INTRO

Les précédents mois ont été pleins de surprise. Un vrai retournement dans ma vie depuis que j'ai rencontré une tête blonde à la Saint-Valentin. Une simple rencontre qui menait à une forte connexion dépassant tout ce qu'on pouvait imaginer. Développant un amour si puissant par un coup de foudre si simple. Par une situation si drôle. Et me voici, en août, heureuse, rayonnante par l'amour de mon couple, de la vie en général. Ma relation avec Erik se déroule si bien, on s'arrange pour se voir en fonction de nos horaires et quand ça nous tente. Mais chaque moment passé ensemble est un pur bonheur, ne demandant qu'à en connaître plus. Je n'ai jamais autant sourit hors combat qu'avec toi Erik.

On se voit pour tout type de moment, ça lui arrive de m'attendre après le boulot autant que ça m'arrive de le faire aussi. On profite de faire des activités ou tout simplement de profiter de la présence de l'autre, posé. Le plus important est qu'on passe du temps de qualité ensemble, sans s'étouffer. Clairement, on a des lunettes roses, on ne se préoccupe pas du monde, seulement nous. Difficile de décrire tout l'amour que je ressens et ses effets mais putain que je l'aime de plus en plus chaque jour.

Après une longue soirée de boulot et des échanges de textos avec mon amoureux, il a été décidé que je vienne chez lui. La fermeture de la boîte complétée, je me fume une clope dehors avec quelques collègues, le sac rempli d'affaires sur le dos. Demain on avait prévu de s'entraîner avec Erik après son boulot donc j'avais ramené le nécessaire. Finalement j'ai enchaîné plusieurs clopes, entraînée dans la conversation, puis je me suis téléportée dans la salle de bain d'Erik. La lumière de la lune passe à travers sa fenêtre et me dévoile sa silhouette endormie dans le lit quand je m'avance. Si adorable. Je m'enferme dans la salle de bain et me permet de prendre une douche rapide pour me décrasser parce que eh oh, il fait chaud OK? C'était humide toute la soirée et je suis collante comme jamais dans mon pantalon cargo et mon débardeur. Je me nettoie complètement avant d'enfiler un dessous propre et un de mes tee-shirts super large qui me sert de robe de nuit. Je brosse rapidement ma chevelure qui possède dix milliards de nœuds et je souffre en silence omg. Mes affaires sont rassemblées dans un coin pour que ça reste propre et que ça ne traîne pas. D'un pas léger je me dirige sous le drap et embrasse doucement le front d'Erik avant de m'endormir, ma main posée contre son bras.

La fatigue fit en sorte que la nuit fut bonne, d'un sommeil profond et sans rêves. La lumière du jour me réveilla subitement. J'ouvris les yeux sans trop de misère, étonnement je ne ressentais pas la fatigue malgré les heures manquantes. Ma taille est entourée du bras d'Erik et je souris, sentant son souffle dans ma nuque. C'est rare mais, pour une fois que monsieur Akimaru n'est pas réveillé avant moi... Purée. Je me tourne doucement sans déranger son bras afin d'observer son visage endormi. Cet air si pur sur le visage alors que ses cheveux rayonnent, si charmant, si doux. Erik.
C'est un pur plaisir à regarder pendant un moment jusqu'à ce que finalement il semble vouloir se réveiller et je ne peux pas m'empêcher de sourire, les yeux mi-clos.

« Bon matin la Belle au bois dormant, chuchotais-je doucement dans un léger rire en venant passer ma main dans ses cheveux. »

J'avais fini par m'endormir. Contre ma volonté, un peu. Mais notre relation, avec Nana, avait ce défaut : On ne vit pas au même moment. Déjà qu'on a tous les deux des emplois du temps chargés, on vit en décalé. On trouve pourtant le temps de faire ce qu'on veut. De se voir. De vivre des moments uniques et géniaux. Mais parfois, la fatigue nous assomme sans mise en garde. Cette nuit, ça a été une de celles ci. Je m'étais levé tôt, hier, pour passer la fin de la nuit avec Nana. On avait fait un peu de sport, puis d'un autre type de sport, et j'avais repris ma routine quotidienne une fois que les paupières de mon amoureuse avaient été trop lourdes. Ça avait été une journée chargée, au café, puis j'avais eu un entrainement avec Aria en début de soirée, me laissant sur le carreau, végétant sur mon ordi jusqu'à tard. J'avais fini par me glisser sous ma couette, en désespoir de cause, échangeant quelques textos avec Nana avant de sombrer, le téléphone encore dans la main.

Je sais qu'elle m'a rejoint dans mon lit. Quand ? Aucune idée. Mais je sens sa présence. Son corps chaud. J'entends sa respiration calme. Je sens son odeur. Je pose mon téléphone sur la table de chevet et me tourne dans le lit, les yeux mis clos. Elle dort, et seule la lumière de la lune éclaire ses cheveux. D'or, eux aussi. Je pense que ça ne fait pas si longtemps qu'elle m'a rejoint. Son corps est encore légèrement humide de la douche qu'elle a dû prendre en revenant du travail. Je souris quand je comprends qu'elle a pris sa douche ici, pas chez elle. Elle sent le chocolat. Pas la lavande- Pfffft. Je passe mon bras autour de sa taille, venant me blottir contre elle et, quand je me rendors quelques secondes après, c'est tout contre elle, mon sourire à quelques centimètres de ses cheveux. Je me souviens avoir rêvé de ces champs de fleurs dont s'échappent les mêmes effluves que de la chevelure de ma petite amie.

Pas de réveil, ce matin. Enfin. Il aura pas eu le temps de sonner, dans tous les cas. Je sens du mouvement dans mon lit et je me crispe avant de me rappeler de ce moment, entre deux rêves, plus tôt dans la nuit. Quand j'entrouvre les yeux, la main de la Téléporteuse se perd dans mes cheveux et je soupire de contentement.

"C'est déjà le matin ? Mpphfff- J'arrive à peine à savoir si c'est toi ou le Soleil, qui m'éblouit-"

Je gigote doucement dans le lit, pour me rapprocher d'elle, mon bras toujours autour de sa taille. Le drap couvre le fait que je sois totalement nu. J'avais fait l'effort de mettre un boxer, la nuit, pendant un temps. Mais eh. C'est tellement plus agréable sans, et comme notre relation semblaient bien partie pour durer, et que chaque moment ensemble semble renforcer notre amour, j'avais décidé qu'aussi rare que soit notre sommeil, il méritait d'être le plus agréable possible. Je tends le cou pour venir embrasser ma chérie avant de la serrer toute contre moi.

"C'est allé, le boulot, mon cœur ? - Je resserre ma prise autour d'elle, une jambe entre les siennes-j'espère que t'es prête pour ce soir - je resserre encore un peu plus alors que je bascule au dessus d'elle -petite révision rapide, comment on fait pour abandonner ??? "

Un gloussement m’échappe alors que mes doigts s’amusent avec ses mèches de cheveux. Son visage encore endormi me fait sourire si grandement alors que sa voix matinale est une mélodie dans mes oreilles.

«  Si adorable au réveil… malheureusement oui c’est déjà le matin. Comment ne pas se sentir bien avec une si jolie vue quand c’est ton visage que je vois en premier. »

Quelques mouvements et on se rapproche un peu plus l’un de l’autre. On s’est habitués assez rapidement à cette routine lorsqu’on dort ensemble. Malgré nos emplois du temps un peu complexe, ça ne nous empêche pas de profiter comme on le souhaite. Je me doute que mon horaire  de nuit n’est pas évident. Lorsqu’il faut s’organiser je fais toujours en sorte de faire le mieux possible pour que ça fonctionne, que ça n’encombre pas trop. Puis si jamais ça saoule je peux toujours prendre une journée de congé afin de profiter de mon petit-ami sans prise de tête. Mon boss est cool, il est souple et est content du boulot que je fournis. Donc tout va bien. Ce premier baiser matinal me fait louper un battement de cœur pendant que ma main se perd sur sa joue si chaude. Avec les mouvements pendant la nuit mon tee shirt s’était relevé plus haut sur mon ventre. Ce qui me permet de sentir la peau d’Erik directement contre la mienne et je peux pas m’empêcher de sourire au final, même contre ses lèvres. Ses questions me font rire doucement alors que je me retrouve en dessous de mon amoureux. Mes jambes se placent de sorte à ce qu’il soit bien installé sans qu’on s’entrechoque non plus les genoux. C’est agréable, sa chaleur qui m’envahit. Ce qu’il est mignon, ses iris ressortent avec la lumière et j’en suis presque hypnotisée. Ça m’envoie des picotements dans le ventre. Je me frotte rapidement les yeux du bout des doigts avant d’encadrer sa mâchoire de mes mains.

« Fatiguant mais ça s’est bien passé. Je suis venue dès que j’avais terminé avec les collègues, soupirais-je. »

Je tapote du bout des doigts sa peau.

