Ahah! J'ai failli être dans un drama, mais non, il ne me propose pas d'aller dans sa chambre, mais dans la mienne. Certes, les circonstances ne sont pas de notre côté, je veux dire, il est en slip. Mais justement. On est à Terrae, quel autre endroit permettrait à un jeune homme en slip de ramener une jeune fille à sa chambre ?

Bon, en fait, ça sonne quand même bizarrement. Mais, j'ai les jambes qui flageolent. Donc, bonne intention ou pas, ça m'arrange qu'il me raccompagne. Et au pire, ma chambre est dans l'aile des feux. C'est un endroit effrayant...

Oui il devrait y avoir une suite à cette phrase, mais j'ai les jambes qui flageolent !

— C'est super gentil de ta part, j'avais peur de devoir monter les escaliers sans aide...

Tout en disant ça, je l'agrippe un peu plus fermement et essaie de marcher en m'en servant de béquille. Mes jambes sont encore molles, un peu comme du coton, mais j'arrive plus ou moins à tenir dessus !

— Du coup, ma chambre est dans l'aile des feux. Tu vois où elle est ?1

Sinon, je lui montre. 

Mettons nous tous d’accord sur un point : Tu n’es pas quelqu’un de musclé. Je veux dire, tu n’es pas tout frêle parce que tu passes ton temps à porter des choses inutiles d’un point A à un point B pour les arranger de telle sorte à pouvoir appeler cela de l’art, mais franchement s’il faut la porter, ce sera sans toi. Par contre faire la béquille contre-poids, c’est easy. Enfin presque. Tant qu’elle ne tombe pas quoi.

« Ah bien sûr je sais où elle est ! »

Tu percutes quelque-chose, dans ton esprit pas avec tes pieds, heureusement pour vous deux. Tu continues donc sur ta lancée.

« Enfin, je sais où est l’aile des feux, pas ta chambre ça faudra me guider ! »

Bon, c’est pas moins étrange, mais c’est quand même un peu mieux. Juste un peu, parce qu’en vrai… Toute cette rencontre est des plus étranges. Grotesque ? Un peu comme toutes les rencontres entre nos persos en fait. Enfin, ce n’est pas le propos.

Vous avez tous les deux la mauvaise bonne idée de passer par les escaliers, vous savez bien qu’en cette période de versatilité nouvelle des pouvoirs il vaut mieux éviter de prendre ces cages de métal qui ne s’élèvent que par la présence de circuits électriques qui sautent et repartent de manière relativement aléatoire jusqu’à ce que les nouveaux pouvoirs soient quelques peu… maitrisés. Tu parles pas trop par contre, parce que tu concentres sur ton rôle de béquille et que c’est pas évident de marcher en cadence avec quelqu’un quand on ne sait pas marcher en cadence avec soi.

- Ah, oui, t'inquiète pas, j'avais compris ! Ça aurait été carrément bizarre sinon !

Sur cette interaction à la fois logique mais quelque peu gênante, il m'aide à monter les escaliers jusqu'au couloirs des feux. Dieu merci, il n'y a pas trop de monde dans les couloirs ce qui nous permet de progresser sans trop de mal.

Je veux dire sans plus de mal que mes jambes qui flagellent et lui qui doit se casser le dos pour m'aider. Non, parce qu'il est GIGANTESQUE. Je suis certes petite, mais quand oh, lui il est géant !

Je finis par lui montrer ma chambre, je fouille dans ma poche pour récupérer mes clés et ouvrir le porte.

- Bon, ben merci beaucoup !

Je lui jette un regard de haut en bas.

- Hm, tu veux, un truc pour tes jambes pour pas te balader en caleçon ?

Je crois qu'il rentre dans un de mes jeans.

Enfin sa chambre ! Je ne pensais pas commencer un post ainsi… Enfin, heureusement vous êtes arrivés. Elle réussit à ouvrir et à s’engouffrer dans son domaine. Toi tu restes sur le seuil alors qu’elle te propose un relooking à la mode « on arrête de se démarquer. » Elle ne sait pas qu’elle parle à un naturiste…

« Non t’inquiètes ! C’est encore mes jambes qui sont le plus bel accessoire de cette tenue ! »

Sans te vanter. Chemise noire. Calebite gris. Un peu plus et tu pourrais tourner dans un truc qui cinquante et finit par gris. LOL. Non vraiment pas moyen, t’es pas assez gaulé… Tu fais un tour sur toi-même, regardant un peu dépité pour la première fois ton allure d’adulte et faire contempler à cheveux roses le désastre. Sérieusement, il n’y a rien qui va dans cette tenue. De l’absence de couleurs ) l’effet grande-taille… Tu te demandes quand même qui peut bien porter ce genre de fringue insipide… Et la réponse apparait comme une évidence, un mec bien gaulé qui pourrait grave te plaire… Mais pas toi du coup.

