Vous êtes l'équipe 2.

La mission débute lorsque toutes les équipes ont pénétré la base et se sont séparées pour suivre leurs objectifs respectifs. (Pour en savoir plus sur la façon dont les équipes sont entrées, se référer au post PNJ ici)

L’équipe 2 parvient à retrouver la localisation du système de brouillage des pouvoirs grâce aux indications des membres de l’équipe 3 (enquête et récupération d’informations sensibles) qui ont réussi à récupérer une carte du complexe.

L’air était lourd. Au bout du couloir, une minuscule ampoule bleue ne cessait de clignoter en suivant un rythme régulier.

Ici, les pouvoirs fonctionnaient encore, mais ils étaient déjà amoindris. Chacun des membres de l’équipe savait que lorsqu’ils passeraient cette ligne blanche dessinée au sol, ils seraient livrés à eux seuls.

Oh, bien sûr, la distance à parcourir n’était pas si longue, mais toutes les traces sur les murs n’inspiraient pas confiance : cette zone était truffée de pièges en tout genre. Et surtout, les lasers auraient été bien plus faciles à éviter s’ils avaient pu utiliser le pouvoir de Téléportation pour passer de l’autre côté…

Le bruit des engrenages qui tournaient était la seule chose qui parvenait à leurs oreilles. La salle était totalement isolée. Et pour l’instant… Oui, pour l’instant, ils étaient seuls. Alors il ne fallait pas traîner.

[Jet de dé : 10.]

Des bruits de pas dans le couloir attirèrent votre attention. Très rapidement, tout le monde se mit à l’abri, prêts à accueillir les potentiels ennemis. Quand la porte se rouvrit derrière vous, trois hommes apparurent, équipés de lunettes de vision nocturne et de revolvers.

__–Je crois qu’à peu près tout le monde l’oublie… ou alors c’est que je l’ai jamais dit parce que y’a vraiment pas de quoi s’en vanter, mais j’ai été dans la guerre des gangs, quand-même.
__–J’ai jamais tué personne, hein. Volontairement. Par contre j’ai déjà tiré sur des gens. Vu des gens tomber. Conduit des gens qui ont vidé des chargeurs depuis l’arrière de ma moto sur d’autres gens.
__–(Oui alors je vous préviens tout de suite, ça va être le méga fouillis de ces morts. J’arrive pas à super bien organiser mes pensées en ce moment.)
__–Et donc là en ce moment, y’a Ariana qui est dans la mission principale. Nicolas part, aussi. Le Nicolas. Et Alice. (Ça m’a rassuré de savoir qu’elle serait de la partie, je vous avoue.) Mes potes, quoi. C’est chaud.
__–J’pouvais pas rester sur le banc de touche.

__–Bon par contre juste après m’être portée volontaire, j’ai commencé à baliser un peu. Pas tellement parce que j’ai peur pour moi, en fait. Juste parce que c’est pas possible de rater.
__–Non puis aussi parce que j’ai un peu peur pour moi quand-même, on va pas déconner non plus.
__–Je vous ai jamais parlé de mon grand-père je crois ? Normal, j’en parle jamais. (Si si, ça a quelque chose à voir avec le schmilblick.) Par contre, on se parle, de temps en temps. J’appelle mes parents au moins une semaine. Je leur parle régulièrement de leur proposer de venir me rendre visite, que je leur payerais l’aller-retour et l’hébergement. Ce n’a jamais été trop leur fort d’être fiers de moi, mais maintenant que je suis plus loin qu’ils ne peuvent vraiment le concevoir, que je leur raconte des trucs sur mon bar, de mes pouvoirs magiques, de ma petite-sœur, mon chien et mes potes, ils doivent s’imaginer qu’ils vont me déranger, ou quelque chose du genre. Ils osent pas venir, je les connais assez pour comprendre ça. On s’est quand-même enfin donné une date, en janvier. Je leur ai acheté et envoyé des téléphones portables et ai fait pareil pour mon grand-père. Marcos da Cunha, le père de ma mère. On n’a jamais vraiment été très proches, il faut dire aussi qu’il habite à Fortaleza, à plus de trois mille kilomètres de Manaus. Mais on s’envoyait des cartes, on s’appelait et dès qu’on avait un peu d’argent, on prenait un petit avion bimoteur, les bus volants du Brésil, pour aller le retrouver et passer les fêtes ensemble.
__–Papy a fait la Seconde Guerre mondiale. Il a fait partie de la Force Expéditionnaire Brésilienne, qui a combattu en Italie. C’était il y a soixante-dix-huit ans. Il en a quatre-vingt-treize, maintenant. C’est pour ça que j’ai réussi à convaincre mes parents de venir les voir, aussi. Parce qu’on se retrouvera chez lui. Parce que je vais leur payer une maison à Fortaleza, qu’il vive ses dernières années tranquille. Il ne bouge plus beaucoup, il n’est plus aussi actif qu’il l’a été. (Il a menti sur son âge pour se faire engager à quinze piges, c’est vous dire.) Mais il a encore toute sa tête. On l’enterrera pas de sitôt.
__–Comme maintenant elle fait partie de la famille, j’ai montré des photos de lui à Pricie. Dans son unité, en Italie. Au mariage de mes parents, à Manaus. Quand je suis née, où on me voit dans ses bras avec son immense sourire. À l’aéroport de Fortaleza, quand mes parents sont partis à l’ouest pour trouver du travail. Puis les quelques Noëls où on pouvait se revoir.
__–Et puis, la veille du départ en mission, je l’ai appelé :
__–« Olá vovô.
__–– Olá minha lua, como estás no Japão ?
__–– Muito bem vovô, muito bem. Diga me…
__–– Sim ?
__–– Como é que matou pessoas ?
__–– Vejo, vejo. Ouve-me com atenção… »


