## Lun 4 Mar 2024 - 11:19 | ||
Tiago Marquez Messages : 2033 Date d'inscription : 05/02/2019 | Hrp : ce solo a pour seul but de faire le point avec moi-même pour savoir vers où j'amène Tiago - "J'en sais rien. Juste, tout m'fais cher en ce moment." Affalé dans l'un des fauteuil du bureau du psy, ça doit faire dix minutes que je suis là et j'écrase déjà mon quatrième mégot dans le cendrier. Avec Ethan, on commence à bien se connaitre. Il fait parti de ces quelques collègues avec qui j'arrive à m'entendre encore pas trop mal. Et en ce moment, c'est rare. - "Tu m'avais dit que tu passais plus de temps à l'extérieur pour diverses missions depuis quelques mois. Ca t'as aidé un peu ?" Je ne peux pas dire qu'on soit amis, mais c'est vrai qu'on discute souvent à la pause café clope. Et il est affreusement curieux. Déformation pro j'imagine. Mais il a cette façon de me poser des questions qui ne me donne pas envie de lui faire ravaler ses dents. Sûrement parce qu'il a ce côté un peu dur lui aussi. Des fois je me demande si ses patients ne lui parlent pas juste parce qu'il a une gueule à faire flipper. Entre toutes ses cicatrices et son nez pété, il n'a pas trop la tête de l'emploi. - "Bof. Un peu, si, c'est clair que j'aurais complètement pété les plombs si j'avais dû resté enfermé dans ce village de bienpensants." - "Parce que tu considères que tu arrives à prendre suffisamment sur toi pour ne pas péter les plombs en ce moment ?" - "Si tu veux m'faire la morale tu peux aller t'faire foutre." - "Ahah non, déso, c'est pas c'que j'voulais dire. Juste, quand ton nom sort d'une discussion, ce n'est jamais pour mettre en avant tes hauts faits." - "Bah tu vois, c'est exactement ça le problème ! J'fais pas que des conneries, et y a même des fois où j'trouve que je me comporte plutôt bien. Mais ça, personne n'en a rien à foutre. Tout c'qui les intéresse, c'est quand je dégoupille. Ah ouais, ça c'est vachement plus intéressant. Puis j'sais pas c'qu'ils ont tous depuis un moment là, à se prendre pour des super héros, comme si j'étais le méchant qu'il fallait abattre. J'sais pas s'ils se sentent mieux dans leur p'tite conscience merdique à se dire qu'ils ont bravé le danger en s'opposant à moi, à me cracher dessus je n'sais quelles belles paroles tout droit sorties de leurs jolies histoires que leur lisait leurs mamans le soir. Alors que putain, s'ils s'étaient ramenés avec leurs belles petites gueules angéliques y a deux ou trois ans, jamais ils ne seraient repartis avec la mâchoire entière. Mais ça, personne n'en a rien à battre !" Les mots franchissent mes lèvres très rapidement. Trop rapidement. Comme si la faible barrière encore en place avait cédé. Ce n'est qu'en resserrant le poing que je me rends compte que tout mon corps tremble de rage. J'ai une terrible envie de tout envoyer valser. Retourner son bureau. Renverser ses étagères. Détruire les murs. A la place, j'attrape une nouvelle clope et me lève, faisant les cent pas dans la pièce. Première bouffée de nicotine. Ma main qui se perd dans mes cheveux. Je ne sais pas quoi faire de cette main libre. Il faut que je l'occupe. - "Alors c'est ça ? Toi, tu as l'impression de suivre la bonne voie, mais personne ne le remarque ?" - "Non. T'es à côté d'tes pompes là. Je n'suivrais jamais la bonne voie, je le sais très bien. Ca fait longtemps que j'ai fait une croix sur cette utopie. Je dis juste que plus j'essaie de me comporter comme ils l'attendent, et plus ça me retombe sur la gueule. J'suis pas fait pour ces conneries, c'est évident. Et en même temps, il n'y a pas de place ici pour ceux qui refusent de rentrer dans les clous. Ah ils sont beaux leurs discours d'entrée. Viens, à Terrae tu