Avant le mariage d'Aaron et Lou.

Mon téléphone vibre sur la petite table. "J'arrive !". Mes yeux se reposent sur mon livre, je finis ma phrase, et le referme. C'est terrible j'ai tellement de mal à me concentrer pour lire habituellement, mais ce bouquin est vraiment difficile à lâcher. Je ferme le-dis ouvrage et le pose sur le côté, attrape ma tasse et boit une gorgée de mon café. Un autre, encore plein et fumant, trône à la place vide en face de moi.

Mon visage s'illumine lorsque je vois Nicolas entrer. On s'est donné rendez-vous parce qu'il voulait qu'on discute, je crois qu'il voulait mon avis sur quelque chose pour le mariage d'Aaron et de Louisa. Par politesse, je me lève pour l'accueillir, relève un peu mon col roulé.

Salut ! Je suis content de te voir. Tiens je t'ai pris un café, je crois que tu l'aimes bien serré non ?

Je pose une main chaleureuse sur son épaule pour le saluer avant de me rasseoir.

Alors, tu voulais qu'on disute pour le mariage de Aaron et Lou c'est ça ? Je peux t'aider pour quelque chose ?

Nicolas entre dans le café... avec ses cernes. Pas facile pour lui de gérer autant de choses en même temps, mais il le fait, avec le sourire. Voir Roman le détend. C'est l'ami de sa belle-sœur aussi belle que sœur. Alors forcément il y tient énormément, surtout dans les circonstances dans lesquelles il l'a "repêché", diraient certains. Mais les circonstances importent peu, et le moment encore moins, puisque le premier réflexe de Nicolas, c'est de poser ses mains sur le visage de Roman, en coupe sur ses joues, voir s'il mange bien, s'il va bien, avant de sourire au fait qu'il se souvienne qu'il aime son café plus noir que la nuit. :

-Merci.

Avant de légèrement grimacer à l'idée de reparler de mariage. :

-Ah. Oui. Il faut-... Je m'assois d'abord.

Et c'est avec la fatigue de trois hommes qu'il le fait. Au bout du rouleau.

La Master se soucie de mon état, pose ses mains sur mes joues sans que ça me perturbe outre mesure. Je lui souris gentiment. Tout va bien, en ce moment je me sens aller mieux. Je sais que c'est une phase, que je risque de rechuter, que je traverserai d'autres moments difficiles. Mais je crois que pour la première fois depuis très, très longtemps, j'arrive à en profiter.

Et quand je m'installe, Nico s'écroule. Je fronce les sourcils en gardant mon sourire qui devient un peu amusé.

Ohla. Tout va bien ?

-Y a pas de soucis, t'inquiètes. Je suis juste un p'tit con aigri.

Et ça l'fait marrer. Il retire sa veste en cuir avant de boire une bonne gorgée de café... Il soupire un peu, profitant de sa boisson un instant avant de se redresser, se mettre correctement devant Roman. :

-Heureusement, pour ce mariage-là, j'ai moins de choses à faire... Je sers littéralement de carnet d'adresse pour trouver les gens qui veulent bien donner un coup de main à la prépa... et de soutien émotionnel, parfois. Bref je fais le tour...

Une autre gorgée. :

-Elwynn sera témoin donc elle sera debout avec les mariés. Ça te dit d'être à la rangée de devant du coup ?

Je ris à sa remarque comme lui, mais sans y croire vraiment. J'ai surtout l'impression qu'il est épuisé, enfin... Ce n'est pas qu'une impression, la taille de ses cernes le confirme. Il se requinque un peu en buvant son café, qui je ne me suis pas trompé, il aime noir.

Bah écoute ça te permet de te poser un peu. Enfin, pas que j'ai la sensation que ta vie soit très calme.

Clin d'oeil.

Elle m'a dit elle est bouleversée je crois.

Je prends un air surpris quand il me propose d'être devant, avant de passer une main dans mes cheveux, un sourire un peu gêné.

Tu me surprends. Disons que je les connais moins que beaucoup de gens, c'est vraiment une bonne idée ? Et puis je suis grand je voudrais pas gâcher le moment à d'autres gens.

Nicolas sourit au clin d'oeil. En vrai, sa vie est calme comparée à celles des autres membres de sa famille. Il doit juste finir ses études et se préparer à avoir sa propre maison Master... Et c'est même pas pour tout de suite, il a le temps ! :

-Je ne vois pas de quoi tu parles. J'ai la vie la plus plate du monde. Je suis clairement le Tonnerre le plus tranquille de Terrae.

POUAH CETTE BLAGUE.

