Nicolas avait besoin de solitude, avait besoin de se recentrer, avait besoin d'être isolé pour se défouler, crier et laisser échapper la vapeur qu'il emmagasinait depuis qu'il était Feu. Beaucoup de choses ; Jérémy est Télépathe et il est insupportable parce qu'il ne tient pas le coup... Être Sensitif avait été étonnamment positif pour lui, mais alors la télépathie ? On ne pouvait pas l'approcher. Il ne sortait pas de sa chambre. Il était terrifié d'entendre les autres et Nicolas savait pertinemment qu'il n'était surtout pas celui qui devait tenter de le calmer... Un instinct comme ça, ou peut-être le simple fait qu'il sait, aujourd'hui, que Jérémy regrette beaucoup de l'avoir tyrannisé durant des années, à la frapper, à lui ouvrir la peau à coups de couteaux. Normal quoi.
C'est dans ces moments-là qu'il aurait voulu parler avec Lou, et qu'elle soit là... Pas que Ronron ne sait pas s'y prendre mais Jérémy s'est attaché tout aussi fort à lui, l'acceptant presque comme un père lui aussi... Il a si peur de ce qu'il peut penser de lui, bien qu'il ait des barrières Master. Lou aurait été capable de s'approcher de Jérémy, de ça, il en est sûr... mais il faut économiser les cristaux.

Il y a aussi cette histoire avec Houston et Alice qui le secoue tout entier. Un vieux réflexe en lui conseille d'éliminer la menace avant qu'elle ne soit trop importante... Les trois menaces... Mais une autre sait bien qu'il n'a rien à faire dans cette histoire... C'est un autre problème auquel les Masters doivent s'atteler et dans le bordel ambiant, ce n'est jamais évident pour eux. Heureusement que c'était Alice qui était là pour Houston...

Et puis il y a l'Éclipse. Y'a ses putains de pouvoirs qui ne reviennent pas. Y'a comme ce flou qui l'empêche de correctement sentir les autres et si ça ne l'handicape pas autant que lorsqu'il a complètement perdu ses pouvoirs, lors de la rébellion, ça le met dans une rage sans nom. Il a envie d'hurler dans le silence, il a envie de bouger et de se battre comme avant... Y'a ce petit bout d'instinct animal qui gratte à la porte pour l'inciter à exploser tout ce qui se trouve à portée. Et être Feu, contrairement à l'Eau, bizarrement ça agit en lui étrangement. Là où il tentait de contrôler, rester patient, analyser, maintenant, il avait juste envie de tout brûler. Des flammes s'échappaient de ses lèvres lorsqu'il soufflait et dès qu'il ressentait une émotion trop vivace, une chaleur naissait dans son dos, s'étendait de sa colonne vertébrale jusqu'au bout de ses doigts, lui urgeant d'aller cracher ses flammes ailleurs que dans la maison.

Il était ailleurs que dans la maison. Il aurait pu appeler Elwynn mais il avait besoin d'être seul, pour une fois, de se lâcher un peu. Et l'Arène semblait être le meilleur endroit. Qui va dans l'Arène quand il n'y a pas de combat Master à part les solitaires ?... C'était l'idée qu'il se faisait du lieu en tout cas... Mais quand il entre dans l'enceinte, il sait, il entend, il perçoit quelque chose un peu plus loin et ça l'agace, déjà. Il se met invisible, retient un soupir et s'avance. Il le voit se tenir d'une certaine manière, bien particulière, une stature de boxeur assurément. Évidemment. Il en fait le tour, comme un prédateur, sans se faire voir, examinant ses gestes... Ce qu'il tente de faire, Nicolas en a une vague idée. Maîtriser le Feu, principalement, le moduler de manière à former des poings enflammés plus stables lui paraît logique. Mais il est prometteur qu'il se dit... jusqu'à ce qu'il arrive bien face à lui.

Ah. Senri Yamada. Bien sûr qu'il le reconnaît, au moins de visu, même s'il paraît pas plus différent qu'un autre, Nicolas avait dressé un portrait de ce genre avec toutes les descriptions qu'il avait reçu. Je penche la tête sur le côté,  m'approchant un peu plus. C'est donc ce genre de personne qui peut s'attaquer à Alice et à Houston contre un avantage quelconque ? C'est un gamin... enfin, à mes yeux c'est un gamin... Me dis pas que- Je me rends visible, d'un coup. :

-Qu'est-ce que tu essaies de faire ?

Pas de bonjour, pas de prélude. Non. Putain qu'est-ce qu'il se passe dans cette tête pour qu'il en vienne là ? A Terrae ?! Mes traits sont tendus, mes bras croisés sur mon torse. L'une des rares fois où, depuis que je suis arrivé ici, je n'essaie même pas de paraître amical.

[hrp : VRAIMENT DESOLE DU TEMPS QUE J4AI MIS A TE REPONDRE ]

Depuis que la troisième phase de l’éclipse avait commencé, Senri éprouvait comme un certain manque. Et pas pour rien, il lui revenait au visage toutes les conséquences de la première éclipse, qu’il n’avait pas vraiment pris au sérieux. S’il avait bien sûr ressenti beaucoup de fatigue, de vertiges, il avait mis ça sur le compte de diverses choses. Mais face à ses pertes des mémoires inopinées, il avait dû se rendre à l’évidence, ces séquelles étaient bien réelles.

Mais Senri étant Senri, il avait tendance à vouloir oublier ses problèmes, les enfouir. Rien de très étonnant. Ce qui était néanmoins plus incongrue, c’est que, bien qu’il ait conscience que ces différents handicaps étaient liés à la sur-utilisation de ses pouvoirs, il s’était rendu à l’arène pour s’entraîner à les manier. Si la chose pouvait sembler assez contradictoire, Senri était convaincu qu’en tutoyant continuellement ses limites, il parviendrait à les agrandir. D’autant, qu’il commençait à trouver des similitudes entre les différents pouvoirs qu’il avait expérimentés. Il fallait à tout prix qu’il les maîtrise le plus vite possible avant le prochain changement.

Il s’était donc rendu à l’arène, avait délaissé son sweat à capuche, revêtit son short noir à couture violette, avait passé ses bandes autours de ses poignets et à l’intérieur. Il avait prit une gourde, son carnet et ses éternelle gants de boxe avec lui. Il posa le tout à proximité d’un mannequin d’entraînement et, après s’être correctement échauffé, se mit en garde face au mannequin. Il répéta quelques enchaînements répertoriés dans son carnet. Il revint vers celui-ci et tourna les pages pour quitter la section « taijutsu » et arriver jusqu’au « Répertoire Katon ».

