HRP : Je me suis permis de poster avant, vu que j'étais motivée >O< Si tu veux que je change, hésites pas :)
Fais chier, j'ai encore posté avec Aoi d'abord... ToT



Aujourd'hui, je vaquais à mes occupations lorsque je reçu un coup de téléphone de ma supérieure hiérarchique, la très célèbre Hideko Honda, bien sûr !
Mais avant de vous annoncer, très cher, le sujet de cet appel, je vais d'abord vous ennuyer comme toujours en vous racontant ma vie, et plus particulièrement ma misérable journée que j'aurais souhaité oublier.
Je m'étais réveillé... Au bar, vers trois heures du matin. Déjà, de un, je savais pas ce que je faisais là-bas, mais à la vue du barman, j'ai dû faire des choses pas forcément très recommandables et recommandées (tu parles d'un prof...). Ensuite, j'avais un mal de crâne de tous les Dieux, et après, j'avais une facture tellement exorbitante sur ma soi disant consommation de la soirée que j'ai manqué de faire exploser le bâtiment. Finalement, le compte à sec, j'ai bien cru que j'allais trucider quelqu'un si il osait dire quoi que ce soit. Enfin breeef.
Je rentrais alors chez moi, la démarche très légèrement -je dirais même plus que très légèrement, mais passons...- claudicante (au mon Dieu, vu comme j'avais mal, je ne voulais même pas imaginer ce qu'il avait bien pu se passer... Et espérais de tout mon cœur que ce n'était qu'à la suite d'une bagarre ou d'une mauvaise chute), et finis par m'endormir sur mon canapé. J'ai l'impression que ça fait des jours que j'ai pas dormi dans un vrai lit. Genre MON lit, déjà. Les trois-quarts de mes nuits sont passées sur mon bureau, le sol ou le canapé... Quel choix !
Finalement, je crois que j'ai fini par dormir toute la journée... Du coup je pèèèète la forme ! Mais j'ai trop les crocs ! Genre c'est déjà quasiment l'heure du repas du soir, c'est un truc de malade... Le temps passe trop viiite !
Enfin bref. Où j'en étais ? Ah, oui, l'appel d'Hidekoooo ! En fait, elle m'a demandé de venir parce qu'il y avait comme un souci sur le dossier d'un élève que j'étais censé chercher... On a pas idée de faire chier les gens à deux jours de la nouvelle année, quoi...
Et maintenant, j'attendais patiemment (ou presque) devant la porte de sa maison, après avoir sonné au préalable (c'est plus pratique, vous avouerez...), maudissant une fois de plus le froid qui s'infiltrait dans mes vêtements.

Elle m'ouvrit la porte, et je crus presque qu'elle allait me l'enfoncer dans la tête. Y a pas idée d'ouvrir la porte aussi énergiquement, bordel ! En plus, à la limite, si elle avait été de bonne humeur, je dis pas... Mais là, je crois qu'elle est juste en mode « pile électrique vas-y qu'j'te craaaame ! », c'est pas grave, ça lui passera.

- Salut, Hide-... -ko, tentais-je de la saluer, alors qu'elle partait déjà en direction vers la salle à manger.

Je retins un grognement, ayant à peine eu le temps de la voir dans l'encadrement de la porte. Bon, alors déjà, vent n°1. On ne va rien dire, elle a l'air à cran, et je risque juste de me faire dégommer... Mais bon ! C'est paaaas grave hein !
Je la suivis à pas lents, avant de m'arrêter et de faire demi-tour en soupirant. J'enlevai mes chaussures et le posai à côté de la porte d'entrée, avant de revenir sur mes pas. Lorsque j'entrai dans la salle à manger, une fois encore, je ne pus faire un pas avant de me recevoir à moitié une feuille devant les yeux. Je l'attrapai, avant d'essayer d'assimiler les informations qu'elle me donnait. Je lus rapidement, en diagonale, les informations qui me semblaient utiles -comme le nom et l'endroit où le trouver- puis levai les yeux vers elle.
Je beuguais légèrement alors qu'elle me jetait presque le dossier dans les bras, la fixant d'un air légèrement absent.
Alors déjà, j'avais pas réussi à en caser une. Ensuite, elle voulait presque me foutre dehors. Et après... Nan mais sérieusement, elle a pris combien de kilos ?! Ou putain mais WTF c'est quoi ça ?!
Je déglutis, la fixant sans réellement écouter ses dernières paroles, index levé, essayant de trouver les mots corrects histoire de pas me taper l'air con. Et de pas mourir. Je suis sûr que si je pose la question je vais mourir. Du tact, Aaron, du tact...

