Nicolas et la fin de l'année, de base, c'est déjà toute une histoire. Il doit gérer les cadeaux de Noël pour sa famille et ses amis... et il pourrait se simplifier la tâche en achetant des choses basiques mais il tient TOUJOURS à ce que ses cadeaux soient uniques -son idée cette année pour Mathéo le rend tout heureux à chaque fois qu'il y pense. Il est Master maintenant, et il doit être là pour les réunions autant que possible -même si Hideko et surtout Ronron n'arrêtent pas de lui répéter que s'il a besoin d'en louper c'est pas gravissime, mais on le connait hein. Et puis surtout, décembre au Japon, c'est blindé d'examens... Et là, en plus, ce sont ses derniers examens avant de passer Master... Master en Biologie hein. Il a réussi à trouver sa voie avec Aria qui l'a fortement inspiré et il se sent prêt pour un double cursus... MAIS BORDEL IL AVAIT PAS PRÉVU LA DOUBLE RÉVISION. Mais ça ne fait rien. Il a le soutien de tout le monde et il va bouffer le monde... et beaucoup, beaucoup de bouquins.

A la fac de Tokyo, il y a beaucoup de livres spécialisés, parfois même des thèses soigneusement reliées, pour inspirer les élèves... Mais Nicolas a toujours besoin d'une bonne base avant de partir explorer les détails ; avec ses études, mais ça se confirme aussi avec sa vie de manière générale. Fini l'époque où il avait un, voir deux ans d'avance sur le programme... Il était limite à la bourre et ça se sentait. Il ne pouvait plus autant jouer avec Lottie et Thazou son chien, il ne pouvait pas s'entraîner comme il le voulait et bon sang, heureusement que Mamou et Papou sont là pour lui rappeler de DORMIR et MANGER. Même quand il va voir Mathéo, il a toujours un livre et un cahier sur lui... Son univers est d'une patience infinie quand il commence à lui parler du labo de la fac... Il a tellement de chance...

Tout ça pour dire, oui, les livres. Pardon pour la tangente. Il en avait besoin, et d'un sacré paquet. Aussi quand il est arrivé à l'accueil de la bibliothèque avec sa pile lui montant jusqu'au menton, c'était exceptionnel... Exceptionnel qu'il en ait pas deux. Il n'avait pas eu le temps d'avoir le temps de respirer, de s'amuser, il était obstiné dans ses révisions et ça payait ! Plus qu'une pile et semaine prochaine PAF examens ! :

-Salut ! Alors je sais que j'ai pas ramené quelques uns des bouquins de la dernière fois maiiiiiis-... tu vas me faire une fleur hein ? Tu vas aider le pauvre étudiant que je suis hm ?

Pas besoin d'être Sensitif pour manipuler un minimum les bibliothécaires... Ielles ont l'habitude de le voir, ielles savent qu'il paie toujours ses retards et prend soin des ouvrages. Alors un grand sourire suffit à ce qu'ielles lèvent les yeux au ciel avant de prendre sa carte de bibliothèque et passent, un à un, au scanner, les livres de Biologie qui s'entassent.

