Jérémy oublie parfois que c'est pas tout le monde à Terrae qui sait que la maison Williams, en plus d'être la famille recomposée la plus cheloue de l'histoire probablement, était aussi un zoo. De là à faire un amalgame entre les deux et comparer les gosses à des animaux c'est pas interdit. :

-Oui. Termicator. Dad aime pas les chats alors évidemment Mitsu lui en un construit un... ah oui, j'aurais dû commencer par ça. C'est un robot. Il est connecté au système d'alarmes et de protections de la maison. Mais il se comporte comme n'importe quel chat la majorité du temps.

Il rit légèrement quand Nana dit qu'elle a un bon estomac et qu'elle n'a pas peur de manger en quantité. Il la croit instantannément ; si Nicolas l'emmène sortir manger de temps en temps, ça doit être aussi pour cette raison. :

-J'en doute pas un instant. Mais trop manger le soir, c'est pas bon pour le sommeil, donc j'ai plutôt tendance à faire des petites parts de pleins de choses...

Elle a le temps de réfléchir à un plat pendant qu'il découpe l'oignon et fait chauffer la plancha. Il attend qu'elle soit bien chaude avant d'y faire quoi que ce soit, alors il peut se tourner vers Nana quand elle lui parle... d'une blanquette de veau. Il rigole un peu, son poing devant son visage avant de répondre. :

-Bien sûr je sais faire la blanquette de veau. Je te dirais bien que n'importe quel français pourrait t'en faire une -recette tradi ou non... Je note ça pour la prochaine fois que Nicolas t'invite alors.

Puis il réfléchit plus intensément aux dernières questions, les bras croisés, le regard perdu vers le plafond. Il soupira un peu. :

-Hm... Je sais cuisiner beaucoup de choses parce que j'ai beaucoup de techniques et que j'ai appris à me servir de tout dans une cuisine... mais ça ne retire jamais complètement la difficulté d'une recette compliquée. Celles qui demandent du temps demanderont toujours du temps, quel que soit ton niveau de cuisine. Celles avec de nombreuses étapes précises te demanderont toujours de la concentration, du début à la fin. C'est pour ça que je continue de cuisiner autant que possible. J'apprends et j'apprendrai toujours, je pense.

Il pince ses lèvres et ajoute. :

-Mais ouais, je fais souvent des carbonades flamandes... Je-... ...Rien de fancy je sais mais-... Voilà. Avec des frites maison aussi bien sûr. ajoute-t-il en haussant les épaules.

Il se retourne pour mettre l'oignon dans la plancha avec un peu d'huile qui chante aussitôt. Il vérifie que son soufflé monte convenablement en appuyant sur l'interrupteur du four, sans toucher à la porte, puis ouvre le tupperware avec les longues tranches de poitrine de porc qui trempent depuis la veille dans leur mélange de sauces et d'épices. :

-Si t'as un estomac au taquet, j'imagine que le paprika fumé ne te dérange pas ?

Termicator… Incroyable, il fallait y penser. Ça dépasse de loin la version pour enfant. Mitsu… Il me semble que j’ai déjà entendu ce nom quelque part…

« Haaaan c’est pratique, un système d’alarme mobile ! »

Et mignon j’imagine. Je suis une grande fan des araignées, mais j’avoue qu’un chat, ça me touche en plein cœur aussi. Faut être honnête. Alors un chat robot c’est encore mieux, c’est plus autonome, moins d’entretien (dans un sens), et ça n’a pas de zoomies surtout en plein milieu de la nuit. Ma tête s’agite de haut en bas en écoutant les conseils de Jérémy. Il est vrai que manger le soir comme une baleine n’est pas conseillée, on part dormir avec plein de calories qu’on ne brûle pas. Donc on accumule. Et puis digérer pendant la nuit, pas ouf, ça fait mal au ventre.