__–Sans transition, on se retrouve dans le bunker. Heureusement que j’ai pris l’habitude des téléportations de Mitsuki. Ça me rassure de l’avoir avec moi. (Pareil pour Tiago, on va pas se mentir. Je permets pas au premier venu de me couvrir, mais à lui si, pas de problème.)
__–Petit point équipement avant qu’on continue. Les Anglais sont généreux y’a pas à dire. Et puis même si je dois perdre mon titanisme, je suis quand-même bien baraquée.
__–Alors protections complètes je ressemble à un vrai tank. (Oubliez juste l’arme, tout le reste est correct sinon. Et oui j’ai mis le patch de papy. Il me fallait bien un porte-bonheur, on va dire.) Sans compter le bouclier balistique. En arme de poing, un glock (je dois faire partie des rares terraens à savoir en manier) et le taser le plus puissant que j’ai pu trouver (et que Mitsuki m’aura modifié pour améliorer encore la puissance). Des grenades flashbang, deux explosives au cas où, un couteau de combat. On s’est mis d’accord sur un point : Tiago et Mitsuki se mettent derrière moi et c’est la plus balaise qui encaisse tout. (Accessoirement, celle qui a le moins de membres à perdre.)
__–En parlant de membre, j’ai craqué ma tirelire et bien bossé là encore avec Mitsuki pour me payer une vraie prothèse robotique. De quoi pouvoir porter mon bouclier tranquille.

__–… Pour de vrai retour au présent, là, j’ai fini de me présenter.
__–Des bruits de pas. Mitsuki et Tiago se collent derrière moi.
__–Des lunettes à vision nocturne, terrible erreur. J’encaisse quelques balles, tape trois fois sur l’épaule de la personne derrière moi (ça veut dire, couvrez vos yeux) et balance une flashbang. Plus personne ne voit plus rien pendant une seconde. Sauf que pour nous trois, ça ne dure qu’une seconde. Pour les trois loulous, ça pourrait bien vouloir dire à vie.
__–« Tiago, garde la porte ! »
__–Flemme d’avoir des renforts dans le cul, m’voyez. Mitsuki et moi, on va se charger d’endormir les blessés. Un grand coup de matraque électrique dans la gueule, ça calme.

Je n'ai pas hésité. Pas parce que j'ai envie de bouger cette fois. A vrai dire, les informations qu'on nous a donné avant de s'engager pour de bon dans cette mission n'incitaient pas vraiment à sortir de la sécurité des murs de Terrae. Des murs qui semblent se fragiliser depuis un moment suite aux tensions grandissantes avec le centre. C'est exactement pour ça que j'ai accepté. Cet endroit, depuis le temps que j'y suis, je n'ai pas envie de le quitter. Ni de le voir tomber.

La tension est immédiatement palpable à peine arrivés sur les lieux. Pourtant, je suis étonnement calme. Bien plus qu'à mon habitude. Ma respiration est lente. Mon attention est entièrement focalisée sur mon environnement. Je suis dans cet état que je n'avais plus retrouvé depuis longtemps. Celui qui m'envahissait à chaque fois que j'avais des "problèmes" à régler quand j'étais en Colombie. Des armes, j'en ai tenu depuis tout gamin, appuyer sur une gâchette et voir des gens s'effondrer devant moi, ça ne m'est pas inconnu. Alors même si nos pouvoirs sont affaiblis, je me sens suffisamment sûr de mes compétences pour ne pas risquer de céder à la panique.

Avec Luna et Mitsuki on progresse une fois les informations reçues sur la localisation du système de brouillage. Objectif, détruire leurs dispositifs qui visent à affaiblir l'équipe principale. Et avec les deux filles, je sais être bien accompagné. Il y a quelques années, j'aurais probablement râlé à l'idée de me retrouver avec des filles pour ce genre de mission. Aujourd'hui, je sais qu'elles sont tout aussi fiables que n'importe quel mec du cartel dans lequel j'ai évolué. D'ailleurs, pour la plupart eux, sont aujourd'hui tous morts. Oui, je crois qu'elles font d'ailleurs parti des rares personnes à qui je fais suffisamment confiance pour mener une opération où nos vies sont en jeu. Parce que si la possibilité de mourir ne me fait plus peur, je n'ai pas pour autant l'intention de quitter ce monde facilement.

