Est-ce qu’un changement de pouvoir a déjà été si fun ? Hm. Oui. Définitivement, chaque nouveau changement porte son lot de satisfaction. Là c’est tellement fun, t’as ouvert les yeux et t’as senti que ton ventre criait famine du coup tu t’es TP dans la cantine. C’était tellement bien joué !

Au début t’as pas compris tu t’es un peu cru dans un rêve et cette fois encore tu t’es jeté sur les viennoiseries sans AUCUNE vergogne… Puis t’as compris qu’un truc n’allait pas au moment où t’as senti un courant d’air sur ta raie. T’as froncé les sourcils, le réfectoire n’était pas un endroit adapté à ce genre de sensations. Tu t’es arrêté, retourné, t’as vu un groupe d’adolescent arriver en papotant et ton cerveau s’est enfin mis à fonctionner et il s’est arrêté sur un « OH PUTAIN ! » t’as pas eu de meilleures idées que de te planquer entre la machine à café et le meubles pour les tasses.

Voilà comment tu t’es retrouvé à ouelp planqué derrière ce foutu meuble à te cailler les meules. JPP de toi, essaie de penser à un autre lieu non ? Non. Parce que t’as pas capté que t’avais changé d’affinnité. NON MONSIEUR. T’es persuadé d’avoir fait du somnambulisme. Tu m’épuises… Bon et si on essayait de te sortir de là ? Et bien… Et bien… Euh, celle-là la meuf aux cheveux roses elle a l’air un peu plus vieille que les autres… Mais c’est p’t’être à cause de la forme du paquet de cigarettes dans sa poche. Tant pis tente le truc.

« Pssssst ! Pssssst ! Tu voudrais pas m’passer ton plateau ! »

Bon. Sans aller jusqu'à dire que je vais mieux, je commence à pouvoir sortir de ma chambre sans sursauter dès que j'entends un bruit. Qui plus est, on a changé de pouvoir alors, c'est plus le brouhaha dans ma tête. Mais du coup, je suis toute seule avec mes pensées. Et comme je suis pas encore tout à fait prête à affronter mes peurs, je me réfugie dans la seule chose qui me réconforte en ce moment.

La bouffe.

Donc, je me suis levé pour prendre un petit dej dans ma chambre. Puis, maintenant, je suis à la cafet.

Bon, c'était aussi parce que chez moi, j'avais plus de quoi me faire autre chose que du café noir. J'ai besoin de sucre.

Je suis donc arrivée pour prendre un plateau, encore pas très bien réveillée — mais je suis maquillée donc j'ai l'air pimpante comme tout. Et alors que je me mettais à faire la queue, y a un gars qui m'interpelle.

— Bah tu peux pas aller en prendre un ?

Alors que je lui parle, en me décrochant la tête parce que c'est — encore — un géant, je mis dis que sa boucle de ceinture est bizarre.

— Ah OK, t'es tout nu. Tiens !

Oui. Alors. C'était trop tôt pour voir un garçon tout nu. J'ai tellement paniqué en détournant le regard de ce qui n'est PAS sa boucle de ceinture et lui tendant mon plateau que j'ai à peine rougie.

Je regarde autour de nous. Ouais y a du monde. 

— Euh... Tu veux mon sweat ? Et... J'ai peur de la réponse, mais pourquoi tu es tout nu ?


Oui, non parce que si ça se trouve, c'est un pervers qui va tomber amoureux de moi et ça va être l'enfer à gérer. Mais en même temps, si c'est pas le cas, il faut que je l'aide...

Super début de journée, tiens. 

Avec un plateau en mains le monde est déjà plus beau, sauf que bien entendu la jeune femme a bugué sur une partie de ton anatomie que la pudeur m’empêche de nommer. Ok, non en fait j’m’en balek. Elle a freezé sur ton nombril, ton propre plateau pudiquement posées en paravent devant ta virilité. Tu lui as souri et placé son plateau sur ton arrière-boule pouvant ainsi préserver ton sif de la vue des enfants. Qu’on ne s’y méprenne pas, tu n’as pas honte d’être nu, mais tu sais que le lieu n’est pas des plus appropriés, et le public peu convenable.

