## Dim 19 Mar 2023 - 21:37 | ||
Vittoria Désirée Messages : 452 Date d'inscription : 02/03/2023 Age : 27 Humeur : Meh. | Ça fait à peu près un mois que je suis arrivée ici. Je ne suis pas encore certaine de mon choix, à savoir rester ici mais après les quelques rencontres que j'ai fait j'ai de plus en plus de mal à me convaincre de repartir. Certes ici il fait froid et humide, mais les gens sont cool, la vie est tranquille... Peut-être que je devrais poser mes affaires pour de bon ? Voilà les réflexions qui m'ont donc tenue éveillée toute la nuit. J'ai l'habitude des nuit blanches : avec le nombre de cauchemars que je fais depuis la mort de Mama, je ne cherche plus à m'endormir. Le moins je dors le mieux c'est. C'est aussi ce qui a influencé ma carrière de combattante, et qui influence encore mon humeur aujourd'hui. Il fait nuageux, l'air est frais et humide, et tout ça ne donne pas vraiment envie de sortir. Je me force pourtant à sortir de mon lit vers le milieu de matinée, après avoir passé un peu de temps sur mon téléphone à essayer de déchiffrer des textes faciles. Lire n'est pas vraiment ma tasse de thé et je vais vite avoir besoin d'un tuteur pour m'aider à m'améliorer, parce que seule, c'est très compliqué. Donc je me traîne dehors, habillée d'un sweat gris anthracite tout neuf et d'un bas de jogging doublé polaire, tout doux et très confortable. Comme d'habitude je mets ma capuche pour cacher ma peau et mes tresses et je prends la direction de la forêt. J'avais envie d'y faire un tour depuis qu'Alyona m'en a parlé à mon arrivée. Il est temps d'y remédier. En plus, la forêt par un temps pareil ne peut qu'être une pure merveille. Après plusieurs minutes de marche j'entre dans la végétation et l'air autour de moi se charge d'odeurs d'humus et d'herbe humide. J'inspire à plein poumons et m'enfonce sur le chemin de balade. Je ne me rends pas vraiment compte que la lumière est de plus en plus basse, tamisée par les arbres. Jusqu'à ce que j'entende quelque chose un peu à côté du chemin. Je me fige alors et lance un regard de ce côté-là. Une petite silhouette est là, de la taille d'un enfant. Je n'ose plus bouger quand la silhouette se déplace légèrement. Mon cœur et mon imagination s'emballent. Et si c'était un Curupira ? Un de ces être étranges gardiens des forêts brésiliennes, aux pieds tournés vers l'arrière... Ils chassent les humains de leurs forêts et rendent confus les voyageurs avec leurs empreintes menant à leur point de départ. Il poussent des horribles sifflements qui plongent ceux qui les entendent dans la folie... Mais que fait-il dans une forêt à Tokyo ?! Je suis perdue... Je suis désolée, je m'en vais immédiatement, je ne reviendrais plus... Pardonnez mon erreur ! C'est tout ce que je suis capable de dire, tout en reculant lentement. Normal : Narration Couleur #993333 : Tori parle |
## Dim 9 Avr 2023 - 21:51 | ||
Sama Anami Messages : 23 Date d'inscription : 17/01/2023 | Sama était allongé dans l'herbe humide. Il sentait la rosée et la terre foulée autour de lui. Son éléphant et son village étaient bien loin et les arbres autour de lui étaient des inconnus. Et pourtant c'est l'endroit où il se sentait le mieux. Ces arbres inconnus étaient dotés d'une vie qui était familière au petit garçon. Il ferma les yeux quelques secondes pour écouter le vent qui soufflait sous les gros nuages lourds promettant la pluie. Les feuilles des feuillus bruissaient dans le vent, des brindilles craquaient au loin sûrement un petit animal. Une tourterelle roucoulait sur une branche non loin. Une fourmis monta sur la main du petit qui ouvrit les yeux, il li sourit et fit en sorte de la reposer sur une herbe bien verte. Il se leva, il sentait la terre et la mousse, humides sous ses pieds nus, terre collante mais agréable, mousse chatouillant la plante des pieds. Le petit garçon détestait porter des chaussures. Sama caressa le tronc d'un arbre en silence, la nature était avare de mots mais tellement riche de sensations et de vies ! Et la musique du vent et des oiseaux, des feuilles frémissantes et des branches qui tremblent comme le son incertain de la flûte du petit garçon, sons incertains mais si beaux. L'enfant porta sa petite flûte fabriquée de ses mains à ses lèvres et commença à jouer. Un fin filet tout doux de musique se mit à résonner dans l'air de la forêt. On aurait dit que sous le vent les arbres dansaient au rythme de la jolie mélodie que Sama offrait aux arbres et aux arbres seuls. Un bruit de branche qui craque fit cesser le jeune flûtiste. Quelqu'un venait. Il rangea le minuscule instrument taillé dans le bois dans sa poche et monta sur une vieille souche pour observer les alentours. Une adulte, grande, était au loin. D'abord l'enfant ne vit pas le visage de l'intruse. Juste cette silhouette au loin. Il descendit de la souche décidé à aller la voir cette adulte qui venait s'ajouter au paysage. « Je suis désolée, je m'en vais immédiatement, je ne reviendrais plus... Pardonnez mon erreur ! » paniqua la femme à son approche. On aurait dit qu'elle avait peur, Sama aimait la nature autant dans sa douceur que sa sauvagerie. Les hippopotames sont des animaux aussi beaux que facilement en colère. Mais ici il n'y avait pas d'hippopotame. Peut-être des mauvais esprits ? Sama jeta des coups d’œils apeurés autour de lui. Que disait Grand-père Dano déjà ? Écoute, Sama ouvrit grand ses oreilles, Sens, Sama ouvrit grand ses narines, Ressent, Sama ouvrit grand son cœur. Sama se calma et sourit à l'adulte qui avait eu peur. Puis en silence il lui prit la main et lui montra de son autre main les bourgeons précoces sur les arbres. Puis il montra un oiseau sur une branche une mésange, elle chantait. Il reconnut le petit oiseau japonais pour l'avoir plusieurs fois vu