__-Mais qu’est-ce que c’est que ça. Mais qu’est-ce qui m’arrive. J’ai… du temps libre ? Incroyable. Ça ne m’était pas arrivé depuis… hier, en fait, c’est juste que je l’occupais à autre chose qu’à étudier.
__-Résumé des épisodes précédents pour moi-même, c’est pas non plus tous les jours que j’ai l’occasion de faire le point sur ma vie. Ou alors un peu trop souvent, je sais pas, bref. J’ai réussi à avoir un boulot et une vie de famille stable, je commence à maîtriser mes pouvoirs d’Étoile. Et… Ben c’est déjà ça. Y’a pas grands-chose à dire, mais quelque part, c’est pas plus mal. Il faut se rendre compte. Avant d’arriver à Terrae, y’avait pas deux jours de ma vie qui se ressemblaient. La routine, ça n’existait pas ; aucune notion de métro-boulot-dodo. Déjà parce qu’il y avait pas de boulot, ça aide. Enfin, non, dans l’absolu ça n’aide pas mais dans ce cas précis on va dire que si. Mais aussi parce que je n’ai jamais pris le métro. Il fait payer et tout, c’est chiant et je préférais ma bécane. Et là. Mes principaux soucis, c’est de me souvenir de faire les courses et de préparer des bentos pour Pricie, me poser la question de savoir si j’adopte un chat ou non et faire de la compta de petite entreprise, pour savoir quand je pourrai rembourser le prêt contracté pour le stand du marché de Noël.
__-Est-ce que ma moi d’avant aurait méprisé ma moi de maintenant ? Probablement. Tant mieux. Faisons en sorte que ça dure.
__-Enfin bref, pourquoi je raconte tout ça moi ? L’intro était sensée être courte, galère. Du coup retour au sujet. Mes pouvoirs d’Étoile, oui, voilà. Alors, quand j’étais initiée, comme j’avais genre vraiment beaucoup trop de temps à perdre, je me suis intéressée à la biologie. J’ai jamais eu la moindre formation théorique vous comprenez, sur quelque sujet que ce soit d’ailleurs. Mais je me suis vite rendue compte que si je voulais faire de la manipulation de végétaux de qualité supérieure, il me faudrait des connaissances de base sur comment fonctionne une plante. Les tutos jardinage c’est bien, mais là avec mon niveau supplémentaire, ma magie peut se faire plus fine, plus précise.
__-Du coup, comme ma vie est maintenant stable – et que j’ai assez d’employées pour faire du boulot à ma place et me dégager du temps –, je me suis remise aux études. Enfin, aux études. À chiner les manuels de bio de premier cycle universitaire en essayant d’y comprendre quelque chose. En anglais, hein, pour ce qui est du japonais, j’en suis au stade où je reconnais quelques mots dans les animés, j’arrive à me présenter et à écrire une phrase simple, mais je suis encore loin d’être capable de suivre une discussion. Alors un cours dans une université de Tokyo, c’est pas la peine.
__-Tout ça pour dire, je viens d’entrer dans la bibliothèque, je passe devant le guichet et… holà. Il va griller sa carte avec tout ce qu’il emprunte ce con. Je regarde vite fait les titres… Mm mm… celui-là aussi… lui pareil… Heh. Ma scoumoune légendaire me rattrape. Le jour où je me décide de reprendre les études de bio, le type qui passe juste devant moi embarque absolument tous les bouquins que je pensais regarder.
__-Mais le problème, c’est que le type là, il va les garder je sais pas combien de temps et que je me connais : si je m’y mets pas aujourd’hui alors que je suis motivée, il faudra attendre encore six mois avant de retoucher à un bouquin de bio. Puis bon… il est loin d’être dégueu… il fait du charme aux bibliothécaires, tout ça… Allez, on va engager la discussion. C’est pas possible qu’il lise tout en même temps, on va essayer de s’arranger entre nous. Je m’approche de la personne au guichet et lui file ma carte.
__-« Sinon grand mec (pourquoi je dis ça moi, il doit pas faire dix centimètres de plus que moi), grille pas ton forfait faveur, c’est moi qui les emprunte. Je venais pour eux moi aussi, on s’arrangera entre nous. »
__-Attendez, on va souffler un grand coup – intérieurement –, prendre une vie ou deux pour réfléchir à ce qu’on fait et ce qu’on dit, passer un sceau d’eau froide sur son visage pour avoir les idées à la même température – toujours intérieurement – parce que là c’est plus possible. J’ai pas fini ma phrase, je sais déjà plus de quoi je parle.
__-« Puis tant qu’à faire, ça te botte on révise ensemble ? »
__-En tout cas il y a une partie de moi qui ne sait que trop bien ce qu’elle veut.
__-Heh.
__-Oubliez tout ce que j’ai dit plus haut sur avoir une vie stable et toutes ces conneries, hein. Y’en a au moins une partie qui ne le sera jamais.
__-La bibliothécaire qui m’envoie le regard le plus entendu du monde. Si j’étais télépathe, j’aurais la phrase « C’est pas un love motel ici, cassez-vous. » gravée dans le crâne, là. Oui bon bah ça va j’ai compris oh.
__-« Au fait, je m’appelle Luna. C’est moi qui tiens le bar. »
__-Ça sert à rien de le préciser mais je suis tellement fière – je suppose – de pouvoir enfin dire « regarde, je suis un membre productif de la société avec un travail et des responsabilités d’adulte » que je ne peux pas m’en empêcher. Ça ou alors je suis très, très conne, ou je ne sais pas démarrer une discussion au pif avec un inconnu, mais les trois ne s’excluent pas mutuellement, vous noterez.

Il a fallu déjà plusieurs secondes avant que Nico réalise que c'était lui "grand mec". Oui, il sait qu'il est grand mais en même temps quand la majorité de tes potes font moins d'un mètre soixante-dix... disons qu'il pourrait quand même capter que si, c'est bien de lui -ou Jérém' selon les situations, et comme il est pas là...- qu'on parle. Ensuite, encore quelques secondes pour piger qu'on lui rendait à moitié service. La jeune femme voulait les emprunter aussi. Il allait insister pour pouvoir les ramener chez lui, au moins pour aujourd'hui, le temps de lire les parties dont il a besoin, qu'elle propose qu'ils révisent ensemble. Ok beaucoup d'info, moment réflexion svp.

