J'avais revu Nicolas plusieurs fois à la suite de notre rencontre près du lac, pas forcément pour s'entraîner mais parfois pour simplement discuter. Une amitié avec le Master se développait doucement. J'écoutais ses aventures, les bons moments passés avec sa famille, il écoutait mes déboires.

Ma maîtrise d'électricité s'était améliorée grâce à ses bons conseils et je tenais à montrer ma reconnaissance. On aime mutuellement la bouffe donc quoi de mieux qu'un SUPER gâteau hein? Bon c'est pas moi qui l'ai préparé mais c'était l'un des meilleurs que j'avais trouvé au marché de Terrae. Une beauté à la Dulche de leche avec une pointe de chocolat au lait. Je l'avais emballé soigneusement et laisser au frais pendant que je me préparais. Nico et sa famille devraient aimer non?

Il m'avait confirmé qu'il serait chez lui, normalement. Après c'est un Master, ils ont toujours des trucs à faire et des imprévus. Je les enviais quand même. J'espérais pouvoir atteindre ce rang si j'en suis assez digne pour Terrae. Ma dévotion pour l'Institut était plus forte que jamais, s'il se passait quoi que ce soit, je ferais partie des premiers à m'enrôler. Bon déjà fallait retourner à Étoile, une chose à la fois. Bref bref.

Gâteau en main, je m'avance jusqu'au quartier des Masters. Je fais le tour, à la recherche du nom Williams. Bon sur le coup je trouve pas. Aaron je l'aime bien mais je ne me suis jamais pointée chez lui, ni même dans le quartier, donc c'est une première.

Ah! Finalement j'arrive à trouver. Sur le perron de la maison, le gâteau dans une main, je sonne.
Sur l'instant personne ne répond, est-ce que je me suis trompée de Williams? Il me semble qu'ils sont tous rassemblés au même endroit non?

Je me permets de sonner à nouveau.

« Nico t'es là? »

Jérémy était en train de sortir les tranches de poitrine de porc ayant mariné depuis la veille dans un tupperware au frigo quand Nicolas débarqua soudainement dans la cuisine. A la vitesse de la lumière, il lui expliqua qu'il y avait eu un problème au labo de sa fac, qu'il devait y aller parce que les résultats comptaient pour l'examen de fin d'année, qu'il avait invité Nana -une autre Tonnerre qu'il voit de temps en temps- mais qu'avec un peu de chance il allait pouvoir vite rentrer donc s'il pouvait l'accueillir le temps qu'il revienne ce serait super. :

-Et sois gentil hein ! ajoute son frère en le pointant du doigt.

-Je suis toujours gentil. marmonne-t-il, ronchonnant un peu quand Nico lui claque une bise sur la joue, moqueur.

Après avoir entendu le bruit pétaradant de la moto qui s'en va, Jérémy à le temps de sortir tous les ingrédients dont il a besoin pour l'entrée de ce soir ; un plat qu'il perfectionne depuis quelques mois maintenant.

Il a pris son couteau préféré mais l'a planté dans la planche à découper en entendant sonner à la porte. Le temps de prendre un torchon, s'essuyer les mains, il se dirige vers l'entrée et on sonne à la porte... Une voix s'élève et il lui ouvre dans la seconde qui suit. :

-Tu l'as raté de peu. Il a dû sortir pour une urgence mais il va revenir... Nana c'est ça ? Je suis Jérémy, le grand frère de Nico. Entre.

Il se décale du couloir pour lui faire de la place. C'est qu'il a l'habitude maintenant, d'accueillir du monde à la maison et de les faire patienter ; que ce soit pour les amis qu'il partage avec Nico, les réunions chelous des "papas de Terrae" que Aaron tient de temps en temps dans son salon, ou même les après-midi où Charlotte invite des copains pour jouer ensemble. On le voit souvent en arrière-plan en train de ramener des grignotines ou des boissons pour que tout le monde se mette à l'aise. Ce n'est pas le maître de la maison mais comme c'est son domaine, la famille le laisse joyeusement faire. :

-Je te fais une boisson chaude en attendant ? J'étais en cuisine de toute façon, ça ne me dérange pas. On a du café, du chocolat chaud, des thés,... à moins que tu préfères quelque chose de plus frais ?

D'expérience, en hiver, les gens veulent une boisson réconfortante mais on sait jamais.

HRP : « les réunions chelous des "papas de Terrae" » ça laisse place à l’imagination 8D

Dès lors que mon doigt quitte la sonnette, la porte s’ouvre. Ce grand blond n’est pas Nico, mais son frère ! Je l’avais vu TRÈS brièvement lorsque nous étions venus chercher la moto pour aller manger.

« Oh bonjour-… »

Jé-… Jérôme ?
Ah.
Non.
C’est Jérémy !

« Oui c’est bien ça, enchantée ! »

Ma théorie que les Masters étaient toujours à courir à gauche et à droite était bien confirmée. L’angoisse un peu, je vais me retrouver avec un des Williams que je ne connais pas dans leur  maison que je ne connais pas non plus… J’ai l’impression d’être à nouveau une enfant qui accompagne ses parents sauf que là bah.. c’est moi l’adulte hein.

J’acquiesce d’un petit geste de la tête, les lèvres pincées, et m’avance pour dépasser mon hôte. Je reprends d’une poigne ferme mon gâteau à deux mains. Je m’avance de quelques pas et me retourne pour attendre Jérémy. Il y avait une atmosphère agréable dans ce domicile, je pouvais le sentir. En tout cas, je ne me sentais pas compressée, ou mal à l’aise.

