Ok, ce n'était pas la meilleure des "punitions", "représailles" ou que sais-je, mais juste sentir sa main contre ma nuque, mais, tous les jours je veux ça. Donc, voilà, c'est plus pour moi que j'ai fais ça voilà. Je croise les bras avant de disparaître sous l'eau en entendant ses justifications.

- Je t'ai pas suggérer de le faire !! Je t'ai inviter à ne pas le faire, même !!

Bon, je savais très bien ce qui allait se passer, mais ça me permet de faire ma diva. Un petit peu. Alors qu'il s'approche de moi, sûrement pour essayer de m'amadouer, je le prends de cours en le prenant dans mes bras. Et je le vois rougir dans mes bras. Hihi, j'adore. Je savais que ça marcherait. Alors qu'il dit qu'il n'a pas fais ça pour ça, j'ai un sourire un peu pernicieux.

- Vraiment ? Même pas un peu ? Pourtant, je le trouve vraiment joli ce maillot de bain...

Bon, après j'ai pas grand chose à dire, chaque bout de Camil m'hypnotise à un point que je ne saurais décrire. Mais alors que je songe à cela, il me vole un baiser et se débat pour réussir à s'enfuir. Je le vois s'éloigner de moi, un peu dépité. Je fronce les sourcils, un peu frustré.

- Attends un peu ! Tu perds rien pour attendre !

Au diable les cheveux secs, il a cherché !! Je défais mon chignon et mes cheveux tombent en cascade. Je m'immerge sous l'eau, et ma masse de cheveux s’alourdit, je regrette déjà. Je me sens disparaître sous l'eau, alors que mon invisibilité prend ses marques. La terre où j'avais pieds s'enfonce un peu tandis que quelques sillon se crée à la surface.

Invisible, ma prise s'enroule autour de la taille de Camil. Quelques bulles arrivent à la surface, et je ressors de l'eau, visible. Mes bras remontent contre lui pour entourer son cou, et mes jambes agrippent sa taille.

- Et voilà !! Tu peux plus te débarrasser de moi !!

J'ai les cheveux complètement tremper et dégoulinant, mais là je m'en fiche. Je fais juste une moue.

- Bon, par contre, c'est bien joli de se rendre invisible, mais j'ai juste fais une ligne droite. C'était surprenant quand même ?

Je m'amuse un peu. J'avoue.

Les protestations de Katsuyo me font rire de plus belle. Je trouve ce côté diva absolument craquant, et j'en profite un peu, j'avoue. Et elle profite qu'on soit dans l'eau pour me porter à son tour. C'est automatique, mes joues se colorent et je panique un peu. Je me laisse faire en attendant une ouverture, qui pour l'instant ne semble pas vouloir se profiler... À la place, Katsuyo m'accuse de vouloir voir ses fesses ! Je proteste vivement, outré. Et elle insiste. Oh bah si elle insiste... Je vais pouvoir me venger.

- Bah non ! J'ai pas eu besoin de ça pour les voir la dernière fois...

Et sur ces mots, je vole un baiser à Katsuyo et m'enfuir en me tortillant. Et je nage plus loin en riant quand j'entends Katsuyo râler. Le temps que je pose mes pieds sur le fond, je sens un courant d'eau autour de moi puis quelque chose (ou plutôt quelqu'un) qui remonte le long de mon corps. Et soudain je suis prisonnier. Katsuyo s'est accrochée à moi façon koala, les jambes autour de ma taille. Je souris et passe mes bras autour d'elle.

- Oh nooon un Katsuala !! Tu m'as eu. Je capitule. Je dis avec un sourire.

Elle est complètement dégoulinante d'eau, j'ai presque l'impression de prendre une douche avec ses cheveux ! Puis elle fait la moue.

- Si si ça m'a surpris ! J'avoue je m'attendais pas à ce que tu le suives.

Je profite de ce moment pour la câliner un peu. Ça me fait tellement du bien... Après les derniers événements j'étais vraiment pas en forme mais elle illumine ma journée. Un peu sous le coup de cette émotion qui mélange amour et reconnaissance, je dépose un baiser sur son front.

- Merci.