Mes yeux s’arrondissent de joie quand il assure qu’il sait faire de la blanquette. Ai-je oublié que lui et Nico sont en partis français comme moi ? Oui. Je l’avoue un peu. Je prends une grande inspiration, remplissant mes poumons rapidement.

« Oh là là, peu importe la version que tu feras, je serais ravie de pouvoir en manger ça TELLEMENT longtemps… Promis je suis bonne critique ! »

Un léger rire m’échappe. Je suis déjà dans la maison, mais j’ai déjà hâte à la prochaine fois que Nico souhaitera m’inviter à nouveau à la maison. Faudra s’organiser pour que Jérémy soit là pour cuisiner. Je le vois dans sa gestuelle que c’est sûrement un très bon cuistot. Ma question le pousse à une réflexion profonde. Je suis curieuse d’en apprendre plus. En attendant, je pose ma tête sur mon poing fermé, la tête penchée sur le côté. La cuisine ça demande beaucoup de temps et de patience… de passion… de précision. Sa réponse me fait sourire et l’idée de manger des frites maison me fait gargouiller de l’estomac.

« C’est vrai qu’en cuisine, il n’y a jamais de limites, il y a toujours des nouvelles choses de faisables c’est fou ! Et tu es passionné donc développer tes capacités en cuisine n’est pas un fardeau ! J’avoue que je n’ai jamais mangé de carbonades flamandes mais juste le nom hmmmm. »

Ça fait saliver. Et si c’était un genre de carbonara mais version MIEUX, c’est possible non ? Enfin, qui peut faire mieux que des pâtes carbonara AUTRE que des pâtes carbonara…

« Oh non pas du tout tu peux doser ! Dis-je en agitant mon autre main. »

Et puis au pire… ça fera travailler mon transit et le renforcer. Une vie sans épices, sans piment, ça n’a pas de goût.

« Une fois j’ai réussi à manger un plat coréen jusqu’au bout et j’ai survécu donc le paprika fumé ça va passer crème ! Ils mangent tellement épicés ces gens… Parfois t’as l’impression que ta trachée est partie en voyage dans les flammes d’un volcan juste en une bouchée… T’as déjà goûté un de leur plat ? »

Je me laisse finalement tenter par ma tasse de café. Je la déguste mais assez rapidement pour que le contenu ne dure pas longtemps dans la céramique. Le bon goût et la chaleur du liquide me détend. Un jour, faut que je m’achète une machine comme ça, et des bons grains. C’est sympa le café au Village ou celui des distributeurs, ça dépanne mais là ce que je viens de boire au complet, c’est le paradis sur Terre.

Ok, une blanquette pour la douze. Jérémy note mentalement. ...Et peut-être une carbonade flamande à l'occasion. Hm, faudra équilibrer ça pour pas manger trop gras d'un coup...

Et la conversation dévie sur les épices, Jérémy a un rire muet en l'entendant parler de la cuisine coréenne. Elle est certes très épicée, mais dans la plupart des plats, il y a un mélange de saveurs étudié, sucré-salé, umami, amertume,... A part pour certains plats expressément faits pour n'être qu'épicé -et faire souffrir les touristes-, comme les pattes de poulet, il y a quand même une certaine variété assez impressionnante rien que dans une assiette. ...Par contre !! :

-Les coréens se défendent c'est vrai, mais j'ai bien cru mourir un jour avec un plat thaïlandais. Je sais même plus le nom ah... Mais j'avais tellement chaud que j'ai dû sortir dehors prendre l'air... En t-shirt... En décembre... Et je suis frileux hein.

Il parlera pas du fait que, puisqu'il déteste gaspiller la nourriture, il a tenté de finir et a dû s'allonger dans la neige rapidement... pendant que Nicolas était en train d'achever le plat sans sourciller.

