Nicolas sentit une goutte de sueur perler sur sa tempe. L'utilisation de sa Greffe et de ses pouvoirs, plus l'atmosphère étouffante du bunker, plus le fait qu'il avait naturellement plus chaud, ça commençait à faire beaucoup... Il tient le coup, prend une profonde inspiration et laissa le sommeil s'emparer des enfants dans la salle, aidé par Alice. Il prit le temps d'offrir un remerciement muet et un peu fatigué à Nathan qui avait offert ses bras à Aria... toutes les émotions qui l'emportaient lui rappelait un peu trop leur étoilisation. Ce n'est pas de sa faute, ce n'est de la faute de personne ici, mais ça lui pèse plus que le reste. Il a une brève impression d'être à nouveau impuissant devant le chagrin immense de sa meilleure amie... Ce n'est pas le cas hein. Tu es là, je suis là. On est tous là et on va changer les choses pour le meilleur. Oui. On va sortir ces gamins de là. Un nouveau souffle et il se concentre. Il comprend le point-de-vue du lieuteNathan à propos de Lola. Est-ce qu'elle maîtrise assez ses pouvoirs en ne possédant pas de sceau ? Est-ce qu'elle va tuer sans vergogne ? Il ne le savent pas. Sans compter sur le fait "qu'utiliser" une enfant pour faire un travail aussi sale, c'est dans la même veine que le Centre. Moyen morale quoi. Mais il choisit de croire en la petite, quand même Alice est plus méfiante, à raison.

Lola veut sortir. A des amis à retrouver. A une raison d'écouter au moins, pas forcément se plier... Et Nicolas connaît ça. Il se souvient de la terreur d'être pris au piège et de voir une main tendue. Une main en qui on ne peut pas faire confiance, mais qu'on prend. A ce moment, c'est l'avantage tactique qui prime pour survivre. Les émotions viendront plus tard. C'est terrible de dire ça pour un Sensitif ? Faut compartimenter des fois, c'est pas fooooooncièrement mal ; à événement exceptionnel, méthodes exceptionnelles. Tant qu'on ne perd pas de vue le reste. Pilier quoi.

Puis tiens, en parlant de perdre de vue, puisqu'il était bien en train de vérifier que cette Soraya qui aurait pu leur donner du fil à retordre dormait profondément, quelqu'un apparaît en face de lui. Aylan avait donné une description physique détaillée -il avait été entraîné à ça-, tout le monde pu nommer le nouvel arrivant, mais la description mentale l'avait été tout autant. Et pourtant, Nicolas fut tout de même surpris. Miguel Villa, face à un Master Sensitif, repoussait la légère, certes, vague de fatigue avec une concentration de fer et des techniques que Nicolas connaissait bien... Il sentit son aura, l'énergie de son pouvoir, fixer ses jambes, allumer un feu en lui pour maintenir ses nerfs à vif, ses sens alertes... Miguel faisait de lui sa propre marionnette pour ne pas obéir aux sensations étrangères et il maîtrisait toute cette énergie chaotique avec précision... ...et Nicolas ne savait pas s'il était impressionné ou épouvanté par cette manière de faire, alors qu'ironiquement, il la connaît très bien. Trop bien.

La suggestion du lieutenant résonne en lui et il rechigne à le faire. Mentir à ce genre de personnes, ça va leur retomber dessus plus tard, bite them in the ass. C'était clairement la chose à faire mais s'il fallait vraiment le faire, ce ne sera pas lui. Oui il a des prios chelous, mais c'est Nico écoutez, au bout d'un moment faut se rendre compte qu'il est foutu bizarrement hein... Avec une lenteur calculée, Nicolas se lève, montre qu'il détend sa prise sur son arme, et marche à reculons pour laisser la place à Norah et Alice... Discrètement, une main libre vient frôler le bras de la Télépathe. Il n'a aucun doute sur la puissance et la capacité d'Alice à atteindre la tête des gens... mais ce qu'il reconnaît dans l'adolescent de 16 ans, face à eux, regard sombre et sourcils baissés, c'est un autre adolescent de 16 ans. Et c'est en parlant au cœur qu'il l'atteindront, comme l'autre. Comme nous. Il lui fait confiance ; si elle veut exécuter le plan du lieutenant, il ne l'en empêche pas, il veut juste lui donner son point-de-vue... Un dernier regard à Norah et il va soutenir Nathan et Aria pour entrer dans la pièce suivante.

A peine entré, Nicolas scanne la pièce. Lola est là, debout, tendue. Elle les analyse et il la laisse faire... Il observe les soldats maîtrisé, sent qu'ils sont toujours vivants mais hors d'état de nuire, se tourne vers les petits dotés au moment où Lola leur signale qu'elle n'a rien à signaler. C'est faux. Elle est blessée, ça se voit. Mais ce n'est rien que Norah ne pourra pas arranger, il le lui signale rapidement via sa Greffe. Nicolas reste posté de manière à tout voir, guette l'arrivée de renfort mais s'approche quand même d'un soldat... et s'empare d'une des armes avec les fléchettes anti-pouvoirs. Nicolas a appris à retourner la force et les armes contre son adversaire... encore une fois, dans le contexte, niveau moralité c'est moyen. Mais si ça leur permet de récupérer plus de petits sans les blesser et/ou avoir plus d'échantillons afin qu'il analyse leur contenu avec Misao, il en fera le sacrifice. Pour le moment, il l'accroche à un holster.

Il a totalement coupé Aria de sa Greffe pour la laisser vivre les retrouvailles avec sa fille. La petite tasse cassée qui a grandi.

Maintenant que Nathan a bien vérifié que les petits étaient maîtrisés, ils échangent leurs positions. Nicolas s'approche d'eux et observent leurs visages... Pas de bleus, ils sont lentement tombés de sommeil. Bien. Il les rapproche des uns des autres pour qu'ils sentent une présence familière près d'eux. Soraya semble lutter dans son sommeil, doucement, pour ne pas éveiller ses soupçons, il pose sa main sur sa tête, la calme petit à petit pour l'encourager à rêver... Tranquillement. La proposition de Norah est sensée. Ils ne peuvent pas les laisser là et les transporter sera trop difficile... Ce qui l'embête, c'est de laisser son équipe sur place, mais c'était un risque à prendre. Agenouillé près des petits, Nicolas s'apprête à sortir un cristal Téléporteur d'une poche de son gilet tactique...

Et clac.

Nicolas baisse la tête sur sa cuisse posée à proximité de Dylan. Il lui a planté une seringue, là... Sa première réaction, c'est de pousser un soupir. Non il ne sent quasiment rien, il a été piqué assez de fois pour que ça le surprenne plus qu'autre chose. Bien sûr que le plus jeune allait les surprendre, c'est toujours de ceux qu'on se méfie le moins que vient la dernière menace. Mais il ne peut pas en vouloir à qui que ce soit, pas à lui-même de ne pas avoir mis plus de force dans ses pouvoirs pour mieux l'endormir, pas à Nathan qui, même si lui aussi est entraîné, ne vérifiait pas les liens d'un petit garçon mais d'un soldat, aussi jeune soit-il, pas à Dylan non plus, dont le regard terrifié et déterminé montrait bien qu'il était persuadé de faire un geste kamikaze, une dernière action avant la sentence. Nicolas prit le petit poignet d'une main, arracha la seringue plantée de l'autre. Il n'a pas eu besoin de signaler à son équipe qu'il avait été touché, sa Greffe l'avait montrée dès qu'il avait posé les yeux dessus. Alors à la place, il s'adresse à Dylan. :

-Non. C'est pas bien. Mon équipe et moi, on veut juste vous libérer, sans vous faire de mal... Qu'est-ce que tu as m-...