Et, en me redressant, je reprends le jeu où on s'était arrêtés. Je m'accroupis dans l'eau en faisant mine de me débattre avant de me remettre debout bien droit pour marcher vers la plage.

- BON ! On a un gâteau qui nous attend et j'ai trop envie d'une bière !! Direction la nappe, en avant... Toute !

Je ne veux pas qu'elle se rende compte à quel point mon coeur et mon esprit ont été impactés ces derniers jours.

Je suis un petit peu interloqué par sa réponse à propos de mes fesses. Ce qui lui permet de me voler un baiser et de s'enfuir. Mais je ne tarde pas à le rejoindre, et c'est vrai que j'ai l'air d'un petit koala quand je lui grimpe dessus et m'agrippe. Je bombe le torse, un peu fière de l'avoir fait capituler.

- Héhé, tu ne peux rien faire contre moi !

Bon. On sait que, euh. Hein. Quand il me dit qu'il ne s'attendait pas à ce que je le rejoigne je regarde l'eau juste sous nos menton.

- Oui, moi non plus, ahah. Tu es vraiment grand pour avoir pie-Oh.

Il m'étreint avant que j'ai fini ma phrase. Je me laisse et apprécie ce contact si chaleureux. Je pose ma tête dans le creux de son épaule. Je ferme les yeux et mes lèvres s'étirent quand je sens ses lèvres sur mon front.

- Merci à toi, Camil.

Je lui ai répondu d'une même voix, jusqu'à ce qu'il se mette à bouger et que j'ai pu me demander pourquoi il m'avait remercier. Je couine un peu de surprise alors qu'on retourne un peu dans l'eau. J'ai un instant l'impression qu'il va me couler, mais non, il ressort de l'eau. Moi, je l'ai pas lâché. Je suis toujours accroché à lui comme une petite sangsue. J'ai juste des grands yeux qui battent à intervalle régulier parce que je ne comprends pas bien ce qu'il se passe. Je ne suis pas trop lourde ?

Visiblement, non, puisqu'il annonce qu'il nous emmène jusqu'à la nappe. Et il le fait. J'ai un petit sursaut, alors que je me resserre un peu plus contre lui. Toute entière. Maintenant que la gravité fait son retour, je remplis encore mieux mon rôle de koala. Et j'ai un petit peu froid aussi. Mais, cette sensation est rapidement transformé en une fraîcheur bienvenue quand on retrouve la chaleur de la surface. Il me repose, près de la nappe. Je le regarde, avec le regard un peu bas, mimant des puppy-eyes.

- C'était super, j'aime bien quand tu me portes, hihi.

Rapidement j'attrape nos serviettes, et je lui passe la sienne sur le dos. J'essors un peu mes cheveux avant de les enrouler dans la mienne. Un peu de vapeur s'échappe rapidement de moi, tandis que j'ai fais sécher le gros de l'eau sur mon corps. J'attrape les bouteilles, mon briquet et d'un geste expert, je les décapsule.

- Hop là ! Qui a besoin d'un décapsuleur ?

Ouais, je flex un peu ce genre de savoir. Mais surtout, je le laisse couper les GÂTEAUX.

Rien que pour voir son air tout fier, je la laisserais presque gager à chaque fois. Presque. Mais j'aime bien avoir mes propres petites victoires aussi alors à la place, après l'avoir serrée dans mes bras et remerciée, je plonge dans l'eau froide un instant avant de me remettre debout et de marcher droit vers la plage. Si j'ai perdu un peu de force depuis mon adolescence, il m'en reste assez pour que, même après être sorti de l'eau, je puisse porter Katsuyo jusqu'à la nappe. Une fois à la hauteur de notre pique-nique, je la dépose doucement dans l'herbe et essore mes cheveux qui gouttent comme un vieux tapis à poil long. Je souris à Katsuyo.

- T'es toute légère alors c'est plutôt facile. Je pourrais te reporter d'autres fois. Je dis d'un ton taquin.

Je laisse la jeune femme me sécher le dos pendant que j'essaie de retirer le maximum d'eau dans mes cheveux. Puis je finis de me sécher avec la serviette et observe Katsuyo se sécher à l'aide de son pouvoir de Feu. J'ai déjà été séché par Erik (après qu'il m'ait littéralement fait voler dans le lac), mais jamais par un Feu. Je me demande un peu ce que ça fait, mais je n'ose pas demander à Katsuyo. Avec son étoilisation récente, je ne veux pas l'embêter.