D'ailleurs en parlant de Nicolas, le téléphone sonne. Jérémy grimace en continuant de faire aller ses mains, plongeant le lard dans la plancha, s'excuse brièvement auprès de Nana avant de donner la commande vocale pour décrocher... et aussitôt la voix du Tonnerre explose dans les haut-parleurs. :

-ON MY WAY BACK !

-Ne crie pas on t'entend.

-Ah ! Je suis en- ok. Nana ! J'arrive te sauver des griffes de mon frère !

-Non mais dis donc-

Il ne finit pas sa phrase, il est interrompu par le rire tonitruant de Nicolas.

Au début j'éclate de rire puis après je finis bouche bée. La Thaïlande hein?? Quoi que. Il a pas tord putain. Je suis con j'y ai été. Ou alors il a dû prendre goûter à THE plat épicé. Et puis, Jérémy est Feu. Vous imaginez, un Feu, prendre feu à cause d'un plat trop épicé? Non je rigole en disant prendre feu bien sûr mais ça lui a donné super chaud en plein hiver alors... voilà. Et- hein?

« Un Feu qui est frileux, c'est une première tiens, dis-je en riant. Mais déjà, en Asie ils utilisent des genre de piment ils sont TELLEMENT forts, tu ne peux que boire du lait sans t'arrêter après... Si t'as pas un palais assez fort, c'est l'enfer! »

Je prends une légère pause.

« Mais je compatis vraiment, t'as pas eut de bol! »

Un léger sourire de compassion se glisse sur mes lèvres. C'est toujours une surprise quand tu ne connais pas la nourriture d'un pays et que tu viens tenter ta chance et qu'au final, ça passe ou ça casse quoi.
On est interrompu quand Jérémy reçoit un appel. Je reconnais instantanément la voix du Master, mon sourire s'élargit. Oooooh il rentre enfin! J'ai trop hâte! Et j'apprécie mon temps passé avec Jérémy, je n'étais pas très sûre au début mais présentement, c'est cool, il est calme, ça change. Bon j'avoue que je me gratte l'oreille parce que son cri est allé loin dans mon tympan. La réaction de Jérémy me fait pouffer de rire, je m'en excuse.

« Nicoooo, on t'attend! »

Je m'exclame, oui, pas sûre de savoir où est vraiment le micro, enfin oui, dans le téléphone mais je veux pas non plus importuner Jérémy. Je me tourne vers ce dernier.

« Je me demande comment vous arrivez à vivre sous le même toit ensemble haha!»

Un Feu frileux. Ben oui tiens, ça existe ! :

-En fait les gens pensent que parce qu'on produit du feu on peut maîtriser notre température corporelle... et malheureusement pour moi, non, on ne peut pas. Au début du moins. Après quand on est Étoile, on peut faire des flammes plus grandes.

Mais disons qu'il lui a fallu beaucoup de temps avant de ne plus avoir peur de son Feu. Et encore, parfois, ça lui arrive de terminer un entrainement plus tôt parce qu'il sent une légère montée d'angoisse. :

-Le lait marche à peine pour moi ! J'ai développé mon palais super tard, du coup je suis ultra sensible à la moindre saveur... En vrai, utile en cuisine... mais bon sang dès que c'est trop salé, trop sucré, trop épicé... J'explose !

Nana est compatissante, c'est déjà ça. Elle ne se moque pas de lui contrairement à un certain quelqu'un d'autre. :

-Nanaaaa~ ! fait ce fameux quelqu'un d'autre à l'autre bout du fil d'un ton enjoué. I miss yaaaa~ ! J'ai ramené de quoi te faire plaisir ! ...Non attend. J'ai ramené un truc QUI m'a fait pensé à toi ET qui te fera plaisir. J'espère. Je dis de la merde ?... Je dis de la merde. JÉREM' ! Pourquoi tu m'interrompt pas quand je dis de la m-

Jérémy, après un court soupir, s'est tourné vers le combiné -planqué sous le bar de la cuisine- pour lui raccrocher au nez et l'interrompre, puisqu'il dit de la merde.