Accroupi face à son carnet, il tentait de s’imprégner des consignes qui y étaient inscrites. Une fois que ce fut fait, il bondit jusqu’au mannequin et recommença à donner des coups. Tout en faisant cela, il s’évertua à concentrer son énergie. Son entraînement avec Aaron lui avait fait réaliser qu’il ressentait l’énergie de deux manières, qui formaient un tout. L’énergie qu’il identifiait à celle de l’affiliation était plus facile à convoquer et maîtriser, mais ses capacités étaient restreintes.

Il frappa le tronc du mannequin avec son poing gauche. Immédiatement, il amorça un coup de pied. Un rictus de douleur traversa son visage quand le mannequin fut secoué par une force invisible. Lorsque la jambe droite de Senri revint au sol et redevint visible, une tache rouge au niveau du tibia commençait à s’y dessiner. Il pesta.

- Fais chier, ma perception de la distance est à chier…

Senri secoua la tête pour passer au-dessus de cet échec, il y reviendrait plus tard. C’est matérialiser des flammes qu’il allait essayer de faire à présent.

Le boxeur se remit en position et commença à frapper. Au fil des coups, son énergie fut plus facilement perceptible. Manier le feu était différent des éléments qu’il avait déjà expérimentés. L’eau demandait du contrôle, de la concentration. L’électricité se produisait en fonction de son essoufflement, de ses sensations et devenait indomptable. Le feu, se rapprochait de l’électricité, mais était plus malléable, mais il suffisait d’un rien pour que tout s’embrase.

Et c’est ce qui se passa quand un garçon apparut soudainement devant Senri. Ce dernier sursauta tandis qu’une gerbe de flammes émana de son crâne et de ses épaules. Sous le coup de la surprise, la peau de Senri devint invisible. Ces flammes continuaient néanmoins de dessiner le haut de sa silhouette.

- Putain ! T’m’as fais peur , tocard !

Il mit un moment à calmer son énergie et redevint visible tandis que ses flammes s’estompaient. Il retourna à son carnet, passablement agacé par cette apparition.

- J’m’entraîne, ça s’voit pas ? Donc, bouge d’là, j’ai b’soin d’espace.

Il jeta un regard se voulant impassible vers le brun, mais qui brillait d’une lueur de défi.

- Sauf si, t’veux me filer un coup d’main.

Et pour illustrer ces mots, il fit craquer ses phalanges.

HRP : OMG darling je t'ai dit tu peux prendre le temps que tu veux le tout c'est que tu kiffes la vibe ! Ta réponse était super, j'étais trop content de la voir ! Maintenant tu t'excuses plus ou je me fâche tout rouge et je te tape avec amour nom d'une nouille !... Luv :hearts:


Dire que je le surprends c'est tordre le cou à l'euphémisme. Le garçon sursaute, laisse échapper des flammes de son crâne et de ses épaules dans une crinière mouvante et devient invisible. C'est complètement humain de laisser les pouvoirs prendre le dessus lors d'une émotion trop forte. Ça peut se montrer être un bon réflexe lorsqu'on est invisible d'ailleurs, disparaître des yeux de la menace le temps de contre-attaquer est un gros avantage... Mais le maîtriser c'est d'autant mieux. S'il-te-plaît, ne sois pas si dur. C'est un gosse, un initié... On faisait pas mieux y'a quelques années. On faisait pas mieux... Pas aussi pire que lui. Je veux savoir en quoi il se pensait assez prêt, assez justifié pour attaquer d'autres terraens. Et ce que je vois ne me plaît pas, et avoue-le, toi non plus !... Le Nicolas en moi se tait. J'ai raison.

Voilà, ça ne nous plaît pas. Ça ne me plaît pas cette réaction sur la défensive totalement disproportionnée, cette impolitesse de sale gosse alors qu'il redevient visible petit à petit. Je note toutefois la présence de ce carnet, que je garde dans un coin de mon crâne, avant qu'il ne me mette au défi. Je me retiens de lever les yeux au ciel mais pas de souffler un grognement dépité alors qu'il fait craquer ses phalanges. Il a vraiment pas de bol, j'ai vraiment du mal à supporter les gens qui font ça pour le plaisir... ou pour faire genre ce sont des durs à cuir. Toujours droit face à lui, bras croisés, je penche la tête sur le côté. :

-Si tu t'entraînes, tu le fais mal.

Sa stature et ses gestes n'ont rien à voir là-dedans. Il a une façon très pro de donner des coups, je peux au moins lui accorder ça. Mais il y a clairement quelque chose qui cloche chez lui... Je salue aussi sa détermination alors... peut-être pour ça, je tente une approche. J'essaie de comprendre. Je lui offre une chance de faire ses preuves avec moi.

Ok. Donc je sais que c'est un boxeur, à la façon dont il se tient. Je plisse les paupières et décroise enfin les avant-bras pour me mettre en position défensive typique de la boxe anglaise -celle qu'on connaît le mieux-, genoux pliés, prêt. Avant de répondre à sa deuxième proposition. :

-Essaie pour voir.

J'attaque rarement le premier quand je ne connais pas l'adversaire. Il ne faut jamais donner ses cartes à l'autre si on ne le connaît pas. J'ai un petit avantage puisque je l'ai vu s'entraîner avant, j'ai vu ses gestes, je peux avoir certaines prédictions concernant ses attaques mais je ne sais pas tout... Alors, je lui laisse prendre la main.

Senri attaque vite et assez fort, on voit clairement qu'il a l'habitude d'expédier les combats. Parfois je le laisse m'atteindre, j'observe ses réactions. Je forge petit à petit quelques conclusions ; il se bat parce qu'il a envie de se battre, pas par besoin, pas par survie. Ça me rappelle mes entraînements avec Huo, m'apprenant la limite entre l'aspect presque artistique du combat et celui  vital que j'ai connu dans la rue, et ceux avec Elwynn, m'apprenant à bien me tenir, à user des moindres avantages et connaissances que je possède. A un moment, je laisse Senri atteindre mon épaule d'un basique crochet droit. J'attrape son poing, le tire vers moi, lui fait un croche-pied et le laisse s'étaler de tout son long sur le sol. :

-Debout.

Sa réaction à ce retournement de situation, alors qu'il menait la danse, va m'apprendre d'autres choses importantes.

Le nouvel arrivant ne semblait pas très avenant. Une atmosphère pesante régnait dans l'arène. Et bizarrement, ça plaisait follement à Senri. Si son adversaire était aussi belliqueux, il n'aurait pas à se sentir mal d'échanger quelques coups avec lui.