Son regard se fixe dans celui de la demoiselle. On pourrait croire qu'il analyse les traits de son visage mais il est juste perdu dans sa liste de choses à faire pour aujourd'hui. Normalement il s'est acquitté de ses tâches à la maison, il n'a pas à aller en ville, il n'a pas à s'occuper de Lottie... S'il révisait à la maison, seul, dans sa chambre, il pouvait bien le faire ailleurs, puisqu'il n'allait pas utiliser son matériel scientifique aujourd'hui. C'est donc après avoir fait ses derniers calculs qu'il lui envoie un grand sourire, dévoilant ses canines. :

-Oui, on peut réviser ensemble. Moi c'est Nico, enchanté !

Maintenant qu'il n'était plus concentré sur son organisation, il était à nouveau détendu. Donc il remarque le regard blasé de la personne au guichet... mais il ne le comprend pas, bien sûr. :

-Ah, le bar à chichas c'est ça ?... J'ai pas eu l'occasion de venir déso. Après mes examens j'irai peut-être, il paraît que vous avez une bonne sélection de bières.

Ouais... Il paraît.

__-Hé ben il me fixe pas à moitié celui-là. J’ai quelque chose coincé enter les dents ?Une saloperie sur la joue ? Dans les cheveux ? J’ai quoi dans les cheveux… Une orchidée, je crois. Rose ou… jaune ? Ou les deux ? Mais il veut me bouffer ou quoi ? (Notez, j’aurais été d’accord pour qu’il me broute et ahah, on va arrêter de penser immédiatement.)
__-Ah, il sourit, le Nico.
__-« Tine ? Et j’aurais cru Edward, tiens. »
__-Deux vannes se sont bousculées dans mon esprit et sont sorties à la suite, comme ça, sans tri. Ceci dit, les deux étant à chier, si j’avais trié, je n’aurais rien dit. Ce qui… aurait été encore le mieux, quelque part.
__-J’oublie un truc… Qu’est-ce qu’on dit déjà quand on fait la conversation avec quelqu’un à qui on parle pour autre chose que se le taper ou lui servir à boire ?
__-Sachant que je veux faire les deux avec lui ?
__-« Et moi c’est Bel— Luna. C’est Luna. »
__-Je me souviens de mon prénom, ça va, tout va bien. Arrête de me regarder toi. Non pas toi le beau brun, toi la bibliothécaire. Je prends les livres et on se casse, j’ai compris. Oh.
__-« Boah, si tous les Terraens qui n’y sont jamais allé devaient me présenter des excuses… j’en recevrais pas tant que ça en fait. » De quoi on parlait déjà ? « Du coup on passe chez toi ? Tu habites à quel étage ? Sinon on peut aller chez moi. En plus, ma p’tite sœur est avec des potes là, on a toute l’aprem de libre. »
__-Attendez.
__-NON SURTOUT NE—
__-« Et toi t’es libre ? »
__-Évidemment.

Nico-tine. Tiens on lui avait jamais faite celle-là, il éclate de rire. :

-Nah, c'est Nicolas. Et j'ai une tête d'Edward ?

Non, il ne connaît pas Twilight. Non, il ne veut pas connaître Twilight. Merci. La demoiselle, c'est Luna. Joli prénom. Pour le reste ils ne s'attardent pas plus à l'accueil de la bibliothèque ; les regards qui s'échangent sont bizarres et il ne les comprend pas mais s'il faut bouger, il bouge hein. Il aide à porter les livres et se dirige vers la sortie.

Il y a du monde qui passe au bar de Luna et ça fait doucement rire Nicolas... Bien sûr que ça allait attirer du monde, entre ceux curieux de découvrir la chichas et les habitués qui n'en trouveront pas ailleurs, et le débit de boissons qu'est apprécié par tous, il n'y avait pas moyen de se tromper.

Elle propose d'aller chez lui, en pensant qu'il vit dans l'Institut. Il sort une cigarette de sa poche, qu'il a roulé avant de partir, qu'il allume avec un arc électrique. :

-Je suis Master, j'ai plus de chambre à l'Institut... Et à la maison, on va être interrogé par ma famille alors on risque de perdre du temps avant de s'y mettre.

Faut s'imaginer papou Ronron ravit de nourrir toutes les âmes égarées -les amis- que ses fils adoptifs ramènent à la maison, tel une grand-mère qui ne voit pas souvent ses petits-enfants et veut les gaver pour les remplumer un peu. C'est pas un mal hein, mais là, y'a examen je vous rappelle. :

-Ce sera mieux chez toi. Et euh-...

Pour la dernière question, Nicolas doit regarder l'heure sur son téléphone. Hm, oui, la nuit tombe rapidement en hiver ; il est libre jusque là. :

-Oui je devrais avoir le temps. marmonne-t-il plus pour lui-même.

