## Mer 31 Mai 2023 - 20:23 | ||
Aylan Raspberry Messages : 519 Date d'inscription : 17/04/2021 Emploi/loisirs : écolier | __–Le six janvier. Néo, tu as interdiction formelle de lire ce sujet. __–Un après-midi avec Lola, à acheter un cadeau pour Miguel. Que n’était-ce point là une perspective réjouissante. (Suivant la tradition espagnole, les présents étaient remis le six du mois cité ci-dessus ; bien que dans la culture musulmane on ne fêtât pas vraiment cette fête, Aylan était avec un Latino et une Espagnole ; étant à Rome il devait faire comme les Romains.) __–Dans l’après-midi, donc, Aylan décida que le temps était venu d’aller rendre visite à son aimée. Toutefois, comme celle-ci avait bien fait comprendre qu’elle appréciait sa tranquillité, d’aucuns diraient sa solitude, notre protagoniste résolut de faire appel à son mode de communication favori, quand il s’agissait d’envoyer un poulet à Lola, qui, à sa connaissance, n’était pas encore équipée de moyens de télécommunications. (Il faudrait qu’il pense à ce titre à lui, disons, lui trouver un appareil. Nul doute qu’un de ses contacts à Taïwan pourrait lui dénicher un ordiphone tombé d’un camion. (Ajoutons que d’aucuns diraient qu’un concentré de technologies aussi cher qu’un téléphone cellulaire était un cadeau en soi, mais Aylan ne le concevait pas comme cela : un ordiphone, pour lui, cela avait toujours été un matériel de guerre ; un outil civil tout au mieux. Cela aurait eu autant de sens d’en offrir un que d’offrir un marteau, une bouilloire ou un fusil.)) __–Son mode de communication favori, donc, pardonnez les parenthèses dans les parenthèses dans les diversions : l’avion en papier. Il en confectionna un avec grand soin et le lança. Il virevolta quelques instants, guidé par les brises de son propriétaire, avant de se déposer un étage plus bas, dans la chambre de Lola. À l’intérieur, un mot qui prévenait de son arrivée imminente. __–Et c’est un Aylan tout équipé, les pieds dans ses heelys favorites, un sac à dos sur les épaules, des yens plein les poches – il avait demandé à Luna de le payer en devises plutôt qu’en consommations gratuites, en salaire des cours d’arabe qu’il lui prodiguait – et un grand sourire aux lèvres qui tapota à la porte – neuve – de sa compagnonne. Et dès qu’elle ouvrit, la salua d’un grand câlin et d’autant d’enthousiaste : __–« Saluuuut ! Ça va ? » __–Puis d’un regard à droite, à gauche et, à voix basse : __–« T’as prévu quoi à offrir à Miguel ? Tiens regarde. » __–Il ouvrit son sac et lui montra, hé bien, un cigare havane fait au crochet, maintenu bien droit par un fil de fer glissé en son centre. __–« Moi j’veux lui offrir ça, toi t’as des idées ? » Dernière édition par Aylan Raspberry le Mer 14 Juin 2023 - 17:57, édité 2 fois |
## Mar 13 Juin 2023 - 0:39 | ||
Lola Ortega Messages : 96 Date d'inscription : 17/12/2022 | (Du coup on avait bien dit que c'était le six, mais un peu plus tard dans la journée, c'est ça ? Je suis partie là dessus !) Lola avait peiné à trouver quelque chose pour Aylan, mais Miguel a été d’une infinie patiente avec lui. La voilà soulagée et le coeur plus léger d’avoir quelque chose à proposer à son… elle ne sait pas trop comment le définir, mais il est son ami à qui elle tient tout particulièrement, c’est juste étrange de le nommer autrement qu’Aylan. Ca lui suffit, et elle n’a pas vraiment besoin de beaucoup plus. Alors lorsqu’elle a reçu son avion en papier, elle n’a pas pu s’empêcher de sourire — comme toujours, c’était léger, presque absent en réalité. Mais c’était présent, c’était là ; elle aimerait bien apprendre à confectionner des petits animaux en papier, mais elle n’a pas beaucoup d’imagination et pas assez de temps pour faire des tests. À la place, elle replie soigneusement le petit avion et le pose sur son bureau. Elle s’assure que son cadeau est bien caché dans le placard, dont elle vérifie deux fois la fermeture, pour finalement se tortiller ses mains dans l’attente de l’arrivée d’Aylan. Les cadeaux offerts par Ariana sont posés sur le bureau, le téléphone sur la boîte, l’enveloppe encore fermée oubliée dans un coin. Lorsqu’il arrive, elle peut entendre ses roulettes dans le couloir ; bruit caractéristique. Alors elle met ses mains dans son dos et l’accueille comme ça, un peu droite… mais se détend imperceptiblement dans leur étreinte, qu’elle lui rend maladroitement, juste en posant sa joue contre sa tête et sa main dans son dos. Il est un peu plus petit qu’elle, maintenant, et c’est la première chose qui l’a marquée lors de leurs retrouvailles. Alors elle hoche la tête à sa question et lui renvoie un signe de tête en retour ; puis elle cligne des yeux et se penche vers lui à son chuchotis, pour regarder le cadeau. Oh. C’est vraiment bien fait. Elle ne savait pas qu’il faisait du crochet. Enfin, il y a plein de choses qu’elle ignore sur lui, désormais, ça ne fait qu'une de plus à ajouter sur la liste. Tu l’as fait ? qu’elle demande en ASL, toute surprise. C’est très beau. Elle touche doucement, du bout du doigt, pour en éprouver la texture, admirative. Un peu de honte lui tord l’estomac lorsqu’elle avoue : Je n’y avais pas pensé jusqu’à ce matin… J’étais perdue dans ma tête. Un aveux difficile pour elle, bien qu’elle sache qu’Aylan comprendrait, comme Miguel avant lui. Elle signe un peu plus vite, toujours plus bavarde de ses mains qu’avec des mots. Tu veux bien m’aider à lui trouver quelque chose ? Je n’ai pas d’idée ici, tout est nouveau… (Elle s’interrompt et regarde ailleurs.) Je ne sais pas trop comment lui faire un cadeau. Qu’est-ce qui pourrait faire plaisir à Miguel et qu’elle pourrait trouver en quelques heures… Te fixe en #127c2c. |