dans cette forêt, il s'était renseigné dessus auprès de son institutrice qui lui avait dit son nom. L'enfant lâcha la main de la plus grande et il sortit son ardoise traductrice et écrivit : « Ses in Shima Enaga ! Il é bau bien in ? » Il effaça et ajouta en écriture : « I le chante bi in in ? » En gros l'enfant disait que le petit oiseau au ventre blanc et au dos noir était beau et chantait bien et son nom. Mais peut-être que malgré l'orthographe bancale l'adulte avait pu le comprendre en lisant le texte traduit de la langue de l'enfant en japonais sur l'ardoise. L'enfant offrit un beau sourire heureux à l'adulte qui avait des cheveux noirs tressés comme sa sœur restée au village. A cette pensée le regard du petit garçon se voila de tristesse et il reprit la main de l'adulte dans la sienne pour chasser la tristesse. Il se concentra en silence sur le chant du petit oiseau et retrouva un doux sourire. |
## Dim 16 Avr 2023 - 21:10 | ||
Vittoria Désirée Messages : 452 Date d'inscription : 02/03/2023 Age : 27 Humeur : Meh. | La silhouette avance de plus en plus vers moi et je dois prendre sur moi pour ne pas déguerpir illico. La peur au ventre je me fige en espérant qu'il passe à côté de moi. Mais non, la petite créature se dirige vers moi aussi sûrement qu'un missile à tête chercheuse. N'y tenant plus, je ferme les yeux, certaine de connaître ma fin dans l'instant. Pourtant c'est une toute petite main qui se glisse dans la mienne. Interloquée, j'ouvre les yeux. Près de moi, ce n'est pas un esprit ou une quelconque créature qui me regarde, mais un enfant. Il est seul ? Où sont ses parents ? Je me rappelle brusquement que nous sommes à Terrae. L'institut accueille aussi des enfants. Le petit a la peau quelques tons plus foncée que moi, un joli sourire et l'air tout à fait dans son élément. Ça me rassure un peu et je me détends. L'enfant n'a toujours pas prononcé un mot, et je suis un peu dubitative quand il fait un grand geste pour englober la forêt. Puis je remarque une petite boule de plumes sur une branche, toute blanche et duveteuse comme une boule de neige. Et je ne peux pas m'empêcher de m'émerveiller de sa délicatesse. Cet être si petit est tellement fragile que si je le tenais dans mon poings, ma force pourrait le broyer. L'oiseau ouvre le bec et une mélodie claire s'en échappe. Je suis tellement absorbée par la mésange que je manque presque ce que me montre l'enfant. Il a lâché ma main et me montre maintenant une sorte d'ardoise. Des mots s'y sont écrits, avec des caractères que je ne comprends pas, qui ressemblent à du japonais. Complètement déstabilisée, je cligne des yeux. Je ne parle pas japonais, désolée... Moi je viens du Brésil, je parle portugais. Dis-je, un peu embarrassée. Je n'ose pas lui avouer que même si il m'écrivait en portugais je serais bien infoutue de comprendre ce qu'il m'écrirait. Je cache aussi mon malaise. Je n'ai jamais été à l'aise avec les enfants, principalement parce qu'ils ne pensent pas comme moi, mais aussi parce qu'ils sont bruyants et agités. Mais lui n'est rien de tout ça et je ne sais pas comment réagir ou me comporter... Je reste un instant à écouter le chant de l'oiseau. Quelques volutes de vapeur viennent danser devant son bec à chaque respiration. C'est beau. Tu... ne parles pas ? Demandé-je d'un ton que j'espérais doux. Si il a cette ardoise, ça doit être le cas. La question est un peu idiote. Je passe à autre chose. Je m'appelle Tori, et toi ? Demandé-je donc. Normal : Narration Couleur #993333 : Tori parle |
## Mer 19 Avr 2023 - 20:41 | ||
Sama Anami Messages : 23 Date d'inscription : 17/01/2023 | La dame parle portugais pas Japonais. Sama ne connaissait pas cette langue mais il réussit à la régler tant bien que mal sur son ardoise. Voilà à présent ce qu'il écrit sera traduit dans cette langue du Brésil. Il se demandait à quoi pouvait bien ressembler le Brésil. Quand on lui demanda s'il parlait il secoua négativement la tête. Il ne parlait pas, pas aux humains du moins, les arbres et les animaux c'est autre chose. Mais avec les arbres et les animaux les mots n’étaient pas inutiles à prononcer de sa part. Selon le petit garçon avec les humains si. Une image de son éléphant à terre les cornes arrachées revint à la mémoire de l'enfant. Pendant l'espace d'un instant son doux regard se voila de tristesse. « Je m'appelle Tori, et toi ? » demanda l'adulte sortant l'enfant de ses pensées tristes. Il lui fit un doux sourire et écrivit '' Sama'' sur son ardoise avant d'ajouter en écriture : « sa ve dire éléfan ! » dans son orthographe malhabile. Comme il n'était pas sûr que cela traduise bien en portugais à cause de ses fautes il passa en mode dessin sur son ardoise et dessina un éléphant. Sama dessinait bien et c'était très reconnaissable puis il écrivit un égale en signe (=) et écrivit son prénom à coté. En sa langue maternelle Sama signifiait en effet éléphant. L'enfant montra du doigt les cheveux tressés de l’adulte et effaça son ardoise pour y dessiner un petit bonhomme émerveillé avec à coté marqué en sa langue le bambara et traduit en portugais : « Ils son bau! » si l'adulte ne comprenait pas son texte bancal elle comprendrait le dessin. Il sortit un dessin de sa poche, un beau dessin d'une jeune adolescente avec lui à ses cotés, il passa le dessin à l'adulte avant de le reprendre et ranger et de marquer sur son ardoise : « Ma sœur Ama ! » Le regard de l'enfant se fit un peu triste et il désigna un arbre du doigt avant d'écrire sur son ardoise : « Maman. » Oui la maman de Sama était depuis sa mort devenue un arbre, Sama y croyait très fort. Sama sortit de sa poche un morceau de pain beurré et deux barres de chocolat, il les regarda un instant avant de tendre une barre à l'adulte en se frottant le ventre pour dire que c'était bon. Peu à peu le petit oiseau de tout à l'heure repéra le bout de pain et voleta au sol non loin de Sama. L'enfant sourit avec bonheur et émietta le bout de pain. L'enfant picora le pain avec joie, l'enfant paisible lui inspirait confiance. Quant à Sama tout content il mordit dans sa barre de chocolat s'étonnant et s'émerveillant comme à chaque fois du nombre de denrées alimentaires de Terrae. Une fois rassasié l'oiseau sifflota en s'envolant gaîment. Sama sourit à ce spectacle de l'oiseau qui disparaissait dans un bout de ciel perçant entre les branches des arbres de la forêt. |