— J'm'entraîne très bien. Et t'vas l'découvrir.

Dès que lui et son adversaire furent en position et que ce dernier invita Senri à approcher, ce dernier se jeta dans la mêlée. Comme à son habitude, il s'efforçait d'être rapide, de multiplier les coups "superficiels" pour cacher les plus offensifs.

Il se cantonna d'abord aux poings, tentant d'acculer son adversaire qui ne faisait que se défendre encore et encore. Il laissait quelques failles dans sa garde, que Senri s'empressait d'exploiter. Toutefois, quelques millièmes de secondes avant l'impact, les muscles du garçon se raidissaient, parfois même, son coude marquait un accoup, quasiment indiscernable, le tout faisait perdre un peu d'inertie à ses coups. Les rendant moins dévastateurs que ce qu'il devait être.

Lorsque Senri se décala vers l'épaule de son adversaire et arma son poing pour le projeter contre le visage de son adversaire, il eut soudainement la sensation que son manège ne suffirait pas. Il dévia légèrement la trajectoire de son poing pour frapper l'épaule. Cette action l'avait poussé à se désintéresser de son adversaire. Ainsi, quand les doigts de ce dernier se refermèrent contre son poing, il ne s'y attendait pas du tout. Il fut jeté à terre avant même de comprendre qu'il avait été paré.

Mais loin de se laisser abattre, Senri jeta ses mains contre le sol pour amortir sa chute. Sa chaussure droite s'était légèrement déchaussée avec cet événement.

Le boxeur pivota sur lui-même comme pour répondre à la provocation de l'autre et se releva d'un bond. Il amorça un fouetté vers le visage de son adversaire. Pendant qu'il tournait sur lui-même, il avait étendu son pouvoir d'invisibilité sur toute sa jambe. Sa chaussure étant mal fixée, elle se défit de son pied pour continuer sa trajectoire vers le visage du brun.

Sa jambe, toujours invisible, se rétracta et revint se mettre dans l'axe de l'adversaire. Elle se déplia avec une précision et une grande justesse contre le torse de son adversaire. Le pied, maintenant nu, de Senri ne réapparut que lorsqu'il percuta la cage thoracique — ou le vide — de l'autre. C'était un chassé frontal classique visant simplement à repousser l'adversaire. Senri n'y avait pas mis suffisamment de force pour couper la respiration ou infliger un autre dommage.

— J'ai pas encore trouvé de nom à cette technique. J'aime bien, l'ombre frémissante du kangourou. Pas toi ?

Un sourire narquois se dessina sur son visage suffisant. Chose qui était assez risible après avoir évoqué un nom aussi... Senriesque.

[Hrp : je suis désolé c'est trop un petit con et je sais pas si tu comprends bien mon action de fin, mais en gros Senri se sert de sa chaussure pour faire croire qu'il frappe sur le côté alors qu'il frappe devant ! J'espère que ça te va et si y a besoin d'éclaircissement ou quoi, hésite pas !]

Nicolas connaît parfaitement la douleur que créé un coup de poing. Parfois, elle surpasse l'adrénaline s'il est assez puissant. L'impact rend la vision floue et le membre touché déjà endolori. Le danger c'est être touché au thorax ou à la tête ; pour répondre à l'attaque on doit être capable de respirer et réfléchir. Mais il savait aussi qu'il ne risquait pas grand chose en se laissant toucher par le boxeur. Pourquoi un coup porté à pleine puissance ne lui faisait quasiment pas de dégâts graves alors qu'il pourrait bien le mettre à terre ? Est-ce qu'il joue avec lui ? Est-ce qu'il l'analyse aussi ?... Dans le regard de son adversaire il ne lit rien de tout ça, mais les choses peuvent être trompeuses et il n'est plus Sensitif après tout... Putain c'est vrai, il ne l'est plus. Restons calmes et concentrons-nous hein.

Senri est rapidement debout et prêt à la contre-attaque. C'est bien. Nicolas reconnaît aussitôt la position préparant un coup de pied et se met en défense. Mais la jambe est invisible... et une chaussure arrive à pleine vitesse vers son visage. La suite se déroule l'espace d'un souffle... Nicolas laisse la chaussure percuter sa joue et préfère amortir le coup de pied avec ses avant-bras pour protéger son torse, bien qu'il ne soit pas aussi violent qu'à ce qu'il s'attendait. Senri lâche une réplique..... absolument inutile qui me donne presque l'urticaire. Il donne des noms à ses attaques. Il... Il fait ce qu'il veut tu sais ? MAIS IL DONNE DES PUTAINS DE NOMS A SES ATTAQUES ??!!! Mais une question plus importante se pose alors qu'on évite de commenter l'originalité de notre adversaire ; est-ce qu'il s'est servi de sa chaussure sciemment ?... Probablement sinon il n'aurait pas fait semblant d'attaquer de côté pour finalement attaquer de front. Ça n'a l'air de rien comme ça mais c'est à noter, en plus de sa rapidité de réaction.

Mais puisqu'il est prêt à utiliser ses pouvoirs en combat... je n'ai pas à me retenir non plus n'est-ce pas ?

Je ne lui réponds pas, je tape du pied, fort, dans le sol. Un arc de cercle enflammé se dessine derrière lui, le bloquant, le forçant à me faire face. Les flammes ne sont pas immenses toutefois, mon but n'est pas de le brûler... mais de lui donner chaud. Passons à la vitesse supérieure. C'est à mon tour. Senri est rapide mais son style de combat est plus concentré sur la précision et la puissance de ses coups -bien que ce deuxième point soit encore à démontrer. Mais si je suis aussi précis que lui... je suis plus rapide.

Ma contre-attaque est fulgurante mais je ne le frappe pas. Je le tape, je le pousse. J’enchaîne les feintes, le forçant à se défendre constamment. Quand une main va frapper le sommet de son crâne, l'autre crée une flamme brève mais intense, ainsi de suite, à chaque fois que j'arrive à le toucher. La chaleur monte autour de nous, l'air se raréfie dévoré par les feux répétés. Je veux l'épuiser. Et alors que je concentrais mes attaques sur le haut de son corps, j'avance soudain ma jambe, perturbant son équilibre et avant qu'il ne touche le sol je deviens complètement invisible. :

-En plein combat, on ne parle pas.

