## Mer 29 Avr 2020 - 23:22 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Il a du mal à comprendre le revirement d'humeur de Mitsuki — elle avait l'air un peu plus ouverte à la discussion et, d'un coup, elle lui balance juste une monosyllabe. Non mais, rien ne va : c'est Misao qui utilise les onomatopées ou les monosyllabes habituellement ! Il a pas vraiment compris ce qu'il a dit de mal, jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole. Et. Il. Rigole de nouveau. C'était un peu inattendu, et un peu débile. Mais en même temps, c'est mérité, au moins un peu... —Ok, j'accepte. C'est vrai, il était pas très très fin sur ce coup-là, le Misao, mais au moins il a compris la gaffe, maintenant. Il se retient. Une demi seconde. Il change de sujet, c'est plus sage. Elle n'a pas l'air d'avoir envie d'en parler, même si clairement, son manque de réactivité l'inquiète. (Mais au moins elle le bashe, c'est que ça pourrait être pire.) —Et du coup, comment on fait pour être moins bête selon toi ? Non, parce que j'ai suivi des cours en ligne, ça a pas marché, j'vais demander un remboursement j'pense. Parle en #b7273d. |
## Jeu 30 Avr 2020 - 9:36 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Le rire de Misao résonna à nouveau à mes oreilles. Cette conversation me déstabilisait. J'étais bougon, clairement, et pourtant, il était là. Il restait là, et il... continuait à faire la conversation. Je levai mon regard de Balto pour aller le poser sur lui alors qu'il reprenait la parole. Mes yeux s'attardèrent un peu sur son visage. Je n'avais jamais remarqué qu'il avait les traits aussi fins, un sourire si délicat. Misao était beau, finalement, quand on ne le regardait pas avec colère ou agacement, comme j'avais souvent pu le faire jusqu'à maintenant. Face à ce constat, je détournai une nouvelle fois le regard, gênée, pour me concentrer sur Balto. -Tu devrais, oui, répondis-je à la mention du remboursement. Tout en caressant le sommet du crâne de l'animal, je me penchai pour ramasser un bout de bois par terre. -Ca te dérange si je le détache ? Il ne viendra pas te voir, il est bien dressé. Je pouvais bien le faire courir un peu ; si moi je n'avais plus envie de le faire, lui n'avait pas à en être privé. -T'as l'air d'aller plutôt bien, en ce moment. |
## Ven 1 Mai 2020 - 0:53 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Il devrait demander un remboursement, mais elle ne lui donne pas plus de conseils. Comme elle abuse. Il ne répond pas et esquisse un demi sourire sardonique, appuyant son bras contre sa jambe repliée contre lui. —Non, ça me gêne pas. Laisse le courir. Au pire, il me bavera juste dessus, plaisante-t-il… avant de reprendre, pour éviter le regard noir que Mitsuki ne manquera sans doute pas de lui envoyer : Mais oui, très bien dressé, très gentil chien, la preuve il reste tout sagement à côté de toi ! Mitsuki le ferait presque paniquer, tiens, c'est malin. La suite le bloque un peu. Il perd son sourire, et regarde simplement la jeune femme qui est assise à côté de lui, et qui évite ostensiblement de le regarder. Il hausse une épaule embarrassée. —Oh… Ouais, je vais bien en ce moment. C'est pas facile tous les jours avec les changements de pouvoir, mais d'autres l'ont pire que moi. Je ne les utilise pas beaucoup, habituellement, alors… Enfin, j'imagine que c'est plus simple de m'en détacher, du coup. Ca m'ajoute juste trop de variable aléatoire qu'il faut gérer au quotidien, comme se téléporter sur des gens, du coup… Mais sinon c'est pas si terrible. Il parle d'une voix lente, sans trop se presser. Evidemment que Mitsuki l'a fait remarquer pour relancer la conversation ; mais dans un sens, ça lui fait plaisir aussi. Surtout que ce n'était pas prononcé sur le ton d'un reproche, comme certains pourraient le faire. Il est chanceux, quelque part. Sans doute