C'est toujours un speed...:

Au moment où Karen avait parlé, Minoru avait brièvement relevé la tête.
Puis essayé de traiter l’information.

Et... à vrai dire, il ne savait même pas pour quoi elle était désolée.

Elle lui avait fait passer une soirée amusante et fait ses meilleurs efforts pour créer une ambiance qu’un autre n’avait fait que gâcher.
Cet autre - le seul qui avait à s'excuser - ne savait même pas quoi lui dire pour se faire pardonner. Il aurait pu s’excuser d’être lui, mais n’aurait même pas su quoi ajouter, quoi lui promettre pour ne pas lui faire revivre cet ennui - sinon de disparaître de sa vie.

Pour elle comme pour lui, il valait mieux qu’aucune réponse ne sorte de sa bouche pour cette fois.


Devant eux arriva, enfin, le couloir des Tonnerres. À ce moment-là, le jeune novice qu’il était fut pris d’un discret regain de curiosité.

Il n’avait pas fait le lien mais, évidemment, c’était là que Karen habitait. Dans une de ces chambres.

Il se fit un instant la réflexion - largement erronée - que, peut-être, le jour où il aurait des pouvoirs aussi, c’est ici qu’il irait. Puisqu’il ne pouvait, en cet instant, se voir que comme une série de sautes d’humeur inconsistante, il se laissa presque aller à l’idée, pour n’être freiné que par l’espoir, cultivé depuis quelques semaines, d’être plutôt Terre. Une envie qui découlait directement de sa rencontre avec Luna, bien qu’il ait par ailleurs la certitude qu’il n’aurait soit pas de pouvoir, soit ce celui-ci serait décidé indépendamment de ses actions, ce qui rendait cet espoir à peu près aussi vain et ridicule que l’idée de vouloir un pouvoir pour habiter non loin de quelqu’un - quoi qu’il aurait d’autant plus aimé finir sensitif.

Le temps de repenser à ça, la voix de Karen le rappela à ce dont il aurait dû se soucier en premier.

C’était là que Karen habitait.
Sa chambre.
Il marqua un temps d’arrêt.

C’était bien la première fois qu’il entrait dans la chambre de quelqu’un pour y faire autre chose que travailler. Et qui plus est, la chambre d’une fille qui l’avait embrassé quinze minutes plus tôt (il avait beau essayé de s’en dépêtrer, la scène ne partait pas vraiment).

« Oui... »

Mais puisqu’il était vraiment trop tard pour refuser, il ne put mobiliser son peu de force restant que pour entrer. Par petits pas.

« Pardon pour le dérangement¹...  » bredouilla-t-il, alors qu’il foulait le sol de la porte.
¹  En japonais, Minoru dit « ojama shimasu » (qui veut dire, plus littéralement, «je vous dérange»), mais comme c’est vraiment une expression spécifique, ça se traduit pas très bien, et j’ai préféré le formuler avec un «pardon» car ça fait plus naturel en français, et je crois que pas mal de VOSTFR d’animes le traduisent comme ça aussi.

Heureusement, le petit studio dans lequel il se trouvait était relativement impersonnel et bien rangé, tant et si bien qu’il ne se sentit pas envahi par l’impression d’être en plein dans l’intimité d’une personne qui, il en était persuadé, ne le voyait que comme une vague connaissance avec laquelle elle ne voulait pas partager autant.

Pourtant, il se sentit légèrement triste aussi.

Il n’avait jamais vraiment pris le temps de décorer sa chambre (celle qu’il avait chez ses parents), mais il savait que c’était courant de le faire, a fortiori chez les filles, et lui-même caressait l’espoir de pouvoir se faire à Terrae une chambre remplie de plantes.

Aussi lui vint-il cette idée, sûrement naïve, que Karen serait plus heureuse si elle avait plein de décorations.

Avec le projet ainsi acté de lui en trouver une plus tard pour la remercier d’avoir passé Halloween avec lui, il commença à inspecter les alentours, à la recherche d’un indice pour orienter sa réflexion.
C’est à ce moment-là, évidemment, qu’il tomba sur la fleur.

