## Lun 2 Nov 2015 - 21:12 | ||
Nicolas L.L. Williams Messages : 1961 Date d'inscription : 16/09/2015 Age : 31 Humeur : Oui. | Dire que la bibliothèque était devenue sa deuxième maison était un euphémisme. Sans déconner... Passé les premiers jours où l'hésitation et la peur des autres l'avaient un peu freiné, il a fini par se sentir à l'aise dans les rayons. Une affaire de quelques semaines et Nicolas s'était retrouvé autant dans son élément qu'un poisson dans l'eau. Parfois, il ne prenait même pas la peine d'aller s'asseoir à une table... Debout, entre deux rayons, il lisait de tout ; des choses sans importances, des romans, des encyclopédies, des bouquins de bio, parlant des pouvoirs, de Terrae, de l'histoire du monde, de contes pour enfant, de la romance, de l'aventure, de l'horreur, du passionnant au débordant d'ennui, de nouveautés en grands classiques qu'il connaissait déjà. Plongé dedans, son esprit tout entier tourné vers ces histoires, ces personnages, ces sentiments, il arrivait à oublier qui il était, Nicolas, garçon, sensitif, vivant. Encore un peu et il devenait lui aussi une page de plus sur le livre... Ce s'rait plus simple. Sans lâcher des yeux les lignes qui parlaient de psychologie, il soupira. Il se serait amputé de ses sens pour un peu, mais il avait compris avec Aaron qu'il devait se gérer aussi, que ça faisait parti de lui. Puis il tenait un peu à sa tête, hors de question de charcuter son cerveau déjà bien amoché. Alors pour l'instant, il s'évertuait à, petit à petit, tel un pêcheur consciencieux, à resserrer les mailles de son filet d'émotions... Et non pas un pécheur hein... Quoi que, dans mon cas, ça s'équivaut. Il toussota, et se concentra à nouveau... Un mal fou à garder son sérieux devant ce qu'il lisait : "Quand un organisme est placé plusieurs fois dans une même situation, il modifie sa conduite de façon systématique et relativement durable. Cela correspond à acquérir des connaissances sur le monde qui nous entoure, ou à modifier ces connaissances, dans le but volontaire ou non, d'améliorer son adaptation et son anticipation." ...Ce bouquin est terrifiant. J'ai l'impression qu'on me rentre dans la tête. Il referme le livre d'une manière un peu sèche avant de frotter ses paupières de son index et de son pouce. La psychologie c'était vraiment mais alors VRAIMENT pas son truc. Et puis seulement il sentit une présence derrière lui, il n'aurait pas bougé s'il l'avait capté un peu plus tôt, s'il n'avait pas été conditionné. Trop près d'un coup, il sauta sur place fit un demi-tour et se retrouva face à quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Danger. Il fit un bond en arrière, oubliant que ce trouvait là un rayon entier de bons gros livres d'étudiants. L'étagère tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée... et Nicolas qui s'effondrait avec. Modification de la capacité d'un individu à réagir à un stimulus ou à effectuer une action... Maudite sois-tu, psychologie cognitive... S'il avait rencontré une personnification de cette matière, il lui aurait bien mis un pain dans le bide, pour lui apprendre ce que c'est, sa vision du "cognitif"... La bibliothèque avait du trembler dans son intégralité. Nicolas eut un instant le souffle coupé, la douleur lui saisissant toute la colonne vertébrale, remontant jusqu'à ses cervicales, faisant agiter ses cheveux d'un peu d'électricité... Brisé et sentant le cochon grillé. Parfait. : -Euuuuuurg... Remarque constructive. Il aurait bien voulu demander un coup de main, mais la douleur rend débile... et déjà qu'il avait du passer pour un cinglé en s’excitant pour un rien, il essayait même pas d'arranger son cas. #666699
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## Mar 3 Nov 2015 - 0:03 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! |
“- A qui la nuit fait-elle peur ? - A ceux qui attendent le jour pour voir.” ― Pierre Bottero, Ellana |