Je laisse la jeune femme s'occuper des bières et coupe de généreuses parts de gâteau. Le tiramisu sera pour après. Là c'est le clou du spectacle. Je lui aurais bien chanté joyeux anniversaire, mais comme le but n'est pas de faire pleuvoir, je me retiens et plante la bougie que j'ai secrètement embarquée sur sa part. J'entends les capsules des bières sauter avec un "pop". Quand je me tourne vers elle, un grand sourire s'étale sur mon visage.

- Ah la fameuse méthode du briquet !! Tu savais qu'on pouvait aussi décapsuler avec une mèche de cheveux quand on a les cheveux assez longs ? J'ai vu un metalleux le faire à Dublin, une fois !

D'un geste vif, je lui chipe son briquet et allume rapidement la bougie avant de me retourner.

- Bon anniversaire ! Il faut faire un vœu.

Je gonfle les joues quand il me dit que je suis légère. Je lève mes bras pour contracter mes muscles - inexistant.

- Je suis pas si légère que ça, hein !! Regarde j'ai plein de muscles !

Bon, ok, je ne trompe personne. mes petits bras retombent mollement contre mon corps. Mais je suis réconforté par la promesse de Camil. J'y souris.

- J'ai hâte alors.

ET JE ROUGIS UN PEU CALME TOI CERVEAU. Pendant que je décapsule les bières, il s'occupe du gâteau, il a l'air tellement incroyable et en plus, il a fait de la crème anglaise. Je vais mourir de bonheur. Quand il se retourne vers moi, il complimente ma façon de capsuler, puis me parle de celle avec les cheveux.

- Ah oui !! J'ai aussi vu des vidéo ! Je voudrais bien essayer, mais j'aurais trop peur de les abîmer, déjà que là dernièrement, ils vont pas bien...

Mon étoilisation n'a pas brûlé mon crâne, heureusement, par contre j'ai dû me couper quelques mèches, j'ai essayé de cacher le désastre avec des extensions et des cristaux morphe. Tandis que je pense à cela, il me prend le briquet pour allumer une petite bougie sur ma part. Je prends mon visage entre mes mains. JE VAIS PLEURER.

- C'est trop mignon !! Merci !!!

Je ferme un instant les yeux, je prends une petite inspiration et je souffle la bougie. La flamme vacille avant de s'éteindre. Étrangement, voir du feu s'éteindre me fait quelque chose maintenant. Je relève la tête, un petit sourire.

- Par contre, j'ai pas fais de vœux, je suis traumatisé, quand j'étais petite, j'ai fais le vœux de plus être myope, ça a pas marché !!!

Et je me rapproche de lui.

- Et qui a besoin de voeux, quand tu es à ses côtés ?

ET JE PRENDS MON ASSIETTE. Woah. La disquette. Je prends une petite bouchée du gâteau.

Et je bug.

Je vais pleurer.

Je pleure, là, c'est trop.

- Caaaaaaaamiiiiiiil... Bouhouuu... C'est trop bon...

Vraiment, cette fille est parfaite. Elle me fait à nouveau rire en bandant ses muscles, l'air outré que je la trouve légère. Puis elle me dit avoir hâte que je la porte à nouveau alors je me promets de la porter la prochaine fois qu'elle me fait un câlin.

Katsuyo décapsule la bière et je mentionne la possibilité de décapsuler avec les cheveux. Katsuyo s'enthousiasme au sujet de la technique.

- On pourra essayer avec mes cheveux avant de les couper ! Je propose.

Quitte à les couper, peu importe si ils sont abîmés ou non.
Je coupe le gâteau et y plante la bougie puis l'allume avec le briquet que j'ai chipé à la jeune femme. Je vois que ça la touche. Je souris doucement en la regardant souffler sa bougie. Elle m'explique qu'elle a été traumatisée par les vœux plus petite et son histoire me fait rire un instant. Puis je rougis un peu quand elle affirme ne pas avoir besoin de voeu si je suis à ses côtés.