auras droit à un nouveau départ avec des gens qui ont connu des situations similaires à la tienne. Ils seront capables de te comprendre, de t'épauler, de t'aider à remonter la pente. Vient, à Terrae, la vie est belle. Bah c'est que des conneries tout ça !" Je crois que la soupape a lâché et même Ethan en parait étonné. Pas effrayé le moins du monde en revanche. Il a toujours le cul posé sur sa chaise, les pieds croisés sur son bureau, fumant avec moi (pas au même rythme quand même). - "J'me rends compte que, de plus en plus, j'ai rien à foutre ici. C'est pas mon monde. C'est pas mes valeurs. Et les rares amis que j'ai pu me faire, ceux qui oui, me comprenaient, ils se sont tous barrés. Sûrement parce qu'ils sont arrivés à la même conclusion." - "Dans ce cas là, pourquoi est-ce que t'es toujours à Terrae après cinq longues années ? Pourquoi est-ce que tu continues à te porter volontaire pour aller en mission ? Prendre le risque de te faire buter pour cet endroit ? Un soupire. Nouveau mégot écrasé. J'en sais rien. - "T'as raison. P't'être bien que je me voile la face. Que je poursuis je ne sais quelle chimère qui n'existe déjà plus depuis longtemps. Je ferai mieux d'abandonner. Ca m'éviterait bien des galères. Et tout le monde serait content." Hrp : A suivre, parce que cette fin ne me convient pas T_T I can't run with this weight on my back I can't see 'cause I'm focused on the past I can't breathe, I need to break free From the anger that is constantly inside me Dernière édition par Tiago Marquez le Lun 25 Mar 2024 - 11:50, édité 1 fois |
## Mar 5 Mar 2024 - 12:21 | ||
Tiago Marquez Messages : 2033 Date d'inscription : 05/02/2019 | - "Tu pourrais au moins prendre rendez-vous." - "J'ai demandé à Eloïse ton emploi du temps." Eloïse, l'une des secrétaires qui est un peu plus qu'une simple collègue. Ce qui ne doit pas être inconnu à Ethan si j'en juge à ses yeux qui se lèvent au ciel. A moins que ce ne soit mon sourire un peu trop explicite qui trahisse ce qui a réellement pu se passer. - "J'imagine que c'est plutôt bon signe de te revoir ici." Deux longues semaines depuis que je suis parti en trombe de son bureau sans même prendre la peine de refermer la porte derrière moi. - "Ta putain de question m'a vraiment fait chier." Son regard s'illumine à ma réponse, manifestement très satisfait de ce qu'il entend. Sans plus de préambule, je m'installe dans le fauteuil, les bras croisés derrière la tête. La tension a eu le temps de redescendre. Mon état de nervosité n'a plus rien de comparable avec ce qu'il était la dernière fois que je me tenais dans cette pièce. - "Evidemment, il y a une réponse évidente." Quand toute la colère a fini par m'abandonner, la raison de ma présence à Terrae malgré ce que je pense de cet endroit m'est apparue très clairement. C'est pour elle que je suis encore là et que je continue à me battre. - "Shana." Comme beaucoup de gens, Ethan est au courant pour ma fille. - "C'est peut-être la seule façon que j'ai de lui être un minimum utile." Je me fiche royalement du froncement de sourcils d'Ethan. Je sais que cette vision des choses ne lui plait pas. Je sais ce que beaucoup en pensent. Je connais leurs arguments. Rien qui ne puisse me faire changer d'avis. Je me connais bien assez. On a déjà eu cette discussion au sujet de Shana tous les deux. Mon rôle de père, les divers moyens que j'ai de m'impliquer dans son épanouissement, tout ça, c'est pas nouveau. - "J'imagine que tu ne t'es pas déplacé pour relancer le débat." - "Non. Il y a autre chose." Il me faut quelques instants pour faire le point avec moi-même. Parce que bien sûr, après avoir pensé à Shana, je n'ai pas arrêté de cogiter pour autant. Est-elle