Nos souffles se mêlent.

«  Tu crois être le plus fort hein ?  soufflais-je. »

J’ai fait des entraînements militaires comme toi t’en fais pas. Je fais briller mes yeux en lui faisant croire que j’allais me faire bouger et profite d’un instant pour chavirer et le faire rouler avec moi, me retrouvant dos contre le sol. Lui sur le dessus de nouveau. Mais Nico a gardé son agrippement au lieu de lâcher. J’ai fail.

«  Ah. »

Ce genre de phrase, ça réveille un instinct en moi... Comme je m'attends à tout je me prépare à tout... Et comme j'avais décidé de ne pas la lâcher... On ne fait que rouler. Rien de plus. Et pourtant... Nicolas, pour le bref effort qu'il a à peine fourni pour suivre le mouvement, se retrouve le souffle coupé.

Je me baisse un peu à l'oreille de Nana comme pour lui murmurer un secret. :

-Fais-le.

Il serre un peu plus sa jambe avant de détendre sa main.

Un sursaut me surprend quand il serre un peu plus. Puis c’est son souffle qui me chatouille l’oreille. Je suis déstabilisée un bref instant.
‘’Fais-le.’’
Bordel.

«  Si tu insistes, murmurais-je d’une voix basse en retour. »

Et bien évidemment, dans ma tentative de téléportation, malgré le fait que j’occultais tout le poids du Master et toute son énergie sur moi, on se retrouvait dans la même position, à quelques centimètres à côté de l’endroit de départ. Va savoir si c’est parce qu’inconsciemment je voulais pas vraiment m’en sortir ou si j’ai juste fail à cause de la fatigue de la soirée. La chaleur de la main de Nico se fait de plus en plus présente sur ma jambe. Je soupire et la seule chose que j’arrive à dire :

«  Pffff…. Non mais j’ai fait exprès hein, c’est ta main tout ça là, je ne m’avoue pas vaincue, grommelais-je.»

Nicolas n'a pas besoin de quitter Nana du regard, il sait qu'ils ont à peine bougé. Il sourit devant l'excuse qu'elle lui sort... Alors sa main remonte un peu, ses doigts glissent et s'accrochent au bout de chair découverte à sa hanche. Il baisse la tête dans son cou, ses lèvres frôlent sa peau. :

-Je te déconcentre ?

Bon là, à ce niveau, on ne peut pas le nier hein, mais il a chaud le Nico. Une chaleur qu'il n'avait pas ressenti depuis un moment et qui lui plaît... Quelqu'un de sensé s'arrêterait maintenant ; parce que bon, le timing est v'là mauvais, les circonstances, c'est la douleur de la solitude ou juste parce qu'il a faim, ect... Mais bon, hein, c'est Nico.

Tout a changé soudainement. Vraiment. Là. Tout de suite. C’est un check-up de réalité qui vient me secouer. C’est mal. Mais frissonnant. Demandant. Ça réveille légèrement quelque chose que j’avais laissé endormi dans le coin de ma tête. Très mal parce qu’il- bah non. Elle est là, la gifle. Techniquement, Nico n’est plus en relation- et toute cette chaleur qui s’émane soudainement… Je crois que mon cerveau n’assimile pas toutes les informations sur l’instant. Ou alors, est-ce que je suis en train de faire une Inception et en fait je REVE ???? TOUT CECI N’EST QU’UN RÊVE.

«  Tu- Mais- Mais oui tu me déconcentres, tu- hey c’est sensible hein répondis-je avec les pommettes enflammées. »

Nicolas ne bouge plus cette main... mais l'autre, qui tenait encore son bras, va chercher celle de Nana. Ses doigts vont tout doucement se mêler aux siens... Parce que oui, Nico a faim... Mais moi je vais pas plus loin sans m'assurer d'un truc. :

-Tu veux que j'arrête ?

Il se redresse un peu pour observer ses réactions et étendre ses perceptions, avec ses yeux d'argent pailletés d'or...

C'est pas possible. Clairement ça ne peut être qu'un rêve, j'y crois pas. Et pourtant, ma bouche réagit seule :

« Non. »

C'est sorti comme un chuchotement. Ma main libre vient se poser contre sa mâchoire, timidement.
Des sensations familières me reviennent, comme le premier jour de notre rencontre. Les pommettes toujours rougies, je souris.

« À quoi tu joues hein? »

C'est bon. Feu vert. A moins qu'il y ait une bifurcation en cours de route mais pour l'instant, c'est bon. C'est vraiment bon... quand elle le touche, c'est de l'électricité statique dans l'air. Il fond dans sa paume, inspire son odeur de chaleur et de lumière... Elle sourit et demande à quoi il joue. Alors il dit sans détour. :

-J'ai envie de toi. De nous. Et si tu ne m'arrêtes pas, on fera ça maintenant. Par terre.

Il va déposer un baiser sur la commissure de ses lèvres, faisant mine de contrôler encore quoi que ce soit. :

-A moins que tu arrives à nous téléporter dans ton lit... Qui sait, centimètres par centimètres, tu finirais par y arriver tu penses ?... Pendant que je te... déconcentre ?

Que quelqu'un ME PINCE. C'est trop IRÉEL pour que ce soit RÉEL je me trompe? C'est flou, dans mon crâne. Le contact est trop doux, chaud. C'est un long soupir qui s'échappe de mon nez.

« Par terre c'est bien. »

MAIS TU DIS QUOI LÀ????