Comment ils arrivent à vivre ensemble sous le même toit ? C'est une bonne question ça. Il y réfléchit sérieusement, la tête penchée sur le côté, les lèvres pincées. :

-Tu sais... Hm, je ne sais pas ce qu'il t'a raconté sur notre passé mais Nico a toujours été comme ça pour moi. ...Chiant. il rit un peu avant de préciser sa pensée. Mais c'est toujours pour guetter les réactions des autres. Il a une personnalité complexe, mon petit frère, il est capable de bien des choses pour rendre les gens heureux autour de lui, même si c'est à ses dépends. ...Je suis content qu'il soit resté le même avec moi. J'arrive mieux à faire mon boulot de grand frère comme ça.

Au final, peut-être qu'il a toujours voulu l'être, pour lui. Un grand frère pour Nicolas, prendre soin du gamin tout seul dans la cour de récré, penché sur son livre, dans ses vêtements trop grands et rapiécés, ses cheveux coupés à la va-vite par lui-même, ses bleus et ses cicatrices sur le corps... Quand personne ne prend soin d'eux, être là pour l'autre. Aujourd'hui, ils ne sont plus seuls. Aujourd'hui ils se comprennent. :

-Mais pour être chiant il est chiant. Il bouffe pour trois, il s'étale dans toute la maison et ne range pas ses FUCKING chaussettes par deux, IL-

Inspire Jérémy. Inspiiiire. :

-Il a ses méthodes et j'ai les miennes, disons.

Chat et chien. Non il ne fera pas la blague à voix haute.

Les paroles de Nico me font sourire fortement, si adorable, et j'observe Jérémy qui vient interrompre l'appel, un petit gloussement m'échappe. Je me demande bien ce qu'il a pu trouvé mais j'ai hâte de découvrir ça à son arrivée! Je lance une petite réflexion au Feu qui se met sérieusement à réfléchir. Je l'ai dit sur le ton de la légèreté mais il semble que ce soit un peu plus sérieux que cela pour lui. Je penche la tête sur le côté à mon tour.

« On parle de beaucoup de choses avec Nico mais je sais que vous avez eut un sacré passé ensemble... Je me doute que je n'ai pas tous les détails mais je sens que vous êtes... complémentaires? Puis c'est quelqu'un de véritable dans l'âme, son amour pour son entourage est pur et cru comme tu dis il va faire en sorte de faire beaucoup de choses rendre les gens heureux. Il est chiant mais c'est ce qui le rend adorable au final même s'il peut te faire soupirer fortement. Vous avez un lien important tous les deux qui vous unit, vous avez, de ce que j'ai compris, une belle dynamique de petit frère/grand frère qui vous correspond. »

Ça doit être agréable d'avoir des frères et sœurs quand j'y pense... Max était mon cousin mais je le considérais comme mon frère mais il a décidé de rester perdu dans la nature ce petit con. Nicolas et Jérémy sont assez opposés dans leur caractère mais c'est ce qui fait leur complicité je pense. Je rest sérieuse jusqu'à une nouvelle réflexion de Jérémy et je pars à rire.

« Une vraie vie familiale hahaha c'est classique ça. Le petit frère emmerdant envers son grand frère qui veut que les choses soient carré. Ce qui compte c'est que malgré tout ça vous vous appréciez et vous serez toujours là l'un pour l'autre s'il se passe quoi que ce soit. »

C'est un sourire doux que je lui offre.