parce qu'il a passé ses pires années, maintenant. Il a pu apprendre à faire face, et se gérer ; ses TOCs n'ont pas complètement disparu, mais ils ne le forcent plus à se faire du mal. Idem pour la dépression, qui fait figure de mauvais souvenir. Dans tous les cas, il pourrait bien lui renvoyer la remarque, mais Misao n'aime pas mentir. Il a aussi compris que c'était pas le sujet à aborder. —On devrait se refaire une partie un de ces quatre. Ca te ferait peut-être du bien. Enfin, j'imagine que tu dois avoir plein de boulot, comme t'es Master ! Parle en #b7273d. |
## Ven 1 Mai 2020 - 11:46 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Je l'écoutais parler pour me répondre en silence, réalisant que ça me faisait du bien, finalement, d'entendre des voix, des personnes, des êtres vivants. Cette conversation n'était pas la conversation la plus naturelle de la Terre, elle n'était pas particulièrement joyeuse, mais elle avait au moins le mérite d'être là. Et d'être... honnête, quelque part. Vu ma mauvaise humeur, personne n'aurait pu remettre en cause mon honnêteté. Comme il m'avait autorisé à détacher Balto, après que je lui ai jeté un regard assez provocateur après son "très bien dressé, gentil chien, tout sage", je lançai enfin mon morceau de bois pour le faire courir devant nous. Bon, vu mon manque évident de force, il allait pas courir bien loin le pauvre doudou, mais au moins ça l'animait un peu. Il avait besoin de courir et de se défouler, et ce n'était pas parce que j'étais devenue une épave que je devais le priver de ça. -Tant mieux, alors, si les changements ne t'impactent pas trop. Je ne sais pas comment tu fais. Ca me manque beaucoup trop d'être téléporteuse. Je supporte plus d'avoir un milliard d'autres pouvoirs qui s'activent n'importe comment... Surtout que les pouvoirs sympas, quand j'les ai eus, ont décidé de pas fonctionner correctement à cause de... Je me stoppai immédiatement dans ma phrase, gênée par, déjà, tous ces mots que j'avais sorti d'un coup (il m'arrivait quoi au juste ? Elle sort d'où cette confession soudaine ?!), et ensuite, par les propos que j'allais tenir. Je me raclai la gorge pour reprendre contenance, évitant soigneusement son regard. -On pourrait rejouer ensemble, oui. Il faudrait que je réinstalle le jeu. Plein de boulot en ce moment. Haha. C'est risible. Je sèche honteusement le travail. Et je fous la merde. C'est plutôt les autres Masters, les vrais, qui ont du taf en ce moment... Peut-être qu'il était temps que j'aille m'excuser auprès d'eux...? |
## Ven 1 Mai 2020 - 14:42 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Finalement, Mitsuki lance son bâton (après un joli regard noir, yes, Misao est devin héhé) et le chien s'en va en courant après ledit bâton. Trop d'énergie soudaine, ça semble un peu décalé vu l'humeur du jour. Pourtant, elle se remet à parler, un peu plus que tout à l'heure. C'est sûr que proche de ses pouvoirs comme elle devait l'être, ça ajoutait encore un stress supplémentaire à toute cette situation étrange et aux derniers évenements. Cependant, Mitsuki s'arrête au milieu de sa phrase… et répond qu'elle pourrait réinstaller le jeu. Misao la fixe un peu, avant de reporter son attention sur Balto qui court dans le parc. —Oui, ça pourrait être chouette. Hm. Quand même, elle lance beaucoup de perche que Misao s'efforce de ne pas attraper, par respect pour elle. Mais à force, sa curiosité et son inquiétude prennent malgré tout le dessus. —Pour les pouvoirs, j'comprends vraiment. Surtout que t'es assez proche d'eux en général, hein ? Il fait la moue… —Pourquoi tes pouvoirs ont décidé de pas fonctionner ? C'est pas commun. Parle en #b7273d. |
## Ven 1 Mai 2020 - 19:27 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | "Chouette"... Ca pourrait être "chouette"... Jusqu'à présent, nous avions toujours