Je ne rêve pas depuis mon arrivée à l’hôpital. Ma fatigue est bien trop puissante pour permettre à mon cerveau de faire quoi que ce soit. Voyez cela comme une vieille tour de PC qui ne peut que s’éteindre ou s’allumer, la mise en veille n’est pas possible. Le beep-beep de la machine à côté de mon lit et le click-click de mon tube de perfusion contre l’acier froid de son support m’accompagnent toute la journée. On a vraiment tout donné dans cette mission.

Je suis à nouveau Étoile, mais à quel prix…

Ne plus avoir de sceau à montrer un côté dangereux de nos pouvoirs, par chance, on m’a imposé un sceau temporaire le temps que je finisse par sortir d’ici pour aller remettre un vrai sceau par la directrice. Je suis déjà contente de n’avoir que mes muscles endoloris et de ne pas avoir de support respiratoire à porter, juste des bandages partout sur mon corps à l’exception de ma tête. Les guérisseurs font leur mieux pour nous remettre sur pieds.
Pendant un de mes moments éveillés, je regarde vers la fenêtre, laissant la lumière m’apaiser. J’ai la tête dans les nuages par les sédatifs, mais au moins, je ne souffre pas tant que je ne bouge pas. Il y a cette sensation dans ma cage thoracique… Ce sceau temporaire qui m’oppresse de l’intérieur par le manque d’énergie… Mon électricité finira par revenir, je dois juste être patiente.

Une infirmière passe faire quelques vérifications, je lui réponds quelques mots d’une fois rauque. Elle me donne un coup de main à aller aux toilettes car j’ai mangé trop de glaçons, je dois vider ma vessie. Je grimace, le corps lourd, se déplacer n’est clairement pas quelque chose que j’apprécie tout de suite.

De retour dans mon lit, je me laisse m’enfoncer dans mon oreiller, fermant les yeux un instant pour me remettre de ce simple mouvement qui est devenu une vraie épreuve olympique.

Nicolas n'était pas au meilleur de sa forme, c'est le moins qu'on puisse dire. Les Guérisseurs faisaient du bon boulot, oui, mais il avait parfois cette douleur fantôme dans la jambe... et il toussait si souvent qu'il avait un peu ralenti la clope. Un peu, seulement. Faut pas déconner non plus. Il est pas resté longtemps hors service. Donc il s'est réveillé, a appris à quel point ça a été le bordel pour tout le monde, et surtout l'état de l'équipe de son père. C'était apparemment impressionnant pour certains patients de voir un anthropomorphe loup de presque deux mètres se balader dans les couloirs, mais c'était aussi amusant de le voir poursuivi par quelques infirmiers lui demandant d'arrêter de bouger constamment. ...Ah oui, parce que ce soucis n'est pas réglé au fait. Ouais alors... C'est pas vraiment super important pour nous en fait, on le savait, hein. C'est juste chiant parce qu'il peut pas trop sortir de l'hôpital vu la dose de prise de sang et d'analyses qu'on lui fait au quotidien. C'est pour la science ! Je sais mais merde, j'aurais aimé pouvoir rendre visite à 'Ma et Lottie. Et puisque le daron n'était pas encore réveillé, on a décidé de rendre visite aux autres, à défaut de pouvoir faire autre chose -sans trop se faire enguirlander par le personnel médical.

Et donc la première qu'il va voir, parce qu'elle est réveillée et qu'il a pas la patience là, tout de suite, sous cette forme, de supporter Senri -en toute amitié-, c'est donc Nana.

Il ouvre la porte sans pouvoir prétendre qu'il est stoïque devant l'état de la Tonnerre, sourcils froncés, obligé de se pencher pour passer la porte qu'il a eu du mal à ouvrir avec ses mains griffues et immenses... Une infirmière le rouspète encore un peu en lui disant que Nana devait se reposer. Nicolas la fixe, gronde tout bas avant de s'asseoir à côté du lit, son corps immense arqué vers l'avant comme pour couvrir Nana. Il ne répond même pas, attend que l'infirmière abandonne en le pointant du doigt comme elle parlait à un chien désobéissant. :

-Une courte visite Nicolas ! Quand je reviens, ce sera pour ta prise de sang, hm ?!

Son oreille tressaille, aucune réponse encore une fois... mais dès que la porte est refermée, je pose mes bras à côté de Nana, pour ne pas l'écraser, pose ma tête et ma truffe frôle sa main. Elle sent le sang et l'antiseptique. Mon oreille tressaille à nouveau, inquiet, je ferme les yeux... J'aime bien Nana. On se voit souvent pour bouffer c'est vrai, on s'entraîne aussi. Mais je crois que je suis juste content en sa compagnie. Il n'y a aucune prise de tête... et là, elle s'étoilise en pleine mission, mission qu'était de base ultra sensible et dangereuse. J'ai envie de faire mon gars pas sérieux comme d'habitude... ou celui qui a soudain un truc sage à dire... ou une anecdote à raconter pour l'aider... Mais j'ai rien. Je suis même plus Sensitif, j'ai aucune idée de si ma simple présence sous cette forme lui fait de la peine alors des mots j'ose pas imaginer... Donc j'ouvre les yeux... je souffle... :

-...Eh. ...You look like shit.