C'est grand sourire caché sous son masque qui trahit son contentement immense.

Non seulement il avait bien remarqué qu'elle l’avait gardée et mise en pot, mais il s’était assez renseigné ces dernières semaines sur le sujet pour deviner, en un coup d’oeil, à quel point il avait dû être difficile de la maintenir dans cet état de santé. Des efforts répétés, et une attention particulière.

Karen devait vraiment aimer les fleurs.

Ou le détester, pour avoir ainsi avoir saccagé son cahier alors qu’elle était visiblement une personne qui prenait grand soin de ses affaires - et avait donc certaines valeurs à ce sujet.

Quoi qu’il en soit, il eut la sensation d’être apaisé sur un point qui n’avait jamais clairement résolu. Le sentiment, enfin clair, qu’il pouvait la pardonner - qu'il le voulait. Et par-delà, la volonté croire qu’elle avait eu ses raisons. Que le soin qu’elle avait apporté à cette plante était vraiment elle, et que le reste - la violence, l'illégalité... - était la conséquence d’autre chose, plutôt que quelque chose d'irrémédiable et de profondément ancré en elle.
Le raisonnement était tordu sur bien des aspects - Minoru se trompait sur tellement de points qu’il faudrait de toute façon tout reprendre à zéro - mais les protagonistes de cette scène n’avaient de toute façon accès qu’à la conclusion.

À savoir, un grand soulagement, qui avait chassé le malaise qu’il avait à être ainsi en territoire inconnu. Et puis, une autre pensée, plus inédite.
Ce n’était pas forcément désagréable, de rentrer un peu dans l’intimité de quelqu’un. On y comprend un peu mieux qui ils sont. Et parfois, on peut même sentir qu’on a un peu plus de points communs avec eux.
Il était, évidemment, encore à des lieues d’être à l’aise à l’idée inverse (la seule perspective que l’on sache ce qu’il ressent suffisait à l’angoisser pour les trois prochains jours, alors il partait de loin), mais à défaut, cette pensée-là lui montrerait le chemin, le jour où il serait prêt à l’emprunter.

Et pour cette scène, au moins, il se sentait plus à l’aise. À l’aise, parce qu’il ne se sentait ni  partir en courant, ni écrasé par l’atmosphère du lieu. Il pouvait même imaginer s’asseoir sur l’une de ses chaises, et parler avec elle de comment elle avait fait pour faire tenir cette fleur aussi longtemps, ou de quelle décoration elle voulait mettre chez elle - ce serait sûrement intéressant à écouter, et puis il pourrait s’en inspirer aussi pour sa future chambre.

Dommage qu’ils ne soient venus ici pour rien de tout ça. Karen avait besoin de lui pour autre chose.

« D.. désolé, je m'y mets » souffla-t-il, à moitié pour s’excuser d’avoir si ostensiblement fixé un élément de sa décoration, et à moitié pour s’excuser de n’avoir rien dit de plus, ce qui avait dû paraître particulièrement gênant.

Il se tourna vers elle (enfin, plus précisément, il se tourna assez pour vérifier si elle n’était pas déjà elle-même en train de se changer, et ne maintint son regard que si ce n’était pas le cas), puis commença, déjà, à réajuster ce qui devait l’être sur son costume - c’est-à-dire à peu près tout. La tâche était plutôt ardue sans se voir, surtout avec des vêtements qu’il ne connaissait pas, mais les années passées à réajuster constamment son uniforme scolaire pour être sûr de le porter de la façon la plus conforme possible lui avaient tout de même donné le sens des détails.
À défaut de lui avoir donné le sens de quoi que ce soit d’autre.