« Bah écoute c'est un plaisir pour moi de pouvoir prendre le temps de discuter avec toi puisque la seule fois que je t'ai vu c'était au loin où tu criais par la fenêtre à Nico et j'ai entendu parlé de toi longtemps donc ça fait plaisir. Je me demande bien ce que Nico va ramener d'ailleurs ça fait presque peur. Tu veux parier combien que ce sera de la bouffe, le connaissant? »

Il écoute Nana avec un sourire... Il comprend pourquoi Nico l'aime bien cette meuf ; elle est pas con, elle parle bien. Elle est douce mais à son humble avis de Feu, faut pas l'emmerder non plus. Les Tonnerres, quand c'est ronchon, ça fait de ces trucs... Enfin bref, Jérémy vient de caler Nana dans la petite case "T'es cool, je te ferais à manger plus souvent qu'aux autres" dans son cerveau. Et elle dit qu'elle est ravie de pouvoir enfin faire connaissance, et Jérémy ne peut s'empêcher d'avoir un rire. :

-Hin. Nicolas voulait pas te partager alors. il marque une pause. ...J'déconne, il est pas du tout comme ça. Il n'a juste aucune manière et les bases de la politesse lui sont vagues. Comme il fait ses propres règles, il est difficile à suivre. Genre, un inconnu ne peut pas le toucher mais quand il t'aime bien, il faut le laisser te tripoter. Tu vois le délire ?

C'est très salaud de la part de Jérémy de dire ça parce qu'il est un peu pareil... Sauf qu'il n'y a que de rares élus qui ont droit de recevoir et de lui donner des contacts. Mais pour le reste de l'explication, c'est assez vrai. :

-Le connaissant, hmm... Il a dit que ça t'avait fait penser à toi ?... Pas à bouffer alors. Un objet. Et comme il aime faire des cadeaux utiles... C'est soit un truc que tu peux utiliser tous les jours, soit quelque chose à porter. Il est à moto, avec son sac de la fac... C'est petit, il faut que ça tienne entre ses livres de cours.

Si elle voulait en apprendre plus sur lui, c'est gagné... Elle sait maintenant qu'il est en mode analyse assez souvent pour pouvoir faire ce genre de déduction facilement.

J'éclate de rire face aux paroles de Jérémy.

« Oui je connais le phénomène! Au final ça ne l'a pas empêché de se trouver un amoureux haha.»

Depuis le temps qu'on se connaît, j'avais remarqué des détails sur la façon d'être de Nico. Pour ma part je n'avais pas de problème mais je me doutais que ça pouvait déranger d'autres. Je ne serais pas restée amie avec lui si cela m'avait saoulé, on passait des moments drôles ensemble et vraiment j'étais très confortable envers le Master. Je n'avais pas forcément de soucis à être tactile, du moins avec les gens envers qui je suis assez à l'aise.

Jérémy est très concentré dans son analyse et je trouve ça incroyable que ces deux là puissent être frères. Ils sont clairement opposés dans leur façon d'être, mais peut-être c'est ce qui permet qu'il y a un équilibre entre eux. La pile électrique d'un côté, l'intensité d'un feu de l'autre.

« C'est très logique ce que tu dis! Tu le connais vraiment sur le bout des doigts haha, on verra bien quand il va se pointer. Tu veux parier pour rigoler? Franchement, j'ai envie de dire que c'est un accessoire à porter! Mais genre sois un truc pour les cheveux ou alors un truc style petit outil comme les petits couteaux suisse là... T'as envie de donner ton avis là-dessus? »

Clairement, le Feu semble être quelqu'un de très intelligent avec une grande dextérité.

« Hey tu sais quoi, j'te verrais bien comme un grand stratège à gérer plein de trucs 'fin pas forcément en guerre mais juste... Stratège... ça te collerait bien. Alors cette cuisson comment ça avance? »

-Wah m'en parle pas. lâche-t-il en levant les yeux au ciel quand Nana parle de la vie amoureuse de son frère. Cette histoire tient du miracle et j'ai un profond respect pour la PATIENCE de Mathéo.

Jérémy se demande souvent comment ça peut matcher entre eux en vrai, au-delà des défauts du Tonnerre. Et puis il se rappelle du passif de Nicolas et il a peur qu'il ait développé une forme de dépendance affective après ses dépendances... plus dangereuses... Après qui est-il pour juger ? Tant que ça marche et qu'ils sont heureux, ça reste une inquiétude de grand frère parano, en sourdine.