Totalement équipés, on suit cette faible lumière bleue jusqu'à arriver dans une salle fermée. Mes yeux se sont habitués au manque de luminosité et mes autres sens ont pris le relai pour ce qui est des repères spatiaux. Alors quand la présence de nouveaux arrivants se fait entendre, je suis déjà près. Luna est en première ligne, jugée comme la plus résistante du fait de son titanisme. Je n'ai pas protesté. La stratégie générale est plus importante que mes principes machistes hérités d'un monde qui me parait désormais bien éloigné.

Mais cette belle stratégie vole bien vite en éclat. Tout s'accélère quand Luna balance de quoi étourdir nos adversaires. Par réflexe je me bouche les oreilles et ferme les yeux au moment de la détonation. Si ce n'est pas suffisant pour m'éviter le contrecoup, les effets se dispersent assez vite et je m'écarte pour m'assurer qu'aucun renfort ne vienne après avoir probablement entendu ce boucan.

Sauf que j'ai sous estimé nos ennemis, puisque je ne m'attendais pas à ce que l'un d'eux me tombe si vite dessus. S'il est manifestement déboussolé, je n'ai pas grand mal à m'en débarrasser à l'aide d'un coup de poing bien placé, il a tout de même réussi à m'arracher mon masque dans l'opération, juste avant qu'un de ses potes ne nous balance ce qui doit être de la lacrymo si j'en juge à mes yeux qui me brulent immédiatement.

- "Merde !"

J'ai l'habitude des brulures. Mais cette chaleur qui se répand partout sur mon visage, ce n'est pas de celle que je connais. Pourtant, l'inconfort ne m'empêche pas de m'acharner sur celui que j'ai envoyé à terre à l'aide de grands coups de pieds, récupérant mon masque au passage. Celui là au moins ne devrait plus nous poser de problème.

Nous étions arrivés jusqu'ici sans encombre, chaque équipe ayant pris son poste et sa fonction sans rencontrer de problème majeur. Mais l'infiltration, c'était bien loin d'être l'étape la plus importante. Lorsqu'il s'agit d'une "attaque surprise", on a toujours l'avantage au début. C'est après que ça se corse.

Lorsque nous arrivâmes avec Tiago et Luna, mes yeux se posèrent automatiquement sur cette machine qui vibrait au fond de la pièce. C'était à moi. C'était mon bébé, qu'ils avaient repris, et qu'ils avaient transformé pour nous faire du mal. Je sentis mon sang commencer à bouillir. Ce n'était pas juste. Ces créations étaient belles, elles étaient là pour aider les gens, pas pour les asservir.

J'allais m'élancer sans réfléchir quand les pas dans le couloir d'à côté me ramenèrent à la réalité. Je ne pouvais pas prendre ce risque. Je ne pouvais pas mettre en péril cette mission à cause de mon impulsivité. Je devais garder mon calme, sinon Luna et Tiago en pâtiraient. Ils ne pouvaient pas mourir par ma faute.

Alors que les soldats entraient, nous étions déjà en position. Luna tapota mon épaule et je fermai les yeux au signal. L'instant d'après, Tiago était déjà en train de se diriger vers la porte pour la bloquer. Une seconde plus tard, c'était les soldats qui se jetaient sur nous, faisaient voler notre masque à gaz, et nous gazaient à coup de bombe lacrymogène.

Je pestai. J'étais moins équipée que Luna, probablement pas assez consciente du danger comme on me l'avait répété ; mais rien que ce gilet pare-balles m'énervait et me pesait. Me fiant à mon instinct, gardant les yeux fermés, j'élançai un bras en face de moi et sentis le poignet de mon ennemi contre la paume de ma main. Rapidement, je m'en saisis et tournai pour lui faire une clé de bras, le désarmant au passage. L'ennemi de Tiago était déjà à terre d'après ce que j'avais entendu, et Luna s'en sortait tout aussi bien. Je rouvris les yeux après les avoir plissés avec force pour les faire pleurer et repérai plus ou moins mon masque à gaz dans ce flou ambiant. Putain, ça m'énerve !!! Vous avez utilisé MES créations, vous les avez détournées et en plus vous continuez à venir me faire chier alors que je récupère ce qui m'appartient de DROIT.

Je sortis un taser de ma main libre, et électrocutai mon ennemi, amplifiant le choc avec ce qu'il me restait comme pouvoir pour le moment pour être sûre de l'endormir. Alors que le corps inerte du soldat tombait au sol, je me redressai pour fixer mon regard sur ma machine, où la petite lumière bleue continuait inlassablement de clignoter. Je frottai mes yeux d'un geste frustré, et me tournai vers mes camarades de mission.

-On y va.

Je replaçai mon masque à gaz, et m'approchai de cette ligne blanche qui avait été tracée au sol. La limite avant l'arrêt total des pouvoirs. Nous devions avancer, et vite, car d'autres gardes allaient venir, et nous ne pouvions pas perdre de temps.

Vous avançâtes et dépassâtes enfin cette fameuse ligne blanche. Lorsqu’elle fut franchie, la lumière se mit à grésiller et l’air ambiant se chargea d’un gaz étouffant. L’instant d’après, de nombreux sifflements résonnèrent à vos oreilles, perçant le silence, tranchant la fumée. Quand la lumière se stabilisa à nouveau et que le gaz se dissipa, vos yeux se posèrent sur ces fléchettes paralysantes qui venaient d’être tirées.