## Mer 26 Avr 2023 - 22:26 | ||
Vittoria Désirée Messages : 452 Date d'inscription : 02/03/2023 Age : 27 Humeur : Meh. | Maintenant apaisée que l'enfant ne soit pas un esprit maléfique de la forêt, je me présente. L'enfant écrit alors sur son ardoise. Je comprends qu'il s'appelle Sama. Puis j'essaie de déchiffrer ce qu'il écrit après, en vain. Je lis assez mal et il passe trop rapidement pour que je puisse comprendre les mots qui dansent devant mes yeux. Il gribouilla quelque chose sur sa tablette et j'attendis en m'efforçant de garder un visage pas trop effrayant. Je n'ai jamais été très douée avec les enfants. J'ai du mal à les comprendre, et je leur fais souvent peur sans le vouloir, à cause de l'air renfrogné que je garde très souvent sur mon visage. Mama m'appelait Resmungão, ce qui veut dire Grognon, comme pour le Schtroumpf Grognon. Les mères du quartier refusaient que je garde leurs enfants, à moins que Mama soit dans les parages. Entre elles, elles se disaient que j'allais manger leurs petits. Comme si j'étais un ogre. Même les enfants y croyaient. Mais comme je ne suis pas très à l'aise avec les enfants, ça ne m'a jamais dérangée. Quand Sama me montre son ardoise, il y a un éléphant, très bien dessiné. Et à côté, il a écrit son prénom. Donc j'en déduis que Sama veut dire "éléphant" dans sa langue. C'est un beau prénom. J'hésite à lui révéler le mien en entier. Vittoria. Mais en me rappelant qui me l'a donné, j'abandonne. Ce n'est pas une belle histoire. Elle ne vaut pas la peine d'être racontée. Sama, lui, est déjà parti sur autre chose. Je le vois à nouveau écrire sur son ardoise. Cette fois, il désigne mes cheveux et me montre son ardoise. On y voit un bonhomme a l'air ravi et quelques mots à côté. J'essaie à nouveau de les lire, en plissant les yeux comme si ça allait m'aider. Bau ? Oh, il veut dire qu'il aime mes cheveux. Je n'ai tellement pas l'habitude qu'on ma complimente que j'en reste toute étonnée. Euh. Merci. Ma réponse est un peu abrupte. Mais j'ai plus souvent eu le droit à des moqueries qu'à des compliments. Et je me rends compte que ça me fait très plaisir. Venant d'un adulte, j'aurais sûrement cru qu'on se moquait de moi, mais un enfant ne ferait pas ça. Enfin, je l'espère. Voilà le doute qui s'insinue sournoisement en moi. Mais Sama ne lui laisse pas le temps de s'installer. Il me montre un dessin d'une jolie jeune fille, avec lui à ses côtés. Puis me montre son ardoise. Cette fois je lis mieux : c'est sa sœur. Elle est jolie. Elle n'est pas avec toi ? Demandé-je. Il ne peut quand même pas être seul ici ! Pas à son âge. Il doit avoir quoi... Dix ans à tout casser. Puis il pointe un arbre et me montre sa tablette : Maman. Sa mère est un arbre..? Machinalement, je prends la barre chocolatée qu'il me tend. Sa mère ne peut pas être un arbre... Qu'est-ce qu'il veut donc dire ? Puis soudain ça me frappe. Elle doit être décédée. Peut-être est-ce la raison de sa présence ici, son Vide. Je le regarde donner à manger au bel oiseau blanc qui se pose sans crainte près de lui. Il a un don avec les animaux on dirait. Mes parents m'ont abandonnée à la naissance. Du coup je les connais pas. C'est Mama qui m'a élevée. Puis elle est morte. Les mots m'ont échappés comme si j'avais besoin de le dire, d'extérioriser enfin. Normal : Narration Couleur #993333 : Tori parle |
## Jeu 27 Avr 2023 - 21:49 | ||
Sama Anami Messages : 23 Date d'inscription : 17/01/2023 | « Elle est jolie. Elle n'est pas avec toi ? » Sama secoua la tête pour dire non. Juste après il lui montra sa Maman devenue arbre. Et la grande dit : « Mes parents m'ont abandonnée à la naissance. Du coup je les connais pas. C'est Mama qui m'a élevée. Puis elle est morte. » Sama posa sa petite main sur le bras de l'adulte avec calme pour attirer son attention et il lui sourit avec douceur pour la consoler. Il ne sait que trop ce que cela fait quand les gens deviennent arbres et cela n'est pas fini certes mais plus jamais comme avant alors en un sens c'est douloureux. Puis il mit sa main dans celle de l'adulte et l’amena près d'un arbre en marchant sans se presser, avec douceur. Sama s'assit sur une grosse racine d'arbre saillante au dessus du sol en lâchant la main de la jeune femme. Il lui sourit doucement et tapota la place sur la grosse racine près de lui pour l’inviter à s’asseoir aussi. Si Sama gardait la vivacité de l'enfance il avait aussi dans son tempérament une douceur qui apaisait souvent. Il ne fit pas un geste, n'écrivit pas une phrase une bonne dizaine de minutes écoutant l'adulte, écoutant tout autour, toute la vie, y compris le chant des oiseaux. Le soleil jouait de ses rayons à travers les branches. Au bout d'un moment Sama sortit sa petite flûte sculptée dans le bois de sa main autrefois et la porta à ses lèvres. Il se mit à jouer. Parmi les chants d'oiseaux, parmi le bruit du vent son son de flûte qu'il jouait avec talent ruisselait de douceur, d'émerveillement, mélodieux petit air enchanté qu'il produisait de son souffle dans la flûte. Il se souvenait. Grand-père Dano disait que chaque être avait une mélodie dans le silence, que même si il ne les entendait pas d'oreille humaine