En sourdine et qui va le rester, parce qu'après son mode analyse, ça lance des paris. :

-Hmmm l'accessoire c'est une bonne idée ça... Faut pas oublier qu'il donne aussi dans le grandiose parfois donc y'a moyen que ce soit carrément un vêtement mais qu'il n'a vu nulle part ailleurs.

Il rit quand Nana avoue qu'elle le voit stratège... et puis sursaute quand elle lui rappelle qu'il faut qu'il surveille les cuissons. C'est la dernière ligne droite pour les soufflés. Pour les poitrines de porc, il les retourne et les arrose correctement de leur sauce tout en reprenant la conversation. :

-J'ai été. Stratège. De guerre techniquement. Les petits gangs de mon village se battaient souvent pour obtenir certains marchés de contrebande, certains territoires de vente, certains clients, certains revendeurs... Parfois juste une autorité. On m'appelait le Chasseur... avoue-t-il avant de regarder Nana avec un sourire un peu triste. Je traquais les gens qui devaient de l'argent et ceux qui menaçaient les clients de mon gang. Je planifiais les attaques sur les autres gangs aussi, comme celui de Nicolas.

Il hausse les épaules, un peu ému par ce qu'il raconte de son passé -leur passé- mais reste ancré sur le présent. C'était comme une autre vie, quand il se servait des couteaux pour taillader les autres... maintenant il en prend un, c'est pour faire à manger aux autres. Délicatement, il vérifie avec son outil, non plus son arme, si le cœur de l'épaisse tranche de poitrine est bien cuite. :

-Encore quelques minutes et ce sera bon.

J'éclate de rire aux analyses de Jérémy, un vêtement... Ce n'est pas une mauvaise idée non plus. Dans quoi tu t'es fourré encore Nico. Ou plutôt, qu'est-ce que tu as pu trouvé au point que tes yeux pétillent et te pousse à le ramener hm ? À suivre.

Au courant de notre discussion j'en découvre un peu plus sur le Feu et dans mon hypothèse, finalement il me révèle un bout de son passé, me confirmant qu'il avait été un Stratège par le passé. Le Chasseur. C'est un surnom bien macabre je trouve et pourtant, quand j'observe Jérémy, ça lui colle à la peau. Un peu trop naturellement. Et quel coïncidence qu'il soit Invisible en plus. Il aurait eut son pouvoir pendant cette période de sa vie, clairement ça n'aurait pas été beau à voir. Mes deux sourcils se relèvent subitement par la surprise de ces infos.

« Excellent ! Ça sent super bon, j'te jure tu devrais sortir ton propre livre de cuisine, ça ferait un carton.»

Je marque une légère pause.

«J'ai entendu quelques bribes de la part de Nico sur cette période, ça n'a pas dû être facile pour vous. -Un sourire compatissant vient fendre mes lèvres finalement- Puis... T'as fait ce qu'il fallait pour survivre. Après notre passé ne définit pas forcément notre avenir et maintenant, tout va pour le mieux, ici, à Terrae. Les compétences que tu as acquises peuvent te servir pour faire du bon désormais. Si jamais tu veux partir en mission en tout cas. En plus tu es Stratège ET Feu ET Invisible, un duo de l'enfer pour les ennemis ça.»

Clairement je ne tente pas de dire que c'est une bonne chose ce qu'il a vécu, mais parfois, ce qui nous a servi dans l'ombre peut être ramené à la lumière. Pour servir à faire du bon dans ce monde. C'était là surtout le sens de mes mots. À ses réactions, pas besoin d'être Sensitif pour comprendre que c'est une période qui a profondément marqué Jérémy dans ses émotions.