[Jet de dé : 3, puis 1. Conclusion : Mitsuki est touché au bras, il est engourdi et elle ne peut plus s'en servir pendant deux interventions PNJ.]

Une trentaine de mètres vous séparaient encore de la machine inhibitrice de pouvoirs. Devant vous, les rayons des lasers se mirent à bouger, rendant l’accès à la surface d’inhibition d’autant plus compliquée sans téléportation. Derrière vous… Des bruits de pas dans le couloir se firent à nouveau entendre. Il allait falloir commencer à agir, et vite.

Vous n'avez plus accès à vos pouvoirs passée la "ligne blanche".

La salle est en longueur, sous forme de couloir avec la machine tout au fond, reliée à plein de câbles. Il n'y a pas vraiment de recoin où d'endroits où on peut se cacher ou se mettre à l'abri.

__–Ah putain les lacrymos. C’est pour ça que je déteste les flics. Ça passe en corps-à-corps, c’est le bordel. Tiago arrive à maîtriser son adversaire, Mitsuki aussi. Elle trépigne, elle. Un peu trop. Je suis à peu près sûre qu’elle l’a buté, là. Le mec que je devais finir m’a envoyé un coup au visage, mon masque a volé à travers la pièce, du coup je l’ai frappé du tranchant de mon bouclier dans les rotules, puis dans le ventre, puis dans la tête. Je sais pas s’il se relèvera un jour, vu ce qu’il s’est pris et la mare de sang dans laquelle il baigne, là.
__–La mare de sang dans laquelle il baigne.
__–Oui alors attendez un peu.
__–Il disait quoi papy déjà ?
__–Regarde ton équipe. Regarde ton équipe. Est-ce qu’ils vont bien ? Ils vont bien. Mitsuki dit un truc. Héo Luna, on se réveille. Ton masque à gaz. Regarde ton équipe. Ils vont bien. Elle est pas en train de l’attendre là. On retourne en formation.
__–Je vais laisser cette info dans un coin de la tête, mettre un mur autour et me concentrer sur le présent. On traitera ça plus tard. Là pour le moment… Ah bah voilà. J’étais pas à ma place en première ligne avec mon bouclier, du coup ça a pas traîné.
__–Je me réveille, fais s’asseoir Mitsuki et me pose devant elle avec mon bouclier entre moi et les éventuels renforts.
__–« Bouge pas ma grande, je regarde ça. Tiago, j’veux bien que tu nous couvre. Attention, je vais retirer les fléchettes. T’arrives à sentir ton bras ? T’as des nausées ? »
__–Après encore quelques questions du genre et tests moteur, on arrive toutes les deux à la conclusion que son bras est paralysé. Je l’aide à se faire un bandage pour pas qu’il traîne ballant.
__–Étrange truc, quand-même. Ou ils se sont crus dans Indiana Jones, ou ils veulent nous capturer vivants.
__–« Hé ben, tu sais ce que ça fait d’être moi maintenant. On va avoir besoin de toi pour passer ça. Je désigne le gros système de sécurité de ses morts avec des lumières partout j’y comprends rien là moi. Je peux vous couvrir, mais je sais pas pour combien de temps. Tiago, tu vas devoir être ses mains. Restez bien derrière moi. »
__–Y’a pas de couverts dans cette salle, mais c’est moi le couvert. Je me pose à l’entrée, derrière mon bouclier. Là par contre, je sors mon flingue et le premier que je vois se prend un bastos.
__–T’as déjà tiré sur des gens, Luna. T’as Mitsuki et Tiago derrière toi. C’est juste pas possible de ne pas tirer. Ah et expire l’apnée c’est pas super. Sa mère en vrai heureusement que j’ai plus mes pouvoirs, parce que là je suis tellement crispée sur mon arme que je l’aurais broyée.
__–Je me force à relâcher un peu la pression. Allez, venez. J’vous attends.

Une fois nos premiers adversaires maîtrisés on peu continuer à progresser dans ce couloir pour nous approcher de l'objectif. Mais il n'y a pas que des hommes qui protègent le dispositif qu'on vise. Il y a aussi des pièges. Alors qu'on passe cette foutue ligne blanche qui marque la disparition de nos pouvoirs, des sifflements caractéristiques de petits projectiles lancés à vive allure se font entendre. Par réflexe je me plaque contre un mur le temps que le bruit cesse.

J'allais proposer qu'on continue à avancer quand je me rends compte que quelque chose n'a pas l'air d'aller pour Mitsuki. Luna aussi d'ailleurs puisqu'elle va directement voir la master.

- "Merde ! Tu t'es fait toucher par l'un de ces trucs ?! Fais chier qu'on ait plus nos pouvoirs..."

Si mon job au quotidien consiste à aider les gens à regagner en mobilité, j'ai aussi largement appris à utiliser mes pouvoirs pour aller dans ce sens là. M'aider à ressentir d'où vient vraiment le problème. Mais là, on ne va rien pouvoir faire. Je laisse Luna jeter un oeil et me retourne, le regard en direction de là où on vient.

- "Va falloir vous grouiller les filles !"