« A moins que tu ais une jolie ceinture colorée ? A ce compte-là, ça pourra faire robe-chemise et il y a du potentiel… T’en pense quoi ? »

Moi qu’une meuf avec des cheveux rose a le droit d’avoir une ceinture avec des arcs-en-ciel et des licornes pour l’agrémenter. Ce serait classe. Faudrait rajouter des boucles d’oreilles associées et des cuissardes, mais franchement on a un concept.

- C'est vrai.

Qu'il a vraiment des jambes de fou. J'avais pas fait attention, au début, mais WOAH. Si grandes, si fines, si woah. Il me demande si j'ai une ceinture. Mes yeux s'illumine sur mon teint un peu palôt.

- BIEN SÛR !

Je suis un peu enthousiaste, je crois. Je claudique jusqu'à ma penderie, que j'ouvre et, woah. Le bordel. Faut que je range ça, un de ces jours. Je fouille un peu, et je trouve une ceinture a motifs fleuris, il y a des tournesol (trop beaux), des tulipes, et des roses (prévisible). Je la lui tends pour qu'il la passe autour de sa taille.

Je recule et croisé les bras, le menton entre les doigts pour l'observer.

- Il faudrait quelque chose pour tes pieds... Mais j'imagine que tu chausses pas du 38 ? Et peut-être, quelque chose pour habiller ton regard. Tu veux que je te maquille ?

Le pauvre, il est apparu à poil devant moi et maintenant, je joue à la poupée avec.

C’est quand même rare que tu rencontres une personne sur la même longueur d’onde que toi. Tu passes la ceinture avec pleins de loupiottes dans tes mirettes.

« ELLE EST TROP BELLE ! »

Non. Ça ne me rassure pas, mais tu le crois vraiment. Si on regarde avec objectivité cette ceinture est au mieux kitch et surchargée, au pire un affront pour le regard. Pourtant elle te plait, et tu t’en ceint la taille avec ravissement. J’ai envie de dire, à partir du moment que ça vous plait à tous les deux, peu de monde accepterait de le porter.

« OK, oui clairement il manque encore un peu de couleur, donc si tu as du vernis ça peut le faire, parce que non j’porte pas du 38 mais du 42. »

Cette joie enfantine à s’habiller comme si l’on se déguiser. A découvrir une tenue qui nous plait sans se demander si elle plait à celui qui la regarde… Je suis heureuse que tu la ressente encore.

« Et oui, maquilles moi ça va être drôle ! »

Tu aimes te faire maquiller. Sans juger des compétences de chacun, tu aimes juste que quelqu’un prenne du temps pour toi. C’est d’autant plus cool si la personne s’amuse à le faire. Seulement te traverse l’idée que le faire dans le couloir est pas terrible.. Et t’es pas certain qu’elle veuille de toi dans sa chambre ni qu’elle soit assez en forme pour ça aujourd’hui.

« Mais ça va aller pour toi ? »

Je lui adresse un pouce en l'air quand il s'extasie sur la beauté de la ceinture. Elle lui va bien. Il trouve néanmoins que ça manque de couleur. J'acquiesce et je tire la chaise près de mon bureau avec ma trousse de vernis.

- Yep, j'ai un peu de toutes les teintes ! Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? J'ai beaucoup de vert, si tu veux.

Quand il rechigne à venir je chasse ces crainte un mouvement de mains.

- T'inquiète, y a pas de soucis je me sens déjà un peu mieux. Si tu peux juste aller prendre la trousse avec des motifs de girafe dans la salle de bain ? Fais pas attention aux désordre.

Et pendant qu'il fait ça, l'agence un peu mon appart pour m'occuper de ses ongles et de son visage.

- Tu veux boire un truc ?

Comment ? Non. En fait je veux pas savoir.

« Oh, oui du vert ! C’est une bonne idée ! ça fera ressortir mes yeux ! »

Sur tes orteils ? Je. Ok. Je me la ferme. Factuelle. Tu vas chercher la trousse avec les girafes.

« Tu voudrais que je te ramène des yeux qui se collent pour mettre sur les girafes ? Ca leur donnerait un air plus vivant ? »

TG. T’es quand même heureux qu’elle se sente mieux. Peut-être que l’idée d’avoir une Barbie à taille Ken lui donne de l’énergie ? Enfin.

« Oui, tu me dis où sont les choses et je prépare ça te va ? »

Elle va peut-être mieux, mais elle est très chouette cette fille et tu veux pas l’épuiser.

