Lorsque l'histoire des migrants disparus est arrivée aux oreilles de Terrae, les Voyants se sont penchés sur la mission. Dès l'entente du nom de code "Maman" à travers une de leurs visions, ils ont contacté l'équipe composée d'Aaron, Senri et Nana. Après une semaine d'analyse, de recherche et de mise en place de l'objectif de la mission, l'équipe a pu profiter de sa dernière journée à Terrae pour se préparer avant de se rendre sur le terrain.

Nikkou vient de vous déposer en retrait de la zone où sont regroupés les migrants. Alors que vous arrivez, vous constatez déjà au loin des embarcations précaires, et vides, qui s’éloignent de la côte.

Vous êtes près de la frontière entre le Yémen et l'Arabie Saoudite. Les migrants que vous avez en face de vous sont les migrants éthiopiens qui ont réussi à franchir la frontière sans se faire tuer. Tous sont de passage là en attendant de retrouver l'intégralité de leur groupe pour partir le lendemain matin et poursuivre leur route afin de débuter une nouvelle vie, qu'ils espèrent meilleure, dans leur pays d'accueil.

Il est 17h quand vous arrivez. Le soleil est en train de se coucher. Vous êtes partis de Terrae à 23h (décalage horaire - 6h).

Votre déguisement a été peaufiné jusqu’à votre départ. Vous êtes fins prêts pour vous intégrer à la foule qui vous attend en bas de la petite colline où vous êtes arrivés.

La plage est longue et plusieurs groupes sont facilement repérables. De nombreuses familles attendent leur tour pour partir.

Nikkou vous salue et disparaît après s’être assuré que vous n’avez rien oublié.

- Aaron, Nana et Senri, vous m’entendez ? Ici Tomoe, je vérifie la connexion de nos oreillettes. Elles seront toujours activées, sauf si vous les désactivez manuellement. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas à me contacter.  

En bas de la butte, de nombreuses voix s’élèvent. Quelques tensions montent dans un groupe, tandis qu’un autre semble apeuré.
Vous entendez les mots « C’est à cause de toi qu’il a disparu ! Si vous ne vous étiez pas disputés hier… ». C’est un homme qui parle à un autre homme en le pointant du doigt.
Une enfant d’environ 5 ans éclate en sanglot et sa mère la prend dans ses bras.

Il est temps d’aller voir un peu ce qui se trame !


Informations utiles :

- Le chef d’équipe est Aaron (Master Sensitif). Les autres membres de l’équipe sont Senri (étoile Sensitif) et Nana (étoile Téléporteuse).

- Vous pouvez choisir de vous séparer, auquel cas indiquez bien vos intentions afin que le PNJ puisse répondre à chacune de vos initiatives.

- Vous pouvez entrer en communication avec Tomoe dès que vous le souhaitez. Nikkou et Yuuna restent en soutien sur place à Terrae mais pourront intervenir si vous le réclamez.

Récap des équipements emportés par chacun :

Aaron:

Senri:

Nana:

> Si vous souhaitez emporter du matériel supplémentaire, merci de m’en informer.
Vous pouvez également, au choix de votre personnage, emporter une go-pro dont il sera équipé et qui filmera en continu.

>> Dans votre premier post, vous devrez indiquer de quelle façon votre personnage s’est déguisé (avec des accessoires ou bien en s’aidant de la magie d’un.e Morphe).  Vous devrez également préciser la nature des cristaux qu’il a emporté avec lui.

La journée allait être longue, alors Senri s'était arranger pour dormir une bonne partie de celle-ci, c'est vers dix-huit heures qu'il s'éveilla et commença sa préparation. Ses affaires avaient déjà été rassemblé. Il glissa dans son vieux sac de sport, rapiécé, ses gants de boxe, le stylo avec l'antidote contre la solution d'anti-pouvoir. Son brassard, les cristaux et le bracelet qui lui avait été fourni étaient tous rangé dans divers trousses de toilettes caché à l'intérieur du sac.

Sous des vêtements amples, il avait revêtis son gilet par balle. Il n'allait pas emmener le poing américain offert par Nana, dans une mission comme celle-ci, il avait choisi de ne pas s'encombrer.

Ils allaient devoir s'infiltrer, de ce fait, la préparation, bien qu'elle ait été fait dans la précipitation, avait été aussi minutieuse que possible. Il avait garni son sac de différentes affaires qui servirait à renforcer sa couverture ; vêtement, mouchoirs... Le strict minimum. Avant de partir, il se saisit de son téléphone pour envoyer un message à Kaiko. Lui souhaitant bon courage pour sa mission, et l'invitant à faire attention.

Jetant son sac sur son dos, il quitta sa chambre, mais avant de rejoindre son équipe, il fit un détour par l'aile des airs, pour s'arrêter devant la porte de Chou.

Il y glissa une lettre, avant de repartir.

Contrairement à la dernière mission, Senri n'était pas confiant. L'infiltration, ce n'était pas quelque chose pour lequel il était doué. Il avait été convenu avec Aaron et Nana, qu'il serait déguisé en adolescent, d'une douzaine années, tout au plus. Avec des problèmes d'élocution, pour lui justifier son mauvais niveau d'anglais.

Dans la salle où il devait se retrouver, les attendait Ashton le master morphe. Senri échangea un regard déterminé à son équipe, puis au Master. Lorsqu'il usa de sa magie sur lui, Senri ressenti une gène au niveau de ses membres, alors que ceux-ci semblait rétrécir et s'affiner. Très vite, ce n'est plus un japonais de 80 kilos qui se tenait à sa place. Mais un jeune éthiopien à ma musculature certes développée, mais sèche et inégale. Aux cheveux rasés.

Une fois le reste du groupe transformé, Nikkou les téléporta. Le changement fut radicale.Passant du début de soirée à celui de la nuit.

La voix de Tomoe résonna dans son oreillette.

- Reçu, ça fonctionne.

Après avoir échangé un autre regard à son équipe, ils s'approchèrent du groupe de migrants pour s'y mêler. Un âpre sentiment s'empara de Senri en voyant dans quelle situation se trouvait ces gens. Une forme de culpabilité s'empara de lui. Mais très vite, l'intitulé de la mission lui revint en tête.