« Je suis toujours prête et euh… pour abandonner on… crie notre safe word ? Ou on tape 3 fois par terre ? J’abandonne jamais alors je t’avoue que j’ai oublié hahaha - je soulève ma tête pour l’embrasser doucement avant de chuchoter contre ses lèvres- tu veux me rafraîchir la mémoire ? »

Ma tête retombe mollement sur le coussin mais mes mains partent en mouvement dans le dos d’Erik. C’est plus fort que moi de trouver son contact, un peu comme une recherche sans fin d’un rappel que tout ceci est vrai, d’une faim qui ne peut jamais être satisfaite à 100%. Non pas que je n’y crois pas mais dans un moment si doux c’est presque irréel de se dire que c’est la réalité. Son poids contre le mien, je viens l’enlacer dans mes bras doucement.

«  Comment ça a été ta journée hier ? Motivé pour aller bosser aujourd’hui ? J’ai vraiment hâte à ce soir. Pendant que tu te réveilles sous la douche je peux nous préparer un truc dans la cuisine si ça te dit ! Tu n’as qu’à demander ! Ce que tu veux. »

"Touché-"

J'pensais avoir fait fort, comme première phrase de la journée, mais j'dois reconnaitre que la répartie de la jolie blonde est au point. Du coup forcément, nos lèvres se rapprochent, pour se dire bonjour, pour s'aimer, pour sentir un peu plus l'autre contre nous. Ce que c'est bon putain. S'endormir seul. Se réveiller avec elle. Ma petite amie. Ça fait quoi, trois mois. J'suis toujours pas certain de ce qu'il se passe. Juste que c'est génial. Même si j'ai du mal à réaliser que Nana, ma Nana, la jolie Téléporteuse, c'est ma copine. Genre on dort ensemble. On fait des trucs d'amoureux. Plein de trucs d'amoureux. Puis des fois, juste on fait rien. Ensemble. Et c'est trop génial. Presque aussi génial qu'elle.

Aujourd'hui, on se bat. Depuis le temps qu'on en parle, on a réussi à se trouver ce moment, où on est pas trop crevés, pour se donner à fond. Quitte à se casser la gueule, on veut faire ça dans un endroit tranquille, alors ça sera ni l'arène, ni la salle d'entrainement. Déjà parce qu'on sait pas, ça pourrait dégénérer hein on sait pas. Dans le sens euh. Sexuel du terme ouais. Mais c'est pas le but. Mais on sait jamais ouais- Nan, la vraie raison de pourquoi on va faire ça en forêt. C'est parce que c'est cool. Et tranquille. Et que ça change du dojo et tout. J'demande comment elle va, comment s'est passée sa nuit de boulot, et j'en profite pour voir si tout est okay pour ce soir en la taquinant un peu, toujours seulement à moitié réveillé, l'escaladant pour me mettre au dessus d'elle. Je souris contre ses lèvres en entendant la réponse, et je soupire de contentement quand ses bras passent dans mon dos alors que je me laisse lentement attiré contre elle. Je suis incapable d'arrêter de sourire alors que mes coudes sur lesquels je m'appuie sont la seule chose qui m'empêchent de peser de tout mon poids sur elle. On reste comme ça un moment. Un long moment, en profitant simplement d'être tous les deux.

"J'ai pas l'impression que tu en ai tant besoin-"

Je me laisse tomber à côté d'elle, sur le flanc, avant de me redresser sur le coude et de laisser mes doigts filer au dessus de ses hanches dans une tentative éhontée et caractérisée d'agression par chatouilles.

"Quel sera le safe word, alors ? "

Je pouffe en augmentant la force de mes assauts, amusé.

"Et nan bah la journée d'hier fut crevante, un peu. Longue, parce qu'elle avait commencée tôt. Mais chouette. Et ça fait plaisir, de te voir- Que tu sois la première chose que je vois en ouvrant les yeux."

Je me laisse tomber l'épaule la première sur le lit, repliant mon coude sous mon torse, avant de serrer mon amoureuse toujours sur le dos contre moi, et de déposer un baiser sur sa joue.

"Je file à la douche dès que je peux. Là je peux pas. Y a mon amoureuse entre la porte et moi... J'ai terriblement hâte de ce soir. Hâte de te voir en action. Et de me faire exploser par une pro- Tu te sens de faire du café ? Sinon juste du pain de mie grillé et un verre de jus ça serait parfait, Nana."

Je pouffe à nouveau, me laissant aller à relâcher mes muscles. J'suis juste allongé dans mon lit avec mon amoureuse dans mes bras. Et j'aime ça putain. C'est trop chouette. Après une longue étreinte que Nana fini par briser à contrecœur, sous prétexte que, je cite "tu (moi, donc) va être en retard" alors que trop pas hein, j'ai tout plein de temps et tout et tout.. Bon okay j'ai toujours pas regardé l'heure depuis que j'suis réveillé. J'avoue. Je finis par sortir du lit, après un baiser à Nana, et je file sous la douche. Une douche rapide, histoire de me décrasser un peu, la dernière remontant à la veille au soir après l'entraînement. J'entends les pas de Nana dans l'escalier et je souris bêtement. J'suis content qu'elle soit là. Qu'elle prenne ses marques. Qu'elle soit dans ma vie. Et qu'elle y fasse comme chez elle. Parce qu'elle a un AirBNB dans mon crâne. Dans ma poitrine. Une fois rincé, j'me sèche. Avec une serviette. J'compte pas utiliser mon énergie magique aujourd'hui. J'garde TOUT pour ce soir okay ? J'fais mon sac avant même de me fringuer, et une fois prêt, je descends rejoindre Nana.

"J'suis large dans les temps eh, tu voulais que je te lâche c'est ça avoue ?? Ooooh t'as déjà grillé le pain t'es adorable merciiii- Un café, du coup ? "

J’ai mal aux joues de sourire parce que ce moment est si agréable. L’un contre l’autre, mes bras qui l’ont entouré pour l’attirer un peu plus et l’odeur d’Erik qui remplit mes narines. On profite de la présence de l’autre, heureux, à moitié endormi, dans une bulle si confortable. Peu importe ce qu’on fait, tant que c’est ensemble, ça fait battre mon cœur si fort. Chaque fois que je regarde Erik, mes sentiments grandissent de plus en plus. Notre relation avance doucement, bien, on se fait confiance et on communique ce qui nous permet d’instaurer une bonne base, n’ayant pas été en relation depuis… longtemps. Notre alchimie fait presque peur mais c’est si parfait car il n’y a pas de jeu à faire semblant, à se forcer à agir d’une certaine manière qui n’est pas la nôtre pour essayer de plaire. Non. C’est tout naturel. Erik se remet sur le côté et je me crispe un peu pour me retenir de rire sous ses chatouilles.

«  Le safe word serait… euh… OH euh expresso ? »

J’éclate de rire parce que j’ai aucune idée du safe word qu’on peut utiliser et également à cause de l’attaque de chatouilles qui s’intensifie. Oui bon, je suis badass et j’ai la peau dure mais au réveil je suis pas sur mes gardes et forcément je me fais avoir comme une enfant.

« Je comprends… J’espère que t’as pu te reposer comme il fallait cette nuit, en tout cas t’étais dans un sommeil bien profond quand je suis rentrée, pouffais-je avant de rougir légèrement. Pareil tu sais, de voir ton joli minois quand j’ouvre les yeux, je me demande presque si je fais une inception tellement je suis contente de te voir haha. »

Je l’ai déjà dit que je suis au maximum de mon sourire quand il me serre un peu plus contre lui ? Oui sûrement hein. Comment ne pas sourire quand on a le cœur si plein d’amour, on est deux niais qui sont heureux ensemble et c’est si chou.

« Trop dommage que le passage soit barré pour aller à la douche oh non- commençais-je sur un faux air de déception. J’ai vraiment hâte de voir ce que tu vaux au combat on va passer un super beau moment et j’ai pas oublié, pas touche au nez ! - je laisse le dos de ma main effleurer sa joue avant de toucher doucement de l’index l’arête de son nez- C’est parfait je m’en occupe ! ‘Fin… quand je pourrais me décoller, je serais bien triste de devoir me lever déjà. »

On pouffe ensemble et je me tourne pour me mettre face à Erik, toujours dans ses bras. Je gigote doucement pour que nos lèvres se joignent un instant, sa peau contre la mienne. J’ai presque envie de glousser sans rien dire parce que je suis heureuse. On en profite un peu plus puis malheureusement bien que j’aurais voulu continuer à rester dans le lit toute la matinée en compagnie de celui que j’aime, pas le choix de me lever après un dernier baiser pour qu’il puisse se préparer. Je remets bien en place mon tee-shirt qui atteint mes genoux et je descends dans la cuisine. Tifa, la queue toute remuante, m’accueille à peine lorsque mes pieds touchent le sol frais de l’étage. Je m’abaisse pour venir lui papouiller la tête et les flancs tout en gazouillant comme les vieilles madames devant un bébé de 2 mois. Je me lance ensuite dans la cuisine, la chienne en guise d’assistante qui me suit à chaque pas. Je m’occupe de faire griller le pain de mie dans le toaster, sers les verres de jus que je place sur la table puis je pars à la chasse aux assiettes. Oui bon ma mémoire sur le rangement de la vaisselle n’est pas encore au top mais ça va. Je sursaute au bruit soudain du toaster qui m’annonce que le pain est prêt et pendant que je place le tout dans l’assiette j’entends Erik descendre. Je souris, encore. Je m’habitue doucement à me réveiller dans cette maison, les petites habitudes ne sont pas encore là bien sûr mais j’y vais tranquillement. C’est sympa de se réveiller ici, avec Erik.

