pas ça. Pourtant, elle réussi quand même à m'arracher un sourire. - "Ahah ouais mais... J'espérais peut-être quelque chose de plus épique." Bien sûr que ce n'est pas ça le fond du problème. Oui c'est relou de me dire que mon sceau s'est pété alors que je partais dans mes propres délires. Tout seul. Heureusement, j'ai droit à une nouvelle pause "préparation du café". - "Tu dormais pas hein ? Pour arriver si vite ?" Je manque toujours autant de tact mais je ne trouve pas comment aborder la chose différemment. Pourtant, revenir m'assoir près d'elle (après avoir écrasé mon mégot dans le cendrier) en lui apportant un café (avec le pot de sucre) ça devrait être une bonne approche. - "Est-ce que, si j'arrive à te parler un peu plus de ce qui tourne en boucle dans ma tête, tu réussirais à me parler de ce qui t'as sapé toute ta joie ?" Les discussions sérieuses, du moins en ce qui me concerne, ça n'a jamais été mon point fort. - "J'veux dire, je sais bien c'qui s'est passé et j'ai pas trop osé t'en parler après parce que... Je n'suis pas très doué pour ça et je m'suis dit que t'avais forcément des amis bien plus aptes que moi mais là... J'crois qu'on pourrait se lancer dans un concours de celui qu'a la plus sale gueule. " Qu'est-ce que j'imaginais en même temps ? Je sais très bien qu'elle est suffisamment forte pour se remettre des blessures physiques, mais ce jour là, le principal choc devait bien plus être d'ordre psychologique. Bien sûr qu'elle n'allait pas s'en relever aussi simplement. A quoi est-ce que je m'attendais ? A ce qu'elle débarque avec son énergie habituelle pour me changer facilement les idées ? I can't run with this weight on my back I can't see 'cause I'm focused on the past I can't breathe, I need to break free From the anger that is constantly inside me |
## Lun 30 Mar 2020 - 19:35 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Un mince sourire étira les lèvres de Tiago et je me dis que je n'avais peut-être pas tout raté non plus. A sa question, je secouai négativement la tête, me contentant d'ajouter un simple "Non, t'inquiète pas, je n'ai jamais été une lève-tard de toute façon !". Il termina de me préparer mon café, et vint s'installer à côté de moi, me tendant le pot de sucre. Je pris ma tasse entre mes mains, et commençai à m'approcher du pot de sucre, quand sa question me fit perdre mes moyens. Je me figeais dans mon mouvement, sentant la main qui tenait ma tasse commencer à trembler. C'était pas dur à sentir, de toute façon, avec la cuillère qui se faisait le malin plaisir de venir cogner nerveusement l'arrondi de la tasse. Je n'osais pas relever le regard vers Tiago, trop déstabiliser par les mots qui n'arrêtaient plus de sortir de sa bouche. Il changeait le ton de la conversation. Ce n'était plus de lui que l'on s'inquiétait, mais de moi. Alors que non. Non. C'était lui qui m'avait envoyé un message. C'était lui qui avait besoin de moi. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il faisait cela ? Ca m'allait bien, moi, qu'on n'en parle pas. Ca m'allait très bien même. Alors pourquoi ? Qu'est-ce qu'il était en train de faire ? Mon estomac se noua, et je dus me faire violence pour réussir à reprendre mon mouvement, et attraper un carré de sucre que je fis tomber dans ma tasse. C'était déjà la deuxième fois. C'était la deuxième fois que je me retrouvais dans une situation délicate en sa compagnie. Pourtant, la première fois, nous n'en avions jamais reparlé. Il m'avait vu en pleine crise, il m'avait vu perdre mes moyens, mais nous n'en avions jamais reparlé, bien que l'envie de venir me confier à lui me soit passée par la tête après qu'Ys m'ait menacé pour que je cesse de consommer des cristaux. Pourtant ce n'était pas arrivé. Et lui comme moi avions bien compris qu'il était préférable de faire comme si rien de tout ça n'était jamais arrivé. Alors là, pourquoi est-ce qu'on ne pouvait pas faire pareil ? Pourquoi ne pouvait-on pas oublier, encore ? Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas retrouver mon sourire, pour lui montrer que tout allait bien ? Est-ce que j'aurais dû venir ? C'était peut-être ça, mon erreur. Que Tiago soit présent à chaque fois qu'il m'arrivait quelque chose de difficile, ce n'était pas si grave, finalement. Non, ce qui l'était, c'était de me montrer comme ça face à lui. Peut-être que j'aurais dû lui mentir. Lui dire que j'étais en mission. Je n'aurais pas dû venir. Il avait besoin d'évacuer, de parler de lui, il avait vécu quelque chose de particulièrement difficile, et moi j'étais là, à parler de... moi ? Non, je ne parlais pas de moi. C'était faux. C'était lui qui m'invitait à le faire. Parce que justement, je ne parlais pas de moi, mais je ne pouvais pas m'empêcher de montrer que ça n'allait pas. Triste comédie. Je relevai enfin mon visage, quittai des yeux ma tasse pour ancrer mon regard dans le sien. Un sourire assez étrange, rempli de calme et de douceur, animé d'une pointe de bonne humeur, me brisa le coeur, alors que je reprenais la parole : -Oh, mais ne t'inquiète pas pour moi, tout va bien ! Ca va, ne t'inquiète pas. Il n'y a pas grand chose à raconter. Parle-moi de toi plutôt. Ca n'a pas dû être facile, cette étoilisation. Tu ne te sens pas épuisé, d'ailleurs ? Tu dois être complètement vidé de ton énergie... |
## Jeu 2 Avr 2020 - 13:32 | ||
Tiago Marquez Messages : 2033 Date d'inscription : 05/02/2019 | Je n'ai jamais réussi à faire preuve de beaucoup de tact. C'est d'ailleurs pour ça que généralement j'évite tout sujet sensible. Quand j'suis pas sur les nerfs. Et vu la réaction de Mitsu, on dirait bien que cette fois ne fait pas exception. Pourtant cette fois, je ne regrette pas. Ça m'embête de voir à quel point elle est mal à l'aise maintenant, mais je ne pouvais pas seulement faire comme si je ne me rendais compte de rien. Je termine mon café sans rien ajouter, le silence est probablement nécessaire à cet instant. Je dépose ma tasse directement par terre pour me tourner de nouveau vers Mitsu, qui fini par relever la tête, affichant un visage légèrement différent. Évidemment, ce n'est pas difficile de comprendre que ce n'est qu'un sourire de circonstance, pour que je lui foute la paix. Tout comme les paroles qui suivent. - "Si t'en n'as pas envie, tu peux juste me dire non. J'cromprendrais, pas besoin de faire semblant. Ça m'empêchera pas de m'inquiéter, mais je peux faire avec." Même si c'est de ma faute, peut-être. Je prends finalement une grande inspiration avant de me laisser retomber dos contre le matelas, les mains derrières la tête. La seule personne à qui je parlais de mes tracas quotidiens ou de mes problèmes de conscience, c'était ma sœur. Et je mentirais si je disais que ça ne me faisait pas du bien de pouvoir lâcher une partie de ce que je pouvais avoir dans la tête ou sur le cœur. Alors, il me suffit peut-être de réussir à retrouver cet état d'esprit. - "J'ai passé quelques... Heures, sûrement, à me reposer alors, j'crois que je commence à récupérer. Nan, physiquement ça va. J'veux dire, j'ai connu bien pire." Une main légèrement tailladée et des jambes cotonneuses, c'est plutôt soft. La vraie douleur, elle est davantage interne. - "Ça fait hyper longtemps que t'es à Terrae. Et t'étais jeune en plus. Mais ça t'arrive encore, des fois, de penser à ta vie d'avant ? Genre, qu'il y a peut-être des choses à faire en dehors de Terrae ? Que... Cet endroit est parfait pour faire une pause mais que ça ne peut pas être éternel ?" Je me doute un peu que si elle est ici depuis autant d'années c'est qu'elle doit être très bien à Terrae. Mais c'est bien plus simple pour moi d'aborder des sujets délicats en posant des questions. Tout en gardant les yeux rivés vers le plafond. I can't run with this weight on my back I can't see 'cause I'm focused on the past I can't breathe, I need to break free From the anger that is constantly inside me |