Il allait mettre la main sur "Maman".

Muni d'un petit carnet pour s'exprimer autrement qu'à l'oral, son oeil rajeunit de plus de dix ans se porta sur la dispute qui était en train d'éclater. il gribouilla quelques mots qu'il montra à Aaron.

- Je vais écouter ce qui disent ce qui regarde, voir s'il n'y a pas ceux de Centre dans le lot.

Il froissa la feuille et l'enfonça discrètement dans une de ses poches. Avant de commencer à s'avancer à travers la foule, portant attention au regard de chacun des adultes. Il voulait s'assurer qu'aucun d'eux ne cachait quelque chose de particulier. Pour le moment, il ne devait pas utiliser ses pouvoirs, dans le cas où il y aurait une quelconque installation capable de détecter son énergie. Il allait devoir se baser sur son sens de l'observation et de l'analyse.

Cristaux:

L'avantage de bosser de nuit, c'est qu'on est habitués à dormir de jour. J'avais tourné en rond toute la nuit dans ma chambre sans pouvoir dormir, le visage fermé. On en était là enfin. Un retour en mission mais avec mon équipe favorite. Même dix séries de pompe n'aidait pas à éteindre mon flux de pensées. Ce n'est qu'au petit matin que mes paupières finirent par se laisser tomber, endormie sur le canapé en tenue de la veille. Cette mission était différente, plus grosse selon moi. Cela demandait une plus grosse préparation et mon cerveau n'était concentré que sur ça, réduisant mes heures de boulot pour m'entraîner des jours et des jours, à analyser en équipe notre plan d'action.

Lorsque le réveil finit par sonner quelques heures avant l'heure de départ, je fais le bond avant de prendre une douche glacée et de faire les préparatifs. Dans mon sac, j'insère tout le matériel nécessaire que je ne peux pas porter sur moi immédiatement: Une paire de gant, une paire de genouillères bien épaisses, mon couteau Glock avec son attache, le stylo injecteur d'antidote dont j'ai fixé un long moment avant de le mettre dans une des petites poches... Je rajoute à cela le bracelet contenant des cristaux Master. Je souffle fort du nez avant de me changer. J'installe mon gilet pare-balles sous des vêtements typique de la culture éthiopienne. J'ai cette frustration de ne pas pouvoir porter ma tenue de combat, mais ce n'est pas pour rien que j'ai pris un cristal Morphe. S'il faut se changer, se battre, c'est important.

Je termine le tout et m’assoit sur mon canapé un instant en fixant le vide. Laissant le silence faire siffler mes oreilles. Je dégaine mon téléphone pour écrire un message à Erik, je peux pas partir sans écrire quelque chose.

J'écris, j'efface, je recommence, encore, et encore. Putain comment je suis censée parler... Je peux rien promettre, faire la blague de ''tkt si je reviens pas en un morceau ce sera en deux mais je reviens'' c'est pas drôle... j'aime l'autodérision mais j'y arrive pas. Alors la seule chose qui me vient... la plus simple :


À peine envoyé, j'éteins mon téléphone avant de me mettre en route. Je me téléporte au point de rencontre pour retrouver Senri, Aaron et Ashton. Les traits de mon visage sont tirés par la détermination que l'on partage. C'est émouvant de repartir tous ensemble. On s'occupe de se laisser transformer. Senri devient soudainement ce jeune garçon éthiopien. J'évoque au Master Morphe ce que je dois devenir et en un instant, une sensation me traverse et je deviens soudainement cette jeune fille de 17-18 ans ayant des traits partagés avec la transformation de Senri pour me faire passer pour sa grande sœur. Tout se transforme en passant par mes cheveux, ma peau, même ma taille où je perds quelques bons centimètres. Tout change.

Puis, on part. Un vent nouveau me caresse le visage. Chaud. Salé.

« All good Tomoe. »

On se regarde mutuellement, il est temps de se lancer et c'est un choc de voir cette immense plage... tous ces gens... puis cette tension qui semble montée un peu plus loin. Senri s'élance vers le groupe et je le suis du regard sur l'instant avant de me tourner vers Aaron, les sourcils froncés.

« Je vais le couvrir,dis-je en m'élançant en direction des voix.»

''Maman''... J'espère que t'es prête à te bouffer le goûter de ta vie parce qu'on te laissera pas nous échapper.

Cristaux:

Avant de partir, j’ai du dire au revoir à ma femme et mes enfants. L’entrée en matière est un peu brutale, mais c’est un peu ce que j’ai ressenti quand j’ai serré mes deux tous petits contre moi ; quand j’ai expliqué la situation à Charlotte, avec des mots d’enfants ; quand j’ai enjoint les deux plus grands à pas s’inquiéter, mais à prendre les dispositions nécessaires quand même ; et surtout quand j’ai tenu fort Lou contre moi, encore une fois. Mais j’avais promis qu’une fois qu’on aurait retrouvé Maman, on irait lui faire la peau.

Elle aurait pu m’en vouloir, mais on dirait que ça ne lui traversait même pas l’esprit, tant elle était concentrée sur le fait de vouloir me voir rentrer PAS COMME L’ANNEE DERNIERE. La mise au point l’été dernier avec Senri a aidé, et on s’est entraînés comme des fous avec lui et Nana. Maintenant, c’est le moment de les traiter comme des adultes, et surtout de pas me mettre devant eux à chaque coup qui passe. J’ai compris, c’est bon.

Cette fois, je suis plus serein comme on sera à l’air libre ; par contre, ça veut aussi dire qu’il faut se montrer vigilant à tout, pas seulement à nos ennemis. Mais on est quand même censé se faire capturer alors lolol le risque de caner il est élevé quand même, hein. J’aurais aimé ne pas avoir à laisser les jumeaux et Charlotte à la maison… Quand on part, ils me manquent déjà, et j’ai cette boule désagréable dans la gorge.

