HRP:

— Haha bien sûr... ! Que non !

Ouais, ça, c'est juste un malin plaisir de Bito à vouloir filer une fausse joie pendant 2 secondes.

Mais il rassure Mitsuki tout de suite. Les mensurations de la jeune femme ne seront pas juste pour ses données personnelles.

— Mais je connais quelqu'un qui gère bien dans le domaine, t'inquiètes ! Fait-il avec un clin d'œil. Et avec tout c'que tu m'as décris, il va pouvoir te faire une tenue de travail qui te démarquera des autres tocards.

Il a dit "tocard" ? Arg, Senri sors de ce corps !

Bito sort rapidement son smartphone. Il y regarde l'heure et prend en note les mesures qu'il a prises. Puis il remet son phone dans sa poche et commence à se retrousser les manches.

— Bon, pour fêter tout ça, je vais te préparer ton repas de ce midi !

Sans laisser vraiment le choix à Mitsuki, il s'avance joyeusement vers la cuisine. Il ouvre le réfrigérateur, quand soudain... il se fige, son souffle se coupe et il se tourne lentement vers Mitsuki. Un sourire crispé est dessiné sur ses lèvres.

— Rassure moi, tu manges autre chose que du jambon et des coquillettes...

Car à part ça et du vieux fromage rapé, ce réfrigérateur est carrément... VIDE ! Il manquerait plus qu'elle ait du poisson panné au congélateur !
...
...
Bito doit en avoir le cœur net.

Il ouvre donc, avec la peur au ventre, le congélateur... et il le referme tout suite.

"OMG, elle a vraiment du poisson panné !" S'écrie la petite voix dans sa tête.

Comment Mitsuki peut-elle manger de telles abominations ?!

HRP : Moi aussi, t'inquiète. Ce RP qui se terminera jamais jpp xD Ils vont passer la journée ensemble omg  

Un sourire se dessina sur mes lèvres, avant de disparaître. Bien sûr... que non ? Ben pourquoi il fait tout ça alors ?! Avant que je n'aie le temps de poser la question, Bito me précisa qu'il connaissait quelqu'un qui gérait, et je me contentais de prendre l'information telle quelle. Bien sûr que j'y crois, les tenues de travail pour son food-truck, c'est bien quelqu'un qui les a conçues !

Mon regard s'illumina quand il m'annonça ensuite qu'il allait me préparer mon repas de ce midi. Mais. Le. Feu. Nan mais parce que cuisiner, c'est un enfer ! J'ai toujours détesté ça ! C'est pas pour rien que j'étais bien contente que ce soit Ys qui s'en occupe...

Une ombre passa dans mon regard alors que Bito s'éloignait dans la cuisine pour aller ouvrir le frigo. Je me demandais bien où il pouvait être maintenant... Ce qu'il pouvait faire ? Comment allait-il ? Dans quel état se trouvait-il ? Tant de questions qui resteraient sans réponse. Je ne pouvais décemment pas me replonger là-dedans. J'avais trop souffert. J'avais mis trop de temps pour m'en remettre... Et même si quelque part, une petite voix me disait que je pouvais peut-être encore le retrouver grâce à la magie, moi plus que les autres, je me ressaisissais rapidement. Parce que non. Il avait changé. Avec tout ce qu'il s'était passé, son aura avait forcément changé. Je ne pouvais plus le retrouver comme avant... Et de toute façon, Hideko m'avait bien gardé de le faire. Elle s'en chargeait. Les autres Masters aussi.

Je revins à moi en entendant la voix de Bito me parvenir. Je sursautai, et mis quelques instants avant que les mots ne parviennent à faire sens dans mon esprit. Je marchai dans sa direction, l'air embarrassé.

-Ah. Heu... Je cuisine pas trop en réalité. Je mange, hein, rassure-toi !

La peur des regards... Le besoin de se justifier.

-Mais j'achète surtout des choses toute faites. Il y a des boîtes de ramens dans le placard.

Je me souvenais même plus que j'avais du jambon, à vrai dire... A mon avis, il doit plus être très bon...