## Sam 4 Avr 2020 - 13:43 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Je baissai à nouveau les yeux vers ma tasse, vexée par son ton un peu trop direct. "Si tu veux pas en parler, tu peux juste me dire non." Je ne suis pas stupide, je sais que je dois en parler, je sais que je dois le faire, parce que tout garder pour moi ne fait qu'accentuer ce sentiment de mal-être qui grandit sans que je n'en comprenne véritablement la raison. Et pourtant, non, bien qu'Ys me l'ait fait comprendre, bien qu'Aoi me l'ait répété, je n'y arrive pas. Parce que les mots ne sortent pas, parce que les mots ne se forment pas, en fait, vu que je ne comprends toujours rien à ce sentiment si étrange qui m'habite depuis l'incident. Alors non, non je ne veux pas en parler, pourquoi est-ce que les gens continuent sans cesse de me le proposer ? Je suis une grande fille, et je sais ce que je dois faire, non ? C'est là que d'autres mots viennent violemment percuter ces premières paroles, et ranger ma colère si rapidement tue. "Ca ne m'empêchera pas de m'inquiéter". Mon estomac se serra et je relevai le regard vers lui alors qu'il s'allongeait sur le lit, son regard rivé sur le plafond. Pourquoi t'inquiéter pour moi Tiago ? Est-ce que j'en suis vraiment légitime ? T'es relou, Mitsu. Arrête de retomber dans tes travers. Si tu t'inquiètes pour lui, pourquoi ne pourrait-il pas s'inquiéter pour toi ? Je terminais mon café en écoutant Tiago reprendre la parole. Physiquement ça allait, c'était déjà ça, j'imagine. Ses questions suivantes me troublèrent un peu, mais je reconnus assez rapidement et facilement une stratégie que j'avais peut-être un peu trop l'habitude d'utiliser aussi pour détourner un peu le fond de certaines situations. En même temps, est-ce vraiment facile de se livrer d'un coup, sans avoir tâté un peu le terrain ? Je pense que non, ou alors lui comme moi on n'est vraiment pas doués avec ça. -J'avais 16 ans quand je suis arrivée, oui, confirmai-je en me levant pour aller reposer ma tasse sur le plan de travail de l'espace cuisine. Mon parcours est un peu particulier, c'est... Je marquai une pause, laissant glisser mon doigt sur la tasse. C'est assez drôle, mais finalement, parler de ça, parler du passé, m'aidait bien plus que je ne l'aurais cru à me sortir des pensées qui obstruaient sans cesse mon esprit ces derniers jours. -Mes parents étaient à l'ancienne Terrae. J'sais pas si t'en a déjà entendu parlé, 'fin... Il y a eu une Terrae avant la nôtre, pour faire rapide. Un peu différente, pas au même endroit, plus cachée. Et mes parents se sont rencontrés là-bas. Maman est tombée enceinte de moi là-bas, d'ailleurs, et a accouché le jour où ils ont perdu leurs pouvoirs. Comment faire de toi "la personne différente de Terrae", Mitsu, lol. -Après ils se sont installés en banlieue de Tokyo et... En fait, ça a été plus facile pour moi d'intégrer Terrae à ma vie, parce que j'ai toujours vécu là-dedans. J'inspirai doucement, toujours de dos à Tiago. -J'ai grandi avec ce genre d'histoires, bien qu'ils aient fini par arrêter de m'en parler pour me protéger. Mais j'ai toujours eu une connaissance de ce monde, et quand je me suis fait persécutée, j'avais toujours l'espoir, quelque part, que j'aurais droit un jour aussi à ma place à Terrae ? Je marquai une pause, revins m'asseoir sur le lit, aux pieds de Tiago. -Et puis Terrae, c'est finalement à quelques kilomètres à peine de là où je vivais... Je connais Tokyo comme ma poche. Ca n'a pas été forcément dépaysant de venir ici, puisque c'est en quelques sortes une expérience que j'ai toujours voulu vivre. Je m'allongeais finalement sur le lit, à côté de mon ami. -Être à Terrae et grandir, évoluer ici c'est... Un accomplissement pour moi. C'est plutôt l'inverse qui me ferait peur. M'imaginer que ce n'est en fait qu'une pause. Que finalement, tout ça prendra fin un jour, comme ça a été le cas pour mes parents... Et c'est l'après qui me fait peur. Parce que je n'ai pas ma place dans ce monde qui nous entoure. Je ne suis rien ni personne, je n'ai aucun bagage qui puisse me permettre de réussir quoi que ce soit... Alors qu'ici j'existe. Je suis quelqu'un. Un silence s'installa, l'espace de quelques secondes seulement, avant que je ne reprenne la parole, tournant