« Euh, non ça va j’vais m’en sortir avec les plateaux t’inquiètes pas pour ton sweat. »

Angie, j’ai une révélation à te faire mon grand : ce n’était pas pour cette question qu’il s’inquiétait. Pour une j’suis ravie que ce soit toi le personnage qu’on m’ait assigné. Parce que rien que d’imaginer les autres, ce serait terrible. Toi tu hausses juste les épaules.

« J’étais en train de dormir, j’me suis réveillé j’avais faim… Et j’ai popé ici sans faire exprès. Tu pourrais faire diversion auprès des petits le temps que je file ? »

Je me disais aussi que personne porter sa ceinture si haute. Mais en même temps, je suis pas habitué à voir des nombrils comme ça. Je n'ose le regarder. Je suis pas prude ou quoi hein !! Juste savoir qu'avant y avait un cordon degueu qui se frayer un chemin dans le corps d'une femme, ça me fait frissonner. ÇA VA HEIN ON A TOUS NOS PETITES ANGOISSES EN PLUS TOUT LE MONDE OUBLIÉ DE LAVER SON NOMBRIL. ALORS C'EST DEGUEU, VOILÀ. MERDE. 

Il refuse mon sweat et prend juste mon plateau pour se couvrir les fesses. Okidoki. Tout va bien. Il me dit qu'il dort tout nu. Beaucoup de gens font ça. Je trouve ça inconfortable un peu, mais surtout, QUAND ON SAIT QU'ON PEUT POP À TOUT MOMENT DANS UN ENDROIT RANDOM JE SAIS PAS ON MET PEUT-ÊTRE UN SLIP, UN PAGNE, UNE CHAUSSETTE.

Il me demande de faire diversion auprès des petits. C'est pas faux. J'acquiesce silencieusement. Et tourne les talons vers une table avec plein d'enfant qui jouent notamment avec un avion en papier qui peine à décoller. Lorsqu'il tombe à mes pieds, je le ramasse et souris aux enfants.

— Regardez comment on fait.

Je pose l'avion sur le plat de ma main, ferme les yeux et me concentre. Quand je les rouvre, ils sont gris et un tourbillon de courant d'air vient faire danser l'avion en papier. Sous le regard captivé de l'assemblée. Du coin de l'œil, j'observe mon nudiste préféré sortir.

Une fois que je le vois plus, j'arrête d'utiliser mon pouvoir, sous la désapprobation des enfants.

— Désolé mes petits chou, je suis rincée ! Amusez-vous bien !

Je leur fais mon plus beau sourire et fait un v avec mes doigts avant de sortir à mon tour et chercher le nudiste.

— Pssst... Plateau man! T'es où?

Faudrait pas qu'il se téléporte à nouveau dans un endroit inadapté. 

Si on t’avait déjà vu dans de bien étranges situations Charlie-Ange, celle-ci est de loin dans mon top vingt des plus cocasses. Pas dans le top dix, mais on s’en rapproche doucement. La jeune fille aux cheveux roses, qui n’est pas morphe mais air, donc ce sont des vrais cheveux roses et c’est super classe...Même si elle a du se niquer les cheveux avec la décoloration… Quoi qu’ils n’ont pas l’air si niqués que ça hein ? Hm, elle en a de la chance on est d’accord mais si tu pouvais te dépêcher de bouger de là au lieu de la regarder ça serait pas plus mal. Merci.