Jérémy sourit à Nana quand elle lui dit que ça sent bon, qu'il devrait sortir un livre de cuisine. Il hausse une épaule. :

-J'ai eu cette idée. Comme j'ai un diplôme de nutritionniste, je voulais faire une petite brochure pour éduquer les personnes qui arrivent à Terrae, pour qu'ils apprennent aussi à se faire à manger, ne pas toujours être à la cafét ou au restaurant, et essayer d'adapter leur régime alimentaire selon leur pays d'origine petit à petit avec ce qu'on trouve au Japon... Mais c'est un boulot titanesque et j'ai un autre projet pour le moment.

Il fait un clin d'œil, sa main libre de son couteau vient mettre son index près de sa bouche. C'est pas vraiment un secret... Disons qu'il aimerait plus peaufiner ça avec d'autres personnes avant de balancer ses rêves comme ça.

Et la conversation reprend sur le moins drôle de leur histoire, mais eh... c'est eux aussi. Il remarque à quel point Nana essaie toujours de pointer le positif dans tout ça et Jérémy se demande si elle fait autant preuve de gentillesse envers elle-même ou si c'est tout dirigé vers les autres... comme Nico. Et Aaron aussi en fait... Et putain les Tonnerres sont vraiment tous comme ça ou c'est juste son entourage ??? Il n'a pas perdu son sourire en lui répondant. :

-Je sais. Je suis le meilleur Williams pour jouer à cache-cache. Même si Aaron et Nicolas me trouvent rapidement, si on additionne les points, c'est moi à la première place. Du coup, Lottie et moi, on aime bien se planquer tous les deux, c'est drôle parce qu'on fait croire à l'ennemi que l'un d'entre nous a été trouvé, et que décemment, il ne peut y avoir deux personnes dans la même pièce, ce serait trop facile pour la personne qui doit nous trouver ! Et en fait-

Silence, Jérémy fronce les sourcils. Il a entendu Termicator feuler dans le couloir... Alors dans un même mouvement il se retourne et lance son couteau dans la direction de l'entrée, évitant parfaitement Nana... là où Nicolas évite de justesse l'arme en se décalant l'air de rien pendant qu'il va se planter dans le mur derrière, dans un "CHTOK" retentissant. :

-SURPRIIISE !

-Putaiiin de bordel de cooon de toi NICOLAS FUCKING WILLIAMS J'AI FAILLI TE BUTER !

Nicolas fait la moue. :

-"Failli", comme souvent. Et t'as raté. Eheh !

Alors pendant que Jérémy pousse un énorme soupir en levant les bras au ciel, Nico rejoint Nana en sautillant, la prenant dans ses bras avant de frotter sa joue contre la sienne. :

-Naaaanaaaa ! Je suis désolé pour l'urgence ! C'est le bordel en ce moment au labo de la fac s'il y a pas une explosion à la semaine avec les étudiants étrangers qui lisent à peine le jap' c'est presque bizarre lel et- WAH ça sent trop bon c'est quoi Mymyyy ? On peut manger quand ? Promis Nana je suis tout à toi après mais on peut manger hein ? Dis ?

Grand sourire vers Jérémy... qui abandonne, clairement, et sourit lui aussi. :

-Soufflé au fromage et poitrine de porc marinées. Si tu me ramènes mon couteau je vous sers tout de suite.

-DEAL ! Mais avant-

Nicolas ouvre son sac à dos et c'est le fouillis dedans. Y'a des classeurs, des livres, des feuilles volantes, des élastiques, pansements et épingles à nourrice tentent de se faire la malle dès qu'il l'ouvre un peu trop grand mais il n'a pas le choix s'il veut poser la bouteille de saké devant le nez de Jérémy, murmurant un "Ça, c'est pour toi !" avant de sortir un crop-top rapidement plié devant Nana, avec le logo de Muse dessus. :

-Y'a une nouvelle boutique pas loin de la fac avec pleins de t-shirts de groupe de rock ! Red Hot, Scorpions,... Y'a des accessoires de musique aussi ! Faut trooop que je t'y emmène ! Si j'avais pas été en moto, j'aurais ramené la moitié de la boutique ahahah !

