Une paire de bras puissante et virile… Je ne peux m’empêcher de sourire, l’idée de lui rappeler qu’en temps normal je sors avec un titan me traverse l’esprit, mais c’est aussi vain qu’inutile finalement. Quand redeviendrons-nous ce que nous avons l’habitude d’être ? Je n’en sais rien. C’est épuisant, j’aimerais tellement pouvoir recommencer à gérer mécaniquement mes sentiments. C’est épuisant de tout ressentir trop fort.

Je ne sais pas trop ce qu’il a en tête mais au vu du ton sur lequel il le dit, j’en conclue qu’il aimerait bien aller détruire ce foutu trottoir. L’idée est tentante en vrai, elle me tire un sourire… Un petit coup et on n’en parle plus. Seulement ce serait à moi de le réparer.

« Ce serait malheureusement pire, un trottoir est difficile à franchir mais une fois dessus tout va bien. C’est bien plus dangereux lorsqu’il y a des graviers. Merci. »

Rien n’est jamais si simple qu’il n’y paraît. Le verre est vidé, reposé.

« Tu peux m’attraper une des bouteilles de lait à la fraise derrière toi ? »

Je lui demande en désignant une étagère. Il y a des petites briques de lait hyper protéinées qu’il faut que je prenne à distance des repas pour qu’elles ne me coupent pas l’appétit. L’alcool commence à faire son œuvre je crois, je me sens moins mal. Les problèmes sont toujours là, mais ils me semblent moins importants.

Bien entendu quand il est parti je ne me doutais pas de ce qu’il préparait, sinon mon devoir de master m’aurait sans doute poussé à l’empêcher de dégrader ce foutu trottoir… Mais quand je me suis retrouvée devant la rampe le lendemain matin j’ai enfin compris ce qu’il avait voulu dire par son SMS, et j’ai souris comme une idiote parce que c’était quand même cool ce qu’il avait fait. Le balancer ? Jamais, si on me demandait mon avis je dirais que c’était la faute aux elfes voleurs de chaussettes… Ou aux feux, c’est souvent la faute aux feux et aux tonnerres mais on ne trahit pas ses frères d’armes…

Sinon ma soirée ? J’suis allée me coucher après un verre de plus j’ai dormoté qp’t’être deux heures et fait semblant de dormir le reste de la nuit, quand Eric est finalement rentré j’ai fait comme si de rien n’était et j’suis allée pleurer dans ma chambre un peu parce que j’avais pas envie de lui expliquer pourquoi je pleurais. J’vais pas envie de lui dire que je pensais qu’il était parti pour de bon, et que j’en avais juste mare de pas réussir à être cool avec lui. Enfin, la vie quoi. J’suis pas la plus belle personne du monde en ce moment, et c’est pas spécialement triste, mais c’est relou.