- Dis, Hideko, t'as grossi ?

… PUTAIN, mais j'ai dit du TACT du con !
Je me repris rapidement, d'une petite voix :

- Enfin, tu sais, au pire, c'est pas la mort, hein, tu sais, c'eeeeest...

Nan, mais nan, Aaron, ferme ta gueule.

Je grimaçai.
Bon, là, c'est sûr, je l'ai définitivement mise en pétard. C'est pas de ma faute, je voulais paaas dire ça comme ça ! Mais disons que si je lui avais demandé si elle était enceinte, juste pour pas dire qu'elle était un peu plus grosse, avec le ton de la rigolade, eeeeelle m'aurait frappé... Parce que ça aurait insinué qu'elle était grosse, en fait. Ce qui aurait été le but. Et après, baaaahhh... C'est sorti tout seul quoi ! Je peux PAS réfléchir clairement dans des moments pareils, bordel ! Enfin bref. J'aurais dû le lui demander directement, ça aurait été un peu plus... Fin ?
Mais disons que là, maintenant, je sais pas trop quoi en penser. Parce que franchement, c'est pas le genre de personne à pouvoir prendre autant de poids en... Si peu de temps ? Et puis, il faut dire... Qu'elle a tout fait pour ne pas se montrer, depuis un petit moment. Ou alors elle était vraiment déprimée, alors ? Parce que quand on déprime... Soit on devient anorexique en bouffant plus rien, soit on devient énoooorme en bouffant... Tout le temps. Donc, réponse évidente : Hideko déprimait. Restait à savoir pourquoi, maintenant ! Enfin... À savoir pourquoi, SANS mourir, de préférence. Et en restant entier. En restant juste un homme, même, ça me va très bien.
Je me mordillais la lèvre.

- Désolé, murmurais-je.

Je la regardai, fronçai un sourcil et penchai la tête.

- Tu me le dirais, si tu avais des ennuis ? lui demandais-je à voix presque basse, soucieux de son état.

Parce que là, osez me dire et prouver qu'elle pète la forme et je bouffe un balais... Enfin... Non, mais non, ça va oubliez ça.
Je secouai la tête. Évidemment qu'elle ne me le dirait pas. Notre relation a déjà rien d'amical, alors si en plus elle venait à me faire des confidences, je crois que ce serait légèrement très bizarre.

- Enfin, naaaan, rien, oublie !

Je remettais la feuille dans le dossier, et m'aidai de la table pour remettre le dossier en un état un peu plus... Enfin moins déplorable quoi. À remettre les feuilles en plaaaace ! Parce qu'en me le balançant dans les bras, les feuillets sont partis dans tous les sens, alors bon...

- Bref, j'vais te laisser. Bonne journée ! la saluai-je, un sourire légèrement forcé sur le visage, tout en lui faisant un signe de la main.

Alors là, je suis sous le choc.
Je m'apprêtais à faire demi-tour, quand j'entendis la voix légèrement colérique de ma supérieure, et m'arrêtai net. Je ne savais pas encore si c'était sa manière de me dire les choses ou la chose en elle-même qui m'avait le plus choqué, sur le coup.
« Je suis juste enceinte »... C'est quoi cette manière de le dire ? C'est quoi cette manière de dire un truc pareil ? Elle m'aurait dit qu'elle allait crever que je crois que j'aurais réagi de la même façon.
Je mordillai ma lèvre inférieure, ne sachant que faire, ni que dire.