__-Il me demande ça sérieusement ? Je veux dire. Grand brun à longues canines. Et je dis pas non à être jouée par Kristen Stewart. Enfin. Enfin en fait si je dis non, mais uniquement pour ce qui est du début de sa carrière. Donc des Twilight. Après ça va mieux. Arf, équation insoluble. Qu’importe, il n’a même pas l’air d’avoir percuté. Ceci dit, c’est un Tonnerre, je m’attendais à quoi.
__-De quoi on parlait déjà ? Aucune idée, là il fait le kéké avec son arc électrique et sa cigarette et ah d’accord c’est un master. J’oublie à quel point ils sont normaux. Si quoi que ce soit peut être considéré de normal à Terrae. Disons, selon le référentiel terraen, ça passe.
__-Interrogé par sa famille ? Merde, est-ce qu’il a compris ce que je voulais dire et n’a pas envie qu’on lui demande qui est cette nana qu’il ramène et escorte jusque dans sa chambre, et pourquoi ils mettent la musique à fond ? Pour « réviser », mais on en ressort en sueur avec une furieuse envie de jus de fruit et d’une douche, c’est sportif tout de même ces révisions. Alors, vous me direz, c’est particulièrement spécifique comme scénario, mais c’est parce que je l’ai déjà vécu. J’avais un aprem à perdre, j’ai décidé d’aller le passer dans le campus universitaire. (À vendre du cannabis et essayer de ne pas me faire repérer et passer la nuit à squatter dans un amphi, parce que l’ambiance était pas ouf à la maison, mais passons.) Bref, je suis tombé sur un minet en sciences sociales et bon ben je suis allé dormir chez lui quoi. Enfin, dormir. La nuit a été courte.
__-Vous voyez, c’est pour ça que je ne suis pas faite pour les études. J’arrive pas à me concentrer sur la situation présente quand j’ai quelqu’un de particulièrement baisable à portée de main. J’ai à nouveau oublié de quoi on parlait.
__-Mieux chez moi, voilà. Et il devrait avoir le temps. Si on était dans une émission de télé-réalité ou une connerie du genre, j’aurais noté sur un papier « on n’a aucune idée de ce dont l’autre parle et quand on va découvrir le fond de sa pensée, on va tous les deux être très, très, très surpris », l’aurais mis dans une enveloppe, aurais remise celle-ci au présentateur et il l’aurait ressortie deux scènes plus tard. Non, sans déconner, si j’arrive à me le faire, je passe par la fenêtre de ma chambre. Je commence à connaître le trajet en plus maintenant ; ce ne sera pas la première fois.
__-Passons.
__-« Ben écoute allez. »
__-Après je veux dire. C’est un Tonnerre. Est-ce que je me suis déjà tapé un Tonnerre… je ne crois pas… mais il paraît qu’ils sont plus abordables que, à tout hasard, les Terres. (Ce qui, dans mon cas, n’est pas forcément un mal, si j’avais en voisin de pallier plusieurs plans culs et les croisaient tous les matins en allant au taf, je deviendrais complètement dingue.) Enfin, je dis ça, mais je suis l’exception qui confirme la règle. Peut-être que Tine, Edward ou ce que vous voulez le sera aussi et qu’il sera un Tonnerre prude ou quelque chose du genre.
__-Je ne sais même plus si je préférerais encore ou pas, pour tout vous dire. Ça fait depuis un certain temps que ma vie sexuelle est sa propre entité consciente, détachée de toute forme de contrôle que je pourrais avoir sur elle.
__-Je l’emmène donc chez moi.
__-Ça fait longtemps que j’ai pas décrit mon appart’, ça me fait penser. Puis celui qui me narre encore du temps devant lui avant d’arriver à Paris Est et à peu près rien de mieux à foutre, alors.
__-Déjà ce qui frappe, c’est que c’est vraiment pas grand. La pièce principale a été divisée en deux, aussi. Et absolument pas agencé pour quelque travail que ce soit. Quand on entre, on arrive dans le salon, qui est aussi ma chambre, avec un lit repliable qui se colle contre le mur et sous lequel j’ai mis la télé. Ce qui veut dire que quand le matelas est à la verticale, on peut voir l’écran plat. Le meuble télé, qui me sert aussi de table de chevet, est à côté et craquerait presque sous le poids des bouquins, mouchoirs, DVDs et de la tour de l’ordi qui y sont posés. Sauf que c’est moi qui l’ai fabriqué celui-là et quand c’est une titanide qui fait les tests de résistance, on peut être sûr que le meuble tiendra plus longtemps que la civilisation moderne. En face, un petit canapé, juste assez grand pour deux personnes pas trop grosses. Des planches fixées aux mur qui servent d’étagère. Pas de livres ou très peu, pas beaucoup non plus de disques, pas de box télé, mais un bac en plastique à disques durs et clefs USB contenant tout ce que j’ai pu télécharger illégalement et que j’échange régulièrement avec d’autres Terraens ou des Tokyoïtes. Et bien sûr, des plantes. Absolument partout. Des petits arbres fruitiers, des plantes aromatiques, d’autres qui sont juste jolies, d’autres enfin qui tiennent plus de l’expérience. Un bonzaï notamment, sur lequel je m’entraîne pour essayer d’être aussi fine dans le contrôle des végétaux que possible. Vu la forme absolument torturée que j’ai réussi à lui donner sans le secours d’aucun outil, c’est plutôt réussi. Une table basse, avec des cadavres de vaisselle pas propre. Il y aussi un coin cuisine, séparé par un bar, rien de spécial à dire dessus. Une petite salle de bain avec les toilettes, où je planque mes plants de cannabis et une autre pièce à part, avec la chambre de Pricie. Il y a juste de quoi y caler son lit et quelques meubles de rangement. Si elle veut bosser tranquille, elle a toujours sa chambre à elle avec son bureau, à l’étage des Eaux.
__-« Bon ben fais comme chez toi. Je te sers un truc ? »
__-Je pose mon sac plein de bouquins dans un coin et ramasse la vaisselle pour l’envoyer dans l’évier.
__-Reste à déterminer la suite du programme… On va tâcher d’être équivoque, histoire de ne pas passer pour une totale abrutie en me foutant à poil alors que lui veut étudier la photosynthèse. Ou inversement.
__-« Tu veux commencer par quelle partie ? T’as des préférences ? Sur le lit ou le canap’ ? »
__-Okay là c’est peut-être pas assez équivoque.