« Un café noir ce serait parfait s’il te plait ! »

Mes lèvres pincées se transforment en sourire en coin. Dès lors qu’il ferme la porte, je lui tends la boîte contenant le gâteau, priant pour qu’il ne se soit pas trop cassé la gueule pendant le transport…

« C’est pour vous c’est Dulce de Leche et chocolat ! Enfin vous… ‘Fin… Je parle de la famille hein, pour vous tous quoi ! Pense pas que je te vouvoie ! »

Bien. Il m’en aura fallu peu pour commencer à foirer mes interactions sociales. Je me suis améliorée depuis mon retour mais… c’est encore en cours de travaux.

« As-tu besoin que j’enlève mes chaussures ? »

Bien que Terrae réunit beaucoup de nationalités différentes, on sait jamais ce qui est bien à faire ou non. Ma mère m’a appris à toujours les retirer en rentrant, mon père s’en foutait de son côté parce que ce n’est pas la même culture et clairement si je me mets à offusquer ou salir leur maison… C’est Aaron qui va me tomber dessus.

Jérémy hoche simplement la tête en prenant commande du café. Noir, comme Nicolas le prend. Il allait donc utiliser la machine à expresso pour la peine. Mais avant qu'il ne s'en aille, elle lui tend ce qu'elle tenait jusque là. Curieux, il ouvre la boîte tandis qu'elle explique de quoi est fait le gâteau. Elle n'a pas vraiment à le faire, il sent les effluves de confiture de lait avant même de voir le dessert. Il sourit légèrement ; ça lui fait une chose en moins à faire pour ce soir, si le gâteau ne disparaît pas dans l'après-midi dévoré par les ventres sur patte de la famille. :

-Merci c'est gentil. Ça fera plaisir à tout le monde.

Il ne commente pas sa légère panique à propos du vouvoiement. Jérémy a tendance à tutoyer tout le monde, avant c'était par impolitesse, maintenant c'était différent. Alors il se doutait bien qu'elle voulait parler de la famille Williams au complet, pas de lui.

Nana demande si elle peut retirer ses chaussures et Jérémy hoche de nouveau la tête. :

-Oui s'il-te-plaît. Tu peux les laisser sur le côté.

Il attend un peu pour qu'elle le suive dans la cuisine. Là, il dépose le gâteau dans l'immense frigo américain pourtant bien rempli, surtout pour une famille de cinq. Jérémy faisait souvent des plats pour s'entrainer, expérimenter, ce qui faisait qu'il avait toujours des repas en trop qu'il allait ensuite distribuer à ses amis. Des spécialités qu'ils adoraient ou de plats venus du monde entier, il y en avait pour tous les goûts, correctement classifiés dans des tupperwares qui s'alignaient sur un étage précis, les autres accueillant la foule d'ingrédients divers et variés. Une fois ceci fait, il se dirigea vers l'énorme machine à café, comme celle que l'on peut trouver en restaurant, la petite fierté d'Aaron. Il l'active pour que l'eau déjà à l'intérieur puisse chauffer et regarde s'il reste encore assez de café moulu. Comme c'est bien le cas, il se retourne pour passer ses mains un peu sous l'eau, les sécher avec le torchon accroché à sa taille et faire la conversation à Nana. :

-Ça prendre quelques minutes donc installe-toi au comptoir. Excuse-moi mais je dois cuisiner... Mais ça me dérange pas de discuter en même temps, j'ai l'habitude.

Rien n'est comparable à l'agitation qu'il y a pendant les rushs au restaurant anyway, et ça se voit puisque sans quitter la Tonnerre des yeux, il a sorti une casserole, mesuré des cubes de beurre qu'il a découpé au fur et à mesure et mit le tout à l'intérieur avant de la poser sur la plaque chauffante. Dans le souffle qui suit, il a allumé le four pour le préchauffer, mesuré la farine et le lait, sans rien renverser. :

-Tonnerre alors. Téléporteuse ou Sensitive ? Nicolas parle de toi mais il est pas du genre à dévoiler les petits secrets des autres sans leur accord. D'ailleurs si tu veux pas en parler, on peut changer de sujet.

J’acquiesce de la tête et laisse mes chaussures à l'endroit demandé. Progressivement, je découvre la beauté de la maison. Clairement ma pièce favorite de la maison hors d'une chambre c'est la cuisine. C'était impeccable, c'était beau et franchement ça donne envie de camper là pour juste passer le temps à cuisiner. Qui dit bonne bouffie dit bonne cuisine dit bon cuistot. Le monde qui possède une cuisine de qualité mais ne savent pas sans s'en servir, ça me fait mal au cœur. (Ça fait beaucoup le mot cuisine mais que voulez-vous, l'amour pour la nourriture est inconditionnel.)

« Wow, ça c'est de la cuisine! »

Je reste debout sur le moment, observant la machine à café qui est d'une beauté... Limite je me sens draguée. Comme un flirt d'un soir, je veux la ramener chez moi.

« Oh non ne t'excuse pas tu as des choses à faire, t'en fais pas pour moi, merci ! »

Je m'installe au comptoir et observe les gestes de Jérémy, curieuse.

« Je ne trouve pas que ce soit secret comme information mais je suis téléporteuse! Ancienne Étoile suite à une longue histoire mais je compte bien le redevenir.  »

Une légère ombre passe dans mon regard avant de s'évaporer.

« Ça se voit pas mais je suis une ancienne ici haha.  »

J'avoue j'ai une petite gêne c'est un peu sorti tout seul. Je me gratte légèrement l'arrière du crâne tout en profitant de la bonne odeur de beurre fondue.