été plutôt dans le déni tous les deux, à savoir "surtout pas parler du fait qu'on a joué ensemble. Ne pas assumer", et derrière, continuer à jouer encore quelques parties ensemble... Ni vu ni connu. Mais là, en parler vraiment, et surtout assumer avoir apprécié d'avoir joué ensemble, c'est un tout autre niveau... Balto me ramena le bâton à ce moment-là et je le remerciai d'une caresse avant de froncer les sourcils à la question de Misao. Autant la première, ça le faisait, je pouvais parler pouvoir. Autant la deuxième... Après, qui n'aurait pas posé la question ? C'était trop tentant. La perche était là... Je jetai le morceau de bois à Balto, le regardant courir derrière. Mon estomac se tordit, et je serai mon t-shirt entre mes doigts. -Je... Il y avait quelque chose en moi qui m'empêchait de les utiliser correctement...? -J'étais... malade... Ca a bouleversé mon flux d'énergie et je... Je... Ma gorge se noua et je continuai à serrer la peau de mon ventre à travers mes vêtements, mal à l'aise. Pourquoi avait-il fallu que je parle trop ? Pourquoi est-ce que les mots étaient sortis si vite tout à l'heure ? Les larmes me montèrent aux yeux avant même que je ne m'en rende compte, le réalisant qu'au moment où larme tomba sur ma main qui tenait mon t-shirt. Je reniflai et m'essuyai rapidement les yeux. -Enfin c'était pas une maladie grave, va pas t'inquiéter. Et puis ça va mieux maintenant. C'est juste que... Oui, voilà, changer de pouvoir c'est pénible. J'aimerais bien retrouver les miens. |
## Ven 1 Mai 2020 - 20:11 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Le chien revient joyeusement en courant, le baton en bouche, que Mitsuki lui renvoie. Elle ne répond pas tout de suite à Misao, semble hésiter un peu. Les sourcils de ce dernier se froncent quelque peu ; et ses yeux s'écarquillent vaguement lorsqu'elle évoque une maladie. Il sent son souffle se bloquer dans sa gorge… mais heureusement, elle le rassure. Enfin, elle essaie. Ca ne marche pas vraiment, vu les larmes qui montent à ses yeux en serrant son propre t-shirt. Concerné, Misao se penche un peu vers elle, avançant une main vers son bras lentement. —Hé… T'es sûre que ça va mieux ? Que c'était pas grave ? Je veux dire… Pourquoi est-ce qu'elle pleure, si ce n'était pas grave. Il ne savait même pas qu'une maladie pouvait avoir cet effet-là… Il se retient de se mordre la lèvre, se contente de rester attentif à ses réactions. Il a l'habitude des gens malades parmi ses proches, maintenant, mais ça fait toujours aussi mal. —C'est… je veux dire… Tu es guérie ? Parle en #b7273d. |
## Ven 1 Mai 2020 - 23:31 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Je me figeai en voyant la main de Misao s'approcher de mon avant-bras, sans me toucher. Non. Non, Mitsuki, ça suffit. Tu arrêtes de pleurer. Tu arrêtes de t'apitoyer sur ton sort. STOP. Mais sa deuxième question me troubla à nouveau, et je sentis pour la première fois mes doigts crispés sur mon t-shirt. Je me mordis la joue, fermai durement les yeux. Je devais sortir de ce mal-être. Sauf que. Sauf que... Etais-je guérie ? Pouvait-on guérir d'une fausse-couche et d'une séparation aussi vite...? Je tournai la tête vers Misao, des lames emplissant à nouveau mes yeux, ne parvenant pas à les faire disparaître. Ma bouche s'ouvrit, mais je la refermai aussitôt. Non, non, non. Stop le drame. Stop les larmes. Il faut que ça cesse. Il faut que j'arrête... -Ca va. Ne t'inquiète pas. Je suis... Guérie. Le mot ne sort pas. -De toute façon, tu n'as pas à t'inquiéter pour moi. Froideur. Est-ce que ma seule option pour m'échapper était de mettre de la distance...? Je ne crois pas. De toute façon, je n'ai pas réussi à le faire. |
## Dim 3 Mai 2020 - 18:23 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Vraiment, elle ne va pas bien. Aucune chance que Misao la croit