J’ai pris deux lames, une planquée dans ma botte et une autre dans ma poche, accessible. Ashton nous a aidé à nous morpher, il m’a donné l’apparence d’un mec un peu plus âgé, la peau noire, pantalon long et abîmé, et a transformé le châle dans lequel je me suis enroulé pour qu’il ait l’air un peu plus crado. Merci frère, je sais que tu as adoré faire ça, j’ai particulièrement noté le soin que tu as apporté à ma dentition de travers, rageux va. C’est parce que j’ai pas besoin d’être Morphe pour être plus beau que toi—

Bref, j’ai aussi emmené une petite caméra embarquée ; on en a qui sont particulièrement petites et qui peuvent se clipser sur le bord des chemises, Ashton a réussi à la modifier aussi. Quel bg. (Enfin non, faut que j’arrête, il va croire que je lui fais un vrai compliment.) Le truc chiant avec ces caméras c’est qu’elles sont trop petites donc elles ont une autonomie nulle, mais je suis TONNERRE donc hihi. Gilet pare-balle caché. Dans ma poche, je glisse l’appareil de détection d’énergie magique dans ma poche ; ça ressemble à un portable. Nickel, quoi.

Bon pour ma part, j’ai piqué un cristal Télépathe et Morphe, et Norah m’en a fourré un Guérisseur dans la main, en me disant que j’ai pas intérêt à faire le kéké. J’ai COMPRIS PTN-


Avant le départ, débrief avec l’équipe. Mes enfants sont si choupi gouzi gouzi- Concentration allez.

—Soyons discrets dans un premier temps, surtout avec notre magie. Utilisez la en dernier recours ou si vous pensez que vous avez une piste ; Senri, tu peux scanner autour de toi, mais essaie de rester sous le seuil de détection. L’idée c’est que tu baisses les barrières autour de ton pouvoir sensitif, mais que tu forces pas, comme si c’était un filet ouvert. J’aimerais aussi qu’on essaie de se faire remarquer le moins possible, surtout qu’on parle pas la langue là-bas.

Ouais j’m’appelle pas Ipiu, je parle pas un mot d’arabe.

—Encore une chose : on ne se sépare pas sans qu’on se soit prévenus en amont. Il faut qu’on réussisse à avoir au maximum un visuel les uns sur les autres, ou qu’on sache en tout temps où on est. On reste en contact via l’appareil de com’.

Je les regarde, j’ai un peu peur. Mais je nous fais confiance. Je serre leurs mains et souris, mon sac avec quelques fringues sur l’épaule.

—Bon. C’est parti mes p’tiots, on y va.

Et on se fait téléporter.



Ca grouille, tout partout. Je sens avant de les lire sur les visages la fatigue, l’espoir et le désespoir mêlés. Tant d’émotions contradictoires, ça m’englobe et m’envahit presque. J’ai un goût amer dans la bouche alors qu’on regarde Nikkou partir.

—On t’entend bien, Tomoe. Est-ce que tu peux scanner un peu les environs pour voir si tu croises quelque chose d’intéressant, ou potentiellement dangereux ? Merci.

À l’entente de sa voix, je me calme un peu et parviens à me recentrer, observant tout autour de nous. Les voix qui s’élèvent me font froncer les sourcils, mais je reprends vite une expression placide et calme, qui va bien avec mon air de vieux sage. Senri lui montre un papier et Aaron lui frotte la tête avec un sourire, baragouinant dans un anglais haché :

—C’est bien, mon fils, ne te perds pas. Nous allons faire connaissance avec les autres personnes ici. (Puis vers Nana, à qui il envoie un regard affable.) Va, ma fille. Je me demande si Tomoe peut nous en dire plus.

Et je les suis de loin, me gorgeant des émotions du lieu, les laissant me traverser sans les attraper, à la recherche de quelque chose de l’ordre du plaisir ou de la satisfaction, de la cruauté, de la culpabilité. Ma démarche est un peu claudicante, comme un monsieur âgé ayant marché trop longtemps et épuisé, et finalement, j’interpelle quelqu’un dans un anglais approximatif :

—Ca a l’air grave, qu’est-ce qui se passe ?


___
Cristaux :
Bracelet : Morphe (3), Guérisseur (3), Télépathe (3).
Cou : Téléporteur (1).

Lame cachée dans une botte et une lame rétractable dans la poche.
Détecteur d’énergie magique.
Petite caméra embarquée.
Le personnage qu’Aaron incarne s’appelle Abdu.

- Je ne vois rien dans le présent actuel, répond Tomoe dans l'oreillette. Je commence à remonter le temps si ça te va. Ou je peux examiner l'un des futurs possibles si tu veux.

Au loin, la petite fille se blottit un peu plus contre sa mère. Elle aperçoit le jeune garçon qui avance vers eux, accompagné d'une fille qui semble plus âgée, et commence à trembler. La mère resserre son étreinte, se tournant pour offrir son dos aux nouveaux arrivés, cachant son enfant. Elle est trop épuisée pour avancer davantage.

[Perception de Senri (pouvoir de sensitif activé sur la réception des émotions très fortes) - s'il utilise la perception : La mère et la petite fille sont en immense souffrance. Il est compliqué de sentir une autre émotion que celle-ci.]

Les deux hommes qui étaient en train de se disputer semblent épuisés eux aussi. On devine aisément que le chemin pour arriver jusqu'ici n'a pas été de tout repos.

- Il faut qu'on se repose. On ne pourra rien faire de plus tant qu'on n'aura pas repris de forces.
- Et pour faire quoi ?! Repartir d'ici sans l'avoir trouvé ?
- Je suis désolé. Il n'a pas du réussir à passer la frontière...

L'homme s'effondre sur le sol, se plaçant en tailleur, les larmes aux bords des yeux. Il se frotte le visage avec colère. Son interlocuteur s'éloigne pour faire face à la mer, seul, scrutant au loin ce bateau qui s'éloigne pour rejoindre le soleil couchant.

Plus loin, un homme tourne la tête vers une personne qui vient de s'adresser à lui dans une langue qu'il ne comprend pas.

[Perception d'Aaron (pouvoir de Sensitif activé sur la réception des émotions - perception plus fine grâce au statut de Master) : L'homme est soudainement très apeuré - mais il ne laisse rien paraître si ce n'est un bref clignement des yeux avant de détourner le regard. Bien plus loin d'eux, Aaron perçoit un sentiment de satisfaction - cette émotion s'éloigne.]