La réaction de Roman à la proposition était un peu attendue, Nicolas fait la moue. :

-C'est juste une propale comme ça. Pour que tu sois pas loin d'Elwynn... Tu connais pas bien mes parents mais tu es là famille d'Elwynn, et Elwynn est un bout de la nôtre donc toi aussi. Pour ça, t'as pas le choix par contre tu poses tes fesses où tu veux hein.

Quand il me sort sa phrase, je laisse planer un silence, avant de souffler ostensiblement du nez. Je lève les sourcils un instant, l'air moqueur avant de reprendre un sourire plus doux.

J'aime bien quand tu mens.

C'est un peu nouveau, cette partie de moi un peu plus joueuse, un peu plus narquoise, que je laisse échapper parfois avec ceux en qui j'ai confiance.
Il fait la moue quant à ma réponse. Je hausse les épaules un peu, ma voix est moins assurée. Je suis sincèrement ému par ce qu'il me dit.

Hm. C'est... Merci, de m'accorder une telle place. Ecoute, je veux bien alors, mais je ne veux prendre la place de personne d'autre, si je suis complètement sur le côté ça me va très bien d'accord ? Hmm, d'ailleurs il y a un thème pour s'habiller ou ça n'a pas encore été décidé ?

Nicolas hausse un sourcil en buvant une gorgée de café. Hmmgnkesskefepeteuh.. MMH. ...Minute tu rougis là ? MNHPFFFT. NOOON. Ok. Et ce sourire narquois c'est quoi ? RIEN DU TOUT PASSONS. J'ignore cette remarque avec tout le flegme qu'il me reste... Soit pas grand chose parce que personne ne s'attendait à ça, damn.

Bref il se redresse un peu. Roman explique qu'il a pas envie de prendre la place de quelqu'un. :

-Si on te propose, ce sera la tienne. Personne d'autre. Mais ok, si ça peut te rassurer, on te décalera...

Et puis il se remet au fond de son siège, pensif. Son regard perdu au loin, il analyse la question, puis ses souvenirs. Avant de plisser les paupières. :

-Hmmm oui le thème... WELL je suis un fils indigne, je l'ai complètement oublié.

Bravo le veau. Je sais que t'en peux plus des mariages mais fais un effort quand même. JE SUIS AU MAX.

Il me répond pas, j'imagine qu'il a pas forcément envie d'étayer plus que ça, alors je n'insiste pas. J'ai pas non plus envie qu'il soit mal à l'aise. Même si j'ai l'impression qu'il était plus à l'aise que pour répondre à mes questions sur le mariage. Je souffle et mon pouvoir me fait des siennes, ma phrase est beaucoup plus basse que ce je voudrais.

D'accord. Merci beaucoup.

Visiblement le sujet est sensible pour moi et je ne peux pas lui cacher. Ni en sentiment ni même en l'exprimant. J'aborde la question du thème et il me dit ne pas s'en souvenir. Je reste un instant sans rien dire, juste en le regardant attentivement. Je me rapproche de la table, me penche vers lui.

Hm. Tu n'as pas à m'expliquer mais... Je crois que t'as pas envie de parler du mariage, est-ce que je me trompe ?

Mon regard est concerné, presque inquiet mais on en est pas là. Je lui pose la question simplement, le plus gentiment que je puisse.

Nicolas le fixe, sans émotions. Un peu longtemps d'ailleurs, c'est gênant... Avant de lâcher un rire. Vraiment amusé. Roman est doux, c'est mignon. :

-J'ai, effectivement, pas du tout envie de parler mariage. De n'importe quel mariage... Quand je te disais que j'étais un p'tit con aigri... il marque une pause. ...je ne mentais pas.

Salaud. Eheh, merci. Il boit sa dernière gorgée de café de la tasse, en observe le fond un peu déçu mais finit par la reposer. :

-On a préparé celui d'Elwynn et de mon frère pendant un an et puis on doit enchaîner avec les parents... Je suis content pour eux. Ils sont heureux, je suis fier et honoré d'être auprès d'eux pour vivre cette journée importante.

Mais-

Je souffle de nouveau en souriant. Et je réponds avec une voix très calme, très assurée.

Oui je sais.

J'avais compris. Je suis pas d'accord avec lui, mais il mentait pas. Mais j'aime bien laisser planer le doute, est-ce que moi je pense vraiment qu'il est un petit con aigri. Je bois en même temps que lui et garde ma tasse près de mes lèvres tout en l'écoutant, mes yeux rivés sur les siens. Et sa phrase sonne si creuse.

Hm.

Je bois une nouvelle gorgée et pose ma tasse vide, me laisse moi aussi aller contre le dossier de ma chaise.

Bon. On a donc deux options. Soit tu m'exposes ton "mais" évident. Soit je te changes les idées.

Je penche la tête sur le côté.