Ok. "Gars pas sérieux" dans ce cas.

À peine les paupières fermées, mon corps s’éteint. Je somnole assez profondément. S’il n’y avait pas la machine qui fait beep-beep pour le cœur, on penserait que je suis morte. Ma respiration est presque inaudible car je suis au ralenti complet. Peut-être que je pourrais voler ce coussin et le ramener chez moi, il est trop confortable.

Dans ma somnolence, j’entends des bruits qui me semblent à la fois lointains mais proches. Un brouhaha de paroles inaudibles. Oh, sûrement des médecins qui discutent pour un autre patient dans la chambre non ? On aime ça la colocation hospitalière…

Faudrait que je trouve l’énergie d’ouvrir les yeux pour voir ce qui se passe quand même… Surtout que- attends, il y a une présence à mes côtés non ? Quelque chose me frôle la main, c’est chaud et humide. Je bouge mes yeux de gauche à droite, à la recherche du bon moment pour les ouvrir, pour enfin décoller mes paupières lourdes.

Finalement, quand j’arrive à les entrouvrir, je vois cette forme qui me regarde… cette IMMENSE FORME MAIS WOH- mes yeux s’ouvrent en grand subitement tandis qu’un léger cri étouffé dans ma gorge s’échappe. La machine à beep-beep s’emballe sur le moment parce que normal hein, le coup de flippe s’il vous plait. Mon corps se cripse et ça fait un mal de chien... UN LOUP QUI DORT MAIS- IL OUVRE LES YEUX JE- Est-ce que je suis en train de faire une paralysie du sommeil ?

Je reconnais cette voix soudainement qui me parait vraiment familière. Tant bien que mal, je déplace ma main piquée par la perfusion jusqu’à, si je peux dire, la joue poilue de-

« Ni…co…. ? Dis-je d’une voix rauque. »

Quand on parle peu pendant une journée complète, on a du mal à s’entendre parler ensuite je trouve… Mais ma voix porte beaucoup moins qu’avant car mes cordes sont fatiguées par tous les cris pendant la mission… En tout cas. Sur l’instant, je ne sais pas si cet instant est vrai ou si j’hallucine, mais de savoir sa présence à mes côtés me fait chaud au cœur et me donne un sourire en coin.

« Did you look at yourself fisrt ? Répondis-je avec un petit ton d’humour. »

Je suis heureuse de te voir my friend… Même si je ne comprends pas pourquoi tu es si poilu.

Elle a l'air surprise. Évidemment. Sa voix est rauque. Évidemment ! Bon oui, la vie est faite d'évidence mais elle nous reconnaît, et c'est pas si évident, donc je prends. Quand elle pose lentement sa main sur mon visage, je le penche un peu, sans trop appuyer pour ne pas lui faire mal et lui dire que, ouais, elle peut. J'ai conscience que j'ai des allures de grosses peluches là, quand les gamins n'ont pas trop peur de moi, ils n'hésitent jamais à me demander un gros câlin. Ça me rend heureux, je me dis que je suis pas trop monstrueux. :

-Ouais, c'est moi. En chair et en poils.

Mon rire ressemble à un roulement de tonnerre et j'ai la queue qui bat derrière ; je le sens là parce qu'elle est gênée dans le fauteuil, elle tape dans le dossier. Elle me répond avec humour et je souffle. En vrai je suis content de voir qu'elle réagit de cette manière... mais ça me donne envie de la prendre dans mes bras. On va éviter hein, ça lui ferait plus de mal que de bien. Alors à la place, je prends un air faussement indigné -avec des traits de loup, donc ça doit être bizarre. :

-J'te permets pas, je suis absolument adorable !

Je me redresse un peu, contient l'instinct que j'ai de vouloir lécher sa main avant de m'asseoir à ses côtés. Je zieute un peu la machine qui surveille son rythme cardiaque avant de l'ignorer, de prendre sa main délicatement pour ne pas qu'elle sente mes griffes, tâter son poignet du bout de mes doigts. :

-...Ton énergie a changé.

Façon "mignonne" de dire, darling tu t'es étoilisée, mais vu la situation j'ai une idée de pourquoi et je sais pas si tu veux en parler mais je peux pas faire semblant de pas le voir... Et je la regarde, toute cassée, dans ses bandages et son odeur de sang et d'antiseptique... J'ai l'impression d'avoir failli mes amis parfois... puis je me dis que je suis pas surhumain -peu importe ce qu'on dit sur le fait que les Masters sont quasiment des demi-Dieux- et quand ils passent certaines épreuves, que je peux aussi juste être là pour ma Meute dans leurs défaites, être fier de leurs réussites. Avec Nana, c'est différent et je me demande si c'est parce que favoritisme ?... Probablement. En tout cas, ça me fait du mal de la voir comme ça. Ça m'donne envie de lui commander un kebab. :

-On peut ne pas en parler si tu veux pas.