- Pas de vœu alors. Je dis en remplaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

Je me sers une part et m'assois en tailleur pour manger. Je suis un instant concentré sur mon assiette, jusqu'à ce que j'entende la voix de Katsuyo. Paniqué je lève les yeux. ELLE PLEURE. JE L'AI FAIT PLEURER ?! COMMENT ?? QUAND ??

- Katsuyo ?! Oh la la je suis content que ça te plaise mais ne pleure pas s'il te plaît... Je voulais pas... Enfin si c'est trop je suis désolé... Je voulais juste te gâter...

J'ai le coeur qui a coulé comme une pierre au fond de mon estomac. Est-ce que j'en ai encore trop fait ? Je fais vraiment que de la merde en ce moment... Je me tasse sur moi-même, les yeux baissés sans oser regarder la Feu dans les yeux. Pas besoin d'être Sensitif, juste en voyant pleurer les gens, ça me donne aussi envie de pleurer...

Il me propose d'essayer la technique du décapsulage de bière avec ses cheveux avant de les couper.

- D'accord, ça me parait bien ! J'essaierais de pas trop boire pour couper droit quand même !

Si on fait ça le même jour. Après cela, il sourit à ma petite disquette, et son sourire fait gonfler mon cœur de bonheur. Mais alors quand je mange son gâteau, là c'est l'apothéose. Tout le bonheur que j'ai accumulé se déverse d'un tout coup.

Bon, il y a peut être aussi, un peu du fait que je ressens du bonheur et que ces derniers jour, ce n'était que du stress, de l'angoisse, de la culpabilité et de la tristesse.

J'ai l'impression que ça me fait une petite fenêtre dans l'horrible cercle vicieux qu'est ma vie depuis mon étoilisation.

Mais, de son côté, Camil s'inquiète immédiatement.

- M-mais non!!

Je sanglotte, en riant en même temps.

- C'est juste, snif, quand j'suis trop heureuse, snif, ça a besoin de sortir.

Je m'essuie un peu les yeux, me racle la gorge. C'est bon j'ai un peu repris le contrôle. Je dois avoir l'air d'un panda maintenant !! Je me tourne vers lui.

- Désolé !! Mais c'est vraiment trop bon, t'es trop trop mignon, je passe trop un bon moment !! Tellement que je pleure de joie !! Tu vas devoir t'habituer, je crois. Je risque de pleurer à chaque fois que tu cuisines comme ça.

Je bats un peu des yeux.

- Par contre, je dois être toute démaquillé, pardooooon.

Et je me cache le visage dans mes mains.

Je rigole quand Katsuyo me dit qu'elle essaiera de ne pas trop boire. On aura pas besoin de quinze mille bières non plus !

On s'en partagera une, ça suffira pour tester la technique. Je dis, amusé.

S'ensuit le gâteau et ma surprise avec la bougie. J'ai l'impression qu'elle est comblée jusqu'à ce qu'elle se mette à pleurer. Et là, j'ai l'impression que tout ce que j'ai construit au terme d'efforts incroyables s'effondre comme un château de cartes. Je m'excuse immédiatement bien sûr ! Je me sens misérable, j'ai forcément fait quelque chose de mal à un moment ? C'est la bougie ? Le vœu ? Sûrement le vœu. Ou elle a mangé de la cire !! C'est toxique ?? Est-ce qu'il y a un centre antipoison à Terrae ? Je ne sais plus quoi faire, mais je sais en revanche que je m'en veux terriblement...

Pourtant Katsuyo ne semble pas en colère. Elle sanglote, ou rit ? Je ne sais pas... Je suis perdu. Elle m'explique. Et je n'ai pas le temps de l'empêcher, ça sort tout seul :

- Alors... Tu n'es pas en colère ?

Ma voix me fait horreur. Elle prend ce même ton craintif que j'avais quand, enfant, je m'adressais à mon père. Katsuyo me confirme : c'est le bonheur du moment qui l'a submergée. J'ai l'impression que le soulagement me tombe dessus comme une douche fraîche un jour d'été. C'est à mon tour d'avoir les larmes aux yeux. Je profite qu'elle ait le visage dans les mains pour les essuyer rapidement. Je déteste cette angoisse qui me serre à chaque fois que je pense avoir  déplu à quelqu'un. C'est un enfer au quotidien mais je n'arrive pas à m'en débarrasser. Je me secoue intérieurement. En me penchant vers Katsuyo, j'écarte ses mains et essuie les quelques larmes et traces de maquillage qui parsèment ses joues.