« Nico m'a dit seulement que tu étais Étoile Feu. Tu es de la team Invisible ou Marionnettiste? »

Il est souvent difficile de deviner le pouvoir de quelqu'un sauf chez certains où par leur caractère tu peux le deviner... Pour Jérémy, je n'étais pas certaine. Les Feu ne sont pas trop ma tasse de thé d'habitude, je n'ai fait que me battre avec eux. Je sais pas je les trouvais chiants et arrogants, ils se croyaient les plus forts pendant une période. Insupportable. Je n'ai pas encore vu si ça avait changé car je croise plutôt des Airs et des Tonnerres mais j'espère que ça s'est calmé cette phase là.

Il sourit quand Nana partage son impression de la cuisine. C'est vrai que c'est un peu la fierté de la maison... On dirait pas comme ça, mais en vérité, tout le monde cuisine ici. Aaron est comme lui, grand passionné de cuisine, ce sont eux qui font le plus souvent les courses et qui préparent les repas. Louisa est plus desserts et goûters, biscuits et gâteaux anglais qu'elle accompagne de boissons et prépare avec Lottie, puisque c'est plus simple pour la petite qui veut toujours aider un peu. Enfin Nicolas est vraiment leur roue de secours improbable... Quand personne n'a eu le temps de faire des courses et qu'il ne reste que deux ingrédients, il peut faire quelque chose, souvent du grand n'importe quoi mais étrangement ça fonctionne. C'est sûrement dû à toutes ses années de débrouille, à devoir manger ce qui lui passait sous la main sans pouvoir faire le difficile. Tu réunis tout ce beau monde forcément, l'état de la cuisine est impeccable en plus d'avoir des instruments variés.

Bref, Nana s'installe, admirant la dite cuisine, pendant que Jérémy prépare la première étape de son plat. Il souffle quand elle explique clairement qu'elle n'a pas de secret et qu'elle est téléporteuse. :

-Ah... Je vois, Nico a juste voulu faire attention à toi. Ça lui prend souvent. déclare-t-il en haussant les épaules, comme s'il s'agissait d'une mauvaise habitude. Téléporteuse donc. Pratique.

Il ne commente pas le fait qu'elle est plus ancienne qu'elle ne le paraît, qu'elle n'est plus Étoile. Il est curieux, mais il comprend rapidement que ça la gêne. C'est le petit "haha" en fin de phrase... Jérémy a l'impression que beaucoup de Tonnerre ont ce rire un peu éteint qui cache beaucoup de choses désagréables pour eux... Et quand il y repense il est presque sûr qu'Aria le fait aussi, assez souvent. Il note ça mentalement et enchaîne.

Il mesurait sa quantité de farine quand elle a demandé son affinité. Jérémy a levé la tête, sourit légèrement et fait un clin d'œil... C'est invisible qu'il va chercher la bouteille de lait au frigo, avant de revenir au comptoir et redevenir visible... Tout ce que Nana a pu voir, c'est la porte s'ouvrir et se refermer ainsi qu'une bouteille de lait flottant jusqu'à elle. :

-Comme tu peux... ne... pas le voir du coup... Invisible. Pas très utile sauf dans des cas précis... Je peux même pas utiliser mes pouvoirs quand je joue à cache-cache ! Ma petite sœur dit que c'est de la triche.

De toute façon, avec ou sans, il gagne toujours contre sa fratrie. Il les trouve trop vite, c'est un chasseur après tout. Une machine bippe et Jérémy va chercher le café noir prêt pour le ramener devant Nana, sortant une boîte en fer de biscuits maison d'un placard en passant. Il ne s'arrête pas une fois ceci fait, le beurre ayant fondu dans la casserole, il ajoute la farine et remue avec une cuiller en bois. Son roux prêt, il ajoute le lait bien frais petit à petit, évitant ainsi les grumeaux sans même sortir le fouet. :

-Tu aimes la cuisine aussi ?... Ou juste manger ?

Disons que dans le deuxième cas, il voit bien mieux pourquoi Nicolas aime autant Nana... et pourquoi il l'a emmenée dans Tokyo pour manger.

Jérémy confirme vite ma suspicion. Je cligne des yeux puis il disparaît sous mes yeux.
IL EST DEVENU UNE BOUTEILLE DE LAIT VOLANTE WoW C'EST ÇA LES NOUVEAUX MORPHES.
Cette blague interne me fait rire tandis que je suis la bouteille des yeux d'un air amusé. Donc Invisible... Il n'a pas l'air de faire partie de la minorité qui utilise ce pouvoir pour aller mater les gens en secret. (Parce que oui y en a toujours au moins un ou deux qui fera cette connerie avant de se faire attraper)

Je lâche un rire face à l'anecdote de Jérémy sur sa petite sœur.

« Effectivement ce serait de la triche, la pauvre petite pourrait pas te retrouver à moins qu'elle ait un sacré odorat! »

Nico m'avait expliqué qu'elle n'avait pas ressenti de Vide, ce qui était soulageant parce qu'elle est quand même jeune... C'est à la fois une malédiction et une bénédiction ce foutoir.

« Invisible donc... Dans quels cas précis ton pouvoir est utilisable? »

C'est une question pertinente car contrairement aux Marionnettistes qui peuvent l'utiliser en toute circonstance... 'Fin moi-même si j'étais Feu Invisible je sais pas trop ce que je ferais, quoi que... Je serais peut-être un peu stalkeuse sur les bords. Ou pas. Hein?