## Mar 3 Nov 2015 - 0:59 | ||
Nicolas L.L. Williams Messages : 1961 Date d'inscription : 16/09/2015 Age : 31 Humeur : Oui. | Poussant un dernier grognement, en essayant de se redresser, Nicolas se rend compte qu'il y a une des bibliothécaires qu'est là. Eh merde... Encore sonné, il ne peut pas répondre, mais il montre qu'il peut se lever et fait un signe de la main, tentant de convaincre qu'il va bien à ceux qui, éventuellement, s'inquiéterait de sa santé. Il s'étire et sa colonne fait un bon gros craquement qui résonne dans le silence de la bibliothèque ; pourtant il soupire de bonheur. Haaa ça va mieux ! Puis seulement il regarde les dégâts... A la vue des livres étalés au sol, tels des cadavres dans une position tout sauf naturelle, il grimace. Ça lui fend presque le cœur d'avoir pu malmener ces pauvres bouquins qui n'avaient rien demandé... Même si c'était de la psycho. Il aurait voulu commencer à aider pour tout remettre en ordre mais non... Des gens commencèrent à s'agiter autour d'eux tandis que la bibliothécaire roulante invita Nicolas et l'autre étudiant, raison de sa frayeur, à la rejoindre dans son bureau... Aïe... Bravo Nico. Tu viens d'embarquer quelqu'un dans tes emmerdes sans le vouloir. Il traîna les pieds. Pas qu'il avait honte d'avoir réagi comme sa mère qui couinait devant une araignée, mais il aurait voulu aider à réparer sa bêtise... En plus, là, il voyait pas comment expliquer sa réaction de manière saine. Oui alors vous voyez, ce garçon était derrière moi et un peu plus proche que je ne l'imaginais de base alors au lieu de lui foutre un pain j'ai préféré reculer ahah ! Il secoua la tête ; non, c'était tout simplement impossible de sortir un truc pareil. Une fois dans le bureau, il se fit tout petit, presque littéralement, comme s'il ravalait tout ce qui était en lui, en poussant un soupir. Il n'avait aucune envie de capter les émotions des autres à ce moment, ça l'aurait trop déconcentré sur son propre bordel mental. : -J'm'appelle Nicolas. dit-il d'un ton un peu plus bourru qu'il ne l'aurait voulu. Et je tenais à dire que ce qui s'est passé est entièrement de ma faute. J'ai été surpris et j'ai réagi de manière excessive... C'était loin de tout expliquer. Il le savait parfaitement. Mais pour l'instant, il ne cherchait pas à se justifier ; il voulait juste sortir l'autre gars de là parce qu'effectivement, c'était pas de sa faute de s'être retrouvé à côté d'un gamin terrifié par les contacts. : -J'aiderai à ranger, ou... J'sais pas... Enfin, je me ferai pardonner. Raaah tais-toi ! T'sais pas parler abruti ! #666699
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## Mar 3 Nov 2015 - 9:50 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! |
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## Mar 3 Nov 2015 - 18:03 | ||
Nicolas L.L. Williams Messages : 1961 Date d'inscription : 16/09/2015 Age : 31 Humeur : Oui. | Son camarade puait la peur... Nicolas aussi était flippé -pas autant du moins-, mais bon il l'avait cherché lui. Il ne put empêcher ses sourcils de s'arquer légèrement... Il se retient de lui envoyer une vague de calme... Manquerait plus qu'avec une mauvaise manipulation il le fasse éclater de rire devant la bibliothécaire. Non, au lieu de ça, cette dernière le laissa partir. Le soulagement dut se lire sur ses traits le temps d'une seule seconde. Un souci en moins. Bon, maintenant, la punition. Il s'y attendait, et ce n'était que justice... Et quand celle-ci est bien faite, Nicolas ne crache jamais dessus. Ranger à la fermeture... Bon... Il allait devoir faire une croix sur son jogging de ce soir. Il grimace. Mais c'est dit, alors il s'y tient. Bon, après le dîner, retour bibli. Il ferme ses yeux et lance dans un soupir. : -Très bien. Il n'y avait rien à ajouter. Il assumait les conséquences de ses actes... C'est juste dommage pour ma course du soir. Tant que la question n'est pas posée... Mais bien sûr qu'elle est posée !!! A quoi il s'attendait ?... On renverse pas une étagère entière de bouquins aussi lourds que des parpaings sur un coup de tête ! Ses lèvres se tirent dans une grimace contrite. Il hésitait franchement... Parce que la bibliothécaire ne le