-Le plan ? On va commencer simple! Demain, on s'immisce dans leur rébellion à deux sous! S'il est là, je le repérerai avec son énergie et on règle ça, sinon, faudra interroger des gens et espérer une manifestation de ses pouvoirs... car là ça sera BEAUCOUP plus chaud.

Et comme ça on passera PLEIN de temps ensemble, et on pourra grave se connaître. OUAIS même Gogo dancer j'ai envie de le connaître davantage, c'est sûrement dû à son air siiiii mystérieux! Et puis il y a Barbie chevelure sirène aussi! Je suis sûr qu'elle a plein de choses trop cool à raconter! Puis elle prend plein de photos et j'adooooore les photos (surtout être dessus à vrai dire)! Et quoi de mieux pour se connaître qu'une bataille de polochons!
Alors que je me jette sur eux, je me fais éjecter par Titichou sur la Marquise des Anges et, le temps que je revienne à la charge, elle entre dans une furie vengeresse et commence à taper dans tous les sens... mais principalement sur nous! Je mets mes bras en croix au-dessus de ma tête et commence à crier aussi fort qu'elle, totalement dans le game. J'attends qu'elle ralentisse le rythme, saisi son coussin, la fait tomber sur Tiago, assène un coup ultime en poussant un cri de Ninja pour la forme, range le coussin façon katana, et prend une position de vainqueur au-dessus des deux, un sourire hilare sur le visage.

-POPOPOPO POPO POPOPO (à la final fantasy wesh). La jeunesse et la beauté triomphent!
Vous avez so perdu!!! Bon par contre Tiag', t'as fait zéro effort, t'as même pas tenté quoi, t'es trop nul, dis-je en boudant. Donc c'est Katsu la perdante! T'inquiètes on choisira un restau pas trop cher, promis!

Je lui adresse un immense sourire, le même que j'adresse ensuite à Tiagogo, très fier de ma connerie.

-Mais comme t'as perdu par la non-motivation de Titi, vous allez vous partager la deuxième condition. Vous allez chacun draguer un activiste pour obtenir des infos pendant que je fais chauffer le radar demain! Hihihi!

Oui, je me marre. Complètement. Et c'est pas fini, visez un peu ça. Alors que je me relève en sautillant, remettant un peu d'ordre dans les lits pour pouvoir se coucher, j'en profite pour glisser un mot à ma Princesse décolorée.

-Et j'ai bien dit "un" activiste princesse, dis-je avec un clin d'oeil et en lui tirant la langue.

Bon, ya zéro qu'il honore sa part du marché comme un vrai bonhomme, mais sur le coup, c'est diablement drôle. Vraiment. Je vais ultra bien dormir je sens ouais! En plus on s est bien dépensé là!

-Ok mauvaises graines, au dodo! Demain c'est le Grand jour! Bonne nuit à tous, et n'oubliez d'être beaux!

Sur ce, je m'allonge sur mon lit, tire la couverture... et m'endors comme une masse en quelques secondes. J'aurai peut-être dû leur dire que je parle en dormant par contre...

Je m'arrange évidemment pour que la zone de combat se passe loin de moi. D'ailleurs ça m'arrange bien que Katsuyo soit soudainement motivée par je ne sais quoi (un problème avec ses cheveux visiblement...) pour qu'ils s'affrontent tous les deux, repoussant les quelques assauts qui voudraient venir trop proches de moi. Jusqu'à ce que le clown qui nous sert de master s'auto déclare vainqueur.

- "Eh, j'avais jamais dit que j'étais d'accord pour jouer à ton jeu de gamins !"

Non mais c'est mort ! Jamais je n'irai draguer d'activiste au masculin !! Je veux bien aller pecho une meuf (s'il y en a des correctes) pour le bien de la mission (évidemment !) mais faudrait pas trop en demander non plus !! De toute façon, je fais c'que j'veux...

- "Ouais c'est ça, va dormir ! Y a du boulot qui nous attend demain !"

Comme si j'allais en plus leur souhaiter une bonne nuit... Non mais c'est trop cliché ! En plus avec ces conneries j'ai toujours pas pu passer à la douche moi ! De toute façon, c'est pas comme si j'avais ultra sommeil là... J'attrape donc de quoi me changer pour la nuit (un caleçon et un pantalon de jogging pour ne pas effrayer la demoiselle parce que je suis trop prévoyant comme mec !) et je file à mon tour à la salle de bain, laissant les deux autres dormir.

Putain, en plus ils ne m'ont même pas laissé d'eau chaude !! Je peste tout seul sous en frottant énergiquement (autant pour essayer de me réchauffer que pour accélérer le processus de douche) et je ressors finalement, les cheveux encore humide (et donc froids !). Je me glisse assez rapidement sous les couettes pour retrouver une source de chaleur et regarde les deux autres. Je me sens un peu coupable de laisser Tsuyo dormir sur le matelas pourri. Enfin, celui sur lequel je suis n'est pas non plus du plus haut standing mais ça fait quand même chier.

J'ignore bien vite cette sensation désagréable, me tourne de l'autre côté et ferme les yeux, espérant que les cauchemars me laisseront tranquilles pour cette nuit. Ou que je ne me réveillerai pas en sueur au moins. Et on dirait que mon souhait se réalise, puisque ce ne sont que les premiers rayons du soleil qui me tirent du sommeil.

Je me tourne légèrement, reprenant contact avec mon environnement direct, le brouillard mettant du temps à se dissiper avant que je ne me souvienne de l'endroit où je me trouve. Ah oui. J'aperçois la touffe de cheveux verts non loin, mais pas trace des cheveux roses. Le lit est vide, mais les quelques bruits qui s'échappent de la salle de bain sont un bon indicateur. Elle passe vraiment sa vie dans là dedans... ?

Je me rendors légèrement, pas franchement motivé à sortir. Parce que je sais qu'il va falloir que je descende pour aller trouver du café et que j'aimerais en avoir là, tout de suite, à disposition immédiate. Des rêves chelous reviennent me faire chier jusqu'à ce que je sois réellement tiré du sommeil par le réveil d'Akihiko qui me ferait presque sursauter. Pas vraiment d'humeur le matin (mais n'aillant surtout pas envie que l'autre énergumène me tombe dessus pour me sortir du lit sinon je risque de très mal l'accueillir), je me sors tout seul des couettes, attrape un t-shirt et...

- "J'descends, il me faut du café. Et j'ai pas du tout la patience d'attendre que la place dans la salle de bain se libère."

Tant pis pour la gueule du matin. J'enfile chaussettes, baskets, un coup de peigne improvisé à l'aide de mes doigts et je me rapproche quand même de la pièce réservée.

- "Eh Tsuyo, tu veux que je te remonte un truc du p'tit dej ?"

Bah, elle a bien été faire les courses hier, ce serait la moindre des choses.

Au terme de cette douloureuse bataille, je tombe finalement sous les coups d'Aki. En boudant comme pas possible. Je m'assois sur mon matelas en croisant les bras et gonflant les joues pour signaler mon mécontentement. Bon, au moins, les garçons ne semblent pas trop déterminés à ruiner mon portefeuille. Je laisse un petit "merci" laisser passer la barrière de mes lèvres. Avant de m'offusquer face au gage d'Aki.

— QUOI?! MAIS j'ai jamais fais ça moi !!!