## Mer 14 Juin 2023 - 18:12 | ||
Aylan Raspberry Messages : 519 Date d'inscription : 17/04/2021 Emploi/loisirs : écolier | __–Aylan hocha la tête vigoureusement à sa question. Il n’était pas peu fier lui-même de sa création. Elle n’était pas d’humeur à parler, aujourd’hui, mais ne semblait pas gênée par entendre sa voix. Enfin, Aylan allait tout de même prendre sur lui pour parler doucement et ne pas trop s’emporter. Il lui répondit donc, en espagnol : __–« Oui, bien sûr. » __–Il se doutait, par ailleurs, que beaucoup de choses étaient nouvelles pour Lola : les lieux, comme elle l’avait indiqué, mais aussi le principe de chercher quelque chose dans des magasins, un objet plaisant, amusant, avec un souci seulement secondaire pour l’utile ou le pratique. __–« On va aller au village, y’a plein de magasins super bien ! Tu peux lui acheter, par exemple, un livre que t’aimes bien ou que tu penses que ça lui plairait, ou tu peux demander conseil aux libraires, ou… » __–Ne pas s’emporter ou la noyer sous les infos. __–« Enfin, on verra bien, j’suis sûr on va trouver. T’as quoi comme budget ? Au pire je t’avance hein c’est pas grave ça me dérange pas. » __–Et il allait, ça alors, oublier de demander un remboursement. __–Toujours était-il qu’il fallait y aller. Il tendit sa main. Sans vraiment s’attendre à ce que Lola la prît, mais sait-on jamais… __–« Tu viens ? » Dernière édition par Aylan Raspberry le Dim 19 Nov 2023 - 17:24, édité 1 fois |
## Lun 3 Juil 2023 - 22:13 | ||
Lola Ortega Messages : 96 Date d'inscription : 17/12/2022 | Lola a beau ne pas être très expressive, pour ceux qui la connaissent bien, ses émotions transparaissent pourtant toujours bien sur son visage. Un tressaillement ici, les yeux plus ouverts que d’habitude là, quelque chose qui s’adoucit dans son regard scrutateur. Quand Aylan parle, malgré son enthousiasme, ce n’est pas trop pour Lola. Au contraire, ça remplit un creux douloureux, ça remplit un peu le coeur de magie et de joie. Elle est confortable, en fait, la voix d’Aylan, même quand il s’agite et parle beaucoup. Elle en a été privée si longtemps, alors elle aime l’entendre. Elle toussote alors un peu et se décide à faire un effort. Un tout petit. Juste pour qu’il continue à parler, aussi. Elle sourit un peu — juste un peu — et sa voix est un peu rauque quand elle reprend la parole, assez bas. —Merci. Mais elle se tortille lentement les doigts en réfléchissant — ceux qui connaissent Ariana se rendront compte que le geste est identique, mais chez Vicente-mère, il est plus nerveux, timide ; chez Lola, c’est surtout pour sentir le contour de ses doigts et de ses ongles, une texture qu’elle aime bien. Un livre qu’elle aime bien — elle ne connait pas vraiment de livres ici — ou bien… oh… de l’argent, c’est vrai. Lola fait la moue, et ses yeux accrochent l’enveloppe que lui a laissé sa mère et le billet posé dessus, sur le bureau. Elle ne sait même pas à quoi correspondent tous ces yens en euros, en pesos ou en dollars. Quand elle regarde à nouveau Aylan, elle lui attrape la main après un temps d’hésitation, craintive à l’idée de lui briser la main, comme toujours. Mais elle se rassure en se rappelant que ses pouvoirs ont à présent un sceau… Il lui demande s’ils peuvent y aller, mais elle là comme deux ronds de flans, à regarder l’enveloppe et le téléphone et le casque, mal à l’aise, parce qu’elle sait qu’elle devrait en parler aussi. Et que, peut-être, utiliser de l’argent qu’on t’a offert à Noël pour offrir des cadeaux de Noël à tes amis, c’est pas idéal. Mais peut-être que c’était justement pour ça qu’elle lui avait offert. Et peut-être qu’elle réfléchit trop. —C’est gentil, mais on m’a donné de l’argent. Tu sais combien ça fait ? Elle tire doucement Aylan à sa suite pour s’approcher du bureau et prendre le billet… il est violet, et c’est un billet de 5000 yens. Elle cligne ensuite des yeux… —C’est une bonne idée, la librairie ! Elle chuchote presque. Te fixe en #127c2c. |
## Lun 10 Juil 2023 - 15:50 | ||
Aylan Raspberry Messages : 519 Date d'inscription : 17/04/2021 Emploi/loisirs : écolier | __–Lola devait savoir, sinon se rendre compte, probablement se douter, à tout le moins sa narratrice devait être au fait qu’Aylan scrutait la moindre de ses réactions avec une grande attention. Certes, le visage de Lola lui avait immensément manqué et il ne se lassait pas de le regarder, mais il y avait plus que cela. C’était comme si, depuis son arrivée à Terrae, était née la possibilité de la perdre. Il n’aurait pas su expliquer ce paradoxe, aussi nous ne le ferons pas. Toujours était-il qu’il s’adonnait là au difficile exercice d’interprétation minutieuse du moindre tressaillement de ses muscles, pour s’assurer qu’il ne faisait rien qu’il ne fallait pas. __–Pour le moment, il semblait bien qu’elle n’était pas mécontente d’être en sa présence. Assez pour qu’elle utilisât la voix, c’était assez rare pour le signaler. Aylan en aurait bien soupiré de soulagement, mais il se contint : il ne voulait pas