Finalement, il n'a pas besoin de finir sa question. Parce qu'au même moment, tout un pan de sa Greffe s'éteint. Toutes les émotions d'Aria, d'Alice, de Norah et de Nathan disparaissent. Il peut toujours voir à travers leurs yeux, il peut toujours percevoir ce à quoi ils pensent, mais les idées sont imprécises. Le tableau est toujours là mais il n'y a plus de couleurs. Nicolas sait qu'il n'est plus Sensitif. Et au même moment une sensation qu'il reconnaît bien l'envahit tout entier, une pression sur son corps qui essaie de s'aligner avec ce qu'il y a dans son crâne, une douleur muette qu'il a connu durant l'Éclipse...
Morphe. précise-t-il mentalement aux autres avant de me laisser la place.
Je pose mes yeux sur Dylan. Je connais ce regard de proie acculée car j'avais le même. Aujourd'hui, je suis Master. Aujourd'hui, tout est différent. J'ai quelques poils de loup noir qui s'amoncellent sur mon visage, surtout au niveau où ma Greffe se dessine, mais je suis calme. Je suis un pilier. Je l'ai décidé avec Nicolas et rien ne nous fera flancher. Je souris à Dylan. :

-Ok. Je vois. Je vous emmène à Terrae. Avant que ton équipe se réveille. Soyez sages d'accord ?

Et nous y sommes déjà, déconnectant toute ma Meute d'un coup puisque je me tiens à des milliers de kilomètres d'eux. Je laisse ceux qui doivent s'occuper de récupérer les petits prendre soin d'eux... Que Dylan ait décidé de m'écouter ou non et d'être sage était maintenant leur problème. :

-Je repars. que je dis et avant que quelqu'un m'en empêche, je suis déjà reparti.

Je repars car il est hors de question de les laisser, même dans "mon état". La mission n'est pas finie. Une fois de nouveau dans la pièce, dans ce bunker étouffant, je vérifie quelque chose. Je ne suis plus Tonnerre, mais je ne suis pas Eau non plus. Juste Morphe. Je me tourne vers Nathan et je lui tends ma main pour qu'il revienne dans ma Greffe ...s'il le souhaite. Je comprends bien que je ne ressemble pas du tout à Nicolas à ce moment, ça ne m'étonnerait pas que certaines personnes dans ma Meute refuse le contact. :

-On a d'autres enfants à trouver. Mais je ne peux plus vous couvrir et savoir si des renforts arrive. Donc, il faut bouger.


HRP : Bon ben... Bon courage hein. Si vous avez besoin de détails pour mieux comprendre comment la Greffe est, ou pour mieux comprendre Nico/Loup, vous-même vous sachez, vous me dites quoi.

Malgré sa méfiance, qu'elle sait ne pas pouvoir cacher à Nicolas, Alice est d'accord avec le fait de laisser Lola immobiliser les autres dotés. Elle n'a pas besoin de vérifier si elle pense la vérité, elle le sait. Et si elle se méfie de Lola, ce n'est rien en comparaison des autres, après les éléments qu'elle leur a donné. Elle se calme alors que la vague de tristesse d'Aria se calme. Alice ne doute pas d'elle et continue de lui envoyer ce sentiment aussi fort qu'elle le peut. Elles vont y arriver. Et puis ensemble, Nicolas et elles sentent arriver quelqu'un. Elle voit à travers ses yeux, Miguel, qu'elle voit dans l'esprit de Lola.

Si les autres ont un doute pendant les secondes qui suivent, elle n'en a aucun et participe à confirmer que c'est bien lui. Son esprit vient chatouiller la surface de celui de Miguel sans y pénétrer, pour simplement l'entendre. Ses pensées, son calme, sa maitrise, correspondent exactement à l'image qu'en fait Lola. Elle essuie ses larmes. Se redresse, envoie comme réposne qu'elle va s'occuper de Miguel pendant que les autres entrent. Les mouvements se coordonnent, elle croise Nicolas qui lui touche le bras. Elle lui souit en pensées. Il n'a pas besoin de s'inquiéter. Elle sait. Elle sait le point de vue de Nicolas, elle le vit de la même façon. Il n'a pas besoin de se poser des questions sur sa position. Alice passe légèrement devant Norah, les bras le long du corps, aucune arme dans les mains.

Elle pose ses yeux bleus dans ceux du garçon. C'est très impressionnant, sa capacité à lutter, à maitriser son propre pouvoir comme une arme. Elle se demande un instant s'il n'a jamais eu de curiosité simple à propos de ses pouvoirs. Il a toujours dû les considérer comme un outil, un intérêt, loin de son vécu à elle. Ses traits sont durs, fermés, il est fier, il n'a pas le choix sinon il ne pourrait pas faire face. Il la dépasse largement, en hauteur et en largeur. Elle sait le pas qu'il a fait pour affirmer sa menace. Alice en fait un de trop aussi, volontairement en sentant qu'il calcule la distance entre eux. Mais celui-ci n'est pas menaçant. C'est littéralement, un pas vers lui. Un sourire doux se dessine sur le visage de la Terre, elle a l'air plus sereine que jamais, comme si la situation était une habitude, un quotidien. Oh, on peut voir qu'elle était concentrée, qu'elle l'est toujours. Mais cet instant, ces mots qui viennent, ils sont pour lui, pour cet instant, pour cet adolescent armé, désespéré de ne pas pouvoir aider sa famille, qui n'a que lui-même sur qui compter. Un adolescent comme elle en a connu un certain nombres. Un adolescent qui a fait beaucoup d'adultes qu'elle aime éperdument aujourd'hui. Pas pour avant, pas pour ailleurs.

« Bonjour Miguel. Nous sommes venus parce qu'Aylan nous l'a demandé. Nous avons trouvé Lola, on est en train d'aller la chercher, elle arrive. En même temps que je te parle, nous sommes en train de chercher Liz. On a l'intention de la trouver elle aussi, et si vous voulez, tous les trois, vous amener à Aylan. La suite, c'est vous qui la déciderait. Est-ce que tu veux bien nous aider à les ramener, avec toi, à Terrae ? »

Alice répond à sa demande sans détour. Il ne veut pas savoir qui elle est, il ne le saura pas. Il veut savoir ce qu'ils savent : voilà ce qu'ils font parce qu'ils savent. Elle sait qu'il ne leur fait pas confiance, elle ne lui demande pas. Elle lui propose une alliance. Jusqu'à ce qu'ils puissent parler, pour de vrai. Lui montre qu'il n'est obligé de rien. Il peut très bien tirer, là, maintenant. C'est comme si ça ne la perturbait pas outre mesure. Pas parce qu'elle savait qu'elle pouvait survivre, simplement parce qu'il avait le droit de décider, et qu'elle n'avait rien à lui imposer.

Elle attend calmement sa réponse, et hoche simplement la tête en l'entendant, sans cesser de sourire. Un frisson traverse le corps de la Terre, à l'intérieur. Lola vient de prendre la main d'Ariana. Ses larmes coulent toujours, mais elle est retenue. Ce ne serait pas juste de dire que ça rassure simplement la Terre, ni que ça la rend heureuse pour son ami. C'est bien plus que cela. Elle a le temps de digérer ça, juste avant que la connexion si simple, apportée par Nicolas, s'éteignent. Ca vacille, ça s'arrête. Elle ne fronce pas les sourcils, pas avant d'entendre la réponse apportée par Miguel. Elle étend ses pouvoirs à elle, recrée un pont entre eux, bien plus mental cette fois, mais tout aussi rapide. Nicolas est Morphe. Il ramène à Terrae les dotés, et revient très rapidement. La Terre retient un soupir. Ils ne sont pas sortis d'affaire. Ses yeux, qui n'ont pas quittés ceux de Miguel, se concentrent. Son sourire s'amenuise un peu.

« Il va falloir qu'on bouge, on va attendre les autres, et Lola. Ils ne vont pas tarder à savoir où on est s'ils ne le savent pas déjà. Tu sais si tu as été suivi ? »

Est-ce qu'il a laissé la moindre chance de trouver immédiatement là ils sont ? Est-ce qu'il a fait suffisamment attention ? Sa question n'est pas un doute sur ses capacités, c'est simplement un besoin d'informations techniques. Quoiqu'il arrive, ils vont sortir, c'est ce qu'elle laisse entendre par son ton. Toutes les informations qu'elle tire des pensées qu'elle entend de Miguel avant même qu'il parle, tout ce qu'elle vient de dire, elle l'envoie à l'équipe. Elle sera peut-être moins force de frappe au retour, mais elle fera passer les informations rapidement à tout le monde. C'était tout aussi efficace.