Il stoppe Mitsuki en l'attrapant par les épaules et lui lance un regard des plus déterminé. Une fois toute son attention captée, il s'adresse à elle d'une voix étonnamment grave, comme s'il était le narrateur d'un de ces film fantastique.

— Je crois que... si je suis arrivé ici ce n'est pas seulement à cause d'une mauvaise blague de Nikkou ! Je crois que le destin à voulu qu'on soit réuni aujourd'hui. Que je te sorte du faussé dans lequel tu es tombé ! En tant que héros, il est de mon devoir de te tendre la main et te donner le soutien qu'il te faut pour retrouver la lumière !

Il prend une grand inspiration et poursuit, une flamme de la passion brulant dans le regard.

— Même si tu n'as pas beaucoup d'ingrédients, un cuisinier doit toujours s'adapter et sortir ses amis d'une situation périlleuse. Tel est mon destin !

Ses mots n'ont pas vraiment de sens. Mais ce genre de discours fait toujours relever la tête au petit héros de Shonen au bord du gouffre.

D'une main de maître, Bito se retrousse encore une fois de plus ses manches. Attrape le tablier pendu au mur de la cuisine et...
...
Attends, y'a un panda tout kawaii dessiné sur le tablier !!

Bito lâche un grand rire fourbe et diabolique.

— Quelle baltringue ce Ys ! Il faisait l'kéké avec sa moto et sa guitare, mais il cuisine avec un tablier panda ! Bwahahah !

Petit instant foutage de gueule. Maintenant, notre héros peut passer à l'action.

Avec son tablier panda et son petit serre-tête qu'il vient de mettre pour maintenir ses cheveux en arrière, il se retourne vers la cuisine.
Il ouvre les placards les uns après les autres, y trouve des ingrédient et ustensiles qui lui plaisent, avant de les déposer sur le plan de travail. Il fait préchauffer le four, puis file vers le réfrigérateur pour y prendre les quelques aliments.

A peine quelques minutes de préparation après, un moule à cake est enfourné. Pendant ce temps, Bito pèle et découpe un oignon qu'il fait confire avec du vinaigre balsamique.
Tout s'enchaine rapidement, le plat est sortit du four, il est démoulé et coupé en tranches.
Il fait toaster à la poêle ces tranches, les déposent sur une assiette avec un peu d'oignons confits et quelques feuilles de mâches sur le coté et parsème le tout de quelques herbes aromatiques.

Enfin, le plat est présenté à Mitsuki.

Croque-monsieur façon millefeuille. Fait-il avec un petit battement de sourcils.

C'est simple, mais élégant. Voilà ce qu'on peut faire avec quelques ingrédients classiques.

Je n'eus pas vraiment pas le choix. Non, disons plutôt que je n'eus pas vraiment le temps de réagir.

Face aux propos de Bito, je restais un peu interdite, prête à lui dire que ma situation n'était clairement pas désespérée (nan mais oui parce que je sais ce que ça donne quand elle est désespérée), quand je me retrouvais face à un démon de la cuisine. Equipé de mon tablier de cuisine quasiment jamais utilisé que j'avais reçu en cadeau un jour (HRP : On sauve un peu Ys quand même), il s'emballa comme jamais dans la cuisine. Nan mais il est beaucoup trop chaud là non ?! Je le regardais faire avec des yeux écarquillés, sans vraiment parvenir à décrocher mon regard de tous ses enchaînements entre le four, les planches de travail, les ingrédients, le couteau... Voilà mais c'est rien que pour ça que j'aimerais savoir cuisiner : couper des oignons comme une pro avec un couteau qui en jette !

Bref, en quelques instants, je me retrouvais avec une assiette sortie du restaurant de Terrae. J'vous assure que la nourriture brillait. On aurait dit une des images de publicités de son restaurant. C'était impressionnant.

-Heu...

Je restais un instant bouche bée, perdue entre l'incompréhension et l'admiration pour ce beau plat.

-Merci ?