- Je dirais rien, Hideko.

Je poussai un soupir, me passant une main dans les cheveux. C'est sûr que j'aurais pu être un peu plus éloquent, ça l'aurait un peu mieux fait.
Je regardai la femme devant moi, qui était maintenant complètement nerveuse, stressée, ne sachant que faire. Une femme désemparée, en colère, triste, abandonnée. Que s'était-il passé …?
Et puis, qu'est-ce que je devais lui dire ? Lui demander comment c'était possible ? Pourquoi elle semblait vouloir le garder ? Où était le père ? Si Ryu était au courant ? Et si il l'était, très sérieusement, je me demande la manière dont il a réagi... Il l'a prise dans ses bras, elle s'est mise à pleurer ? Et moi, sérieux, je suis censé faire quoi, là ? Avoir l'air compatissant, plaisanter, lui dire que je l'aiderais, que je serais présent, qu'elle a pas à s'inquiéter ? Je dois faire QUOI, merde ?!
Inconsciemment, je crois que je connaissais toutes les réponses -sauf celles à ma dernière question, bien évidemment...-. Sinon, si elle avait été avec quelqu'un, si ce quelqu'un, surtout, était resté avec elle... Elle n'aurait pas ce regard empli de détresse.
Je m'appuyai contre le mur le plus proche, bras croisés, torturant toujours mes lèvres, essayant de comprendre ce qu'il se passait.

- Dis, Hideko... Si tu veux pas répondre à mes questions, je comprendrais.

Je marquai une pause, détournai les yeux.

- En fait, j'en ai qu'une qui est réellement importante.

Je plantai mes yeux dans les siens, cette fois-ci réellement inquiet.

- Qu'est-ce que tu vas faire, maintenant …?

J'en avais peut-être même une autre. Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider …?

Je me mordis la lèvre face à son ton.
Je l'avais blessée, je le sais. Mais je ne savais pas quoi dire. Sérieusement, vous voulez qu'on dise quoi dans cette situation ? J'ai jamais été attaché à personne, ou très peu de monde, en tout cas. Alors comment voulez-vous que je sache quoi dire ? Je suis ni gentil, ni attentionné, je suis qu'une enflure qui fait que se foutre de la gueule des autres pour cacher ses plus grandes faiblesses. Et quoi ? Vous voulez maintenant que je sache quels mots employer, alors que je savais parfaitement que rien ne pourra jamais réduire ce sentiment qui la faisait être si misérable à ses propres yeux. Ce sentiment, je l'ai connu, évidemment. Et je n'ai même pas besoin de mes pouvoirs pour m'en rendre compte. Hideko va mal, et ne veut pas être prise en pitié, ce que je comprends parfaitement. Le père n'est pas là. Et qui est là pour la soutenir, exactement ? Qui est là pour lui dire que, quoi qu'il arrive, il sera toujours là pour elle ?
J'aimerais pouvoir le faire. Ou même rien que le dire.
Mais sans savoir pourquoi, le fait de la savoir bientôt mère d'un petit enfant... Ca ne me choquait pas. Parce qu'elle avait ce don d'émettre autant de chaleur que de joie à son entourage. Cynique, parfois méchante, mais pas avec un mauvais fond... Quelqu'un qui sauvait des jeunes égarés, perdus, confus, morts de trouille, abandonnés... Je ne pouvais décemment pas appeler ça une mauvaise mère. Et j'étais bien placé pour savoir ça. Si j'avais eu une mère, certainement aurais-je voulu que ce soit elle.

- Désolé. C'est con, comme question.

Si elle le gardait... Nous serions tous là pour l'épauler. Nous serions tous là pour l'aider à l'élever.
J'aurais voulu pouvoir l'apaiser, au moins rien qu'un peu, en utilisant mon pouvoir de Sensitif ; faire disparaître ce sentiment de culpabilité. Mais elle l'aurait certainement mal pris, et ce n'était pas une manière de faire, n'est-ce pas ?