L'odeur du café caresse chaleureusement mes narines tout en se mélangeant avec celle de la préparation sur le feu, ça c'est de la qualité de café. Les biscuits me font de l'oeil aussi. Je remercie mon hôte tout en continuant de sniffer ma boisson, une main se glissant dans la boîte pour récupérer un des petits trésors cachés dedans.
Lorsque ma bouche se referme sur le biscuit, je m'arrête net face à la question Jérémy, alors...

« J'aime cuisiner mais je préfère par dessus ça MANGER! M'exclamais-je avec le bout de biscuit fourré dans ma joue. »

Mes yeux brillent de voracerie. Parler de nourriture me fait saliver, même si je suis en train de manger. Je mâchouille rapidement ma bouchée. J'imagine qu'il me pose la question suite à ma sortie avec Nico, faut que je lui demande de m'y emmener à nouveau c'était tellement incroyable...

« Ce biscuit est TROP BON je meurs, c'est quoi exactement? »

Vu que c'est une famille, je ne m'attends pas à tomber sur des space-cakes au moins. J'en ai trop bouffé étant jeune.

« Je te retourne la question! J'imagine qu'en plus d'aimer la cuisine tu dégustes avec émerveillement ce que tu prépares? Ou... laisse moi deviner, tu aimes plus cuisiner que manger ! Genre t'aimes préparer pour les gens ! »

Jérémy rigole à la blague de Nana à propos de l'odorat de Charlotte... avant de s'arrêter net. Non mais en fait, ça se pourrait... Nicolas repère dans quelle pièce de la maison il est à son odeur, même pas à son aura ! De qui il tient cette odorat de fou furieux ?! Pour Lottie, prions qu'il s'agisse de son père biologique. Non mais il s'inquiète pour rien, là. Ce sont les grands frère, les freaks de la fratrie, Charlotte n'a pas besoin de son développer ses sens pour survivre.

En parlant de survivre, Nana demande quand être Invisible se révèle utile. Un peu vite, malgré lui, Jérémy répond directement. :

-Quand je chasse. murmure-t-il le ton plus sombre avant de laisser planer un petit silence, se refusant à développer sur ce qu'il savait chasser. Il inspire avant de reprendre, plus léger. Et généralement pour les missions. Infiltration, espionnage,... J'ai des facilités à me montrer plus discret selon les environnements et ça peut perturber l'adversaire en combat rapproché. Au quotidien, c'est moins facile de trouver une utilité, sauf si tu es introverti mais... La plupart des Feux aiment être vus, après tout.

Il ne déroge pas à la règle. Jérémy est ravi quand on le complimente... Quand il s'agit de son physique, ça dépend pour quoi, mais ça ne l'empêche pas d'apprécier. Surtout depuis qu'il a appris à aimer les cicatrices dont il est le moins fier. D'ailleurs, puisqu'on parle compliments, il sourit quand Nana avoue adorer manger, comme il le pensait. La voir dévorer le biscuit est le meilleur cadeau qu'on puisse lui faire, sans même qu'elle ait besoin de dire à quel point il le trouve bon. ...BON, il est quand même content de l'entendre hein. :

-Une recette à moi, basée sur les shortbread écossais. J'utilise du sucre glace pour qu'il soit plus léger, et un peu d'extrait de vanille.

Puis elle lui retourne sa question, s'il préfère cuisiner ou manger. S'il avait été dans sa tenue de cuistot, peut-être qu'elle aurait deviné encore plus facilement, mais sans doute de le voir cuisiner en milieu d'après-midi est un indice bieeeen suffisant. :

-Exactement ! J'aime bien manger aussi, déguster surtout, identifier les subtilités des saveurs qui s'accordent... Mais ma passion, c'est faire et offrir.

Sa béchamel est prête, il a ajouté un peu de muscade, sel et poivre. Il la met alors de côté pour la laisser refroidir avant de tendre la cuiller en bois à Nana. Il y a un petit temps en suspens avant qu'il n'ouvre grand les yeux. :

-Ah. Pardon, d'habitude... C'est là où se met Nicolas et il- enfin... Il m'interdit de laver les cuillers s'il peut lécher ce qu'il reste. ...Si t'aimes la béchamel du coup... ça doit moyen s'accorder avec du café. ...Comme tu veux !

C'est pas gênant pour lui, il nettoie après ce gros maniaque. Après, Nicolas n'a pas de manières, Jérémy lui ne lécherait rien devant un inconnu -lol- mais Nana fait bien ce qu'elle veut. En attendant sa réponse, il prend quatre œufs sur le comptoir avec sa main libre. Oui quatre. D'une main. Elles sont vraiment grandes.

Je hoche de la tête tout en écoutant Jérémy répondre à mes questions. Je ne demanderai pas plus au sujet de son pouvoir, je ne pense pas qu’il ait envie de s’étendre là-dessus mais c’est intéressant à savoir. Tout comme Nico, il me semble, de mémoire, que Jérémy a vécu beaucoup de choses sombres…  
En vrai, les Feux me font penser à Black Star dans Soul Eater : un ninja qui doit être discret mais avec un fort complexe de m’as-tu-vu REGARDEZ-MOI.

Mes yeux pétilles quand j’entends la recette du biscuit qui fond sur ma langue. Pendant qu’il me répond, j’en profites pour en grignoter un deuxième, suivi d’une bonne gorgée de café qui me donne quelques frissons de plaisir gustatif. J’ai l’impression de retomber en enfance sur le moment, sans le café hein. Jérémy aime offrir, préparer ce qu’il offre aux personnes de son alentour, il y a une certaine gentillesse et douceur qui émane de lui. Si jamais il décidait de devenir un chef cuistot, je serais parmi ses premiers clients ! Il en faut pas beaucoup pour me convaincre hein, de voir sa façon de cuisiner et de manger ses biscuits c’est bon, c’est tout gagné.