- Super ! On a un peu les mêmes yeux... Donc celui devrait être bien, il est pailleté en plus !

Je suis assez enthousiaste, parce que en soit le vernis j'aime bien mais c'est souvent un peu relou a mettre sur soi. Et puis, quand Tsubaki sera adolescente il faudra que je lui en mette ! Si je rentre un jour.

Je chasse cette pensée nulle de mon esprit. Je relève la tête quand il me dit qu'il peut me ramener des yeux autocollants.

- Oh carrément ! J'aimerais beaucoup ! Mais ça ne t'embête pas ?

Il me dit ensuite qu'il peut faire le thé. Ça me laisse du temps pour choisir comment je vais le maquiller !

- D'accord ! Dans le placard de droite j'ai plein de thé, y en a un aux bleuets qui est assez sympa. Et là théière est sur le plan de travail normalement !

Ouais, parce que quand je bois pas de café, je bois du thé. Je lui indique également la bouilloire du doigt. J'espère juste que j'ai lavé ma théière.

Alors qu'il prépare tout ça, j'ai récupéré ma trousse de maquillage et je commence à fouiller dedans pour chercher les palettes qui irait bien. Il me faut des tons assez clair pour aller avec le vernis. Peut être des paillettes ?

« Non t’inquiètes, j’en ai commandé bien trop pour ce que j’avais à faire de toute manière ! »

Parce que oui, en coller partout dans Terrae c’était une idée que tu n’avais encore pas eue… Mais ça viendra sans doute, surtout quand tu verras de nouvelles affiches dans le hall d’entrée… Faut dire qu’il t’en faut peu, et que des yeux globuleux qui te fixent tous les passants ça a un certain charme non ? Non. Clairement pas, c’est l’une de tes idées les plus creepy, je suis heureuse que tu ne l’ais encore jamais eu et je croise fort, fort, fort les doigts de pieds pour qu’elle ne te vienne jamais.

Te voilà donc dans sa kitchenette à faire comme chez toi, tu mets l’eau à bouillir… Enfin t’essaies, l’interrupteur est récalcitrant.

« C’est relou d’être tonnerre ! » tu rages.

T’arrives finalement à lancer l’appareil, tu regardes la théière qui contient encore un peu d’eau teintée que tu jettes dans l’évier avant de la laver. Tu fais littéralement comme à la maison. T’as même pas pensé à demander la permission à Katsu, parce que tu t’es dit qu’elle y avait juste pas pensé et qu’ça la gênerait pas que tu prennes les devants. T’es ce genre de gars qui fait les choses simplement, sans se poser cinquante miles questions.

La bouilloire commence à émettre quelques bruits de bulles et tu la stoppes. T’avais une pote relou qui t’avait appris à la fac que ça ne se faisait absolument pas d’exposer les feuilles de thé à quatre-vingt-dix degrés celsius, que ça rendait le thé amer… Tout ça. Du coup tu arrêtes avant que ça ne boue réellement.

« Faut le faire infuser combien de temps ? » tu demandes alors que tu reviens en marchant très lentement. Faudrait pas que tu fasses verser le liquide chaud.

Je m'étonne un petit peu quand il me dit qu'il a un petit stock d'yeux inutilisés. Je réfléchis un instant.

- Tu pourrais les coller un peu partout sur le campus et dans le village. Un peu caché, et tout. Ça serait hyper marrant.

J'ai comme l'impression que quelqu'un me maudit quand je dis ça... Bizarre. De son côté, mon invité galère avec ma bouilloire et son pouvoir de tonnerre. Lorsqu'il me demande combien de temps, le thé doit infuser, j'attrape mon téléphone et met le minuteur toujours prêt à servir sur mon téléphone.

- J'ai mis un minuteur ! Merci ! J'ai presque tout préparer !!

J'ai entreposé différents produits sur mon bureau et je ramène un tabouret en face de moi. En le tapotant.

- Viens par ici, je vais te laver un peu le visage ! Enfin, si ça t'embête pas ? T'as pas d'allergies ou quoi ?

MAIS ELLE POUVAIT PAS FERMER SA GUEULE LA GROGNASSE ? OUI C’EST UNE SUPER IDE ! SUPER. LOL. GIGA OUF ! T’es pas à une connerie prêt, putain. Pourquoi j’ai écopé de toi ? JPP. Non mais s’teuplait, garde ton regard pétillant, tu ne m’attendriras pas.

« OH OUI ! Faut trop que je fasse ça !!! C’est une putain de bonne idée ! »

CE N’EST PAS UNE PUTAIN DE BONNE IDEE ! BORDEL !  

Vous m’saoulez.