les arbres chantaient et qu'il fallait le ressentir pour l'entendre pas avec les oreilles mais avec le cœur. En cet instant Sama jouait de sa flûte en bois avec le cœur et c'est comme si la forêt comme son air s'était fait plus doux pour l'écouter. La berceuse de la vie allait au delà des mots au delà du silence aussi, elle était tout simplement. Et Sama le savait, oh ne prétendait pas jouer de sa flûte la berceuse de la vie non, mais il souhaitait du moins l'accompagner, l'apaiser aussi. C'était déjà bien assez. Quand le petit garçon eut finit de jouer il remit la flûte dans sa poche et mit un doigt sur sa bouche en montrant devant lui un petit lapin qui venait de sortir le nez de son terrier. L'animal alerte tourna la tête vers eux , l'enfant demeura silencieux, immobile devant le petit lapin brun qui se lavait à présent l'oreille de la patte. Il avait beau avoir vécu la mort, la famine, l'esclavage même, Sama avait toujours dans les yeux face au petit animal non loin la même chose que tous les enfants : Un profond émerveillement. |
## Dim 30 Avr 2023 - 17:59 | ||
Vittoria Désirée Messages : 452 Date d'inscription : 02/03/2023 Age : 27 Humeur : Meh. | Sama réagit beaucoup mieux que je m'y attendais face à mon déversement de mots. Quand je baisse les yeux sur lui, il me sourit doucement. Je me rends compte que mon deuil est déjà bien avancé. Je ne pleure pas en pensant à Mama. C'est un gros progrès. Il fut un temps où j'étais tellement démunie face à sa mort que je restais des heures sans bouger, les yeux dans le vague. Perdue dans le temps. Mais à présent je peux à nouveau bouger, parler, agir. Je ne me sens plus engluée dans le chagrin. Maintenant, la fissure dans mon cœur est couverte d'une nouvelle peau, très fine. Elle empêche la tristesse de me noyer, mais je la sens parfois se tendre à la limite de craquer. C'est une blessure fraîche, qui a besoin de se renforcer. J'espère juste qu'elle ne se rouvrira pas, parce que les cauchemars eux continuent de me tourmenter la nuit. Finalement, je souris à mon tour à Sama. Un peu désarçonnée par la sagesse que je vois dans ses yeux. À son âge, j'étais une enfant turbulente, capricieuse et bruyante. Je courais partout, tapais sur ceux qui m'embêtaient et hurlait contre Mama quand elle me demandait de prendre mon bain. Lui, il est là, calme et serein. Je le suis en l'observant, à la fois admirative et inquiète. Un enfant de son âge ne devrait pas agir comme il agit. En m'asseyant sur la racine près de lui, je me demande un instant ce qu'il a pu vivre pour devenir ainsi. Pourtant je ne lui demande pas, par tact ou par peur je ne sais pas vraiment. L'enfant reste assis sans rien écrire, et ne sachant pas quoi dire, je reste moi aussi silencieuse. Autour de nous la forêt bruisse de vie. Je me rends compte que beaucoup de choses dans cet endroit me sont inconnu. L'envie de vider mon sac m'est passé, je me sens à la fois vide et sereine. Puis Sama sort une petite flûte. Un instrument fin, en bois. Si je le prenais dans ma main j'aurais peur de le casser tant il me paraît petit. Un peu comme Sama, je me rends compte. Et il se met à jouer. La mélodie est douce, à la vois vive et avec une certaine nostalgie. Je me prends à laisser mes pensées vagabonder. J'imagine les arbres autour de moi, reliés par les racines comme un réseau invisible, qui partagent la mélodie entre eux, les animaux qui tout autour dressent l'oreille en entendant ces sons étranges pour eux. Je me perds dans mes pensées, si bien que je ne remarque pas tout de suite quand la mélodie s'arrête. C'est seulement quand le garçon me fait signe de me taire que je prends conscience du silence. Devant nous, un lapin nous observe avant de se mettre à sa toilette. Je profite du silence pour me recentrer sur le présent. À ce moment-là, je sens une goutte d'eau me tomber sur le nez. Puis une autre, et encore une autre. Le lapin en reçoit aussi parce qu'il s'ébroue et fait un petit bond avant de disparaître sous les fourrés. Je me remets debout. On devrait rentrer. Tu vas prendre froid si tu reste dehors en étant mouillé. Dis-je d'une voix douce qui me surprend moi-même. Je tends la main à Sama pour lui proposer de l'accompagner. Normal : Narration Couleur #993333 : Tori parle |
## Dim 30 Avr 2023 - 20:01 | ||
Sama Anami Messages : 23 Date d'inscription : 17/01/2023 | Sama mit sa petite main dans celle grande de l'adulte et il se laissa accompagner mais en lisière de forêt il s'arrêta nette. La main de l'adulte avança mais pas lui. Il avait laissé le dessin de lui et sa sœur sur la racine dans les bois, il paniquait le dessin allait être trempé de pluie si ce n'était déjà fait. Il voulait y retourner mais la pluie se mit à tomber fort obligeant l'adulte et l'enfant à s'abriter sous un arbre un pommier qui n'avait pas encore de pomme mais déjà de bonnes feuilles. Sama regardait de tous cotés, bougeant la tête seulement, dans l'espoir de voir le précieux dessin. Mais non. De sa main libre il chercha dans ses poches et n'y trouva que la petite flûte et des mouchoirs. Il grimaça mais ne dit rien tentant de se rappeler les traits de sa sœur dans les détails pour la redessiner une fois rentrée. Il était si concentré sur ces traits qu'il n'entendait pas le vent claquer. Il retourna à la réalité que quand une bourrasque de pluie les aspergea les trempant jusqu'aux os. Sama regarda l'adulte surpris face à cette douche brusque et improvisée. Le vent souffla glacial et scia leurs corps détrempés. Sama grelottait. Le pommier ne suffisait plus pour servir d'abri, il fallait affronter les trombes d'eau jusqu’aux bâtiments. Mais bien que glacé Sama ne s'en plaignait pas plus que ça. Il aimait la pluie autant que le soleil. Et c'est presque avec aisance qu'il avançait sous