forçait pas... Enfin, il le ressentait comme ça ; autant par les mots qu'elle avait employé que par l'aura posée qu'elle dégageait. Il pourrait très bien se taire, répéter ce qu'il avait déjà sorti comme excuse,... secouer la tête comme un mioche qui aurait fait une grosse bêtise. Il sortit alors les mains de ses poches et lia ses doigts. Marques de coups depuis longtemps refermées sur les phalanges, douloureuses comme l'hiver revient, le froid attaquant aussi sûrement et vivement la peau que les crocs d'un prédateur. Son pouce droit frottant l'autre sur la trace d'une morsure de chien. Ah lala... Ma franchise me perdra. Il prit une brève inspiration. : -Le gars est passé derrière moi. Je me suis rendu compte qu'il était trop près par rapport à ce à quoi je m'attendais et j'ai reculé... Il relève alors la tête, car il avait jusque là fixé ses doigts, pour mieux parler à la bibliothécaire. Il avait tendance à regarder les gens dans les yeux, pour déceler mensonges et dangers, tant qu'il n'était pas avec quelqu'un de timide. Si, ici, il n'avait aucun besoin de ça, il devait ajouter ça à sa liste d'automatisme contraignant. : -J'aime pas les contacts physiques et j'ai eu une réaction automatique. C'est pour ça que je voulais pas qu'il soit puni avec moi... Il n'a fait que passer. #666699
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## Mar 3 Nov 2015 - 19:27 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! |
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## Mer 4 Nov 2015 - 18:59 | ||
Nicolas L.L. Williams Messages : 1961 Date d'inscription : 16/09/2015 Age : 31 Humeur : Oui. | La bibliothécaire lui a coupé la chique. Genre bien. Elle lui a posé une question en fait, mais il n'a pu que la regarder tel un merlan frit. Il devait être beau encore... Privé de la parole, il ne put même pas répondre au conseil qu'elle lui donna... Diffuser un sentiment de malaise. Diffuser. Un sentiment. De malaise. C'était lui pour l'instant qui le ressentait le malaise... Il n'avait pas encore osé diffuser quoi que ce soit. Du moins... j'espère. Ça ressemblait vachement à de la manipulation à ses yeux... Et ça ne lui plaisait pas des masses. Alors il hocha simplement la tête quand elle lui donna une heure pour revenir, soit la fermeture de la bibliothèque, avant de sortir comme une ombre, méditant sur ce qu'elle lui avait dit. *** -Poussez-vous ! Dix-neuf heures, ça doit être l'heure de pointe ici : tout le monde rentre chez soi après le boulot, les étudiants ayant traîné après les cours avec leurs potes, les hommes d'entreprise quittant leur bureau en fuyant presque les heures supplémentaires,... Et Nicolas, quelques minutes à la bourre, encore un morceau de pain à la bouche, en train de courir dans le sens inverse de la marche générale comme un dératé. Bien sûr, il n'était pas en retard parce qu'il avait oublié le rendez-vous, mais simplement que, à cause de son rituel, il avait failli aller courir... Ce contre-temps jusqu'à sa chambre du le faire courir pour aller dîner, manger le repas en quatrième vitesse et repartir en direction de la bibliothèque comme s'il avait le feu au cul. Il s'arrête pile devant la porte, mais emporté qu'il est dans son élan, il glisse sur plusieurs mètres, manquant de perdre son équilibre... et sa dignité. : -Nnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnooooope !! Il se rattrape, secoue ses cheveux comme si ce geste pouvait les replacer, se place devant la porte, remet ses vêtements de manière plus droite, tire sur son cuir, expire et entre enfin. Personne... Les bibliothécaires devaient ranger encore un peu avant de venir lui dire quoi faire. Beh... Heureusement que j'aime courir quoi. Il tousse, l'écho du son lui revient. C'est un petit peu un rêve d'enfant qui se réalise... sauf qu'ils préféreraient être dans un magasin de jouet. Nicolas préférait de loin les étendus des rayonnages, l'odeur des livres et le silence constant de la bibliothèque. Il faut avouer que c'est plus agréable quand il n'y a personne... Il se laisse un peu