Et je surveille son rythme cardiaque... en tenant sa main... j'veux pas écouter la machine sur laquelle elle est branchée, j'veux l'écouter elle.

La douceur de ses poils sous mes doigts me fait un peu plus sourire… il est immense… j’ai vraiment de la misère à comprendre pourquoi je ne vois pas un humain. Mais la présence de mon ami me fait si plaisir, notre connection est tellement serrée… Au delà d’un Master qui m’a entraîné, Nicolas était surtout un ami, une personne proche envers qui je pouvais me tourner ou aller manger en plein milieu de la nuit.
Je souffle un peu du nez en guise de rire face à sa fausse indignation, caressant doucement les poils, oui je ne peux pas m’en empêcher, c’est trop doux.

« Bien sûr que tu l’es comme ça mais- Han donc moi je le suis pas même en étant une momie hein ? »

Mon sourire en coin s’agrandît un peu. Nico se redresse un peu, mes doigts quittant son pelage car je ne peux pas tendre plus que ça le bras. Je les laisse en l’air, observant la gestuelle du Master. Sa constatation me surprend. Enfin, juste un peu. Il ne faut pas s’étonner de la part du Sensitif enfin, l’est-il encore ? Comment peut-il sentir cela ? Enfin… on a tous un sixième sens… et puis je ne suis pas totalement stabilisée encore donc, peut-être que je me prends trop la tête pour rien. De toute façon s’il y a bien une chose que j’apprécie chez Nicolas, c’est cette légèreté d’esprit.

«  C’est vrai… soufflais-je. »

Quand il ajouta ce commentaire, sur l’instant je suis trop épuisée pour vouloir me rappeler de tout… de la douleur qui s’est produite… je dépose ma deuxième main sur le dessus de sa patte.

«  Les détails ça ira à plus tard hm… Mais, j’ai retrouvé mon statut d’Etoile pendant la mission… tu te rends compte ? C’est en parti grâce à toi tu sais… . »

Sans notre rencontre, je n’aurais pas repris cette confiance, je ne me serais pas relancer dans les entraînements, mon électricité n’aurait pas été aussi bonne… si contrôlée… je n’aurais pas pu rencontrer une personne si exceptionnelle et si douce… si drôle… si attentionnée…

«  Et tu peux m’expliquer ce qui t’es arrivé à toi ? Laissez pousser sa barbe c’est une chose mais là… dis-je d’un ton amusé. »

Vite ! Un comeback ! :

-Tu n'es pas adorable parce que tu es toujours magnifique.

Aller hop ça passe. T'es le pire. Pas de commentaire, merci.

Nana ne dément pas, c'est déjà une bonne chose... Pourtant elle ne veut pas en parler plus. Les détails plus tard. Ok. J'ai ma langue qui voyage brièvement sur mes canines -je manque de me blesser à chaque fois que j'ai ce tic, j'ai pas l'habitude qu'elles soient si grandes- mais je ne dis rien. Je laisse sa main posée sur la mienne tout en étant attentif aux battement de son cœur... Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, ça me rend fou. Mais elle est rentrée, elle est vivante et elle est Étoile. Je m'accroche au positif.

Je m'attendais pas à ce qu'elle dise que c'était un peu grâce à moi par contre. Mes oreilles se redressent en même temps, traduisant ma surprise et je renifle. :

-C'est entièrement grâce à toi Nana. Tu as voulu t'entraîner, tu es restée déterminée, j'étais juste là au bon moment... Je suis content, je suis fier de toi. Mais c'est ta victoire ok ?

Je suis touché hein, et je suis peut-être relou avec ça... Mais j'aimerais vraiment qu'elle soit autant fière d'elle que je le suis. Parce qu'elle a bossé, parce qu'elle s'est accrochée,... et pis franchement elle le mérite. C'est admirable et elle devrait s'accorder le droit d'être fière. J'ai l'impression que l'amour-propre chez les Tonnerres c'est pas trop ça...

Et puis je ris soudainement, grondement doux et grave dans un souffle. Elle me demande comment c'est arrivé, la métamorphose. Je réfléchis aux mots que je vais dire. :

-J'ai été mordu par un loup-garou.

J'ai la queue qui s'agite, fouette l'air derrière moi... Oui je suis content de ma blague quoi qu'est-ce qu'y'a HM ?! ...Mais j'ai rien dit moi ? Je reprends plus sérieusement, sans lâcher ses mains. :

-Nah. On a cru qu'un des petits qu'on devait récupérer avait été suffisamment endormi par nos pouvoirs... Il avait une seringue qui m'a changé en Morphe et disons... C'est pas un pouvoir facile pour moi.