- Hideko... Tu n'as pas besoin de t'en vouloir. Tu n'as rien fait de mal, d'accord ? On est tous là pour t'aider, en plus de ça, tentais-je, maladroit. Je sais pas de quelle façon on le fera, mais si tu décides de le garder, on sera de ton côté peu importe les circonstances. Et ceux qui seront déçus par toi ne mériteront même pas que tu leur accorde de l'attention.

Une larme. Je l'avais fait pleurer ? Avec ce que je venais de dire ? Je ne savais pas trop si elle était triste ou heureuse ; peut-être un peu des deux à la fois. Mais savoir qu'on serait là pour elle... C'était ce qu'il y avait de plus important à lui dire, n'est-ce pas ?
Lorsqu'elle me dit qu'au delà de trois mois, avorter n'était plus possible, je ne réagis même pas. Ce qui m'étonnait, c'est qu'elle ait réussi à le cacher pendant un tiers de sa grossesse à toutes les personnes autour d'elle. Mais qu'elle ne puisse plus avorter... C'était peut-être le mieux. Ce n'est pas comme si c'était facile d'enlever la vie à l'enfant qu'on porte en son sein. Et puis, même si elle y avait songé... J'étais certain qu'elle ne le ferait pas. Elle est trop aimante pour ne serait-ce que penser à faire ce genre de chose. Et puis, j'étais aussi persuadé que c'était contre ses principes, de toute manière ! Je commence à la connaître au moins un peu, la p'tite Hideko !
Je ne dis rien, me contentant de hocher doucement la tête.

-J'ai faim... Tu veux manger à la maison ce soir ou tu as déjà préparé quelque chose chez toi ?

- Non, pas encore, mais j'accepte la proposition avec plaisir !

Je lui fis mon plus beau sourire, sincère, histoire de la faire décompresser. Mais son invitation, bien que pour changer de sujet, m'avait réellement fait plaisir. Bah quoi ? J'aime bien qu'on soit sympathique avec moi, aussi, de temps à autres ! Nan mais oh, je suis pas non plus masochiste au point d'aimer me faire frapper !

- Allez, et comme je suis dans un bon jour, je peux même faire la cuisine à ta place ! Enfin, sauf si tes ustensiles, électriques je veux dire, sont hyper dangereux, je m'abstiendrais bien, au final... Mais avec un peu de chance, ils m'aimeront bien ?

Au pire, je me défendrais ! Quoi, moi, faire exploser sa cuisine ? Jamaiiis ! Je suis pas violent avec les trucs électroniques, de toute manière ! C'est eux qui m'aiment pas et qui me pourrissent la vie ! (Genre je me fais agresser, déconnez pas ! J'ai peur qu'ils finissent par poser des mines dans mon salon...) Du coup, bah... Je plaide l'auto-défense votre honneur !
Et puis... Y a un nouveau plat que je veux expérimenter, rowi...