Bon, c'est à la fois faux et à la fois vrai. Mais j'ai besoin de temps moi. Je fais les choses de manière méticuleuse !! J'installe un climat de confiance, de complicité... De sorte à ce que le fameux crush soit aussi accroc que moi !!

Je me recoiffe vite fait, et je leur dis bonne nuit, retrouvant un peu de bonnes humeur !!

Par contre, je passe pas une super nuit. Entre le matelas, le décalage horaire, une  chambre que je connais pas ET AKI QUI PARLE DANS SON SOMMEIL COMME DANS UN PUTAIN DE FILM D'HORREUR. Bref. Un calvaire. Un moment, j'en ai eu marre, j'me suis levé pour lui caresser les cheveux. Et comme ils étaient un peu cassant, j'ai été prendre un peu d'huile de coco et je lui ai massé le crâne. Ça l'a calmé, je crois et ses cheveux seront mieux. 

J'ai quand même réussi à grappiller quelques bonnes heures de sommeil qui se terminent lorsque les premiers rayons du soleil me chatouillent le visage. Les garçons étant encore endormis, je me traîne jusqu'à la salle de bain pour enclencher le processus : remise en route de Katsu. Petite toilette, petite douche et je me sens déjà mieux. Je me sèche rapidement, enroule la serviette autour de ma tête quand j'entends la voix Tiago.

Je passe la tête dans l'entrebâillement de la porte.

— Une café ça m'ira très bien ! Merciiiii, t'es le meilleur !!!

Et je disparais à nouveau pour sécher mes cheveux et me maquiller. J'ai pas fait quelque chose de trop sophistiqué. Un peu de fond de teint, du mascara et un trait d'eye-liner pour un regard perçant. Un peu de fard rouge pour vivifier mon teint, un coup d'highligther pour briller et voilà le travail. Je sors en pianotant quelque chose sur mon tel.

— La salle de bain est libre ! J'suis en train de marquer les différents points de passage du trajet de la manif, j'ai presque fini !!

Parce que oui, j'ai beau eut l'air de passer mon temps à me pouponner, j'ai pas chômé non plus. J'ai une coque waterproof, c'est pas pour rien !! Du coup, je m'assois sur la table, sur laquelle Tiago a posé un gobelet fumant.

— Merci !!! T'es le meilleur !!!

Je l'ai rapidement remercié avant de tirer un carnet de mon sac et de noter les points du trajet des manifestants. Il y en a cinq, en comptant le point départ. Ils font une sorte de boucle pour y revenir. Donc la place du départ est aussi celle de l'arrivée.

Donc, entre temps, y a trois "étapes", ce qui représente à peu près quatre à six heures de manif et de marche.

Je note scrupuleusement tout ça sur un carnet avant de déchirer la feuille et de prendre une gorgée de mon café qui me revigore.

— Regardez, j'ai mis le trajet de la manif là-dessus avec toutes sortes d'infos que j'ai pu trouver ! Ça pourrait nous aider, je pense !!

Et là, j'attends leurs compliments. 

Le réveil me tire, de mauvaise grâce, de mon sommeil. Je grimace, gémis quelques secondes puis ouvre grand les yeux, me redresse d'un coup et crie un joyeux:

-BONJOUR TOUT LE MONDE!

Claquement de porte. Tiago est sortie. Pas de réponses. Le bruit de la salle de bains mais laisse penser que Princesse Peach a pris possession de l'antre sacrée. Je retombe sur mon lit avec tristesse. C'est triste les matins comme ça. En plus, j'espérais que Tiago se réveille pas pour pouvoir le réveiller à ma façon. Katsu elle... c'était mort, surtout vu l'heure à laquelle elle avait mis le réveil c'est elle qui m'aurait sauté dessus pour me réveiller. JE VEUX CHANGER MES COMPAGNONS DE MISSION! ILS SONT PAS FUN EUX!

Blanche Neige revient finalement avec des cafés au même moment où Katsu sort de la salle de bains. Azy là, c'est un complot! J’attrape malgré tout le café qu'il me tend en le remerciant, bois une gorgée, tousse, crachote, et tire la langue en faisant un "baaah".

-J'avais oublié que j'aimais pas le café...

Mais bon! Comme c'est Titi qui l'a ramené et qu'on va pas se le mettre à dos de bon matin, je prends sur moi et l'avale en trois trait pour que ça passe plus vite. Résultat j'ai la bouche en feu, l'haleine qui pue le café et... Je me sens parfaitement réveillé. Je saute sur mes pieds pour rejoindre la salle de bain en vitesse, passant ma tête par dessus l'épaule de Katsu pour suivre ses notes.

-Cool, bien joué la nouvelle! Alors voyons... On va les intercepter ici, c'est le point le plus proche de nous. Ça devrait suffire pour que je repère son énergie s'il est là. En plus c'est pas loin du point de départ, ya donc fort à parier que personne n'est quitté la manif entre temps.

Ben ouais, vous allez pas me faire croire que vous vous levez le matin pour faire une manif et abandonner au bout de trois pas, à moins d'être teubé. Je rentre dans la salle de bain, me passe une main dans les cheveux par réflexe pour les coiffer (je vais pas les laver, je l'ai hier, ils sont propres là eukay!) avant de me figer. Ils sont... un peu gras quand même. Vachement gras même! J'ai jamais les cheveux gras comment ça se fait ? Me syeux accrochent alors un post-it sur la glace. Je cligne des yeux un peu stupidement, décroche le post-it, lis le post-it, retiens le post-it, froisse le post-it, ouvre la porte et jette le post-it sur le crâne de Katsu!

-Tu sais que dans certains pays on appelle ça une agression, sale fille ?

Ma question est toutefois posée sur le ton de la plaisanterie et, avec un soupir, j'entreprends de me laver la tête (j'aime pas çaaa) pour pas ressembler à Robinson Crusoé, m'habille vite fait, me passe la main dans les cheveux pour coiffer (ça fait le taf je vous jure) et ressors tout pimpant.

-Okay tout le monde est prêt ? Alors c'est parti! La manif va passer dans... *petit coup d'oeil à la montre* une bonne heure, peut-être même plus si on compte les décalages que ce genre d’événements entraînent. Autant y aller tout de suite comme ça on repère les lieux, on se sépare pour prendre la manif en cours de route à différents points et couvrir le maximum de participants pour avoir des renseignements sur ce qui nous intéresse. Si jamais je le sens, je me posterai à un endroit en vue, hors de la colonne, pour que vous sachiez que c'est bon (on repérera ça dans quelques minutes en se rendant sur place), sinon... Seules les infos qu'on obtiendra pourront nous aider. Des questions ? Alors let's go Dream Team!