aller à ce moment. Tout sourire, il regarde dans des coins qu'on ne pense jamais à regarder quand on entre dans ce lieu... Le plafond par exemple, les lustres ou les détails du parquet... Il s'approche de l'étagère la plus proche, pour éviter de s'éloigner de l'entrée, et fait glisser ses doigts rêches sur la tranche visible des livres alignés. Si on tend l'oreille, on peut les entendre respirer. Il lâche un dernier sourire et reprend un masque froid en revenant à la porte. Il avait essayé de ne pas songer à ce que lui avait dit la bibliothécaire roulante. Un sentiment de malaise... Pour sûr ça réglerait son problème mais... Mais non en fait. Il fallait surmonter cette difficulté, il le savait au fond de lui. Éviter les contacts ne fera qu'aggraver la chose... Je dis ça, mais c'est tentant. Il espérait de tout son cœur qu'un jour, quelqu'un pourra poser sa main sur son épaule sans qu'il ne sursaute, sans avoir peur, sans penser un seul instant qu'on lui veut du mal... et ça passait par la sociabilisation, par l'amitié qu'il pourrait se forger avec les autres. D'un coup déterminé, il sera son poing. Avant ça, faudra que je soulève une étagère et ranger ces pauvre livres ! Du nerf et de l'ardeur, quand on est un tout petit moussaillon ! #666699
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## Jeu 5 Nov 2015 - 10:50 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! |
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## Jeu 5 Nov 2015 - 20:09 | ||
Nicolas L.L. Williams Messages : 1961 Date d'inscription : 16/09/2015 Age : 31 Humeur : Oui. | Il sourit à l'arrivée de la bibliothécaire roulante. Politesse pure. Il n'a pas de mauvaises arrières-pensées bien sûr, mais comme beaucoup de gosses de son âge, pour avoir déjà utilisé une chaise roulante, il aurait voulu bidouiller la chose pour y mettre des petits réacteurs, des moteurs ou quoi que ce soit d'autre... Appuyer sur un bouton et dépasser les voitures de courses en laissant une trace de pneu sur le goudron... Ou une traînée de flammes à la "Retour vers le futur". Et faut avouer qu'une roquette-bibliothécaire, ça déchirerait en vrai. Il voit l'étagère déjà redressée. Il tique, se doutant qu'on le pensait pas capable de la soulever... Baah, j'aurais galéré aussi... Mais bon. Il a un léger mouvement d'épaule, accepte ce fait et écoute la bibliothécaire qui lui donne des conseils de rangement. Il absorbe les informations, éponge avide. Alphabétique, tas, reclasser. C'est noté, gravé, imprimé et scandé dans chaque coin de sa tête. : -Très bien. Il retire son foulard et son blouson, les place sur une chaise pas loin et, bras nus, plus à l'aise dans ses mouvements, il s'agenouille pour se mettre au travail. Déjà, sans prendre le temps de regarder les cotes, il retourne les livres étalés pages contre terre, pour les placer dans une position plus naturelle, lissant délicatement celles qui auraient pu se corner dans leur chutes. Il y en avait pas beaucoup dans cet état, alors il se permit d'y perdre un peu de temps. Bon, commençons fort, commençons bien... Est-ce qu'il y a des "A" par ici ? ...Ne levez pas la main surtout hein. Il en prend un au hasard : T. Bon, ben faisons un tas de T... Haha, tas de thé. L'air de rien, ça le détend, le contact avec les couvertures et l'odeur qu'elles dégagent, le leur et ceux d'humains au fil des emprunts, ça lui plaît... Il aurait été seul, il aurait sans doute commencé à chantonner en même temps. Siffler en travaillaaaant ! #666699
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## Ven 6 Nov 2015 - 0:24 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! |
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## Dim 8 Nov 2015 - 17:57 | ||