vraiment la seule raison pour laquelle je suis toujours présent à Terrae ? Après tout, je suis resté longtemps ici avant sa naissance. - "J'ai peut-être un peu exagérer." Un aveu qui arrache un sourire au psy qui me tend une tasse de café dont je m'empare. - "Il y a bien quelques personnes à qui je tiens aussi ici et qui ne sont pas parties. Pas encore en tout cas." Si Mitsuki s'est imposée en premier à mon esprit, il y a en d'autres qui ont suivi. Elfie, avec qui je ne sais même pas comment on a fait pour devenir si proches. Nana que je ne connaissais pas il y a un an et qui a pourtant rejoint ce groupe des personnes dont je me sens le plus proche. Puis tous ces gens que j'aime bien malgré tout, et que je n'ai pas spécialement envie de perdre de vue. En réalité, quand je fais le compte, il y en a quelques uns. Des gens qui me connaissent, qui connaissent mes débordements à répétition et qui, pourtant, continuent à passer du temps avec moi. Pour tous ces gens aussi, je me dois au moins de reconnaitre cette vérité. - "Ravi de voir que tu as compris que le monde entier n'en a pas après toi Tiago." - "Ouais, bah peut-être que j'aurais préféré." - "Pour pouvoir continuer à te plaindre que tous les gens ici sont des abrutis ?" Une réponse qui me braque instantanément. Ok, il y a peut-être des fois où j'ai quand même envie de lui décrocher une droite. - "Pour pouvoir me barrer l'esprit tranquille." Cette fois, c'est Ethan qui parait mécontent. Bien fait. - "Donc, j'en déduis que tu as choisi une autre option ?" - "Pour l'instant. Je peux toujours changer d'avis." Au soupire las que le psy laisse échapper, je devine qu'il n'est toujours pas satisfait. Pourtant, c'est une sacré amélioration par rapport à mon état d'esprit de notre dernière rencontre. - "Est-ce que tu comprends Tiago ? Est-ce que tu comprends que tu auras beau te cacher derrière ta colère et ton sale caractère autant que tu veux, tu resteras toujours humain malgré tout ? Tu peux continuer à repousser les autres dès que tu sens une petite faille se pointer, mais les sentiments sont le propre de l'être humain." - "Allez c'est bon, épargne moi ces discours à gerber. J'les ai déjà entendus." Je n'attends pas qu'il développe davantage pour le couper. Je n'ai pas envie de me cogner ce genre de belles paroles. Là aussi, mon avis est déjà bien tranché. - "Ok, dans ce cas il y a un dernier sujet que j'aimerais aborder avec toi." I can't run with this weight on my back I can't see 'cause I'm focused on the past I can't breathe, I need to break free From the anger that is constantly inside me |
## Lun 25 Mar 2024 - 12:26 | ||
Tiago Marquez Messages : 2033 Date d'inscription : 05/02/2019 | Il ne sourit pas. Pourtant, je vois bien à la lueur de son regard qu'il a atteint son objectif. Qu'il est arrivé exactement là où il voulait aller. Et j'ai comme l'impression que cette dernière question ne va pas me plaire. Raison pour laquelle je ne dis rien, laissant le silence s'imposer. - "Tu m'as dit qu'Elisha était revenue." Crispation immédiate en réponse à ce prénom. Mon poing, ma mâchoire ou encore mes yeux, tout trahi l'inconfort qui m'envahi à cet instant. J'avais vu juste. Ca ne me plait pas du tout. Ce qu'il ne doit pas ignorer, puisque la fois où je lui ai effectivement parlé de son retour, j'ai fini par le plaquer au mur avant de me barrer, mettant fin (prématurément) à la séance. On n'en avait plus reparlé depuis. - "J'imagine qu'elle aussi entre en ligne de compte." - "Bah tu peux te retenir d'imaginer quoi que ce soit." Bien sûr qu'il a raison. Mais il est hors de question que je lui offre le plaisir de le reconnaitre. J'ai fais bien assez d'efforts pour aujourd'hui. Pourtant, Ethan