Je descends les escaliers puis sors de l’hôtel, non sans dissimuler un certain contentement. L'endroit est sympa hein mais... Franchement... je préfère être dehors qu'être enfermé, surtout par un belle journée comme celle-là. Une belle journée au Portugal je vous prie!!! Je tends le doigts vers une grande rue qui descends, signe que c'est pas là qu'on doit se rendre mais je n'hésite pas à faire mon touriste entre temps, en regardant à gauche et à droite (ya de belles bâtisses grand dieu!), m'arrêtant devant des vitrines d'objets en tout genre. Je leur ai dit que la manif arrivait dans minimum une heure et la place n'est pas si loin, on perd rien à faire un peu de lèche vitrines. J'en profite pour nous arrêter (ouais je leur laisse pas le choix) dans une boutique de fringues et lance aussitôt un défi prêt à porter! Katsu élit qui porte le mieux les fringues qu'elle a choisi entre moi et Tiago, et elle choisit ensuite laquelle des tenues qu'on a choisit pour elle est la meilleure.  Résultat, je suis élu mec plus sexy par la foule en délire (dans ma tête), ce qui était ÉVIDENT! Les cheveux blancs c'est moche, ça fait serpillière mec! En revanche, elle trouve la tenue sélectionnée par Tiago mieux que la mienne... Elle a peut-être des goûts discutables en fin de compte. Cela étant, une fois qu'on s'est amusé (moi en tout cas je me suis éclaté!), on se dirige d'un bon pas vers la plaza mayor façon Porto : la Place Liberdade. Le point principal devient alors assez évident.

-Ok. La manif devrait pas tarder. Vu ce que nous a dessiné Katsu *coup d'oeil*, elle devrait venir de cette rue... Ah... Ben on les voit au loin d'ailleurs. Donc on fait comme on a dit. Si jamais vous me voyez sous la statue (que je désigne du pouce), c'est que j'ai repéré notre gonz donc rejoignez-moi. Sinon, on rassemble un maximum d'informations, on s'arrête au prochain arrêt de la manif, ce qui nous laissera largement le temps, et on met en commun. Faîtes gaffe... on sait jamais ce qu'ils peuvent avoir dans la tête, dis-je en commençant à élever la voix car les cris des manifestants arrivaient déjà jusqu'à nous. Allez soyez beaux et forts!

Sur ce, nous nous séparons et je me glisse dans la foule de gens, parmi un groupe de tête, me fondant au max dans la masse. Rien au radar pour l'instant. Mais vu les dérèglements de l'éclipse (plus les braillards qui s'en donnent à coeur joie), c'est concluant... J'ai sûrement besoin de me rapprocher vu le monde. Je me débrouille alors pour me faire dépasser un maximum, pour me faire la colonne en sens arrière. Toujours rien.

-Sauvons la Planète! Bientôt l'apocalypse!... Hey j'espère qu'il va rien arriver cette fois bon sang, c'était flippant l'autre jour hein ? commençais-je à discuter avec une femme d'âge moyen, tout en continuant à faire chauffer le radar. On sait ce qui s'est passé ? DIEU NOUS PUNIT!!!

Ouais je gueule tout ce que j'entends, tant que ça peut me permettre de me fondre dans la coterie sectaire décalée cheloue là. Ils font peur ces gens. Et ils sont nombreux nan de dieu! Pour parfaire le pudding, le dame, en plus de ne rien savoir, commence à farcir la tête de ses conneries aussi. Ok, tu n'es pas l'élue, dégage Gollum. Je continue de reculer.

Est-ce que j'aime entendre que j'suis le meilleur de bon matin ? Oh que oui ! Je prends tout de même mon temps pour descendre tranquillement dans le hall, suivant les odeurs du p'tit dej pour me diriger. Hum, j'ai p't'être un peu la dalle aussi... J'accoste l'une des serveuses (évidemment je choisis la plus mignonne) pour négocier un plateau et ramener café et.... Gâteaux chelous (mais qui sentent bon) jusqu'à la chambre.

Tout se passe sans encombre (malgré les protestation d'Akihiko depuis la salle de bain et sa redécouverte de son aversion pour le café) et le plan se met en place, de sorte qu'on soit rapidement tous prêts à affronter cette journée (et les manifestants !). Je suis même relativement de bonne humeur ! Alors comment ça on rentre dans une boutique de fringues ?!

- "Nan mais c'est juste pour éviter que tu sois complètement insupportable tout le reste de la journée qu'elle dit que t'étais plus sexy !"

Bien sûr que c'est moi le plus sexy ! Qui en douterait ?! Et une fois la pause stupide du master terminée (nan mais qui fait du shopping en mission ?!!) c'est reparti ! Le cortège arrive, il nous file ses dernières instructions (au moins il reprend son rôle premier) et c'est parti pour la chasse aux infos !

- "Fais pas semblant d'chercher hein ! J'ai pas du tout envie de me mêler trop longtemps à ces gens là ! On sait jamais, des fois que l'écologie ce soit contagieux..."

Non mais j'ai pas envie de devenir écolo moi ! D'ailleurs je ne suis pas sûr d'avoir très envie de parler avec eux. Alors plus vite cette affaire sera réglée, mieux ce sera !

- "Bon courage miss !"

Et c'est parti pour la division des troupes ! Je prends donc un couloir de manifestant qui me parait un peu moins agité que le côté banderoles, prêt pour l'interrogatoire !! Ce serait tellement plus simple si j'avais le droit d'utiliser mes méthodes. Mais avec le nombre de fois où Akihiko a insisté pour ne pas utiliser la violence...

Je m'intègre au milieu de cette foule et je repère un petit groupe qui a l'air particulièrement intéressant. Une petites dizaine a première vue. Mais ce qui a particulièrement piqué ma curiosité, ce sont ces quelques joints qu'ils font tourner. Ah mais si je peux faire d'une pierre deux coups, ce serait parfait !! Je m'approche donc de mes nouveaux futurs potes et tente une intégration tout en finesse, employant mon meilleur portugais (par contre pour l'accent faudra repasser).

- "Eh salut ! Je parle pas super portugais, j'arrive il y a quelques jours. Mais j'ai vu la manif et j'aime beaucoup, le climat c'est important ! Vous pouvez m'expliquer il se passe quoi vraiment ici ?"

Heureusement, avec la puce traductrice je comprends tout facilement, les échanges se font sans difficultés et tout se passe bien. On discute, on sympathise, ils m'expliquent leur but (et leur envie de s'éclater au passage). Ils me laissent même fumer avec eux. Tout roule sauf qu'ils n'ont pas l'air d'avoir des masses d'infos sur ce qui m'intéresse vraiment. Alors je décide de passer à l'étape 2 du plan. Draguer unE activiste (on sait jamais !). Je me rapproche de la meuf la plus canon du groupe (tant qu'à faire) et, mon vocabulaire portugais étant ce qu'il est, je fais avec les moyens mis à ma disposition.  

- "Tu es vraiment très belle. J'aime beaucoup. Tu veux qu'on sorte de la manif pour que nos corps discutent à deux ?"

Pas super subtile, j'en convient, mais on s'en fout un peu de la subtilité. Après tout, peut-être qu'ils ont des infos mais qu'ils ne veulent pas les lâcher pour je ne sais quelle raison. En l'interrogeant indépendamment, j'aurais peut-être plus de chance ! Et, si je peux en profiter au passage, ce sera tout benef !

Sauf que non. Il se trouve que, pas de bol, son mec et son frère font aussi partie du groupe. Et ont évidemment tout entendu (pas comme si j'avais fait gaffe à me montrer discret non plus). Bon, je vous passe les détails parce que c'est relou mais y en a un qui m'insulte, l'autre qui me choppe par le col, je lui met un coup de tête (j'allais pas non plus me laisser faire), et hop, ça part. Je sais, j'avais dit que j'me battais pas mais... C'est de la légitime défense !!

Les gens autour de nous s'écartent, certains se ramènent pour essayer de nous séparer, d'autres à l'inverse sont super motivés par cette baston, je me prends quelques coups méchants, j'en distribue à peu près autant, je reprends les insultes en espagnol. Une bonne manif !