qu’elle pensât qu’il préférait qu’elle parlât – il était déjà bien assez heureux qu’elle communiquât tout court et le médium choisi ne revêtait à ses yeux que peu d’importance. Son soupir aurait été pour une autre raison ; il aimait l’entendre. __–Il sourit. __–« Ok bah cool ! » __–Il la regarda hésiter, regarder quelque chose dans sa chambre, puis lui, prendre sa main – il en fut, là aussi, fort heureux –, hésiter encore, il eut une bouffée de panique à se demander s’il n’était pas allé trop vite, puis elle l’emmena lui montrer quelque chose. __–Il considéra le billet. Se gratta la tête. Oui, assez, cela l’était. __–« Euh… ça fait trente-cinq dollars, un truc comme ça. Pour un cadeau c’est méga bien. Y’a que les livres les plus gros, ou cartonnés ou avec des impressions en couleur et tout qui coûtent autant. » __–Mais enfin, Miguel n’était pas tout à fait le genre de personnes à qui on offrirait un imposant livre d’art. __–« Ok bah super ! » __–Aylan n’allait certainement pas se demander d’où venait cet argent. Après tout, ce n’était pas le sien, donc pas spécialement ses affaires. __–C’est donc main dans la main qu’ils avancèrent, assez lentement. Lola semblait partagée entre un manque d’envie d’y aller ; elle traînait les pieds, hésitait, paraissait perdue dans ses pensée et tenait si peu fort la main d’Aylan qu’il aurait eu la sensation de la traîner derrière lui, s’il ne faisait pas tous les efforts du monde pour rester à son niveau et la laisser guider le rythme de la marche. __–Quelque part, heureusement qu’il la connaissait depuis longtemps : il savait que ce n’était pas de la mauvaise volonté, mais plutôt de la peur. Après tout, les derniers mois passés ensemble au Centre avant qu’ils ne fussent séparés, elle n’osait même plus le toucher, de peur de le casser en deux, ce que son titanisme non maîtrisé aurait bien pu causer. Il lui fallait encore un peu de temps, à Lola, pour admettre qu’à Terrae, elle était en sécurité. Autant l’environnement que ses pouvoirs ne pouvaient plus vraiment faire de mal. __–Il espérait que cela viendrait. __–Ils sortirent du couloir des Terres, puis de l’étage, dépassèrent celui des Feux et des Eaux. Le risque de se faire entendre par un télépathe, ou pire, de croiser Miguel ou Ariana, s’amenuisait. Il allait sans dire qu’Aylan avait été particulièrement attentif aux personnes qui passaient et à son environnement. Peut-être était-il temps d’entamer la conversation ? __–« Et, euh… » __–Il avait beaucoup à lui demander, mais rien d’assez léger pour ne pas plomber l’ambiance, mais qui ne serait pas un simple badinage avec lequel il ne voulait pas l’ennuyer. Aylan fit défiler dans son esprit la liste des sujets possibles et les élimina un à un, en un laps de temps aussi court que peut être celui qui est contenu dans une hésitation de milieu de phrase. __–« Tu voudras qu’on fasse quelque chose ce soir ? Tous les trois ? Si tu veux on pourra cuisiner après, ou, je sais pas… » |
## Mar 11 Juil 2023 - 0:59 | ||
Lola Ortega Messages : 96 Date d'inscription : 17/12/2022 | Si Aylan l’observe beaucoup, pour le moment, Lola, elle, fuit son regard. C’est encore si étrange, tout ce qui leur arrive ; et bien qu’elle soit si heureuse de leurs retrouvailles, elle ne parvient pas à bouger aussi vite que son comparse. Elle est toujours plus lente que lui à s’adapter. En fait, elle s’adapte fort, longtemps, et cela prend du temps à se construire ; c’est ce qui fait qu’elle est si solide et qu’elle est parvenue à protéger si bien ses amis lorsqu’ils étaient envoyés à la guerre. À prendre les décisions qu’il fallait. Elle se sent encore écrasée par le poids de ces dites décisions — la culpabilité de n’avoir pas gardée Liz près d’elle. Comment peut-elle en parler à Aylan, de cette crainte ? Celle que Liz savait qu’elle ne viendrait pas avec eux, et ne leur a rien dit ? Tout ça est trop lourd à porter pour elle, et ses bras de Titan n’y peuvent rien. Et aujourd’hui, elle doit retourner dans un monde qui lui est si étranger. Elle ne sait plus comment faire pour être normale ; l’a-t-elle seulement été un jour ? Tout cela lui traverse l’esprit, en même temps que la discussion avec l’espagnole, en même temps que le cadeau qu’elle aimerait trouver pour Miguel, en même temps que la main d’Aylan dans la sienne. Elle aimerait être présente pour lui, présente tout court, en fait, mais elle n’y parvient pas encore. Du temps, c’est tout ce qu’elle demande, et si Aylan peut sembler impatient, il ne l’est en réalité pas du tout. Même s’il se répète, sans doute parce qu’il n’est pas à l’aise non plus — un peu à cause d’elle, il faut dire — elle lui sourit en retour, juste un peu. —Alors je pourrai lui prendre un joli livre. Merci Aylan. Peut-être qu’il y aura de beaux livres sur l’art communiste. … Peut-être pas à Terrae, cela dit, il ne faut pas trop rêver. Ou sur le Mexique. Oh, aimerait-il un livre sur le Mexique ? Avec de jolis paysages, des images ? Durant le trajet, elle se perd un peu dans ses pensées, essayant de mettre de l’ordre dans toutes ces pensées parasites. Elle aurait aimé lui parler des cadeaux d’Ariana, mais ne sait pas trop comment amener le sujet, alors elle traîne la patte, regarde en arrière avant de sortir, perd son enthousiasme bien avant d’être sortie de l’institut. Elle voit la neige dehors, par la fenêtre, alors