Oui, il convient de remercier quelqu'un quand il nous prépare à manger. Même si j'ai rien demandé et qu'il a fait un peu comme chez lui, mais c'est pas vraiment quelque chose qui me dérange. J'ai juste appris à comprendre que ça se faisait parfois peut-être pas trop quand Ys m'en a parlé, mais maintenant qu'il est plus là, hé, faites comme chez vous les gens !

-C'est vraiment une passion la cuisine en fait ? Je savais vraiment pas que tu cuisinais à ce point. Merci beaucoup en tout cas. On mange ensemble ?

Je m'armais de mes couverts pour commencer à découper le croque monsieur et en manger un bout.

-Tu vas faire quoi cet après-midi toi ?

(HRP : Noooon, t'as pas le droit de le sauveeeerrr !!)

Aussitôt Mitsuki lui demande s'il veut manger avec elle, aussitôt Bito s'arme d'une fourchette et pique un croq-millefeuille pour le gouter.
Oui, car cuisiner c'est bien, mais manger c'est encore mieux !

— D'accord ! Répond-t-il la bouche pleine.

Comme si le fait de s'être précipité sur la bouffe n'avait pas déjà répondu à la question.

— Et oui c'est devenu ma passion. En fait, après avoir quitté Terrae, j'savais pas trop quoi faire d'ma vie. J'ai fais des stages par-ci par-là, mais j'trouvais d'intéressant...
Puis c'est tout simplement en cuisinant pour mes darons que j'ai trouvé mon kiff. Juste les voir apprécié mon plat, ça procuré une satisfaction de ouf !

Il reprend une bouchée et enchaine en mâchouillant sereinement.

— M'enfin, cha tu dois l'comprendre. Cha doit te faire pareil quand les gens kiff tes invenchions.

Et soudain, Bito lève un sourcil lorsque Mitsuki lui demande ce qu'il fait cet après midi. Il regarde son agenda, qui se trouve sur son smartphone, et c'est ainsi qu'il se rappel du rendez-vous qui l'attend dans l'heure qui suit.

— Tu fais bien de m'le demander parce que j'ai bientôt rendez-vous l'esthéticienne...

Attends wesh ! Bito, tu as une certaine virilité à préserver !

— Bar !  J'ai rendez-vous au bar en fait... Pour aller boire des bières... Voilà !

Ouais, ça c'est viril ! Maintenant, invente un beau mytho.

— Elfie a laissé son emploi connecté sur mon téléphone, du coup j'ai confondu... Et toi, tu fais quoi ?

Et maintenant, on espère que Mitsuki soit aussi douée en cuisine que pour déceler un mensonge.

Un large sourire s'étira naturellement sur mes lèvres quand il évoqua mes inventions et l'idée qu'elles puissent plaire aux autres, et je hochai vigoureusement la tête.

-Oui, je comprends totalement ce que ça fait !

Je repris un morceau de mon "millefeuille façon croquemonsieur", et écoutai la réponse de Bito à ma question. Rendez-vous chez l'esthéticienne ? J'allais lui demander pour quelles raisons il y allait (me semble pas qu'Ys y soit déjà allé un jour ?) quand il se corrigea en m'expliquant qu'il avait en réalité un rendez-vous au bar, et que le rendez-vous chez l'esthéticienne était celui d'Elfie. Je hochai une nouvelle fois la tête.

-C'est trop mignon, vous avez synchronisé vos emplois du temps ?!

Je réfléchis ensuite quelques secondes à sa question, mon regard se portant sur le salon.

-Faut que je termine de bosser sur ce prototype. J'arrive pas trop à faire ce que je veux, ça me frustre...

Un soupir m'échappa. Je terminai mon assiette avant de relever la tête.

-Et puis il va falloir aussi que je crée d'autres robots ménagers pour pouvoir avoir un stock pour ma boîte, maintenant que tu m'as bien aidée !!

Je lui adressai un joli sourire.

-Encore merci pour tout ça, et pour le repas aussi. T'es vraiment un ami sur lequel on peut compter !