« Si jamais tu acceptes de partager ta recette de biscuits… Je suis preneuse ! »

Je sais déjà qu’ils ne seront sûrement pas aussi bon que ceux-là, mais si je peux me rapprocher au max de cette douceur j’en heureuse. C’est important pour les fonce-dalles.
Mes yeux louchent sur la cuillère qu’il me tend. Il s’excuse et là je suis en dilemme. S’il y a bien quelque chose qui gagne mon cœur c’est la béchamel BIEN FAITE. À l’odeur, elle l’est. Je rigole un peu à son anecdote sur Nico, grand amateur de bouffe je ne suis pas étonnée que ce soit lui qui fasse ce genre de règles à la maison. Aucun gâchis n’est accepté !
Bon, je suis une invitée est-ce que vraiment je vais me permettre de-

« Ça ne me dérange pas, j’ai le palais développé et qui s’adapte sans soucis ! »

J’ai déjà la main sur la cuillère. Bon.
Ça veut tout dire hein. Je le remercie avec un grand sourire et l’enfourne doucement dans ma bouche. Je trouve une technique pour récupérer ce qu’il y a sur la cuillère sans ce que ça soit trop impoli. En tout cas je l’espère. Je roule des yeux mais pas parce que je suis saoulée mais de BONHEUR. La pointe de muscade réveille des sensations endormies, je me vois voyager au loin au pays de la béchamel. Alors là, c’est pas de la merde.

« IN-CRO-YA-BLE JÉRÉMY.  »

Je déguste royalement. Pardon. Le café peut attendre.

« Mais où est-ce que tu as appris à cuisiner comme ça ? »

HRP : Si tu as maté SNK (Attaque des Titans), je me suis rendue compte que Nana est un peu comme Sasha côté bouffe. xD

Nana, complétement ravie par les biscuits, dit qu'elle serait contente d'avoir la recette. Elle n'a pas insisté sur son pouvoir Invisible. Jérémy note mentalement... et son bras s'étend, va chercher sur le comptoir, placés un peu loin du plan de travail pour ne pas les salir, un des carnets placés là. Il l'ouvre, et le place devant Nana, la recette des shortbreads écrite en noir, de l'écriture de Lou, avec des ajouts soignés en rouge, écrits par Jérémy. :

-Tu peux la prendre en photo. Mais sache que je vais pas toujours donner mes petits secrets...

Elle a eu du coup le temps de réfléchir à sa proposition... A propos de la cuiller. Elle a l'air d'y réfléchir longtemps... enfin plus longtemps que son corps qui a attrapé l'outil de cuisine avec laaaargement moins d'hésitation. Un seul côté des lèvres de Jérémy s'étire dans un sourire. C'est bien, il ne faut pas résister à l'appel de la nourriture. Surtout la sienne. Non mais. Il décale son regard pour poliment la laisser déguster la béchamel pendant qu'il sort un bol vide du congélateur -oui-, un autre du placard... De retour au comptoir, il sépare le blanc du jaune de ses quatre œufs, les premiers finissant dans le bol froid avant de sortir un fouet.

Nana a l'air d'aimer la béchamel. In-cro-ya-ble, qu'elle dit même. Jérémy sourit plus franchement mais baisse la tête... Oui bon, il aime beaucoup ce genre de compliment d'accord. Elle lui demande où il a appris à cuisiner. :

-Des souvenirs de quand j'étais petit. Trois ans d'études de cuisine et une autre bonus pour la nutrition. Une famille qui aime bien manger... Et beaucoup de pratique.

Sur ce, il commence à battre les blancs d'œufs. Alors. Les Williams ont un batteur. Multifonction d'ailleurs. Mais c'est Jérémy, et s'il a l'occasion de se faire les bras en cuisine il va pas la manquer. Aussi, c'est lui mais, la satisfaction d'avoir réussi ses blancs en neige par sa propre force rend le plat final bien meilleur, à ses yeux. Sa technique est parfaite ; bol froid, un peu penché, la pincée de sel ajoutée SEULEMENT quand ils deviennent mousseux et, bien sûr, vérifier la fermeté d'abord en observant le cône créé au bout du fouet quand il s'arrête, puis en retournant le bol... rien ne se renverse. Parfait. :

-Y'a pas vraiment de secret. De la passion, du travail, de la patience et ne pas baisser les bras face aux difficultés. Comme beaucoup de choses dans la vie... J'ai eu de la chance aussi d'avoir des gens autour de moi pour me soutenir... Mon père biologique disait que la cuisine, c'était pour les femmes. J'avais rien à y foutre, je devais finir garagiste comme lui.

Il va chercher un de ces tupperwares préférés, où il met généralement un mélange de fromages qu'il râpe lui-même... Vérifie que la béchamel a suffisamment refroidi avant d'y ajouter petit à petit les jaunes d'œuf et le fromage. ...Avec une autre cuiller en bois propre, bien sûr. :

-J'ai arrêté d'attendre son approbation pour quoi que ce soit quand j'ai compris que de toute façon, ses remontrances ou ses silences peu importait, ça me rendait malheureux. J'ai préféré écouter un véritable père, une famille qui voulait bien m'accompagner sur la route que je traçais parce que c'était mon rêve, ma passion... et vu ma béchamel, j'ai bien fait.

Il rigole doucement, s'en arrêter de cuisiner. Sans jamais s'arrêter.