On peut même faire les deux si jamais il s'avère que tu as vraiment la vie la plus calme des Tonnerres.

Il savait. Pas étonnant. Il doit y en avoir des choses qui passent dans la tête de Roman. Il semble réfléchir. "Sembler" est important dans la phrase. Et puis il lui annonce clairement la suite. Soit il parle, soit ils changent carrément de sujet. Non, il lui "change les idées". Nicolas aimerait bien voir s'il y arrive vraiment, mais se dit que ce n'est pas une bonne idée. Il prend une inspiration, prêt à répondre, mais Roman l'interrompt en ajoutant une troisième option.

Et Nicolas passe sa langue sur ses canines. Pfiouh, il t'a bien eu là. ...Tellement qu'il a besoin de quelques secondes pour à nouveau s'en remettre, puis chercher ses mots. :

-Si calme... Mais je suis pressé et impulsif. Et je me demande comment tu vas bien me faire réussir à penser à autre chose.

Il soulève un sourcil, celui cassé. Il n'est pas moqueur, réellement intrigué. Et un peu fatigué, ok, il se l'admet.

Nicolas fait une drôle de tête, je crois qu'il s'attendait pas à ça de moi. Il prend le temps de me répondre, et je ne suis pas pressé. Lui par contre m'affirme l'être. Un sourire se dessine sur mes lèvres, étonnemment confiant.

J'en doute pas. Moi aussi je me demande comment je vais faire.

Donc on parlera pas de mariage. Je pose ma tête dans ma tête, passant d'un oeil à un autre de Nicolas, comme pour essayer de voir ce qui lui plairait le plus. Et je déclare sur un ton amusé cette fois.

Hmmmettons. Je t'emmène aux thermes, on se prend un petit temps détente, et ensuite je t'emmène manger. Rien de mieux qu'une bonne bouffe pour aller mieux non ?

Je penche ma tête sur le côté, ce même sourire ravie aux lèvres, les yeux pétillants.

Et si j'arrive à surpasser ton empressement et que t'as toujours envie de te changer les idées avec moi... Je te montre comment j'aime bien être impulsif aussi ?

Nicolas ne répond pas. Il attend de voir ce que propose Roman qui le fixe... enfin qui cherche quelque chose dans son regard. Clément, il ne bouge pas. C'est que l'envie de jouer au con et de lui faire un clin d'œil est genre... à ÇA ! J'vois pas tes doigts. Ça s'touche. Hmm... pas faux.

D'abord les termes. C'est pas bête, en plus il n'y est pas souvent allé, ce serait l'occasion d'y aller pour vraiment se détendre, pas que pour les séances de récup. Puis une bouffe. Bon là par contre, évidemment, son regard s'illumine, son estomac est déjà enjoué à cette idée et il a failli se redresser l'air de dire "C'est bon vendu, on fait ça."... Mais il s'est contenu...

Et- oh lala. HSK. Oh wow. AAAAAAH ! ...Euh. J'ai bien compris là ? OUI. Putain c'est trop bizarre. OUI. J'ai pas l'habitude... OUI. Bon t'as fini ? Oui. Bref, self-control. Nicolas sourit et s'avance, mime le geste de Roman qui a été de pencher sa tête sur le côté. :

-Commençons par le commencement. Je sais que j'ai toujours faim mais ça ne m'empêche pas de faire les choses bien et dans l'ordre.

On sait même plus de quelle faim on parle là hein ? ...Qu'est-ce qu'il se passe si on fait crier un Sonore pendant qu'on- ? OK, punis. Tu vas te taire pour le restant de ce rp.

Les propositions font leur effet chacune à leur façon. La première semble le surprendre mais le convaincre tout aussi vite, un goût de "pourquoi pas". Le repas n'y manque pas et touche en plein dans le mille, et ça me tire un sourire. Et pour ce qui est de la troisième idée... Jeee. Je suis pas sûr qu'il ait compris ce que je voulais dire. J'étais sur un plan plutôt euh. Disons, chill. Tranquille. Et à son regard, je comprends vite que c'était pas ça qu'il a entendu.

Et honnêtement. Ca me va.

Nicolas s'avance à son tour, et accepte en me disant qu'on va procéder dans l'ordre. J'en conclus qu'il a bien pas compris ce que je voulais dire. Et que ça me va toujours. Je souris. Ca fait longtemps que j'ai pas fait ça. Je me demande un instant si ça va me secouer, mais je me sens plutôt stable. Confiant, et en confiance.

Parfait.

J'ai un léger rire satisfait, mes yeux se plissent dans un sourire rayonnant.

J'ai déjà réglé les cafés, on y va maintenant ou tu préfères un second café ?

Ca n'empêche pas d'être attentionné non ?