Les deux hommes semblent compétents, cette femme pleurnicheuse beaucoup moins. Mais elle la surprend, avec le bonbon et l’oreillette. Son dos se tend, Lola se fige. Aylan… C’est Aylan qui lui a donné, oui. C’est sûr. Sa gorge se serre, ses yeux sont un peu brûlants — Aylan… Ses doigts, qu’elle veut fermes et assurés, lui semblent en train de trembler de là où elle est. C’est comme parcourir la moitié de la Terre que d’attraper les objets ; délicatement, de peur de les briser sous sa poigner de Titanide. Le bonbon est glissé dans la poche de son gilet, près de son coeur, près de l’objet qu’Aylan a confectionné pour elle il y a longtemps, et qu’elle ne quitte jamais vraiment. L’oreillette est glissée là où elle doit se tenir. Il n’y a personne au bout, pour le moment.

Et alors seulement, elle relève ses yeux vers ceux de la femme. Toute petite, la femme. Son fusil n’est pas létal. Ce n’est pas une guerrière, pas comme les deux autres, et pourtant elle porte un flingue à son côté. Elle a de l’équipement. Elle chiale. Elle est rousse et elle parle dans l’accent de chez elle. Ce n’est pas une guerrière, c’est qu’elle a quelque chose à y gagner, ou alors elle tient tellement au courageux et dynamique petit Air qu’elle est prête à braver sa peur pour lui. Certainement.

Lola n’est pas stupide, mais elle est au moins aussi bonne à rejeter une idée délirante que celle qui lui fait fasse — bien qu’elle l’ignore encore.

Et puis la main reste tendue. C’est dérangeant. Elle est dérangeante, elle la fixe, et Lola ne sait pas comment l’interpréter.

On rentre. C’est nul ici.

Les mots l’abasourdissent. Se rend-elle compte d’où elle est ? D’où ils sont ? De ce qu’il se passe ? On rentre ? On rentre ?

C’est un tremblement de terre à l’intérieur d’elle. Pourtant elle la fixe juste. La détaille. L’observe, immobile. Le visage encore humide. Les yeux brillants, fixes. C’est dur et doux en même temps.

On retrouve ton ami et on rentre.

Ah oui. C’est vrai que sortir d’ici, ça veut aussi dire rentrer quelque part. Voilà longtemps qu’elle n’avait pas imaginé un ailleurs, et pourtant elle ne rêvait que de cela. On rentre…

Sa main atterrit par erreur dans celle de la femme. C’est une erreur, parce qu’elle n’y a pas réfléchi. Elle se refuse à être faible comme cela, à être fatiguée comme cela. Ce n’est pas qu’elle lui fait confiance, ou qu’elle lui inspire la sympathie ; mais ce n’est pas une guerrière. C’est comme si elle sentait le monde du dehors, malgré ses armes. Un monde qui n’en porte pas (mais qui est prêt à les lever).

Elle s’y accroche faiblement, parce que sinon elle va lui péter la main. La main ferme, la main qui essaie de la hisser. Elle se laisse remettre sur ses jambes, pas comme quand elle s’est fait fracasser durant un entraînement, ou après qu’elle se soit fait fracasser pour avoir fait des conneries. C’est doux comme c’est rarement doux, ici. C’est solide comme la main de Miguel.

Aucune d’elles ne vacille.


Et puis ce temps suspendu s’efface, brusquement. Le long gars aux cheveux sombres s’accroupit pour récupérer les dotés, mais Dylan le plante avec une seringue. Lola veut s’élancer vers l’avant, mais la main la retient ; elle la vire sans ménagement, mais la rousse la bloque en se mettant devant elle.

—Dylan, petit fils de pute, gronde-t-elle, prête à lui éclater la tête contre le mur derrière lui.

Pourtant, le mec dit à peine un truc — Nicolas, dit la femme à côté, un nom qu’elle a déjà entendu lorsque la télépathe lui a présenté l’équipe. Il lui en colle pas une. Il le colle pas contre le mur. Il lui dit juste “non, c’est pas bien”, comme on dirait à un clébard qui a bouffé ta chaussure “non, c’est pas bien”. Quoiqu’ici, un clébard qui fait pas ce qu’on lui dit, on l’attache à un poteau et on s’amuse à lui tirer dessus.

Incompréhensible. Une fois de plus, les épaules de Lola s’effondrent. Ce n’est même pas un relâchement, c’est juste tout qui s’effondre à l’intérieur d’elle. Une partie de ses repères, notamment.

Et puis le visage de Nicolas se recouvre partiellement de poils drus, noirs… Lola fronce les sourcils, interloquée. Il reste calme, malgré son apparence. Puis disparaît avec les dotés, et revient ensuite seul. Tout bonnement. Il tend la main, et Lola la fixe avec méfiance. La femme rousse pose la main sur la sienne sans hésitation — elle l’appelle Loup. Confiante.

Ah. Elle comprend mieux. Même si elle n’est pas une soldate, ils sont une équipe, tout comme Miguel, Aylan, Liz et même ce couillon de Brad forment la sienne.

Elle comprend aussi que ce n’est pas normal, ou en tout cas qu’ils ne s’y attendaient pas. Sans doute l’injection. Dylan, fils de pute. Au moins il s’est barré.

Inspire. On se concentre. On y va. La femme reste près d’elle, lui jette quelques regards fréquents qui l’énervent, mais elle est surtout concentré sur Nicolas, peu importe la raison. Quand ils ressortent du couloir et arrivent sur la salle, Lola retient un soupir de soulagement en voyant Miguel. Elle reconnaît son regard. Ils s’observent. Il met la main à sa poche, et Lola avance sans hésitation vers lui, dépasser les deux autres femmes — pas des guerrières non plus — qui ne le menacent pas. Lola reste tendue, méfiante, et en même temps… Le lieutenant lui a passé les menottes, Nicolas n’a pas collé Dylan contre le mur, Alice ne tient pas d’armes, et l’autre femme lui a tendu la main.

Elle n’aurait jamais fait tout ça, elle ; elle n’est ni calme, ni patiente, ni douce, ni confiante.

Le regard qu’elle lance à Miguel est empli de conflit. Il est là, il est en vie. Elle aimerait pouvoir le serrer contre elle, juste poser sa tête contre son poitrail, fermer les yeux, mais elle est une guerrière, elle, et ils vont devoir se battre, alors elle se concentre, comme avant un assaut. Elle le laisse essuyer la blessure à sa tête, sans rien dire. Et puis, dans une réalisation terrible qu’elle aurait dû avoir bien des minutes en arrière, sa gorge se serre et son corps se glace, puis se remplit du feu de la colère. Son poing se serre. En réalité, elle est à deux doigts de pleurer. Elle signe avec hargne :

Pourquoi Liz n’est pas avec toi ?

Si elle n’est pas avec lui…

Cette fois, elle attrape son fusil et serre les dents.

… elle est forcément avec ce couillon de putain de Brad de merde.

L'homme auquel il a fait face sait comment se montrer pacifique sans prendre de risques, le doigt éloigné de la gâchette mais sa main tenant toujours fermement son arme, comme lui... Il en a déjà tenu une dans les mains. Si les suspicions de Miguel sont justes, c'est aussi le Sensitif de la bande... Une sacrée arme donc. Mais il ne bouge pas, après avoir été certain qu'il se retirait sans être menaçant, deux autres s'avancent à sa place. Surtout une en fait... Une Télépathe, ça il en est certain... Même si le contact mental n'a rien à voir avec ceux qu'il a connu des autres enfants du Centre. Ça le frôle juste et ça ne le presse pas comme une injonction. C'est une caresse légère du coin de l'esprit, et il n'a aucune idée des informations qu'il a pu lui offrir avec ce petit contact. Alors il les regarde. Il examine leurs armes, comment elles se tiennent. Il ne bouge pas, même quand celle qui est probablement Télépathe fait un pas de trop qui manque de le faire reculer pour avoir pénétré son espace vital. Pendant un temps, il se demande si elle cherche à le manipuler, mais rien ne le montre. Entre la façon dont elle se tient et son sourire, tout paraît vrai. Seulement voilà, tout paraît. Alors toujours les bras levés, toujours tendus, il l'écoute.