Te voilà donc à longer les murs un plateau devant, un plateau derrière, on ne sait jamais hein ? C’est loin la sortie quand on se se cache derrière un plateau et qu’on essaie de ne pas laisser sortir son petit oiseau. C’est très tendax et pourtant t’as rejoint le couloir quand elle te rattrape. C’est très juste comme question celle qu’elle se pose. Faut dire que t’étais feu marionnettiste jusqu’à la nuit dernière, alors bon te téléporter n’était pas au programme quand tu t’es couché.  Non parce que maintenant que tu sais que tu es téléporteur ça change quelque-chose ? Genre tu vas mettre un caleçon pour dormir maintenant ? Ouai, peut-être autour du poignet pour ne pas avoir de soucis si tu TP, mais c’est hors de question que tu dormes avec un calebite, genre ça oppresse et tout. Déjà que si on te demandait ton avis tu n’en porterais pas du tout…

« J’suis là. » tu lui dis en essayant de ne pas lever de trop la voix pour ne pas attirer l’attention, et de ne pas te demander trop fort pourquoi elle suit un type qui couvre ses organes génitaux avec des plateaux…

Mais voilà qu’arrive ce qu’il devait arriver, un autre groupe se dirige vers la cafétéria…

« Tu veux bien te mettre devant moi ? »

Ouai bon. On fait c’qu’on peut avec les moyens du bord.

En sortant de la cafet et en appelant mon nudiste amateur préféré — ou pro mais je préfère penser que c'est occasionnel — j'entends une petite voix. Je me tourne et je le vois. Je pousse un petit soupir de soulagement et m'apprête à parler quand j'entends des éclats de voix dans mon dos.

Je me tourne vite fait et je vois un groupe. Et mon nudiste attitré qui me demande si je peux le cacher. Dans la panique, j'acquiesce. Mais j'ai zappé un truc.

JE SUIS UNE NAINE. IL EST TELLEMENT PLUS GRAND QUE MOI.

Donc, malgré ma tentative de l'élargir en écartant les jambes et les bras pour me grandir, mais rien n'y fait. On va s'faire griller. Bon ben. Pas le choix.

— Commence à marcher dans la direction opposée !

Je lui glisse ses quelques mots et je me concentre. Les gens devant moi portent des trucs dans les mains, des feuilles, des cahier. OK. Ça va le faire. Je concentre mon énergie et mes iris deviennent gris avant que je sente comme de petits courants d'air serpenter entre mes chevilles pour se glisser jusqu'au groupe. 

Je peux même pas voir leurs feuilles voler dans tous les sens que je sens que je vacille. Je pose ma main contre le mur pour pas tomber et je me tourne lentement vers le garçon. Pour le rejoindre et nous cacher dans un couloir. Honnêtement, je sais pas pourquoi je fais ça. Mais je le fais.

Quand je tourne les talons pour m'engouffrer dans l'autre couloir, mes jambes se dérobent sous moi et je m'écroule. J'ai le réflexe de mettre mes mains devant moi pour pas trop m'éclater au sol.

Putain. J'ai utilisé mon pouvoir que deux fois. C'est de l'abus, un peu. 

Angie j’ai une question de vie ou de mort pour toi… Les plateaux ou la fille ? Comment ça j’ai pas commencé le récit au bon moment ? Oui bon, on reprend là où je t’avais laissé, c’est à dire à deux pas d’ici.

Bien sûr que la jeune femme n’était pas assez grande pour cacher le Petit homme que tu es, même en essayant de s’épaissir de s’élargir de l’artefact de ses bras, elle ne saurait que cacher l’essentiel. Peu importe que l’on remarque, que l’on imagine tant que l’on ne voit pas tout. Suggérer est parfois plus indécent que montrer tu le sais pourtant, tu commences à paniquer un peu dans ta tête.

C’est con, d’habitude tu choisis quand tu es nu, et tu l’assumes, là ça t’est tombé dessus et tu ne sais pas quoi faire… Mais ton amie d’infortune devient une héroïne, elle trouve la solution et te la donne, tu pars dans la direction opposée alors qu’elle fait diversion [srtike]version[/strike]. Elle te rejoint et maintenant je peux te reposer la question vitale : les plateaux ou la fille ?