__–À la réplique de Minoru, Karen roula des yeux :
__–« T’ain mais jamais tu peux faire autre chose que t’excuser là ? C’moi qui t’ai invité tu te rappelles ? »
__–Mais enfin, cet agacement ne dura pas, car… hélas, je dois passer le relai à mon camarade :
__–Ouais ouais couché va faire chier le monde ailleurs, merci. Bon alors. Pourquoi il est triste là le Minoru, hmm ? Tu connais la réponse ? C’est parce qu’il a pitié de toi ! Ah ! C’est pas la meilleure ça sans déconner ? Enfin heureusement t’as pas trop le temps d’y penser parce que là il te balance toute sa joie façon flashbang direct dans tes yeux. Ah oui ça tu peux soupirer. Pis tu peux même sourire. Ça fait du bien hein, de rendre un mec que t’aimes bien heureux ? T’es un sacré trou du cul de tes morts pour pas l’avoir compris toute seule comme une grande plus tôt, m’enfin, on fait avec ce qu’on a hein ?
__–Oui, oui, bon. Dommage que Minoru brisa par une énième excuse superfétatoire ce moment… beau, je n’oserais le formuler ainsi, mais s’il faut s’y résoudre…
__–Roh ta gueule.
__–Passons. Karen le regarda donc faire, puis assista Minoru das le peaufinage des détails et subtilités de ses atours. Après quelques instants, il était presque présentable.
__–Tu parles, il pète la classe là.
__–« Bon ben voilà t’es beau maintenant. Bouge pas j’me change. »
__–Nullement ici, je tiens à vous rassurer. Karen prit plutôt la direction de la salle de bain et en ressortit quelques instant plus tard, vêtue telle une impératrice vampire. Fort heureusement, la grossesse n’avait pas encore assez déformé son corps pour que ce fût particulièrement visible. Seul quelque œil entraîné aurait pu remarquer les subtiles différences de poitrine, de ventre et de bassin.
__–« J’me maquille et on bouge ? »
__–Ce n’était, vous vous en doutez, pas une vraie question.
__–« Pis reste pas planté là, tu peux t’asseoir ou j’sais pas quoi là, tranquille. »

Minoru savait faire autre chose que s’excuser.

« Dés… »

Mais est-ce qu’il arrivait à faire autrement, quand il se sentait à la fois redevable et intrusif ? C’était difficile. Encore plus quand il prenait au premier degré l’agacement de son interlocutrice, quand bien même il avait eu l’occasion de s’y habituer. Si elle le lui montrait ainsi, c’est bien que cela devait être quelque chose de significatif, et pas - à tout hasard - une expression de gêne et la marque d’une incompréhension réciproque.

Quoi qu’il en soit, les préparatifs en tant que tels eurent au moins le mérite de les remettre sur la même longueur d’onde, fut-ce inévitablement temporaire. Il put même apprécier son compliment, quoi qu’il le relativisa aussitôt : Karen avait choisi le costume, et c’était bien cet apparat qu’elle complimentait, plutôt que le support qui le faisait tenir debout.

Au moins, il avait repris confiance, et recommencé à croire qu’il pouvait s’effacer derrière une autre apparence, sans la trahir. Victoire dérisoire, certes, mais pas non plus banale, pour quelqu’un qui ne pouvait pas se regarder en face.
... Et qui, sitôt Karen revenue, ne pouvait plus la regarder en face non plus.

Même le masque ne pourrait pas cacher qu’il avait tourné la tête d’un coup, puis ne l’avait qu’à moitié pivotée dans l’autre sens, dans un compromis complexe et insatisfaisant entre la gêne et la politesse.

Elle était...

Minoru n’avait qu’une vague idée de ce qui était joli ou de ce qui était classe, et se contentait généralement de répéter les avis des autres jusqu’à se convaincre qu’il était du même avis.
Mais pour cette fois, il n’eut pas besoin d’attendre que quelqu’un lui souffle la réponse. Après tout, Karen avait toujours eu une aura particulière, qui découlait autant de ses traits caucasiens que de l’assurance avec laquelle elle les portait. Si ses tenues ordinaires s’alignaient déjà parfaitement avec cette impression, la robe qu’elle avait choisi y ajoutait un…

Bon, elle était jolie, quoi.