«  C’est parce que t’es Flash McQueen sous la douche, je préfère que tu sois prêt et en avance que je te papouille encore un peu plutôt que de te mettre en retard et que tu me supplies de te TP ensuite sans que je puisse profiter encore un peu de mon amoureux et que tu me fasses sortir en petit pyjama , pouffais-je de rire alors que je regarde par dessus mon épaule pour lui parler. Le pain est tout juste prêt oui ! Tu veux le manger avec quoi dis moi ? Et OH- oui alors les cafés j’ai tout retenu comment tu le fais hein tu me l’as montré plusieurs fois déjà donc je vais le faire, installe toi ! »

La meuf qui est prête une daronne au foyer quoi. Non mais juste que j’ai dit que je m’en occuperai alors je m’en voudrais de pas le faire oh la la et ça me fait si plaisir. Le nombre de fois qu’il s’occupe de la cuisine omg. Une fois qu’il me confirme ce qu’il veut avec le pain je lui sors et je me lance avec le café. Je suis très lente, pire qu’une tortue pour ne pas me foirer avec son matériel mais finalement, je m’en sors bien et je sers tout le nécessaire sur la table avec un beau café pas trop mal réussi. Je l’espère en tout cas.

«  Je suis peut-être pas barista mais je pense que… c’est… bien, dis-je en passant ma main dans ses cheveux, un baiser sur le front. »

Je doute un peu de mes capacités parce que je le fais pas tant souvent encore mais parfois j’y pense trop et je me suis déjà retrouvée à rêver que je m’entraînais dans sa cuisine à faire le café… oui à ce point. Enfin jusqu’à ce que finalement le rêve tourne autrement autour d’Erik pas besoin de faire un dessin pour comprendre. Cette petite dynamique matinale qu’on entretient que ce soit chez lui ou chez moi est vraiment simple, l’alchimie est douce et lumineuse et vraiment chaleureuse. C’est parfait. Et putain que ça fait peur d’être aussi in love. J’ai arrêté de compter depuis combien de temps on se connaît bien que ce soit depuis moins d’un an je le sais bien. On prend le petit dej ensemble tout en discutant et en rigolant comme deux adolescents sur des sujets en tout genre, les yeux pétillants qui ne peuvent pas se décrocher de l’autre. Puis, sur les dernières bouchées de pain et les dernières gorgées de boisson, je passe une main dans mes cheveux emmêlés  :

« Est-ce que tu préfères que je passe au café te récupérer pour aller s’entraîner ensuite directement ou je t’attends plutôt ici pour qu’on y aille ? Et euh, est-ce que y a des choses que je devrais préparer pour notre activité ? Achetez des trucs à manger ou je sais pas oh la la. »

"Alors va pour expresso-"

C'est vrai que c'est un mot pas mal. Puis eh, ça a un petit côté sécurité, et protecteur. Expresso Patronum et tout- Et comme elle a dit le désormais safe word, je range mes mains sous son t-shirt, l'attirant simplement contre moi en gardant le contact de sa peau sous mes doigts. Et on reste comme ça. Longtemps. Longtemps. Jusqu'à ce que je me rende à la douche, à regret. Sous laquelle je reste étrangement bien moins longtemps. Parce que Nana est pas là. Je traîne quand on est ensemble. Et je cours quand elle m'attend. J'suis addict, hein. T'as changé ma vie, Nana. Pas par un grand bouleversement, nan. Tu rends simplement mon quotidien tellement plus doux. Plus beau. Plus tendre. Plus agréable. Tu fais de chaque moment ensemble un évènement que je ne voudrais louper pour rien au monde. Alors je prends une douche rapide, ouais. Pour retrouver mon amoureuse qui m'attends. Qui me manque déjà. Une fois prêt, je descends les marches, prenant mon temps. Enfin. En essayant de prendre mon temps. Pour pas montrer que j'suis totalement addict. Histoire de garder une attitude un tout petit peu détachée. Vraiment par pur égo, oui. Je pose mon sac de sport dans le hall avant de toquer à l'encadrement de la porte de la cuisine, entrant sans attendre la réponse. Tout est déjà prêt, ou presque, et je rougis à la réponse de la Tonnerre. On se croirait comme au lendemain de mon anniversaire putain. Nana en train de s'activer pendant que je fais autre chose, pour passer le plus de temps possible ensemble-

"Ah nan nan mais je proposais de faire le café, je rallais pas qu'il était pas prêt t'es malade !! Mais si tu te sens de le faire, vas-y ! Est ce que tu veux grignoter quelque chose toi ? Ou tu te recouche quand je pars ? J'vais me débrouiller pour les tartines t'en fais pas mon cœur !"

J'viens prendre le beurre dans le frigo, déposant un baiser sur la joue de Nana en passant, et je m'assieds sur le tabouret de bar après avoir généreusement papouillé ma Tifa qui vient me dire bonjour. Je sais qu'elle est triste de plus dormir autant dans la chambre qu'avant, mais elle a deux fois plus de gratouilles, ça compense quand même vachement ! Du coin de l'œil, j'observe ma copine qui s'active devant la machine à café et je souris. C'est sûr et certain que ça sera presque aussi bon que moi. Déjà parce qu'elle a eu le meilleur des profs. Ensuite parce que c'est fait avec amour. C'est sûr et certain. Ok. J'ai menti. J'ai dit "j'observe" alors qu'en réalité je la dévore du regard. J'suis incapable de regarder ailleurs. Ça me rappelle la première fois que je lui ai montré comment s'en servir, de la machine. Avec le moulin, comment tasser, la bonne pression, la bonne température, tout ça. J'étais debout juste derrière elle, regardant par dessus son épaule avant de la prendre par la taille, guidant ses mains avec les miennes, lui chuchotant les explications dans l'oreille. C'était amusant. Le souvenir de ce moment de complicité et d'échange, de transmission de savoir me donne le sourire. Ce soir, c'est moi qui vais apprendre. à grand renfort de coups dans la gueule. Mais plein de complicité et d'échanges musclés. J'suis contraint de couper le fil de ma pensée quand ma douce m'apprend que le café est prêt, et je souris quand sa main vient se perdre dans mes mèches encore humides alors qu'elle dépose un baiser sur mon front.

"Merci mon cœur- J'suis sûr et certain qu'il est excellent-"

Et effectivement, il est bon. Sincèrement. C'est dur, de louper un café, de toute façon. Tout est plus ou moins automatique, c'est surtout qu'il faut être vigilant pendant chaque étape. Mais eh, que ça soit moulu à la main ou avec une machine, ça va pas tant changer le goût. Puis ouais. Ce qui compte, c'est le goût. Quand le café est bien tassé, il prend l'arôme comme il faut et on a juste à couler plus ou moins d'eau en fonction de la concentration qu'on désire. C'est pas si sorcier, le reste c'est vachement bling-bling. Nana a décider de manger avec moi et j'suis trop heureux. Enfin, elle serait restée dans tous les cas, mais j'suis trop trop heureux c'est comme ça... J'étale du beurre sur mon pain de mie grillé alors qu'on continue de discuter tranquillement. C'est trop bien, ces petits moments. Je t'aime tellement, Nana. Tout ça, c'est magique. Encore plus que le fait que je puisse me transformer en animal.

"Bah écoute mon sac est prêt j'pensais aller directement au boulot avec, mais vraiment c'est tout comme tu veux, au pire je le laisse là. Après c'est sans doute plus simple si je le prends ? C'est sur le chemin t'sais, ça évite un aller retour ! Et nan franchement y a pas grand chose à prévoir ! Un petit truc à grignoter à la rigueur, et de l'eau, mais vraiment on va juste se taper dessus et revenir prendre une douche t'sais, ça devrait le faire ! Tu bosses cette nuit ? J't'avoue que j'ai perdu le fil j'sais plus si c'est ce soir ou demain que t'es en repos-"

En même temps va retenir quelque chose quand la journée de taf de ton amoureuse elle commence une journée et elle fini le lendemain hein... J'suis perdu un peu parfois. J'finirais par comprendre, j'en suis persuadé. En attendant, hop, une bonne gorgée de jus d'orange bien frais et j'souris à Nana.