qu’ils descendent les escaliers et arrivent dans le hall. Elle acquiesce doucement à Aylan. Ca vient plus facilement maintenant qu’elle est lancée, et qu’elle a pu passer une partie de la journée avec Miguel aussi. —Oui, Miguel a quelque chose pour toi. Enfin, pour nous. (Sourire.) J’aimerais bien cuisiner, oui… Je ne sais pas trop comment faire. … On pourrait lui faire une Rosca de los Reyes ? C’est… avec des fruits confits… Je ne sais pas en combien de temps on peut faire ça. Elle agite doucement sa main libre, comme pour essayer de s’expliquer. Et alors qu’elle pousse la porte menant aux escaliers descendant sur la cour, elle peut sentir l’air de l’hiver arriver sur eux. Elle est contente qu’on lui ait apporté une doudoune directement à son arrivée — encore un cadeau, se dit-elle — parce qu’elle n’aime pas trop trop le froid. Et celle d’Aylan est très vite gelée dans la sienne, mais ça lui rappelle de bons souvenirs. Comment ils faisaient pour trouver du bonheur dans tout ce froid ? Dans ces regards échangés, ces rires chuchotés pour ne pas se faire prendre ? C’est là que Lola se rend compte qu’elle n’a plus à se battre pour survivre. La réalisation la frappe alors qu’ils sont dehors, là, ils viennent de passer la porte… Elle regarde la cour de Terrae, puis Aylan, et ouvre un peu la bouche, comme surprise. Un temps passe. —Dis… Un temps passe. —Tu es heureux ici ? Te fixe en #127c2c. |
## Lun 17 Juil 2023 - 23:09 | ||
Aylan Raspberry Messages : 519 Date d'inscription : 17/04/2021 Emploi/loisirs : écolier | __–Un joli livre. Aylan hocha la tête avec un sourire. Oui, c’était une bonne idée. __–À la première question de Lola, il réfléchit un petit moment. Elle lui avait déjà parlé de ce gâteau et s’il n’en avait pas vraiment eu l’occasion au Centre, il avait fait des recherches à son sujet à Terrae. Au final, il n’en avait jamais mangé, mais il avait au moins une idée de ce que cela pouvait être. Du sucre, des fruits. Beaucoup de sucre, en fait. __–« Hm, oui, c’est pas mal ça ! Ça me dit carrément. J’en ai jamais fait, mais de mémoire ça doit prendre deux heures ? Comme on est dehors, on pourra passer faire les courses pour avoir tout ce qu’il faut, puis on ira cuisiner ça, comme ça il sera prêt à temps, si tu veux. » __–Cela risquait d’être un peu serré en terme d’emploi du temps, mais rien d’insurmontable. __–La neige et le vent les fouettèrent quand ils sortirent. __–« Oh, attends, j’vais essayer un truc. » __–Aylan ferma les yeux, tâcha de se concentrer et de sa main libre, décrivit un large cercle au-dessus de leurs têtes. Après quelques instants de stabilisation, c’était comme si les deux enfants étaient entourés d’un champ de force, d’une sphère qui repoussait les flocons et éloignait le vent froid. __–S’il avait plu, il n’aurait même pas pu sortir, ou tenter de générer son bouclier, mais la neige était acceptable, loin d’être aussi intolérable. Et puis, s’ils se mettaient à courir en forêt, Lola n’aurait qu’à le perdre de vue un instant et le garçon blanc aux cheveux blancs habillé en blanc disparaîtrait. Ils avaient quelques souvenirs, lors d’un court passage en Sibérie, de moments d’innocence comme celui-là. Iraient-ils jouer dans la neige, comme quand ils étaient plus jeunes ? C’était étrange, pour Aylan, d’avoir de la nostalgie pour cette époque, de ces lieux. Il ne se l’autorisait jamais vraiment, mais contrairement à Lola, lui y était né, il n’y avait pas été envoyé de force. Le traumatisme était différent, moins intense. __–Cela lui fit se demander à quel point ses sentiments étaient réciproques. À bien y réfléchir, pour lui, Lola avait été un soleil, un astre apparu dans sa non-vie, son existence infernale. Lui avait été pour elle une béquille, une rare personne agréable dans cet environnement hostile où elle avait été jeté. Elle aurait survécu toute seule, cela dit. L’angoisse suprême, en amour, le saisissait donc : M’aime-t-elle autant que je l’aime ? __–Un temps passa. __–La seconde question de Lola le poussa dans une perplexité plus longue et intense. __–Il regarda la cour. Le champ et la prairie, recouvertes de neige. Les maisons du village, un peu plus loin. Les immenses immeubles tokyoïtes. Les nuages. __–Il la prit dans ses bras. __–« Maintenant… » __–« Presque. » __–Il s’écarta d’un pas et la regarda, droit dans les yeux, avec une résolution, un sérieux qu’elle ne lui connaissait pas. __–« On est pas encore tous réunis. » |
## Mar 1 Aoû 2023 - 15:22 | ||
Lola Ortega Messages : 96 Date d'inscription : 17/12/2022 | La voilà plus légère, maintenant qu’elle a trouvé une vraie jolie idée. Et l’idée du gâteau, pour le remercier de celui que son hermano lui a ramené un peu plus tôt dans la journée. Elle note le temps que cela leur prendra dans un coin de sa tête, puis acquiesce lentement, méticuleuse. Elle ne sait pas quels ingrédients il faudra, mais elle fait confiance à Aylan pour trouver ou s’en souvenir. C’est que son petit Air trouve toujours un moyen de créer ce qui lui passe par la tête, il est bien plus créatif qu’elle à ce sujet-là. Quand elle est paralysée, il la débloque toujours. C’est un poids de plus qui s’efface, mais le reste est si lourd à porter qu’elle en aura encore pour un moment si elle désire s’en défaire. Le vent et le froid refluent bientôt, et la Terre observe, émerveillée, les flocons tenus