De nouveaux bruits de pas se font rapidement entendre. Dos aux filles, j'avance à reculons, laissant Luna reprendre la tête de notre avancée pendant que je ferme la marche. En position pour recevoir les nouveaux arrivants s'ils devaient se rapprocher trop rapidement, mon arme prête à l'emploi. Ca fait longtemps que je ne m'en suis pas servi en conditions réelles, mais je sais viser, et je n'hésiterai pas. Pas quand c'est eux ou nous.

Compte tenu de la longueur de ce couloir, il est difficile de se représenter exactement à quelle distance ils ne trouvent uniquement en se fiant aux bruits de leurs bottes contre le sol. Et avec la faible lumière, ça veut dire que si je dois les apercevoir, ils seront déjà proches. Au moins, je ne devrais pas les rater. Ca va être une question de réflexes.

- "Vous inquiétez pas pour ce qui arrive à l'arrière, je m'en occupe. Faites nous passer à travers ces foutus lasers..."

Parce que oui, ces points rouges m'inspirent bien moins confiance que de potentiels nouveaux adversaires.

Je sentis mes yeux se remplir de larmes de colère alors que mon regard se posaient sur les fléchettes plantées dans mon bras. J'étais trop sensible, trop impliquée sentimentalement dans la mission. Mon impulsivité m'empêchait d'agir correctement, et si j'avais instinctivement pensé à me protéger le visage de mes bras en entendant les sifflements des fléchettes, je n'aurais dans un premier temps jamais dû me les prendre. J'étais plus forte que ça. J'enchaînais les erreurs, tout ça à cause de ces enflures qui avaient utilisé MES machines.

Je levai le regard vers Luna alors qu'elle s'approchait de moi pour essayer de m'aider. Je me pinçai les lèvres sans parvenir à articuler un mot, trop énervée. J'en étais réduite à être baby-sittée alors que j'étais la Master du groupe, mais bordel !!

La colère continua de monter, et sans réfléchir, je cherchais à activer ma greffe pour me débarrasser de cette paralysie. L'effet inverse se produisit, et une douleur au niveau de mon tatouage me fit serrer les dents. Je posai ma main encore valide sur mes côtes, pendant que Luna commençait à s'activer pour bander mon bras et l'accrocher de manière à ce qu'il ne me gêne pas par la suite. Putain !

L'instant d'après, je me redressai et constatai que Luna et Tiago s'étaient déjà placés en formation pour me couvrir pendant que je m'occupais du système de sécurité qui gérait les lasers. Je pestai une nouvelle fois. M'en approcher sans en ressentir l'énergie était bien trop déstabilisant et désagréable. J'avais l'impression de revivre l'Eclipse, quand rien n'allait, quand tout était défectueux -non, quand j'étais défectueuse.

Alors que j'ouvrais la porte de contrôle, les gardes venaient d'arriver, et je pris sur moi pour ne pas détourner le regard. Je devais rester concentrée sur mon objectif, et je devais arrêter de céder à mon impulsivité. Tu en étais capable Mitsu, toutes les autres équipes comptaient sur toi pour gérer cette putain de machine briseuse de pouvoirs.

Je parvins à ouvrir le panneau de contrôle sans trop de problèmes, m'étant tout de même méfiée des pièges. Les lasers continuaient à s'agiter à quelques mètres de moi, et dans leur course folle, certains manquèrent presque de me toucher.

Les sourcils froncés, je m'attelai à désactiver leur système, essayant d'abord de comprendre leur fonctionnement. Plusieurs codes étaient requis, ça allait me demander un peu plus de temps que prévu...

[On saute un post PNJ en considérant qu'il est compté quand même pour la paralysie de Mitsu ; le tirage au dé fait que vous êtes confrontés à 4 gardes cette fois-ci, qui sont équipés d'armes normales mais également d'armes paralysantes]

__–« On s’en occupe, coco. »
__–En vrai j’aurais aimé être avec Mitsuki. Elle est vite fait en train de péter un câble, là. Je lui fais confiance, c’est pas la question, mais, euh. J’aurais aimé pouvoir l’aider autrement qu’en vidant des chargeurs sur des gens. Puis j’aurais aimé ne pas avoir à tirer sur des gens, tout court. Puis une margarita, tant qu’à demander des trucs.
__–En parlant de ça. Plusieurs bruits de pas, j’arrive pas à bien distinguer. On est coupés de la sortie du bunker, c’est officiel. Le seul moyen de sortir sans prendre de risque inutiles, ce sera par téléportation. Donc, il faut que Mitsuki réussisse. Donc il faut qu’on tienne jusque là.
__–Dès qu’un ennemi apparaît à l’angle, je tire quelques balles depuis la protection de mon bouclier. Ils se sont mis à couvert, Tiago est derrière moi, chaque camp est virtuellement intouchable. Ça me déplaît un peu. Le risque d’une balle perdue qui touche Mitsuki est un peu trop élevé à mon goût. Après il faut qu’il me suive derrière.
__–« ’faut qu’on brise leur encerclement. Tiag, tu prends une flashbang, je charge, tu me suis et on les défonce ? »
__–Ouais, c’est la Terre qui propose ça au Feu en mode « si c’est une idée de merde j’aimerais que ce soit à toi de me le dire et de m’éviter de faire une connerie ». Non puis y’a un autre truc, j’ai pas envie d’attendre qu’ils fassent la même avec nous.