Faut croire au bruit que font les morceaux de plastique en touchant le sol que t’as préféré retenir la fille. ‘fin l’empêcher de tomber quoi, parce qu’on se mentira pas la vitesse c’est pas ton fort : et tu la retient plus que tu ne la rattrapes. T’es pas un prince charmant en tenue d’Adam, t’es juste un au pauvre type qui retient une étrangère à poil…

« Hey ch’veux roses tu vas bien ? »

Tu lui as même pas demandé son prénom...

Quand je m'écroule comme une loque, je sens des bras se glisser entre les miens — j'espère que j'ai pas transpiré !!! — et réduire drastiquement la vitesse de ma chute. Je bats des yeux fébrilement, j'ai entendu un bruit tout à l'heure. Je suis un peu trop basse, je crois.

Je sens mes joues bouillir quand je retrouve un semblant de vue ET JE REFERME LES YEUX DE SUITE. Je les rouvre que quand j'entends la voix de super-nudiste. Et que je suis sur le sol.

— Euuuh... Ouais. Ça me fait ça quand j'utilise un peu trop mes pouvoirs... Et visiblement j'en ai déjà trop fait.

Je rappelle, hein, trois courants d'air et je suis par terre. Lourd. Bref, j'essaie de me relever quand je me souviens qu'il est tout nu. Je repose mon dos contre le sol. Je me tourne à nouveau vers lui.

— T'es sûr que tu veux pas mon pull ? Et tu peux m'aider à me relever ?

J'ai vu son kiki, donc j'imagine qu'on est assez intime pour que je lui demande de m'aider à tenir debout. Mes jambes sont toutes mollassonnes, c'est horrible. Mais j'espère qu'il va bien vouloir de mon pull.

— Au fait, moi c'est Katsu !

Oui, direct les surnoms, hein. Je l'ai vu tout nu, je rappelle.

Tu te rappelles tes débuts en tant que terre, ils ont été moins complexes que ceux de télépathe, mais ils étaient tout de même épuisants. Tu sourirais presque si tu étais encore visible mais à peine la jeune femme avait-elle apprécié la vue de ton service trois pièce que tu disparaissais.

Ce qui avait le double inconvénient de fausser compagnie à la jeune femme qui t’avait aidé et de t’empêcher de répondre par l’affirmative à au moins une de ses questions. Tu n’allais pas lui emprunter son superbe pull et prendre le risque de le déformer, tu avais tout de même une étique : on ne dégomme que ses propres vêtements… Et ceux des personnes consentantes, et même si elle te le proposait tu ne pouvais pas être certain que dans l’état de fatigue où elle était elle soit réellement consciente du triste sort auquel elle promettait son pull.

Enfin, pour le coup la question ne se posait plus, et étrangement tu te retrouvais… Dans le lavomatic des dortoirs et un peu violemment… Tu dérangeas la copulation d’un couple d’araignées et peut-être sauvas-tu la vie du monsieur peu importe ce n’est pas là l’histoire qui nous intéresse. Tu regardas vite fait, et ta décision fut vite prise : attrapant un haut et un bas dans le tas des vêtements et tu les enfilas en vitesse reprenant le chemin du self pour retrouver la rose Katsu… Avant qu’elle ne se fasse piétiner ou ne décide de te dédier un rituel sataniste pour que tu périsses dans d’atroces souffrances.

Sans vraiment comprendre, alors que j'étais plus ou moins surélevée, ma tête n'eut soudainement plus de support et mon nudiste préféré disparût subitement. Je dois avouer être resté un moment interdite. Comme ça, allongé sur le sol au milieu du couloir. Genre, il s'est passé quoi ? Pourquoi il a disparu ? JE COMMENCE DOUCEMENT À PANIQUER. Ah... mais il a pas dit qu'il était téléporteur... ou quelque chose comme ça ?

Bon, c'est sûrement ça. Là, dans l'instant, je me souviens pas, mais j'ai de l'instinct. Mais dans ce cas, est-ce qu'il s'est téléporté pour ne pas avoir à me gérer... je l'aurais mis mal à l'aise ? Ce serait sacrément ironique – et inquiétant – que j'arrive à mettre un gars suffisamment mal à l'aise pour qu'il se téléporte loin de moi, alors qu'il se balade avec des plateaux en guise de sous-vêtements... Limite, ça m'angoisse plus de l'avoir mis mal à l'aise que le fait que mes jambes me répondent plus.