...Ok je saisis l'ironie de la situation mais je vais quelque part avec cette déclaration, laissez-moi finir ! Toujours invisible, je marche silencieusement autour de lui, laissant mes traces de pas se dessiner dans le sable brûlant. Je veux le voir se concentrer après ce que je viens de lui faire subir. Je veux qu'il me trouve en usant de sa tête. :

-Un combat n'est pas une blague. Tu t'entraînes mal parce que tu mets toute ta force dans un mannequin sans te soucier de ton environnement. Tu ne penses qu'à repousser les limites de tes pouvoirs sans te soucier de ce que tu peux faire en les usant de manière plus douce.

Maintenant trouve-moi Senri et prouve-moi que tu peux mieux faire.


HRP : C'est mon petit con préféré XD ! Et tkt, je pense avoir compris ! Tout pareil, si tu as besoin de précisions sur ce que fait Nico, au moindre doute, tu peux mp !

Senri pesta intérieurement quand le garçon parvint à contrer son pied. Sa diversion aurait dû marcher! Il expira, il devait rester calme et mesurer ses émotions. En ça, le pouvoir de sensitif aurait pu être utile. Le jeune homme passa rapidement à l'attaque. Un cercle de flammes dans le dos de Senri surpris ce dernier. Il se jeta sur le côté reportant son regard sur son adversaire. Il tenta d'amorcer un décalage mais le garçon rentra dans sa garde. Plus moyen d'utiliser ses pieds.

Le brun était un combattant rapide. Plus que Senri. Mais, après cinq ans de boxe française à rester invaincu, il était impensable que tous les combats du garçon se soit soldé par un chaos technique au bout de quarante secondes de combat. Les adversaires de ce genre restait néanmoins les pires pour Senri, surtout que celui-ci, avait des pouvoirs et les utilisait plus que bien.

Dès que Senri encaissait un coup, il en glisser un juste avant que son adversaire ne se remette en garde. Il devait faire preuve d'une réactivité et d'une rapidité parfaite pour profiter du très court moment où il pouvait frapper. Au détriment de la précision, donc. Son but était de repousser son adversaire pour se replacer. Mais les flammèches intempestives du brun n'aidaient en rien. Qui plus est, la tactique qu'il adoptait pour donner plus de coup que son adversaire faisait aussi monter son cardio. Il soufflait comme un bœuf, sa vue se floutait, sa gorge se nouait. Ses coups étaient de plus en plus balancés, plus puissant. Il était devenu impossible au boxeur de contrôler ses frappes.

Alors, Senri changea de méthode, il ramena ses bras autour de sa tête, serra les coude, fléchit les jambes, ancrant son pied chaussé dans le sol, ne laissant que son pied nu en mouvement. Il tentait davantage d'éviter les coups en passant en dessous — en calant un crochet pour la forme — et parer quand il était trop essoufflé. Quand le peid de adversaire avança, Senri se décala pour se remettre à distance.

Il allait amorcer un coup de pied pour profiter de son décalage, mais quand son adversaire disparu il réarma son pied avant de le reposer. Se remettant en garde, il fit courir son regard autour de lui pour capter d'où venait la voix du brun. Du regard, il repéra sa chaussure. De son pied nu, il déchaussa son autre chaussure et lui fit racler le sol pour la remplir de sable.

— Arrête de parler comme si tu connaissais.

Un court moment passa. D'un seul coup, il retira la pointe de son pied de sa chaussure et bondit jusqu'à l'autre. Il l'attrapa et la rempli de sable. En un instant, il fut debout. Tout en tournant sur lui-même, il projeta un nuage de sable tout autour de lui.

Si les grains de sable commençaient à constituer une silhouette, c'est vers elle que Senri se jetterait. Jambe gauche en avant, bras gauche en biais pour se protéger, le droit lancerait un uppercut vers le bas du plexus. Suffisamment fort pour bloquer la respiration quelques secondes. Mais toujours suffisamment maîtrisé pour ne pas faire plus.

Il a un bon œil ce petit. Vraiment. Il se défend bien et il arrive à avoir du répondant même si les attaques rapides ne sont clairement pas sa spécialité. J'encaisse quelques coups dans les côtes, mes bras aussi. J'apprécie ce qui est en train de se passer ; un nouvel adversaire, un combat différent de ceux que je peux mener d'habitude. Je reste parfois partagé entre la colère et la sérénité... mais je reste bien concentré, comme toujours. Je constate que plus je le pousse à bout, plus il souffle, plus ses coups ont la portée qu'ils devraient avoir... Mes suppositions se confirme ; jusque là, il retenait ses coups. Aucune idée de pourquoi. Mais c'est une grave erreur quand on demande à se battre.

Invisible, je le regarde faire. Il fait attention à correctement rester en garde, c'est bien. Il fait quelque chose de la chaussure restante et je souris brièvement. Mais c'est sa réplique qui me frappe en premier. J'inspire brutalement tandis que je sens mon regard se durcir. Comme si je connaissais... Je me calme aussitôt. Non, je ne me laisserais pas manipuler par ma propre rage. L'instant qui suit, Senri fait un bond. Automatique, je me mets aussitôt en défense mais ce n'est pas un coup que je reçois... c'est du sable... Il peut me voir maintenant. Mon sourire se transforme en rictus mauvais. C'est l'heure de la récompense...

Alors qu'il s'élance vers moi, je suis de nouveau visible et m'approche de lui a la même vitesse. Son uppercut est parfait, juste au-dessus de mon estomac, me privant aussitôt d'air. HMPF c'est vraiment une sensation à laquelle je m'habituerai jamais. Ça pourrait s'arrêter là. Je pourrais reculer pour prendre mon souffle, n'importe qui de sain d'esprit le ferait. Sauf que, pas de bol pour Senri, effectivement, je sais de quoi je parle. Je sais aussi que reculer, c'est laisser à l'ennemi la main pour les prochaines attaques. C'est laisser une chance d'être tué bêtement. J'attrape son bras avant qu'il ne recule pour me donner un nouveau coup et j'avance, je le force à reculer avec toute ma taille et ma puissance, expirant ce qu'il pouvait rester d'air dans mes poumons au lieu d'inspirer pour éviter de bloquer ma respiration -petite astuce gratuite pour vous si on vous tape au plexus, ça fait toujours mal par contre, sorry.