J’écoute attentivement tout en finissant de déguster. Déjà, d’apprendre soi-même à cuisiner, ça te donne de bons skills mais alors d’en faire des études, c’est encore mieux ! Parce que tu connais les vrais techniques pour couper tel machin, éplucher ça, battre correctement je sais pas quelle pâte, enfin bref, c’est un autre niveau ! J’accumule les informations tout en bougeant la tête de haut en bas, je le laisse se concentrer avant de pouvoir répondre.

Je roule des yeux sur la remarque au sujet des femmes. C’est d’un cliché de la part de la génération de nos parents, ils ont du mal à accepter que ça ne marche plus comme ça. Faut se rendre compte de ça hein.

Je rigole avec Jérémy.

«Ah clairement je confirme qu’elle est bien faite !»

Oui je dis ça avec la cuillère entre mes dents. J’assume.

«Je comprends mieux ! Pas étonnant que tu sois aussi bon en cuisine ! C’est donc en extérieur ou à Terrae que tu as fait tes études ?»

Du coin de l’oeil je vois non loin de moi une boîte de mouchoirs ouverte. Je me penche doucement pour attraper un tissu et le déposer à plat pour y mettre la cuillère. Je suis pas ici pour mettre ma salive partout.

«C’est sûr qu’on en attend beaucoup parfois après nos parents, on veut qu’ils soient fiers et qu’ils approuvent ce qu’on fait ! Mais parfois on se rend compte qu’au final c’est nous même dont on a besoin l’approbation.»

C’était facile aux parents de dire “Je veux que tu fasses ci, ça c’est un vrai métier qui va te rapporter plein d’argent !”. Mais au final, à quoi ça sert de faire quelque chose qui nous rend riche et bla bla si on n’aime pas ? Si on est pas bien de faire cela puisque ce n’est pas notre envie/passion ?

«C’est lourd le silence parental à porter, je suis heureuse qu’avec Nico et Charlotte vous soyez avec les Williams ! Y a pas mieux qu’Aaron côté bienveillance.»

Bon y a Hideko et d’autres Masters mais pour ici, on se focus sur le daron du foyer.

«En tout cas, tu pourrais faire un sacré Ted Talk avec ton histoire !»

Je lâche un petit rire chaleureux. Sa façon de s’exprimer, ses passions, son histoire, clairement ce serait tellement intéressant. J’ai découvert récemment ce truc de Talk, c’est enrichissant.

«Donc, à la maison c’est toi le grand cuistot au quotidien alors !»

Nana confirme à nouveau que la béchamel est bonne et demande des précisions sur l'endroit où il a fait ses études. :

-Par correspondance... Quand je suis arrivé j'ai... fait que quelques mois de dernières années de lycée, vu que la période scolaire au Japon est décalée par rapport à la France. Mais j'ai pas eu le temps d'avoir un bon niveau de japonais au point de suivre des cours de cuisine dans cette langue.

Et puis rester assis dans une salle de classe, ça le soûlait. A part pour certains cours où c'était plus difficile, il avait nettement préféré la liberté qu'il avait, en recevant ses polycopiés, de se lever pour aller tester quelque chose en cuisine. :

-Et j'ai alterné avec un boulot au restaurant de Terrae. C'est pas de la haute gastronomie mais ça suffit amplement pour un diplôme.

Il touille fermement le mélange de béchamel, fromage et jaune d'oeuf qui prend une belle couleur dorée. Il reste concentré car il sait qu'il doit faire ses étapes de la recette assez rapidement. Il voit Nana qui s'empare d'un mouchoir pour déposer la cuiller en bois qu'elle a débarrassé de la béchamel sur le comptoir et- AH. ENFIN. Quelqu'un qui utilise les mouchoirs. Ugnh... Il est ému mais il abuse... c'est juste que les autres membres de sa famille ne sont pas aussi maniaque que lui mais y'a que Nicolas qui s'en fout partout en vrai, même Lottie est plus propre que lui !

Enfin bref, il ne s'agit pas de ça, mais de "l'approbation parentale"... et c'est vrai qu'il en connaissait un rayon, le Mymy. Laurent, le babouin bourré et borné du Bourbonnais, pathétique paternel pathologiquement patibulaire, triste rustre aux sinistres insultes et sordides blasphèmes, meurtrier qui maltraite, malmène, moleste son môme et s'imagine martyr, aura, pendant deux décennies, fermé les yeux sur le dernier présent que sa première femme avait laissé sur Terre avant de partir. Le fils, de son côté, aura eu le temps d'ouvrir les siens. L'esprit serein, presque saint.

Alors Jérémy préfère parler de son père, son seul père, Aaron. Et de sa nouvelle famille. :

-La bienveillance d'Aaron Williams... répète-t-il comme s'il s'agissait d'une bonne blague, avec un sourire en coin. Au début, je vais être franc, je pensais qu'il était très con. Accueillir Nico et moi sous le même toit, en sachant parfaitement ce qu'on a pu faire quand on était gamin, et nous traiter comme des gosses comme les autres, j'me disais "Il est suicidaire ou n'a aucun instinct de survie." et qu'il allait se lasser, nous virer... J'en sais rien.

Il hausse les épaules. En vrai cette réflexion n'était pas si illogique ; Jérémy n'avait pas connu des adultes assez déterminé et humain pour traiter des jeunes comme eux autrement que comme du bétail, des petits gangsters ou pire, des soldats. Et puis d'un coup il est dans les pattes de Ronron. Alors les rageux diront que c'est pas vraiment un modèle "adulte" -oui j'te vois- mais en attendant il a gagné la confiance de Jérémy, Jérémy veut le rendre fier et c'est devenu un étrange modèle, un homme avec une petite famille et des grands pouvoirs mais qui vit simplement. :

-Et maintenant je suis fier de m'appeler Williams. Y'a pas besoin d'un TedTalk pour ça.