à distance. Un sourire se glisse sur les lèvres refroidies de Lola, alors que son regard se perd au-delà de la sphère de vent. La question lui a échappé sans qu’elle y réfléchisse ; c’est rare, mais pas tant que ça, avec Aylan. Sa main se réchauffe un peu avec la sienne qu’elle continue à tenir, cette fois avec plus de fermeté, de certitude. Elle est toute droite dans ses bottes, alors que lui s’efface presque sur le paysage clair, pendant qu’il réfléchit, ou semble simplement confus. Il ne s’efface pas quand il la prend dans ses bras, toutefois. La joue de la Terre rejoint l’épaule de l’Air, elle se blottit contre ses vêtements un peu humides de neige mais chaud de sa peau. Puis elle referme ses bras sur lui, sans oser serrer, mais là, juste là. C’est tout naturel, comme on s’enroulerait dans une couette. Et il lui a manquée si fort, mais même sa liberté et leurs retrouvailles n’ont pas le goût qu’elle espérait. Presque, oui, parce qu’il n’y a ni Liz, ni Brad. Quand ils se reculent, ils s’observent. Il a rarement cette expression, mais elle ne la choque pas. Elle aime quand il est si résolu, si déterminé, parce qu’elle peut se permettre de ne plus être toujours si droite dans ses bottes et de s’appuyer un peu sur lui, quand elle sent qu’elle est sur le point de s’effondrer. Et c’est un peu comme ça qu’elle se sent ces derniers temps, à deux doigts de l’effondrement. Elle renifle un peu et acquiesce, repose son front contre l’épaule d’Aylan, où sa voix est un peu étouffée. —Je m’en veux de pas être restée avec Liz. J’aurais dû faire plus attention. Elle se sent comme lorsqu’Aylan leur a été enlevé, il y a plus d’un an et demi. C’est tout sombre, là, au creux de sa poitrine. C’est trop dur qu’on la sépare de son amie la plus proche à peine Aylan retrouvé. Ce n’est pas ce prix qu’elle aurait souhaité payer. Pas Liz. Tout sauf Liz. Mais Miguel est là, Aylan aussi. Ensemble, ils sont très forts, pas vrai ? C’est parce qu’ils sont là qu’elle arrive à être forte. Un arbre n’est rien sans la terre qui le protège, l’eau qui le nourrit, le soleil qui le réchauffe, ni ses racines qui l’ancrent. Avec eux, c’est un peu pareil. Et même si elle déprime de ne pas pouvoir retourner chercher sa petite soeur, elle n’ose pas imaginer ce que ça a été pour Aylan, ici. S’il se sentait seul. Dès qu’elle a su, dès que Liz lui en a parlé, à voix basse au camp, Lola s’était demandé à quoi ressemblait la vie d’Aylan à Terrae. Comment il allait, qui il avait rencontré, s’il s’amusait bien. S’il était heureux. Est-ce qu’il est possible d’être heureux, quand ceux qu’on aime nous manquent à ce point ? —Je voulais juste te revoir, j’ai fait n’importe quoi. Elle est toujours rationnelle, Lola ; sauf quand ses émotions prennent le dessus. Mais elle a aussi fait confiance à Liz, et Liz ne lui a pas tout dit. Sûrement pour une bonne raison, d’ailleurs, mais elle n’est pas encore prête de le savoir. Te fixe en #127c2c. |
## Lun 7 Aoû 2023 - 18:50 | ||
Aylan Raspberry Messages : 519 Date d'inscription : 17/04/2021 Emploi/loisirs : écolier | __–À l’entendre, Aylan crut comprendre quelque chose, qui ne lui était jamais sauté aux yeux d’une manière aussi évidente. Tout ce qui lui était arrivé et lui arrivait, lui glissait dessus. Il n’avait jamais eu l’impression d’avoir eu le choix, une prise sur les événements, une capacité à agir, en somme. Il était né au Centre, avait été secouru contre son gré, puis il avait été spectateur de la récupération de sa famille… et ne parlons pas de sa relation avec sa mère. Mais, en retour, il ne se laissait jamais tout à fait prendre au piège. Peu importe où on l’enfermait, il trouvait toujours un moyen de s’échapper et de faire à peu près ce qu’il voulait. C’était peut-être pour cela, au fond, qu’il n’avait ni haine envers le Centre, ni attachement envers sa mère, ni n’avait-il pris d’initiative pour aller sauver les siens – sauf en dernier recours ; quand toute fuite était devenue irrémédiablement impossible, ni culpabilité pour le demi-échec que cela avait été. Ce qui était arrivé, ce qui arrivait, le faisait de la seule manière possible et il avait l’impression de n’avoir aucune influence sur le cours de ces événements. Comme lui n’avait aucune prise sur eux, il tâchait de ne leur laisser aucune prise sur lui. __–Lola, à l’inverse, était prisonnière de bien des choses, à commencer par son propre esprit. Oh, certes, comme lui, elle voulait que la situation change pour le mieux. Elle s’en donnait les moyens. Elle faisait face à ses problèmes. Elle les regardait droit dans les yeux et quand elle échouait, elle en prenait toute la mesure. __–C’était… étrange, pour Aylan. __–« Eeeh. Mektoub. » __–C’est écrit. Nul ne peut échapper à son destin. __–Mais en cet instant, il aurait aimé être fort et résolu comme Lola. Il aurait aimé lui dire « oublie tout, on va chercher Miguel, des armes et on y retourne » ou une autre phrase de héros reaganien. __–Mais il était Aylan, pas Lola. __–« J’veux dire, t’as pas fait n’importe quoi du tout, la preuve, t’es toujours en vie et t’es là et Miguel aussi. » __–Et il savait qu’elle n’aurait pas pu se contenter de cela. Qu’elle le détesterait autant qu’elle se détestait, s’il ne lui disait que cette parole finalement assez pessimiste. __–Et puis, même s’il n’était pas Lola, elle l’inspirait bien assez pour qu’il lui empruntât un peu de sa résolution. __–« Tu sais… Quand j’étais tout seul ici, je savais pas quoi faire. Mais maintenant t’es là et Liz et Brad ils vont plus attendre aussi longtemps que Miguel et toi vous avez attendu. J’étais perdu… sans toi. » |
## Lun 14 Aoû 2023 - 12:34 | ||
Lola Ortega Messages : 96 Date d'inscription : 17/12/2022 | Lola redresse la tête à l’entente de ce simple mot, énoncé comme une fatalité. Parce que c’est bien ce qu’il lui énonce, que tout ce qu’ils vivent était écrit, une fatalité, une chose sur laquelle on n’a pas de prise. Et cette idée, ce concept-même l’enrage. Une lueur étrange brille dans ses yeux marécage ; elle n’est pas en colère contre lui, mais Lola est une Titanide. Le destin, ce n’est pas une chose qu’elle reconnait. Ce qu’elle ne reconnait pas n’existe pas, à ses yeux, elle ne le conceptualise pas. Ce qu’elle a compris du temps, ce qu’elle accepte du temps, c’est ce que Liz a bien voulu le lui transmettre. Le temps semble comme une infinité de possibles, qui se réduisent à chaque instant. Certaines des visions qu’elle a sont celles qui ont le plus de probabilité d’arriver, mais il est déjà arrivé qu’un détail diffère, que d’autres voies soient possibles. Parfois, bien sûr, le résultat ne change pas ; mais Lola n’a jamais voulu se plier au destin. Sa volonté et sa détermination, sa Force, elle comptait sur tout cela pour faire plier ce destin nauséabond — une idée que l’on se crée, pour elle, afin de se dédouaner de ses choix et de sa responsabilité. Connaissant Liz, ce n’était pas le destin mais bien elle qui avait décidé d’où placer ses pions pour obtenir la meilleure conclusion possible. Sans doute faudrait-il attendre, mais Lola a une confiance absolue en sa petite soeur. Et si Lola est prête à tout pour faire plier ce fameux destin qui semble entraver Aylan, elle sait aussi qu’elle est patiente. Elle renifle encore un peu et essuie l’humidité qui s’est collée à ses cils, et sans lui répondre, le serre à nouveau contre elle, fort. Pas fort à lui faire mal, mais fort résolument, parce qu’elle est là et qu’elle ne veut pas qu’il la voie lâcher des larmes. Même sa voix n’est plus un chuchotement. —Je te laisserai plus jamais te perdre. Ou sinon, je serai perdue avec toi. Parfois, quand on ne sait pas quoi faire, il faut se contenter d’attendre. Attendre, c’est déjà faire quelque chose. Puis elle se recule, prend le visage d’Aylan en coupe et observe ses jolis yeux violine. Elle sourit, lâche son visage et signe, bien plus vite qu’elle ne parle : “On va monter un plan et s’entraîner ; nos sceaux nous empêchent d’utiliser notre magie correctement, alors il faut qu’on retrouve un niveau acceptable. De mon côté je donnerai toutes les informations que je peux à Terrae pour qu’on puisse les retrouver ; Liz m’a parlé de beaucoup de choses, peut-être que parmi les visions sans importance, il y aura un indice.” Le visage de Liz s’impose à elle. “Même si on ne peut pas aller les chercher… il y a forcément des choses à faire.” Et tout doucement, elle tend la main vers celle d’Aylan, pour qu’il la prenne. —Maintenant, on est ensemble. Et ensemble, on est très forts. Te fixe en #127c2c. |
## Sam 19 Aoû 2023 - 21:39 | ||
Aylan Raspberry Messages : 519 Date d'inscription : 17/04/2021 Emploi/loisirs : écolier | __–Aylan aurait voulu pleurer. __–Enfin, après tant de larmes versées, en faire couler de joie. Il avait, de ses propres mots, presque tout ce qu’il désirait : son aimée ; sa réponse, son oui, ou ce qui valait pour un équivalent. __–Mais il n’était pas temps. L’étreinte ne dura pas. Peut-être, justement, parce qu’ils n’étaient pas tous ensemble, parce que l’esprit de Lola était dirigé – à raison, là n’était pas la question – vers le futur et autant vers Liz – et un peu Brad – que vers lui. Voilà que sa résolution sans faille la reprenait, qu’elle élaborait des plans, faisait des listes de choses à faire, songeait à comment utiliser leurs moyens au mieux. __–Aylan soupira. __–« … On va commencer par aller acheter ce livre, d’accord ? » __–Que notre protagoniste considérât n’avoir aucune prise sur les événements et qu’en retour, ils ne devaient avoir aucune prise sur lui, ne venait pas de nulle part. sans même parler de son temps au Centre, depuis qu’il était à Terrae, les règles avaient changé et pouvaient se résumer en une phrase : il était trop jeune. Un enfant de onze, douze ans, ça ne se bat pas, ça ne participe pas à des opérations militaires. Peu importait qu’il devait avoir tué autant de personnes et participé à plus de batailles que tous les Terraens envoyés en Namibie réunis. Il devait aller à l’école, faire ses devoirs, ne pas se coucher trop tard le soir et attendre. __–Si pour lui, c’était un état tout à fait supportable, il comprenait bien que Lola ne partageait pas cela. Et que, plus on l’interdirait de se mêler de la récupération de Liz et Brad, plus elle s’entêterait. __–Il y a forcément des choses à faire. __–Oui, vivre. __–Aylan était sûr qu’il la perdrait, s’il disait cela à voix haute. __–« Et quand tu veux on reprend les entraînements ensemble. En vrai les sceaux, ça affaiblit notre potentiel, mais ça le rend plus stable. J’suis sûr on peut trouver plein de super techniques ensemble. Pis ouais, ça ressemble beaucoup à un truc que ferait Liz de cacher des indices comme ça, pour pas que Amakye les découvre. D’ailleurs, il est pas mort lui ??? On a pas voulu me donner tous les détails de la mission. » __–Après tout, comme tactique, rien ne valait la diversion. |