- Voilà, tout est parti. Je te trouve parfaite au naturel aussi.

Ma voix tremble encore un peu mais je m'efforce de retrouver le mood heureux d'avant.

- Désolé pour ça, haha... J'ai tendance à paniquer quand je vois les gens pleurer ! Promis je vais m'améliorer. Je dis avec un petit rire.

C'est une demi-vérité... Ce qui me fait paniquer c'est qu'on puisse pleurer à cause de moi. Ou qu'on puisse être en colère contre moi, m'en vouloir. Cette foutue peur du rejet est toujours là, prête à bondir au moindre signe. C'est pour ça que la communication est si importante à mes yeux. Je donne l'exemple et reprends un bout de gâteau.

- C'est vrai qu'il est bon. Je dis en souriant.

Je reprend un peu de contenance, quand il écarte mes mains, et me dit qu'il me trouve parfaite. Je souris.

- Comment tu veux me mettre en colère, quand tu dis ce genre de chose.

Je serais vraiment ingrate de l'être avec tout ce qu'il fait. Je viens attraper son visage pour l'embrasser.

- Ce qui me met en colère, c'est que tu puisses penser que tu me fais ressentir autre chose que du bonheur.

Ok, ça devient compliqué. Je me détache de lui, ayant de nouveau des émotions à évacuer. pfiouh. Comment je fais moi. Il me fait ressentir trop de truc, je n'en peux plus. Puis, il m'explique que ça le fait paniquer de voir les gens pleurer. Je souris de plus belle.

- Tu as besoin de t'améliorer, Camil. C'est que tu es empathique, évidemment, l'angoisse, c'est mauvais et désagréable. Mais ressentir de la peine pour les gens, c'est pas un défaut.

Cet homme n'a aucun défaut. Ou si, peut être un. Je n'ai pas l'impression de le voir beaucoup s'ouvrir. Enfin, si. Mais, disons, que je vois que quelque chose ne va pas. Mais je n'arrive pas à savoir quoi, et quand j'ai l'impression qu'il s'ouvre à moi, c'est trop tard quand je m'en rends compte. Cela dit, sommes-nous obligé de tous nous dire maintenant ? Je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa vie. Si ça se trouve, ce moment, c'est sa petite bulle à lui aussi.

Alors quand il dit que son gâteau est bon, je souris à nouveau. J'attrape le bol de crème anglaise et je l'approche de son assiette.

- Tu en veux ? Je t'ai dis, que j'étais fan de crème anglaise ? Je pourrais la manger à la cuillère.

Il reste quelques traces de maquillage sur les yeux de Katsuyo. Je les vois de près, avec leurs éclats colorés à l'intérieur et les longs cils qui les bordent comme de la dentelle. Elle est tellement jolie, tellement délicate... Comment j'ai pu la faire pleurer ?! Pourtant, elle me sourit maintenant et ce qu'elle me dit apaise mon cœur même si je ne suis pas encore certain que ce soit la vérité. Quand ses mains se posent sur mon visage, je ne sais pas trop comment réagir, alors je ne bouge pas.

Elle m'embrasse puis dit quelque chose qui me laisse encore plus partagé. Elle est en colère contre moi parce que je pense ? Mais en même temps je la rends heureuse ? Mais alors... Elle est en colère ou pas ? Je la regarde, pas très sûr de la façon de réagir. J'ai l'impression de me retrouver dans ces jeux avec des dialogues où il y a plusieurs réponses et où, en fonction de mon choix, la jauge d'affinité monte ou descend.

Dans le doute, je préfère m'excuser, lui dire que je vais m'améliorer et essayer de récupérer l'ambiance joyeuse qu'il y avait juste avant. Katsuyo est tellement compréhensive que ça me met les larmes aux yeux. Pour elle l'empathie n'est pas un défaut, mais j'y peux rien c'est ancré dans mon cerveau que c'en est un. Mon père a fait du bon boulot, si on peut dire ça comme ça. Néanmoins, mon but étant de rendre heureuse Katsuyo, je lui souris.