"T'oublieras pas d'aller filer un truc à manger à Nina hein ! La pauvre choupette elle se demande sûrement où maman est passée ! Enfin elle doit commencer à avoir l'habitude. Parce que moi je commence à avoir l'habitude, même si je réalise toujours pas que les yeux dorés qui me fixent sont ceux de ma petite amie, parfois. T'es trop belle. Et je t'aime si fort..."

« J’sais bien que tu râles pas haha, mais je tiens à le faire parce que tu me l’as demandé ! Je vais manger un bout, te papouiller un petit coup et après je pense que je vais aller me recoucher un peu ouais… dis-je en baillant. »

Je souris lorsqu’Erik me bisoute la joue puis je m’occupe des cafés. Quelques heures supplémentaires de sommeil dans son lit vide de sa présence feront l’affaire pour prendre des forces pour ce soir. J’en profiterai ensuite pour aller faire quelques affaires avant la suite de notre programme. Ce petit quotidien entre nous est si bien qu’on en veut toujours plus, avec l’espoir au matin de voir le visage de l’autre ou bien à la sortie du boulot, ou tout simplement devant sa porte, le cœur battant. Avec soin, j’entame le processus pour faire les cafés avec les mots d’Erik qui me reviennent au fur et à mesure pendant nos moments d’instructions. J’ai la sensation fantôme encore de ses mains sur mes hanches entre deux flash-back. Être en couple, c’est clairement une dimension complètement différente, dimension que j’avais oublié mais dont grâce à Erik je me retrouve à nouveau plongée dans cet univers cotonneux. Puis mine de rien, je me débrouille, mon café clairement dans ma chambre c’est une autre histoire quand on n’a pas une machine comme la sienne. Toute fière et souriante j’amène les cafés à table avant d’embrasser le front de mon amoureux et de m’installer, dévorant autant le pain que mon amoureux des yeux. On discute et juste ça, ça me rend heureuse. Tu me rends heureuse Erik putain.

« Je suis de repos aujourd’hui j’ai toute ma soirée de libre pour toi ! Je passerai au café quand t’as fini après avoir pris des ravitaillements alors ! Et puis faut des calories pour avoir l’énergie de se taper dessus hein. »

Je pouffe de rire doucement alors qu’on se sourit mutuellement.

« Elle est habituée que maman soit souvent dehors mais elle sait que je prends bien soin d’elle ! Je passerai la voir tout à l’heure, gloussais-je en me levant de ma chaise pour venir squatter les jambes de mon amoureux en m’asseyant doucement sur lui. Je suis bien là autant que t’es bien là. Je t’aime vraiment fort aussi tu sais, t’es vraiment le plus adorable et le plus beau. »

Mes mains entourent son visage et je viens glisser un doux baiser sur ses lèvres lorsque je termine ma phrase. Je pourrais vivre ça tous les jours avec toi sans jamais m’en lasser, Erik. Clairement, je ne peux pas me passer de mon amoureux, c’est intense comme ressenti et je ne veux pas paraître pour une folle non plus mais vraiment, mon amour est si puissant, bien plus puissant qu’une simple drogue. Sur cette dernière note de petit-déjeuner je reste un moment sur Erik dans cette session de papouilles où le dessert c’est les lèvres de mon amoureux ainsi que la douceur de son visage dans mes mains pendant qu’on susurre quelques mots d’amour entre deux respirations. Puis, à nouveau on se détache à contrecœur et j’accompagne Erik jusqu’à la porte d’entrée et c’est une dernière accolade, un dernier baiser, qu’on s’offre avant qu’il parte au boulot, tous les deux le sourire aux lèvres.

Je me retrouve à tout débarrasser dans la cuisine, à nettoyer pour rendre l’espace propre puis je reste un instant dans le silence en plein milieu de la pièce. Étrange un peu d’être seule dans la maison. Dès que je déplace mon regard j’ai le sentiment que je vais croiser celui d’Erik mais il n’y a rien. Juste la belle Tifa qui me fait les grands yeux. Je gazouille de nouveau en lui grattant la tête. À peine il est parti au travail, il me manque déjà. Pas sûre que je lui avoue cela mais je le sens dans ma poitrine. La pièce paraît plus sombre quand il n’est pas là. Un soupir m’échappe.

« Une petite sieste Tifa ça te dit ? »

Je pars dans les escaliers puis la chienne me suit, on s’installe dans le lit et je ne fais pas long feu avant de repartir dans un sommeil profond, une main sur le pelage de l’animal. Même le lit paraît si vide sans Erik, mais l’odeur qu’il laisse dans les draps tièdes me berce.
Un peu plus tard je me réveille et je suis dans les temps. Je me lève et Tifa semble vouloir rester encore un peu au pays des rêves. J’en profite donc pour me doucher rapidement et m’habiller avec un survêtement de sport le temps de faire quelques sorties avant de rentrer dans ma chambre.

« Je pense qu’une promenade ne serait pas de refus hein ? »

La queue toute vacillante, la chienne descend à toute vitesse du lit et j’en profite pour remettre bien en place les draps. Je rassemble toutes mes affaires dans mon sac, Erik m’avait indiqué où trouver la laisse de Tifa alors je lui installe puis après avoir claqué la porte d’entrée on part vers le parc. Une longue marche s’ensuit et j’en profite pour faire une petite course à pied ce qui permet aussi à la chienne de se défouler. Ça fait du bien. Cette sensation d’être dans un multiverse quand on vit des moments hors de son quotidien de célibataire, putain c’est fou. Je joue avec la chienne un long moment, on fait la course pour qui attrape le bâton le plus rapidement lorsque je le lance et bien sûr je laisse Tifa gagner plusieurs fois, maiiiis par moment je me TP plus vite. Je n’avais pas autant rit ni sourit aussi intensément depuis si longtemps.

La balade reprend son cours jusqu’au Village puis je me rends compte qu’on passe devant le café et Tifa me le fait vite savoir en tirant sur la laisse, toute excitée. Et pourquoi pas ? Ce ne serait pas trop ? Non… C’est un coucou bref ‘fin… bon allez. Je peux pas non plus dire non à la choupette alors qu’elle me fait les yeux doux, je soupire doucement et pourquoi j’ai le cœur qui bat tant la chamade ? Putain.  On rentre dans le café et là je le vois, derrière le comptoir il finit de servir un client et quand nos yeux se croisent je rougis légèrement, m’avançant doucement vers lui.

« Hey stranger ! Tu manquais trop à quelqu’un alors on est venus te faire un coucou rapide, dis-je avec un sourire en coin. »

Que ce soit Tifa ou moi, clairement tu nous as manqué. Mais je n’ose pas tant te dire que c’est moi. C’est toujours amusant de lui rendre visite au café et de pouvoir le dévorer des yeux pendant qu’il est occupé à servir. Qu’est-ce que je t’aime.

"C'est un très joli programme. Et j'suis flatté d'en faire parti. Mais ouais, repose toi bien, c'est important quand même ! "

On déjeune tranquillement, encore à moitié ensommeillés, mais les pensées déjà tournées vers nos prochains moments ensemble, alors que celui-ci est toujours pas terminé. On en est là, ouais, vraiment... J'sais plus quand est ce qu'est son jour de repos, alors je pose la question et souris devant la réponse :

"Ooooooh c'est vrai on peut passer la soirée ensemble mon cœur ? Oooooh trop trop trop chouette ça change tout alors !! On peut genre se faire un pique-nique après ou j'sais pas ?? Ou on rentre et on regarde un film après une bonne douche, ou juste on force trop et on s'effondre dans le lit en rentrant, toujours après une bonne douche. Mais j'ai trop hâte putain-"

Je prends une gorgée de café brulant et m'inquiète pour Nina, mais j'suis vite rassuré quand je croque dans ma tartine beurrée, avant de virer pivoine tant à cause du compliment qu'à cause de la réaction qu'il a provoqué, quand j'ai avalé de travers. En soit c'est juste l'exact renvoi de ce que je venais de dire, mais ça me prend par surprise, et j'sais pas comment réagir. Du coup, j'suis bien content quand Nana prend doucement mon visage dans ses mains et vient m'embrasser, coupant court à l'échange de compliments.  On est juste là, dans la cuisine, nos petits déjeuners terminés, à se toucher, à s'embrasser, à se regarder, juste, parfois. C'est si agréable et pourtant, je vais devoir y mettre un terme, parce que l'heure tourne. 'chier. Enfin, c'est pour mieux nous retrouver ce soir, c'est pas si grave. Je me lève à contrecœur et attire Nana contre moi, mes mains sur ses hanches pour venir l'embrasser passionnément.