## Sam 4 Nov 2023 - 19:32 | ||
Lola Ortega Messages : 96 Date d'inscription : 17/12/2022 | Lola rougit, et baisse un peu les yeux vers le sol. Ce n’est pas de la honte qu’elle ressent, mais un certain embarras. Comme si elle avait eu peur de le décevoir, Aylan, en disant soudain tout ça. Tout doucement, elle presse ses doigts contre ceux d’Aylan, en essayant de toute son âme de ne pas y mettre de force, de magie. —… Oui. C’est un peu du dépit. Et le dépit, hélas, l’envahit très fort, bien que sa résolution ne vacille pas encore. Si elle ne s’accroche pas à ça, aujourd’hui, elle aura l’impression qu’il ne lui reste que les mains d’Aylan et Miguel pour la soutenir, et c’est tout bonnement hors de question. Alors, elle accepte de le suivre jusqu’au village. Ils pourront ainsi discuter à loisir, pendant le trajet. Aylan parvient d’ailleurs, à merveille comme toujours, à détourner le sujet pour y rajouter plus de légèreté, ce dont Lola a toujours manqué depuis qu’elle était arrivée au Centre. Et qu’elle avait perdu ses parents. Cette fois, l’ébauche d’un sourire commence à naître. —Je crois, ouais. Bien fait pour ce fils de pute. Et pendant ce temps, elle réfléchit. C’est vrai que leur potentiel est affaibli, mais elle parvient beaucoup mieux à sentir son énergie, à la canaliser ; même si elle a des débordements, elle sait qu’elle ne risque pas — très peu, en tout cas — de faire mal avec ses mains, sauf si elle le désire. Il faut juste qu’elle se contrôle, toujours un peu plus. —J’ai hâte. Que tu me montres. Elle a ajouté la dernière phrase, comme pour préciser, à retardement. Mais elle peut déjà voir sa magie à l’oeuvre, déjà plus stable, très belle, tout douce, comme un cocon autour d’eux, et cette fois elle sourit vraiment. Elle s'imagine déjà s'entraîner avec lui, comme dans le temps, mais avec plus d'insouciance. Lui montrer ce qu'elle fait pousser, les sculptures qu'elle a appris à faire. Mais ce sera pour plus tard. —C’est quoi ce que tu préfères faire, ici ? Te fixe en #127c2c. |
## Dim 19 Nov 2023 - 17:28 | ||
Aylan Raspberry Messages : 519 Date d'inscription : 17/04/2021 Emploi/loisirs : écolier | __–… __–Hm. __–« Ah. » __–Enfin, tout bien considéré, ça aurait pu être pire. Bien pire. Elle aurait pu lui répondre, par exemple, que c’était elle qui l’avait éliminé. Et elle avait… presque souri. Dans un effort suprême de rationalisation – et pour masquer le son de sa déglutition peu assurée –, Aylan se força à répondre. __–Pas de doutes permis, cela dit ; c’était toujours sa Lola. __–« Euh. » __–Trouver quoi dire, vite. __–« Bah tant mieux, hein. » __–Aylan fut alors frappé d’une compréhension soudaine. L’espace d’un instant, il compris ce qu’Ariana avait pu ressentir – et refuser d’analyser sur le moment, ainsi que les suivants –, quand il lui avait raconté, assez innocemment, ses péripéties auprès d’Al-Qaïda. C’était donc cela, qui avait traversé son esprit, cette puissante injonction à ne surtout pas s’appesantir plus longuement sur le sujet et préférer passer à la suite le plus vite possible… __–Il hocha la tête dans le vide. Cela expliquait bien des choses. __–« Oh euh, ouais moi aussi. J’essaie de développer des techniques pour voler, ça marche pas encore super bien, mais je progresse ! Tu te souviens qu’avant c’était impossible, parce que je pouvais pas avoir de contrôle assez précis et constant ? Ben là, qui sait, hein ! Puis toi aussi je suis sûr que tu pourras faire des trucs trop bien. J’ai vu une Terre faire des micro-séismes en musique, ou une autre faire des dessins incroyables dans le sable ! Et je te raconte pas tout ce que tu peux faire en poterie super belle. » __–Et quitte à être sur le terrain de comment s’occuper à Terrae : __–« Hm bah, tu sais déjà j’ai, genre, treize ans de retard en films, mangas, jeux vidéos et tout à rattraper, ça me prend du temps ! Je lis aussi un peu des fois, mais j’ai jamais trop trop aimé ça. Je vais surtout au café manga, il est super sympa, ou alors je télécharge des .pdf sur Libgen, parce que bah tu sais ma mère c’est la bibliothécaire et bon, on se déteste pas mais je préfère pas la croiser tout le temps. » __–Nul besoin d’être grand détective pour comprendre qu’il y avait un autre non-dit derrière cette différence de traitement : s’il pouvait acquérir des livres en format numérique, Aylan pouvait aussi acquérir des scans de mangas. Et Lola connaissait assez bien son petit air pour savoir qu’il avait du mal à ne pas prendre l’option la plus pratique, ce qui passait généralement par celle qui faisait le plus usage du numérique. En clair, il se rendait audit café moins pour les mangas que pour la compagnie qu’il y trouvait. Considérant la nature de cette compagnie, il serait difficile d’y attirer Lola, mais il ne perdait pas espoir d’en faire, un jour, une habituée. Même s’il parlait vite et avec enthousiasme, Aylan choisissait ses mots avec soin. __–« Puis sinon je fais du skate avec les autres qui en font, puis j’essaie de gagner de l’argent aussi, pour me payer tous les trucs que je veux. » __–Nul doute qu’elle serait intéressée par la notion. L’occasion de donner sa raison d’être au titre de ce sujet ?