Assez pour que la pensée s’impose à quelqu’un qui n’avait même pas le langage pour la formuler.
Encore trop peu pour s’imposer à sa parole, certes, mais il avait, au moins, cherché quelque formule utiliser pour en dire le plus possible, quand bien même il n’en dirait rien.

« Elle est très bien ajustée.» marmonna-t-il, comme s’il se contentait de donner une expertise technique sur le déguisement de Karen, de la même façon qu’elle l’avait faite pour lui avant.

Puis, à sa fausse question, il hocha la tête. Avant de la gigoter dans l’autre sens.

« Merci pour la proposition… Mais je vais plutôt rester debout… »
Il tenta de s’expliquer :
« Le costume... On a passé du temps à l’ajuster. Alors je vais attendre comme ça. »

Il n’avait pris en compte ni fait que le maquillage est une activité qui peut prendre plus d'une demi-heure (a fortiori pour Halloween), et ni le fait que ses pieds auraient le temps de fossiliser avant ça, mais il s’en rendrait compte bien assez tôt.
Surtout s’il profitait de la petite pause pour trépigner discrètement, tant à l’idée d’aller s’amuser ensemble qu'à celle d'être ridicule, aussi contradictoires soient ces émotions.

__–La vérité le regard qu’elle lui a lancé quand il a commencé à s’excuser, c’était le « ferme ta gueule » le plus rempli d’amour que j’ai jamais vu.
__–De quoi ?
__–Bon alors, un concept comme moi et l’autre connard là, ça peut pas vraiment avoir de visage, mais mdr vous auriez vu la tête de collégienne outrée qu’il a fait ce con.
__–Hum. Quant à elle, Karen eut une expression bien moins agréable quand Minoru ne daigna lui sortir que cette seule réponse banale et insipide. Pour qui se prenait-il, lui que la plus belle fille qu’il ait jamais rencontré consentait à en faire son cavalier ? Il aurait pu être plus loquace. Jamais quoi que ce qu’il aurait pu dire n’aurait été à la hauteur de la magnificence de Karen, mais il aurait dû essayer, ne serait-ce que par politesse.
__–T’oublies un détail mon con.
__–Oh vraiment ? Je suis le Narrateur de Karen depuis bien plus longtemps que tu n’es le parasite de son esprit. Tu sauras, misérable cuistre ridicule, que c’est loin d’être la première fois qu’elle se retrouve dans ce genre de situation et qu’un quidam qui avait l’audace de se prétendre son soupirant se montra aride en compliments. Tu sauras également que cela équivalait systématiquement en une disqualification instantanée et violente de leurs prétentions ; Karen se mérite autant par son corps – qui doit être celui d’une statue grecque – que par sa prose – qui doit avoir la richesse de celle des aèdes – et Minoru est un échec dans les deux catégories.
__–Hmm mm. Mais t’oublies un truc.
__–Seigneur. Et lequel ?
__–Bah elle peut juste sentir la, genre, la lumière à l’intérieur de lui quand il la regarde.
__–« Merci. »
__–Euuuah.
__–Uh uh uh.
__–Bon par contre il est aussi un peu con, je dis pas. Quand il fait genre il veut rester debout, Karen roule des yeux, le choppe par les épaules et l’assied de force sur son lit.
__–« Nan mais c’est bon il peut survivre à juste être assis hein, t’es pas en sucre là. »
__–Sur ces navrantes entrefaites, maquillage.
__–Quinze bonnes minutes plus tard, Karen revint, resplendissante.

T’es pas en sucre là.

Vu l’état des jambes de Minoru, j’ai des doutes.

Il avait bien fallu le temps que Karen se maquille, pour que Minoru se remette de cette soudaine… interaction physique. Ou plutôt de ses implications, car il ne fallait que quelques secondes pour paniquer, mais bien plus pour laisser monter le sentiment d’être perdu, puis la culpabilité - même s’il était déjà trop perdu pour savoir de quoi il était coupable.
Il ne lui serait évidemment pas venu à l’idée de protester, ou seulement de suggérer que Karen n’avait pas à le toucher comme ça, pour quelque chose d’aussi trivial. Il n’avait le temps et la place que pour trouver de nouvelles raisons de s’en vouloir - y compris s’en vouloir de ressasser des émotions négatives alors qu’il devrait être comblé.