C'est la merde. Vraiment, il n'y a rien qui va comme il faut. Et Mitsu qui se fait maintenant toucher, forcément que ça m'énerve encore plus. Si jusque là j'arrivais à être relativement calme, plus on avance et plus la tension se fait sentir. J'ai besoin de me défouler. Autant dire que je préfère largement l'option tabasser du vilain que l'opération minutieuse nécessaire pour le désamorçage du système de sécurité (auquel je pige que dalle).

Désolé Mitsu, mais il va falloir que tu gères. Je lui lance un regard qui signifie très clairement que je sais qu'elle va y arriver, accompagné d'un petit hochement de tête avant de me retourner vers le couloir d'où proviennent les bruits de pas. Lui accorder le temps nécessaire, c'est tout ce qu'on peut faire maintenant. Et s'il y a bien une personne ici capable de venir à bout de n'importe quel système de ce genre, c'est bien elle.

Je n'ai jamais été très doué pour la communication, encore moins dans des situations stressantes comme celles-ci. Dans ces cas là je regrette un peu de ne pas être télépathe. Ce serait vachement plus simple. Mais heureusement Luna a l"air bien plus à l'aise pour cet exercice. Et mine de rien, je crois que je m'étais bien habitué à me reposer sur mes pouvoirs. C'est assez étrange de ne plus sentir cette chaleur rassurante que je peux déverser violemment sur mes adversaires. Heureusement, les armes qu'on a en notre possession compensent assez facilement ce manque de force.

- "C'est très bourrin comme plan. Aucune subtilité. Ca m'plait !"

Evidemment, elle peut compter sur moi s'il s'agit de défoncer tout ce qui sera opposé à nous. Objectif principal, faire en sorte que Mitsu ne risque rien. Et pour ça, les obliger à nous affronter directement au lieu de leur laisser l'opportunité de tirer sournoisement depuis leur planque, n'est pas une si mauvaise idée. Maintenant, on ne peut pas non plus dire qu'on ait l'avantage du nombre. Mais ce n'est pas la première fois que je me retrouve dans une situation désespérée.

Et cette fois, je suis le plan. Après qu'une nouvelle rafale ait été tirée par l'un des gars en face, je me décale à peine, juste de quoi balancer la flashbang dans leur direction, et dès que Luna s'élance, je la suis immédiatement, me focalisant sur notre objectif. Mais il faut croire que se la jouer bourrin n'est pas forcément toujours la bonne solution. On leur fonce dessus, Luna partiellement protégée par son bouclier et moi par elle, les échanges de balles fusent. Et il ne faut pas longtemps avant que nos espoirs de victoire ne partent en éclats.

Plus nombreux que nous, ils ne se démontent pas et nous arrivent droit dessus. La menace directe de leurs armes paralysantes est très claire, il faut rester à distance. Les sifflements assourdissant des balles ne sont pas non plus très encourageants. Sans compter que la faible luminosité ambiante n'aide pas à évaluer avec précision leur position, ce qui oblige à tirer presque au hasard.

- "C'est mort, ça passera pas, faut qu'on recule ! On ne peut qu'essayer de les garder à distances le temps que Mitsu termine !"

La seule explication au fait que tout se soit passé si bien, si vite, c'est qu'un Dieu quelconque devait être en train de me regarder, et s'est dit que j'avais besoin d'un petit miracle pour que les choses tournent enfin en notre faveur. Et heureusement, parce que même si je me fais violence pour ne pas tourner la tête en direction de Luna et Tiago et restée concentrée, j'entends bien que ça barde, de leur côté. Et après l'échange de regards que nous avons eu avec Tiago, j'espère sincèrement que ce n'était pas la dernière fois que je le voyais. Mais ils étaient équipés, et j'avais confiance. Luna était un vrai tank... S'ils tenaient la position et qu'ils se soutenaient, il ne pouvait pas leur arriver quelque chose d'affreux, surtout pas aussi vite... Pas vrai ?

Après quelques derniers bidouillages, le panneau de contrôle passa enfin sous mon joug, et je parvins à accéder à la fonction des lasers pour bloquer leur course folle. Quelques secondes plus tard, les lasers s'éteignirent enfin et je me tournai vers Tiago et Luna. Est-ce que je crie ? Non, c'est des infos que je peux pas transmettre à l'oral alors qu'ils sont littéralement confrontés à nos ennemis qui ne seront pas contents d'apprendre que j'ai si facilement détourné leur système de sécurité.

Alors, à la place, alors que la symphonie des balles qui volaient et des paralysants qui éclataient me parvenait enfin pleinement, libérée de ma concentration passagère, je ramassais de ma main fonctionnelle l'une des armes qu'il restait sur l'un des trois soldats que nous avions mis hors d'état de nuire plus tôt, et je m'en servis pour taper trois coups francs contre le mur afin de leur signaler que nous pouvions à nouveau avancer en direction de la machine, et qu'ils pouvaient se replier.