En quelques mots, elle lui dit tout ce dont il a besoin de savoir... A la mention d'Aylan, il plisse les paupières, suspicieux mais son cœur accélère un peu. Rien qu'un peu. Il doit rester concentré même s'il est plus qu'heureux de savoir son pequeño vivant. Heureusement, la femme enchaîne et il apprend que Lola arrive, qu'ils sont en train de chercher Liz -donc elles ne sont pas ensemble... inquiétant- et que, s'ils veulent, tous ensemble, décider de ce qu'ils feront à Terrae. Ça pourrait être un piège ; utiliser le nom d'Aylan pour les attirer dans un endroit plus terrible encore que les mains du Centre... Mais Miguel calcule rapidement que l'inconnu vers lequel ils s'élancent présentent plus de chances de survie que de rester ici. A peine la Télépathe finit ses explications qu'il baisse donc les bras et laisse pendre sa kalash en bandoulière. :

-Oui. répondit-il simplement. On récupère Skov et Montgomery.

Oui. Il insiste. Il n'abandonnera pas Brad non plus. Peu importe ce qu'on lui dit. Brad, c'est son bras droit -un peu claqué certes, mais c'est le sien-, il fait parti de son équipe et il ne le laissera pas derrière, prendre une punition légendaire à sa place pour leur fuite. Attentif aux réactions des femmes, il sait qu'il se passe quelque chose derrière elles, bien qu'il ne sache pas quoi. Il attend que la petite Télépathe lui pose une question pour s'avancer vers elles. Il ne leur fait toujours pas confiance, mais maintenant, pour réussir l'opération, c'était son équipe. :

-Non mais j'ai laissé des traces malgré moi et ça risque d'arriver très bientôt. Surtout si le Centre prend le risque d'envoyés des dotés à nos trousses. Donc oui, bouger et vite. Vous avez l'avantage tactique de nous avoir maintenant, nous savons où sont les pièges.

C'est à ce moment que le reste de la bande revient accompagné du Sensi- WOh. Quoi qu'il se soit passé dans l'autre salle, ça a totalement changé l'aura du Sensitif... et sa pilosité. Il a dû recevoir une de ces maudites injections... Une fois arrivée, il tend sa main à son équipe à qui veut le frôler... Hm. Sans doute un rapport avec le tatouage maintenant poilu qui lui couvre la moitié du visage... Une Greffe. Il est accompagné d'un militaire et d'une petite rousse avec des traces évidentes de larmes sur les joues. Une fois tout ça noté, il se concentre sur Lola. Elle est là, un peu cassée... Le visage sale, de suie, de poussières et de sang séché. On l'a malmenée, on l'a sans doute interceptée. Sans rien dire, il attrape un mouchoir dans une de ses nombreuses poches et sa pequeña est déjà face à lui. Il l'humidifie d'un peu de salive et la nettoie autant que possible, délicatement pour ne pas appuyer trop sur sa blessure, marmonnant en espagnol quelques injures. Dans le contexte du Centre, une telle marque d'affection devait être justifiée ; Miguel nettoyait ses pequeños quand l'occasion se présentait pour qu'ils ne soient pas gêné lors d'un combat. Son visage répondait à la détermination dans le regard de Lola, lui donnant une expression sévère, comme s'il la réprimandait d'avoir été touchée... Mais n'importe qui lisant ses gestes et son esprit pouvait percevoir la tendresse qu'il avait pour la petite fille.

Les signes que Lola lui fait le détruisent un peu. Il ne savait pas où étaient Liz et Brad et ils devaient compter sur ces Terraens. Devoir compter sur des inconnus le stressait, mais il faisait confiance en Liz. Elle avait organisé leur fuite... Par contre si, pour ça, elle comptait sur son sacrifice, il allait moyen le prendre bien. C'est pour ça qu'une forme d'urgence se saisit de son corps lorsqu'il répond à Lola, signant lui aussi. :

-Parce que c'est Liz. Elle sait mieux que personne. et il ajoute en la voyant se saisir de son arme. Maîtrise ta colère. Reste concentrée et efficace.

Il sait combien c'est dur, lui-même lutte souvent avec ça. Mais c'est assez important pour qu'il le répète calmement. D'un geste qui paraît machinal, encore une fois, et pourtant rempli de douceur, ses mains glissent dans les cheveux de sa pequeña pour les dégager de son visage. C'est pour qu'ils ne la gênent pas lorsqu'elle devra viser ; c'est pour silencieusement lui dire qu'il est à ses côtés. Et il se tourne vers les Terraens. :

-Si vous avez localisé Skov, avançons.

HRP : Toute la partie avant les astérisques de séparation est purement gratuite, pour introduire le personnage et comment il en est arrivé à interagir avec l’équipe alpha, vous pouvez la sauter si vous voulez.

__–Le colonel Mwanawasa soupira.
__–Déjà qu’il ne pouvait pas supporter la langue anglaise, ne pouvait pas encadrer les Africains de l’Ouest, avait beaucoup de mal avec les mercenaires. Et voilà que ce connard de Ghanéen était de retour. Cela aurait été fâcheux, certes… mais il aurait bien aimé qu’il crève sur sa zone de front, plutôt que de revenir l’emmerder.
__–Et en plus, Mwamasawa avait dû quitter son travail, particulièrement important – normal, pour un colonel – pour aller l’accueillir sur le tarmac, parce que c’était « la coutume ».
__–Je t’en foutrais, de la coutume.
__–Buter les contractuels une fois le travail fini, c’était aussi « la coutume », au Centre, mais curieusement, personne ne semblait vraiment vouloir respecter les traditions concernant Amakye. Et ça faisait déjà bien cinq ans qu’il devait se le farcir.
__–Son vieux bimoteur pourri aux couleurs d’une ONG humanitaire d’Afrique de l’Est se posa et alla se garer juste à côté du hangar où Mwanawasa garait son Nighthawk. La perle de son arsenal, un avion qui avait plus de valeur que la somme des possessions et organes de la moitié du personnel de cette base. Il le savait, il avait fait les comptes personnellement et les avait affiché sur un grand panneau à l’entrée de l’aérodrome. Juste au cas où un des techniciens prendrait le risque de rayer sa peinture.
__–Il ne pouvait pas choisir une place plus loin ? Histoire, au moins, de ne pas trop faire tâche ? Non, à tous les coups, c’était pour le narguer. Si un inspecteur venait, ce serait à lui d’expliquer pourquoi un avion, qui datait certes des années quatre-vingt mais qui était en parfait état et un fleuron technologique, était parqué à côté d’un tas de boue des années cinquante.
__–Soixante-dix, sac à merde.
__–Mwanawasa soupira.
__–Non, vraiment, Amakye ne faisait rien pour se rendre agréable.
__–Il traversa donc l’aérodrome, descendit de sa jeep et accueillit la petite dizaine de personnes qui crottaient son tarmac de leurs vieilles bottes de clochards.
__–« Ravi de vous revoir. Votre voyage s’est bien passé ?
__–– J’ai beaucoup tué. »
__–Amakye désigna un collier de molaires qui pendaient à son cou.
__–Ridicule. D’un ridicule consommé.
__–« Où sont mes gamins ?
__–– Cours de langues avec monsieur Du Pont.
__–– Dites-leur de se présenter au champ d’obstacle dans cinq minutes. Je vous avais déjà dit de ne pas laisser mon unité avec ce pédé. »

__–Akun Amakye passa, quant à lui, une bonne demi-heure à déposer ses propres affaires dans ses quartiers, boire des bières et célébrer son retour avec les quelques personnes qu’il tolérait sur cette base. On y trouvait les meilleurs exemples de toutes les populations qu’il détestait : les feignants, les peigne-culs, les gratte-papiers, les planqués, les mous et, pire que tout, les Paraguayens. Pas assez pour en croiser plus de deux ou trois par jour, mais c’était déjà trop à son goût. Il se présenta au champ d’obstacle. Ses petits étaient là, en équipement complet et garde à vue, immobiles sous le cagnard.
__–« Je vous ai manqué ? »
__–– Chef oui chef !
__–– Alors c’est que vous êtes toujours aussi cons. Exercice jusqu’à ce que le soleil se couche. Après, on verra. Allez ! »

__–Akun avait été sympa, ce jour là. Pour fêter son retour, après ses exercices quotidiens, son unité avait eu droit à une pause et un dîner chaud. Il en avait profité pour manger avec eux et leur raconter ce qu’il était parti faire en Éthiopie pendant ces quelques mois. L’ensemble était classifié, mais il ne s’agissait de toutes façons pas de leur détailler les opérations : plutôt de leur passer des leçons, d’utiliser certaines de ses propres expériences pour leur faire comprendre comment eux devraient réagir, quel exemple ils devaient suivre ou éviter lors de leurs propres missions. C’était en fait moins un moment de détente qu’un cours et ses gamins pouvaient être sûrs qu’ils seraient interrogés le lendemain.
__–Et puis, plus tard dans la soirée, la base avait été mise à feux et à sang.