Dernière édition par Aylan Raspberry le Jeu 21 Déc 2023 - 13:37, édité 1 fois |
## Mer 29 Nov 2023 - 12:38 | ||
Lola Ortega Messages : 96 Date d'inscription : 17/12/2022 | Ouais, tant mieux. Elle ne comprend pas bien pourquoi cela semble déranger Aylan, qu’il soit mort. Il manquera peut-être à certains, mais pas à elle, c’est certain. Cela la fait sourire intérieurement, là aussi, parce qu’elle imagine le visage de Philippus, leur mentor, qui ne l’appréciait guère. Elle imagine son soulagement, tout comme elle aurait imaginé celui d’Aylan. Mais Aylan n’a jamais été aussi froid qu’elle puisse l’être lorsqu’elle songe à ceux qui les ont humiliés et blessés. Elle se souvient des visions provoquées dans leur esprit, de ses amis blessés. De la balle qui a traversé son bras, encore un peu douloureux. Elle en garderait toujours une cicatrice, pas comme un trophée, mais un souvenir certainement. Elle aurait pu mourir, et Miguel aussi, et les Terraens… peu lui importe encore, mais plus tard, cette pensée lui provoquera bien de la rage supplémentaire. Alors elle se contente de presser gentiment la main du petit Air dans la sienne… Au moins, il lui parle de ses progrès. Elle l’écoute attentivement, sourit parfois, hoche la tête pour lui montrer qu’elle écoute. C’est chouette, tout ce qu’il lui décrit ; elle a envie de voir tout ça, découvrir sa magie dans sa forme la plus stable. Quand c’est stable, c’est aussi plus rassurant. —Trop bien, souffle-t-elle. J’aimerais beaucoup voir. Faire des dessins dans le sable ! C’est impressionnant, et ça a l’air tellement beau. Et puis la poterie… elle sourit encore intérieurement, mais pour une autre raison. Elle a hâte de pouvoir faire les choses elle-même, et d’avoir l’impression de ne pas tout casser. Enfin, elle ne sait pas encore ce que sont des pdf ou Libgen, mais il lui expliquera en temps voulu. Elle hoche simplement la tête encore une fois. Des films, des mangas, des jeux vidéos… C’est loin, tout ça. Elle réalise seulement qu’elle aura le droit de lire, d’explorer, de faire des choses inutiles. La sensation est vertigineuse, et un peu terrifiante. —Ta mère, c’est la bibliothécaire ? Elle avait oublié cette information, parmi tout ce qu’il avait pu lui raconter. Mais il lui avait bien parlé d’Ipiu, sa mère biologique, quand ils étaient arrivés. Cette pensée réactive un peu de colère en elle, qu’elle étouffe — pas envers lui, ni envers Ipiu, bien sûr, c’est simplement qu’on parle des mamans. Et le café manga… bah, elle ne sait pas encore qu’Ariana travaille là-bas, du coup non, elle a pas trop compris le sous-entendu. Puis elle comprend pas tous les sous-entendus, Aylan, faut t’y faire. —Le café manga, c’est pour… lire des mangas, du coup ? Non mais au cas où, hein. Ca peut aussi être un café où on se déguise en personnage de manga, elle connait pas elle. —Comment tu gagnes de l’argent ? C’est pas que ça l’intéresse, mais voilà. Un peu. Et du skate… … il fait trop de chose, elle est déjà un peu perdue ! (Heureusement, ils arrivent bientôt en vue du village. Lola ouvre grands les yeux.) Te fixe en #127c2c. |
## Jeu 21 Déc 2023 - 18:53 | ||
Aylan Raspberry Messages : 519 Date d'inscription : 17/04/2021 Emploi/loisirs : écolier | __–C’est donc sur ces différences capitales de philosophie de vie et de point de vue qui, comme il est naturel à Terrae, n’allaient pas être discutées alors qu’il aurait été indispensable pour la santé au long terme de leur couple qu’ils en parlassent, que Lola et Aylan, d’un commun et tacite accord, changèrent de sujet. Il ne sut pas très bien pourquoi elle avait plus serré sa main à cet instant, mais peu importait quelle aurait été sa réaction en vérité. Tout en Aylan avait crié qu’il n’avait pas eu la réaction appropriée. Ce serait une angoisse supplémentaire à garder pour plus tard. __–« Euh oui. Et oui aussi. En fait c’est un café tu vois, normal, mais tu peux rester autant de temps que tu veux et emprunter des mangas et y’a des sièges et des poufs confortables pour lire et tout, puis c’est… » __–Il allait dire très calme, mais un lieu occupé par Ariana peut-il être très calme ? __–« Assez calme. Puis sinon hmm, ça dépend, là en ce moment en gros je traîne sur des forums japonais, je dis que je sais comment faire pour avoir des cartouches de NES craquées qui permettent d’avoir plein de jeux gratuits, ou alors comment craquer des Switchs, ce qui permet d’avoir des mods et des jeux piratés et plein d’autres trucs. Du coup des Japonais intéressés m’envoient leur console par la poste ou me la passent à travers le grillage à l’entrée, je fais la modif et je leur rends. Puis comme je lis le russe, je peux trouver des warez méga obscurs qu’on me demande sur des forums, du coup je les traduis et les donne à qui me les demande. » __–Trop technique. __–« Voilà, en gros je fais du piratage pour des Japonais. Bon enfin, à Terrae c’est pas comme de là d’où on vient, ils sont pas trop pour le travail des enfants, mais tu pourrais peut-être trouver ! » __–Quoi qu’il en était, ils arrivèrent au village, sous le regard émerveillé de Lola. Aylan eut un petit sourire. Il aimait tant la voir… hé bien, expressive, pour commencer, chaque chose ne son temps. __–« T’as vu c’est super hein ! Y’a plein de trucs trop bien ! La librairie elle est par là, mais on peut visiter un peu avant. Regarde, là y’a une animalerie, là ba tiens c’est le café manga dont je te parlais, puis là y’a une patinoire un peu plus loin ! Et même un cinéma ! Tu te souviens de cette fois où on avait vu un film projeté sur une vache blanche ? »
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