Nicolas est toujours le dernier pour juger l'état des chambres des terraens parce qu'il est le premier à vivre pénard dans le boxon qu'est sa chambre, à la maison Williams. Attention, un boxon organisé et étrangement propre. Ses livres ne sont peut-être pas sur les étagères mais elles sont empilées par terre dans l'ordre alphabétique des auteurs, eh oui. Alors quand il voit à quel point Luna s'est emparée de sa chambre, il n'est ni surpris, ni choqué. Il en a vu d'autres en plus... Par contre il doit faire gaffe où il se pose ; il y a des plantes partout, ça l'emmerderait de les blesser parce qu'il a mal vu où il posait son cul. Il est adroit généralement mais vous savez, la paranoïaaa, voilààà, on se refait paaas.

Luna débarrasse la table basse et Nicolas s'en approche en se disant qu'il allait l'aider, mais c'est vite fait au final... Beh y'a plus qu'à sortir les bouquins et se faire une bonne séance de révision let's go !... Elle lui demande s'il a une préférence. Il rigole brièvement avant de lui lancer un sourire. :

-Oh tu sais je pourrais faire ça par terre...

Oui, Nicolas a une maison, une chambre à lui mais galère toujours autant à s'asseoir dans un canapé quand il n'est pas tout seul dans une pièce ; ce n'est pas sa place. En plus Luna propose le lit, mais cette folie !... On plaisante mais il sait bien qu'il a le droit de se foutre dans le canapé hein, mais lutter contre des années de conditionnement c'est toujours aussi chaud eh.

Avant de s'installer, Nicolas retire son manteau de cuir. Aujourd'hui, il ne porte qu'un débardeur blanc dessous ; il n'avait pas prévu d'aller ailleurs qu'à la bibliothèque et comme il n'a jamais froid, il a vite fait mis ce qui lui est tombé sous la main avant de courir dehors. Il pose le manteau sur un coin du canapé, s'étire à s'en faire claquer les articulations avant de se tourner vers Luna, mains sur les hanches. :

-Et pour commencer beh... je t'en prie, fais-toi plaisir.

Il n'a aucune idée de son niveau en biologie, il n'avait pas envie de lui balancer des termes techniques de peur qu'elle soit mal à l'aise.

__-Attendez, quoi ?
__-Il a dit quoi là ?
__-Il a vraiment dit ce qu’il vient de dire ?
__-Je pensais pas dire ça un jour mais… Je regrette presque de pas être télépathe, là. Non parce que. Quand je regarde Nico, là (le premier qui rigole se prend une baffe de Titanide, je suis Brésilienne je vous rappelle, donc dans ma tête ça ressemble à Nico aí, pas Nico-là), je suis incapable de dire s’il parle juste de réviser le cul sur le plancher ou de me montrer le sien. Pas de plancher, non.
__-Problème.
__-Si je commence à me mettre à poil. Ou c’est bon c’est parti on y va. Ou il va juste être affreusement gêné. Et moi avec. Je veux dire, c’est tout à fait possible que mes allusions lui soient passées deux kilomètres au-dessus du ciboulot. Du coup… Ben on va essayer d’être encore plus explicite. Et jauger en fonction.
__-Je vais finir par lécher langoureusement la cote d’un manuel comme dans un mauvais porno étudiant, vous allez voir.
__-Il se désape. Est juste en débardeur. Qu’est-ce qu’il est beau gosse sans dec.
__-J’ai quoi sur moi que je peux enlever ? Mon pull, ouais. Et en-dessous… je dois avoir un t-shirt sans intérêt. Non, ça n’ira pas. On va utiliser une technique à moi. Je fais mine de dégager des affaires et des plantes, de ranger un truc dans une armoire où je garde mes sapes, y attrape subrepticement un débardeur que je roule en boule et fourre dans une poche de mon falzar, puis lui sors :
__-« Attend bouge pas je reviens. »
__-Et vais dans la salle de bain. Juste le temps de changer de haut. Quand je reviens, je retire mon pull et, à la place d’un vieux haut kaki que j’ai dû choper dans un surplus militaire, révèle un haut court qui laisse le nombril à l’air. Et aux tétons apparents, vu que je ne mets pas de soutif. Il est encore debout. Okay. Je m’approche de lui. Me pose contre le canapé.
__-« On se met en position ? »
__-Pitié comprends où je veux en venir. Ou envoie-moi un signal clair que tu piges que dalle.