Je connais pas la boxe petit. Mais je connais le combat de rue. Les coups chaotiques fait pour assommer, anéantir, tuer, clairement pas pour montrer ce que l'on vaut sur un ring. Et je suis clairement en train de le lui montrer. Je ne tape plus, je frappe là où ça fait mal. A la gorge, aux côtes, aux tempes,... Il me le rend bien j'admets. Mais il peut pas arrêter mon avancée, car s'il replace ses jambes en arrière pour freiner, il va tomber. Il le sait. Je le sais. Mais au final, c'est Nicolas qui arrête tout, pas moi. Il n'a pas envie de le blesser plus que de raison, il était là pour une leçon, pas pour se défouler. Alors son regard redevient plus humain, il attrape le garçon par le col, le soulève presque et le balance sur le côté, lui faisant perdre son équilibre, le plaquant au sol. Et il éteint d'un coup toutes les flammes autour de nous. Et il inspire enfin avant d'articuler nettement. Il recule d'un pas tout de même, au cas où la tête brûlée n'a pas compris qu'il comptait pas aller plus loin. :

-N'assume pas que je ne connais pas. N'assume jamais rien d'un adversaire. Analyse, planifie. Tu as besoin de ta tête autant que tes muscles et tu peux le faire... Tu viens de me le prouver.

Il marque une pause et retire son t-shirt imbibé de sueur, dévoilant son corps couvert de cicatrices. Il s'éponge le front avec... Foutu pour foutu hein. :

-Je m'appelle Nicolas. Petit, pour survivre, j'ai dû me battre dans la rue, face à des personnes plus âgées, face à des armes en tout genre, juste pour me payer de quoi manger... N'assume. Jamais.

Il penche sa tête sur le côté et reprend, plus doux. :

-Pourquoi tu te bats ?

Quelque chose se déconnecta dans l'esprit de Senri quand son adversaire attrapa son bras et lui donna un coup en plein visage. Son visage fut projeté sur le côté alors qu'un goût de fer se répandait dans sa bouche. Son adversaire perdait de sa netteté. Il était en train de l'assaillir de coup tous plus puissant les uns que les autres.

Le corps du garçon se contorsionnait, se tordait sous les coups du brun. Il était absolument esclave des assauts du brun. Il n'arrivait plus à voir autre chose qu'une forme vaguement colorée. Dans cet état, Senri n'avait plus de barrières et ne retenaient plus ses coups. La fatigue les rendaient imprécis et brouillons, mais ses bras étaient animés d'une colère qui galvanisait leurs assauts.

L'air claqua contre son bras gauche qui passa a une dizaine de centimètres de son adversaire avant de retomber mollement vers le sol. Quand l'autre l'attrapa par le col et le jeta par terre, c'est avec des acouphènes innommables que la joue de Senri s'écrasa contre le sable brûlant.

Les yeux dans le vague, il respirait difficilement. Petit à petit, pourtant, sa vue et sa respiration s'améliorèrent. La vision du sable tâché du sang de sa lèvre légèrement écorchée lui apparut en même temps que les douleurs du combat tordirent son corps. Néanmoins, après avoir serré les dents comme un forcené, il put réagir aux paroles de l'autre tout en se tournant.

— Arrête de croire que tu—

En se retournant, Senri avait découvert le torse balafré de son adversaire. Il avait écarquillé les yeux.

—... M'as analysé.

La fin de sa phrase avait été dite comme un murmure. Alors que les yeux du boxer détaillaient chaque cicatrice de son interlocuteur. Il détourna le regard en serrant les dents et les poings. Ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas sentit complexé par rapport à son torse ou ses bras. Comme pour répondre au tumulte de ses émotions, son torse devint invisible.

— Tch.

Les quelques bandages qui couvraient encore son corps et son débardeur, l'accompagnèrent comme flottant dans les airs. Il attrapa son sweat et le passa sur son ses épaules, sa peau redevint visible. Il attrapa sa gourde et bu quelques gorgées avant de regarder le dénommé Nicolas.

— Tiens, s'tu veux.

Il lui lança la gourde, sans répondre à ce qu'il venait de dire. Mais les flammèches qui avaient soudainement dansé sur son crâne en disaient long sur son état émotionnel. Il se mit en tailleurs pour noter quelque chose dans son cahier. Quand Nicolas lui demanda pourquoi il se battait, il se figea.

Il tourna vers son aîné un regard noir.

— J'pourrais t'en donner plein. Faire cracher leurs dents aux gars comme toi, que je veux être le plus fort, que j'aime juste ça, pour prouver que j'suis quelqu'un, qu'j'aime pas abandonner, pour être un champion.

Il reporta le regard sur son carnet, le vent avait tourné les pages. Dévoilant la page intitulée "voyance", avec les trois cristaux scotchés dessus.

— Mais en vrai, j'en sais rien. Ça doit être parce que je sais le faire.

Il serra son poing en regardant l'emplacement de cristal manquant. Il se tourna à nouveau vers le brun, un sourire figé au coin des lèvres.

— Ça non plus, j'devrais pas l'assumer ?

Nicolas essuya le sang qui coulait de son arcade déjà bien amochée pour éviter d'être aveuglé. Son adversaire avait rendu ses coups, de manière un peu désespérée mais l'intention y était. Dans un combat réglo, Nico aurait perdu. Dans un combat comme il en avait connu, Senri aurait perdu. Mais au final, s'ils avaient tout donné dès le début, ça aurait potentiellement terminé avec un bon double K.O. des familles, faut pas se leurrer. Et ce qui l'avait chiffonné dès le début, bien avant même qu'ils commencent à se taper dessus, se confirmait. Senri retenait ses coups... C'est quand même terrible quand on voit ce qu'il peut faire avec ses poings, mais aussi avec sa tête ! Il a du potentiel. Un vrai potentiel... Ça me fait chier de l'avouer hein, mais y'a pas à chier des bulles carrées quand on voit ça.

Senri, d'ailleurs, allait lui lancer une énième réplique avant de voir ses cicatrices... Nicolas lève un sourcil -celui qu'est pas blessé, pour éviter que ça picote.  Ça l'étonne qu'il ne les ait pas vues, puisqu'il en a sur le visage aussi ; il peut y avoir pleins de raisons à ça, mais il préfère passer à autre chose, sans oublier l'info, plutôt que de spéculer. A la place, il observe en silence... Le torse de son adversaire devient invisible. Tiens. Il note, il note tout ça en silence, attrapant la gourde d'eau lancée dans sa direction, tout en le remerciant. Alors oui c'est vrai que se réhydrater après ça c'est une bonne idée... Il en but quelques gorgées puis s'approcha un peu de lui, lui faisant face pour bien lui faire comprendre qu'il n'allait pas épier dans son carnet. Respect mec. J'avoue c'est tentant. A la place, il se mit en tailleur, lui aussi, et tâcha de l'écouter.