Pour nous, eh.

Je souffle à nouveau par le nez fasse au compliment. Il voit toujours le positif dans tout, c’est incroyable. Là tout de suite, je me vois surtout comme un légume qu’on a oublié de sortir de la casserole et qui s’est trop ramolli par la cuisson.
Ses mots devraient me rassurer hein, c’est ma victoire… mais c’est une ombre qui glisse sur mon visage un instant avant de repartir, fasse à un petit flashback non désiré. Je reprends rapidement mon sourire et le regarde droit dans les yeux.

« J’ai travaillé dur, mais c’est toi qui m’a redonné la base Nico… Puis au bon moment… Je t’ai dérangé pendant ta session d’entraînement aquatique haha tu te rappelles ? »

Parce que je m’en rappelle bien de ce moment. J’étais récemment revenue, gênée de ne plus connaître grand monde, d’être au fond du trou. T’aurais pu m’envoyer balader ou juste m’ignorer mais t’as décidé de venir à ma rencontre et de me suivre dans les bois (oui étrange à dire) pour te montrer mon incapacité. T’étais torse nu sous ton manteau de cuir, j’avais jamais vu ça de ma vie. Tu as tendu une oreille attentive lorsque j’en avais besoin, tu m’as aidé à sortir du buisson quand je me suis TP par erreur dessus… Tu m’as emmené à Tokyo en moto… Je le dis, je suis très reconnaissante envers mon ami.

Un léger rire m’échappe.

«  Oh non tu vas aller manger tous les villageois alors !  »

Dans un ton moins humoristique, une vague de compassion me submerge fasse à la nouvelle. Je caresse le dessus de sa patte doucement en signe d’empathie. Cela n’a pas dû être facile à vivre… il avait tellement un beau contrôle de ses pouvoirs… passer de Sensitif à Morphe… c’est une grosse claque.

«  Je suis désolée d’apprendre ça… murmurais-je. Comment tu te sens ? Ça ne doit pas être facile de ne plus être Sensitif, non ? Est-ce que ça veut dire que tu reprendras forme humaine à un moment donner ? »

Je fais une légère pause.

«  On peut en parle plus tard aussi tu sais… je suis contente de savoir que tu vas bien et que je ne sois pas dans un rêve dont je serais déçue au réveil car tu ne serais pas là… »

De me réveiller seule, dans ce lit froid après un rêve réconfortant, ça m’aurait arraché le cœur.

Je plisse mes paupières... mais c'est dingue cette manière de toujours vouloir partager ses propres réussites comme ça ! Ma langue claque sur mon palais et je ne commente pas à propos de ces "bases"... par contre, je soupire un peu quand elle me rappelle notre première rencontre. :

-Bien sûr je me souviens.

Je lui dirais bien qu'elle ne m'avait pas dérangé, que j'aime aider les autres dès que possible, que j'ai pris un endroit isolé seulement pour être sûr de ne pas blesser quelqu'un au cas où. Je parlerais bien de l'arbre abîmé qui m'a inquiété, les clopes échangées, les lucioles, ma moto, la bouffe,... Mais elle sait déjà tout ça, elle était là hein.

Je réussis à la faire rire ; je claque les dents sans faire un mouvement pour m'approcher mais mimant tout de même un villageois que je dévore d'un seul coup de croc, dévoilant ma rangée de dents animales dans le processus. Je les cache quand elle se met à caresser mes pattes... J'inspire lentement, plus calme, pour lui répondre. :

-Ce n'est rien, ça a été juste embêtant pour terminer la mission mais ma Greffe fonctionnait toujours... même si c'était différent, en étant plus Sensitif, c'est plus autant difficile qu'avant... Par contre je peux redevenir... à peu près humain ? On ne sait juste pas combien de temps ça fera effet...

Je m'ébroue, lève la tête en fermant les yeux et je prends une profonde inspiration.

Car ce n'est pas que Nicolas ne peut pas rester humain, c'est qu'il en a eu assez de porter des masques toute sa vie. Son passage à Master a libéré tout ça. Ça demande une certaine concentration ; faire l'humain. Quand il baisse la tête pour regarder Nana avec ses yeux gris, il y a encore un peu de pelage, des oreilles pointues, quelques détails plus lupins mais il est bien plus reconnaissable dans cet entre-deux. Et puis il tremble... parce que j'ai froid. Il baisse la tête et constate qu'il est torse nu -décidément-, puisque personne n'a eu le temps de lui trouver un t-shirt à sa taille qu'il ne déchire pas avec ses griffes parce que ça gêne ses poils. :

-Ah non oui bon forcément j'avais oublié.