Je crois que Aki est content du masque improvisé de cette nuit, hihi. Une fois qu'on est sortie de l'hôtel Aki nous annonce qu'on a un peu de temps libre et qu'on va faire... DU SHOPPING. Je suis trop a fond du coup.

Ils m'ont demandé de les relookés. Alors je me suis fait plaisir, hihi. Je les ai habillés de la meilleure façon que j'ai pu trouver !! Mais faut bien reconnaître, qu'Aki portait mieux tout ce que je lui avais choisi... Tiago était pas assez Tiago. J'étais sur qu'un look un peu plus sage lui aurait été à merveille mais on dirait que non !

Quant à moi, j'ai décidé de garder ma tenue originale pour pas abîmer mes nouveaux vêtement. J'aime bien ceux de Aki mais OMG ceux de Tiago. Un coup de cœur.

On reprend rapidement la mission après ce moment de détente pas trop mérité mais c'est pas grave !! On choisit de se séparer pour glaner des infos.

— Sois pas si bougon Tiago, c'est important l'écologie ! On s'retrouve vite les gars !!

Je m'intègre à différents groupes. J'entends pas mal de chose sur ses événements qui devraient être en lien avec les pouvoirs d'un novice. Mais c'est que des rumeurs qui présentes pas énormément d'intérêt. Y a certaines personnes qui me reconnaissent et j'suis assez surprise de voir que j'ai des fans aux Portugal !! Bon, la discussion est complexe mais je me débrouille en mixant espagnol et anglais !

Tout à coup, je vois du mouvement du coin de l'œil et... TIAGO EN TRAIN DE SE BATTRE ?! Merde. Faut que je le sorte de là. Je m'approche et j'essaie de me focaliser sur les gars avec qui il se bat pour tenter d'utiliser le pouvoir de sensitif. Mais avec le stress de la situation j'arrive juste à ressentir leur colère. Pas le choix. Je me jette dans la mêlée et pose mes mains sur Tiago, en me mettant entre eux.

— Mais qu'est-ce que tu fais encore ?! On avait dit plus de bagarre !! Tu écoutes jamais ou quoi ?

Je me tourne vers les gars avec qui il se disputait, qui ont arrêtés en voyant une fragile jeune fille s'interposer.

— Désolé pour le comportement de mon copain, je lui ai dis plein de fois de plus se battre...
— Ton copain il a tenté de draguer ma meuf !

Oups. J'aurais dû m'e douter. Bon. On va faire avec. Je me tourne vers Tiago, et je vois du coin de l'œil une fille qui pleure. Chouette !!! Je me concentre sur elle. Là, une tristesse immense m'envahit. Ma voix se casse et mon maquillage coule avec mes larmes. OK, je suis vraiment triste maintenant.

— Tu recommences ?! Mais... Je croyais que tu m'aimais ! Je fais pas assez d'effort pour toi, c'est ça ?

Les types, qui n'ont surement pas envie de voir ça savent plus où se mettre. Je prends la main de Tiago et je l'entraîne dans la foule en continuant mon cinéma. Quand on est assez loin, j'essuie mes yeux d'un revers de main et je bloque tant bien que mal les émotions qui me sautent dessus.

— Alors ?! J'étais crédible en petite amie désespérée ? Et... Oh, ils t'ont pas raté...

Je le tire dans un coin où y a pas trop de monde et je sors de mon sac à main un conton que j'humecte avec l'eau d'une bouteille achetée plus tôt. Je le regarde avec des yeux autoritaires.

— Baisse-toi un peu et n'oppose aucune résistance !!

Je lui essuie le visage, tout en discutant de ses trouvailles.

— Tu as réussi à choper des infos ? Moi j'ai rien de bien ouf... Si ce n'est que les événements se sont passés plus loin sur le trajet de la manif...

Mais au moins, j'ai sauvé Tiago !

Au fur et à mesure que je recule, je passe de personnes en personnes (qui doivent probablement penser que je suis bizarre), en profitant pour essayer de glaner quelques infos puis me retourner vers mon but premier. J'arrive en queue de peloton assez rapidement, ils sont nombreux mais faut pas exagérer non plus, ce qui confirme ma pensée première. Il n'est pas là. Zéro trace de pouvoirs dans cette assemblée de malades (ouais ouais des malades! Ecolo ou pas, quand on sort leur slogan de merde, c'est qu'on a pris un sacré coup de lune à un moment dans sa vie!) Je commence à réfléchir à toute vitesse. Il est pas là... Mes infos sont maigres... Comment on s'y prend ?

Chaque chose en son temps. D'abord, on va récupérer les deux autres énergumènes. On sa pas mal suivi le trajet de la manif, donc le mieux c'est encore de continuer jusqu'au prochain point et d'échanger, comme c'était prévu. Je me prépare à me mettre quand j'avise un duo aux cheveux atypiques... Ok... pas besoin d'aller plus loin en fait... Juste... ILS FOUTENT QUOI LA AU JUSTE ? J'avance vers eux, inquiet (mais pas trop, faut pas rêver!)

-Ben alors ? Qu'est-ce qui...

Un coup d'oeil à leur tronche suffit pour comprendre ce qui s'est passé et l'ampleur des dégâts. Enfin, dégâts, il survivra quoi, il a juste juste l'air encore plus moche que d'hab... Je fronce les sourcils, demande des explications, fronce encore plus les sourcils si c'est possible, pousse un soupir.

-Merci Katsu... T'as assuré, vraiment!

Je suis sincère, mais ma voix est légèrement tendue. Je n'aime pas foutre en l'air une mission, encore moins quand c'est pour une cause qui est indépendante de ma volonté et que je suis pourtant censé gérer. Sous-entendu : les initiés. Je suis sûr qu'il pensait pas à mal, comme à chaque fois... Il pense pas à mal mais il fait quand même. Je retiens la main de Katsu en mode "il peut se soigner tout seul", lui adressant un regard ferme, bien différent de ma bonhomie habituelle, pour bien lui faire passer le message.

-Ok Tiago... Tu te rappelles que j'ai spécifié à plusieurs reprises que je ne voulais pas de bagarre ou de violence hein ? Tu t'en souviens ? Alors POURQUOI je me retrouve avec toi et ta tronche de schtroumpf ?

Je me contiens au maximum. Sois diplomate Aki, c'est toi le master donc sois un minimum diplomate. Sauf qu'en fait, c'est pas mon fort ça. Keitaro est diplomate, il choisit bien ses mots, Huo l'est à peu près, Aoi-chan, Tomoe-chan... Tous ont un certain sens de la tournure et j'essaie de penser à eux pour m'inspirer. Ça marche pas. Donc on va y aller à ma manière. Mon regard le fixe, perçant, et ma voix se fait glaciale, prenant l'inflexion des masters sous le coup de ma colère.

-Ecoute moi bien Blanche-neige. Là, on est en mission (secrète j'ose te rappeler) donc le mot d'ordre c'est de ne pas se faire remarquer, de faire notre P*TAIN de boulot. Sauf que toi, là, tu m'empêches de faire mon job... et ça ne me va pas du tout. Alors on va mettre deux trois choses au clair. Je suis le master, vous êtes les initiés, alors vous obéissez, point barre. Tu vas donc ranger ton orgueil et ton ego quelque part, et la prochaine fois que tu fous en l'air une opération... Je te téléporte direct à Terrae avec interdiction de sortir de ton p*tain de dortoir! Si tu veux te comporter comme un gosse, je vais te traiter comme tel, merde! Et si jamais Terrae te semble trop accueillant, le Pacifique peut aussi t'accueillir...

Je ne précise la surface ou le fond du Pacifique. Je suis master c'est vrai, mais comme je le dis souvent, je me contrefiche éperdument de nos statuts respectifs quand la situation l'exige ou que je sens qu'on me remet en question. J'ai déjà assez de problème à me faire valoir au sein des masters à cause de mon âge sans que des initiés viennent faire capoter mes missions. Ce qui m'énerve d'autant plus, c'est qu'il me force à jouer le rôle du méchant flic, ce dont j'ai horreur! Je suis pas un gars prise de tête, mais j'aime pas qu'on me la prenne justement, et qu'on en abuse!

Je tourne les talons, estimant l'incident clos et leur fais signe de me suivre en haut de la rue, où se trouve le prochain arrêt. La manif a déjà avancer bien sûr le temps de la mise au point. Je pousse un soupir mais ne m'en inquiète pas plus que ça. On s'arrête dans un bar de la rue, où j'achète une bouteille d'eau que je jette à Tiago "C'est pas à Katsu de te débarbouiller bébé!", puis on reprend notre montée tout en discutant. C'est l'heure d'échanger les infos.

-Notre cible n'était pas là. J'ai senti zéro énergie dans cette foule, même pas une trace infime montrant qu'il en a rencontré aujourd'hui ou quoique ce soit. Les gens ne savaient pas grand chose, à part répéter ces conneries de "châtiment divin", dis-je avec grimace éloquente. Mais ya une vieille qui affirme qu'un jeune homme était là lors de la dernière manifestation mais qu'elle ne l'a pas revu depuis. Elle s'en souviens à cause de son caractère plus... discret que la plupart des énergumènes qu'on a vu. C'est mince, super mince même mais c'est déjà mieux que rien. Et vous ?

Dites moi que vous avez récupéré autre chose des bleus...

Nan mais j'me laisse pas faire hein !! Rien à foutre des "pas de baston et gnagnagna", oubliées les belles paroles du master, là tout de suite j'ai juste envie de les défoncer ces connards !! Eh ça va, je pouvais pas deviner qu'elle avait un mec !! C'est quoi cette réaction excessive ?!! J'étais bien parti, bien chaud, quand une voix familière débarque avec ses cheveux roses. Ce qui réussi à me ramener un peu plus dans mes baskets. Ah... Je suis vraiment là, au milieu de plein de gonzes à distribuer et recevoir tout un tas de coups. Fuck.

- "Ton... Je ?"

Quoi ? J'suis tout perdu là... Je laisse la miss gérer ça à sa façon et... Pourquoi je me sens tout bizarre d'un coup ? Comme si je l'avais trompée. Et que je m'en voulais à mort pour ça en plus ?!! Alors que c'est faux ! Mais sur le coup, je me sens beaucoup trop mal pour émettre la moindre protestation et la seule réaction que j'ai face à cette accusation sortie de je ne sais où, consiste à m'excuser. Putain, je déteste ce pouvoir !!

- "Heu, si... Si, j'imagine... Pardon... ?"

Ouaaaah mais je sais pas quoi faire moi là !!! C'est quoi cette merde ?! Je me contente donc de suivre Katsuyo à travers la foule alors qu'elle parait toujours aussi triste (nan mais je commence à avoir de sérieux doutes là....) quand elle commence à essuyer les probables traces de sang sur mon visage.

- "Ouais... Un peu trop crédible même..." Qu'est-ce que je fous ?! "Dis... On ne sort pas ensemble hein... ?"

Non mais j'ai besoin d'en être sûr là !!! Il y a beaucoup trop d'émotions qui me percutent dans tous les sens. Au moins, quand je vois la tignasse verte débarquer, je sais que je vais pouvoir retrouver mon état d'esprit habituel. Et ma mauvaise foi aussi. Parce que oui, je me suis battu. Alors qu'il avait été plutôt clair sur le sujet. Et oui, je sais, ça a beau me faire chier, mais j'ai accepté que ce soit lui qui soit aux commandes de l'opération quand j'ai accepté de partir pour cette mission ! Et j'ai beau être con et relou, on m'a quand même appris qu'en mission, quels que soient nos relations, on suit le plan du chef. Sauf s'il fait de la merde, là on a le droit de le buter pour prendre sa place...

J'essaie de prendre sur moi. Promis, je fais vraiment beaucoup d'efforts là pour ne pas lui gueuler dessus. Pour ne pas le repousser un peu trop brutalement. Pour ne pas balancer la première fausse excuse qui me passe par la tête. Tout ça avant de faire demi tour et de me barrer, sans même réfléchir une seule seconde à ce que ça pourrait impliquer. Mais non, on dirait que j'ai quand même réussi à changer un peu depuis que je suis à Terrae.

- "Ça va, lâche moi ! J'ai pété les plombs ça arrive ok !" Et je me retiens même d'inverser la faute en lui demandant s'il pensait réellement qu'il suffisait de me demander bien gentiment de ne pas me battre pour éviter tout risque. Mais au lieu de ça je me contente de prendre une grande inspiration avant de porter une clope à mes lèvres. "J'ai déconné, j'suis désolé, c'est bon ?"

T'imagine pas à quel point ça me fait mal de prononcer ces mots. J'ai l'impression que chaque partie qui me constitue vient de voler en éclat au plus profond de moi. Ce qui ne m'empêche évidemment pas de prononcer ces paroles de façon un peu trop agressive pour la situation mais eh, c'est déjà énorme pour moi ! Je tire sur ma cigarette alors que Aki a l'air d'accord pour changer de sujet, m'accordant même l'honneur de ma payer une bouteille d'eau. Ouahou.

Je suis le master sans grand entrain (ok, ça m'fait chier de toujours me retrouver à foutre le bordel mais j'y peux rien c'est dans mes gènes !!) après m'être finalement contenté de m'essuyer le visage à l'aveugle, avec pour seule aide, ma manche. Nan mais ça va, j'vais pas faire de ciné pour si peu ! Au pire ça gonflera un peu demain et puis dans une semaine il n'y a plus de traces. J'me suis défendu quand même !

- "Les connards que j'ai vu étaient surtout venus pour se défoncer tranquillement. Genre sortie chill entre potes. Mais... Ils ont très clairement dit que si un type comme celui qu'on décrit existait vraiment, il n'avait pas intérêt à se ramener au sein de ce genre de manif. Que c'est le genre de mec qui a déjà dû recevoir tout un tas de menaces ou j'sais pas quoi. En gros, y a peu de chances qu'on le trouve entouré de plein de gens. Mais en même temps, pour que tous les incidents se soient déroulés dans le coin, c'est qu'il ne doit pas être trop loin."

Ouais bah j'étais un peu occupé à limiter les coups encaissés pour me concentrer beaucoup plus sur la récolte d'infos alors... Faudra se débrouiller avec ! Nan mais au pire, il doit bien y avoir d'autres gens à interroger hein...

Je bombe le torse de fierté quand Tiago me révèle que j'ai été crédible. Et je pouffe quand il me demande si on est ensemble.

— Quoi ?! Je t'ai tant convaincu ? Ou tu penses à ça depuis le début ?! 

Je prends une mine faussement choquée, mais je vais pas laisser planer le doute trop longtemps sinon il va encore y croire. Sauf qu'en fait, je suis devancé par Aki, qui après m'avoir félicité, prends ma main pour que je ne soigne pas Tiago et se met à l'engueuler.

J'essaie de lever la main pour prendre la défense de Tiago mais en fait, je suis genre clouer au sol. J'ai jamais vu Akihiko comme ça... Bon, je le connais depuis une vingtaine d'heures, mais je veux dire, il est totalement différent, là...

Mais le pire, alors que je m'attendais à ce qu'ils s'engueulent, c'est que Tiago vient de s'excuser. Je fais les gros yeux, sans savoir où me mettre, ni même quoi faire.

Je les suis sans faire d'histoires. Pour être exact, je me mets sur mon tel pour faire profil bas et genre disparaître. Enfin, je glisse quand même à Tiago quelques mots.

— J'ai des pansements dans mon sac, si tu veux.

Sauf qu'après, Aki parle, alors motus parce qu'il m'a fait flippé. Tiago prend également la parole. En gros : on a pas grand chose. C'est le moment pour Détective Katsu de remonter le moral des troupes !

— De mon côté, y a un truc qui m'a intrigué... Les gens semblent dire que les événements bizarres se tenaient souvent aux alentours de la prochaine étape de la manif. Du coup, j'ai cherché sur Internet et en fait, y a eu des événements du style dans la zone avant les différentes manifs. Du coup, j'pensais que c'était dans une zone précise... Mais je viens de voir qu'il y a eu d'autres cas étranges lors de la dernière manifestation, et pas seulement à l'endroit où on arrive.

Je relève la tête vers mes deux camarades un peu dépité. Je pensais vraiment tenir un truc ! 

Je me contente de hocher la tête lorsque Tiago s'excuse, me détendant nettement par la suite, surtout après lui avoir tendu la bouteille d'eau pour qu'il se débarbouille (un mec en sang et couvert de bleus, je vous jure que ça fait tâche dans un groupe... Manquerait plus qu'on se fasse interpeller par la police locale et là... j'irai droit en prison car je le tuerai). Ça m'a surpris un peu sur le coup, mais pas tant que ça en vrai. C'est un sale con ce mec, ouais, mais un bons ale con, j'arrête pas de le dire... ou plutôt de le penser. Il est droit dans ses bottes quand même.

Après le rapide échange d'infos, je me rend compte que, au final, à part quelques bribes par ci par là, on a rien de concret. En clair, on a mis la pagaille et on a enquêté sur rien quoi ? Tsss. Bon j'exagère. Mises bout à bout, certaines infos peuvent être utiles si on sait les exploiter correctement.

-Tout nous ramène à cette manif et au lieu des événements en gros... On a pas d'autre choix toute façon, on va remonter nous aussi la rue et atteindre le prochain checkpoint. Si jamais, par chance, notre homme sort et crie bien haut :" c'est moi que vous cherchez", on pourra s'estimer chanceux.

Tentative d'humour ratée bien sûr, pour cacher ma frustration. On tourne en rond sur cette affaire. On a pas le début du commencement d'un indice vraiment potable à part une manif et un lieu... Où il n'est pas. D'un bon pas, je commence à marcher vers le prochain lieu, vérifiant qu'ils me suivent mais en restant, pour une fois, parfaitement silencieux, perdu dans mes pensées. Je me triture la tête dans tous les sens mais même mon cerveau de master eau ne parvient pas à trouver une réponse évidente à notre problème. Un petit coup de pouce de Lady Luck serait pas de trop pour le coup...

Au moment où cette pensée effleurait délicatement mon esprit perturbé, alors que nous posions le pied au prochain point du parcours (un petit square pas loin de la rue principale et d'un quartier résidentiel) , un coup de vent me fouette le visage et me prend tellement par surprise que je recule d'un pas. Je sens une résistance dans mon dos, me tourne, vois que j'ai percuté mes deux compagnons et leur adresse un sourire d'excuse. Je me prépare à ouvrir quand le vent reprend, plus fort, beaucoup plus fort, faisant voler les pans de ma chemise derrière moi façon cape. Le bras devant le visage, je leur désigne du pouce une petit ruelle perpendiculaire au vent pour s'en protéger.

-Là ça devient intéressant, dis-je, un sourire réjoui aux lèvres, une fois à l'abri. Si c'est pas le mec que nous cherchons, je veux bien me faire prêtre moi! Oh faudra trop que je vous raconte la fois où je me suis déguisé en nonne pour m'échapper d'une église...

Ouais, j'exulte. Enfin ça bouge un peu, et enfin un indice plus que tangible (c'est rien de le dire, j'ai cru perdre ma chemise !). Le vent vient d'encore plus haut dans la rue... et n'a rien de vraiment naturel.

-Ok je vous confirme que c'est un futur Terraen... Il doit être sacrément agité le gonz pour faire souffler comme ça... Faut réussir à remonter la rue! Je capte une énergie dans l'immeuble là-bas, criais-je sous la rafale de vent qui menaçait de retourner mon doigt tendu dans la direction qui convenait.

Je me remets à l'abri derrière le mur pour souffler et, surtout, me recoiffer. J'ai bien senti avec tout ça que mes cheveux étaient plus ébouriffés qu'à l'ordinaire.... Principalement grâce à cette formidable (mon cul) impression de légèreté sur le crâne.

-On va avancer jusqu'à l'immeuble que je vous ai montré, les rafales soufflent par intermittence... on devrait réussir à souffler, sinon je ferai un téléportation express le plus proche possible, mais j'aimerais éviter autant que possible d'attirer l'attention, on sait jamais qui peut passer par là... Une fois là-bas, je pourrais le localiser sans problème! LET'S GO TEAM AKIROCKET!

Ya pas à dire, j'ai retrouvé la pêche!

- "Hein ? Non ! Bien sûr que non !"

Arrh mais pourquoi tout s'embrouille dans ma tête ?!! C'est encore la faute de ce foutu pouvoir, j'ai l'impression de ne vraiment plus avoir mes réactions habituelles avec ce truc ! Du coup je m'enfonce un peu face à Katsu et Aki débarque pour m'engueuler (aucun effort d'originalité !) et hop, ambiance pourrie. Je remercie la miss qui me propose ses pansements (pourquoi est-ce qu'elle se balade avec des pansements ?) mais je ne me vide pas suffisamment de mon sang pour accepter.

J'essaie de retrouver mon mood habituel mais c'est pas évident, entre ce qui vient de se passer (autant avec ces gros nazes qu'avec Akihiko) alors je me contente de suivre pour le moment. De toute façon, on n'a pas encore la solution miracle. Ce n'est que lorsque le vent commence à se lever un peu trop pour que ce soit parfaitement naturel que je réussi à me concentrer de nouveau sur ce qui nous amène ici.

- "J'ai pas du tout envie de t'imaginer en nonne ! Azy dépêche toi, ce serait con que la seule piste qui se manifeste nous file entre les doigts !"

Ah, ouais, là c'est tout de suite beaucoup mieux ! Surtout que le master confirme la nature de la source d'énergie. Parfait ! Donc, on a plus qu'à la cueillir ? Nan mais parce que remonter la rue et lui tomber dessus moi ça m'va ! Enfin... Avec tout ce vent, le simple fait de remonter la rue ne va peut-être pas être aussi simple que ça ne parait. En tout cas, ça n'enlève pas ses répliques bidons à Aki... C'est vrai, c'est quoi le trip, de s'envoler vers d'autres cieux ? Moi je veux agripper le pavé !

Mais ce n'est vraiment pas évident ! Il n'y a plus personne dans cette rue, le vent violent et les bourrasques en rafales découragent toute personne de s'amener dans le coin. Mes cheveux vont dans tous les sens, mes fringues s'agitent de façon très désagréable, et il faut être bien vigilant pour ne pas se prendre un journal ou carrément une poubelle en pleine gueule !

- "Va falloir se coordonner un minimum si on veut avancer ! Et y aller par étapes, parce que je refuse de me faire renvoyer direct à la case départ !!"

Hors de question que je ressemble à l'un des idiots de la team rocket !! Alors à chaque apaisement de vent, on arrive à progresser légèrement. Se cachant derrière différents obstacles suffisamment costauds dès qu'un nouveau check point pouvait être atteint. J'en ai vraiment marre là !! Ça fait plusieurs minutes qu'on galère. Il est où ce gonze ?!!

- "Eh ! Regardez part là !"

La porte en bois massif qui mène à l'entrée de l'immeuble pointé par Aki a l'air solidement close (et il n'y a pas de Titan parmi nous), mais l'une des fenêtre du rez de chaussée n'a manifestement pas tenu le choc face au vent. L'encadrement est totalement arraché, ce qui devrait nous permettre d'entrer facilement. La seule inconnue étant, où est-ce que cette fenêtre donne vraiment accès ?

Bon, faut pas se le cacher, l'ambiance est pas folichonne. J'ose pas trop parler vu que j'ai rien de bien intéressant à dire à propos de la mission. Donc, on continue à marcher jusqu'à ce que le vent commence à se lever de manière assez impromptue, j'fais pas immédiatement fait le lien, jusqu'à ce qu'Aki me recule dessus et nous explique avec joie que c'était sûrement notre homme.

Il nous indique une ruelle à suivre et moi j'hallucine. NON MAIS COMMENT ILS RÉAGISSENT. Aki à l'air super content et Tiago est méga calme !!! Moi je panique, là. J'dis rien, j'ai les lèvres pincées et je suis pas sereine du tout.

On est planquée dans la ruelle et on commence doucement à avancer. Tiago nous montre une fenêtre pétée de l'immeuble où serait probablement notre bonhomme. Ça paraît une bonne option pour entrer.

— On y va tous ensemble où on se sépa...

Je suis coupée par des éclats de voix qui viennent de notre dos. Je vois un petit attroupement avec des mégaphones et des pancartes estampillées "My poor planet", Ils crient des "c'est là ! Venez !". Mon cœur s'emballe. Merde, fais chier!!! Je me tourne vers Aki, un peu, beaucoup paniqué.

— On gère ça comment ?! S'ils se prennent les rafales dans la gueule et se blessent, ce sera la merde non ? 

-Ensemble! Je sais où...

Je suis interrompu, d'abord par une nouvelle rafale dans al tronche, puis par des cris aux mégaphones qui ont la rire idée de me vriller les tympans. Je grimace un moment puis avise un groupe de manifestants. Qu'est-ce qu'ils foutent là ?! On est grave resté en arrière, vu le temps qu'on a mis ils auraient déjà dû finir la manif!!! Genre ils passaient par là, ils ont vu du vent, ils sont rentrés c'est ça ? Tssss!

-Perso je m'en fiche qu'ils se blessent... C'est plutôt à notre cible que je ne veux pas qu'ILS fassent du mal. Quant à quoi faire...

Je me tourne vers mes deux compagnons et leur adresse un immense sourire.

-Vous êtes sensitifs non ? A deux ce sera BEAUCOUP plus simple en plus! Allez! Dispersez-moi ça! Donnez leur envie de câlin, de pisser, de pleurer, ce que vous voulez tant qu'ils débarrassent le plancher... Je vous attends à l'intérieur! Et arrête de paniquer, dis-je à l'attention de Katsu, ça fait des rides et c'est pas beau!

Je les pousse un peu devant moi, me plaçant bien derrière, quitte à me baisser pour que Tiago me dissimule. je jette un coup d'oeil par la fenêtre et pouf! Téléportation! (J'ai l'impression d'être un abra). L'intérieur est un peu décrépi mais rien d'alarmant non plus, l'immeuble est juste vieux quoi. Une porte en face moi, la fenêtre dans la dos, un escalier en bois en colimaçon à ma droite, l'entrée à ma gauche... Pas d'accueil, pas de gens pour accueillir. EASY PEASY j'ai envie de dire! Ils demandent, ils supplient même, d'être cambriolés je vous dis! Je lève le nez vers les étages et me concentre au max pour aiguiser mon radar. je sens bien quelque chose qui pulse quelque part dans les étages, une énergie bouillonnante... En même temps, vu les effets qu'il fait, ça m'étonne moyen. Je rouvre les yeux au bout d'une vingtaine de secondes, l'air satisfait. Trouvé!

-Deuxième étage! Je laisserai la porte ouvert ou entrouverte selon les cas. Dépêchez-vous de vous ramener. ET INTERDICTION DE SE BATTRE! Sinon je vous jure que je vous lâche dans le Pacifique en rentrant.

A eux de faire un peu le boulot! Ils ont le pouvoir parfait pour agir sur les foules, surtout que là, ils sont vraiment peu nombreux et eux sont deux, donc ils ont pas intérêt de se chier! Je veux pas me taper la honte. Je reste malgré tout attentif à un coup du destin (on sait jamais, ils veulent les faire pleurer et ils les mettent en colère à la place... ils sont initiés après tout, c'est grave possible) et prêt à intervenir en cas de cri à l'aide (de la part de Katsu hein, je doute que Princesse Porno me crie à l'aide...).

Je grimpe les escaliers trois à trois, impatient de découvrir qui se cache derrière ces petits éléments fun qui nous pourrissent la vie depuis quelques minutes. Le complimenter sur son style aussi, bien ouej le coup des rafales. J'arrive au bon étage, tourne les yeux de chaque côté : deux portes, pas une hésitation, c'est la porte de gauche, celle immédiatement sur le palier de l'escalier. Un grand sourire sur les lèvres, je commence à toquer doucement à la porte.

-Coucou! C'est le facteur!

Quoi ? j'ai toujours rêvé de sortir un truc comme ça! Bon ok, c'est pas sérieux là, je suis juste content de l'avoir enfin trouvé car c'était pas gagné. De toute façon, il répond pas. Je fronce les sourcils puis re-toque, rien, toque encore, rien, tape la porte, rien, tambourine la porte, rien, commence à gueuler en tambourinant, rien. J'allais commencer à sortir tout un tas d'insultes fleuris lorsqu'une porte s'ouvre derrière moi, la voisine en sortant, interpellée par le bruit.

-Qu'est-ce que vous faîtes ? Ca va pas de faire ce barouf ?
-Désolé madame! C'est juste que... Mon ami répond pas à mes appels, on était censé se retrouver il y a deux heures au square et j'ai plus de nouvelles. Même là il répond pas donc je suis très inquiet.
-Oh, fait-elle, mais je vois tout de suite qu'elle se radoucit (visage d'ange au poil!), mais je crois qu'il est rentré très tôt ce matin après son service donc il a dû s'endormir.
-Son service? Ah oui! C'est vrai, m'exclamais-je en me facepalmant, mimant la boulet-attitude, je suis désolé de vous avoir dérangée, j'avais oublié qu'il finissait tard... Pourtant c'est son idée le rendez-vous hein. Merci madame!

Je commence à redescendre les escaliers, attend que la porte se referme, jette un coup d'oeil en arrière pour vérifier qu'elle est bien rentrée et remonte jusqu'au palier. Son service hein ? Donc il est rentré chez lui ya pas si longtemps que ça... C'est pour ça qu'on était tranquille jusque là... Pour ça aussi qu'il était pas à la manif sûrement. Et le fait qu'ils répondent pas... Si j'en crois la voisine, il a dû "s'endormir". VOUS VOUS FOUTEZ DE MA GUEULE ?? IL EST EN TRAIN DE PIONCER PENDANT QU'ON S'ENVOLE VERS D'AUTRES CIEUX ? Voilà qui est... peu anodin... S'il dort bel et bien, ses pouvoirs se déclenchent malgré lui. Aya... Va falloir faire tout un speech d'explication. J'aime pas ça...

-Ok... Bon... Reste plus qu'à entrer! ... Je sais juste pas comment...

On va éviter de défoncer la porte quand même, j'ai pas envie de finir cette mission en prison. Et ils foutent quoi les autres là ??? Katsu, elle a pas une épingle ou une barrette ou je ne sais quel truc de nunuche pour crocheter la serrure ?

Des militants ?! Putain, mais qu'est-ce qu'ils foutent là encore ces emmerdeurs ? Ouais c'est bon, je les ai catégorisés comme "relous". Oui, tous. Alors quand Aki nous ordonne (d'ailleurs j'aime pas trop ça ouais...) de nous occuper d'eux, je n'ai pas particulièrement envie de les voir se faire des câlins. Ce serait beaucoup trop gentil. Je me tourne vers Katsu (qui a aussi dû essuyer les bourrasques de vent si j'en juge à sa coiffure plus aussi impeccable qu'à sa sortie de la salle de bains ce matin).

- "Hum, ok, j'suis pas sûr de la marche à suivre pour influencer les émotions des gens mais on devrait se concentrer sur une même cible et une même émotion, ça devrait amplifier les résultats j'imagine... Tu vois les gars en première ligne là, avec la banderole ? Celui avec la casquette bleu, on a qu'à essayer de le rendre mega vénère. Si le premier rang s'énerve, ça devrait foutre la merde dans le reste du groupe !"

Bien sûr que mon idée est absolument géniale ! De toute façon Akihiko s'est déjà barré (ok, le type il aurait pu se téléporter depuis le départ, au lieu de ça il nous a laissé tous galérer face à cette tempête là !!), donc il va bien falloir qu'on se débarrasse des manifestants seuls ! Une fois notre plan bien ficelé, il ne reste plus qu'à le réaliser, et alors là, c'est une autre histoire...

Je me concentre vraiment hein ! Et j'ai l'impression de Katsuyo ne fait pas semblant non plus. Mais ça ne bouge pas beaucoup dans leurs rangs. Genre, ils n'en ont rien à foutre. Les manifestants continuent à foutre leur bordel, ne s'occupant visiblement ni de nos efforts ni des rafales de vent qui continuent à s'abattre dans la ruelle par intermittence.

- "Ok, laisse tomber, on va faire ça autrement ! Quand la méthode douce ne marche pas..."

Nan nan ça va, je n'vais pas aller distribuer quelques baffes pour les faire partir ! J'ai une bien meilleure idée. Après tout, on n'est pas seulement sensitifs hein... On maîtrise aussi le Tonnerre ! Et ça, c'est quand même beaucoup plus à ma portée ! Disons que ça demande un peu moins de subtilité ! Et sur plusieurs plans, ça se rapproche assez du maniement du feu. Un truc bien violent, bien explosif ! Parfait pour moi !  

Et quelques secondes plus tard, les différents lampadaires alentours, bien qu'encore éteints, surchauffent et explosent, dessinant plusieurs arcs électriques en différents points de la rue, semant la panique dans les rangs des manifestants.

- "Bien. Il ne reste plus qu'à rejoindre Aki avant qu'il ne recommence à péter les plombs !"

N'empêche j'veux pas dire, c'est pas super responsable d'abandonner deux initiés face à un troupeau de manifestants enragés !! Bref, quelques enjambées plus tard et plusieurs marches de montées rapidement, on retrouve le master, bloqué devant une porte. Sérieux ? Après tout ce qu'on vient d'affronter, on ne va pas se laisser emmerder par une porte hein !!

- "J'espère que t'es sûr de ton coup. Ça ferait mauvais genre de rentrer par effraction chez de parfaits inconnus qui n'ont rien à voir avec cette histoire... Et j'imagine que la méthode brutale ne te convient pas non plus ?"

Entre la gueule de l'immeuble et celle de la porte, ça ne parait pas bien compliqué de l'enfoncer sans grande délicatesse. Mais évidemment, ça risquerait d'ameuter tous les voisins. Et si Aki est toujours là attendre devant, c'est qu'il doit vouloir un minimum de discrétion.

Je suis un peu prise de court quand Akihiko nous envoie utiliser nos pouvoirs de sensitif avec Tiago pour chasser les autres débiles. Je talonne donc mon aîné et j'essaie d'utiliser mes pouvoirs, ça me demande un max de concentration alors je laisse Tiago parler.

Mais rien à faire je suis trop stressée... J'arrive à rien. Je fais les gros yeux quand Tiago parle de "manière forte", il veut pas leur casser la gueule quand même ?!

AH BORDEL.

Les lampadaires. J'ai sursauté en poussant un cri un peu trop strident. Mais du coup, ça a relâché une vague de stress et d'angoisse énorme sur nos petits champions. Je sais pas si c'est à cause de moi ou des lampadaires, mais ils s'en vont. Je souffle de soulagement. Avant d'acquiescer quand Tiago suggère de rejoindre Aki.

On traverse la rue en essayant de pas mourir. J'ai évité une rencontre un peu violente avec une poubelle en me jetant par terre. Avant de ramper jusqu'à la fenêtre et m'y glisser. On monte les escaliers quatre par quatre. Je tente de me recoiffer, mais ça a l'air d'être le chaos sur ma tête, je veux pas voir. On retrouve donc Aki devant la porte. Un échange entre Titi et lui m'indique que la subtilité et la discrétion sont de mise.

— Je peux p'tet essayer de faire un truc mais...

Je fouille dans mes cheveux et sort une épingle.

— Je sais pas si les serrures de porte et de casier c'est les mêmes... Mais c'est mieux que rien. 

Je me penche vers la serrure et l'observe un peu avant de glisser mon épingle dedans. Je commence à tripoter la serrure, mais... Je galère. Je commence à rager. Avant que la porte se débloque subitement. OK ça fait du bruit, mais pas autant que mon cri de surprise.

Et vous savez quoi ? J'entends une porte qui se déverrouille derrière moi.

Je réfléchis pas, je rentre et. Oups.

— T'es qui, toi ?

J'ai un taser pointé sur moi. Qui est tenu par un homme.

Tout nu.

Akihiko, Tiago. Je veux de l'aide. Et qu'on couvre ce machin qui pend.