le visage vers Tiago. -Pourquoi cette question ? |
## Mar 7 Avr 2020 - 21:27 | ||
Tiago Marquez Messages : 2033 Date d'inscription : 05/02/2019 | Mitsu accepte de me livrer certaines informations la concernant, évoquant certains détails de son passé que j'ignorais. Je me contente d'écouter sans la couper cette partie de son histoire que je ne connaissais pas. J'avais vaguement entendu parler de cette ancienne Terrae mais ce n'est pas comme si le passé m'intéressait particulièrement. Même si en écoutant Mitsu en parler il y a peut-être plusieurs questions qui m'arrivent, ce n'est clairement pas le moment pour ça. Pour sûr que nos expériences du "monde extérieur" sont très différentes. Pourtant, je n'ai aucune difficulté à comprendre ce qu'elle peut entendre à travers ce sentiment d'appartenance. Avoir sa place... Ça me fait étrangement du bien de l'entendre parler. De la voir s'allonger à côté de moi. Même si c'est un peu bizarre. Normalement, quand une fille se trouve à cet endroit, je ne suis pas aussi... Calme. Posé. Et un peu perdu dans mes pensées, c'est vrai. Mais quand Mitsu m'indique à travers sa question que c'est à mon tour, les choses paraissent d'un seul coup beaucoup plus simples. Comme si j''avais quelque chose à quoi me raccrocher. - "J'sais pas trop, je crois que j'avais besoin d'entendre un truc du genre. De savoir que, c'est possible de se sentir vraiment bien ici." Ce n'est pas parce que les choses me semblent plus simples, moins... Bloquées, que les mots me viennent pour autant naturellement. Je ne suis décidément pas doué pour ça ! Et puis, ça faisait longtemps que je n'avais pas tenté une discussion en lâchant prise. En acceptant de relever ces barrières de fierté qui filtrent une grande partie de mes paroles. De toute façon dans mon état, je suis incapable de bloquer quoi que ce soit. - "Je crois... Que j'arrive pas trop à me faire à la vie ici. J'essaye hein, mais pour le coup c'est beaucoup trop différent de ce qu'on m'a enseigné. Enfin, c'est pas comme si j'avais la possibilité de revenir en arrière et de toute façon, ce sera partout pareil mais... J'sais pas. Peut-être qu'à un moment, j'ai un peu espéré que j'arrive... à, m'adapter ? Un peu mieux." Non, décidément, je n'ai pas l'habitude de parler de mes problèmes un peu trop persos. Surtout quand ils viennent de me foutre dans un état lamentable. - "Ça m'amuse pas forcément de passer mes journées à m'engueuler avec les autres, me battre ou... 'Fin, j'ai pas des masses de potes ici tu sais." J'ai l'impression de me battre beaucoup plus souvent ici où c'est interdit qu'à l'époque où je vivais chez mes parents et que ça paraissait parfaitement normal. Faut dire que depuis que tout est parti en vrille dans ma vie, je suis beaucoup plus souvent sur les nerfs. Et un rien suffit à me faire disjoncter. Mais j'ai beau laisser penser que j'en ai rien à foutre, bien sûr que je préfèrerais que mes relations sociales soient un peu moins chaotiques. - "Donc, ouais. Parfois, je me demande quand même si... Ce serait vraiment si mal de quitter Terrae. De repartir en Colombie." Je sens de nouveau ce malaise me comprimer la poitrine en évoquant cette possibilité. Pourquoi ? Ce serait pourtant le plus simple non ? - "Voilà. J'suis juste un peu paumé en c'moment. Et cette fois, on dirait que l'alcool ne veut pas me filer le moindre coup de main." J'essaie de regagner un intonation plus légère pour conclure parce que je déteste afficher cette façade plus... Fragile. Mais c'est pas si évident. I can't run with this weight on my back I can't see 'cause I'm focused on the past I can't breathe, I need to break free From the anger that is constantly inside me |