- Merci, ça me touche.

Était-ce la bonne réponse ? En tout cas, j'ai l'impression que ça clôt cette parenthèse émotionnelle dans laquelle on était rentrés. Je retourne à ma part de gâteau, un peu pour montrer l'exemple et un peu pour essayer de détendre le nœud que j'ai dans la gorge. Je ne sais pas si elle a compris le stratagème, mais elle m'imite et prend la crème anglaise.

- Juste un peu. J'en mange régulièrement alors je l'ai surtout faite pour toi. Sers-t-en autant que tu veux. J'ai même une cuiller en rab' dans la glacière... Je glisse avec un sourire malicieux.

Bien sûr que je savais qu'elle adorait la crème anglaise. Je ne me suis pas renseigné en l'air au dernier date ! Je sens le nœud dans ma gorge se détendre à chacun de ses sourires. L'orage est passé.

- Tu voudras retourner te baigner après ? Pas pour nager, vu ce qu'on a mangé... Mais l'eau nous rafraîchirait.

Et puis personnellement, j'ai plus de place pour le tiramisu.

Son visage traduit mille émotion, je n'arrive pas vraiment à savoir ce qu'il pense. Mais il me remercie. Je m'en contenterais pour aujourd'hui. Je lui adresse un sourire. Avant de lui proposer de la crème anglaise. Je suis un peu songeuse en entendant sa réponse.

- Hm, oui, mais, si tu en prends autant que moi, on la finira plus vite et ça nous donnera l'occasion d'en remanger ensemble !

A l'annonce de la cuillère supplémentaire dans la glacière je mime une moue choquée.

- Tu avais tout prévu !! Je suis prévisible ??

En même temps, dès qu'on parle de nourriture je m'emballe. Nos conversation, c'est des goodies grenouilles, des recettes, et quelques messages. Mais des fois, on se répond juste par images, quoi. Et d'autres fois, je le spam juste de ce que je veux manger.

Je nous sers finalement, respectant son choix, si il veut se resservir il pourra. Le mariage entre la crème et le gâteau m'arrache une nouvelle vocalise de satisfaction. C'est trop bon. Je fini de mâcher ma bouchée, quand il me repose la question pour aller se baigner.

- Je veux bien ! On a encore plein de temps ! On pourra manger le tiramisu à l'observatoire si tu veux !

On fini tranquillement de manger, et je lui parle d'à quel point il est trop fort pour la cuisine. Je lui raconte aussi un peu ma vie, comme quoi le sucre, c'est toute ma vie. Au bout d'un moment, je retire la serviette de mes cheveux. Je file chercher dans mon sac mon tabac. C'est aussi une excuse pour me tourner et tâtonner pour trouver un cristal de morphe d'Ariana. Je l'utilise pour refaire pousser les mèches qui n'ont pas pu être rattrapable par des extensions, j'espère que ça va tenir jusqu'à ce soir. Je me retourne vers Camil, pour remettre en tailleurs.

- Tu veux une cigarette ? Ou, si tu veux, pour ce soir, j'ai l'herbe de Luna, mais je ne sais pas si c'est trop ton délire.

On sait jamais. Je suis un peu décomplexé là-dessus, mais j'ai toujours le réflexe de demander.

J'éclate de rire en voyant l'expression faussement choquée. Je sors la cuiller et la brandis avec un sourire malicieux.

- Que veux-tu ! Avec les messages qu'on s'échange, c'est bien normal que je connaisse au moins ça !

Puis je lui tire la langue.

- Non en vrai je me suis dit que j'en prenais une en plus au cas où, on sait jamais.

Si l'un d'entre nous fait tomber sa cuiller dans l'herbe par exemple. Mais bon, j'ai aussi pensé à l'éventualité qu'elle ait envie d'y aller à la cuiller avec la crème anglaise. En même temps, on s'envoie pas mal de messages quotidiennement, et ça consiste en des échanges d'images (grenouilles, goodies, nourriture...) ou alors Katsuyo m'envoie carrément ce qu'elle aimerait manger. J'adore quand elle fait ça, parce que j'ai une longue liste de choses à cuisiner et à perfectionner pour pouvoir lui faire goûter. Le gâteau que j'ai fait pour aujourd'hui, je l'ai perfectionné pendant deux semaines, pour qu'il ait la texture parfaite.