lorsqu'elle le rassure, aucune chance qu'il parvienne à fermer les yeux sur ce qu'il voit. Il serre son propre poing sur sa cuisse, mais ne détourne pas les yeux. Ses sourcils se froncent un peu lorsqu'elle le repousse à nouveau par ses mots. —Bien sûr que si, je m'inquiète. Je vois bien que tu ne vas pas bien... Tu n'es pas toujours obligée de faire comme si tout allait bien. Parle en #b7273d. |
## Lun 4 Mai 2020 - 9:48 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Mes yeux s'écarquillèrent légèrement alors qu'il balayait d'une main mes dernières paroles. Mon coeur se serra en même temps que mon estomac, et je détournai le regard pour reprendre la parole. Est-ce que je fais vraiment comme si tout allait bien ? Parce que vu mon état lamentable, je ne suis pas certaine que mes compétences en matière d'actrice soit au top en ce moment... -T'as pas à t'inquiéter pour moi Misao. Je suis que... moi. Est-ce que ce n'est pas énervant, à la longue, ce genre de comportement ? Un frisson remonta le long de mon dos et je baissai les yeux sur Balto qui revenait. -J'ai jamais su pourquoi toi t'avais pas été bien, ce jour-là... |
## Mer 3 Juin 2020 - 15:52 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Les sourcils froncés, Misao soupire et s'appuie contre le dossier du banc, chose qu'il n'aurait probablement jamais fait avant sa thérapie. Quelque part, ça montre aussi qu'il a progressé ; il est toujours un peu maniaque, mais il sait aussi qu'il y a pire que lui. Et maintenant, il va mieux. Réellement mieux. Il a accepté sa condition, il a accepté l'aide, il a accepté la présence de ses rares amis. Et surtout, quand ça ne va pas, il sait qu'il peut en parler. —Et tu crois que ça change quelque chose, si tu n'es "que toi" ? Je pense qu'y a que toi qui as une mauvaise image de toi-même, ou qui trouve que c'est pas important si tu vas mal. Enfin, c'est le cas pour beaucoup de personne, on est toujours moins sympa avec soi qu'avec les autres. Et il comprend ça. Lui aussi l'a vécu, lui aussi pensait que son état n'était pas important — voire qu'il le méritait, car ce qu'il s'infligeait étant en quelque sorte une punition acceptable, de son point de vue. L'ancien feu s'humecte les lèvres et regarde le chien revenir en trottinant. —J'ai toujours eu des TOC. J'aime pas la saleté, ce qui est pas rangé, ça me stresse. Du coup je rangeais et je lavais toujours tout. Ca a empiré après qu'on soit revenus du laboratoire avec Aaron… parce que j'm'étais vraiment rendu compte de ce que j'avais fait, et ce que j'étais. J'suis passé par des extrémités débiles et dégueulasses pour atteindre mon propre objectif, et j'ai pris cher. J'avais l'impression d'avoir du sang sur les mains tout le temps. Mais pas le mien. Le mien c'était plus simple à gérer. Il fallait juste… frotter jusqu'à ce que ça disparaisse. Il incline la tête et lui lance un regard sur le côté, remarquant enfin qu'il avait joint les mains, où on pouvait encore voir les cicatrices. Il se sent désarmé lui-même par tellement d'honnêteté de sa part. Et pourtant... En parler de cette manière, ça lui fait du bien. —Tu m'as sauvé la vie, ce jour-là. Parce tu m'as obligé à aller chercher l'aide dont j'avais désespérément besoin, mais que j'acceptais pas. Et grâce à ça, aujourd'hui, je vais vraiment bien. C'est... J'crois pas te l'avoir dit un jour, mais, hm. Merci. Misao ne voit pas cela comme une dette. Il sait simplement que si elle en a besoin, si elle le souhaite, il voudra l'aider à son tour, même si c'est pas de la manière qu'ils espèrent ou imaginent. Même si ce n'est que pour lui dire "même si ce n'est que toi, je m'inquiète". Même si ce n'est que dire "tu m'as sauvé la vie". Peut-être que ça changera quelque chose. Parle en #b7273d. |
## Jeu 4 Juin 2020 - 11:21 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Je relevai