Elle... Elle est pas un peu bizarre Luna ? Oui bon on est à Terrae, niveau bizarrerie tout est relatif, il sait, mais là y'a peut-être un truc qui nous échappe. Elle a l'air quand même vachement surprise qu'il ait la capacité toute conne de s'asseoir par terre. Peut-être qu'elle vient d'un endroit où ça se fait pas... ...Est-ce qu'il vient de commettre un terrible crime ? Ah non. Parce qu'elle s'active, range quelques trucs qui traînaient... avant de lui dire de pas bouger et de se diriger vers, ce qu'il suppose être la salle de bains.

Nicolas penche la tête sur le côté, les bras croisés sur son torse,... mais obéit. Il ne bouge pas, le temps de rien, et Luna revient. Elle s'est juste changée, portant quelque chose de plus léger. Ah ! Elle doit avoir chaud elle aussi. Cool ! Il se sent moins seul ! Ensuite elle s'approche et s’assoit au sol, dos contre le canapé. Nicolas doit baisser la tête quand elle lui demande s'il est temps de se mettre en position... ... ...BEH OUI MON KIKI ! Maintenant qu'il sait qu'il peut s'asseoir par terre sans gêner un Dieu, une loi ou n'importe quoi d'autre LET'S GOOO ! :

-Aaah ! Super, j'avais hâte.

Il souffle avant de la rejoindre contre le canapé. :

-Ah ! J'ai failli oublier. Je peux pas commencer sans.

Il se redressa juste assez pour attraper son cuir et fouiller une à une les poches intérieures, les plus grandes. Il fit claquer sa langue contre son palais. :

-Me dis pas que je les ai pas-... Nah c'est bon !

Et il fit claquer son carnet de note et son stylo noir sur la table basse. :

-Je sais pas où t'en es toi mais perso si j'attaque direct avec les biostatistiques j'vais avoir besoin de prendre des notes.

Boom ! Nico est un homme prêt.


HRP :

__-Il a un air ravi en voyant ce que je porte. Bon signe ? On va dire que oui.
__-Il baisse la tête, ce qui lui offre un plan nichon de qualité, il semble encore plus content. Bon signe ? Ça m’en a tout à fait l’air.
__-Il a hâte. Bon signe ? Probablement.
__-Il cherche dans toutes ses poches quelque chose sans quoi il ne « peut pas commencer ». Si c’est bien ce que je pense, ce sera mieux qu’un bon signe, carrément un feu vert pour…
__-Évidemment.
__-Je soupire.
__-Ah, ben, ça m’a refroidi. Non mais le pire c’est que maintenant j’ai vraiment froid en fait. Le chauffage est au max chez moi, mais on reste en dessous de la trentaine de degrés nécessaire à ce que je me sente bien, vous voyez.
__-Ceci dit, il a l’air largement assez teuteu pour que ce ne soit un moment affreusement gênant que pour moi. C’est… Déjà ça. Je me fais honte à moi-même assez régulièrement, si je peux éviter de susciter ça chez les autre, c’est une victoire en soi.
__-Euuuah.
__-Du coup. Les biostatistiques. C’est quoi déjà ça…
__-« Ah mais je pensais que tu voulais baiser, en fait. »
__-Si, je m’en souviens ! J’en ai vu un peu mais c’est pas tellement mon domaine préféré et de loin. Déjà, beaucoup, beaucoup trop de maths, ensuite là où ça me serait utile, c’est dans l’étude des environnements, des écosystèmes, ou de la croissance des végétaux, mais c’est très pointu et pas de mon niveau encore…
__-Attendez, quoi ?
__-J’ai pensé à voix haute là ?
__-Pourquoi il me regarde comme ça ?