Et dans un bruit de pelage volumineux qui se soulève dans le vent, je retrouve ma forme plus monstrueuse, plus facilement dans ce sens que dans l'autre.

Je réagis à sa dernière réplique. Je penche la tête sur le côté, un demi-sourire aux babines et mon immense main vient glisser sur sa tête sans se poser pour ne pas lui faire mal, relevant mes griffes pour les tenir éloignés, m'aidant du creux de ma paume pour décaler ses cheveux de son visage. :

-Haaan tu rêves de moi Nana ? Je suis honoré.

...On lui a donné des antidouleurs avant qu'il entre c'est ça ?

Est-ce que, peut-être, ce serait un poids en moins pour Nico de ressentir les autres ? On en a discuté longtemps de ce sujet, ce qu’est être Sensitif. Avec Senri j’ai compris un peu mieux le principe car on a du attendre à se connecter l’un l’autre pour la mission. Je penche la tête sur le côté, curieuse, observant Nico-Loup redevenir le Nicolas que j’ai connu. Enfin. Presque. Il y a un restant de loup, mais cela me fait sourire de voir ce doux visage familier.

« T’as du style, riais-je. »

Je balaye rapidement du regard la chambre, à la recherche d’un tissu pour Nicolas dont je pourrais lui dire de prendre car me lever toute seule ce n’est présentement pas faisable. Il faudrait une couette, un plaid ou peu importe. Mais finalement, il reprend sa forme de loup. Une forme plus gigantesque, digne d’un nounous géant.

« C’est impressionnant je t’avoue! Et ça te plaît quand même d’être Morphe ? »

Je le laisse placer mes cheveux, sa patte entourant une partie de ma tête. Je sais que je suis livide côté couleur de peau, mais sa remarque fait réagir un peu mes pommettes.

«  Hein mais- Non mais pas- Je »

Vas-y, je saoule.

«  Fais pas le malin, hein. Jamais je ne te confirmerai une telle info ! Et toc. »

C’est un petit rattrapage mais sans plus. Je ne contrôle pas mes rêves, et je ne pourrais pas les décrire ils sont trop extrêmes en fonction de mon humeur. Entre catastrophe nucléaire, la croisière s’amuse ou de l’érotisme, tout y est passé. Après qui est dedans hein… je ne suis pas responsable- BREF. Reprenons un peu de sérieux.

«  Juste que ca fait longtemps qu’on ne s’est pas vu avec tout ce qui s’est passé… j’aurais été triste d’être dans un rêve et de me réveiller et qu’au final rien de tout cela ne soit vrai mais…  »

Je tente de forcer mon bras pour que ma main revienne vers son visage ou son bras, peu importe, juste un contact. J’ai un doute d’y arriver mais je tente tandis que j’ajoute pendant mon mouvement:

«  Il me semble que tu es vraiment là. Ou alors mon cerveau veut me le faire croire….  »

J'ai une oreille qui gigote quand elle dit que j'ai du style, mais je ne réponds pas. J'ai toujours dit que je m'aimais pas beaucoup, de manière générale, mais alors sous cette forme c'est terrible. J'ai appris à m'accepter mais bon sang que c'est dur de se supporter. Mais je n'étais pas là pour me plaindre que je préfére passer les portes de l'hôpital sans avoir à me pencher. Et elle trouvait ça impressionnant, je suis d'accord. Mais c'est pas grâce à moi, à nous, c'est le pouvoir qui l'est. Les Morphes ont le meilleur pouvoir, même si on ne pourrait pas vivre avec éternellement, y'a pas photo. Par contre, sa question me surprend... Mon regard se dévie un peu du sien, pour un instant, mes oreilles sont basses quand je réponds sincèrement. :

-Non. Pas dans ces circonstances, non.

Sa réaction quand je lui dis que je suis honoré d'apparaître dans ses rêves m'évite de penser plus longtemps à ça. Je la vois rougir et je ris. C'est adorable. En disant qu'elle n'allait rien confirmer, elle confirme totalement. Je souffle, me mordille la langue pour éviter de rire plus fort... Elle rêve bien de qui elle veut hein. Moi je rêve pas, seulement des cauchemars, mais ils sont rares maintenant. Du coup ouais, je dors comme un bébé au moins. Donc ouais, elle rêve de qui elle veut, dont moi, et apparemment c'est parce que je lui manquais. On lui manquait je suppose... Woaaah je veux la même drogue qu'elle. Non. Je sais ROOOH sois pas si sérieux ! Il faut là.

Nana lève son bras... Du moins elle essaie mais ne va pas bien haut et je crois comprendre ce qu'elle veut mais elle ajoute quelque chose avant que je bouge. Il lui "semble" que je suis là. J'ai déglutit. Il y a des mots, à la façon de les dire, je les reconnais. Et cette impression d'être constamment seul, cette habitude ancrée en soi qu'il est difficile de reconnaître la "présence" des autres... putain qu'est-ce que je la connais bien. Il n'y a rien d'étonnant au fait qu'être Sensitif au début me faisait peur, avant que ça me mette en colère d'ailleurs, ça m'a fait peur. Sentir autant d'humains, de gens qui ressentent tant de choses autour de toi qui n'a que le creux de la solitude en toi... C'était beaucoup. :

-Je suis là.