L'homme ne répond pas. Il hausse une épaule, signe qu'il n'a pas compris, et agite une main devant lui pour signifier qu'il ne peut pas parler. Il s'éloigne ensuite pour aller rejoindre un autre petit groupe composé d'un enfant et d'un autre homme plus jeune que lui, fuyant une conversation qu'il ne pourrait pas tenir.

[Action du détecteur de magie : Il perçoit une énergie, mais celle-ci semble lointaine.]

Récap des équipements emportés par chacun :

Aaron-Abdu:

Senri:

Nana:

En arrivant, avec Nana a sa suite, Senri sentit les regards s'appesantir sur eux. Il repéra la jeune fille et sa mère qui n'avaient pas l'air à l'aise de les voir débarquer. Il convoqua ses pouvoirs de sensitifs pour aiguiser sa perception en direction de ses deux personnes. C'est un déluge de souffrance qu'il put percevoir. Sans savoir si elle était physique ou morale. Sûrement les deux.

En marchant, il capta les bribes d'une conversation. Visiblement quelqu'un avait disparu. Il leur fallait découvrir les circonstances de cette disparition. Il attendit que Nana arrive jusqu'à lui pour écrire quelque chose sur son carnet, en anglais.

- Femme et fille, souffrance, peur de nous ? Quelqu'un disparu. Pas passé la frontière.

Il continua d'errer un petit moment avec Nana, en regardant un peu partout comme s'il était perdu. Cette errance l'avait mené à proximité du groupe de l'homme qui avait rejoint un autre et un enfant. Il utilisa une fraction de son pouvoir de sensitif, pour rester relativement indétectable aux détecteur d'énergie comme Aaron l'avait suggéré, pour se rendre plus abordable.

Il commença à rouler une boule de papier et a jouer avec comme s'il était agit d'un ballon de foot. Il la fit malencontreusement tomber et rouler vers l'enfant encadré par les deux hommes. Il s'arrêta un moment devant le trio. Presque craintif. Avant de reprendre son carnet et de gribouiller quelques chose. Il montra son carnet à l'autre enfant.

"Play??"

Avant de designer du regard la balle de papier.

Avec cette interaction, il espérait que l'enfant aurait envie de ce confier a quelqu'un qui ne pourrait pas répéter ce qui serait dit.

Équipement recap:

Hrp : Si l'ordre de réponse te va pas Nana dis le moi et je supprime DIRECT sans aucune hésitation Je mets les couleurs demain mes loulous (j'étais trop inspiré ok)


—Le passé explique toujours beaucoup de choses… je réponds à Tomoe, tel un vieux sage un peu fou, qui parle tout seul, et en zozotant (il me manque des dents j’vous rappelle). Je me demande quand cet homme a été séparé des autres…

Plaçant ma main en visière devant mon visage pour cacher les rayons descendants du soleil, je fronce les sourcils en entendant la discussion autour de nous… Ok, donc si je résume la situation, un homme a disparu soit avant la frontière, soit après. Mais aucun moyen de savoir quand ils l’ont perdu de vue, il faut s’en remettre à Tomoe pour le moment. La personne que j’interpelle semble pétrifié de peur, et je me retiens de lui envoyer une onde de réassurance, espérant mentalement que mon aura de Master fasse le taf malgré le changement d’apparence. Mais si je laisse trop mon énergie déborder, on peut se faire repérer, c’est pas le moment. A la place, je me contente d’observer… et lève les mains en faisant un sourire d’apaisement, le laissant partir.

Ce qui attire immédiatement mon attention, par contre, c’est la petite pointe de satisfaction, au loin ; trouvé. J’accroche cette émotion, essaie de placer un marqueur énergétique sur cette personne... c’est un peu loin.

Un regard vers la petite famille, je tousse dans mon poing et chuchote, pour l'oreillette de com' :

—Les enfants, j’ai vu quelqu’un qui pourrait nous aider plus loin. Restez toujours ensemble, je vais faire un tour vers là. Je vous laisse jouer avec eux. L’homme par terre semble affecté, essayez de lui parler tout à l’heure si possible.

D’un sourire, je leur envoie un signe de la main et leur montre vers où je me dirige. Senri semble avoir commencé à jouer avec un enfant que l’homme qui m’a fui a rejoint ; Nana est à côté de lui, concentrée. Ils sont doués les p'tits loups, très bonne idée. Bon ben, c’est le moment de pas faire n’imp, hein. Ils devraient être en sécurité au milieu de tous ces gens, mais un accident est vite arrivé. Je déambule un peu dans le camp, observant autour de moi, à la recherche de cette énergie que j’ai repérée plus tôt. Un oeil sur le détecteur qui ressemble à un portable. Avec un peu de chance, j’arriverai à repérer si je me rapproche ou m’éloigne de l’énergie en même temps. Je vais essayer de rester à distance et de simplement la repérer pour l'instant.

De la même manière, j’essaie de retrouver la personne à qui appartenait cette émotion, sans pousser trop loin ma magie. Je leur fais confiance pour se surveiller mutuellement, et je sais qu'en cas de besoin Tomoe les préviendra. Ou me préviendra moi.
Non mais écoutez, je suis parano mais ça va pas m'empêcher de suivre ma piste pour autant hein.

---
- Aaron demande à Tomoe de visionner le passé des hommes concernés pour savoir quand ils ont perdu de vue leur proche
- Il dit aux deux Tonnerres de se surveiller mutuellement et qu'il s'éloigne car il a une piste
- Suit la piste à distance ; s'il se rapproche, il se tiendra surtout a distance en observation.

D'un signe de tête d’acquiescement envers Aaron, je marchais non loin de Senri pour le suivre et pouvoir le rejoindre. Je gardais les traits de mon visage étirés pour garder une expression de désolation, les yeux plissés pour laisser ressortir mes cernes et montrer un état pouvant être similaire à ces pauvres gens. Sinon il serait étrange de paraître trop en forme quand tu vois comment ils sont... Épuisés, submergés par des émotions terribles, ça se lit sur leurs visages. Il fallait penser comme une jeune fille qui doit garder en visu son petit frère, par la peur de le perdre. Peur qui dans un sens, était réel.