Il ne s'attendait pas au soupir... Quoi ? Elle a pas envie de commencer avec les biostats ? Non mais c'est pas grave hein, Nicolas va bien trouver autre chose qu'est dans son programme et qui lui-... Minute elle a dit quoi là. Baiser. Baiser ? BAISER ?! Oh wow ça faisait longtemps que ça nous était pas arrivé dis... BAISER ?! ...quoique c'est peut-être juste qu'on le voit jamais qu'on essaie de nous- BAISER ?! ROH BEN OUI NICO ON A COMPRIS BORDEL ! Alors choqué au premier abord, Nicolas fixe Luna à la recherche d'une éventuelle méprise -genre il a mal compris ce qu'elle voulait dire, non, il a très bien compris. Et puis enfin, quand l'info est montée au cerveau puis assimilée, il- :

-AH !

...Ok alors c'est un rire. Le rire le plus bref de l'histoire mais vous l'avez. :

-Aaah excuse-moi... dit-il en se reprenant bien vite. J'étais complètement à côté de la plaque.

Il passe une main sur son visage, la remontant jusqu'à ses cheveux anarchiques tout en s'étirant en arrière au point qu'il en observe le plafond, encore un peu secoué par l'amusement qu'il contient. Il essaie vaguement de lister les signaux qu'elle avait pu lui envoyer, réalise qu'il y en avait un sacré paquet -trop subtils pour lui- et que le plus gros d'entre tous étant qu'elle était à peine couverte. En même temps lui aussi... aaah merde ce quiproquo de l'enfer. Il se redresse. :

-J'ai pas l'intention de te faire l'amour... J'ai un petit ami.

Et il est bienveillant, et il est beau, et il est intelligent, et il est adorable, et il est délicieux, et il est capable de le castrer une deuxième fois. Il est donc, par conséquent, parfait.

__-Il y aurait un concours à faire sur qui a l’air le plus surpris par ce que je viens de dire. C’est assez triste de se dire que je serais facile en tête, mais passons. Il ouvre la bouche.
__-Denis Brogniart, vous ici ? Attendez, comment je peux avoir cette référence ? Sûrement une facétie de mon auteur. Enfin passons.
__-Il s’excuse. C’est un bon point. Je me serais au moins autant attendue à ce qu’il m’en mette un. De poing. Vous voyez. Ben en fait pareil moi non plus en principe, vu qu’en portugais c’est alínea et punho. Mais passons, les digressions méta ça va bien tant que ça ne dure pas.
__-Attendez.
__-C’est quoi cette réplique.
__-J’ai une impression de déjà vu.
__-Oh.
__-Tu ne peux pas me faire ça Nico.
__-Non.
__-Non non non.
__-NON AU SECOURS QUELQU’UN SAUVEZ MOI AAAAAAAAAAH
__-« Oh ben si y’a que ça il peut nous rejoindre. »
__-AAAAAAAAAAAAH
__-Je vis très bien avec moi-même, je vous rassure (c’est faux).
__-Bon ok ça suffit les conneries. Mes trois grammes d’instinct de survie se sont mis en branle, on va tâcher de rectifier le tir.
__-« Nan ça va je déconne détends-toi. »
__-N’empêche, quelqu’un qui dit non à une de mes propositions débiles à me fracasser la tête contre un cairon, ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Ça fait presque du bien, en vérité. Genre, waw, Luna, tu sais que tu peux avoir d’autres formes de relation avec les gens autour de toi que les draguer avec la subtilité d’une boule de démolition ? T’en as une toute fraîche là devant toi – et qu’est-ce qu’il est frais le Nico BREF –, un mec beau et intelligent qui te propose de réviser ce qui est à peu près la seule matière universitaire que tu supportes. Vole et vas-y ma grande.
__-« Enfin après si tu veux lui demander, on sait jamais… »
__-Je me déteste.
__-« Après tout, ce sera pas la première fois que je fais un plan à trois avec un couple. »
__-AH TOI TA GUEULE.

"S'il n'y a que ça, il peut nous rejoindre."... En vrai, la proposition n'a rien de fabuleusement originale pour Nicolas. Il en a vu des plans à trois, quatre, douze, il-sait-plus-combien... Même si ça commence à dater, ça n'aurait rien d'une nouveauté. Malheureusement, c'est quatre ans trop tard, jeune fille ! Nicolas était casé, sain d'esprit et de corps et il n'avait aucune envie de partager Mathéo... En admettant même qu'il lui dise qu'il serait éééventuellement intéressé par ça, Nicolas ferait passer toute une batterie de questionnaires et de tests à leur poootentiel troisième participant-e. Et il ferait ça que pour faire plaisir à Mathéo, en vrai il ferait bien la gueule n'empêche. C'est qu'en découvrant à quel point il était amoureux, il avait découvert une petite mais présente possessivité. Non-toxique bien sûr, il avait confiance en Matty et il n'avait pas besoin de connaître tous ses faits et gestes de la journée ou  savoir qui lui a adressé la parole. Mais elle était bien là, quand les autres fixaient Mathéo et qu'il avait un immense sourire tout fier, vous pouvez lire dans ses yeux ce qu'il pense très fort : "OUAIS C'EST MON CHÉRI T'AS VU ?!"... Bref... Tout ça pour dire qu'il avait pas envie de un, pour lui, de deux, pour raison égoïste.