Et boom, elle y a crut ! Bito, tu es vraiment le roi des mythoman.

— Ouais... grave mignon ! Répète-t-il.

Puis il lève les sourcils lorsqu'il entend parler de "prototype", il se demande quel genre de machine elle tente de fabriquer cette fois. Mais il attend poliment son tour pour poser des questions, de plus Mitsuki commence à lui faire des éloges et il se sent légèrement rougir.

— Hein ? Mais non ! S'exclame-t-il. N'importe qui aurait fait ça pour sa vieille pote !

... en théorie.

Et pour cacher sa gêne, Bito revient rapidement sur le sujet précédent.

— Et c'est quoi ce prototype dont tu me parlais ? J'peux peut-être t'aider, j'ai quelques bases en électronique.

Puis il ajoute fièrement :
— Tu savais que j'avais moi-même trafiqué ma trottinette électrique ? Elle va beaucoup plus vite maintenant !

Oui, sauf qu'elle a des fuites, envoie des coup de jus dès qu'on la touche et fait des bruits chelou quand on accélère... mais ce sont des détails que notre héros laissera de coté.

Je relevai le regard vers Bito quand il me proposa de l'aide pour mon prototype, après avoir renvoyé mes compliments d'un geste fictif de la main. J'arquai un sourcil, le laissant m'expliquer qu'il avait trafiqué seul sa trottinette électrique. Heu. En vrai, c'est pas que j'ai pas confiance. Mais quand je vois l'état de ses mains et les miennes, je sens bien qu'il est plus doué en cuisine qu'en électronique non ? Bon, après, ça reste un Tonnerre, mais. Je sais pas, c'est une intuition en moi. Pour une fois que j'en ai, faut pas que je la laisse passer, cette intuition. D'habitude j'ai juste de l'instinct et très peu de place pour la réflexion.

Je détournai un peu le regard, gênée. MAIS IL EST SI GENTIL JE PEUX PAS LUI DIRE QUE NON, JE PREFERE BRICOLER SEULE PARCE QU'ON A UN RITUEL TRES ORGANISE AVEC MOKONA, MODOKI, ET JARVIS.

Ouais, enfin, Jarvis, faudrait peut-être que je le redémarre ; je fais ma meuf, mais il est en veilleuse depuis qu'Ys est parti quand même... Hum.

-C'est un prototype de... Heu.

De quoi en fait Mitsu ? Oui, on se le demande tous, là, parce qu'en fait tu fais juste des tests et tu assembles des pièces selon tes envies, et ça crée un truc, et après tu te dis "Ah oui cool ça pourrait être utile pour faire ça ohlala je suis brillante !"

-A l'origine je voulais créer une machine pour faire la vaisselle à ma place, mais c'est en train de se transformer en robot de compagnie encore...

Je mets trop d'âme dans mes créations, j'dois arrêter de leur donner des noms, ça m'aidera peut-être à faire des choses vraiment utiles et pas juste présentielles...

Son air est bien moins enthousiaste lorsque Mitsuki lui parle d'un robot qui... fait la vaisselle.

— Un robot qui fait la vaisselle... Répète-t-il avec dépit.

Soudain, un grand et faux sourire se dessine sur ses lèvres, comme si ce qu'elle lui présentait était une bonne idée. Il ajoute alors avec un enthousiaste surjoué :

— Mais c'est super comme idée ! Tu devrais en faire un carré et compacte comme ça il prendrait pas trop de place et on le mettrait directement dans sa cuisine, à coté des placards. Il aurait des bras rotatif qui envoient de l'eau chaude, mélangé à du produit vaisselle qu'on mettrait au préalable dans un petit réservoir ! Et tu appellera ça un... "LAVE VAISELLE".

Tout ce cinéma pour faire comprendre à Mitsuki qu'un lave vaisselle ça existe déjà et que ça fonctionne déjà très bien. Pas besoin de compliqué la chose avec un robot qui prend une éponge et qui frotte à votre place.