Au lieu de l'aider à soulever son bras vers mon pelage ou juste lui donner ma main, je me penche en avant. J'ai reculé un peu pour ne pas lui donner un coup de front hein ! J'ai même passé un bras de l'autre côté de son corps pour pas l'écraser. Elle n'a pas l'air d'avoir de plâtre, mais ça veut pas dire qu'elle n'aura pas mal si je lui tombe dessus d'un coup. Je plie mes coudes petit à petit, pour poser ma tête au niveau de son ventre, à portée de ses mains, aussi doucement que possible... comme si je me posais à la manière d'une couette lestée... mais chauffée aussi. ...et poilue. :

-Je suis là. je répète. Et si tu veux je reste.

Et la prise de sang ? Hein ? L'infirmière... la prise de sang du jour ? Roh ça va eh, ils peuvent la faire ici la piquouze hein ! Bon.

Il m’est difficile de comprendre ce changement de pouvoir soudain pour Nico. Je n’étais pas présente pendant l’éclipse et quand un pouvoir a fini par m’atteindre c’était ma propre électricité qui était revenue subitement. Morphe ça ne doit pas être facile, de devoir se métamorphoser tout ça… Le Nico loup est adorable, je me le cacherai pas que de l’avoir revu en humain m’a vraiment fait plaisir, de revoir ses iris.

« Je suis désolée…soufflais-je. »

Qu’il se mette à rire fasse à mes allusions nulles, ça me fait sourire. C’est sûr qu’avec ce qui s’est passé au Centre, on a tous le cœur lourd, les corps épuisés, mais si au moins on arrive à rire ne serait-ce qu’un moment, c’est déjà ça. Ça amène une petite lumière. Il me le confirme qu’il est là. Ces simples mots me font un peu plus sourire, ayant les yeux très cernés et bouffies, mes iris dorés disparaissent facilement lorsque mon visage se contorsionne. Je le laisse s’installer, la chaleur de son pelage qui réchauffe le drap qui me recouvre me donne l’impression d’un mini radiateur. Son poids ne me dérange pas. Tant que je ne bouge pas trop, c’est le plus important le temps que mes hématomes guérissent suffisamment, que mes muscles ne soient plus en train de crier.

Depuis, la machine à beep-beep, a ralenti, mon rythme cardiaque est revenu à un niveau correct. Je laisse ma main flottante se poser sur le dessus de la tête de Nico, entre ses deux grandes oreilles. Laissant le bout de mes doigts faire des mini aller-retour sur son pelage. S’il pouvait, je suis sûre qu’il sentirait mon réconfort… enfin… il doit déjà le savoir. On se connaît bien et je suis, un peu trop, un livre ouvert.

«  C’est vrai ? J’adorerai, merci. »

Ses mots sont sortis comme un chuchotement. Je n’ai pas le bon vocabulaire sur le champ pour lui montrer à quel point je serais ravie qu’il reste, aussi longtemps qu’il le souhaite. La gentillesse de mon ami me fait du bien. Il doit être rassuré de savoir que je suis en vie au moins. Je remercie le ciel de m’avoir amené Nicolas, qu’il soit vraiment présent dans cette pièce. Ce n’est pas autour d’un gros plat à manger comme des cochons qu’on se réunit, mais au moins… Ce moment même, où nous ne sommes que tous les deux, me fait oublier un peu le fardeau de la mission qui me pèse. Ce silence entre nous n’est pas lourd, non, on sait apprécier l’un l’autre sans avoir à ouvrir la bouche.

«  Est-ce que t’es juste de visite à l’hôpital ou tu t’es échappé de ta chambre d’ailleurs ? T’as rien de cassé ? »

On connaît le loustique.
Et puis, on veut savoir comment il va physiquement à part son changement de pouvoir. Je ne suis pas sûre de l’état de mes camarades. Aaron m’inquiète, quand je l’ai vu s’évanouir et que je me suis jetée sur lui en échappant aux infirmières pour savoir comment il allait, se fut le black-out par la suite, je me suis retrouvée dans ce lit avec des guérisseurs et des infirmières qui venaient à tour de rôle. Je veux savoir comment va Nico. S’il est juste de passage, qu’il n’a rien de grave, j’en serais rassurée. On s’est si peu vu récemment à cause des entraînements, des réunions, de la mission… je veux savoir ce qui se passe dans cette caboche, savoir qu’il va bien.