__–Akun était avec sa bande, dans le bunker. Aux premières loges pour sentir le tremblement de terre et, à l’extérieur, la panique qu’avait causé l’attaque. Aussitôt, Soraya le prévint par radio : dès que l’explosion s’était déclenchée, Dylan avait eu une vision de Lola. Lola Ortega. Mauvais élément. De l’unité de Philippus Du Pont. Tous ses gamins étaient des merdes. Aylan ne valait rien sinon comme rat de laboratoire, Brad était un boulet, Lisbet une fragile sans intérêt et Miguel et Lola bien trop indisciplinés.
__–Quelle idée de con, aussi.  On parlait d’une escouade de cinq dotés. Des armes suprêmes. Les refiler à un Sud-Africain, un Afrikaner par-dessus le marché, évidemment qu’il n’allait en ressortir que des faibles et des traîtres.
__–La première chose à faire fut de correctement évaluer la situation.
__–Elle était effectivement très grave. L’attaque n’avait commencé que depuis quelques instants, mais la base était déjà virtuellement perdue. Même si les Anglais et Terraens étaient repoussés, des renforts pouvaient toujours venir. La priorité était donc tout autre : il fallait évacuer tout ce qui pouvait l’être.
__–L’équipe Soraya avait intercepté Lola et attendait dans une aile du bunker avec plusieurs autres soldats. Brad et Liz, apparemment, avaient été appréhendés à l’extérieur du bunker et emmenés jusqu’au Nighthawk, qui avait été sécurisé par des membres de la troupe personnelle d’Akun. Leur loyauté, comme celle de toute l’équipe Villa, était désormais discutable, mais ils n’en restaient pas moins des atouts précieux du Centre ; des armes à haute valeur. Ce n’était pas comme si on manquait de moyens pour briser ces petits merdeux.
__–Mwanawasa était introuvable. Tant mieux. Son petit avion chéri était désormais celui d’Akun.
__–Et Soraya le prévint que leur aile se faisait attaquer.
__–Il était temps de bouger.
__–Reçu. Restez sur place et tenez la position. Je vous rejoins et nous éliminerons les Terraens présents dans le bunker ensemble.
__–Compris chef. À tout de suite.
__–C’était le pré-requis indispensable. Il fallait détruire la machine anti-pouvoirs pour éviter que Terrae n’apprisse des informations importantes sur les technologies du Centre, récupérer les données sensibles, faire sortir tous les dotés de la base. Vaste programme.
__–Heureusement, Akun et sa bande étaient bien équipés.


__–Miguel avait effectivement été suivi à la trace, mais pas par un être humain.
__–Depuis le couloir n°2, Rex attendait. Son tentacule toucha le sol, puis rampa lentement jusqu’au coin, se tourna et révéla la situation. Il y avait un tireur à la fente et la porte de la salle n°2 était ouverte.
__–Tout ce que Norah put voir, c’est un mouvement presque imperceptible et un miroitement, de la taille d’un petit insecte, à la base du mur qui séparait le couloir qu’elle surveillait de la suite du bâtiment.
__–Quelqu’un dont son chef d’équipe ne se serait pas changée en cafard un peu plus tôt pour neutraliser des salles entières n’aurait pas été méfiant.
__–Norah tira sur la petite chose qui avait bougé.
__–« Contact ! L’ennemi est juste der— »
__–Elle n’eut hélas pas le temps de finir de prévenir le reste du groupe, qui déjà devait être en alerte suite à ses tirs, qu’une effroyable détonation se fit entendre. Et l’épais mur qui la protégeait explosa. Ou plutôt, il fut transpercé.
__–Et elle aussi.
__–Norah tomba au sol. Elle avait eu beaucoup de chance : le tir n’avait fait qu’effleurer son bras. Elle avait une très vilaine plaie, mais rien de plus.
__–Et l’instant d’après, toute la pièce où les Terraens, Miguel et Lola étaient fut envahie par les flammes.

__–Quelques instants plus tôt.
__–Le petit robot de reconnaissance de l’équipe d’Amakye, Rex tel qu’il était comiquement appelé, alors qu’il avait quatre hélices et faisait la taille d’un rat, s’était posé au bord du mur. De là, il avait déployé un petit câble de dix centimètres qui se terminait par une caméra.
__–Celle-ci, directement reliée à la console d’Akun, lui avait permis d’obtenir l’ajustement qui lui manquait : par triangulation, l’angle exact avec lequel il devait tirer avait été identifié. Il orienta son fusil comme indiqué par sa console. Akun détestait les Sud-Africains, mais il devait reconnaître qu’ils faisaient de très bons fusils antichar. Pour un coup létal d’entrée de jeu, cela valait bien d’avoir abîmé son drone.
__–Il tira.
__–La balle traversa un mur. Puis un autre. Puis termina sa course au fond de la pièce. Et là, le cristal Feu contenu à l’intérieur libéra toute sa puissance. Les Terraens allaient devoir agir très vite. D’autant plus qu’on ne leur laissait pas le temps de souffler. Des bruits de pas, des tirs de fusil à pompes, la porte de la salle n°2 détruite qui s’effondra contre le mur de pierre levé par Alice, puis des tirs de grenades fumigènes.
__–Et histoire de compléter le tableau – parce qu’avec Akun, une attaque n’en est une que si elle est incroyablement brutale –, les esprits des Terraens et leurs alliés furent soudain envahis par un flux continu. Des images de Dylan, Soraya et Audra. Tantôt qui jouaient ensemble, riaient autour d’un repas, faisaient de la randonnée avec le sourire au lèvre dans de charmantes forêts, grillaient des marshmallows autour d’un feu de camp, puis l’instant d’après, qui se faisaient exécuter, torturer. Par des personnes qui avaient le visage d’Ariana, Alice, Nicolas, Nathan, Norah. Et une voix de femme étrange, distordue.
__–Tueurs, tueurs, tueurs, tueurs.
__–Mes enfants. Rendez-moi mes enfants.
__–Akun avait en effet été fort courroucé de constater que les signatures mentales de son équipe étaient absentes.
__–Bien moins de s’apercevoir qu’une télépathe était parmi deux. Elle devait être confuse : une attaque, mais elle n’avait rien ressenti. C’était à cela qu’était destiné le robot : juste au cas où leurs protections contre ce genre de pouvoirs ne suffisaient pas. Mais, avec le sensitif neutralisé grâce à Dylan, (le seul qui aurait pu détecter la machine, au passage), Akun était, du point de vue psychique, à un contre un.
__–La télépathe, seule ? Il pouvait la briser.

Plan de la situation et résumé :

Dé :

Trop de choses passent dans leurs regards lorsque leurs mains se rejoignent et qu’Aria l’aide à se remettre debout. C’est doux, comme contact, et délicat, malgré la poussière et le sang et la peur et la méfiance. Aria lui sourit — Lola a l’air de ne pas réagir, mais ses sourcils tressautent un peu. C’est chaud aussi à l’intérieur d’elle, parce qu’elle a la main de Lola dans la sienne. C’est doux. Ca va aller. C’est bien réel. On va rentrer à la maison et dormir très, très longtemps, hein.

Et pourtant le moment se rompt. Aria retient un cri d’horreur au fond d’elle quand l’enfant, le petit, celui qui doit avoir le même âge que Lola, en fait, plante une seringue dans la jambe de Nicolas. Elle veut s’élancer vers l’avant elle aussi, mais à la place tend le bras pour empêcher Lola de passer. Pas qu’elle ait la force de contenir une Titanide au bord de l’implosion, mais elle ne réfléchit pas souvent avant d’agir, Aria, faut s’en rendre compte. Lola jure. Aria ne la regarde pas, mais au fond d’elle, quelque chose a envie de rire nerveusement. C’est là qu’elle comprend qu’elle n’est plus trop connectée comme il faut au niveau des émotions ; c’est pas grave, il n’y a plus besoin.