Le regard noir ne le dissuade pas un seul instant, ses yeux d'argent s'y accrochant. Il lâche trop d'idées mais s'efforce à les décortiquer une à une. Cracher les dents aux gars comme lui : ok, Nicolas a envie de rire mais il n'en fait rien... après tout, la première raison pour laquelle il a appris à se battre, c'est qu'il voulait faire du mal à ceux qui lui en faisaient. Être le plus fort : pourquoi être le plus fort ? ça c'est une autre question qui pourrait passer dans une épreuve de philo Bac L. J'aime ça : oof c'est rare que les gens le reconnaissent... mais c'est pas une mauvaise chose si c'est maîtrisé, il en sait quelque chose. Prouver que je suis quelqu'un : aïe, ça fait mal, help, j'ai le goût amer du passé qui me donne la gerbe. Restons concentré. J'aime pas abandonner : oui... mais tu peux ne pas abandonner et utiliser autre chose que ta force.

Le mot champion résonne de manière malsaine en moi... Nicolas secoue la tête pour reprendre le contrôle.

Pour finir Senri avoue qu'en vérité, il ne sait pas. "Ça doit être parce que je sais le faire."  paraît être une réponse assez sincère pour que qu'il s'y attarde. Par contre, sa dernière question le surprend. Il se redresse un peu, ne s'attendant pas à ce qu'il ait pu mal prendre ce qu'il a dit plus tôt... Mais au final, il lui sourit. Sincèrement. Pour la première fois. :

-Assumer ce que tu es, c'est différent. Y'a que toi pour le faire...

Nicolas prend une courte pause avant d'enchaîner. :

-Si tu te bats juste parce que tu sais le faire, alors battre n'importe qui ne te pose aucun souci ? Que ce soit le meilleur boxeur du monde ou une personne sans défense qui n'a jamais essayé de lever le poing, tu donnerais tout ce que t'as pour le battre ?

Il évite l'amertume de transparaître dans sa voix... Plutôt bien d'ailleurs. Juste parce que le gamin qui lui fait face lui rappelle un peu qui il était ou par tout autre miracle ?... Il ne le sait pas vraiment lui-même.

Quand Nicolas vint s'asseoir en face de Senri, même s'il ne jeta pas l'esquisse d'un regard sur le carnet, Senri le ferma d'un geste sec et rapide. Puis tout en répondant, le boxeur repérait les réactions et les mimiques de Nicolas. Il arqua notamment un sourcil quand celui-ci parla secoua la tête, visiblement sans raison. 

L'adolescent lança un drôle de regard à son aîné, l'air de se demander ce qui pouvait bien lui prendre pour réagir comme ça. Mais rapidement, la discussion reprit et le visage de Nicolas afficha un sourire. Ce qui déstabilisa Senri. Il ne s'attendait pas à voir ce genre d'expression dans une situation comme ça. 

Il put néanmoins remarquer les cicatrices sur le visage de Nicolas. S'il n'y avait pas fait attention plus tôt, c'était sûrement, car il avait déjà vu des gens balafrés ou blessés au visage. Mais, jamais il ne se serait attendu à voir un torse dans un tel état. Qui le renvoyait à son illégitimité en tant que combattant. 

Il combattait parce qu'il savait le faire. Il avait eu le choix. Comme en témoignaient son torse et dos vierge de toutes balafres. Son aîné n'avait pas eu le choix. S'ils avaient été des personnages de manga, Senri aura été fan de Nicolas, et aurait trouvé son propre personnage inutile, l'aurait vu comme un moins-que-rien. Alors qu'il se torturait tout seul, la phrase de Nicolas raisonna en lui. 

Assumer ce qu'il était... 

Il fallait dire que ça tombait bien. Senri serra les dents et les poings en détournant le regard. Il resta silencieux. Ne sachant que répondre à son interlocuteur. Qui put continuer de parler. Senri reporta son regard sur lui quand il fallut répondre, cette fois. 

— Non, j'me donnerais jamais à fond contre quelqu'un qui peut pas rendre les coups. J'le taperais même pas. Si je veux taper dans un truc sans prendre de coup, j'frappe dans un sac. 

Il poussa un soupir avant de récupérer sa gourde et s'allongeait sur le sol. Là, il versa le fond contre son front. 

— Quand j'me bats, je veux qu'on rende les coups. Si j'dois éclater quelqu'un, je veux pas m'en sortir avec juste les phalanges en sang. J'veux plus être... 

Il s'arrêta. Puis reprit dans la foulée comme si de rien n'était. 

— Je veux pas être le seul à taper. 

Senri se montre très protecteur avec son carnet... Il s'y attendait un peu, alors il passe outre, préférant continuer à observer ses réactions lorsqu'il parle d'assumer. La mâchoire et les poings de l'élève se serrent, mais il détourne le regard... Il en a des choses qui l'habitent, ce petit, et il dit que la surface. Putain mais c'est un truc de Tonnerre ou c'est juste tout le monde en fait ?! Non mais on sait pas, ça commence quand même à faire beaucoup de points communs là !... Est-ce qu'on peut passer à la suite, merci ?

Il dit qu'il ne se donnerait pas à fond face à quelqu'un qui lui rendrait pas les coups. Nicolas pencha sa tête sur le côté... Y'a pas besoin de connaître Alice et Houston pour savoir qu'ils vont pas vouloir rendre des coups... La première parce qu'elle attendra le dernier moment pour se défendre, sauf si la sécurité d'une personne à laquelle elle tient est en jeu ; y'a quoi voir à quel point elle peut se montrer diplomate même avec les pires tanches de l'univers -oui Jérémy c'est toi qu'on regarde. Le second parce que... merde quoi... Le Youyou sauvage peut être désagréable et même s'il est plus en forme que ce qu'il a pu apercevoir en le croisant de temps en temps il a un physique de chenille. J'dis ça parce que je le vois bien s'enrouler dans un sac de couchage, devant son ordinateur, attendant de devenir un MAGNIFIQUE papillon mais après tout, j'le connais pas assez pour le confirmer. Mais Senri me dit qu'il ne frapperait pas... alors qu'il la fait, en soit. Donc, conclusion ; Senri est pas mauvais, quoi que cet Atumane ait pu lui promettre, il faut l'aider. C'est tout.

Nicolas sourit alors que Senri tombe en arrière, versant le reste d'eau de sa gourde sur son front, feignant d'ignorer le fait qu'il est rattrapé sa phrase. :

-C'est bien ça déjà. Tu trouves pas ?

Puis il se lève se dirigeant lentement vers le mannequin d'entraînement. :

-Je vais te dire moi pourquoi je me bats, aujourd'hui. D'abord pour défendre mes amis et ma famille. Je veux être là pour eux, avec ce que je sais faire de mieux... pas que mon expérience des combats. Je veux aussi aider d'autres personnes à apprendre comme j'ai appris à trouver mon équilibre. Mieux se comprendre, c'est un pas pour mieux assumer qui l'on est ou qui l'on veut devenir. Et tu n'as pas besoin de frapper pour ça...