Explique-t-il en allant chercher le couteau, toujours planté, avant de capter que Jérémy fixe de biais Nana, avec un sourire au coin des lèvres. :

-Eh ! J'peux savoir c'est quoi ce sourire ?! Kestafé à ma BG en chef ?!

-Absolument rien. Tu veux manger ou pas ? lâche-t-il en tendant sa main pour l'encourager à lui ramener le couteau.

-Hmgnhmh ui.

La conversation est agréable avec Jérémy. Je l'écoute avec plaisir me raconter un moment de leur quotidien avec la petite Lottie. Le quotidien de cette maison au final. J'éclate de rire pendant son histoire, ''je suis le meilleur Williams pour jouer à cache-cache'', clairement oui. T'as le pouvoir pour, j'imagine difficilement quelqu'un capable de le trouver. Ou bien, Aaron. Le mec est Master Sensitif à titre de rappel. Un sourire narquois même s'il est invisible, il va le sentir puis- je. Un cri m'échappe quand je vois le Feu littéralement LANCER un couteau dans les airs, mes yeux le suit malgré mon sursaut qui a failli me faire tomber de ma chaise et- Nicolas qui vient juste d'arriver.

Je suis littéralement sans voix devant cette scène. Est-ce que ça arrive souvent ça ??? Wesh. Le monde vient de changer dans une toute autre forme. J'ai failli, être témoin, d'un assassinat. Dans la maison d'Aaron. C'est chaud OK? Une perle de sueurs est à deux doigts de se former sur ma tempe, la bouche grande ouverte avant de reprendre un peu plus mes esprits dans les bras de Nico. Mes épaules se détendent un peu tandis que ma joue se rougit au fur et à mesure contre celle du Master. Deux ambiances dans la même pièce, incroyable. Les Williams quoi. Un simple large sourire reste sur mes lèvres avant d'observer les deux frères interagir entre eux. Je ne comprends pas tout, mais c'est drôle.

Mes yeux s'illuminent devant le tissu qui est déposé devant moi. Je le prends dans mes mains avant de le déplier. Magnifique. Le tissu est doux au toucher, le logo, toujours magnifique. J'offre un large sourire à Nicolas avant de l'enlacer chaleureusement, le crop-top dans une main, toujours assise, une fois qu'il est revenu et n'a plus le couteau en main. On va éviter un deuxième accident OK?

« Nicooooooo! Il est... SUPER MERCI T'ES ADORABLE JE SUIS GÊNÉE. J'ai le jean parfait dans mon armoire qui va aller à merveille avec. T'sais le noir qui est troué aux cuisses avec de la dentelle dans les trous? J'ai trop hâte. Prochaine sortie, ON Y VA JE VEUX VOIR. J'ai besoin d'un tee-shirt des Sex Pistols. Ils doivent avoir du punk rock j'imagine? Sinon il me faut un des Rolling Stones de toute façon. J'ai défoncé le mien dans un entraînement. Puis HEY- Jérémy a cuisiné de fou je l'ai observé tout le long, ce qu'il prépare, ça va être un délice de folie. J'ai eut la chance de goûter la béchamel... j'ai pas de mots.»

Je tourne la tête vers Jérémy, les yeux un peu écarquillés sur l'instant.

« J'ai eut la PEUR de ma vie, t'as eut un réflexe de MALADE Jérémy. J'aimerais pas être un cambrioleur dans cette maison!! Est-ce que tu voudrais que j'aide à mettre la table? 'Fin tu manges avec nous hein??Demandais-je en me décollant du Master finalement.»

Je suis habituée à venir ici mais putain le couteau de Jérémy m'a déstabilisé mdr.