Nicolas L.L. Williams Messages : 1961 Date d'inscription : 16/09/2015 Age : 31 Humeur : Oui. | "On note chez l'adolescent trois phases menant jusqu'à l'âge adulte : la phase d'opposition, avec une recherche dans la transgression des interdits et le mépris des ordres, la phase d'affirmation, période de revendications de liberté et d'indépendance, et la phase d'insertion, le moment où il réalise son indépendance affective et financière." Ahah... c'est moi ou j'aime me compliquer la vie au point de faire les trois phases en même temps ? Il tourna la page pour lire la suite. C'est vraiment n'imp'... Eh MERDE ! Nicolas sursaute, referme le livre et le repose sur son tas... en le regardant comme c'était lui qui avait tenté de le dévier du droit chemin. Mouais... J't'ai à l’œil toi. Son problème de concentration commençait à se faire sentir... Dès qu'il arrêtait de lire pour reprendre la formation des tas, sa jambe droite tressautait, même s'il s'asseyait en tailleur pour contenir le mouvement incessant. Et il avait envie de fumer... Pour corser le tout, il y avait certaines cotes qu'il ne comprenait pas... avec des tas de lettres plutôt qu'une... et ça c'était pas le pied à trier. Bientôt le tas de "je sais pas où ça va" fit le triple de toutes les autres... Il était incapable de replacer les trois-quarts des bouquins. Mais il était décidé à ne pas se laisser vaincre par une pile de pages et d'encres. Il avait décidé de les ouvrir, un à un s'il le fallait ! Bon pas de les lire intégralement, mais au moins de voir de quoi ils parlaient pour les placer après... Sauf qu'une fois dedans, on s'en sort plus. C'est comme essayer de se sortir de l'eau quand quelqu'un te maintient la tête dedans... Nicolas expire fort par ses narines. C'était pas le souvenir le plus agréable du monde, même pour comparer ça à de la "plongée à livre ouvert". ...et il avait envie de fumer ! Il en prend une au hasard, avec une photo de deux jeunes de son âge sur la couverture. "On constate une nette avancée de la scarification ch-". Nicolas ferme brutalement le livre avant de le reposer doucement sur la pile "cote incompréhensible qui parle des ados". Certains thèmes le gênaient un peu trop pour qu'il en lise des détails... et puis certains mots avaient tendance à réveiller les démangeaisons de ses cicatrices, de manière psychologique plus que naturelle. Il en ouvre un autre : "Psycholinguistique"... Il hausse un sourcil. Putain... J'en aurais appris des mots aujourd'hui. Il tourne vite fait quelques pages pour ne pas être tenté de le lire lui aussi... Oh qu'est-ce que c'est ?... "L'on peut divisé les paroles en mots et les mots en phonèmes... Au delà de quinze phonèmes seconde, nous ne pouvons plus rien comprendre." Et au-dessus de quinze ? Est-ce qu'on surchauffe les organes sensoriels au point de faire péter le ...? .... RAAAH ZUT ! J'ai recommencé ! Bon... Il avait vraiment envie de fumer. Il n'avait aucune notion du temps, parce qu'il n'avait jamais eu de montre et n'avait pas le réflexe de regarder son téléphone... quand il ne l'oubliait pas dans sa chambre. Bon là il l'avait, mais il avait oublié de le rallumer en sortant de la bibliothèque en sortant tout à l'heure donc c'est du pareil au même. Il se dit qu'il allait encore essayer une petite demi-heure avant d'aller demander un coup de main à sa roquette bibliothécaire. *** L'air crépita et les cheveux de Nicolas s'agitèrent de petites étincelles avant qu'il explose finalement. : -Ouh putain ça y est ! Ça me gonfle ! Il avait parlé tout haut, et ça pour quelqu'un qui préférait largement tout garder dans sa tête, c'était plutôt fort... Il avait retenu sa frustration trop longtemps. Mais ses cotes... BORDEL DE COUDE ! Ces cotes de L'ENFER ! Il avait rempli qu'une étagère... et encore, il était pas certain qu'il fallut placer l'alphabet avant les cotes ou après ou même... OU MÊME EN PLEIN MILIEU ! Hein ! Pour c'que j'en sais !!! Il prit une grande inspiration... Calme, restons calme... Ce sont des livres damnit... C'pas des livres qui vont m'apprendre l'alphabet !!! Quoique certaines cotes présentaient des chiffres... Vestige d'un système de rangement dépassé peut-être ? Nicolas n'en savait rien, mais une chose était sûre... C'est qu'il était au bord de la crise de nerf... et il n'avait toujours pas fumé ! Il se lève pour prendre du recul, admire les piles désordonnées restantes... Par