Je laisse Katsuyo nous servir en crème anglaise en lui disant stop quand j'en ai assez. J'avoue, je fais en sorte qu'elle en ait plus que moi, et je suis récompensé par un nouveau "mmmh !" quand elle goûte le gâteau avec la crème. Eh oui, un british qui sait pas faire la crème anglaise, c'est une honte !! Alors la mienne est juste ce qu'il faut de vanillée, onctueuse et avec un couleur crème juste parfaite. Je me régale aussi, le mélange crème anglaise et gâteau est juste à tomber. Je propose ensuite à Katsuyo de retourner nous baigner pour nous rafraîchir.

- Tiramisu en regardant les étoiles ? Avec plaisir ! Je réponds en souriant.

Je la laisse se préparer et en profite pour enlever la serviette de mes cheveux. Ils sont sacrément emmêlés, et je sais déjà que je vais mettre un temps fou à les brosser. C'est aussi pour ça que j'aimerais les couper... Et si c'est Katsuyo qui le fait, je suis sûr que ce sera bien fait. Quand elle se retourne vers moi, elle me propose une cigarette avant de préciser qu'elle a aussi de l'herbe, qu'elle a eu auprès de Luna. Je souris.

- Ah non, je fume pas d'herbe, mon père me défoncerait !!

Je me rends compte de ce que je viens de dire et un élan de panique me traverse. Je me force à respirer. Bah non, il défoncera rien du tout, il est mort.

- Façon de parler hein, haha. Non, par contre je ne dis pas non à une clope.

Façon de parler mon cul.

Mais c'est qu'il me taquine en plus !!

- Tu es en train de dire que je ne parles que de nourriture, c'est ça ?! Bon, ok c'est vrai mais...

Je fais une fausse mour face à ses paroles avant d'acquiescer quand il dit qu'il a juste prévenant. Je lui souris seulement, je peux rien dire quand il est aussi mignon et parfait. J'entends la petite voix de ma mère dans ma tête qui dit quelque chose comme "Marrie-le !" CA VA MAMAN J'AI 25 ANS CALME TOI.

On se met d'accord pour manger le tiramisu "sous les étoiles". Je souris, un peu espiégle.

- Ça sonne vraiment romantique, ça.

Hihi, je dis évidemment ça pour suggérer, que, j'en ai très envie. Et en parlant de ça... Il me dit qu'il préfère éviter les joints en craintes des représailles de son père. Ah ! Il m'a un peu parlé de lui au début, mais pas tellement après, j'en apprends plus. Je laisse échapper un petit rire.

- Je comprends tellement ! Si mon père savait, je pense que je ferais pas la maligne non plus. Déjà, quand il m'a trouvé avec une cigarette, il m'a regardé en fronçant les sourcils - ils sont très fournie - avec sa tête du "papa imperturbable" et m'a dit "comment tu vas devenir astronaute en fumant ?".

Tout en disant cela, je lui ai roulé une cigarette, que je lui tends. J'ai pas trop envie qu'on reste sur le sujet de nos parents trop longtemps, alors je souris doucement.

- Mais, à Terrae, on est capable de faire nos propres bêtises d'adultes en toute sécurité, héhé.

Et je glisse contre lui pour déposer un baiser au de ses lèvres. J'en profite pour m'approcher de sa cigarette, et je souffle dessus. L'ai qui sort de ma bouche brillent un instant et se transforme en un souffle de flammes, pas plus gros qu'une flammèche, mais de temps à autre, on peut y voir des nuances de bleu. Je souris.

- Tu as vu ? Toi, tu sais faire un dragon avec ton électricité, moi je sais en être un !

Je la taquine, et comme d'habitude elle part au quart de tour. Ça m'arrache un nouveau rire, je me détends petit à petit. Son sourire me suffit, je n'ai pas besoin d'autre chose. J'essaye d'imaginer ma mère face à Katsuyo tout en mangeant ma part de gâteau. Ce serait drôle je pense, elle qui n'a plus vraiment eu la chance de rencontrer mes "conquêtes" après mon départ pour Dublin. Elle serait contente de savoir que je ne suis plus seul.