Nicolas se met en position, la même que Senri avait lorsqu'il est rentré dans l'Arène. Je prends une inspiration. J'avance mon poing gauche, comme lui, et dans le même élan, ma jambe devint invisible... mais au lieu d'un coup de pied, qui demanderait trop de précisions, j'amène tout mon genou pour frapper là où se trouverait un torse. Le mannequin se secoue avant de s'enflammer. Je recule pour contempler les flammes naissantes avant de les étouffer pour éviter d'abîmer le matériel. :

-Sers-toi de ta tête. Si un bon combattant ne se résumait qu'à sa force, alors bien peu en serait. Nicolas marque une pause avant de claquer dans ses mains. BON debout ! J'vais t'apprendre deux-trois trucs 'spèce de nouille, ça t'évitera des pépins.

Il attend qu'il se mette bien en face de lui pour continuer. :

-Mets tes mains en avant. Paume vers le bas. Réponds vite. Le point commun entre Invisible et Sensitif ?

Senri releva la tête quand Nicolas parla à sa suite. Les sourcils froncés. Qu'est-ce qui était bien ? Ce qu’il venait de reconnaître ? Senri n'eut malheureusement pas le temps de questionner le garçon ou de trouver une réponse par lui-même. Il avait juste dit ce qui lui passait par la tête, ce qu’il ressentait sans vraiment y réfléchir. Reste que Nicolas se leva et se dirigea vers le mannequin.

Senri s'était redressé, passant ses bras autour de ses genoux. Senri eut un pincement au cœur quand Nicolas lui expliqua les raisons qui le poussaient à se battre. Senri, lui, n'avait pas grand monde à protéger. Ou plus. La question précédente du brun revint en mémoire à Senri. Il n'avait jamais eu de bonne raison de se battre. Si ce n'est celle de se faire respecter par ses camarades. Mais de la cour de recrée, c'était passé à l’ensemble de ses connaissances, au club de sport pour arriver jusque dans son salon. Avant même de s’en rendre compte ; se battre était devenu la solution logique pour Senri.

Il mordit sa langue pour se ramener à la réalité. Il ne comprenait pas tout ce qu'essayait de lui dire son aîné, mais au moins, il avait conscience que c'était important. Pour étayer ses propos, Nicolas mit le feu à un mannequin après un enchaînement de coup. Sur quelqu'un comme Senri, ce genre de chose marchait très bien pour capter l'attention.

La bouche ouverte d'étonnement, il retint une exclamation, mais ses yeux brillaient déjà d'admiration et traduisaient à quel point il était impressionné. Il acquiesça vivement en écoutant Nicolas. Se servir de sa tête... Il avait plutôt tendance à la vider, sa tête, quand il se battait. Quoiqu'il analysait les endroits les plus vulnérables d'un adversaire... Ça rentrait dans "se servir de sa tête"?

Lorsque l’Etoile ordonna à Senri de se lever, ce dernier fut debout d’un bond. Un sourire qui bien qu’étouffé, traduisait l’excitation du garçon.

- EH ! CHU PAS UNE NOUILLE ! Et les pépins j’en fais des smoothie !

Il marqua une pause, prenant un air un peu plus gêne, presque angoissé.

- Euh, c’était juste pour balancer une réplique un peu cool… On s’entraîne toujours, hein ?

Quand Nicolas donna à Senri les indications sur ce qu’il devait faire. Le garçon ne se fit pas prier, il s’exécuta dans la seconde et fit marcher ses méninges.

- Solaire. Projection de l’aura.

Il se stoppa un instant, prenant un air de dégoût.

- MAIS JE SUIS PAS SENSITIF HEIN !!! Je suis téléporteur hein !! J’ai éveillé ma téléportation tout seul !!! Donc je suis plus sensitif !! Et c’est pas à cause de l’éclipse !

Il avait conscience de dire n’importe quoi, ça se sentait à travers le ton vexé qu’il prenait. Néanmoins, il ne s’était pas contrôlé. Avec tout ça, il n’avait pas tellement eu le temps de faire le deuil de sa téléportation.

- BREF. PARDON. Reprenons, j’t’écoute!! Je suis prêt à faire des boules de feu !!

"Les pépins j'en fais des smoothies !" ROH mais MERDE ! Même s'il manque de sérieux, comment vous voulez pas qu'on craque, tous les deux, pour cette tête de mule qu'il est ?! Il s'est redressé, tout fier, tout prêt, tout heureux... Si bien que j'en ai hésité à appliquer la leçon que je voulais lui donner. C'est terrible putain. Je veux juste que ce gamin soit bien dans sa tête et dans son corps, qu'il puisse donner le meilleur de lui-même. Mais pendant ce temps, Nicolas sourit. :

-Oui on s'entraîne. le rassure-t-il. Mais d'une manière... différente.

A défaut de dire calme, et si ça peut l'aider à se concentrer. Malgré l'inquiétude, Senri s’exécute, tendant ses mains en avant. Nicolas hoche la tête, encourageant cette détermination dont il semble toujours vouloir faire preuve. Rien que par ça, il montre qu'il est plus qu'un élève... mais ça veut pas dire qu'il sera plus doux. Quand Senri lui répond que c'est une projection d'aura... il lui éclate les mains avec l'une des siennes. Oui, il lui donne une claque... Ben quoi vous allez me faire croire qu'il l'aurait écouté sans ça ? Nicolas a appris à tirer au pistolet comme ça, je vous promets ça reste !... ERM BON BREF.  :

-Crois-toi Téléporteur, je m'en contrebranle. Mais tu te trompes sur les pouvoirs Sensitifs à un tel point que c'en est révélateur à la façon dont tu te sers de l'invisibilité.  Il inspire, avant de reprendre plus lentement. Un Invisible veut se cacher... Un Sensitif AUSSI. Réfléchis bien à ce qu'il y a de plus dangereux... L'Invisible va se cacher des yeux... Un Sensitif peut se cacher ce qu'il y a en lui. Il peut faire souffrir de la façon dont il souffre, mentalement ou physiquement pour les plus doués. Maîtriser ce pouvoir passe par apprendre à connaître ses souffrances donc... Il claque une main de Senri une nouvelle fois. Passe par cette idée que je te dis de se servir de sa tête.