Et avant qu'ils ne soient de retour, je pris de l'avance, et j'avançai à nouveau, à pas maîtrisés et lents, prête à me confronter à tout éventuel nouveau piège. Bidouiller le panneau de contrôle m'avait visiblement fait du bien ; je me sentais un peu plus calme, moins susceptible de céder à mes pulsions, et pour couronner le tout, je sentais des fourmillements dans mon bras anesthésié, signe que j'allais probablement pouvoir bientôt en récupérer le contrôle. J'crois que j'avais besoin d'un peu de choses qui se passent bien dans cette mission suicide sans pouvoir...

[Jets de dé à prendre en compte pour le post PNJ : 16 et 5.]

Les gardes, aveuglés par la flashbang, étaient frustrés. La colère montaient en eux ; rien ne se passait comme ils l'avaient espéré. Depuis quand les Terraens avaient-ils accès à toutes ces armes et technologies ? Depuis quand est-ce qu'ils avaient décidé de ne plus se reposer seulement sur leurs fameux pouvoirs qui les rendaient si uniques ?

C'était énervant. Ils étaient déjà au dessus des autres, à se prendre pour des Dieux avec leur magie, et maintenant ils s'entraînaient comme des militaires ?! Et à eux, on ne leur disait rien, quand on reprochait au Centre exactement ces intentions ? C'en était trop.

Sur les quatre soldats, deux d'entre eux avaient eu la chance de ne pas être impacté par le flash. Ils s'avancèrent pour viser les deux Terraens qui leur faisait face, sans savoir qu'une troisième se trouvait déjà dans la salle et détruisait également leur système de protection fixe. Sauf que ça n'allait pas. L'allié qui se trouvait en face d'eux les gênait, ils tiraient au hasard, sans viser, se déplaçaient maladroitement le temps de retrouver une vue correcte, se fiant à leurs instincts de soldat. Ils ne pouvaient pas viser. Aucune balle n'atteignait cette fille équipé d'un bouclier géant et son allié. S'ils avaient réussi à les encercler au départ, ils se trouvaient maintenant démunis, complètement inutiles. Ils avaient réussi à les déstabiliser, mais ils n'en avaient pas tiré partie correctement.

L'un d'entre eux pesta, tentant une nouvelle fois de viser correctement pour en toucher au moins un à l'épaule. La tentative fut vaine, car l'instant d'après, son partenaire bougeait à nouveau pour tirer, le déstabilisant et le faisant à nouveau rater son tir.

[Jet de dé demandé : 1 - 12 :
1 - 3 : Un des soldats aveuglés par la flashbang touche l'un de ses coéquipiers en tirant à l'aveugle.
4 - 10 : Absolument personne n'est touché. La zone reste dangereuse, car ça continue à tirer en permanence, mais vous pouvez vous replier (ou choisir de continuer à les confronter) sans vous faire toucher - pour le moment.
11 - 12 : Petit moment de répit pendant lesquels deux soldats sur quatre rechargent leurs armes ; ça tire moins, vous pouvez en tirer un avantage.]

__–Tiago a raison. Ça devient trop tendu.
__–Et puis, Mitsuki nous signale qu’elle a fini. Très bien. Par contre on va pas se replier gentiment. Je prends une grenade lacrymogène à ma ceinture et la fait rouler au fond de la salle, Tiago et moi faisons un tir de couverture pour se replier en bon ordre, comme à l’exercice. Je reste face à là d’où viennent nos ennemis, bouclier dressé et pistolet prêt. Je ne regarde pas en arrière. Je sais que mes coéquipiers gèrent, c’est pas mon boulot de m’en soucier, moi je dois juste les protéger.
__–« Vous deux, masques ! »
__–Je profite du temps que je nous ai fait gagner en balançant ma grenade pour mettre le mien, au passage. Vu qu’on est dans un très petit espace, le gaz va nous atteindre au bout d’un moment, on sera dans une totale purée de pois. Mais hé, l’avantage, c’est que de notre côté, à Tiago et moi, il me suffit de tirer dans la direction approximative de nos adversaires pour les forcer à se mettre à couvert et ne pas avancer. Du leur, ils doivent essayer de nous tuer, ce qui requiert de viser et laisse tomber dans cette purée de pois. Surtout s’ils n’ont pas de masques.
__–Bref, je continue à nous couvrir par courtes rafales, Mitsuki je l’entends bidouiller des trucs et Tiago… il aide là où on a besoin de lui et s’assure qu’on est en danger sur aucun des deux côtés. On progresse bien, mais ça peut vite dégénérer. Hâte de sortir de là. Très, très hâte. Je dis rien aux autres, déjà parce que j’ai mieux à faire et ensuite parce que ça ne fait pas aller plus vite les gens quand on leur dit de se bouger le fion.

C'est avec bonheur que je sentis quasiment l'intégralité de mon bras revenir correctement sous mon contrôle. Soit j'avais eu de la chance et mon corps avait gentiment éliminé l'anésthésiant, soit c'était plutôt un coup de chance et la fléchette n'avait pas déversé l'intégralité de son contenu à l'intérieur de mon sang.