Concentrons-nous sur ça, je crois que je peux guérir avec ces pouvoirs d'airs, non ? Mais bon, si je suis dans cet état, c'est à cause de mes pouvoirs, alors je suis pas sûr que les utiliser à nouveau serait productif.

Entendre des pas et des gens en provenance du couloir me ramène à la réalité, faut que je me mette sur le côté. Je roule sur moi-même et essaie de me redresser pour m'asseoir contre le mur. Je sens un peu plus mes jambes déjà, mais c'est toujours difficile de faire quelque chose avec. Un groupe de gens arrive – ceux que j'ai entendus sûrement, je sors mon portable pour faire genre que j'attends un truc et que ce qui m'arrive est parfaitement normal. Le groupe passe, limite en me marchant sur les jambes !

Bon, elles sont étendue en travers du passage, c'est vrai. Je bouffe d'ailleurs un petit soupir agacé et un regard noir. Je murmure une excuse avec un sourire désolé, même si en vrai, j'ai envie de crier. C'est quand je commence à perdre espoir que je distingue une silhouette familière, enfin plus moins. C'est celle du nudiste, mais je mets un moment à réaliser que c'est lui ; il porte des habits. Je lui fais signe.

-Eh ! T'étais passé où ? Je me suis inquiété ! J'ai dis quelque chose qu'il fallait pas ?

Alors où la réponse est simple : "J'étais dans la buanderie." Ou le lavomatique, au choix, t'as aucune idée de la différence, enfin si en théorie. En théorie la buanderie c'est plus genre pro, privé, ou un truc du genre et le lavomatique c'est pour la plèbe dont tu fais partie. Ceux qui n'ont pas l'oseille pour acheter une machine à laver, ou pour louer un appart dans lequel la faire rentrer. A l'époque tu cochais les deux cases, mais bref je crois qu'on se fout royalement de tes disgressions.

"Euh non, je crois pas, j'ai pas compris pourquoi je m'étais téléporté, t'as déjà été téléporteuse ? Tu sais comment ça fonctionne ?"

Enfin, savoir mieux que toi c'est clairement fastoche vu que sur deux téléportations t'en as désiré aucune, et que tu commences aussi à être aussi pas mal claqué. Tu t'accroupis au niveau de la jeune femme.

"On bouge à un endroit où on ne risque pas de se faire écraser ?"

HRP : écrire un post parce qu'il y a 0 patients aux urgences, c'est de la provoc…

Mon nudiste préféré m'apprends qu'en fait, il gère pas trop la téléportation. Je sais pas pourquoi, mais je m'en doutais un petit peu. Non mais vite fait, quoi. Bref, quand il me demande si j'ai déjà été téléporteuse, j'acquiesce. Un peu pensive.

— Hm, ça va te paraître bizarre, mais j'étais téléporteuse quand j'étais pas encore à Terrae, ahah.

OK, C'est peut-être être un peu cheum de dire "j'ai utilisé ma téléportation parce que j'étais recherché par la police", bon, avec le recul, y avait peut-être pas que la police. Mais eh, n'y pensons pas.

— Mais je me souviens que pour contrôler, je faisais des dessins, et j'avais commencé à utiliser des autocollants avant de changer de pouvoirs.

Repenser à ça m'amuse un peu, c'était ingénieux ! Bon, les circonstances étaient pas ouf, mais eh ! Positivons.

— Yep, faisons ça !

J'essaie de me lever doucement, avec précautions. Mes jambes sont toujours un peu flagadas, mais ça va. Je crois. Je tiens à peu près debout.

— Tu veux qu'on migre où ? C'est tes vêtements, au fait ?

C'était beaucoup moins suspicieux dans ma tête. 