Bito se tient l'arrête du nez pour se calmer un instant. Il comprend totalement les habitudes de Mitsuki. Elle a comme lui, cette manie de vouloir faire plein de choses en même temps et de s'éparpiller. Il subit cela au quotidien. Mais à la différence d'elle, lui a sut la mettre de coté dans son travail.

— Il faut que t'apprennes à te concentrer sur une seule chose à la fois, sinon tu vas jamais y arriver...

Et soudain, il pointe son doigt entre les deux yeux de Mitsuki et se met à parler sur un ton autoritaire :

— Je peux t'aider à y arriver, mais pour cela tu vas devoir subir un entrainement très difficile ! Veux-tu que je devienne ton senseï ?

Il faut toujours prendre une grosse voix quand on devient un senseï, c'est comme ça dans tous les animes !

Au début, toute pimpante, j'écoutais Bito me vendre mon propre produit, me perdant dans ses mots. Et puis, d'un coup, je déchantais, alors que je réalisais qu'il était clairement en train de se foutre de ma gueule. Bon, j'avoue, à quelque chose près, j'allais répéter "Mais oui, lave-vaisselle, c'est super comme nom !" mais heureusement, j'ai capté avant de dire cette connerie. Il fallait juste que l'info tourne un peu dans ma tête.

Bougonne, je détournais donc le regard, et ignorais l'air dépité qu'il arborait. Ouais bah ça va, je lui ai rien demandé à la base, c'est limité lui qui s'est senti obligée de s'investir dans mes projets ! Alors il a pas à critiquer, non mais je rêve.

Je sursautai alors quand il pointa son doigt entre mes yeux, me forçant à loucher quelques instants avant de reporter mon attention sur lui. J'arquai un sourcil, un peu prise au dépourvu, alors qu'il me balançait une phrase digne d'un super-héros. J'arquai un sourcil, et reculai ma tête pour mettre fin à ce contact.

-Non merci. J'ai pas besoin de sensei.

Ouais, j'suis encore vexée okay ?!

-Bon, ben du coup, je vais retourner à mes bricoles moi, hein !!

Et je m'éloignais pour retourner au salon.

Oui nan mais parce que là c'était peut-être trop évident, mais si ça se trouve IL SE PAYE MA TETE DEPUIS LE DEBUT.

— Hein... ?

Il a bien entendu, Mitsuki vient de refuser un entraînement qui aurait pu la transformer en une grande spécialiste de l'organisation.

Bito lève désespérément une main, beaucoup trop lente pour retenir Mitsuki. Il la regarde s'éloigner et se diriger vers le salon. Son regard est hébété, puis il laisse tomber sa tête en avant, comme si le poids de la déception venait de s'abattre sur lui.

Notre héros reste donc planté là pendant un moment, au beau milieu de la cuisine, comme une chose abandonnée et sans âme. Démoralisé puissance 1000 !

Ce qui va le ressusciter, c'est ce morceau de croque-millefeuille qui traine encore dans l'assiette de Mitsu. Il n'aime pas le gâchis alors, par automatisme, il le mange.

Cette petite dégustation permet de redémarrer le truc qui lui sert de cerveau. Il peut à nouveau réfléchir et trouver un nouveau moyen pour mettre Mitsuki sur les rails du succès. Ce n'est pas simple avec elle, mais il trouvera un stratagème pour qu'elle se concentre sur un seul objectif à la fois !

— Eh bien... je vais bricoler avec toi !

Il se dirige vers l'entrée, où il a déposé le matériel que lui avait confié Nikkou. L'emmène sur la table, à coté de ce fameux prototype de planche volante.

— Moi, le skate sans roulettes, ça m'connait !
Pas du tout !
— J'vais te finir ça vite fait bien fait ! Fait-il en saisissant un tourne vis cruciforme (Eh ouais, ça déconne pas là !).

Quand on ne veut pas que quelqu'un massacre notre job, ça nous motive très vite à prendre sa place.

— Grâce à moi, le skate volant sera aux jeux olympiques 2026 !

-AAAAAAAAAAAAAH.