Toujours était-il que la situation revenait progressivement sous notre contrôle, et ça faisait du bien. Au loin, je jetai un coup d'oeil à la machine dont le voyant lumineux continuait de clignoter frénétiquement. Mes yeux glissèrent le long des murs tandis que je remontai correctement mon masque à gaz sur mon visage suite aux mots de Luna. Tiago et Luna m'avaient enfin rejoints, et nous pouvions à nouveau avancer. Plus malin de faire ça, des fois que je me retrouve coincée dans un nouveau piège que je ne parviendrai pas à déjouer.

Sur les murs, je n'apercevais rien -en même temps, ce n'était pas évident, avec tous les coups de feu qui résonnaient derrière moi, et la fumée qui devenait de plus en plus insistante.
Vigilante, je continuais à avancer, lentement, mais sûrement, gagnant toujours un peu plus de terrain pour nous rapprocher de notre objectif.

-Luna, Tiago, j'pense qu'il faudrait qu'on se charge des soldats et qu'on les mette hors d'état de nuire. Même s'ils ne nous touchent pas encore et qu'ils sont diminués avec la grenade, ils sont susceptibles d'appeler du renfort, et plus on s'enfonce, plus on sera dans l'impasse... Et ce sera encore plus dur pour s'échapper d'ici après notre objectif atteint.

Si la mise hors service de la machine fonctionnait correctement, alors mon pouvoir de téléportation pourrait nous aider à filer d'ici rapidement, malgré l'impasse. En revanche, si ça n'était pas le cas... Il était préférable de se préparer au pire.

Les trois coups qui raisonnent derrière nous, au niveau de Mitsuki, sont plutôt les bienvenus. Je crois. Nan, si elle avait eu besoin d'aide à cause d'une nouvelle attaque, elle aurait sûrement hurlé en plus. Ne surtout pas céder sous la pression qui monte de plus en plus. Et cet échec face à des types armés n'est pas pour m'aider à retrouver mon calme.

J'arrive malgré tout à garder un certain contrôle sur le niveau de stress qui monte. Mes sens toujours à leur max d'attention, j'aperçois rapidement le geste de Luna pour s'emparer d'une grenade et naturellement, je lance une nouvelle salve pour lui assurer autant de sécurité que possible dans une telle situation.

On recule avec Luna, son bouclier nous assurant un repli sans trop de dégâts. Quand on arrive à l'endroit où un peu plus tôt s'agitaient les lasers, je suis assez soulagé de voir qu'ils ont effectivement été désactivés. En revanche, mon cœur marque une légère accélération en constant que Mitsuki n'est pas là. On n'y voit pas grand chose dans ce tunnel et il faut qu'on avance encore un peu avant que je ne l'aperçoive enfin.

- "Tu ne devrais pas trop t'avancer seule, on ne sait jamais !"

Ouais ok, j'ai peut-être eu un léger coup de flippe mais eh, j'ai pas envie qu'on ne reparte qu'à deux d'ici ! Elle rejoint la formation et on avance cette fois à trois, direction la machine à détruire.

Nos masques en place, les retours de la grenade envoyée par Luna ne tardent pas à nous revenir lorsque Mitsu fait part de ses doutes sur notre avantage plus que relatifs. Je lui jette un rapide regard avant de reporter mon attention tout autour de nous, tentant de garder une vision à 360°.

- "C'est qu'ils sont coriaces..."

Ouais, je n'ai pas trop envie qu'on se retrouve à nouveau dans la même situation que précédemment. D'un autre côté, je dois admettre que je préférerais aussi ne pas les avoir dans les pattes le temps qu'il nous faudra pour venir à bout de cette machine.

- "Mais peut-être qu'à trois, on peut réussir à en tirer un avantage. Moins ils sont nombreux, mieux ça me va perso."

Dans ce genre de situation, je n'ai jamais été celui qui donnait les ordres. Depuis tout gamin j'ai eu des grands frères qui géraient cette partie bien mieux que moi. Je ne suis pas forcément le mec le plus discipliné non plus, mais de façon générale, quand on me demande d'éliminer des gars, je ne rechigne pas trop.

- "Et il faut en profiter maintenant qu'il n'y a personne de l'autre côté."

L'idée que d'autres puissent arriver par l'autre bout du couloir et nous prendre entre deux feux ne me rend pas très serein non plus. Après s'être mis d'accord pour concentrer notre force de frappe en une seule attaque puissante, profitant que nos adversaires pensent que nous continuons à avancer vers notre objectif, nous inversons notre sens de progression pour revenir un peu sur nos pas.

S'il est toujours aussi difficile d'y voir quoi que ce soit, on sait au moins précisément dans quelle direction ils se trouvent. Lorsqu'on s'est suffisamment rapprochés (pas trop non plus au cas où), je donne un rapide signal à mes coéquipières (puisque j'ai la position idéale pour ça) et on fait feu subitement, déversant une partie de nos munitions dans une pluie de balles meurtrières. Quelques courtes secondes avant de reprendre immédiatement une position de défense.

On ne peut pas voir précisément le résultat de cette attaque, mais aux sons des voix qui s'élèvent de l'autre côté, on dirait que cette fois, notre offensive n'était pas totalement vaine.


HRP : résultat du dé > 2 sur 4 mis hors jeu

Résumé: