Voilà, la fin approche et pour une fois c'est entièrement de ma faute, moi et ma connerie... Les larmes coulent sans le moindre sanglot et Makiko choisit ce moment là pour me poser LA question: pourquoi ne pas lui avoir dis avant?

" Parce que avant aujourd'hui ça ne te regardais pas Kiko, je pensais pas que.... que ça évoluerait comme ça entre nous. Je vis avec ce fardeau chaque jour et regarde comme il m'interdit le bonheur. J'ai véritablement perdu mon humanité et mon droit à l'existence ce jour là. "

A la seconde question, je me redresse, les yeux toujours embués. Je n'ai pas vraiment le choix, je dois faire face à mes responsabilités. Mais le fait qu'elle m'accuse d'avoir joué avec elle me met hors de moi. C'est presque glacial que je lui répond:

" Me dire que j'ai joué avec toi et tes sentiments, c'est me refuser le droit de concevoir ces sentiments. Tu crois que ça m'amuses ce qui se passe? Tu ne crois pas que j'aurai été heureux avec toi et Aïko? "

Je viens de me rendre compte qu'elle pleure... Et je me sens encore plus coupable. Je me rapproche de Makiko et pose une main sur son épaule et de l'autre je lui relève doucement le menton pour qu'elle me regarde dans les yeux.

" Une chose est sûr, il n'y a pas de bon moment pour ce genre de choses Kiko, je voulais te le dire avant que tu décides de vivre avec moi pour te faire le moins de mal possible. Imagine si tu l'avais appris au bout de 2 ans? Je ne voulais pas te faire de mal, je voulais juste avoir la chance de ..... de pouvoir aimer une personne formidable..."

J'encaisse sans trop sourciller le coup qu'elle me porte, mais bizarrement la douleur n'est absolument pas physique. Ce qui me fait mal c'est que Makiko, qui avait presque toujours était douce à mon égard me frappe par un réflexe de protection. Je me sens encore plus monstrueux, d'une certaine manière et même si ce n'était pas volontaire, je l'ai trahie.

Les deux phrases qu'elle me jette au visage par la suite me laisse sans voix. Je viens de recevoir un condensé brut de haine et de colère. Je.... Je ne sais plus. J'ai envie de lui dire quelque chose mais il n'y a rien à répondre à ça. Simplement parce que dans le fond je suis d'accord.

" Oui, tu as peut-être raison. Je suis un monstre égoïste. M'imaginer que je peux tenter d'être heureux c'est bafouer la mémoire ce ceux à qui j'ai fait du mal. Peu importe les efforts que j'ai fait pour changer. Un monstre restera à jamais un monstre. "

Je retourne sur mon siège et vide mon whisky. Je ne pleure plus, j'ai déjà accepté mon sort.

" Je voulais pas te faire de mal, c'était pas mon intention. Si tu veux l'offre de la maison tiens toujours, j'irai dormir à chez les initiés. "

Les sanglots de Makiko semblent vouloir durer, et chacun m'est plus pénible que le précédent. Peut-être que j'aurai juste dû fermer ma gueule, mais il est trop tard pour ce genre de regrets. Il ne reste plus plus qu'à sauver ce qui peut l'être.

Elle décline mon offre pour la maison, je ne la forcerai pas à la prendre même si selon moi c'est encore le mieux pour elle et sa fille. Sa réponse me tire un soupir, je me sens presque fiévreux, l'excès d'émotions m'a complétement épuisé.

Alors que je l'entend prononcer mon nom, j'ai la sensation, infime mais présente, que peut-être on peut faire mieux que ça. Mais le fait qu'elle se retire aussitôt me persuade du contraire. Pourtant, je veux essayer, je dois essayer. Sinon ce qu'elle ma dit serai justifié, je serai juste un chien égoïste.

C'est assez péniblement que je me redresse, plus par manque de conviction que de force, et pose un genoux à terre devant Kiko.

" Je te l'ai déjà dit et ça sonnera peut-être creux à tes oreilles mais je t'aime. C'est simple il n'y a qu'une seule personne que j'ai aimé avant de cette façon et elle est morte. J'aimerai avoir la chance de vous protéger toi et Aïko. Plus jamais je ne te cacherai quoi que ce soi. Tu sais déjà ce qu'il y a de pire sur moi non? alors il ne peut y avoir que de bonnes surprises. "

Tentative pitoyable.

Les traits de Kiko ont l'air tirés, et ses yeux rougis par les larmes n'améliore pas sa mine. Je m'insulte copieusement dans ma tête et lui demande avec inquiétude:

" Tu veux peut-être aller t'allonger? T'en fait pas pour Aïko, je te réveillerai d'ici une heure ou deux. "

Je souris, sincèrement rassuré par le fait qu'elle puisse encore dire qu'elle m'aime. Peut-être qu'on peut sauver le "nous" et son rêve de famille après tout. Je ferme les yeux pour essayer de réfléchir calmement, prend une bonne inspiration et... sens quelque chose sur ma joue.

Ce son les doigts de Makiko qui viennent caresser l'endroit où elle m'avait frappé il y a quelques instants. Je lui sers un sourire et un clin d’œil.

" Il faut au moins un katana pour espérer me blesser physiquement. "

Elle semble s'en vouloir pour ce qu'elle m'a dit, mais je suis pourtant assez d'accord avec elle.

" Je ne pense pas Kiko, je suis un monstre, un démon.Capcom seal of approvation. Tout ce que je peux faire maintenant c'est protéger ceux à quoi je tiens des gens comme moi. Et je compte le faire, peu importe le prix...

je détourne le regard un peu gêné parce ce que je m’apprête à lui dire.

"... et tu es au sommet de cette liste. "

Je soupire. Elle s'en demande trop à elle même. Faudra que je lui montre comment se détendre et profiter du temps libre pour se reposer. C'est important pour une mère.

" J'insiste, tu as l'air exténuée et si tu veux t'occuper d'Aiko au mieux, tu dois être en forme non? "

Si je la prend par les sentiments, est-ce que ça va marcher? Je la regarde d'un air suppliant. Je sais que je suis pas le genre de personne à donner des bon conseils mais pour une fois je suis assez sûr de moi. Il faut qu'elle se repose.

Ma petite blague ne la fait rire qu'à moitié... Dommage. Je pose ma tête sur ses genoux et la regarde un instant sans rien dire. Elle commence à prendre la parole et je l'écoute tranquillement et lui souris quand elle me demande si je compte prendre soin d'Aiko.

" Tu sais, si je dis que je vais prendre soin de toi, ça sous tend que je compte aussi prendre soin de la petite. Puis je que je vais rapidement m'attacher à elle. En plus il faut bien une figure paternelle à cette enfant non?"

Je dépose un baiser sur ses jambes nues avant de reprendre plus sérieusement.

" Oui mon ange, je prendrai soin d'elle comme si elle était ma fille. Je lui apporterai toute mon affection... "

Mais je ne reste pas sérieux longtemps.

" ... sauf entre 3 et 6 heure du matin, là je me réserve le droit de haïr qui je veux durant ce créneau."

Victoria!!!!! Elle accepte finalement de se reposer. Heureux de ma victoire je souris et lui dis:

" Merci, comme ça je me ferai moins de soucis pour toi. "

Même si le sourire qui le suit est parfaitement charmant, son bâillement ne fait que confirmer le fait qu'elle ai besoin de se reposer et de profiter de son temps libre.

Son rire est redevenu ce qu'il était, doux et clair. Alors qu'elle commente mon trait d'humour en passant sa main dans mes cheveux, je soupire de bonheur. Je me sens bien à ses cotés et je n'ai pas envie de la quitté d'un pousse.

Du bout de l'index je caresse doucement sa cuisse. Sa peau douce et légèrement parfumé m'apaise complétement. Alors qu'elle me remercie, je me redresse et lui vole un baiser. Une soudaine envie comme ça, un élan d'affection. Toujours à quelques centimètres de son visage je lui murmure:

" Non, merci à toi d'être entré dans ma vie et de me faire confiance. Tu ne le regretteras jamais."

Je rougis légèrement alors qu'elle s'étonne que je me soucis de son bien être.

" Oui, je m'inquiète pour toi. C'est normal non? Je n'ai que toi et Aiko donc je prend soin de vous deux à partir de maintenant."

Elle frémit sous ma caresse ce qui me donne juste envie de poursuivre, et je le fais en plus. Un vrai gosse, une idée me passe par la tête bah je le fais. Normal non?

Je profite pleinement du second baiser en mordillant légèrement sa lèvre au passage. Je passe mes bras autour de sa taille quand elle s'accroche à mon cou et nous téléporte dans la chambre.

Sa tête est maintenant sur mon épaule et je la serre contre moi avant de l'inviter à s'allonger.

" Tu dormiras mieux ici que sur une chaise, c'est l'expérience qui parle."

Je me sépare d'elle en l'allongeant avec douceur sur le lit et attrape mon téléphone qui traine sur la table de nuit pour y programmer un réveil une heure et demie plus tard. Je m'allonge ensuite près d'elle.

" Tu peux te reposer en paix mon ange, il y a un réveil."

elle se blottit contre moi et se recroqueville un peu. Je la regarde, sa poitrine que j'entrevoie par l'ouverture de la chemise, jambes douces et superbes, elle tout entière et son " Je t'aime Dante" .

Je la repousse légèrement pour qu'elle soit sur le dos et l'embrasse avec une passion qui m'étonne un peu. Je caresse en même son ventre en passant ma main sous la chemise. Je quitte ses lèvres et la regarde dans les yeux, souriant.

" Moi aussi je t'aime, et surement plus que je ne le devrai si j'écoutais mon instinct. Mais là c'est mon coeur qui parle. "

Je poursuis mes caresses un instant avant d'aller à ses pieds et de déposer un baiser sur le dessus de l'un d'eux. Je remonte lentement la jambe, couvrant mon trajet de baiser et ralentissant de la cuisse.

Je me retrouve à une distance très courte de son intimité et regarde Makiko dans les yeux, caressant l'intérieur de sa cuisse de la main.

" Est-ce que mon ange m'autorise?"