les trombes d'eau. Il ne portait toujours pas de chaussures mais cela ne semblait pas le gêner au contraire ! A son village la pluie apportait la nourriture faisant pousser les récoltes et donnait de l'eau, oui Sama aimait la pluie même si ici il y en avait bien plus que dans son village. L'enfant avait aussi appris à ne pas gâcher l'eau si bien que même si l'envie n'y manquait pas il résista à sauter dans les flaques à son passage. Ils arrivèrent en bordure de village de Terrae et ils purent s’abriter sous la devanture d'un magasin. Sama grelottait peu habitué au froid mais ne s'en plaignait pas et regardait la pluie tomber avec une sorte d'émerveillement propre à lui. Puis il eut soudain peur et ouvrit son sac mais ouf son matériel à dessin était sec le sac donné par Terrae, l'enfant étant arrivé avec presque rien, étant bien étanche. Et là il aperçut le dessin de sa sœur et lui dépasser de son carnet à dessin, il ne l'avait pas vu car il était tout au fond du sac et que sous la panique enfantine il n'avait pas regardé partout. Il souffla rassuré. La pluie tombait toujours alors il eut une idée il écrivit sur son ardoise en tirant doucement la manche de Tori et ce avec toute l'innocence de l'enfance : « Tori, j'ème bi in tè cheveu ! Il son bau ! Et toute toi ! Tu es joli ! Je peu te dessiner ? » Et comme malgré la traduction il n'était pas sûr que Tori comprenne avec ses fautes d'orthographe il montra son bloc de dessin, Tori, lui, puis son crayon et à nouveau Tori un air interrogatif sur le visage. Au cas où il dessina un enfant en train de dessiner en mode dessin sur son ardoise et un point d’interrogation et montra à Tori en la montrant de sa main libre. En espérant qu'elle comprenne ce qu'il lui demandait. La puie tombait toujours mais à présent Sama et Tori étaient bien à l'abri sous la devanture du magasin du village de Terrae. Et Sama maintenait son ardoise face à Tori attendant sa réponse, espérant un oui. On met un peu de notre âme dans notre dessin quand on est dessiné du moins le croyait Sama ainsi il se sentait moins seul avec tous ses dessins mais si Tori ne voulait pas être dessinée il respecterait sa décision, non pas que d'habitude il demande la permission, mais quelque chose en l'adulte lui avait fait sentir qu'elle aurait aimé avoir le choix d'être dessinée ou non, d'où sa question par écrit. |
## Lun 1 Mai 2023 - 14:08 | ||
Vittoria Désirée Messages : 452 Date d'inscription : 02/03/2023 Age : 27 Humeur : Meh. | Je guide l'enfant sur le chemin quand il pile soudain. Je m'apprête à lui demander ce qui ne va pas quand les quelques gouttes se changent en une véritable déferlante d'eau. Nous gagnons un grand pommier, déjà bien trempés. Sama a l'air de chercher quelque chose frénétiquement. A-t-il oublié quelque chose ? Avant que je puisse lui demander, une nouvelle trombe de pluie acheva de nous tremper jusqu'aux os. Glacée à cause de la soudaine baisse de température, je sais que Sama l'est tout autant. Et les rafales de vents qui s'ensuivent nous glacent un peu plus. Plus le choix, il faut se réfugier au village. J'attrape par réflexe la main du garçon et me mets en marche, me mettant entre lui et les plus grosses rafales de vent. J'ai l'impression que je vais me briser en mille morceaux tandis que le froid s'insinue en moi comme une multitude d'aiguilles. Pourtant Sama est bien moins couvert que moi. Mon sweat-shirt et mon pantalon me protègent un minimum. Alors, quand nous atteignons le premier bâtiment, un magasin de belle taille, je retire mon pull et le passe sur les épaules de Sama. Entre nous deux, c'est lui qui est le plus fragile, je m'en voudrais si il tombait malade suite à cette tempête. Sous mon sweat je porte un simple T-shirt à manches courtes qui me colle à la peau, au col usé jusqu'à la corde et à la couleur à présent indéfinissable. Le coup de vent suivant fait se dresser les poils de mes bras, provoquant une chair de poule qui se propage rapidement. Je l'ignore et observe Sama qui fouille son sac. Je vois le moment même où il se rassure. Ses épaules se détendent et il retrouve son air serein. Il prend sa tablette et m'écrit quelque chose. En me concentrant, j'en comprends le sens principal. Il aime mes cheveux et me demande si il peut me dessiner. Le dessin dont il accompagne ses mots me confirme ce que j'ai compris. J'hésite un peu. J'ai l'habitude que les gens aient peur de moi, soient dégoûtés par mon apparence. Pas qu'on me complimente et qu'on s'intéresse à moi autrement que comme une bête de foire. Mais c'est un enfant, même si il n'a pas le comportement auquel je me serais attendu, c'est un être innocent. Alors je finis par accepter d'un hochement de tête. D'accord. Mais tu seras plus à l'aise à l'intérieur. Rentrons à l'institut, on ira boire un truc chaud. D'accord ? Ma proposition vise à ce qu'on puisse se réchauffer et se sécher. Ni lui ni moi ne sommes habitués à un tel climat et le froid glacial m'a déjà pénétrée jusqu'aux os. Je rêve d'une bonne douche chaude et d'un thé. Normal : Narration Couleur #993333 : Tori parle |