Je suggère qu'on garde le tiramisu pour l'observatoire. S'asseoir dans le noir et manger le petit dessert, ça doit être agréable. Et romantique aussi, comme dit Katsuyo. L'idée a l'air de lui plaire. Je souris une nouvelle fois.

- Alors on fait ça. Je le remets dans la glacière.

Et je joins le geste à la parole en glissant le petit tupperware dans ma glacière, avec les quelques sandwichs et le bout de salade rescapée. Le gâteau était fait pour deux, et on l'a un peu dévoré, je m'en rends compte maintenant ! Il n'en reste que des miettes, que quelques fourmis qui passaient par là s'empressent de récupérer. Bon appétit, les petites bêtes ! Katsuyo me propose une cigarette, puis me demande si je fume de l'herbe. Et la phrase suivante m'échappe sans que je m'y attende. Je m'empresse de me rattraper mais le mal est fait, les souvenirs affleurent à la surface dans ma tête. Heureusement, Katsuyo ne se rend pas compte que non, ce n'était pas une façon de parler chez mon père, et me parle joyeusement de son père. Je souris, rassuré de voir que lui au moins semble être un père normal.

- Haha terrible !! Je dis avec un rire.

Je me demande si je rencontrerais un jour sa famille... Sa petite sœur a l'air tellement adorable. Pendant qu'elle parlait, Katsuyo a roulé une cigarette qu'elle me tend gentiment.

- C'est vrai, puis bon on est adultes, on fait ce qu'on veut en soi. Enfin moi je ne risque plus grand chose de toute façon ! Je dis en haussant les épaules.

Je porte la cigarette à mes lèvres et reçois juste après un baiser au coin des lèvres qui me fait encore une fois sourire. Puis Katsuyo s'approche et de ses lèvres s'échappe une petite langue de flammes qui vient allumer ma clope. Je suis impressionné, j'avoue. Je tire un bouffée et tourne la tête pour ne pas la souffler dans le visage de la jeune femme.

- Franchement, c'est super impressionnant !! Je la complimente.

Les première taffes de tabac me font du bien. J'essaie vraiment de ne pas reprendre trop souvent, mais j'ai du mal, je taxe des clopes à tout le monde : Katsuyo, Erik, Nana... C'est un peu une honte, je me transforme en ce relou de soirée qui taxe à tout le monde. J'attire Katsuyo à moi et la cale entre mes jambes, son dos contre mon torse.

- On a qu'à fumer tranquille puis on ira dans l'eau après... Sauf si tu es trop shootée. Je la taquine en lui tapotant la joue du doigt.

On continue de parler de nos famille - moi plus que lui - et on se dit quelques petites choses, quoi. Je souris néanmoins à sa réponse.

- Ahah, tu m'étonnes, ça fait plusieurs continents et océan à traverser pour venir jusqu'ici !

Cela dit, son père a l'air quand même strict, ça n'a vraiment pas l'air facile. Hm, je songe à plusieurs truc qui ne mettent pas très bien. C'est pour ça que j'ai décidé de lui montrer mes talents de dragon. Je suis toute fière qu'il me dise que c'est impressionnant.

- Héhé, et je sais faire plein de choses avec l'invisibilité aussi ! Mais, je peux pas te les montrer... Pas en publi- Aaah!

Il m'a tiré vers lui pendant que je me pavanais tout en me préparant à la faire rougir. Maintenant, c'est moi qui rougi, c'est malin, ça tient. Mon dos contre son torse, je sens que mon cœur va un peu plus vite. J'ai clignoté l'espace d'un instant. Ça continue de m'échapper parfois. Il pose son doigts sur ma joue, ce qui me tirent de mes songes. Je lève la tête vers lui, avec un sourire.

- Tu sais, là c'est juste une cigarette ! J'avais proposé le joint pour ce soir !

Je tire sur mon cigarette que j'ai allumé entre temps, avec de cracher un petit nuage de fumée. Je me penche davantage vers lui pour atteindre le creux de son oreille.

- Je veux garder toute mon attention pour la suite de notre date.

J'ai pas pu le faire rougir avec mes pouvoirs d'invisibles, alors je vais utiliser autre chose !