sujet, par date de publication, et même parfois, par la première lettre du titre, par nombre d'auteurs, par maison d'édition... Il avait fait tous les tests possibles mais aucun système n'avait donné sens aux cotes, pauvres étiquettes sur des tranches sans sens. Il prend une grande inspiration, ouvre grand les bras et se baisse pour que les livres l'entendent bien. : -Là ! Vous avez gagné ! J'vais chercher ma roquette bibliothécaire nah ! Il a beau être en marcel, il a l'impression de crever de chaud. C'est que de faire travailler les neurones c'est pas rien... Il arriva au bureau dans lequel il avait appris sa punition quelques heures plus tôt... Sa colère s'était dissipée pour laisser place à de la gêne... Il entra timidement après avoir toqué à la porte... : -Euh... J'suis désolé mais... Il y a quelques livres que j'arrive pas à ranger. "Quelques"... le mot était faible. #666699
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## Lun 9 Nov 2015 - 0:01 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! |
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## Mer 11 Nov 2015 - 1:48 | ||
Nicolas L.L. Williams Messages : 1961 Date d'inscription : 16/09/2015 Age : 31 Humeur : Oui. | Elle le suit jusqu'au champ de bataille mais il évite soigneusement son regard une fois devant l'ampleur du travail qu'il reste à faire... Oh ça, pour pas être fier, il était loin d'essayer de faire le coq. Dépassé par des livres. Et une humiliation de plus ! Une ! M'enfin, il n'a jamais eu vraiment honte de lui, il préférait rire de ses faiblesses, une façon de faire qu'il avait trouvé pour qu'on ne l'atteigne plus. Bref... Elle lui explique finalement comment il faut placer les récalcitrants. : -Hin... hinhin... ...et il lâche un rire nerveux. Voilà, c'était si simple. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple en même temps ?... Et pour savoir si les bibliothécaires étaient "des flemmes", ça, il suffisait de voir comment il avait réagi face au peu qu'il avait à faire. Il avait trop pensé, eux au moins, avait su rester simple. C'est beau quand l'Homme peut faire peu avec beaucoup parfois. C'est qu'il en aurait presque la larme à l’œil d'avoir été assez bête à se donner tant de mal. Mais c'est pas fini, non. Puisque Roquette bibliothécaire parcoure les tas qu'il a fait d'un œil critique et lâche un seul mot : impressionnant. Il lève un sourcil d'abord, il pense qu'elle se fout de lui. Et pis comme il faut, juste pour s'être un peu trop donné à fond dedans... Seulement, de ce qu'elle dégage comme émotion, il perçoit qu'elle l'est sincèrement. De quoi ? De quoi ? -oui, deux fois- Mais ça me paraît normal moi. Les étagères par thème et des catégories dans chacune d'elles... Une torture monstre quand on veut ranger un roman de fantasy avec des relents d'horreur et de policier... mais logique à ses yeux. Alors elle propose son aide. Si, habituellement, il se serait senti gêné de la déranger dans son travail pour l'aider à réparer sa bêtise, il ne voulait pas refuser cette fois... Parce que... Chic ! J'vais pouvoir fumer plus tôt que prévu ! Il lui balance un petit sourire avant de replonger le regard dans ses tas, la tête légèrement penchée. Bon. Nicolas le robot était de retour. Ses pupilles voyageaient de piles en piles, constatant des choses pratiques comme beaucoup moins... Mais maintenant qu'il avait le code, il pouvait tout craquer. : -Ok ! lâche-t-il en se redressant soudain. Alors... J'vais vous passer les bouquins par lettres, vous les mettez dans l'ordre et une fois la lettre finie, paf, je les mets sur l'étaggg... Ah ouais mais non. Il plisse les paupières sur le peu qu'il avait déjà placé... qui était faux, du coup. Nicolas claque la langue et se lance par dessus les piles avec aisance et sans un bruit, danseur habitué à marcher à pas de loup. : -Si, si ça va le faire ! On fait comme ça ! Il choppe les bouquins correspondant à la lettre A, prend la pile d'une main et de l'autre, va chercher les "A" restants dans les piles par terre. Mais au lieu d'aller