un sourcil à la réflexion de Misao. Je le savais quelque part et j'en avais conscience. Surtout parce que j'avais toujours eu une assez bonne connaissance de moi-même, et que je savais parfaitement jauger ce que je valais et ce que je pouvais apporter aux autres. Sauf lorsque ça n'allait pas. Parce que lorsque ça n'allait pas, tout me retombait dessus, et je ne pouvais voir que ce qui n'allait pas. Alors oui, oui, il a raison. N'empêche qu'en ce moment, je serais bien curieuse de connaître mes qualités. Je caressai Balto sur le sommet du crâne alors que Misao reprenait la parole. Et j'admets avoir été assez surprise. Je ne pensais pas qu'il parlerait autant. Je ne pensais pas qu'il se livrerait à ce point, et surtout pas à moi, en fait. Tentant de ne rien laisser paraître, je relançai le bâton de Balto qui courut immédiatement à sa suite. Je me pinçai les lèvres, et retins un léger hoquet de surprise quand il acheva finalement ses explications sur un remerciement. Je tournai le visage vers lui, troublée, avant de secouer la tête pour chasser cette expression. Je me repenchai sur mes pieds, dessinant de la pointe des dessins entre les graviers et le sable du chemin. -Tout le monde aurait réagi de la même manière à ma place. Si les rôles avaient été inversés, tu l'aurais fait aussi. T'as pas vraiment à me remercier pour ça, t'inquiète pas. Je m'humectai les lèvres, avant de relever à nouveau le regard vers Balto, savourant l'air matinal qui venait balayer mon visage et animer mes cheveux. -C'était comment, dans les laboratoires ? De l'autre côté je veux dire... Comme à chaque fois que j'évoquais le sujet, j'eus la sensation que la marque qu'ils m'avaient laissé me chauffait, mais je l'ignorais. -Quand tu étais Scientifique et que tu travaillais pour eux. C'était comment...? |
## Jeu 4 Juin 2020 - 16:07 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Tout d'abord, Mitsuki ne répond pas. C'est fréquent avec elle, et il ne peut pas lui en vouloir ; leur relation n'est actuellement pas au beau fixe. Puis surtout, vu son état, elle n'a pas l'air d'avoir envie de discuter de grand-chose. Cela étant, si elle est encore là maintenant, c'est peut-être parce qu'elle avait envie, ou besoin, peut-être ?, de communiquer avec quelqu'un. Quand Misao s'arrête de parler, il détourne son regard vers le chien qui court joyeusement dans le parc pour attraper son bâton. C'est le moment où ils sont gênés tous les deux, maintenant ! Il a envie de lever les yeux au ciel et soupirer sans tact lorsqu'elle minimise encore ce qu'elle a fait. Peut-être que ça n'aurait rien changé si ça avait été quelqu'un d'autre, effectivement. Peut-être. Mais elle l'avait aidé, quand bien même elle avait été victime elle aussi ; quand bien même elle l'avait détesté. Ca représente quelque chose, pour lui, qui n'a jamais pu se pardonner lui-même. Pas l'assurance d'un pardon qu'il ne méritait pas, mais l'assurance qu'il avait le droit de vivre malgré ce qu'il avait fait, tout impardonnable que ce fut. —Laisse-moi le faire, répond-il seulement. C'est important pour moi. Ca devient presque gênant, là. Un silence manque de s'installer quand elle relance le sujet, et il tourne vers elle un regard flou et confus, un peu désarmé. Il tourne la tête de l'autre côté, comme pour se soustraire à sa vue. Il ne répond d'abord pas, à la fois agacé, énervé, bouleversé et incapable de comprendre pourquoi elle veut savoir ça. —T'es sûre que c'est une bonne idée de t'infliger ça ? Je sais pas trop ce que tu veux m'entendre dire. Il baisse les yeux vers le sol, empli de remords. Coupable. Est-ce qu'elle veut se trouver une nouvelle excuse pour se rappeler qu'elle le hait ? —C'était. C'était choquant au début, tu sais. Et après on s'habitue, parce que c'est le travail, parce que là-bas c'était considéré comme normal et bien, et