Parce que c'était suffisant pour résumer tout ça.

Avant de répondre à la dernière question de Nana, il rajoute les blancs en neige dans le mélange et commence à l'incorporer, délicatement, tournant sa cuiller, le bol, soulevant la mixture pour ne pas qu'elle retombe. :

-En vrai, tout le monde cuisine ici. Surtout dad et moi parce que ça nous passionne c'est vrai, mais il est laaargement plus doué que moi pour les desserts... j'ai pas un palet sensible au sucré. Mom cuisine aussi... C'est pour ça qu'on a toujours des biscuits anglais qui trainent quelque part. Nicolas fait des trucs plus simples niveau préparation mais, je sais pas comment il fait, c'est systématiquement GRAS. Et j'ai rien contre le gras hein, mais on n'a pas tous son métabolisme de taré ! Même Lottie nous aide souvent. Bon on lui fait faire des tâches simples mais elle est là... Surtout quand c'est journée cookies et glaces.

Il sort des ramequins qu'il beurre, presque distraitement. :

-C'est tellement reconnu à Terrae qu'il y a toujours à bouffer ici qu'une nuit, y'a deux gamins qui sont venus chourrer dans notre frigo. Heureusement pour eux, j'étais pas là.

Il se retient de jeter un œil à ses couteaux à viande... parce qu'il se refuse d'utiliser ses outils comme des armes mais sur le coup, c'était tentant. A la place il s'apprête à verser la mixture dans les ramequins avant de s'arrêter net. :

-Hm... Tu voudras en goûter un ?  Ce sera cuit en quelques minutes et j'en ai fait largement assez. ...Oui tu voudras en goûter un.

Et sans attendre sa réponse en fait, il sort un autre ramequin pour elle. C'était bien la peine de demander, tiens ! Roh ça va tu vois bien qu'elle a faim ! En fait quand tu seras vieux, tu seras la grand-mère qui nourrira les gamins de force... En plus tu lui as même pas dit ce que tu faisais ça se trouve elle aime pas ! Tu vas voir si elle va pas aimer. C- C'était pas un défi ! Roh pis merde hein.

C’était très chiant de s’habituer à un tout autre niveau scolaire je trouve. Bien que j’avais connu en premier l’univers scolaire du Japon un peu étant toute petite avant la séparation de mes parents, je devais switcher au Français et après j’ai déjà dû m’habituer au Français PUIS retourner sur le Japonais. BREF. Au secours quoi.
J’observe les mouvements de Jérémy tout le long, lâchant quelques petits rires par ci et là.

Il était différent de son frère mais à la fois il y avait cette ressemblance… Nico était une pile électrique mais il avait cette capacité à devenir très sérieux et calme, après c’est un Master ça demande des responsabilités on va pas le se cacher. Jérémy me semble être quelqu’un de très sérieux et un peu moins surexcité, sa maturité est très présente.
Tous les deux ont vécu des choses très particulières par le passé, ça les a endurci mais tous les deux ont gardé une certaine tendresse, cachée certes, au fond d’eux.
Jérémy fait un peu plus daron que son frère aussi.
Entre deux phrases je glisse un petit commentaire.

«Ouais Aaron paraît suicidaire mais il est tellement intelligent !»

À nouveau, je me répète peut-être hein, c’est un Tonnerre faut pas s’étonner.
Je laisse mes doigts se balader sur le comptoir tout en continuant d’écouter, j’imagine des scènes familiales super mignonnes qui regroupent tout le monde, ça me fait sourire. L’environnement de cette famille me paraissait vraiment sain.

«Clairement, vous êtes une belle petite famille heureuse on dirait, ça fait plaisir à entendre et ça doit tellement être un soulagement pour toi Nico, Lottie et-»

Et là je pars en fou-rire parce que ça parle de gras. Je ne peux qu’appuyer les propos de Jérémy. Au vu de la TONNE de nourriture qu’on a mangé ensemble depuis qu’on se connait, sans parler du super coin à Tokyo…

«Pardon Jérémy, mais là-dessus oui Nicolas mange comme un américain qui ne connaît le terme ‘’santé’’, je le confirme !»

J’essuie une larme qui s’échappe. Après, le fait d’être très physique bah… faut des calories quoi ! Un peu comme les célébrités qui mangent je-ne-sais pas combien de calories PAR JOUR pour prendre de la giga masse et surtout en faisant pleins de repas et ne parlons pas du nombres d’œufs qu’ils avalent aussi…

«Deux gamins ?? Est-ce que vous avez pu savoir qui c’était ? »

Si j’entends le prénom d’Aylan je ne serais même pas surprise. C’est une de ses spécialités.
Mon regard se met à nouveau à pétiller quand j’entends la proposition de mon hôte. Avant que je puisse répondre, mon ventre le fait à ma place et lâche un GIGA gargouillis, ça veut dire oui. Je retrousse un peu mes lèvres dans un sourire gênée.

«Avec plaisir ! Mais qu’est-ce que tu prépares exactement ? »

Je renifle, un peu trop, fortement.

«Ça sent super bon ! Ou sauf si tu veux me faire la surprise je peux tenter de deviner c’est quoi !»

Je ne m’amuserai pas à me la jouer comme Gordon Ramsay MAIS un petit jeu de palais gustatif ça peut être sympa si du moins cela tente Jérémy. Je ne suis pas là pour l’embarrasser non plus.

