Alice garde son sourire alors que la cigarette de la Feu s'écrase au sol, en accord avec son expression de surprise et de vide. Elle ne s'y attendait apparemment pas. Alice pourtant n'a plus peur. Elle a sorti ce qui n'allait pas et maintenant, elle assumerait ce qui se passerai, quoiqu'en soit la décision que prendrait Hamilton. Elle ne voudrait pas la blesser, lui faire du mal, mais elle avait besoin, elle, de le lui dire. Alors elle lui sourit, toujours aussi douce qu'à son habitude maintenant.

Et en réponse, Hamilton lui sourit. Son sourire est triste et terriblement triste. Alice se laisse approcher, sa peau est parcourue de frisson lorsque la main d'Hamilton entre en contact avec elle. Et puis les lèvres de sa Lune se posent sur son front. Elle ferme les yeux un instant, sourit, et les rouvre pour la regarder. Elle l'écoute, répondant à son désir de la regarder. Elle ne cesse pas de sourire, et pourtant, elle aimerait qu'elle puisse penser autrement. Elle ne lui répond rien, elle se contente de penser que non, elle ne serait pas la première à entrer dans sa vie en étant brisée, et en ayant peur de la détruire. Il en fallait tellement plus à Alice pour être brisée, après son Vide, elle commençait à comprendre ce qui lui faisait du mal, et apprenait à nouveau à l'accepter. Mais en même temps, la volonté d'Hamilton n'était pas mauvaise. Alors elle ne disait rien.

Et puis, submergée par toutes ses émotions qu'elle laissait entrer en elle, elle prit cette pensée comme une douce gifle. Je t’aime, ma douce, mais je n’en ai pas le droit. En entendant cette pensée, Alice détesta son pouvoir autant qu'elle aima Hamilton. Alors, elle l'appelait "ma douce" même pour elle. Alors, elle l'aimait aussi. Elle sentit son coeur exploser de joie, et pourtant son sourire resta le même. Elle hoche simplement très légèrement la tête. Elle semble entièrement comprendre l'intention de la Feu. Elle la comprend. Et elle la comprend encore plus maintenant qu'elle a entendu.

Elle la regarde partir, silencieusement. Elle reste seule dans le froid. Et puis, elle rit. Tout doucement. Et de nouvelles larmes naissent en elle. Ca ira. Oui, elle le sait, ça irait. Elle referme le manteau de sa Lune pour regarder l'autre qui brille toujours, là-haut. Elle se sent heureuse. Elle se sent de nouveau forte. Elle verrait, elle vivrai. Elle attendrai le retour d'Hamilton avec patience, maintenant qu'elle avait réussi à lui dire. Elle finit par éclater de rire de nouveau, et par rentrer en courant, les bras écartés, comme une gamine. Elle était si heureuse. Pourtant au fond d'elle, elle savait que ce ne serait pas facile pour la Feu. Qu'elle serait sûrement en plein combat avec elle-même. Mais elle ne pouvait plus rien faire pour elle. Alors elle l'attendrai, et elle serait là pour elle. Puisqu'après tout, elle l'aimait.