"Je dois y aller- Repose toi bien. J'ai vraiment hâte de ce soir, en plus. Je ponctue avec un nouveau baiser -bonne nuit, mon amoureuse- Puis à Tifa sur nos talons -Tu es gentille avec Nana hein ?? "

Je gratouille la chienne sous le menton et dépose un ultime baiser sur la joue de la Téléporteuse avant d'ouvrir la porte d'entrée, de prendre mon sac et de lui souhaiter une dernière fois une bonne nuit, partant pour le boulot en me retournant plusieurs fois sur le chemin, jetant de petits coups d'œil rapide sur le perron de la maison, puis un dernier signe de la main et j'essaie de me concentrer sur la journée de boulot qui m'attends. Avant ce soir. Avant le fun.

La journée se passe bien. J'avais commencé assez tard, on a décidé de laisser Bax se débrouiller seul certains matins, une heure voir deux, grand maximum, et j'étais donc arrivé sur les coups de 10h30. En marchant tranquillement, pour une fois. Toujours dans l'idée de pas me fatiguer pour rien. La matinée a été plutôt agité, vacances scolaires obligent, mais rien de notable à raconter, si ce n'est que j'ai réussi à faire rire une gamine qui était dévastée que son personnage préféré se trouve une amoureuse. Alalah, l'amour hein... C'est ça qui rend fou. L'amour. Parce que pile quand je pense à elle, la porte du café s'ouvre sur sa personne, Tifa derrière elle. Mon regard se perd dans celui de la jeune femme, qui sourit timidement en rougissant légèrement, et je peux pas m'empêcher de rosir un peu moi aussi, en réaction. Je rends sa monnaie précipitamment à l'adolescent devant le comptoir avant de contourner le meuble pour aller prendre les mains de mon amoureuse dans les miennes.

"Oh c'est vrai, je t'ai manqué Tifa ??? mes lèvres effleurent celles de Nana -Tu as bien dormi alors ? Merci de promener mon bébé-

Cette fois, mes lèvres font plus qu'effleurer les siennes et je l'embrasse avec tendresse. Rien à faire du cadre. Rien à faire du monde autour. Rien à faire de rien du tout. Facile à dire quand personne ne fait la queue au comptoir, j'avoue, sinon je serais probablement resté professionnel, mais c'est pas grave. Nos corps se décollent enfin, et je demande :

"Est-ce que tu veux boire quelque chose ? Manger quelque chose, peut-être ? "

Je m'agenouille devant Tifa et lui ébouriffe le crâne d'une main, l'autre se mettant devant sa gueule et, pour la première fois de la journée, j'utilise mes pouvoirs pour qu'elle puisse se rafraîchir et s'hydrater. Parce que mon bébé mérite au moins ça, pour m'avoir ramené mon amoureuse même si c'est seulement pour quelques minutes-

La réaction de mon amoureux lorsque j'énonce au sujet de ma journée off est tellement adorable. Je laisse mon poing tenir ma tête un moment sans pouvoir le quitter des yeux. On peut faire tout ce que tu veux. Tout me va tant que c'est avec toi.

« Bien sûr qu'on peut passer toute la soirée ensemble, pouffais-je. On verra en fonction de notre état après l'entraînement mais on peut tout faire vraiment!  J'ai tout le temps du monde pour toi. Toujours. La journée va être vraiment bonne. »

J'ai un large sourire et on avance dans notre conversation jusqu'à ce que les gestes remplacent les mots lorsque je me décide à m'installer sur ses jambes. On reste ainsi aussi longtemps que possible, débordants d'amour, sans pouvoir vraiment s'arrêter jusqu'à ce que l'horloge nous force à se séparer. Je ne me lasse à aucun moment de son odeur, sa douceur, sa chaleur, son sourire, tout. Vraiment tout. Notre échange se termine sur un dernier long baiser à la porte d'entrée. S'imprégnant l'un de l'autre une dernière fois avant de se voir un peu plus tard dans la journée. Je ne peux que sourire contre ses lèvres.

« Ça va venir vite t'en fais pas, on se voit tout à l'heure, répondis-je. »

Je le regarde papouiller Tifa avant de recevoir un dernier baiser sur la joue, le cœur battant. Une fois qu'Erik est parti pour le travail, je m'occupe de la maison pour garder les espaces propres, en compagnie de ma super assistante puis on s'octroie une longue sieste afin de finir la nuit et de prendre des forces pour l'entraînement. J'ai clairement dormi comme un loir dans la douceur des draps. Puis, après une petite préparation rapide, j'emmène Tifa se promener. Pourquoi pas? Choupette mérite d'avoir sa balade, un peu d'amusement dans sa journée. Ça ne doit pas être drôle pour elle de rester seule la journée si personne n'est dans les parages. Je lui offre alors un tour de luxe dans Terrae avec des jeux puis je me retrouve au café. Histoire de venir faire un coucou parce qu'on voulait déjà le revoir avec Tifa. Toutes les deux. Je serais un chien clairement je serais tout autant surexcitée à me trémousser sur place.

Je sens mes iris qui pétillent lorsqu'Erik quitte le comptoir pour fermer la distance entre nous et je rougis un peu plus fort. Le sourire jusqu'aux oreilles, ses mains attrapent les miennes, ce qu'il est parfait. Mon cœur loupe un battement lorsque nos lèvres s'effleurent, toujours avec cette sensation de revenir à la première fois alors que je les goûte si souvent.

« Beaucoup manqué oui, riais-je. J'ai rattrapé tout mon sommeil je suis en pleine forme, puis je me suis dit qu'avant de quitter la maison je m'occuperai un peu de ta choupette. On a pas mal joué ensemble elle en a de l'énergie! »

Mes mains se serrent un peu plus dans celles de celui que j'aime lorsqu'on s'embrasse en plein milieu du café. Comme si j'en avais quelque chose à faire qu'on nous regarde de toute façon. On se donne de la tendresse avec toujours cette même intensité qui nous anime depuis le début et c'est si génial... ces petites étincelles qu'on créé ensemble. On se décolle et je l'observe offrir de l'eau à la chienne qui doit être sûrement assoiffée de tout notre chemin effectivement.

« C'est gentil mon amour je te remercie mais je suis encore pleine du petit-déj haha. Puis j'ai trouvé ce que je cherchais... mon amoureux – dis-je alors qu'il se relève et que j'en profite pour l'embrasser sur la joue.- Tifa a tout de suite reconnu le café quand on passait devant donc tu imagines bien que c'est impossible de ne pas s'arrêter. Impossible que je ne vienne pas te voir. Comment ça se passe alors? Occupé? Aria ne travaille pas aujourd'hui?»

C'est sûr que l'été a Terrae c'est quand même mouvementé puisque tous les étudiants sont en vacances et s'ils ne travaillent pas, ils profitent du Village et des activités qui sont offertes. Le café où travaille Erik est une des belles attractions qui attirent beaucoup de monde, que ce soit pour profiter de l'ambiance intérieur ou extérieur, ou simplement pour un simple café à emporter... ça attire du monde. Et je les comprends. Avec la belle équipe qui y travaille dont un blond qui fait fondre le cœur, on ne peut que bien être servi. On discute encore un petit instant, rapidement avant que des clients ne se ruent au comptoir, je ne suis pas là non plus pour le déranger dans son boulot.

« Je termine notre petit tour et après je ramène Tifa avant de passer chez moi! J'ai vraiment hâte de venir te récupérer à la fin de ton service, pouffais-je. Si jamais t'as oublié quelque chose et que tu as besoin, tu me fais signe hein! D'ailleurs je réfléchissais tout à l'heure à ce qu'on peut faire après, c'est trop difficile de choisir oh la la, un pique-nique ce serait super, un film aussi, je veux tout faire avec toi haha donc ce soir, t'es maître de choisir ce qu'on fera après la giga douche qui nous attendra, ça te va? Prends le temps de voir ce qui te tente le plus mon amour. On va te laisser bosser pour que la journée passe vite et que je puisse te ravoir vite dans mes bras haha. »

J'ai vraiment dit ça ? P'tain. Ce que je suis niaise. J'avoue que la fin de ma phrase c'était moi qui pensait à voix haute mais ça m'a échappé. Bah. De toute façon je n'en ai pas honte et c'est la vérité. Donc... Voilà. On est dans un monde où le travail est obligatoire, faut faire de l'argent. Lorsqu'on est pas ensemble, il me manque souvent, pourtant on vit à Terrae donc, 'fin ça n'empêche pas de vivre notre quotidien chacun de notre côté mais faut le dire, je suis in love.

J'aurais pu être surpris, en voyant les femmes de ma vie entrer dans le café. J'aurais pu. Mais la joie de les voir avait pris le pas sur toutes les autres émotions, toutes les autres réactions qui n'était pas de sourire d'une oreille à l'autre.