Seule réponse rationnelle possible.

Les yeux écarquillés, le coeur en panique, et le souffle coupé, je fixais Bito qui était en train de. Démonter. MA PLANCHE VOLANTE ENFIN OPERATIONNELLE EN FAIT.

Complètement en panique, je me jetai sur lui pour lui retirer le tournevis des mains, le paquant quasiment sur le canapé. J'envoyai le tournevis au loin après l'avoir enfin récupéré, le laissant rouler jusqu'au meuble télé. Je pris quelques secondes avant de reprendre mon souffle, complètement bousculée dans mes repères.

-Qu'est-ce que tu fais ?! Arrête ça TOUT DE SUITE.

Je finis par le lâcher brusquement pour me jeter sur mon bébé que je serrais contre moi, le rythme cardiaque toujours en accéléré.

-Ma planche est finie !!!!!

Je la cachai presque dans mon dos avant de lever un autre petit robot minuscule qui se trouvait jusqu'à présent juste à côté de la planche, sur la table basse.

-C'est sur ce robot que j'suis en train de travailler ! J'en ai marre qu'il se suicide à chaque fois qu'il est en marche, son objectif c'est de tailler des crayons, pas de tomber des tables !!!!

Je pris enfin une longue inspiration pour essayer de me calmer.

-Tu touches plus jamais à ma planche ok ?! Plus jamais !!!

Nan mais parce que maintenant qu'elle est ENFIN opérationnelle après des années de calibrages (des fois j'me dis que faire des études ça aurait pu aider pour les détails), j'aimerais bien pouvoir l'utiliser un peu avant qu'on me la foute en l'air !!!!!

-Et d'abord, t'as pas des choses à faire aujourd'hui toi ?!

Ouais, là, j'commence à avoir peur pour l'entièreté de mes créations. A deux doigts d'aller cacher Mokona et Modoki dans mon coffre-fort.

Pendant un instant, Bito a l'impression qu'un 36 tonnes lui est rentré dans le lard. Alors qu'en fait, c'est juste une Mitsuki qui se prend un linebacker de football américain. Heureusement le canapé est là pour réquisitionner notre héros, mais celui-ci reste tout même impressionné par le choc qu'il s'est prit, les yeux écarquillés.

Puis, tandis que Mitsu s'en va câliner son "bébé", Bito a comme une révélation.

"Ys devait trop s'faire démonter, c'est pour ça qu'il s'est barré !"

Bito secoue la tête pour reprendre le fil de la conversation.

— Mais tu m'as dis qu't'attendais le matos pour la finir !!

C'est le fameux matériel que Nikkou lui a demandé d'apporter ce matin. Dans son élan, Bito ouvre alors le carton et y voit... tout simplement des batteries de différentes puissances. En effet, sans ça, la planche ne pouvait être terminée mais n'a nul besoin d'être bricolée.

— Ah... c'est vrai que...

Il n'avait donc pas besoin de la menacer en brandissant un tourne vis cruciforme. D'ailleurs, il va laisser ce dernier à sa place, sous le meuble télé, car il ne veut pas risquer de se reprendre un plaquage si cette dernière le voit à nouveau avec un tourne vis entre dans la main.

— Eh bah... je vais te laisser terminer et..!

Et il regarde l'heure suite à la dernière remarque de Mitsu.

— AH oui !! Merde, faut que j'me bouge, j'vais être en retard chez l'esthéti... Le Bar !

Notre héros se redresse d'un coup, époussette ses vêtements et se dirige rapidement vers la sortie. Il va claquer la porte derrière lui, mais juste avant sa tête passe par l'entrebâillement de la porte pour dire :

— Et fout lui un capteur infrarouge courte portée à ce robot taille crayon. Comme ça, s'il ne détecte plus la table sur laquelle il est posé, il  va s'arrêter ! Un peu comme la lumière des toilettes quand elle te voit plus bouger !

C'est sur ce petit conseil que le bricoleur en herbe salut son amie, ferme la porte et file pour son petit soin du visage à l'huile de Jojoba.