« Je suis en train de rêver... c'est ça? T'es le fruit de mon imagination loin du Nico que je connais? »

Mes doigts sur sa peau se déplacent et passent doucement sur ses lèvres. Qu'est.Ce.Qui.Se.Passe.

Par terre, vendu. Et elle enchaîne avec des mots qui le font sourire... On est si différent par rapport à d'habitude ?... Ou... elle s'est déjà imaginé ce qu'on était... :

-Hm. On peut vérifier ça maintenant.

Il plonge à nouveau dans son cou. Sa langue vient longer l'artère qu'il sent presque battre, avant d'attendre quelques instants, juste le temps de la faire frémir avec son souffle chaud sur la peau humide. Il y glisse ensuite ses dents, s'arrête à la petite vague de plaisir qu'il perçoit de Nana pour mordre... Oui. Nicolas triche. Il aime ça.

Ça ne dure qu'un bref instant, pour la faire languir, pour qu'elle en redemande encore... Il se redresse pour retirer son t-shirt noir et reste là, à la regarder. :

-Assez réel ?

J'essaye vraiment, mais vraiment de prendre sur moi. Mais mon corps réagit vraiment de lui-même, mon dos s'arque à chaque mouvement. Merde. Merde. MERDE. C'est la claque du siècle. Mon imagination... était devenu... RÉEL. JE- TON TEE- OK. OOOK. Un pas de plus, et je ne pourrais plus aller en arrière. MDRRRRR. J'en reviens pas. Réagis meuf.

« Peut-être une dernière case de vérification à cocher... »

J'arrive enfin à trouver l'énergie de bouger, je me pousse à me relever à moitié pour avoir mon visage face au sien.

« Si t'es le vrai Nicolas et qu'on est pas dans le Multiverse. Que tu m'veux vraiment ici, maintenant. Embrasse-moi. »

Le défi nul. Mais je dois... valider. J'en ai rêvé assez longtemps de ce moment en fait.

Il ne bouge pas tandis qu'elle se relève un peu, il attend ce que peut bien être cette dernière vérification et seulement, il sourit, avance sa main pour attraper Nana, le coller à lui, une main dans le dos, l'autre dans la nuque.

C'est d'abord un baiser simple, doux, puis une caresse de sa langue avant que ça ne devienne plus profond. Ses mains bougent un peu mais il la tient fermement, comme pour ancrer en elle la réalité du moment. De sa chaleur, à ses mouvements incontrôlables du bassin. Des shots de plaisir intense à chaque mouvement, qui électrisent chaque synapse en eux.

Et puis le baiser s'arrête... mais il ne recule pas. Front contre front, il reprend son souffle en passant sa langue sur ses canines et regarde Nana, encore un peu en transe. :

-Validé ?

Indescriptible. Encore plus fou que les scénarios que je m'étais fait il y a si longtemps. Mes mains viennent entourer son visage, le collant encore plus à moi que ce n'est possible. Je l'accepte, complètement. Son odeur, ses gestes, sa chaleur, sa langue, c'est intense, passionné. Différent. Mon corps réclame : plus, plus, plus, encore.

Sous le choc par tout ce qui passe dans ma tête et mon corps, par tout le plaisir et le bouleversement, mes yeux s'ouvrent à peine en le regardant. Mes mains quittent son visage pour se balader sur la peau de son torse.

« C'est on ne peut plus... que validé... Clairement, je n'aurais jamais crû que cette pensée te passerait par l'esprit. Si tu savais depuis combien de temps j'ai pensé à ce jour s'il devait arriver... Nico... ronronnais-je, avouant mon crime sous l'émotion.»

Mes mains rattrapent son visage doucement pour finalement recoller mes lèvres contre les siennes. C'est foutu. Ça y est, je m'abandonne complètement.

Il savait. Bien sûr qu'il savait ! On cache quoi à un Master Sensitif quand Nana regardait Nico avec des yeux qui hurlaient pour son attention, qui quémandaient son contact,... rien. Nana n'a pas de chances... c'est tout. Nicolas est stupide et ne remarque pas les crush discrets, les envies d'un soir mais la puissance d'un désir pareil, bien sûr que ça l'anime. Ça réveille ses instincts. Et qu'est-ce qu'il peut lui répondre, à part lui rendre le deuxième baiser qu'elle s'empresse de lui prendre ?

Ses mains s'activent pour la déshabiller. Ce n'est pas de l'empressement, il profite du moindre moment pour découvrir sa peau, connaître ce qui lui fait déjà du bien rien qu'avec ses mains. Il retire son haut, la remet délicatement au sol et descend. Son visage au niveau du nombril, embrasser son ventre, le souffle court. :

-Il faut qu'on soit clair, quand même... un baiser juste au-dessus du jogging... ...on est toujours ami, hein ? une morsure dans sa chair...

Mes yeux roulent sous mes paupières alors que mes mains viennent le parcourir, offrant un picotement sur le bout des doigts à chaque nouveau contact. J'ai les jambes qui frémissent. Entre deux inspirations intenses :

« Oui... on est toujours ami, c'est juste... exceptionnel... ça. »

Juste cette nuit. Rien d'autre. L'univers souhaite juste me récompenser j'imagine, sans que l'on perde notre amitié. C'est rien. Juste une fois. Clairement on ne devrait pas, mais comme un morceau de métal face à un aimant, ça m'attire.

« J'imagine qu'on va toujours à Disney demain? Riais-je entre deux mini, mini, gémissements qui m'échappe, J'AI CHAUD OK? »

C'est quoi cette conv' mdr.