—Nicolas ? prononce-t-elle avec un peu d’angoisse quand même ; mais Nicolas gère…

Et d’un coup la Greffe s’éteint. Oh. Non. Elle ne s’éteint pas, erreur ; elle est remplacée par autre chose, et Aria retient un geignement de désespoir en regardant Nathan — Alice dis-moi que c’est un cauchemar. Morphe. C’est un cauchemar. Il fait l’aller-retour en Aria laisse retomber son bras, cherchant à accrocher le regard de Nathan le temps que la Greffe est coupée. Elle s’humecte les lèvres, mal à l’aise maintenant qu’elle est coupée de tous ses alliés ; elle a donné son oreillette à la petite Terre. Petite. Hm. En fait, une fois debout, elle est presque aussi grande qu’elle, surtout. Elle contient ses tremblements en frottant la poches d’aiguilles à sa hanche.

Aria respire de nouveau correctement quand Nico est de retour ; il tend la main, et elle l’attrape sans un instant d’hésitation, pas le moindre ; elle plante ses yeux dans ceux de son ami. Elle les reconnaît, elle ne sait pas trop pourquoi. C’est son meilleur ami, elle le connaît. Chaque sourire, chaque regard. Elle attarde le contact, sa main à elle, gelée, contre celle très chaudes du Master. Elle ne comprend pas ce qu’il s’est passé avec cette injection, mais hors de question de rester tremblante à se poser des questions.

—.... Loup, si tu as besoin… Tu me dis, ok ?

Morphe, je maîtrise. Laisse-moi t’aider. Ne fais rien de dangereux, s’il te plaît. Si seulement je pouvais t’aider à rediriger cette énergie… La canaliser… Si seulement je pouvais t’aider, là. Mais on n’a pas le temps, il faut bouger. Il faut bouger. Aria acquiesce.

—Au besoin, laissez-moi partir en éclaireur. Par contre je n’ai plus d’oreillette, je compte sur Alice.

Son regard court vers Lola, qui suit résolument Nathan hors de la pièce. Inspire. Elle lâche la main de Nicolas et sort, elle aussi, avec un dernier regard peiné pour les soldats au sol.



La scène à l’extérieur n’est pas plus bizarre que la précédente. Norah et Alice face à un adolescent aux cheveux bouclés… Son regard la peine, elle se tortille un peu les doigts, comme lorsqu’elle doit faire un speech devant les autres préfets ou le couloir des Eaux, quand elle n’est pas encore au coeur de l’action et qu’elle peut laisser son impulsivité prendre le dessus. Elle fixe chacun de ses amis, et les deux adolescents qui communiquent… Par signes, encore une fois. Comme Aylan, ce soir-là. Quand elle repense à ce moment, à sa peine, à sa douleur, la colère enfle à nouveau dans sa poitrine. C’est de cette affection, de ce lien qu’il lui avait parlé. C’est des gamins.

Enfin. Elle est soulagée de revoir ses amis à nouveau présents dans la Greffe. Elle sourit à Miguel aussi et acquiesce. Ils allaient se remettre en route.

Mais le mur explose et Norah se fait tirer dessus — AH PUTAIN ça fait mal. Aria veut se précipiter dans sa direction, mais elle est trop loin ; et ensuite, ça explose tout court. Un cri lui échappe et elle fait un bond en avant. Elle a le temps de créer un écran d’eau protecteur, insuffisant, qu’elle projette vers les flammes derrière Nicolas, la peau recouverte d’écailles épaisses. Et d'un coup...... les visions. Elle a l'impression d'arrêter de respirer. Fumigènes. Nan. Nan. On se concentre et on aide à dégager ces putains de flammes. C'est pas le moment de chialer encore.

Elle jette un regard à Lola, sur le côté... tremblant. Pas ces images, putain.

Miguel s'est aussitôt penché à peine eut-il entendu le mot "Contact". Il s'est tourné vers la femme qui a reçu un tir, seulement à l'épaule, alors quand les flammes apparaissent il lève ses mains pour maîtriser autant que possible l'explosion d'un cristal. C'est beaucoup trop pour lui, il ne peut pas les éteindre... mais il sait qu'il y a quelqu'un qui est Eau dans le groupe. Alors plutôt que d'essayer de contenir le feu ou de l'éteindre, puisqu'il sait qu'il n'y arrivera pas, il en renvoie autant que possible à l'envoyeur. Corps arqué, ses bras se tendent pour lancer les flammes en direction de l'endroit d'où le tir est parti, veillant à ne brûler personne de son équipe en passant... Quand l'attaque est fulgurante, la contre-attaque doit l'être tout autant.

Celle mentale le surprend mais il se contient d'y réagir. Personne au Centre ne faisait de randonnée champêtre en riant, c'est clair... C'est de la manipulation. Avoir des visions des terraens en train de torturer Dylan, Audra et Soraya ne l'émeut pas. Déjà parce qu'il appréciait moyennement Soraya pour plusieurs raisons, et deux, que ce soit Terrae ou le Centre, la torture, ils étaient déjà dedans. Donc un peu plus un peu moins... Il se concentre alors sur le retour de flamme -get it ?- et bloque ses voies respiratoires quand une fumigène explose. Il fait confiance en Lola qui va le couvrir, si le reste de la bande de "sauveurs" ne compte pas le faire. S'il bouge de lui-même il va perdre son contrôle...

Le cri d’Aria meurt dans sa gorge. Les flammes sont retenues par le Feu un instant, mais il peine à les contenir ; il leur a bien sauvé la vie, mais ce n’est pas terminé. Il dirige souplement la langue de flammes vers l’extérieur de la salle. La vague d’eau qu’elle a jeté par dessus l’épaule de Nico permet d’éviter un peu la propagation au reste de la salle, mais la chaleur se fait étouffante. Les écailles la protègent alors qu’elle s’avance toujours plus.

Les yeux d’Ariana s’illuminent de bleu alors qu’elle tend les bras pour ajouter de l’eau en bouclier-dôme, puis l’étendre jusqu’au cristal dont elle essaie d’enserrer la zone d’action pour couper l’apport de flammes à la source. Ses yeux se remplissent de larmes à l’image des enfants torturés, mais elle s’accroche à la présence de ses amis, de Lola qui n’est pas loin, mais dont la terreur de la perdre à peine après l’avoir retrouvée l’envahit toute entière. Elle s’avance dans la direction des flammes pour les éteindre, respirant lentement, lentement, lentement….. difficilement, avec la fumée. Elle tousse. Ces images lui donnent la rage, et elle l'utilise pour impulser plus de puissance à sa magie. Les enfants sont en sécurité, c'est comme un film d'horreur ; il suffit de s'en détacher... mais c'est trop dur, le matraquage est intense.


Info HRP pour les observateurs : on a fait un jet d’initiative pour le tour à venir, ce qui explique le changement d’ordre de posts.
Aria termine juste son action du coup, en soutien à Miguel.

Speed Machine - Mechanized Dystopia

__–Les flammes s’engouffrèrent dans le couloir. Mais, sans doute à l’étonnement de Miguel, celui-ci n’entendit pas les hurlements de douleur, ou de repli. À son horreur, il aperçut des formes noires et jaunes, brillantes, se dégager au travers des épais volutes de fumigènes et du rouge incandescent.
__–Au moins deux personnes, ou plutôt deux formes, en tenue de pompier, apparurent. Non, vraiment, les mercenaires d’Akun n’avait aucun honneur. Typiquement le genre de personne que le Centre payait pour tuer. Miguel ne pouvait que les entr’apercevoir, mais il devina tout de suite le geste que fit l’un deux. Un lancé de grenade, qui tomba à ses pieds.
__–Un troisième fit passer l’extrémité de son fusil par la meurtrière où était postée Norah et arrosa la salle. Dans la pénombre, il ne put pas toucher grand-chose, mais une balle traversa la cuisse de Nicolas.
__–Alice manqua de peu d’être touchée, mais entre les hurlements et images de torture dans sa tête, la chaleur des flammes, l’obscurité oppressante de la fumée et les terribles bruits des armes à feu, il devait être étrange pour elle qu’une de ses perceptions manquât à l’appel. Elle était incapable de détecter leurs ennemis. C’était comme combattre des machines. Elle pouvait identifier la source du matraquage mental qui leur était infligé, mais était incapable d’y accéder.