directement vers sa roquette bibliothécaire, toujours avec sa pile en équilibre, il va chercher une chaise qu'il place juste à côté d'elle... et où il pose les livres. Si je les avais mis par terre, il aurait fallu qu'elle se baisse à chaque fois pour en prendre un... Manquerait plus que je lui défonce le dos avec mes conneries ! Et ça, c'est juste non. Il tapote la pile en la regardant. : -Comme ça, vous les mettez dans l'ordre pendant que je cherche les "B", une fois que vous avez fini les "A" je peux les ranger et chercher les "C" pendant que vous entamez les "B"... Et ainsi de suite, sans perdre de temps. Ça vous va ? Question sincère... Parce que ce serait dommage de se compliquer la vie une fois de plus. #666699
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## Mer 11 Nov 2015 - 13:25 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! |
“- A qui la nuit fait-elle peur ? - A ceux qui attendent le jour pour voir.” ― Pierre Bottero, Ellana |
## Jeu 12 Nov 2015 - 20:12 | ||
Nicolas L.L. Williams Messages : 1961 Date d'inscription : 16/09/2015 Age : 31 Humeur : Oui. | Le point positif à son acharnement, et ça Nicolas s'en rendit compte alors qu'il retournait ses tas pour chercher les "B", c'est que maintenant, il connaissait bien ce petit univers de pages, schémas et images, les histoires de voyages au cœur des gens, vu qu'il avait passé du temps à... faire connaissance avec. Ce qui ne changeait pas, vu qu'il était assis en tailleur, c'était le mouvement de sa jambe qui battait au rythme de la musique qui avait empli sa tête. Pour un peu, il chantonnerait, mais il n'était plus tout seul... Roquette bibliothécaire avait adhéré à son idée et n'avait rien dit pour la chaise. Il aurait pu mettre le tas de "A" à la table la plus proche, mais l'idée de l'écarter ne lui plaisait pas... Il aurait bien voulu faire la conversation aussi, mais rien ne lui vint. A part lui demander si ça roule... Ahah... Je suis horrible. Sans se déconcentrer, il la regarda trier les livres efficacement, les gestes vifs, précis mais sans être brusques. Il se demandait depuis combien de temps elle travaillait ici, si elle avait proposé son aide pour "être utile à la communauté" ou parce qu'elle aimait les livres. Quand elle eut fini de trier la première pile, il lui posa la suite sur la chaise et lui prit la sienne pour la ranger sur l'étagère. Il admira un instant leur petite avancée et soupira de contentement. A peu près une minute pour chaque lettre de l'alphabet... donc, on aura fini dans un peu plus d'une vingtaine de minutes. Cool ! Il s'empara de la suite puis commença sa pile désordonnée de "C". Se rasseyant, faisant de nouveau aller ses mains, il se souvint de quelque chose... Dans le bureau de la bibliothécaire, cet après-midi, elle avait deviné qu'il était Sensitif. Il s'était arrêté là, parce qu'elle lui avait donné un conseil qui remettait en cause, encore une fois, le problème "d'éthique" que pouvait poser ce genre de pouvoir. Tout empêtré qu'il était là-dedans, il n'avait pas pensé une seconde à comment elle avait pu deviner... Elle aurait pu être Télépathe, simplement, mais voilà... Ce conseil : une vague de malaise. Il ne pouvait y avoir que des gens qui s'y connaissent un peu pour proposer une solution pareille. : -Oh... Vous êtes Sensitive vous aussi... Je n'y avais pas songé jusqu'à maintenant. *pouf* Le bruit du dernier "C" posé sur la pile. Il se lève, va les poser sur la chaise et prend délicatement ceux dans l'ordre, posés sur ses genoux. Il se faufile entres les piles, jusqu'à l'étagère. : -Comment vous avez deviné ? C'est vrai ça... La seule chose qui aurait pu lui mettre la puce à l'oreille, c'est en le ressentant, lui, manipulant les sentiments... Ou peut-être dégageant quelque chose de particulier. Il n'en savait rien. Mais il avait trouvé étrange la réaction du camarade qu'il l'avait "effrayé", et si c'était de sa faute... Il fit glisser les derniers "B" à leur place avant de s'occuper des "D". #666699
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