Je tente de prendre en note mentalement les mots de Senri sur le papier, offrant un sourire pincé en réponse. Quelqu'un avait disparu quelque part... quelqu'un de ce groupe qui n'avait pas réussi à suivre les autres... qui aurait été laissé en arrière... ou bien... peut-être... enlevé? On ne sait jamais. Nous avons marché ensemble, montrant dans notre comportement que nous étions perdus. En se rapprochant du groupe, j'observe un peu ces gens, déposant une main sur l'épaule de Senri, une main protectrice représentant tout simplement : Mon petit frère. Je te protégerai des inconnus.

Sur l'instant, Senri vient s'approcher d'un enfant alors je reste un peu en retrait mais sans le quitter des yeux avant de continuer de regarder les alentours, ces gens... Ressentir cette chaleur écrasante. La voix d'Aaron me sort subitement de mes pensées et je lui renvoie un petit signe de main pour confirmer avoir bien reçu l'info, fais attention s'il te plait.

Non loin de là, les deux hommes ont arrêté de se chamailler et quand j'aperçois ce bateau qui part. Ont-ils loupé leur porte de sortie? Je jette un œil à Senri qui reste avec cet enfant, je fais mine de passer une main qui vient frotter mon visage, mimant un moment d'épuisement, et souffle d'une voix très basse dans l'oreillette en anglais :

« Je reviens. »

Je m'avance, d'un pas incertain vers celui qui est assis par terre. Je garde un visage apeuré, me triturant les doigts, j'arrête de cligner des yeux assez longtemps pour faire mouiller mes yeux. Peur. Tu as peur. Il faut que j'essaye d’interagir avec quelqu'un, essayer de trouver une info, n'importe quoi. Mes iris balayent entre mon petit frère et cet homme jusqu'à ce que j'arrive à côté, je reste debout mais le dos un peu courbé tout de même , je ne me penche pas sur le moment, tentant de marmonner d'une petite voix  :

« Yiqirta*, commençais-je en amharique avant de passer à un anglais approximatif, marmonné, qu'est-ce qu'il se passe? Le bateau... »
*Excusez-moi

Je pointe du doigt le navire au loin avant de voir son visage tordu par la colère.

«ኣቶ *?»
*Monsieur (J'ai pas trouvé comment ça s'écrit en prononciation mdr)

Le but était de parler surtout anglais mais j'avais acquit quelques mots en amharique à incruster dans les phrases. Histoire de faire plus... local? Du coin de l'oeil je continuais de surveiller mon petit frère. J'avais espoir. Espoir qu'une pauvre jeune fille donnerait assez confiance à cet homme pour me parler. Ou réagir. Quelque chose.

Récap d'équipement :

Les sanglots de la petite fille, blottie dans les bras de sa mère, redoublèrent d'intensité. L'ambiance était pesante. Toutes les personnes qui étaient réunies ici respiraient la misère. Ils n'avaient plus rien. Et leur avenir était encore bien trop incertain. Ils avaient, eux, passé la frontière. Ils étaient parvenus jusqu'ici, mais à quel prix ? Et finalement, qu'est-ce qui les attendait à présent ? L'esclavagisme moderne ? Fuir un pays en conflit pour être exploité ailleurs ?

[Perception des Sensitifs : La misère, la douleur et le Vide ressenti par tous les migrants sont imposés à Senri et Aaron et les touchent davantage. Aaron est celui qui perçoit les nombreux Vides ressentis par les personnes présentes. Cette perception est imposée à vos personnages, mais elle ne les empêche pas de réussir à utiliser leur pouvoir pour atteindre les objectifs qu'ils se fixent.]

Alors qu'un garçon au crâne chauve s'approchait de lui et lui montrait un papier, le garçonnet le regarda un instant sans comprendre. Puis il le vit froisser son papier et commencer à jouer avec. Il l'observa plusieurs instants, comprenant l'invitation sans savoir comment y répondre. Il n'identifiait pas encore bien les sentiments qu'il ressentait. Il ne réalisait pas encore bien tout ce qu'il avait traversé pour arriver jusqu'ici. Et pourquoi ils n'étaient plus que trois, dans son petit groupe composé jusqu'alors de huit personnes au départ. Quand il posait la question, on ne lui répondait pas. Mais il voyait bien aux visages des adultes que la situation était grave.
Il fit alors un pas en direction du garçon qui jouait avec sa boule de papier mais fut retenu d'une main sur l'épaule par son père.

-Reste ici, Ali.

Puis ils s'assirent, son père ouvrant la discussion avec son oncle.

-Tu crois qu'on aurait dû le prendre, ce bateau...?

Un peu plus loin, l'homme qui venait de s'asseoir sur le sol leva les yeux vers la jeune fille aux traits tirés qui s'avançait vers lui. Elle n'était pas proche de sa femme et de sa fille. Elle ne leur ferait rien.
... Depuis quand fallait-il se méfier de tout le monde, comme ça ? Il reporta son regard sur la mer alors qu'elle s'adressait à lui, posant ses yeux sur son frère avec qui il venait de se disputer. Il devina dans son champ de vision que la jeune femme pointait du doigt le bateau qui s'éloignait et disparaissait presque maintenant à l'horizon. Il ne comprenait pas très bien ce qu'elle lui disait, mais il comprenait les gestes. Aussi finit-il par baisser les yeux, essuyant d'un revers de la main ses larmes naissantes.

-Le bateau repassera demain matin. Si vous souhaitez le prendre, vous pourrez aller à leur rencontre et signaler votre présence.

Il resta ensuite silencieux. Le deuil était toujours quelque chose de compliqué à vivre, mais ça l'était encore plus lorsqu'on ne nous laissait pas le temps de le faire.

[Perception d'Aaron : L'émotion de satisfaction s'éloigne de plus en plus de lui et devient imperceptible dû à son utilisation moindre de son pouvoir. En suivant cette piste, il se retrouve face à la mer.]

[Action du détecteur de magie : La source tend vers une autre direction que le sentiment de satisfaction qu'il a perçu, presque à l'opposé. Elle est en retrait de la plage, à l'écart des côtes et de toutes les personnes présentes ici. Elle reste fixe, pour le moment.

Le soleil achevait de se coucher, laissant place à la nuit.

-J'ai réussi à remonter le fil du temps des personnes présentes et avec qui vous avez interagi, déclara la voix de Tomoe à travers les trois oreillettes. C'est...