Te faut un instant pour alligner tes neurones, faut avouer que tu as eu un petit moment de latence (ou de chargement tout dépend du point de vue…) mais tu finis par te rappeler qu’en ce moment les gens découvrent leurs pouvoirs avant de venir à Terrae. Ce qui fait toute la différence, sans doute. C’est pas la première fois que tu le penses, mais tu te dis que pour une fois ça doit relativement moins être le merdier à l’intérieur de Terrae.

Par contre la pensée suivante s’échappe de tes lèvres de manière assez abrupte et incontrôlée :

« Tu dessinais ? »

Ouai, on sent l’interrogation et l’intérêt. Déjà parce que pour ceux qui l’auraient oublié, tu adores dessiné, ensuite tu adores les autocollants, tu vois en leur assemblage adolescent une réelle forme d’expression, et ensuite : si on peut contrôler ses pouvoirs en dessinant tu signes direct.

« Je t’aide ! »

Encore une fois tu joins le geste à l’action et tu deviens la béquille de la nénette aux cheveux roses. Maintenant ce n’est plus toi qui pose les questions mais elle. C’est à peu près à ce moment que tu regardes pour la première fois les vêtements avec lesquels tu t’es habillé.

« Nope, j’ai plus de goût que ça ! »

Personnellement je n’en suis pas certaine, ce boxer gris et cette chemise noire toute simple, non trouée, non parsemée de taches de peintures… ça te donne un air adulte ? Bon par contre tu nages un peu dedans...

— Oui, des petites grenouilles. Ça me rappelait ma sœur et ça m'aidait à me centrer.

Je lui dis ça pendant qu'il m'aidait à me redresser. Il est gentil de me servir de béquille, vraiment. Mais normalement une béquille, c'est adaptée à la taille. Là, je crois, que si on met une deuxième moi sur mes épaules, j'arrive pas à son front. 

Bref, je passe mon bras autour de sa taille. En rougissant un peu. Il est en slip, quand même. Quand je lui demande si ce sont ces vêtements, il me dit qu'il a plus de goût.

— Oh, tu aimes les choses plus extravagantes ? J'espère que j'aurais l'occasion de voir ça !

Si y a un truc que j'ai appris au collège, au lycée, mais surtout à la plus grande fac de Tokyo, c'est que pour garder la face dans une situation gênante, il faut toujours paraître naturelle. Donc, je suis naturelle.

— Au fait, tu veux aller où ?

S'il me répond sa chambre parce qu'il croit que je le drague... Mais non, ça arrive que dans les mauvais drama, ça. 

Dessiner des grenouilles, quelle étrange et adorable idée. Finalement tu connaissais pas mal de personnes qui dessinaient des grenouilles, mais c’était fréquemment de l’ordre de la dissection. Plus de monde passait par la salle d’SVT que par celle d’art-plastiques finalement. Le contraste que tu avais en tête était plutôt intéressant, il faudrait que tu le travailles, mais tu ne savais pas trop comment.

Tu te demandes quel est le lien entre sa sœur et les grenouilles par contre. Est-ce que sa sœur est une morphe qui aime être une grenouille ? Fan des batraciens ? habite près d’une mare ? Comment elle sait que tu aimes les choses plus extravagantes ? Et elle fait la question et la réponse, ça tombe bien parce que tu n’as pas envie de réfléchir à si c’est les choses extravagantes que t’aimes. C’est quoi l’extravagance ?

C’est une petite case où on met tout les trucs qu’on trouve pas normal ? Mais est-ce que si c’est normal pour toi c’est extravagant ? et si toi tu trouves que ce que tu portes est juste beau alors, est-ce que c’est extravagant pour les autres ? Non mais elle a répondu à ta place alors s’il te plait, arrêtes de te questionner sinon on y est encore demain.

« Je t’accompagne à ta chambre si ça te va ? »

Et bim. Voilà comment on passe pour un pervers, mais sérieux chaton réfléchis avant de parler. Tourne sept fois ta langue dans ta poche. Même si moi je sais que tu ne l’entends pas comme ça, ça reste une jeune fille tu vois ?