## Mer 8 Avr 2020 - 11:09 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | J'écoutais Tiago se livrer à son tour. Ce n'était pas toujours évident de trouver sa place dans un nouveau lieu, où tout une structure est déjà en place, et où certaines personnes ont déjà bien défini leur position. Et malgré les jolis mots qu'on dit quand on va chercher les nouveaux, c'est pas toujours évident de recommencer à zéro, finalement. Parce qu'on aura forcément une tendance à reproduire des schémas, ce qui est normal parce que ça nous rassure, quelque part. Sauf que lorsqu'on reproduit des schémas, on se retrouve parfois à gérer de nouveaux problèmes, qu'on s'était pourtant promis d'éviter en recommençant à zéro... Et une fois que c'est installé, c'est pas évident d'en sortir, parce qu'on n'a qu'une deuxième chance, pas trois. Je me tournai vers Tiago, glissant ma main sous mon oreille. Je repliai un peu mes jambes, et posai mon regard sur son visage alors qu'il continuait de parler. Il n'avait pas beaucoup d'amis... C'était tristement pas si difficile que ça à imaginer non plus. J'affichai un moue un peu triste, un peu désolée, ne sachant que répondre à ça. J'avais beau avoir mes moments où je me demandais si j'avais vraiment des amis, ou si c'était juste des personnes qui me supportaient par politesse, mon séjour à l'hôpital avait au moins eu le mérite de me faire comprendre que oui, j'avais des amis. Et que oui, ils tenaient à moi. Vraiment. Un petit sourire étira mes lèvres alors qu'il blaguait sur le fait que l'alcool n'avait pas décidé d'être son allié aujourd'hui. -Tu sais, tu as peut-être plus de personnes qui tiennent à toi ici que tu ne le crois... Je souris plus doucement. -Et puis parfois, on n'a pas besoin d'avoir trop de personnes pour se sentir bien, tant que ceux qui comptent vraiment sont là... Mon regard quitta son visage pour se poser sur la fenêtre qui était toujours ouverte à quelques mètres de nous. -Tu sais, je ne te dirais pas de rester absolument. Tu dois faire ce qui te semble être le mieux pour toi. Mais si tu partais, je serai triste, parce que je tiens à toi alors ce sera difficile de m'imaginer Terrae sans toi. Après, je veux aussi que tu ailles bien, alors si tu repars et que ça va mieux pour toi, ce sera le plus important... Je ne savais pas vraiment si c'était ce qu'il voulait entendre. Malgré tout, j'étais tout de même heureuse de constater que ma langue était un peu plus déliée que tout à l'heure. -Après, je trouve que tu as ta place ici. C'est peut-être pas tous les jours faciles, et ce n'est pas non plus l'endroit rêvé comme on le pense quand on arrive... Ici aussi on peut souffrir en fait. Mais c'est normal. Quelque part, ça fait partie de la vie... Si ça n'arrivait pas, quel serait l'intérêt dans le fait de vivre ? Il n'y aurait plus de quête du bonheur... Et puis c'est aussi important de se battre pour ce que l'on veut. Ca nous montre qu'on existe et qu'on est là. |
## Ven 10 Avr 2020 - 20:12 | ||
Tiago Marquez Messages : 2033 Date d'inscription : 05/02/2019 | Je ne sais pas si les mots de Mitsu me font vraiment du bien. Savoir qu'il y a des gens qui m'apprécient sincèrement, peut-être que ça m'emmerde un peu en fait. Autant que ça me rassure. Je ne sais pas trop où j'en suis sur ce sujet. Je n'aime pas l'idée de décevoir ceux qui comptent pour moi. Et pourtant, il faut bien admettre que pour tout faire foirer, j'ai toujours eu un certain don. Quoi qu'il en soit, parler, ça, ça me permet d'oublier momentanément tout ce qui tente toujours de m’opprimer un peut trop fortement la poitrine. Je ne sais pas si c'est l'air qui circule plus librement grâce à la parole ou si c'est parce que je ne suis pas focalisé à ruminer ces pensées, mais c'est assez agréable après cette pseudo crise d'angoisse difficile à supporter. - "Non, en fait, si je partais ce serait sûrement bien pire." Et mon espérance de vie serait probablement drastiquement réduite. "Pourtant, ça me tente toujours. Même si c'est pas hyper rationnel." Je me passe une main sur le visage, comme si ça pouvait m'aider à réfléchir un peu plus. - "Toi et moi, y a des choses dont on ne parle pas forcément parce que, c'est relou et, que ça n'servirai à rien. Mais tu sais forcément. Qu'il y a plein de choses pas cools que j'ai fait. Que je faits. Des choses qui ne seront jamais acceptées ici mais qui font partie de moi. J'peux pas complètement