Elle eut un petit moment d'absence. Je penchai légèrement la tête, désireux de savoir à quoi elle pensait. Parfois, j'aurais réellement souhaité être un télépathe, pour connaître le fond des pensées de mes proches. Enfin... Des gens autour de moi, quoi. Même si on est pas forcément proches. Je veux dire, j'ai souvent eu cette envie : entendre ce qu'ils te cachent, savoir si ce que tu as dit ne les a pas froissé, savoir immédiatement si ils vont mal, si ils vont bien... Mais je sais aussi pourquoi ce pouvoir n'est attribué qu'aux Terres. Les Terres sont calmes, réfléchis, ils sont doux et ne veulent pas du mal aux autres. Ils n'utiliseraient pas ce pouvoir à mauvais escient, afin de causer du tort aux autres. Du moins, généralement... Je veux dire, je suis rien de tout ça, alors, d'un côté, c'est logique que je n'ai pas eu ce don là. Et puis, décoder les sentiments, même si c'était tellement compliqué, au départ, même si je n'arrivais pas à comprendre tout ce que je ressentais chez les autres... Est un cadeau bien plus précieux encore.
Un côté n'est pas utile pour faire du mal aux autres : on ressent ce qu'ils ressentent, et on sait immédiatement si ils dépriment ou non. Peut-être ne connaît-on pas le pourquoi du comment, mais ça permet... D'établir un véritable dialogue.
Un autre côté de ce pouvoir peut être employé à bon ou mauvais escient, cela dépend de nos intentions. Mais c'est pas complètement idiot de vouloir rendre les gens tristes juste pour notre plaisir personnel …? Enfin, je trouve. Les rendre confus ou énervés, selon la situation, à la limite, ce n'est pas mauvais. Mais de là à les rendre dépressifs juste avec nos pouvoirs, alors qu'ils sont ici pour des raisons jamais très joyeuses ? Nan mais ça va pas ?
Bref... Tout ça pour dire qu'autant j'aimerais savoir ce qu'elle pensait en ce moment, autant ça ne me gênait pas de ne pas le savoir (et je rajouterais même que j'ai réussi à prouver que les Sensitifs c'est les meilleurs ! Sisisi !). Si c'était quelque chose d'important, elle me le dirait, pas vrai ? Pas vraiiii ?

-Heu... Comment dire...? Tu... T'es sûr que tu sais cuisiner ?

Quoi, c'était ça qui l'inquiétait ? J'allais pas non plus créer un monstre de bouffe dégueulasse vivante quoi... Et puis au pire, on mange pas que des fast food en Amérique, si c'est ce qui l'inquiète ! Si je mangeais que ça, je serais pas aussi parf-... Bref, oubliez.

- Yeeep ! T'inquiète pas pour ça, je cuisinais tout le temps, quand j'étais chez moi. Mes petites sœurs étaient trop fan, m'enthousiasmais-je. Enfin... Sans me vanter, hein, rajoutais-je.

C'était véridique, de toute manière ! Et c'était même pas moi qui le disait. Et mes petites Diana et Cassidy, faut toujours les écouter ! Elles disent pas tout le temps de la merde, contrairement à ce qu'on pourrait croire en me voyant ! Bah oui, c'est moi qui les ai élevées, ça vous pose un problème, têtes de... Châtaignes ?!
Elle me montra les quelques endroits où trouver les ustensiles, et je regardai tout autour de moi, les yeux pétillants. Ouais, on dirait pas, hein ? J'adore cuisiner, vraiment. Je vous jure que c'est possible, un mec qui aime cuisiner, merde !

-Je veux bien te laisser faire, mais... Si ça ne va pas... Tu me fais signe, hein...? Histoire que ma cuisine reste intacte pour que je puisse encore manger demain... Les casseroles sont là. Tu peux fouiller dans les placards et le frigo, prend ce que tu veux, je te fais confiance, rajouta-t-elle.

- Pas de souci, va ! Je vais pas tout faire péter, je gère !

Dans quel état j'ère ? ...Étagère, quoi... Bref.
Je regardai vite fait dans le frigo, à deux doigts de siffloter l'air du générique des Schtroumpfs. Alors... Oignons, carottes, mozzarella... Oh, de la viande hachée ! Hey, si je trouvais de quoi faire des lasagnes, je serais trop heureux, je vous juuuure !
Je fouillais un peu plus dans le frigo, sortant les ingrédients nécessaires, puis jetai mon dévolu sur les placards. Elle aurait pas de la purée de tomate, par pur hasard ?
Huile, sel, poivre... Bordeeeel de la purée de tomaaaate ! C'est pas bien compliqué, sérieux !
Je laissai mes doigts tapoter nerveusement sur les placards. J'avais trouvé presque tout ce qu'il fallait... Sauf la purée de tomate, les tomates en dés, eeeet... Et les pates en elles-mêmes. Et d'autres trucs pas très importants à citer... Je veux mourir. Sisi, je vous jure. Y a que des trucs pour cuisiner des trucs asiatiques...