"C'est vrai que tu as l'air en forme, mon cœur. Et ouais, Tifa c'est une boule d'énergie, surtout après une looongue sieste- je m'accroupis pour ébouriffer la fourrure de la chienne -dis moi, toi tu me mentirais pas hein... C'est la jolie Tifa qui a voulu venir voir Papa ?? Ou c'est la gentille Nana qui voulait me faire coucou ??? Je marque un silence, faisant semblant d'attendre une réponse avant de reprendre la parole -Bah oui ça m'aurait étonné aussi, c'est à toi que je manque le plus, Nana elle serait passée devant le magasin sans me faire un coucou c'est sûr ! "

Je pouffe en me redressant vers ma petite amie, reprenant ses mains dans les miennes en lui proposant à boire et à manger, mais la réponse est négative, et je ne peux que sourire quand elle dit que je suis la seule chose dont elle a besoin. Bon elle a pas dit ça mot pour mot, mais c'était l'idée, et nos lèvres viennent se réunir à nouveau.

"Plutôt occupé, ouais, et en plus Aria bosse pas aujourd'hui, j'suis solo depuis que j'suis arrivé quasiment ! Mais tranquille, il pourrait y avoir deux ou trois fois plus de personnes que je trouverais quand même un moment pour la jolie Tonnerre qui se déplace pour mes beaux yeux, t'sais- Ça me fait plaisir de te voir. La surprise est agréable. Et t'es magnifique. Comme tout le temps."

Ma main effleure la peau douce de sa joue et nos lèvres s'effleurent à nouveau, avant que je ne rompe le contact quand un client s'approche du bar, et je laisse mon amoureuse un instant, le temps de faire couler un expresso à emporter. J'essaie d'être sage, alors je prends simplement sa main dans la mienne, sans chercher plus de contact. Mon côté japonais pudique a refait surface quand je me suis rappelé qu'on était pas seuls, mais je ne peux rien contre ce contact familier. Nos mains ont trouvé leur place, au creux de celle de l'autre, c'est comme ça. Je me lasserais jamais de cette douceur. D'à quel point c'est instinctif, logique, qu'on se tienne comme ça. C'est doux, mignon, et ça fait sourire si fort...

"Oh t'en fais pas je vais garder Tifa avec moi ! Comme ça tu peux rentrer direct, puis regarde la choupette, elle a tout chaud elle fait un câlin au bac à glaçon déjà, on voit la queue qui dépasse derrière le comptoir ! j'éclate de rire à cette vue, la choupette veut se poser un moment, elle peut rester sans soucis. C'est mon chien. Et c'est moi le patron. Puis je sais qu'elle est parfaite, et qu'elle sait se tenir, ma petite sœur ! Elle a l'habitude. -Mais euh un pique-nique moi j'aime trop l'idée mais faut préparer un truc et j't'avoue qu'à part prévoir le dessert et à boire j'me retrouve un peu impuissant ! Tu penses tu peux faire ou trouver de quoi manger dans la forêt ??? Sinon eh, on se commandera des pizzas ou j'sais pas, on trouvera, j'suis pas inquiet ! J'sais juste que j'aurais la dalle de zinzin, ça c'est sûr à 100% Tu t'en vas déjà, alors ? Tu es sûre tu veux pas un café, même à emporter ? C'est la maison qui offre en plus ! "

J'suis triste de la voir déjà repartir, mais la dernière phrase qu'elle a prononcé me réchauffe le coeur si fort, de savoir que c'est tellement réciproque, et que je suis tellement heureux de la serrer contre moi, et qu'elle me serre contre elle. Ce que je t'aime, Nana... Elle fini par s'en aller, après un dernier baisé volé, et une fois le contact fantôme de ses lèvres effacé, je retourne à mes occupations, commençant à réfléchir à une stratégie pour le combat à venir. Ça va être si compliqué. Le liste mes points forts, et les points faibles potentiels de la Téléporteuse. Les calculs sont pas bons. Mais on va tout donner. Les pouvoirs peuvent changer la donne. La stratégie aussi. La forêt est plus avantageuse pour moi.

C'est perdu dans ces pensées que la journée file à toute vitesse, et je me retrouve rapidement dehors, à donner un second tour de clé dans la serrure de la porte du café, la tête balancée en arrière. Tifa sur les talons, mon sac sur l'épaule.

"Toujours aussi ponctuelle, hein ? "

Je balance sans me retourner. Pas de réponse. Merde. Ok je réessaie -

"Toujours aussi ponctuelle, hein ? "

Cette fois, je jette un regard par dessus mon épaule. Personne. Bah. Merde. Mon effet trop stylé. Ok, une dernière fois, au cas où elle se téléporterait là tout de suite. Je me retourne et réessaie :

"Toujours aussi ponctuelle, hein ? "

On goûte un peu au retour à la réalité par la venue d'un client mais, hey, ça n'éclate pas pour autant la bulle qui nous entoure. Loin de là. Nos mains ne peuvent s'empêcher de se tenir au chaud alors qu'on est déjà en été mais ça réchauffe toujours autant mon cœur et mon amour pour le grand blond au large sourire.

« T'es sûr? Dis-en penchant la tête sur le côté pour observer la chienne. Effectivement peut-être qu'un peu de fraîcheur ne lui fera pas de mal haha. Mais va pour le pique-nique alors! Je te laisse gérer le dessert et la boisson, tu peux compter sur moi pour le reste OK? »

Je me dandine un peu des hanches sur place tout en continuant de garder mes mains dans les siennes.

« T'es trop chou mais je prends un rain-check pour le café, une prochaine fois avec grand plaisir je dois aller m'occuper de Nina. Merci de garder Tifa avec toi. On se voit tout à l'heure mon amour, travaille bien. »

Voyant la timidité du Morphe, je me penche pour voler rapidement un dernier baiser sur ses lèvres avant de briser le contact entre nous afin de quitter le café. Pas le choix sinon je peux rester sur place jusqu'à la fermeture ainsi, faut le laisser bosser quand même. Je pars avec un large sourire et fais un dernier signe de la main avant de sortir du café pour me diriger tout de suite vers l'épicerie. Quitte à être dehors, autant en profiter. Des bento ce serait pas mal après l'entraînement non? Nan c'est trop petit... On va avoir trop faim. Je me balade dans les rayons à la recherche d'idées... L'illumination finalement se fait ressentir et j'achète tout ce qu'il faut. Je me téléporte dans ma chambre et me rue vers ma choupette envers qui je gazouille un petit moment tout en la nourrissant de criquets vivants. La journée passe et je fais mes préparatifs jusqu'à ce que ce soit le moment de rejoindre déjà mon amoureux. Récapitulatif de la journée, j'ai préparé mon sac à dos avec tout le nécessaire pour l'entraînement. Je me suis changée pour pouvoir bouger confortablement soit un short cycliste et un tee-shirt basique pas trop large mais pas trop prêt du corps non plus, une paire de basket classique avec des chaussettes hautes jusqu'à mes genoux et une casquette dont ma queue de cheval ressort à l'arrière. Mon couteau est dans le sac, avec des barres de protéines, des bouteilles d'eau, des vêtements de rechange s'ils se déchirent pendant la baston, etc etc. Puis dans un cabas plastique, des contenants. J'ai préparé des onigiris saumon ainsi que certains à l'anguille... Il y a des wraps au thon et à l'avocat et de la salade... Et une giga salade de pâtes tricolores avec de la vinaigrette italienne et du poulet, petite recette de mon père. Je pense qu'on sera pas mal comme ça et au pire on commandera si ça convient pas mais j'ai fait une bonne quantité. Simple et efficace. J'ai pu glander un peu dans mon lit mais les préparations ont prit du temps...

Pour échauffer mes muscles, je décide de ne pas me téléporter pour rejoindre Erik à pied. Le chemin se fait tranquillement et j'avance rapidement pour que les muscles de mes jambes se réveillent. Arrivant finalement au Village, je vois Erik au loin qui ferme la porte, Tifa juste à côté. Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'il fait? Il se retourne rapidement plusieurs fois, est-ce qu'il parle avec un.e Feu Invisible? Chais pas. Mais pour la dernière fois lorsqu'il se retourne et que sa tête revient plus dans ma direction au retour, je pars à rire.

« Tu pensais que j'allais me TP derrière toi c'est ça? »

Je ris un peu plus fort. Adorable vraiment. Je dépose mes sacs à terre avant de m'avancer vers lui pour l'enlacer et l'embrasser langoureusement. Comme si c'était le premier baiser de la journée. Rempli de douceur. Et quand ses bras m'entourent, je ne peux que sourire contre ses lèvres, je fonds de l'intérieur. Je fonds, d'amour. Tu m'as manqué, encore, comme toujours, comme à chacune de mes respirations quand tu n'es pas dans les parages parce que je t'aime tellement.

« Effectivement, juste en marchant je peux être ponctuelle hahaha. T'as passé une bonne journée? Est-ce que tu as besoin de prendre des choses au Village avant qu'on parte pour notre aventure? »

Je frotte mon nez au sien, heureuse de le ravoir dans mes bras. Je ne mentais pas quand je disais que j'avais hâte de ça. Je le regarde tendrement avec mon large sourire pendant qu'une main passe dans ses cheveux doucement. Une pression contre mon mollet se fait sentir et c'est Tifa qui vient redire coucou de sa truffe humide. J'enlève un bras de mon petit-ami pour me pencher un micro sur le côté sans sortir des bras d'Erik pour gratter la tête de la chienne.