## Jeu 13 Juil 2023 - 23:11 | ||
Sama Anami Messages : 23 Date d'inscription : 17/01/2023 | Tori grelottait et Sama était un peu inquiet de cela, oui il fallait rentrer ! Il acquiesça de la tête et prit la main de Tori avant de se mettre à courir, vite vite rentrer avant qu'elle ne tombe malade ! Sama courut tant et si bien qu'il chuta et se rattrapa de justesse à Tori grâce à son corps agile. Il resta là quelques secondes, l'institut était encore loin et Tori avait l'air d'avoir très froid ! Sama regrettait d'avoir accepté le pull-over sur ses épaules. Il avait peur. Il prit la main de Tori à nouveau et luttant contre les larmes il avança sur le chemin avec courage. Il pleuvait fort , la pluie était glaciale et le vent giflait tout aussi froidement. L'enfant grelottait mais il ne pensait qu'à Tori, Tori qui avait froid. Ils finirent par arriver à l’institut et Sama mena Tori à l'intérieur. Il la fit asseoir dans les escaliers et écrivit sur son ardoise traductrice électronique heureusement suffisamment étanche : « Je re vi in ! » qu'il revenait. Il montra à Tori. Au rez-de-chaussée, il y avait le dortoir des novices. Il courut et revint quelques minutes plus tard avec sa couverture qu'il mit sur les épaules de Tori. Au rez-de chaussée , il y avait également la cafétéria, tous les regards se braquèrent sur Sama quand il y rentra trempé. Une cuisinière lui passa de la soupe chaude en pestant. « Deu s'il vou plé ! » écrivit Sama sur son ardoise en réclamant deux. La cuisinière rit lui disant qu'il avait un bon appétit et lui servit un deuxième bol. Sama sortit sous les regards étonnés de ses camarades de la cafétéria pour rejoindre Tori dans les escaliers. Il s'assit près d'elle et lui posa la soupe non loin de ses genoux pour qu'elle puisse la prendre. Le petit garçon but en silence. Il grelottait et sentait son front chaud mais il était inquiet avant tout. Et si Tori tombait malade et décédait devenant un arbre elle aussi ? Et si elle aussi partait ? Non ! L'enfant secoua vivement la tête pour chasser le flou de ses pensées. En silence il regarda Tori, ses cheveux tressés, son visage comme un éclat de soleil, elle avait la beauté d'un jour d'été aux yeux du petit garçon. Il sortit son ardoise après avoir savouré jusqu'à la dernière miette de sa boisson. Puis il écrivit : « Je vé te dessiné Tori alor ne deviin jamé un arbre ok ? » Je vais te dessiner Tori alors ne deviens jamais un arbre ok ? Il regardait Tori d'un air sincèrement inquiet et avec application commença son dessin sur une feuille, avec son crayon, posée sur une pochette en plastique renforcé qui l'avait protégée du déluge. Il était plutôt doué en dessin ! Quand il l'aura fini, il pourra le donner à Tori après l'avoir serré sur son cœur pour donner de la force au dessin, sa force, pour qu'elle ne devienne jamais un arbre ! |
## Lun 17 Juil 2023 - 20:22 | ||
Vittoria Désirée Messages : 452 Date d'inscription : 02/03/2023 Age : 27 Humeur : Meh. | Quand je lui propose de rentrer avant de dessiner, Sama acquiesce et repart de plus belle, sa petite main dans la mienne. Les gouttes tombent toujours dru et mon t-shirt déjà humide me colle maintenant complètement à la peau. Le froid est si intense que je commence à trembler. J'essaie de le cacher, mais les coups d’œil inquiets du petit garçon vers moi me font dire que je ne dois pas bien y arriver. Sama court tant et si bien qu'il trébuche. Dans un réflexe aiguisé par mes multiples combats, je le rattrape autant qu'il se rattrape et le remets sur ses pieds. Un instant, j'hésite à le porter pour le reste du chemin, mais Sama me devance, reprenant bravement le chemin. Je le suis à son rythme pour ne pas qu'il tombe de nouveau, en le protégeant de mon mieux de la pluie et du vent. Malgré ça, le petit grelotte. En arrivant à l'institut, je fais un pas vers la cafétéria, mais Sama m'assoit sur les escaliers. Je me laisse docilement faire sans trop savoir où il veut en venir. Il me montre sa tablette un instant avant de partit en courant. J'ai rien compris à ce qu'il y avait de marqué. Quand il revient, il a une couverture qu'il me passe sur les épaules. Surprise, je l'ajuste. Merci, mais... Il est déjà reparti. Direction la cafétéria je crois... Je reste là, complètement désarçonnée par son comportement soudain erratique. Il est passé d'un enfant super calme à un gamin qui court dans tous les sens. Quelques minutes plus tard, il est de retour, deux bols de soupe dans les mains. Je le regarde s'installer, poser un bol près de moi. Il est allé en chercher un pour moi ? Mais pourquoi avoir pris les devants comme ça..? Je décide que les questions peuvent attendre et prends le bol chaud pour boire ma soupe aussi. Je passe un pan de la couverture sur la pauvre Sama qui grelotte toujours. Plusieurs minutes passent en silence. Si quelqu'un passe en ayant le malheur de nous dévisager, je le foudroie du regard et il passe rapidement son chemin. Une fois la soupe terminée, je me sens mieux, bien réchauffée malgré mes vêtements trempés. Je sens l'enfant à côté de moi s'agiter et me tourne vers lui pour faire face à l'ardoise. Elle traduit à peu près... Je comprends qu'il veut me dessiner... et que je dois pas devenir un arbre ? Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Le petit garçon a l'air sincèrement inquiet. L'histoire de sa maman transformée en arbre me revient. Il pense que je vais mourir parce que j'ai été mouillée. Je tapote maladroitement les cheveux de l'enfant. Je vais pas devenir un arbre, promis. Je me sens bien, je n'ai plus froid et j'ai le ventre plein. J'enlève la couverture de mes épaules et entoure Sama dedans en lui laissant une ouverture pour qu'il puisse continuer à dessiner. Puis je m'efforce de rester le plus immobile pour aider Sama à dessiner. Normal : Narration Couleur #993333 : Tori parle |