- Hidekooooo ? Je reviens ! T'as que daaalle dans ton frigo ! Et dans tes placards, c'est la même chose...

Je passai en coup de vent devant elle, mis mes chaussures et sortis. Avant de claquer la porte, je lâchai :

- Tu me rouvriras, après, hein ?

Manquerait plus qu'elle m'enferme, tiens...
Courant presque jusqu'à chez moi, je montais les escaliers (pourquoi j'ai pris un appart', déjà ?) et débarquai en trombe dans la cuisine, cherchant tout ce qu'il me manquait (bah ouais, j'avais prévu de me faire des lasagnes aussi, un de ces quatre...), avant de faire immédiatement demi-tour et de revenir, essoufflé, devant la maison de ma supérieure.

- Bien, sonner, maintenant...

Ahahah... J'ai les bras pleins. Heureusement qu'y a personne qui passe dans la rue ; j'aurais pas l'air débile à appuyer sur une sonnette avec le nez...

Après ce qu'il me sembla des heures, Hideko vint finalement m'ouvrir. Hey, j'avais réussi à appuyer sur le bouton, alors ! J'avais même pas calé, tellement j'ai le nez frigorifié !

-Mais pourquoi tu as reson-... Aaron, tu m'expliques ce que tu fais ?

Je lui lançai un regard du style « Bah à ton avis ? », comme si ma réaction était tout à fait normale, et lui montrai mes bras chargés.

- Bah... Je re-sonnais, quoi ! Enfin c'est cool d'avoir rouvert, merci !

Ouais, je suis sûr qu'elle aurait été capable de m'enfermer dehors encore, elle ! Je suis sûr qu'elle aurait eu aucun scrupules à le faire !

-Viens, entre. Je te laisse faire, je vais aller bouquiner un peu.

- Pas de souci, va, je m'en occuuuupe ~

Lui faisant tout de même un petit sourire, je passai devant elle en trottinant, retirant mes chaussures uniquement à l'aide de mes pieds, et repartis vers la cuisine d'un pas guilleret, déposant ensuite mon paquetage sur le plan de travail. Alors, les plats, voilà... On met ça là, on fait ça comme ça... Et vas-y qu'j'te coupe les carottes ! En on balance la sauce tomate, on mélange un peu... Puis la béchamel, à côté, voilà, comme çaaaa ! On fait cuire, on fait cuiiire ! Eh, merde, j'ai oublié le hachis.
Je m'évertuai à préparer ces maudites lasagnes, espérant tout de même qu'elle aimerait. Genre attendez... C'est pas avec le poulpe que j'ai retrouvé, abandonné dans un coin, que je vais faire quoi que ce soit, hein ! Nan mais sérieusement, c'est dingue, on dirait qu'elle bouffe que daaaalle en plus, vu c'qu'y a dans ses placards ! C'est un truc de fou...
Après avoir dressé les différentes couches dans le plat, je le glissai dans le four et le programmai. Pauvre Hideko, ce sera pas près avant trente-cinq minutes...
Je me lavai ensuite les mains, rangeai la cuisine et nettoyai les ustensiles déjà utilisés, puis allait squatter dans le salon en attendant que le plat cuise.

- Bon bah voilà, maintenant, il faut attendre 35 minutes... Ton estomac tiendra le coup jusque-là, ou je dois appeler SOS femme mal nourrie ? rigolais-je doucement, alors que je m'installai sur le canapé.

Je regardai rapidement le titre du livre qu'elle était en train de lire, et lâchai un soupir. Évidemment... C'était en japonais. Et pour moi, le japonais, bah c'est du chinois, quoi !... Nan, c'est bon, je plaisante, j'ai appris ! Un peu -vraiment juste un peu- ! Mais lire, c'est... Compliqué ? Y a trop de signes ! Alors que chez nous, y a genre quoi ? 26 lettres, 10 chiffres ? De la rigolade !