Plan de la situation et résumé  :

Une quantité hallucinante d'informations arrivent dans la tête de la Terre. Les retrouvailles, la localisation de Liz, interrompue par le cri de Norah, et puis : de la fumée, les yeux qui brûlent, le son d'une, de plusieurs explosions, les hurlements de ses amis, des enfants, des tirs.

Mais il y a une chose à laquelle la Terre s'était préparée avant de venir. Une chose qu'elle espérait ne pas croiser. Une attaque mentale. Généralisée, puissante, coordonnée. Si Alice était lasse par avant, si elle était inquiète, et qu'elle restait en contrôle, cette fois-ci, elle est en colère. Très en colère, comme c'est rare de la voir. Malgré la puissance et la cruauté de l'attaque, Alice fait immédiatement la différence entre ses pensées et les intrusives. Elle sait trop bien qui elle est pour ne pas en avoir peur. Et puis il y a cette certitude terrible, ancrée tout au fond d'elle qu'elle ne laisse lire à personne : j'ai déjà vu pire. Un mensonge, c'est toujours moins impressionnant qu'une vérité.

Après l'explosion, Alice recule et se recroqueville. Elle lève un bras, et dans un même temps, lève un mur de roche entre eux et leurs assaillants, et des murs encore plus épais dans leurs cervelles à tous. Elle s'appuie sur la Greffe toujours active de Nicolas pour faire passer sa puissance, sa barrière, qu'elle appuie sur Nathan en particulier, et autour d'elle-même. Le pont qu'elle avait déjà créé avec Lola lui permet de l'entourer rapidement, imposant sa présence dans son esprit d'une drôle de façon : elle n'est qu'autour et pas à l'intérieur. Elle s'applique à faire pareil pour Miguel en toussant.

Les barrières posées, elle s'assure d'être la seule cible des assauts mentaux, empêchant à la fois toute lecture de son propre groupe. Elle ne peut pas entrer dans sa tête : soit. Tout en suivant le mouvement qu'adoptent les autres, les yeux complètements bruns, elle se connecte à tout l'autour, aux racines qu'elle a laissé, qui reposent toujours sous le sol, et laisse lire à toute son équipe, où se trouvent, en sensations de Terre Télépathe, l'origine de leur attaque mentale.

Résumé ::

Ce n’est pas la première fois que Norah est sur une zone de guerre, mais c’est la première fois qu’elle se fait toucher elle-même par une balle. Son hoquet de surprise et de douleur meurt dans sa gorge alors qu’elle atterrit au sol, le souffle coupé, un éclair traversant son bras… Pas le temps de réfléchir qu’une explosion retentit ; les flammes passent au-dessus d’elle et elle se colle au sol le plus possible, les yeux écarquillés, les oreilles bourdonnantes, poussant instinctivement les flammes loin d’elle pour ne pas être touchée. La chaleur est insoutenable.

Son don de Guérisseuse s’est mis en route de lui-même et s’attèle petit à petit à refermer sa plaie depuis le moment-même où elle s’est formée. Pas de balle à l’intérieur du bras, donc ça ira, elle devra juste serrer les dents en attendant que tout soit guéri, et éviter de s’agiter n’importe comment. Ca, elle sait faire, c’est bon. Gérer les attaques mentales, un peu moins ; ce n’est pas son point fort, heureusement sa barrière de Master lui permet de ne pas être complètement à leur merci… Elle se sent secouée, le visage livide, une barre au milieu du front alors qu'elle s'efforce d'éloigner ces pensées parasites. Mais Alice est là pour consolider tout ça. Elle sent les barrières s’ériger autour d’elle.

Elle se redresse comme elle le peut durant cette opération, ses poumons parvenant à filtrer un peu l’air ; ses coéquipiers — cet adolescent appartient désormais à cette catégorie, qu’il se considère comme leur allié ou non — se chargent des flammes… Mais il y a maintenant des fumigènes dans la pièce, et bientôt un tireur embusqué là où elle était à peine quelques secondes plus tôt. Le tireur blesse quelqu’un derrière, et ses yeux à elle se colorent d’argent. Alors toi…..

La Master prend son souffle, et avec, rassemble de son mieux une partie de la fumée dans la pièce en une seule volute, qu’elle propulse à travers la meurtrière en un courant d’air violent, pile en direction du soldat, par le dessous.

Qu’elle entoure.

Usant de la pression de l’air autour de son corps, elle l’écrase.
L’écrase.
L’écrase.




Résumé :
- Norah reste au sol
- Rassemble le max de fumée dans la pièce (j’imagine ça comme un courant d’air qui fait le tour de la pièce en genre de cercle, avant de revenir vers elle après avoir rassemblé les particules) et la bazarde sur l’ennemi posté à la meurtrière. J'ai précisé l'angle par le dessous, pour que l'arme aille vers le haut en priorité.
- Et avec cet air qu'elle lui balance dessus, elle comprime le soldat avec la pression de l’air. Vraiment, euh, fort.

Son pouvoir d'auto-guérison (c'est un truc d'Etoile expérimentée et de Master, le corps se résorbe tout seul en passif) s'active dès le moment où elle est blessée.
Si jamais, j'ai retrouvé sa couleur, c'est du violet ; je partirai donc sur du #663399 pour elle !

Lola se contenait de son mieux pour ne pas sauter dans le couloir pour partir à la recherche de Liz. La présence de Miguel, plus que la poser, peut parfois avoir tendance à lui provoquer la réaction exactement inverse. Parce qu’elle sait qu’elle peut compter sur lui… Mais tout s’est accéléré, et il lui a fallu reprendre son visage fermé, concentré. Elle créé immédiatement, à l'extrémité de son bras, un bouclier sommaire composé de terre et de pierre, assez grand pour protéger leurs organes vitaux à Miguel et elle. Apparemment lourd — mais pas pour elle. Une explosion ; elle reste les pieds campés, en protection, attentive aux mouvements de son hermano, qui éjecte les flammes vers l’extérieur pendant que les fumigènes sont tirés. Elle l’imite, inspire et bloque sa respiration, yeux plissés et brûlants.

Le martèlement psychique l’empêche de réagir un temps, ça lui fait plus mal que ça ne l'inquiète... Elle se contente de surveiller son frère d'un oeil… Une chance sur deux pour que ça soit l'autre, le mec dont le ratio connard - taille de la queue est visiblement inversement proportionnel, puisqu'il passe sa vie à dénigrer leur propre instructeur pour se sentir exister. Bref, c'est un gros, gros connard. Elle le déteste, comme tout le monde ici. Vivement qu'ils le butent, elle rêve de lui faire un bon, gros, magnifique doigt.
Enfin, les attaques cessent vite. La télépathe. Bien. On peut réfléchir à nouveau à autre chose qu'insulter en boucle l'autre connard pour pas voir les horreurs qui leur sont envoyées.

Et quand la fumée est partiellement dégagée près d’elle, elle peut la voir ; la grenade. Son corps se glace. Elle propulse magiquement la terre durcie de son bouclier autour de l’explosif de la manière la plus compacte possible et tire son frère en arrière en s’accrochant à son haut sans ménagement, jusqu’au fond de la salle, derrière le militaire au bouclier. Prête à reprendre son arme, au cas où le mur tombe ou que quelqu’un se repointe à la meurtrière. Ses sourcils sont froncés, concentrés. Elle observe les autres, en attente d'ordres.