HRP : Si jamais tu choisis que Nana devine, laisse moi savoir en HRP c’est quoi le nom du plat exactement ! :hearts:

Jérémy ne peut pas s'empêcher de rigoler doucement quand Nana dit qu'Aaron est intelligent. Alors oui, il l'est hein, mais des fois, c'est pas flagrant c'est tout. Ça dépend de comment t'as grandi et ce que tu fais de ton "intelligence"... Et puis il fait la moue quand elle éclate de rire, et confirme que Nicolas mangeait comme "un américain". Il plisse les paupières et la vise de sa cuiller en bois. :

-Putain j'aurais dû m'douter qu'il se foutait de moi quand il me disait que vous alliez dans un bar à salades ! J'vais lui en faire bouffer pendant une semaine pour m'en avoir raconté tiens, des salades !

Nan mais quel salopard ! Il s'occupe de sa santé et il lui ment ! TRAHISON !

La conversation enchaîne sur le rapt de nourritures qui a eu lieu durant son absence... Jérémy soupire. :

-Aylan et Leona. Il y a eu plus de peur que de mal heureusement, mais au moins, on a eu l'occasion de voir que le système de protection de la maison était efficace. Hein Termicator ?

Alors. Oui, le chat n'est pas dans leur champ de vision, probablement planqué dans un coin, mais Jérémy lui parle toujours, sachant que le chat-robot veillait toujours sur la famille... Parfois, il n'y a pas de réponse, mais là, dans le néant, un petit miaulement lui répond et le fait sourire.

Heureusement pour lui, Nana avait l'air d'avoir réellement faim, vu le gargouillis sonore qui lui vient. Il souffle un rire avant d'aligner les ramequins sur la plaque de cuisson. :

-Oooh vu que je risque de souvent vérifier la cuisson, tu vas vite deviner donc je vais t'épargner ça... C'est une forme simplifiée de soufflé au fromage. Et ce sera accompagné de ça. il tapote le tupperware où se trouve encore la viande. Poitrine de porc mariné dans différentes aromates que je vais griller. C'est un peu lourd, c'est pour ça que je fais des petites portions.

Il lance le four, déjà préchauffé super hi-tech de la mort qui tue et range le plan de travail pour le nettoyer avant d'enchaîner avec la deuxième partie du plat, sortir une planche et découper un oignon. Si Nana avait un doute sur le fait qu'il savait utiliser un couteau, elle ne l'a plus. Il ne se la pète pas -oui je sais c'est incr' mais c'est justifié-, chaque geste est précis et utile... mais bon sang qu'il les fait bien. L'oignon n'a pas le temps de faire pleurer qui que ce soit, il finit en quelques secondes dans la poêle avec un filet d'huile. Pendant ce temps, il discute. :

-Est-ce que tu as un plat préféré ou quelque chose que tu aimerais goûter ?... Si un jour tu repasses à la maison ou qu'on t'invite à dîner, je serais sûr de te faire plaisir comme ça. Et si c'est quelque chose que j'ai pas encore essayé de faire, c'est d'autant mieux ! J'apprendrais à faire un nouveau plat !

Pendant notre conversation, lorsque j’entends le prénom d’Aylan, je rigole fortement de l’intérieur. Pourquoi je ne suis pas étonnée que ce petit ninja vienne voler de la nourriture ici ? Il a la foi de venir voler chez les Williams, Aaron l’aurait attrapé par les oreilles… ou Jérémy vu comment il en parle.

«Termicator ?»

Je me retourne mais ne voit rien, mais un miaulement confirme la présence d’un félin, quelque part. Sûrement que les petits ont dû avoir peur du matou pendant leur visite s’il affirme que la protection de la maison fut une réussite, hm…

En tout cas. Je fais une petite moue triste de ne pas pouvoir jouer aux devinettes mais l’idée d’un soufflé au fromage me fait saliver. Et la viande encore plus. Je suis une assez grande carnivore, je l’avoue.

«J’ai un estomac au taquet, n’ai pas peur des quantités avec moi hein.»

Mieux vaut le dire ouvertement, il doit le savoir de toute façon, si je sors manger avec Nico c’est parce qu’on a des appétits d’ogre, littéralement. Je regarde Jérémy passer d’une tâche à l’autre, il est très agile avec son couteau. S’il y a bien une chose que je déteste et que je ne peux pas faire contrairement à son skill, c’est coupé un oignon. Clairement hein, je déteste ça et je finis pas acheter que de l’oignon déjà en poudre. Ça pique les yeux, c’est chiant à couper enfin… Voilà. Y a pas autre choses à ajouter à ce sujet. Mais clairement, vu la facilité qu’il a avec ce couteau, je ne voudrais pas faire partie des gens qui l’énerve.

«J’adorerai ça ! Dis-je, les yeux pétillants. Un nouveau plat hm… »

À l’énonciation d’un plat que je préférerais, mon cerveau part en mode recherche parce que j’aime tellement de choses qu’il m’est difficile de choisir. Et ça me ferait plaisir de revenir rendre visite bien évidemment ici ! Mais après avoir fait une très (trop) longue liste de plats, je me décidais à partir sur du classique.

«OH, Jérémy, j’avoue que j’ai un (grand) faible pour une bonne blanquette de veau ! Avec des frites maison ! Est-ce que tu sais la faire ? Sinon pour l’apprendre c’est très facile !»

Rien ne vaut pour se conforter qu’un plat typiquement français que me préparait mon père quand j’étais jeune… Ça ramène des souvenirs.

«D’ailleurs tu sais cuisiner beaucoup de choses j’imagine ? Genre, c’est quoi ton plat préféré que tu aimes te préparer ? »