Elle marqua une pause, s'humecta les lèvres, la gorge sèche.

-Ils se font massacrer, lorsqu'ils tentent de passer la frontière entre le Yémen et l'Arabie Saoudite. Chaque groupe a déjà été réduit de trois quarts, voire davantage, depuis qu'ils sont partis.

Une nouvelle pause s'imposa à elle. Les scènes qu'elle venait de voir défiler sous ses yeux étaient bien plus violentes que ce qu'elle avait imaginé. C'est toujours différent de savoir et de voir.

-Je ne peux pas cibler précisément la personne dont ils parlent. Pour éviter de mourir, ils doivent juste courir et... espérer. Espérer ne pas se prendre l'une de ces nombreuses balles qui leur sont destinées. Il y a eu énormément de morts. Beaucoup trop. Certains groupes n'ont pas survécu du tout... Je suis désolée Aaron, je ne peux pas faire plus pour le moment. C'est trop compliqué de suivre leurs pistes dans ce carnage. Ils se séparent souvent pour... augmenter leurs chances de survie.


Récap des équipements emportés par chacun :

Aaron-Abdu:

Senri:

Nana:

Au fur et à mesure que j’avance de mon pas claudiquant, dans ce corps qui ne me correspond pas vraiment, je me laisse un peu envahir par les émotions alentours, la misère et la douleur insurmontable qu’ils vivent. Leur Vide palpite dans mon coeur comme autant d’étoiles mourrantes, en demande d’aide ; et si je tendais la main vers ces fils, je sais que je pourrais les atteindre, les ramener dans un endroits où, peut-être, ils iraient mieux. Avec cette impression immonde et dégoûtante de les abandonner à leur sort, tous autant qu’ils sont. J’ai envie de gerber.

—Ils sont des dizaines à ressentir un Vide ici, je souffle en continuant à suivre tant bien que mal la piste. Senri, si c’est trop dur pour toi, coupe. Des nouvelles de votre côté ?

J’essuie une larme discrètement, touché par les émotions qui m’embourbent. Mais j’ai mon objectif, alors peu importe.

Quand j’arrive jusqu’à la mer, je comprends en fixant ce bateau, bientôt disparu à l’horizon, que cette émotion venait de là. J’ai l’air d’un vieil homme face à l’immensité de l’eau salée, l’air désespéré. Soit ce sont les passeurs qui sont contents d’avoir eu de la thune, soit nos ennemis se servent directement sur le navire. Pas terrible. Mâchoire contractée, je constate que l’énergie repérée par le détecteur est plutôt à l’opposée, alors je fais demi tour pour m’en rapprocher, écoutant les retours de Tomoe.

Ma gorge s’assèche à mesure qu’elle nous expose l’horreur que ces personnes ont subie. On ne peut pas imaginer… je regrette un peu d’avoir envoyé Tomoe sur cette piste. Les personnes disparues ne le sont pas qu’à cause de nos propres ennemis, mais à cause des politiques en place. Je profite encore du fait d’être un peu à l’écart de la foule pour lui répondre à voix basse :

—Tu t’en es très bien sortie. Merci Tomoe. J’imagine que certains ont pu mourir dans les tirs, et d’autres disparaître lorsqu’ils étaient seuls ou en petits groupes… De mon côté, ma piste s’arrêtait à la mer ; une satisfaction étrange face à la détresse de cet homme. Il est possible que ce soit un passeur, ou simplement quelqu’un de cruel, mais c’est aussi possible que ceux qu’on recherche soient dessus. Tu peux essayer de regarder ce qu’il se passe et s’est passé sur le bateau ?

Puis je tousse dans mon poing, alors que je me rapproche de nouveau des gens et commence à traverser la foule de gens assis, en proie au désespoir. Ma voix reprend ses intonations de vieillard râleur pianotant sur un appareil :

—Il y a un autre endroit que j’aimerais visiter… Mon téléphone m’a montré où c’est, c’est un peu à l’écart de la plage.

Je leur donne plus d’informations, en prenant la mer comme repère et les points cardinaux.

—On se rejoint là-bas quand vous avez terminé ?

Et je continue à scanner autour de moi, attentif aux réactions, notamment pour repérer s’il y en a qui semblent s’intéresser au fait que j’parle littéralement tout seul mdr. Mais mon point de focus, c'est cette énergie ; j'essaie de l'identifier à distance.

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- Aaron suit la piste jusqu'à la mer et rebrousse chemin
- Propose à Senri de couper son pouvoir sensitif s'il est trop envahi par les Vides autour
- Remercie Tomoe et lui demande si elle peut placer son focus sur le bateau (passé / présent)
- Est-ce qu'on peut aussi avoir l'emplacement approx (boussole) du camp ? qu'on sache si l'énergie semble être à l'est, ouest, etc
- Aaron essaie aussi d'identifier l'origine de l'énergie (initié, étoile, master, sans sceau ; quel pouvoir ; etc etc, le max d'infos), quitte à pousser un peu sa magie pour ce faire. Sinon il attendra d'être à proximité

Lorsqu'Aaron nous demanda des nouvelles, je ne pouvais pas répondre sur l'instant étant face à quelqu'un, j'espérais que Senri puisse répondre pour le rassurer. Demain  matin, le bateau allait revenir. Ce sera sûrement notre seule chance. Je penchais la tête en avant en signe de respect et de remerciement envers l'homme qui décida de ne plus dire un mot.

« Amasseguénalo* »
*Merci

Un dernier coup d'oeil vers le bateau puis je repartais en direction de Senri. La nuit tombait progressivement et il ne fallait pas que je le perde de vue. Sur une plage comme ceci, à part la lumière de la lune, cela peut être très sombre. Je me méfie des plages la nuit. Puis qui sait ce qui peut se produire. Ce que l'adrénaline du mode survie peut mener à faire. Tomoe nous revient avec plus d'informations, je les écoute attentivement et cette fois-ci mon visage se tord réellement d'horreur et de tristesse par ce que j'apprends. Horrible. Ces gens donnent leur vies entières pour ne serait-ce avoir le droit de respirer. Je n'imagine pas ce que doit ressentir Senri et Aaron. Des survivants, voici ce que ces gens sont.