n'a pas l'air de partager cette idée, puisqu'il insiste. - "Dans ce cas, tu pourrais peut-être me donner des éléments plus concrets que mon imagination." Je le déteste. J'ai juste envie de lui balancer ce café, même pas entamé, à la figure. Mais je n'en fais rien. - "J'ai rien de plus à te dire. J'sais pas où est-ce qu'elle se situe ok ? Il y a eu trop de trucs entre nous pour que ce soit clair." Le noeud qui se forme au fond de ma gorge à mesure que je parle d'Elisha est pourtant assez évocateur. Evidemment que je ne veux pas voir une nouvelle distance se former entre nous. Les choses sont toujours compliquées. On ne pourra probablement jamais réparer tout ce qu'on a brisé, mais à chaque fois que je la vois, la réponse est évidente. C'est elle que j'ai aimé. Personne d'autre. - "Je ne te demande pas où est-ce que vous en êtes tous les deux. Seulement où est-ce que toi tu en es." - "Laisse tomber. Ca va pas t'plaire et ça va encore mal finir." - "Y a rien qui me plaise ou non Tiago, tu as le droit de penser ce que tu veux." - "Bah voyons." Soupire. "J'vais te répondre, tu vas m'dire que non, et j'vais encore vriller." - "Si y a que ça. Promis, je ne te dirais pas non." Je vois bien qu'il essaie de faire un peu d'humour pour m'encourager. Mais ça ne marche pas. Pas cette fois. Parce que le sujet est encore trop sensible. Trop frais. Trop instable. Je ne sais pas, mais ce dont je suis sûr, c'est que l'issue sera la même qu'à chaque fois. Je prends le temps de boire mon café avant de répondre. Ce serait bête de balancer une tasse pleine. - "Moi... j'ai parfaitement conscience de mes sentiments. Je sais ce que je ressens. Je sais quel serait le scenario idéal." Les mots ont à la fois du mal à se manifester, et étrangement, ils sortent très naturellement. Le calme apparent que j'affiche doit aider, le débit de mes paroles étant parfaitement maîtrisé. Lent. Sérieux. - "Mais ça ne marchera jamais. Je sais très bien comment je suis. Je ne suis pas fait pour ces choses là. Et je l'ai bien assez fait souffrir comme ça. Ce n'est pas pour moi qu'elle est revenue et je ne compte pas la distraire de son objectif." Mon regard reste ancré dans celui d'Ethan. Lui non plus ne cille pas. Pourtant, il doit lui falloir un peu de temps pour réfléchir à la meilleure façon d'enchainer. A nouveau, les secondes de silence s'écoulent lentement. Et je ne compte pas lui offrir la moindre porte de sortie. - "Le problème, c'est que tu n'avanceras pas avec ce genre de raisonnement Tiago. Et mon rôle, c'est de t'aider à avancer." - "Je n'ai pas besoin d'avancer. Je suis très bien là où je suis." Le haussement de sourcils d'Ethan se passe bien de mots. - "Tu viens pourtant de me dire être toujours amoureux d'elle." - "Arrête d'interpréter comme ça t'arrange. Et puis, je dis juste que j'accepte les choses comme elles sont. On ne peut pas avoir tout ce qu'on veut dans la vie. C'est comme ça. Ca ne me fait pas forcément plaisir, mais je ne vais pas m'effondrer pour autant. Je te le redis, je gère très bien ma vie de ce côté là, t'as pas besoin de m'amener où que ce soit." Je me relève pour poser la tasse sur son bureau, faisant de mon mieux pour être aussi délicat que possible malgré ma main qui tremble. - "Merci pour le café." Nouvelle session que j'abrège sans attendre son approbation. Ethan me salue tout de même, en bon professionnel qu'il est. Ce à quoi je ne réponds pas. Dire que j'étais content de me pointer ici à la base. I can't run with this weight on my back I can't see 'cause I'm focused on the past I can't breathe, I need to break free From the anger that is constantly inside me |
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