changer. Et..." Je fais une légère pause, parce que les idées commencent à franchir mes lèvres un peu trop facilement. Comme si une fois la première barrière franchie, le reste de la troupe pouvait passer sans entrave. - "Dehors, ce ne serait pas plus accepté mais... J'sais pas. J'ai l'impression que ici... A chaque fois que je déconne, j'arrive à blesser des gens que j'apprécie. Alors qu'il n'y en a vraiment pas tant que ça. Enfin, j'sais pas pourquoi j'te raconte tout ça, c'est pas comme s'il y avait une solution miracle qui existait. Mais... Ouais, voilà, c'est juste la merde et j'sais pas trop quoi faire en c'moment." Et là je m'sens affreusement con. Ahah je comprends carrément pourquoi j'ai toujours trouvé ça plus simple de tout garder pour moi que d'en parler. Nan mais c'est vrai, qu'est-ce qu'elle peut bien y faire à mes problèmes existentielles ? I can't run with this weight on my back I can't see 'cause I'm focused on the past I can't breathe, I need to break free From the anger that is constantly inside me |
## Sam 11 Avr 2020 - 13:05 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Je reportai mon regard sur Tiago quand il m'expliqua que ce ne serait pas forcément mieux. Je ne savais pas tellement quoi dire. Il fallait pas être Sensitif pour comprendre à quel point il était tiraillé là. Je me contentais donc de l'écouter parler, parce qu'on m'a déjà dit que parfois, juste pouvoir parler, c'était bien, et ça faisait du bien. J'étais pas trop douée pour trouver les mots de toute façon. Je parlais toujours un peu trop vite, sous le coup des émotions et des sentiments. Je ne réagis pas quand il expliqua qu'il avait déjà fait des choses "pas cools". Et qui ne seront jamais acceptées. Parce que ouais, j'le savais, le cas "Tiago" était revenu de nombreuses fois en réunion Master. Forcément que je savais, mais comme il le disait si bien, on n'en parlait pas, et ça m'allait très bien comme ça. Parce que s'il y avait bien une chose que j'avais apprise, c'était de ne pas me mêler de ce qui ne me regardait pas. A partir du moment où Tiago ne me faisait rien à moi, je ne rentrais pas dans les histoires des autres. J'étais au courant pour Houston aussi, évidemment, et pour la drogue, enfin pour beaucoup trop de choses de toute façon. Les seules choses que je ne savais pas, ça devait être celles que Tiago parvenait bien à cacher, si bien que nous Masters ne pouvions avoir l'information, surtout en ce moment avec l'Eclipse qui chamboulait nos pouvoirs et mettait nos Voyants et Télépathes habituels hors course. Alors oui, oui, je savais, mais même si parfois c'était difficile de ne pas juger, de ne pas s'impliquer ou de ne pas donner son avis, je prenais la décision de rester extérieures à ces histoires qui ne me touchaient pas personnellement. Si je devais être au courant, les personnes sauraient me trouver. Et là je saurais. Et là je réagirais sur ce qu'il se passe. Mais pas avant. Peut-être que c'est lâche, mais qu'importe. Ca me permet au moins de continuer à suivre ma volonté de croire que toute erreur est pardonnable, à partir du moment où la personne en témoigne l'envie et l'intérêt. J'suis peut-être de ceux qui donnent trop de deuxième chance, mais s'il n'y avait pas de personne comme moi, qui le ferait, hein ? -Si tu te sens forcé de changer, ça servira à rien de toute façon. Je marquai une pause, avant de reprendre : -Mais vu que tu me dis ça, j'ai l'impression que malgré tout, t'as envie que des choses changent, justement. Sinon tu te poserais pas toutes ces questions, non...? Je me replaçai sur le dos, refermant mes jambes sur moi pour les enrouler de mes bras, protégeant mon ventre que j'avais trop besoin de cacher en ce moment. -Même si j'sais ce que tu as pu faire, ce que tu fais, je me contente de te voir comme celui que tu es quand on se voit. Ce Tiago que tu veux me montrer du moins. Parce qu'après tout, p't'être que tu fais des conneries, mais t'as déjà été là pour moi, et ça ça compte aussi... |
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