« Moi aussi je suis contente de te revoir choupette, riais-je. On devrait la ramener à la maison avant d'aller dans la forêt d'ailleurs non? Nina te salue d'ailleurs hein. »

Je vire au rouge vif.

"Je- euh- non c'est-"

Je baisse la tête, dépité.

"Je voulais avoir l'air stylé okay ?? C'est juste que j'ai lu un manga où le mec il sent la présence des gens t'sais mais c'était risqué comme paris hein, Tifa aurait réagi au quart de tour si tu t'étais téléportée derrière. Je bluffais pour essayer de t'impressionner..."

J'suis pivoine mdr heureusement que personne d'autre n'a vu ça omg- Je lâche mon sac pour accueillir l'étreinte et le baiser de mon amoureuse comme il se doit, et on se retrouve longtemps, prenant tout notre temps. C'est notre soirée, de toute façon, aucun impératif, avec toute la nuit devant nous.

"En même temps un téléporteur en retard ça serait vraiment trop la honte, tu penses pas ? Je souris alors que nos lèvres se quittent pour qu'on se retrouve front contre front, les yeux dans les yeux. -Et j'ai tout ce qu'il faut dans mon sac, t'en fais pas ! T'as eu le temps de prendre du temps pour toi un peu, quand même ? Perso c'est passé si vite, j'suis trop content on va enfin se taper dessus tu te rends compte ? "

On s'embrasse à nouveau, puis Tifa vole l'attention de ma petite amie et j'peux pas m'empêcher de sourire. Elles s'entendent si bien toutes les deux ça me fait si chaud au cœur. Et si Nana est validée par la chienne, c'est que je me trompe pas sur elle. Tellement parfaite. Gentille. Douce. Adorable.

"Oh t'en fais pas, elle a l'habitude de me voir me battre ahah- Elle prendra ses distances ! Puis je crois qu'après avoir larvé tout l'après midi, choupette veut se dégourdir les pattes à nouveau ! Oh et en parlant de la faire se dégourdir les pattes, j'pense que tu peux arrêter de prendre la laisse quand tu veux la promener. Elle t'apprécie. Elle t'écoutera quoi qu'il se passe ! Enfin tu peux continuer avec si ça se rassure hein ! Mais elle t'aime beaucoup, ça se voit ! Comment va Nina alors ? J'suis sûr qu'elle a dévoré son repas sans même jouer avec les sauterelles, elle devait avoir la dalle la pauvre choupette-"

On se décolle finalement et je peux enfin dévorer la jolie blonde des yeux. Elle a opté pour une tenue pratique, et franchement, ça n'enlève rien à son charme. Ou alors c'est moi qui manque d'objectivité, peut-être. Elle a l'air peut-être moins badass que dans sa tenue de travail, surtout avec le sourire qu'elle arbore quand nos regards se croisent, mais elle reste belle. Magnifique, même. Dynamique et motivée. Je fais rouler mes épaules sous ma chemise de boulot, et me penche pour ramasser mon sac, que je balance nonchalamment dans mon dos, par dessus l'épaule, avant de me mettre en route, Tifa sur les talons. Ma main libre dans celle de Nana :

"Comment on s'y prend du coup ? Pouvoirs, pas pouvoirs ? Juste les pouvoirs, peut-être ? Tout me va, vraiment. On prendra juste un moment pour s'échauffer avant, hein-"

Mes pensées me rattrapent et j'imagine mes mains glisser sur le cycliste de la Téléporteuse- Putain. Pas ce genre d'échauffement. 'fin. C'est pas opti-

J’éclate de rire tout en l’écoutant se justifier sur sa tentative de vouloir m’impressionner.

« T’en fais pas, t’es déjà stylé de un et de deux tu finiras par sentir ma présence quand je me téléporterai, ça deviendra une habitude sûrement et là tu pourras faire ton BG à me lancer des phrases. T’as clairement pas besoin de m’impressionner je le suis déjà juste avec qui tu es. »

J’ai fini ma phrase en m’avançant vers Erik pour l’enlacer et retrouver ses lèvres. Retrouver ma place dans ses bras. Sans avoir à penser au boulot ce soir parce que je ne bosse pas, qu’Erik vient de terminer et qu’on a du temps en masse pour passer un bon moment ensemble. Ça fait battre mon cœur un peu plus fort.

« Franchement, j’avoue qu’avec ou sans TP, je peux être en retard, gloussais-je. Parfait si tu as tout ! Ouiii un petit peu hein mais je suis en pleine forme t’inquiète ! Je suis contente que ta journée soit passée vite et- ça va être tellement étrange qu’on se bastonne mais j’ai trop hâte. C’est fou depuis le temps qu’on en parlait ! »

On part sur un nouveau baiser alors que je profite de la chaleur de mon amoureux. Tifa veut sa dose d’attention aussi alors je lui en donne un peu sans lâcher son frère. Frère que j’aime tellement, qui me convient tant, dans tout ce qui est possible. On m’aurait dit ça l’année dernière que je trouverai quelqu’un d’aussi exceptionnel et complémentaire que je ne l’aurais JAMAIS cru.

« Bon parfait on aura une spectatrice haha. Oui sans laisse t’es sûr ? OK non parce que j’avais peur qu’elle se barre en courant imagine mon angoisse de perdre ta chienne quoi. Je ferais ça la prochaine fois alors ! Elle est trop adorable. Nina va bien, elle a joué une fois sur deux mais elle a bien mangé, elle a fait sa grosse sieste, je l’ai laissé se balader un peu dans la chambre mais elle va bien, elle était pas affamée haha-»

Nos regards s’accrochent et je ne peux que sourire plus fort sous ma visière. Les yeux pétillants. Ma main effleure sa joue puis on prend nos sacs, mon sac à dos sur une épaule, le cabas dans une de mes mains, l’autre dans celle d’Erik. On s’avance vers la forêt, prêt pour l’entrainement.

« Hm… Clairement l’échauffement est obligatoire faut être chaud pour bouger autant et- ‘fin tu m’as compris hein- et je pense qu’en vrai… ‘fin je pense qu’on peut faire physique et pouvoir à la fois ! Un peu YOLO quoi parce que si je fais juste pouvoir je vais passer tout mon temps à me TP c’est pas du jeu pour toi t’sais. On à qu’à commencer notre combat et on fait ce qui nous arrange si l’un veut faire un premier geste physique et l’autre pouvoir ou je sais pas… On verra sur place en s’échauffant. »

Bien que j’ai déjà chaud juste en tenant la main de mon copain et en le regardant mais là on parle de MUSCLES Nana. On s’avance tout en discutant de cette session qui nous attend et on cherche un spot assez grand pour pouvoir bouger et ne pas se prendre un tronc d’arbre au bout de deux pas. Ça me rappelle ma rencontre avec Nico tiens. Lorsqu’on trouve enfin un bon endroit, je laisse tomber mes sacs à terre avant de m’étirer.

« J’pense qu’on sera bien ici. Tifa a de l’espace pour se poser assez loin de nous et pour nos mouvements c’est parfait. Y a pas un chat non plus à ce moment de la journée puis si jamais y a le Lac pas loin ! Une petite baignade nocturne, ça peut être cool non ? »

Je pose mes poings sur mes hanches avant de lancer un coup d’œil à Erik, un peu taquine mais tentant de garder mon sérieux.

« J’imagine que t’as besoin de te changer avant qu’on commence ? Dis-je en souriant tout en levant un sourcil. On pourrait faire des étirements et quelques foulées pour se chauffer ! T’en penses quoi mon amour ? »

"Nan j'te jure trop une galère de sentir l'énergie, y a plus de chance que je reconnaisse ton odeur que ton énergie ahah- Mais vas-y, qu'est ce qui t'impressionne chez moi ? "

Je lève le menton en posant la question, amusé et bien décidé à la taquiner un peu.

"Je t'ai jamais vu en retard alors tout va bien, de toute façon-"

Je souris et ne peut m'empêcher de penser que c'est parce qu'elle a toujours hâte de me voir, qu'elle est tout le temps ponctuelle, pour passer le plus de temps possible avec moi, et mon égo se gonfle alors que j'interprète juste, rougissant légèrement.

"Oh t'inquiète pas, elle se perdra pas ! Ça m'étonnerait qu'elle sorte de ton champ de vision, de toute façon. Elle sait qu'elle a pas le droit de partir trop loin toute seule, puis c'est ce que tu me disais cet après-midi, elle t'a traîné jusqu'ici, alors elle connait le chemin pour me retrouver, au pire. Elle est plus heureuse sans le collier en plus - Et c'est chouette pour Nina elle doit trop s'éclater à explorer olalah-"

J'souris doucement, attendri par la prévenance et l'affection qu'a la jolie blonde pour ma petite sœur. On se met en route et j'peux pas m'empêcher de sourire encore plus. J'suis tellement heureux, dès que t'es là, Nana. Dès que je pense à toi. T'es géniale et je te le ferrais savoir tout le temps, par tous les moyens possibles, à commencer par ta main dans la mienne alors qu'on marche côte à côte. T'es adorable et trop belle et géniale et magnifique et parfaite et qu'est-ce que je t'aime putain.