Nana s'excuse et je lâche un grognement malgré moi. Rien de méchant, c'est plutôt un soupir exaspéré... J'ai une tonne d'amis qui ont tendance à s'excuser alors qu'il n'ont pas à le faire -looking at you Ariana- et j'ai compris au fil des années que ça servait strictement à rien de leur rappeler. Même rétorquer avec humour, pour ça, je n'y arriverais pas. J'aime bien prendre la forme d'un loup lorsqu'on s'entraine avec Elwynn... Mais là, ça a été forcé à moi, et je pense que c'est pour cette raison de je suis aussi déformé, mon Loup a des allures de monstre. Ce serait marrant de s'arrêter un peu pour analyser tout ça, niveau psychologique mais j'ai pas le temps.

Elle me caresse la tête et je remue la queue... C'est mon instinct animal. Hinhin... ...Ok et j'aime quand on me gratouille le crâne, oui, bon. C'est pas tout le monde qui a le droit de toucher ma tête en plus. Nana elle peut, y'a circonstances atténuantes.  Hinhin... ...Dis donc t'as fini de rire dans ton coin toi ? On pourrait apprécier le silence en paix ?!...

...

Je crois que je m'attendais à ce qu'elle me pose cette question, j'ai pourtant pas de réponses tout faite. Juste, je suis inquiet, pour tout le monde. J'ai pas du tout la même vision du monde que les autres ; tuer me dérange pas, souffrir physiquement c'est pas si pire,... Pour certains, c'est un poids énorme. J'ai envie d'être là pour eux, après tout, c'est ma Greffe. L'Esprit de la Meute. Je ferme les yeux avant de répondre dans un sourire. :

-Ahah, échappé. Je devrais même pas être debout, j'ai pris une balle dans la jambe, j'ai respiré des fumées,... Mais je pouvais pas rester immobile alors que tout le monde-... Je devais voir-... ...On m' dit que tu étais réveillée.

Techniquement, il y en a d'autres de réveillés. A la base, je voulais faire le tour de ceux-là mais j'avais pas imaginé que ma première visite à Nana serait aussi longue.


HRP : Typical Nico, "j'ai pris une balle dans la jambe mais ça vaaa y'a rien de grave"...

HRP : Incroyable x)

Je plisse des yeux, tentant de comprendre la bombe que venait de poser Nico. Mes doigts se stoppent sur le moment, immobile dans son pelage et ma bouche s’entre-ouvre. J'ai bien entendu ou...? Non? Il est pas en train de me dire ça sur un ton aussi serein comme s'il avait juste une cheville foulée? Vraiment, il me surprend à chaque fois. Après, à sa place, j'aurais fait la même chose. Je me serais déplacée pour aller voir ceux que j'aime dès leur réveil, mais bon, on connaît ce cliché de : Je veux le faire mais je veux pas que les autres le fassent. Eh-

«C'est gentil d'avoir pensé à moi t'sais... Mais... attends-  »

Comment j'ai pu ne pas le voir quand il est rentré dans la pièce? Est-ce à cause de son apparence de loup? Ou est-ce que mes sens ne sont pas assez réveillés pour que je ne l'ai pas remarqué? Encore les fumées mais- NON. Pourquoi il tousse pas? Il boite pas? Mon inquiétude prend le dessus, causant des beep-beep un peu plus rapide à la machine. Comment c'est possible? Mes yeux se déplacent machinalement de gauche à droite à la recherche d'une réponse. Je chercher mes mots, ça vient pas.

Comment dire qu'il aurait pu attendre d'aller mieux avant de venir me voir sans que ce soit mal placé? Ça paraîtrait méchant? Il s'est quand même déplacer jusqu'ici... Mais en même temps... Merde hein. Ça me touche, mais, imaginons que son état se dégrade parce qu'il veut pas se reposer ?

J'ai déjà vu cette série là... This is Us... Le père de famille fait semblant que tout va bien à l'hôpital après avoir sauvé sa famille d'un feu dans leur maison... sa femme part un instant prendre des snacks à l'hosto... à peine elle revient, son mari est décédé des fumées qu'il a trop respiré. Nan mais Nico ça lui arriverait pas mais, putain.

«Ta santé est tout aussi importante que nous tous, tu dois en prendre soin... Explique moi comment tu... 'fin... How ? Ta jambe? Et tes poumons? »

La réaction de Nana me prend un peu par surprise. Elle a arrêté de caresser mon crâne, et puis elle a lâché un "mais". Haaa tu sais, tu le connais toi, ce "mais" ! Ouaiiis c'est celui où on a dit un truc qui a l'air énorme pour les gens et qu'on le réalise pas parce que... on est bizarre. Oui. Celui-là. Ouh je m'améliore c'est cool ! Enfin bref, je me redresse un peu. Juste un peu parce que je veux pas déranger les mains de Nana... mais juste assez pour la regarder dans les yeux quand j'entends le cardioscope qui s'emballe. Mes oreilles s'agitent pendant que son regard semble chercher la question qu'elle veut poser...