Tout en marchant difficilement dans le sable, d'entendre la voix d'Aaron me chauffe le cœur, un rappel qu'il est présent quelque part, non loin d'ici. Le bateau... Aaron parle du bateau. J'en profite pour signaler mon information dans l'oreillette lorsqu'il marque une pause, faisant mine de frotter mon visage à nouveau comme si je m'étais pris une rafale de sable dans le visage après un coup de vent.

« J'ai réussi à avoir du contact. On m'a informé que le bateau repasserait demain matin. »

Puis j'écoute de nouveau les instructions du Master au moment où j'arrive à côté de mon petit frère. Je garde le visage fermé mais esquisse un petit sourire en coin malgré tout pour simplement dire ''je suis là''. On ne peut pas en vouloir à ces gens de ne pas vouloir nous parler. Mais on essaye. Je souffle un OK dans l'oreillette faisant semblant de m'adresser à Senri avant que le reste de ma phrase ne lui soit vraiment adresser, dans une voix faible, fatiguée, toujours en anglais bien sûr.

« Ça va?-Je ne pouvais pas demander autrement comment ça allait de son côté avec les autres, puis on ne sait jamais qui nous écoute autour, peut-être certains font semblant de ne pas comprendre l'anglais- Il fait nuit il faut qu'on reste ensemble petit frère pour le bateau, on devrait rejoindre grand-père, OK? »

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Nana ne peut pas répondre à Aaron au début car elle est encore avec l'inconnu
Elle finit par partager l'information dans l'oreillette lorsqu'il y a moins de monde autour d'elle
Puis elle est de nouveau avec Senri, restant dans la peau de son perso
Si Senri doit faire autre chose avant qu'ils aillent rejoindre Aaron, Nana restera en stand-by à côté de Senri

Senri, ou plutôt Shango - ça veut dire Dieu du Tonnerre, arqua un petit sourcil quand l'un des adulte retint l'enfant qu'il venait d'inviter à jouer. Les quelques bribes de conversation soulevèrent quelques autres questions. Mais alors qu'il filtrait et analysait les émotions en parallèle, presque instinctivement, il n'avait pas sentit leur influence croître, à un tel point que cela devenait trop difficile à supporter.

Le corps tétanisé et secoué de tremblement, Shango plia ses maigres jambes pour coller son front contre ses genoux, le souffle court. Ce déferlement de sentiment était trop intense, trop but, trop horrible. Il amena la main à son poitrine pour serrer de toute ses forces.

Soudain, la voix d'Abdu et les mots d'Aaron résonnèrent dans l'oreillette de Senri. Il murmura à peine perceptiblement.

- Ca ira.

Il releva la tête, le visage creusé. Tout en regardant le vide, il écoutait les différentes informations que transmettait son équipe et Tomoe. Quand la soeur de Shango arriva jusqu'à lui, ce dernier se tourna vers elle, pour caler sa tête contre son épaule, cherchant un réconfort.

Senri profita que son visage fut cou=vert pour cacher le mouvement de ses lèvres et étouffer le son de ses mots.

- J'ai l'impression qu'il regrette de pas avoir pris le bateau. Ou quelque chose comme ça. Ils ont dit "on aurait dû".

Il avait parlé rapidement espérant que tout le monde comprenne. Shango releva la tête, et acquiesça quand sa sœur lui proposa de rejoindre leur grand père, en reniflant.

Lentement, il lui emboîta le pas et commença progressivement à redresser ses barrières pour se protéger des flux d'émotions. Il était encore trop compliqué de tiré quelque chose de ses gens, ils étaient si méfiant. Même d'un enfant comme lui. Il y avait quelque chose.

Les enfants rejoignirent finalement Abdu. Shango chercha à l'interroger du regard, l'air de dire "Que fait-on ?".

Pendant ce temps, une fois ses barrières restaurées, Senri entreprit de se concentrer dans l'espoir de trouver à nouveau quelque chose d'étrange. Ne traitant que l'émotion brut, sa puissance, son aura, pour y déceler quelque chose de magique.

Les migrants regardèrent les trois personnes qui venaient d'arriver s'éloigner sans rien dire. Probablement allaient-ils se mettre un peu à l'écart pour se retrouver après ce qu'ils avaient vécu, eux aussi, avant d'arriver ici, et tenter de dormir un peu avant de repartir le lendemain.

La jeune fille tapa du pied sur le sol alors qu'un homme plus âgé commençait à avancer dans sa direction, vers l'est, face à la plage. Elle claqua sa langue contre son palais, agacée par la tournure que prenaient les choses. Elle ne pensait pas se faire repérer aussi rapidement. Pourtant, elle les avait bien vus arriver, et tout dans leur comportement indiquaient qu'ils cherchaient à avoir des renseignements. Ils n'étaient pas aussi las que tous les autres migrants qu'elle observait depuis qu'elle était arrivée. Ou alors peut-être se trompait-elle... Peut-être qu'ils venaient simplement d'arriver, eux aussi, et qu'ils cherchaient à savoir quel chemin ils allaient bien pouvoir emprunter pour la suite de leur périple. Après tout, pourquoi pas. Elle était peut-être un peu trop suspicieuse.

... Sauf qu'ils se dirigeaient délibérément dans sa direction. Bon, c'était quitte ou double, de toute façon. Soit elle passait pour une folle, soit elle avait bel et bien affaire à des terraens.

Elle s'écarta alors des fourrés où elle s'était reculée alors qu'ils venaient dans sa direction et, haute de son mètre soixante-cinq, âgée physiquement de 17 ans, elle posa ses mains sur ses hanches, affichant une posture fière et assurée. Clairement, elle aurait préféré voir d'autres personnes qui venaient de Terrae, si eux venaient vraiment de Terrae, mais elle ferait avec ce qui se présentait à elle, fallait pas toujours être aussi exigeant.

-Bon ! Vous êtes de Terrae, c'est ça ? Moi c'est Anna, donc me cherchez pas trop de noises si vous tenez à la vie, je peux être redouble quand je le veux !!! crut-elle bon de préciser. Et vous, vous êtes qui alors ?