Heureusement, il avait aussi eu le temps - beaucoup moins de temps - pour regarder à nouveau, discrètement comme s’il craignait d’être épié, la seule chose qui n’était pas triste.

Il avait essayé d’en faire, un peu naïvement, le présage d’une bonne soirée.

C’est plutôt cette émotion que retrouva Karen, lorsqu’elle le vit, presque calme, quoi que pas encore à sa place.
De là, elle fit face à une réaction similaire à celle qui avait été aussi pauvre et aussi frustrante de banalité que précédemment.

S’il n’avait su quoi dire devant un tissus flamboyant, il aurait encore moins de mots, pour les traits invisibles et les nuances de poudre qui s’étaient fondus à son visage. Le résultat était tout autant indescriptible, quand bien même il était évident - peut-être même plus évident encore, puisque le visage maquillé renforçait l'effet de la robe.

« C’est… »

Cela se faisait-il, en fait, de commenter une deuxième fois l’apparence d’une fille, de parler de son maquillage ? Le remerciement précédent aurait pu juste être poli, pour rapidement passer à autre chose. Et s'il disait quelque chose de déplacé, ça pourrait tout annuler.

Peut-être, mais…

Elle avait aussi manifestement mis beaucoup de temps et d’effort pour être aussi belle, et il se serait senti coupable de ne rien lui dire.

« Ça va bien ensemble… Je veux dire, c’est joli. »

C’était pourtant idiot. Elle n’avait pas besoin qu’il lui donne la validation que tout Terrae lui servirait sitôt qu'ils sortiraient de cette pièce. Elle n’avait pas besoin de validation tout court, d’ailleurs. C’était Karen et elle savait tout à fait ce qu’elle faisait, sans se chercher dans le regard de personne. Elle avait un visage dont on affirmait les traits, pas qu’on cachait derrière un masque.

« Et ça va bien avec… Enfin, par rapport à toi. »

Il se releva doucement, puis la fixa à nouveau de face quelques instants, avant de la fuir et de se diriger vers la sortie.

« … On y va ? »

__–Rah qu’est-ce qu’il est mignon ce con.
__–Il est fade.
__–Il est timide !
__–Il est quelconque.
__–Nan mais ça va, c’est pas parce qu’il est pas foutu de dire mieux qu’un truc ultra générique qui a l’air sorti d’une liste de phrases toutes faites qu’il essaye pas. Qu’il y a pas du sentiment derrière, tu m’suis ? Oh et puis qu’est-ce que je m’en cogne de ton avis en fait.
__–« Merci. On y va, oui. »
__–Et il a droit à un sourire avec ça. Il est bizarre Minoru, hein meuf ? Il te rend heureuse, mais en même temps il te frustre. T’aimerais qu’il se lâche un peu, qu’il pète un coup, qu’il soit pas aussi tendu avec toi. Par contre, trop chiant… ça demande d’avoir de l’empathie et tout, d’en avoir pour de vrai quelque chose à cogner de comment il fonctionne dans sa tête et de s’adapter. Chiant, hein ?
__–C’est fini, nous pouvons passer à la suite ?
__–Allez.
__–Enfin. Direction le bar, donc.

Je viens de me rendre compte que j’ai oublié de décrire la tenue de Karen… :

__–Ah c’est le mec de tout à l’heure. Salut salut ! Non ? Bah non, Karen l’ignore.
__–Et superbement, encore.
__–Pas cool.
__–Mérité. Bref, avant que l’afflux au comptoir se fît trop important et une fois que Minoru fût doté à son tour de sa boisson, Karen le prit sous le bras pour l’emmener à une table. Là, aux côtés d’un explorateur en chapeau colonial, décédé depuis des siècles et qui contemplait le masque de Minoru de ses orbites vides où s’amoncelaient les toiles d’araignée, ils se posèrent.
__–« Bon et j’te préviens on va danser. Tu sais danser ? »