## Lun 17 Juil 2023 - 23:25 | ||
Sama Anami Messages : 23 Date d'inscription : 17/01/2023 | Sama se calme quand Tori promet de ne pas devenir un arbre. La peur, la peur qui ronge Sama et ces images qui lui reviennent parfois. Peur de cette maladie nommée Ebola qui a emporté sa mère et une de ses sœurs, peur de la famine qui broie l'estomac, peur des humains qui réduisent les enfants en esclavage, peur de parler aussi depuis qu'il a vu le cadavre de son éléphant. Mais la peur s'envole à la promesse. Il sourit de nouveau paisible et se met à dessiner. Il sursaute à peine quand Tori lui met la couverture sur les épaules. Très vite il oublie de nouveau tout autour de lui. Il dessine un pull-over sombre comme la nuit, des beaux cheveux sombres bouclés, il tente de les tresser mais gomme assez vite. Son dessin a une âme, il veut dessiner comment il voit Tori de ses yeux pas faire une photographie. Rapidement il dessine sa tête à lui devant le pull-over noir puis il revient à Tori. Il dessine des taches sur son visage mais ses taches sont des nuages et des étoiles ainsi qu'un quartier de lune. Il prend ses feutres dans sa trousse dans son sac, il les admire en silence. Chez lui il n'y a pas de feutre, du moins pas beaucoup, l'école en avait bien quelques uns mais c'est tout, ici il y en a de toutes les couleurs et Terrae en fournit autant que les enfants en ont besoin pour travailler ou dessiner. Et ça c'est vraiment une merveille ! Il cesse de fixer ses feutres et se reconcentre profondément sur son dessin. Il fait un fond bleu et met des étoiles dans les cheveux de Tori, ses taches il les voit comme des nuages et des étoiles. Tori est un ciel étoilé et c'est beau. Une bonne heure trente de silence est passé depuis le début du dessin , l'enfant est resté concentré tout du long rectifiant les traits, gommant, coloriant pensant aux ombres. Sama n'a que dix ans mais il sait rester calme et se concentrer longtemps, il a souvent observé des heures sans un bruit des animaux dans la savane, avec les animaux il faut être patient et pas seulement, pour Sama, avec toute forme d’existence il faut être patient. Il met la dernière touche final à son dessin puis l'éloigne de lui pour le regarder, il sourit c'était plutôt bien fait et c'est ainsi qu'il voit Tori, belle comme le ciel la nuit. Il met la feuille avec le dessin dans les mains de Tori en lui souriant, la réveillant peut-être de sa somnolence, ou pas, il sait que ça a été long mais il espère que Tori aimera quand même. Il montre le petit garçon sur son dessin avec calme et écrit : « Cé moi. » Puis il montre Tori et écrit : « Cé toi ! » Il hésite puis finalement ajoute toujours sur son ardoise : « Tu es belle comme un ciel étoilé ! » Il s'est appliqué pour ne pas faire de faute, il veut vraiment que Tori se voit à travers ses yeux. Sans savoir pourquoi l'enfant ressent que c'est important. |
## Lun 24 Juil 2023 - 16:30 | ||
Vittoria Désirée Messages : 452 Date d'inscription : 02/03/2023 Age : 27 Humeur : Meh. | Sama semble s'apaiser quand je lui promets de ne pas devenir un arbre. Le fait qu'il ait pu croire qu'une simple rincée puisse me faire tomber malade et mourir indique à quel point il a dû souffrir avant de venir ici. Je ne sais pas d'où il vient et je ne lui ai pas demandé, parce qu'ici chacun arrive avec son histoire, pas forcément très joyeuse. Donc je ne dis rien et l'observe sortit son matériel de dessin. Petit à petit son dessin prend forme, je vois une tête apparaître, un pull noir, des nuages sur le visage de la personne... Mais en même temps je sens mon esprit vagabonder. Il part d'abord dans mon tout nouveau travail. Demain, c'est livraison de farine. Je vais devoir aller la chercher, porter les sacs et les entreposer. J'espère que la pâte à pain que j'ai laissé gonfler sera bien moelleuse aussi. Cette fois, c'est une recette spéciale pour du pain de mie. Demain c'est aussi le jour des tartes salées. Normalement c'est le patron qui s'en occupe mais je vais devoir aller chercher les ingrédients au passage quand j'irais chercher les sacs de farine. Puis mon esprit divague vers mon passé et ce qu'aurait pu être mon futur. Et si j'avais été plus sage ? Si j'avais bien écouté Mama pendant ses leçons, est-ce que j'aurais eu un avenir différent ? Je me demande... Pas de combats, pas de coups, mais peut-être pourquoi pas, un travail de vendeuse, de boulangère, de serveuse... Mon corps serait différents, je serais sûrement plus fine, j'aurais pas mes tresses de boxeuse. Mon esprit, mon caractère seraient certainement aussi bien différents. J'aurais peut-être été enthousiaste, extravertie, avec beaucoup d'amis. J'aurais peut-être pu tirer Mama de sa maison en ruine, de son travail éreintant. C'est beaucoup de "peut-être". Je ne vois pas passer le temps, mes yeux sont plongés dans le vague et je n'ai plus bougé depuis un moment. Je sens mes vêtements me coller à la peau et le froid est revenu s'insinuer en moi. Mais ce qui me tire de ma rêverie, c'est Sama. Il bouge puis se tourne vers moi et pose son dessin dans mes mains. Je cligne plusieurs fois des yeux pour chasser l'engourdissement que je sens dans mon esprit. Puis je regarde le dessin. Je suis face à une très belle femme. Elle a des nuages sur le visage et des constellations dans les cheveux. Elle a aussi un air bienveillant et doux sur le visage. On dirait une déesse d'un panthéon oublié. Je reste un instant hypnotisée par ce portrait, puis mes yeux glissent vers le petit garçon avec elle, qui sourit. Il a l'air heureux et épanoui, et la femme semble veiller sur lui. Je lève les yeux et me retrouve face à l'ardoise de Sama. Il me montre le garçon : c'est lui ! Puis il me montre la femme et... C'est... moi..? La phrase qu'il écrit alors n'a pas de fautes et je peux la lire plutôt facilement. "Comme un ciel étoilé"... je sens ma gorge se serrer d'émotion et regarde à nouveau le dessin. C'est moi. Je suis belle, j'ai l'air si douce. Est-ce que c'est vraiment comme ça que les autres me perçoivent ? En tout cas, c'est ainsi que me voit Sama et ça me touche, beaucoup. Tellement, en fait, que les larmes montent. Et cette fois je ne suis pas capable de les arrêter. Elle coulent sur mes joues et je m'empresse de les essuyer avant qu'elles ne viennent tacher le magnifique dessin de Sama. Merci Sama... Je l'aime beaucoup. C'est magnifique. Et je lui souris, parce que je ne veux pas l'inquiéter. Je ne suis pas triste. Grâce à Sama, je m'aime un peu plus comme je suis, il a mis un baume sur cette partie abîmée de mon cœur. Normal : Narration Couleur #993333 : Tori parle |