"J'pensais plus à nos pouvoirs élémentaires t'sais, parce que ouais, j'ai peur que la Téléportation rende le combat déséquilibré de ouf et que le Morphisme le rende dangereux. J'm'en voudrais quand même vachement de t'arracher un bras avec un coup de patte d'ours t'sais ET COMMENT ON A UNE CHANCE CONTRE QUELQU'UN QUI SE TELEPORTE HEIN ?? C'est impossible omg. Mais ouais on verra en s'échauffant t'as raison ! Par contre comment ça des gestes mon cœur ? Là on va se taper dessus. Une fois échauffé. Mais y a pas de "chacun son tour" ou j'sais pas quoi. On va juste se mettre sur la gueule hein. C'est le premier, faut bien faire connaissance-"

Mon sourire est presque sadique. On va se casser la gueule okay ? Genre à la fin y aura un vainqueur (Elle) et un perdant (moi), mais j'suis pas venu pour enfiler des perles et faire des salutations au soleil en fait. On passe près du Lac et je me délecte des visions et souvenirs que ce lieu m'évoque. Cet après-midi orageux, cet moment sous la pluie, à regarder les arcs-en-ciel, et nos regards se croisent alors que nos doigts se serrent un peu plus fort, pendant qu'on sourit parce qu'on a pensé à la même chose. Elle est trop mignonne putain.

"C'est vrai qu'une petite baignade nocturne ça sera peut-être nécessaire pour pas dégueulasser de salle de bain, au cas où on finit couverts de boue ! Et promis j'utilise pas l'eau du Lac ça serait tricher ! "

J'suis déjà en train de déboutonner ma chemise quand Nana me demande si je dois me changer.

"Tu imagines vachement bien- je pouffe en lâchant mon sac qui tombe au sol dans un bruit mat -Mais ouais des étirements c'est une super idée, après j'pense quelques foulées on a assez marché comme ça aujourd'hui, toi et moi, ça devrait le faire- C'est comme tu le sens mon coeur ! "

Je retire finalement ma chemise, que je pose sur une branche au dessus de ma tête, et j'indique à Tifa de bien rester sagement ici, lui gazouillant des mots doux en lui flattant les flancs pour qu'elle se tienne à carreau et être sûr qu'elle a bien compris. Puis j'ouvre mon sac et en sort un cycliste moi aussi, et je retire chaussures et pantalon pour l'enfiler par dessus mon boxer, et mettre des chaussures légères bien serrées, puis je commence à m'étirer, un bras tendu devant moi, ramené contre mon torse nu par l'autre, alors que je chercher à l'envoyer le plus loin possible derrière moi derrière moi en pivotant les hanches, inversant les bras et le sens de rotation de temps en temps, roulant ensuite des épaules puis tournant les poignets dans tous les sens avant de faire quelques pompes, autant pour réveiller les derniers muscles que pour mettre mon coeur et mes poumons en condition pour ce qui allait venir. Quand je me redresse, je tape dans mes mains déjà pleines de terre.

"Est ce que tu veux courir ou pas, du coup ? Perso j'suis prêt. J'vais te casser la gueule, mon amour-"

« Ce qui m’impressionne… Non mais si je commence à te faire une thèse et anti-thèse là-dessus on y est encore jusqu’à demain omg. Dis-toi… tout. Vraiment. OK ? Tout ce qui fait que tu es qui tu es. »

Ce serait trop long Erik d’énoncer tout ce que j’aime et qui m’impressionne chez toi. T’es simplement tout ce que je recherchais. Gentil, adorable, doux, attirant, drôle, sérieux, attendrissant, si beau omg, la façon dont tu peux être responsable, comment tu ris… Non mais putain et j’en passe y en a… T.R.O.P. Mais je suis littéralement éperdument amoureuse p’tain. Je pars à rire et acquiesce d’un mouvement de tête qu’effectivement je ne suis jamais en retard. Jamais pour toi en tout cas je m’en voudrais de louper ne serait-ce qu’un mini-instant avec toi. C’est l’avantage de la TP aussi, je peux juste me lever un mini temps avant et me déplacer comme bon me semble. Mais ça craint quand je suis en retard du coup.

« Je n’ai aucune que c’est une fifille très intelligente, mais bon ça m’inquiète toujours un peu t’sais. Puis oh ouais Nina elle s’amuse toujours bien avec sa daronne. J’en prends vraiment soin puis elle est si gentille franchement. »

On se sourit dans ce moment si adorable. Profitant juste de la présence de l’autre, heureux comme jamais. Dans l’insouciance. Du moins jusqu’à ce qu’Erik commence à me sortir un sourire du démon parce qu’il a hâte qu’on se tape dessus. Dark Erik quoi.

« Ah oui l’élémentaire on va voir mais je pense que oui. Puis, ouais on va éviter ce serait trop relou HAHAHA. Puis oui t’inquiète pas qu’on va se bastonner, je rigole pas en entraînement je t’avais dit. Je serais pas là à te tendre une fleur hein, dis-je en mimant son sourire. »

Ça va taper fort. Même si je t’aime de tout mon être, si je dois te mettre un coup de boule comme j’ai fait à Senri, je n’hésiterai pas à le faire. J’évite juste le nez. Nos sourires se radoussient pendant notre marche lorsqu’on passe vers le Lac et que mon corps bat un peu plus fort, l’esprit embaumé de souvenirs de cette journée-ci. La sensation de la pluie qui tombe sur notre peau entre deux baisers sur le banc ou dans l’eau. On pense à la même chose et on le sait. Ce jour où j’ai croisé un beau petit chat blanc qui se transforma en prince charmant. Je propose l’idée de la baignade et je souris un peu plus quand il approuve l’idée.

« Pas de triche aujourd’hui c’est interdit, riais-je. »

On arrive à l’emplacement et évidemment qu’Erik est déjà en train de se changer.

« J’imagine bien et je le VOIS bien aussi, répondis-je d’un air taquin. Bah écoute on va voir, on va commencer par les étirements de toute façon. »

Je commence déjà à chauffer mes muscles par différents types de mouvement tout en gardant un œil sur mon amoureux. La meuf 0 discrète pour le mater mais eh oh, j’ai le droit hein. Ça me donne faim, mais pas de nourriture. En plus attention c’est Noël avant l’heure, monsieur va se battre sans tee-shirt s’il vous plait. En tout cas, pendant qu’il finit par s’échauffer, je continue mes séries de geste afin que chaque membre, chaque muscle soit bien éveillé et bien chaud. Poignet, épaule, cheville, cuisse, mollet, orteils, TOUT est chaud et grâce à mon électricité je peux tout travailler vigoureusement par des petites pulsions internes qui font clignoter mes yeux par l’énergie. Je roule des yeux en rigolant sur la dernière phrase d’Erik.

« Tu feras moins le malin quand je vais t’en coller une my love. J’pense qu’on va pouvoir débuter directement hein. On a déjà assez marché comme tu disais. Bon alors les règles hein, pas de coup foireux, de tricherie, puis on peut utiliser notre pouvoir élémentaire pendant le combat. On n’oublie pas le safe word, si on l’entend, on s’arrête immédiatement. On ne cherche pas plus loin. Même si c’est une baston on n’est pas là pour s’envoyer à l’hôpital non plus omg. Et avant de swticher au mode Street Fighter, juste une dernière chose. »

Je m’avance pour prendre son visage dans mes mains, connectant nos lèvres dans une embrassade longue, tendre, débordant d’amour et de désir. Une dernière preuve d’affection ultime avant de se distancier pour se claquer la gueule loin de nos sentiments. Nos corps se collent si forts. Que tu saches à quel point je t’aime putain. Que je ferais tout pour toi et que même si on va se taper dessus, putain que je pourrais mourir pour toi. Une fois que la recherche d’oxygène est urgente, on se sourit, front contre front.

« Important avant de commencer notre combat, soufflais-je pendant que mon pouce effleure sa joue dans quelques allers-retours. »

Je me recule finalement de quelques pas, mon cerveau fait rapidement le travail et mon visage passe d’une douceur inouïe et amoureuse à une dureté presque glaciale. Effaçant tout sourire, laissant derrière moi ma gentillesse pour garder uniquement ma concentration alors que quelques arcs pétillent dans mes paumes, les yeux brillants alors que mon regard est dur. Je rassemble mes mains dont je fais craquer les jointures. Mon esprit se calibre comme si je m’entrainais avec Senri. Comme un soldat.

« J’espère que tu as faim parce qu’en entrée c’est le sol que tu vas bouffer Erik. »

FIN D'INTRO