Azy, elle reprend les rennes de la cuisine et elle chronomètre le thé. Bien bon bail. Ca m’évite d’avoir à le faire pour vous. Du coup ouai va t’asseoir et évites de dire des conneries. Elle te demande pas ton CV mais tes allergies, tu sais répondre hein ? Ouai, non si tu veux téléphoner à ta reum pour être certain tu le dis.

« Aucune allergie au compteur, enfin, sauf une fois où j’ai eu des boutons partout mais on sait pas pourquoi quand j’avais six ans… Il y a prescription, tu peux y aller. »

…
J’suis pas assez payée pour ces conneries.

Il semble enthousiasme à mon idée, on devrait vraiment ouvrir cette boite de conseil, beauté, couture etc avec Aria, on est trop forte pour ça. Il s'assoit près de moi et à sa réponse sur ses allergie j'arque un sourcils.

- Genre, des boutons... Rougeur ? Ou plus comme de l'acnée ? Trop bizarre que ça ait fait une poussée comme ça, surtout à 6 ans, ça devait en réaction à quelque chose !

Je fouille dans mes produits pour récupérer les trucs les plus bios et les moins allergène du monde. Puis je commence à humidifier mon éponge pour visage, et je lui lave.

- Tu me dis si c'est trop froid, ou quoi ! Je pense que je vais te mettre de l'eyeliner, pour souligner les couleurs, ça te va ?

Je passe soigneusement mon éponge sur les recoins de son visage, en particulier au niveau du nez. Et euh.

Bon je l'ai vu tout nu et il a de belles jambes et tout, mais il a vraiment de beaux traits aussi. QUE JE M'EN VAIS SUBLIMER. Une fois fini de lui laver le visage mon minuteur sonne. Comme je me sens un peu mieux, je me lève pour aller servir nos tasses.

- Bon, j'vais attaquer le maquillage ! Mais avant tu veux peut être un truc à grignoter ? Ecouter un truc, ou regarder quelque chose ?

L'habitude d'occuper ma victime : quand je faisais les tresse de ma soeur, huhu.

« Genre des petits boutons qui ont disparu en rien de temps, c’était une allergie mais on n’a jamais su à quoi. »

Ouai, en terme médicaux : urticaire commun on s’en bat les couilles. Non mais pourquoi tu l’as mentionné ? Non moi non plus je ne sais pas, alors on va passer à autre chose. Et si un jour tu as de nouveau des boutons, ce sera probablement vénérien. Nan, c’tout.

« Oui vas-y, et tu peux mettre à peu près n’importe quoi sur mon visage, j’ai déjà fait des maquillages avec des feutres, des crayons pour enfants trempés dans l’eau et de la gouache… J’ai la peau solide ! »

T’as préféré préciser car tu l’as vu faire un tri qui semblait pas lié aux couleurs, enfin, peut-être que si tu lui donne des indications de merde. Sérieusement, t’es pas le pinceau le plus fin de l’atelier.

« Oh ouai, un peu de musique. T’écoutes quoi toi ? »

Vraiment, personne ne veut que tu choisisses la musique. Vraiment. C’est pas pour rien que j’ai une playlist exprès pour toi. Une playlist qui enchaine les mêmes. J’avoue que quand j’tombe sur les musiques de Charlie the unicorn, j’pense à toi, quand j’tombe sur du Dorothée, j’me rappelle que c’est toute ton enfance, et mes oreilles saignent. Le pire c’est qu’avec tout ça il y a du rap… Bref, mieux vaut qu’elle ne te laisse pas choisir la musique.

« T’es vachement outillée niveau maquillage, t’es genre pro ? »

Je fais les gros yeux quand il me parle de ses boutons, flippant un peu. Puis, mes yeux ne dégrossissent pas quand il me parle de ses maquillage. Mais il s'illumine d'étoile.

- Oh du genre, maquillage artistique ? Tu as des photos ? J'aime trop ! J'en ai fais quelques uns aussi ! Mais l'état de ma peau aprè, l'enfer !

C'est que ça fait très mal respirer les pores ces bêtises.

- Hm, en ce moment j'écoute beaucoup de son latino. Un peu dansant, parce que je me suis au tango du coup j'ai que ça dans mes oreilles en ce moment ! Mais on peut mettre de la pop Japonaise plus classique.

Je dis ça mais il est pas japonais. En fait le truc classique pour lui, ça doit être la musique latino. J'attrape une enceinte, et lui tends mon téléphone pour qu'il choisissent, pendant que je termine de laver son visage.

Je souris à sa remarque.

- Plus ou moins, j'étais influenceuse, et je faisais beaucoup de vlog make-up !