on devient comme ça aussi. On voulait comprendre et changer les choses, atteindre nos propres objectifs, mais au fond on n'était pas mieux que des nazis. Le pouvoir, c'est ennivrant. Savoir. Diriger. Faire du mal. C'est cruel, et on s'y habitue. On étouffe les émotions, le sentimentalisme. On étouffe l'humanité, et pourtant, on reste humain, trop humain. Un humain monstrueux. Ses doigts se serrent. Il en portera toujours les stigmates. Le caractère. Chacun de ses actes sera toujours teinté par ce qu'il a fait, et parfois, il arrive simplement à l'oublier. Parle en #b7273d. |
## Ven 5 Juin 2020 - 9:54 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Ma question sembla troubler Misao, et je le comprenais. Je ne sais même pas pourquoi j'avais relancé sur ça. Peut-être parce que j'étais déjà suffisamment mal pour m'en ficher qu'il finisse par m'en vouloir. Et peut-être aussi parce que c'était des questions que je m'étais toujours posée, mais que je n'avais jamais osé lui poser à lui. Je reportai mon attention sur Balto quand il se détourna de moi, et laissai le silence s'installer, attendant de savoir s'il me répondrait ou non. Je ne réagis pas vraiment quand il me demande si je veux vraiment m'infliger ça. Je crois que je ne suis plus à ça près, en fait. Et puis, tout le poids de ses mots me tombe un peu dessus quand il me répond enfin, et achève son discours sur une comparaison avec les nazis. Mon coeur se serra un peu quand j'imaginais ce que leur "travail" avait représenté pour moi. Comment pouvait-on accepter de travailler ainsi ? Et puis, je me demandais aussi si d'autres personnes comme Misao s'étaient retrouvées dans ce genre d'endroits. S'ils auraient dû être sauvés, eux aussi. Est-ce que tous avaient vraiment envie d'être là ? Est-ce que tous étaient aussi pourris ? Je serrai un peu mes poings, sans m'en rendre compte, avant de reprendre la parole. -Est-ce que... Je baissais la tête, ne trouvant pas comment formuler cette question. -T'étais là ? Quand je me suis retrouvée entre leurs mains. Tu étais là ? Il y avait eu beaucoup de laboratoires. Mais cela aurait pu être possible, non ? |
## Dim 28 Juin 2020 - 19:15 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Les mots étaient difficiles à prononcer, douloureux et réels. Comme si en parlait lui faisait reprendre conscience, à chaque fois, de ce qu'il avait fait, de ce qu'il essaie de garder enfermé à l'intérieur de lui. C'est bien plus douloureux puisqu'il sait qu'elle a vécu les mêmes choses que les personnes qu'il a étudiées, qu'il sait qu'elle souffre probablement de cet état de fait. Il aimerait lui demander "qu'est-ce que tu as vécu ? comment tu l'as vécu ?" pour bien se l'imprimer dans le crâne, pour prendre conscience de la souffrance qu'il a pu engendrer, la terreur qu'il a pu créer. Mais il ne le fera pas, parce qu'il n'est pas assez courageux pour ça. La voix de Mitsuki, qui se brise lorsqu'elle reprend la parole, le force à regarder le sol. Il se sent mal, vraiment mal. Une sombre envie de vomir, et il pourrait presque ignorer sa tenue pour s'éloigner d'elle, marcher loin ; mais ce serait fuir, et il s'est promis d'essayer de faire face. Il secoue la tête. —Non, ce n'était pas le même labo. Mais ça aurait pu. Ils auraient pu se croiser, comme il a croisé Rin, celui qui a essayé de le tuer avec sa glace, lorsqu'il s'est souvenu. Au fond, si ça avait été le cas, est-ce qu'il lui aurait menti ? Comme pour essayer de faire amende honorable ? Il ne le mérite pas. —Tu sais, tu as raison de me détester. Si tu trouves que je m'impose à toi, j'aimerais que tu me le dises, et je partirai. Il prend conscience que c'est certainement ce qu'il a déjà trop fait. Quand on est un monstre, on le reste toute sa vie ; c'était sûrement un bon rappel de sa part. Parle en #b7273d. |
## | ||
Contenu sponsorisé |