Dans l'oreillette des trois terraens qui venaient de se retrouver, la voix de Tomoe se fit entendre :

-J'ai essayé de suivre la piste du bateau, mais je suis souvent bloquée dans mes visions. J'ai remonté le passé de l'homme qui se trouvait à côté de Nana. Quelqu'un est venu les voir pour leur proposer de prendre ce bateau et de mettre fin à leur calvaire. L'homme n'a pas accepté tout de suite, alors cette personne a dit qu'elle repasserait le lendemain matin. Mais lorsqu'elle est montée sur le bateau, ma vision s'est brouillée. Je n'ai pas réussi à voir si des personnes étaient montées avec elle sur le bateau avant qu'il parte.


Récap des équipements emportés par chacun :

Aaron-Abdu:

Senri-Shango:

Nana:

Une fois que Shango et sa soeur eurent rejoint leur grand père, ils s'éloignèrent encore un peu, vers la source de l'énergie qui avait été détecté.

Assez pour que Senri puisse prendre la parole sans compromettre sa couverture.

- J'ai pas pu apprendre grand chose, si ce n'est qu'ils ont l'air d'hésiter sur si c'était une bonne idée ou pas de prendre le bateau. Et qu'ils vont tous très mal.

La douleur de ce qu'il avait ressenti l'affectait encore un peu. Mais il réussit à passer outre pour continuer de marcher avec son équipe. Tandis qu'ils marchaient tous vers la position qu'indiquait le détecteur d'énergie, une silhouette se détacha des fourrées pour se présenter à eux, d'une posture fier et assurée. Il reconnut immédiatement cette adolescente, et le peu de doute qu'il avait furent balayé quand elle prit la parole.

Il écarquilla les yeux.

- ANNA ??? MAIS TU FAIS QUOI LA ??? C'EST MOI SENRI !!! ALORS TU SAIS COMMENT ON FAIT DES BRAS DE FER MAINTENANT, TA MÈRE T'AS MONTRÉE ??

Heureusement qu'ils s'étaient un peu éloignés, parce que là, il avait totalement oublié sa couverture. Il fit une petite roulade(??) sur le sable pour se rapprocher d'Anna.

- C'est hyper dangereux ici !! Pourquoi t'es là ???

S'il y avait eut le moindre doute que Shango soit en réalité Senri, normalement c'était dissipé.

Cela dit, son visage semble s'obscurcir un peu quand il entendit la voix de Tomoe leur expliquer la situation. Il releva alors la tête vers Anna.

-A moins que tu enquêtes aussi sur le centre et les disparitions, t'as vu le bateau ?

La notion de rétention d'information, c'était pas encore ça.

Bien, les enfants (commentez même pas svp) me rejoindront au point que je leur ai désigné. Sur le chemin, je remercie Nana et Senri pour leurs précisions, tâchant de tracer mon chemin sur cette plage assombrie. J’essaie de me repérer en utilisant mon pouvoir sensitif, qui fait comme de l’écho autour de moi, notamment pour ne pas marcher sur quelqu’un. J’ai du sable plein les chaussures…….. ça me gonfle déjà.

—Alors il faut qu’on y monte nous aussi. Une meilleure vie nous attend là-bas, j’en suis certain.

J’mettrais surtout ma main à couper que ceux qu’on recherche sont dessus, ou associés avec eux. On aurait bien eu besoin d’Ashton sur cette mission, il aurait pu s’accrocher à la coque du bateau et nous suivre à distance… Là, on est tous les trois dans la merde, et je sais que je vais les jeter dans la gueule du loup. Tout ça ne me rassure pas vraiment.

Heureusement, les revoir remplit mon coeur de soulagement, je me sens vraiment mieux, même si je ne les reconnais qu’à peine sous ce déguisement. Je pose ma main sur leur tête, souriant.

—Venez. On va se mettre à l’abri, mais restez prudents. On ne sait jamais.

De mon côté, mes radars se mettent en route, à la recherche de ladite énergie. Je montre le petit moniteur à mes deux partenaires de mission, alors que nous nous éloignons bien de la plage ; et, derrière des fourrés, je la sens. Cette énergie particulière. J’ai l’impression d’être projeté dix ans en arrière alors que ma bouche s’assèche.

—Attention…

Ma voix est plus sombre, plus basse. Soudain, une gamine de 17 ans nous interpelle en cassant complètement notre couverture. Ce n’est pas Aëlita comme je le pensais ; non, c’est sa fille. Je ne l’ai pas rencontrée, mais on en a parlé en salle des Masters après son apparition lors d’une mission de Senri, Nikkou et Yuuna à l’époque. Elle se présente, et évidemment, Senri gueule à côté. J’ai un mouvement pour le retenir, mais il fait une roulade quand Tomoe commence à parler ; je le fusille du regard, et soutiens finalement celui de l’enfant face à nous.

Aëlita est partie de Terrae il y a dix ans environ, elle ne peut que difficilement en avoir plus.

—Senri, gueule moins fort, je siffle. Si c’est un piège, tu viens de tout dévoiler à nos ennemis. Tomoe, un instant.

Ca ne l’est pas, je ne pense pas qu’ils pourraient copier ce type d’énergie-là au Centre, mais il suffit qu’on soit épiés et notre mission entière est foutue parce que Senri a jugé bon de tout révéler à une gamine qui est de toute manière télépathe et n’aurait aucun mal à lire en nous. J’ouvre mes perceptions de sensitif plus à fond pour scanner les alentours, afin de voir s’il n’y personne pour nous surveiller. Et aussi repérer les installations électriques, éventuellement des micros. Les informations de Tomoe ne me rassurent pas, ça veut dire qu’il y a sûrement un brouilleur autour du bateau.

—Bonjour Anna. Est-ce que ta mère est au courant que tu es ici ?

OUAIS JE SUIS UN DARON AUSSI OK.

—Tant que je ne me suis pas assuré qu’on est en sécurité, j’aimerais qu’on communique par télépathie si tu es d’accord. On n’est pas ici pour toi, mais il y a peut-être des ennemis pas loin.

Mes barrières de Master s’abaissent, par bonne foi. Mais c’est aussi un test : si elle n’est pas qui elle prétend, on le saura vite. Je pense à mon propre visage, me présente, repense à la discussion que nous avons eue ensemble, à l'époque, avec sa mère. Juste des bribes, mais son visage plus jeune, triste, troublé.