## Mer 26 Juil 2023 - 13:28 | ||
Sama Anami Messages : 23 Date d'inscription : 17/01/2023 | On ne voit bien qu'avec le cœur A écrit un jour un très grand voyageur Et l'essentiel est invisible Aux yeux de ceux qui ne rêvent pas d'impossible Tori pleurait. Sama la regarda inquiet. Mais elle le remercia et dit qu'elle aimait beaucoup son dessin. Sama lui sourit avec douceur. Dehors il s'était arrêté de pleuvoir. La terre devait sentir bon la rosée. Des escargots pointaient sûrement le bout de leur nez. Il faisait nuit alors il y avait peut-être même des lucioles. La faune d'ici était différente de la savane mais elle n'en était pas moins belle. Tori aussi était belle. C'était un ciel étoilé et elle ne pleurait plus, elle avait comme des lucioles dans les yeux, non, des astres. Elle se sentait sûrement mieux, sûrement heureuse. Cela rassura le petit garçon. Un fin rayon de lune passait dans l'obscurité du hall. Sama leva avec douceur la main et un crocodile apparut en ombre sur le mur. Il se souvenait sa plus grande sœur faisait souvent des histoires avec les ombres. A présent c'était à lui de tenter de les montrer à Tori ces histoires d'ombres. Toujours en silence il anima le crocodile en faisant bouger sa main, puis de son autre main il imita en une ombre le vol d'un flamand rose. Le garçonnet était tout calme et concentré. Il réunit ses mains et il forma un éléphant, il resta un moment sur cette ombre l'observant avec calme et respect. Il n'osait pas la faire disparaître, les éléphants lui manquaient, son éléphant lui manquait mais son éléphant était devenu un arbre. Il ne reviendra plus comme avant, plus jamais. Sama sentit sa gorge se serrer, une douleur sourde était en lui, une douleur qu'il n'arrivait pas à exprimer pas plus qu'il ne pouvait parler. Son vide. Un vide plein d'une détresse emprisonnée dans sa poitrine. Il expira et inspira longuement avant de changer de silhouette, il ferma le poing et fit en ombre un hippopotame. Sama tu dois te méfier des hippopotames, l'esprit de la colère arrive en eux et alors tu auras une mort certaine. Au village on les craint autant qu'on les respecte. Ne les dérangeons pas faisons un détour, disait grand-père Dano. Il ne laissa pas l'ombre de l’hippopotame longtemps il ne fallait pas le déranger. Il fit sautiller sa main dans l'air et l'ombre ressemblait à un petit lémurien, il sourit avec douceur, il se souvenait. Il utilisa ses deux mains pour faire un oiseau avec un haut de tête en forme de casque qu'il fit s'envoler en ombre. Des Calao à casque noir ce sont les gardiens du ciel de la savane, regarde comme ils ont l'air sérieux ! Disait autrefois Grand-père Dano. Il sépara ses doigts pour que les ombres sous le rayon de lune ressemble à deux gazelles, puis il ferma le poing puis mima l'horizon de son autre main, il baissa le poing soleil peu à peu et l'ombre faisait comme un coucher de soleil sur la savane. C'était la fin de cette histoire d'ombre, cette histoire sans mot et pleine d'image et de sens. Cette histoire mimée avec douceur et concentration. Un calme qui reflétait la savane à la fois dans sa vie et dans son équilibre. Chez lui. Sama se retourna vers Tori et lui sourit avec calme et douceur. |
## Lun 31 Juil 2023 - 12:52 | ||
Vittoria Désirée Messages : 452 Date d'inscription : 02/03/2023 Age : 27 Humeur : Meh. | Le sourire plein de douceur pénétra dans mon coeur et s'y logea, comme un souvenir sous forme de photographie. Je me promets de le garder précieusement, essuie mes larmes et souris à mon tour à l'enfant. Dehors le bruit assourdissant de la pluie a cessé. Une odeur fraîche de végétation et d'eau vient jusqu'à nous et le moment est enveloppé d'une atmosphère paisible comme une bulle ouatée. C'est doux et agréable. Le soir est arrivé et un rayon de lune tombe non loin de là sur le mur. Alors que je contemple le blanc du mur, une ombre y apparaît. Un crocodile. Il est posé là, comme si il attendait quelque chose. Puis l'animal bougea et un oiseau s'envolant fit son apparition. Fascinée, je regarde le spectacle se dérouler. Les ombres se succèdent. D'abord un éléphant. L'ombre reste plus longtemps. C'est un bel animal, qui m'a toujours impressionnée quand j'en voyais en image. Je sens Sama près de moi qui hésite, je crois qu'il doit avoir une relation particulière avec ces animaux. Puis, finalement, l'ombre change, prends une apparence plus trapue avec une grande gueule. Un hippopotame. Je sais que ces animaux d'apparence nonchalante sont en réalité dangereux car agressif et territoriaux. Puis l'ombre se transforme, sautille comme un petit singe. Non, autre chose, de plus long. Je ne connais pas cet animal mais je me tais, je ne veux pas interrompre Sama. D'ailleurs voici un nouvel animal : un oiseau ! Je le regarde prendre son envol avec son bec étrange. On dirait un toucan, comme on en voit parfois chez moi. Mais il a cette étrange excroissance sur le bec. Deux gazelles lui succèdent dans le rayon de lune, puis un soleil qui se couche : c'est la fin de l'histoire. Je ne sais pas combien de temps j'ai été captivée par ce théâtre d'ombres improvisé, mais il fait bien plus noir quand je me tourne vers Sama. Je comprends à son sourire qu'il m'a raconté d'où il vient. - C'était très beau. Merci Sama. Dis-je doucement. Je me lève, rajuste la couverture sur le dos du garçon d'un geste doux. Il fait nuit, il est temps pour lui de retourner au dortoir et de se coucher. - Je te raccompagne ? Proposé-je. Normal : Narration Couleur #993333 : Tori parle |
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