Mais il est têtu cet élève... Nicolas souffle quand il dit qu'il veut faire des boules de feu. :

-Ben vas-y, montre-moi comment tu ferais une boule de feu... JUSTE. Souviens-toi d'une chose, ton affinité fait parti de toi, autant que ton élément. Être Lunaire ou Solaire, c'est ta manière de manipuler ça.

Parce qu'il veut voir à quel point Senri peut être débrouillard, parce qu'il a les moyens d’apprendre beaucoup en peu de mots. Du moins il l'espère.

— PUTAIN, MAIS ÇA FAIT SUPER MAL !!! POURQUOI TU AS FAIT ÇA ?!

Ce fut à peu près cette réaction qu'eut Senri quand Nicolas lui frappa les mains. Plus que la douleur, c'était avant tout très humiliant de se faire ainsi maltraité. Cela dit, la colère de Senri fut rapidement balayée par les mots de Nicolas. D'une part, son dédain pour la présumer nature de téléporteur que s'octroyait Senri, et ensuite, pour ce qu'il expliqua à propos du pouvoir de sensitif.

Senri écarquilla les yeux. Il n'avait jamais vraiment perçu ses anciens pouvoirs de cette manière. Il avait feint d'être hermétique aux paroles d'Aaron sur ces derniers, mais finalement elle lui revinrent en tête en écoutant Nicolas. Tout ce qu'il avait fait, c'était toujours fuir ces pouvoirs, les faire taire.

Quitte à les utiliser pour cela. Il serra les dents. Il n'était pas Sensitif ! Hors de question de l'accepter !

— MAIS ARRÊTE BORDEL !!!

La deuxième claque l'avait tiré de ses pensées. Ce que racontait Nicolas raisonnait d'une drôle de manière en Senri. Étudier ses souffrances pour maîtriser ses pouvoirs ? C'était là où il voulait en venir ?

De toute façon, ce n'était pas le moment. Il était l'heure d'utiliser de vrais pouvoirs !!! Des boules de feu!!!

Senri s'avança vers le mannequin, faisant mine de ne pas penser à ce que venait de lui dire son aîné. Il sautilla en face du mannequin, lentement, il refaisait monter son rythme cardiaque. Il commença à donner des coups, de plus en plus rapide, variés et puissant, tout en se focalisant sur son énergie. Lentement, son crâne se mit à s'embraser. Il fit un pas en arrière, pivota et... Les flammes de son crâne s'estompèrent subitement tandis que les bras de Senri retombaient le long de son corps.

Il se tourna sans un mot vers Nicolas, puis tendit ses mains comme un peu plus tôt. 

— Parle-moi du pouvoir de sensitif.

Il lui semblait avoir compris quelque chose, qu'il devait à tout prix vérifier. 

Senri s'agace mais c'est normal. Une claque, quand tu es combattant, c'est humiliant... Enfin ça dépend pour qui... Il imagine que ça l'est pour l'élève qui lui fait face, comme pour Jérémy, mais lui, il préfère nettement recevoir une baffe plutôt qu'un coup de poing. Du coup Nicolas fait en sorte de ne pas être amusé par la situation. Il ne l'est pas hein, mais manquerait plus que Senri le croit et ils manqueraient une occasion de se faire comprendre tous les deux.

L'élève semble prêt à en découdre mais il se dirige simplement vers le mannequin, se concentre un bref instant avant de fermer ses poings et donner des coups en avant... Son crâne s'embrase, les coups s'enchaînent... C'est une belle démonstration de force, pensais-je... Nicolas préfère rester silencieux et au bout d'un moment, les coups s'arrêtent, les cheveux enflammés disparaissent... et Senri se retourne pour lui demander des précisions sur les Sensitifs. Ah, si je pouvais là, je sourirais. Mais il faut qu'on reste sérieux, tous les deux. Mains dans le dos, il hoche lentement la tête. :

-C'est compliqué, être Sensitif c'est tout à chacun... J'ai rencontré une personne qui ne connaissait même pas les émotions... C'était assez compliqué de lui faire comprendre.

Le souvenir de Helm le hante parfois... Il n'a pas de nouvelles... Il se demande s'il l'a vraiment aidé ou s'il a juste aggravé les choses. Nicolas souffle. :

-Être Sensitif c'est s'ouvrir aux autres mais on oublie parfois que c'est aussi l'inverse... Les autres s'ouvrent à toi. Personnellement, je vois les gens comme des énergies, et chaque énergie possède son patchworch de couleurs et de sensations codées qui m'apprennent ce qu'ils ressentent... et ce que je ressens aussi parfois.

Il s'avance vers lui. :

-C'est pour ça que je te dis qu'il faut user de ta tête aussi. Tu es vraiment un bon combattant mais je suis persuadé que tu peux découvrir ce qu'il te manque pour être meilleur en écoutant les autres... et toi.

Mains en avant, il créé une flamme... Il la regarde s'enrouler autour de ses poings avant de les fermer. :

-Au début, si tu connais que la joie, tu maîtrises mieux la joie. Si tu maîtrises ta douleur, tu peux maîtriser celles des autres... Si tu n'y connais rien, tu as tout à apprendre. Ça n'a l'air de rien mais, d'abord c'est une grosse responsabilité, ensuite, ça t'apprend qui tu es avec... plus ou moins d'efficacité. Mais une fois dépassé ce stade...

Nicolas se met en position, inspire fort et relâche en avançant l'un de ses poings... Le feu le quitte et la boule incandescente percute le mannequin. Il se redresse, souffle, éteint les flammes avant qu'elles ne se propagent et essuie son front du dos de sa main. :

-Pfiou... C'est plus facile de faire ça quand je suis Tonnerre... Je peux me servir de mes pouvoirs Sensitifs pour guider l'électricité à ma cible plus facilement, plutôt que d'utiliser ma force brute. Il regarde Senri avec un sourire en coin avant de poser sa main sur son épaule. Bref, tout ça pour dire... être fort, ce n'est pas qu'aller chercher le défi chez les autres. Assumer qui on est c'est bien. Assumer et se connaître, c'est mieux. Assumer, se connaître et reconnaître les autres, c'est le meilleur moyen d'être véritablement fort. Parce que non seulement tu sauras te battre, mais tu sauras aussi ce que tu défends.

Il sourit une dernière fois avant de remettre son t-shirt. :

-Et, l'air de rien, c'est la même chose pour tous les pouvoirs... On a un Vide c'est pour le remplir n'est-ce pas ?

Oof. Niconnard joue la carte du mystère. :

-Est-ce que tu as des questions ? Et comment je dois t'appeler ? J'me suis présenté mais pas toi !

ERF oui fais genre. Beh quoi ça marche jusque là !