D'ailleurs je comprends pas tout de suite quand elle reprend la parole... J'avais tellement pas l'impression de souffrir que je voyais pas pourquoi ma santé serait importante. Après tout j'étais debout. Oui, j'ai mal, mais je suis débout. C'est juste- ... c'est difficile à expliquer ok ?! :

-Oh. Euh. Sous cette forme j'ai des grands poumons donc... tant que je fais pas un gros efforts physique, je tousse pas trop. Et pour ma jambe, j'avais un cristal Guérisseur sur place... et quand je suis revenu, les médecins ont fini le travail, aha.

Rire nerveux. Parce que je parle pas de l'explosion, le mur, la glace, le souffle qui m'a brûlé et glacé à la fois, atténué grâce à l'intervention de Chris... J'ai mal au bras, au dos aussi... Bien sûr que j'ai plus la balle dans la jambe et la blessure n'est plus aussi fraîche mais ok, j'ai mal... J'ai mal au torse aussi, dès que je prends une trop profonde inspiration, et quand je bois de l'eau, j'ai l'impression d'avoir de la boue en moi, qui longe mes tuyaux, qui transforme mon souffle en râle glaireux... Mais ce n'est rien.

Ce n'est jamais que rien pour moi, car c'est si peu. J'ai tanké pour mon équipe, j'ai pris des risques pour avancer au maximum la contre-attaque et ne jamais être acculés. J'ai perdu beaucoup de mes capacités en n'étant plus Sensitif mais je n'étais pas inutile tant que j'avais ma Greffe, mon instinct et mon corps. Ce n'est rien pour moi parce qu'avoir mal a été pendant très longtemps comme un bruit de fond constant dans mon esprit, quelque chose de normal et que je pouvais encaisser, que je peux toujours encaisser et que j'encaisserai toujours. J'ai mal là. Bien sûr que j'ai mal, je ne suis pas surhumain, mais oui voilà... ce n'est qu'un bruit de fond. Je ne l'entends pas quand je suis trop loin de ceux que j'aime.

Je préfère être là, au calme, à me soigner immobile aux côtés de Nana... plutôt que d'angoisser seul, stresser dans ma chambre à ne pas savoir, ne pas être témoin, ne pas entendre... pas quand je suis plus Sensitif... ...je n'ai même plus le cristal de Mathéo à mon cou pour me tenir compagnie. :

-Je suis solide. je dis peut-être un peu trop fermement, avant de reprendre d'un ton plus léger. Maintenant respire profondément... tu vas faire péter la machine.

Quand il se déplace un peu, nos regards s'ancrent l'un dans l'autre. J'écoute son explication. Oui, ça fait du sens. Mais en même temps, il devrait se reposer hein? Mais je le comprends en même temps, il a bon cœur, il veut rester avec les gens auxquels il tient. On est beaucoup à être partis se battre, sans se demander si on allait se revoir après. Et s'il n'était pas revenu? Je n'imagine pas la douleur que cela m'aurait produit. Je tiens bien trop à Nicolas pour le laisser partir comme ça. Puis il est balèze hein. Je l'ai pas vu à pleins pouvoirs mais, je sais qu'il est fort. MAIS, quand même. Tout le monde doit avoir du repos. Du moins le petit temps qu'il le faut.

J'imagine que oui, Morphe ne change pas que l'extérieur, ses organes aussi. C'est donc peut-être pour cette raison qu'il reste en loup sur le moment. Cela lui fait peut-être moins mal. Bon, au moins sa jambe ça va. Mais ses poumons. Enfin...

« Si je pouvais retirer ce qui te reste de douleur... Je t'en aurais déjà libérer, murmurais-je. »

Mais je suis téléporteuse. Et puis, j'ai confiance que les guérisseurs continueront leur bon travail pour que le tout s'arrange. Difficile de comprendre, de savoir, ce qu'il a vécu sur le terrain. Surtout en tant que Master, ça se donne à fond, ils ont des responsabilités et des pouvoirs supérieurs. Bref.
Je fronce un peu les sourcils face à sa réflexion.

« J'sais que t'es solide mais- eh oh j'ai l'droit de m'inquiéter hein. Tu peux rester aussi longtemps que tu veux te reposer dans ma chambre si tu le souhaites. »

Mon ton n'est pas méchant, il est un peu brut mais, il est rempli d'a-... ppréciation. Yup. Je tente de chercher l'air de la pièce dans mes poumons. Je pratique quelques inspirations-expirations profondes, ça provoque une petite toux  légère qui finit par se dissiper, et réduit le rythme cardiaque progressivement. À cet instant, je n'ai toujours pas quitté le regard de Nico, va falloir que je m'habitue à cette nouvelle apparence. C'est vraiment une giga peluche.

« Tu crois que si je pète la machine je gagne un prix? Ricanais-je légèrement.  »