Résumé :
- Lola se met en mode bouclier terre-pierre pour protéger Miguel au moment de l'explosion, au cas où, mais ça sert à rien en vrai
- elle insulte en boucle Akun pendant l'attaque mentale parce qu'elle douille
- la grenade tombe, elle balance la terre de son bouclier dessus et tire Miguel jusqu'à l'arrière de la salle, objectif = aller derrière Nathan
(rappel qu'elle n'est évidemment pas dans la Greffe de Nico, mais qu'elle a l'oreillette d'Aria)

__–Qu’est-ce que c’était que cette horreur.
__–Nathan avait eu l’occasion d’expérimenter la télépathie avec ses camarades. Il avait fait l’expérience de cette étrange pénétration de ce qui était pour lui le cœur même de son être ; sa pensée.
__–Mais, les seuls contacts qu’il avait eu avaient été fort apaisants, quoique dans deux registres différents. L’infini calme d’Alice, la puissance apaisée de Nicolas, n’était en rien comparables à la violence brute, animale d’Akun.
__–Il sentit ses jambes devenir du flan. C’était comme redevenir un petit enfant apeuré, comme si tout l’être qu’il s’était construit, toute cette figure de force, de résilience, ses capacités à aimer, à soutenir, à défendre, étaient balayées.
__–Et puis, il y eut Alice. Avec la même facilité déconcertante qu’Akun avait employé pour bannir son être et le faire passer de lieutenant du SAS à flaque recroquevillée au sol qui ne pouvait plus faire que pleurer, elle bannit Akun. Nathan se releva. Des enfants. Des tirs. Des blessés. Il y avait des choses à faire.
__–Williams, Vicente, sortez Norah de là. Je préconise le repli.
__–Lui se précipita à l’avant de la formation et saisit Miguel et Lola pour les faire passer derrière lui. Une fois à couvert derrière son bouclier, il se retourna vers eux :
__–« Les enfants, notre mission est de vous extraire de là, vous, Montgomery et Skov, votre survie est impérative. Interdiction d’engager le combat sauf en cas d’extrême urgence. Vous obéirez à Vicente, notre commandant – il désigna Ariana – puis à moi-même et resterez toujours derrière moi, compris ? »
__–Est-ce qu’il avait appuyé sur le rôle de sa mère pour que Lola, dont, sans télépathie aucune, il était fort aisé d’avoir une idée des sentiments profonds envers elle, lui accordât quelque considération ?
__–Oui.

Résumé :

__–Tssk.
__–L’équipe d’Akun se mit en mouvement. Déjà un mort… il faudrait faire mieux, rendre coup sur coup.
__–Incidemment, la télépathe lui offrit une occasion magnifique.
__–Son accès aux autres membres de son équipe fut bloqué. Dommage… Il y avait quelque chose à faire, avec le normal. Akun aurait bien joué encore un peu avec lui. Peut-être qu’il le laisserait en vie, après tout, il était autant une menace que le cafard en est une au lion. Par une sorte d’esprit de dévouement, cette Alice se fit seule cible d’Akun.
__–Sauf qu’il n’y avait pas d’Akun.
__–Sur le plan psychique, Alice n’affrontait pas un individu. Elle ne pouvait pas le voir. Pas plus qu’il n’y avait de soldats qui l’attaquaient selon sa télépathie, elle ne ressentait aucune source, aucun émetteur. Elle était perdue dans un marais aux arbres morts, à l’eau poisseuse et rouge comme le sang, où flottaient des cadavres atrocement mutilés qui tous avaient les visages de ses amis, dont le vent ne susurrait que ses propres terreurs, ses faiblesses. Un marais sans début ni fin, où elle n’était qu’une petite créature perdue.
__–Mais pas cachée.
__–Je te vois.
__–Une autre détonation surpuissante se fit entendre.
__–Une balle traversa les murs. Puis le bouclier de Nathan. Puis Nathan. Puis Lola. Puis Alice. Puis une autre immense gerbe de flammes explosa derrière Ariana.
__–Le choc fut tellement violent pour Nathan qu’il s’effondra au sol, l’épaule gauche complètement bousillée. La balle avait traversé, ou plutôt pulvérisé l’omoplate. Lola, derrière lui, eut un de la chance : plus petite, le projectile l’atteignit plus haut et ne lui fit qu’une sévère plaie. Quant à Alice, la balle toucha son bras, là aussi lui sectionnant la chair, mais sans toucher un os.

Résumé :

Je sais que je peux compter sur Aria pour m'aider... Elle a fait partie des premières à connaître cette partie de moi, bien avant Nicolas. Aussi je ne suis pas étonnée qu'elle veuille bien poser sa main sur la mienne, mais ça me rassure toujours un peu. Quand elle m'appelle et qu'elle me dit que je peux lui demander de l'aide au besoin, je hoche la tête lentement, un sourire discret qui ne dévoile pas mes crocs... J'ai envie de me rouler en boule là un peu, avoir un câlin d'elle et ne plus bouger, comme un chien fatigué... Mais on a une mission, et des gamins à sauver.


L'attaque ne tarde pas. Comme il me manque mon côté Sensitif, on a perdu cet avantage de ne pas être attaqués par surprise. Je me baisse, instinctivement, et je vais jusqu'à Norah qui a été touchée pendant que les autres s'occupent des flammes... Là, il se passe plusieurs choses en même temps.

La balle que je reçois dans la jambe et l'attaque mentale.

Je m'effondre et hurle sous le coup de la douleur. J'ai tout mon esprit qui me dit à quel point je suis en danger ; mes jambes sont précieuses, pour fuir, pour attaquer, pour toujours me relever. Je gronde, je tremble, saisit par la soudaine adrénaline qui m'envahit tout entier. Et puis je vois, j'entends... Ces gosses qui vivent heureux au Centre, nous qui venons les retirer de tout ça pour les torturer, les massacrer,... Ce n'est pas ça qui me fait le plus mal... C'est cette voix. Cette putain de voix de femme. Cette menteuse qui nous ordonne de rendre ses enfants. Alice me protège de ça mais c'est trop tard ; Nicolas n'est plus un pilier, je suis une bête. Ils ne t'appartiennent pas ! Il n'appartiennent à personne !

Une main griffue se pose sur ma blessure. J'active le cristal Guérisseur toujours sur moi, toujours contre moi, toujours à me sauver même au loin... L'énergie de Mathéo m'enveloppe d'une nouvelle certitude. Mon corps grandit encore, massif, se couvre entièrement de poils noirs. La sécurité de mon casque saute, libérant mes oreilles animales et le cuir de mes chaussures craque. Je tasse la douleur qui s'estompe jusqu'au fond de mon être et fais ressortir toute ma haine... J'entends le lieutenant nous conseiller le replis et je suis d'accord... mais une nouvelle attaque le touche de plein fouet. Une autre explosion... Mais je suis enfin debout, dans le chaos.

Le replis. Oui. Mais nos assaillants ne risquaient pas de nous laisser l'occasion de le faire... Je regarde Aria, je compte sur elle... Je prends une dose de courage grâce à ses yeux. Aussi délicatement que je le puisse avec ma forme, mes mains immenses encerclent Norah pour l'aider à se relever et la poser dans un coin de la pièce, à couvert, sans l'empêcher d'attaquer à travers la meurtrière. L'instant d'après, je gronde et saute à travers la meurtrière, réussissant pour une fraction de seconde à rétrécir pour me retrouver dans le couloir et attaquer directement l'ennemi. Je suis peut-être Morphe, mais je suis toujours Master. Je connais ce pouvoir, je connais mon corps, même s'il me met en difficulté, je peux encore en user jusqu'au bout.

Qu'on me vise et qu'on me touche ne me fait pas peur... Dans un couloir, une balle perdue contre son camp peut si vite arriver. Je laisse le soldat asphyxié par Norah pour me concentrer sur les autres... Dans une tornade de grognements sauvages, de poils, de crocs et de griffes, j'arrache en priorité leurs casques et leurs masques... et si je peux en passant arracher quelques têtes et baigner dans leur sang, ce serait parfait. J'annonce mentalement à mon équipe le nombre d'ennemis que je peux voir et j'alterne de tailles, de minuscule à immense, pour qu'ils aient du mal à m'attraper ou à m'attaquer.


Reysumey :

-Nicol-... Loup, en fait, n'a pas apprécié l'attaque mentale du tout. Combiné à sa blessure à la jambe, ça l'a fragilisé le temps qu'il faut pour qu'il pète un plomb.
-Du coup, Loup forme loup-garou. Il est très grand et poilu... et poconten
-On a enfin un visuel sur ce qu'il y a dans le couloir ! Stil, vire-moi ce point d'interrogation maintenant.
-La priorité de Loup c'est de virer les protections des soldats au max, au cas où il soit mis hors d'état de nuire, comme ça ses co-équipiers -surtout Alice- pourront continuer à les "voir" et les attaquer après, mais maintenant qu'il a des grandes mains et des griffes de tarba, je pense qu'il est capable d'arracher une carotide en passant malgré lui. Je laisse ça au hasard des dés !