Donc bien sûr qu'il allait pas répondre à l'invitation et la regarder comme un vampire devant pot de yaourt -référence obscure, je sais ! M'enfin si on devait être précis ce serait un subtil mélange de "Nan meuf wtf ?!" et de "Alors... je reste poli hein... mais c'est toujours non.". Alors elle lui demande de se détendre. Bien. Nicolas prend un livre au hasard et son crayon... avant de le reposer quand elle insiste en disant qu'il pouvait demander. Nicolas a un petit sourire ainsi qu'un rire grave qui reste coincé au fond de sa gorge avant de s'éteindre brusquement. Le sourire a disparu lui aussi. :

-Non.

...En vrai on aurait pu être plus sec et désagréable que ça, là on a juste l'air menaçant. Eeeeh... C'est dans ces moments-là qu'on a des idées de connard ; si on lui coupait ou on augmentait sa libido avec nos pouvoirs, comment elle gérerait ? ...Ah bah j'avais prévenu hein. Nicolas met un coude sur la table basse pour soutenir sa tête avec son poing, sans lâcher Luna du regard. :

-Je suis ravi de savoir que t'as de l'expérience dans le domaine. Si t'as pu apprécier ce moment c'est tant mieux pour toi, j'ai personnellement pas plus de plaisir en étant plusieurs par rapport à deux.

Ouais on va pas commencer le listing des expériences sexuelles de Nicolas sinon il y est encore demain et il peut dire adieu à ses révisions... D'ailleurs. :

-Je suis vraiment venu pour réviser. Après si t'as besoin d'un moment à toi je peux te laisser tranquille mais dans ce cas j'aurais besoin des bouquins.

__-Oui bon bah ça va je sais que je suis très conne et particulièrement déplacée, pas la peine de m’envoyer ce regard non plus.
__-Quoique. Il faut au moins ce niveau de malaise pour que je ferme ma gueule, apparemment. Euah. Et du coup il me raconte sa vie, genre pour se justifier ou je sais pas quoi… Si j’étais Feu solaire, ça ferait longtemps qu’il ne me verrait plus. Mais. Déjà, je ne peux pas fuir de ma propre chambre. Ensuite, je ne suis pas Feu solaire.
__-« Ouais ok. »
__-C’est pas de la haute littérature, mais déjà pas mal que j’arrive à desserrer les dents pour dire quelque chose. C’est loin d’être mon premier râteau, mais il est particulièrement violent, là. Pourquoi est-ce qu’il faut toujours que je me mette dans des situations affreusement embarrassantes, alors même que je déteste ça ? Probablement que ceci explique cela, si on se souvient que j’ai l’instinct de survie d’un lemming sous acide. Mais passons.
__-Et du coup il revient au vif du sujet. Non, sans allusion cette fois. Hélas. Je crois. Et puis pas avec des gants, hein. Genre, mec, ils sont sur ma carte les bouquins, tu te souviens ? J’vais pas me battre pour eux, mais fais pas trop trop le mec non plus.
__-Enfin, avant de savoir si on continue sur une lancée plus sérieuse, petite vérification de mon état mental, pour savoir si je suis seulement apte à faire ça. J’ai du mal à le regarder dans les yeux, la gorge sèche, je suis frigorifiée tellement l’ambiance s’est refroidie – et parce que je ne porte presque rien sur les épaules, aussi –, le cerveau en compote alors que je suis sobre, la main gauche qui tremble – l’autre ça va être compliqué – et un mal fou à aligner plus de deux mots cohérents.
__-Ouais.
__-Ça passe, quoi.
__-J’ai connu pire.
__-« Oké. Bah. Euh. »
__-Attend un petit instant beau brun, j’essaie de me souvenir comment on fait pour parler là.
__-« T’as soif ? Tu veux de l’eau ? »
__-Je suis au stade où j’arrive à faire des mots d’une seule syllabe, on progresse. Et je ne lui ai pas déjà servi un verre d’eau ou quelque chose ? Je me souviens plus. Il n’y a rien sur la table. Je n’ai pas de verre brisé sur la tronche. Donc c’est non. Du coup je me lève, sors deux verres et les apporte. Ramasse mon pull au passage et le remet sur mes épaules.
__-« J’prends la plupart de mes notes en saisie vocale. Tu me diras si ça t’embêtes. Je peux un peu écrire mais j’préfère pas trop quoi. »
__-Du coup, les bio-statistiques. Clairement trop matheux et trop généraliste pour que ça m’intéresse, mais ça reste une base importante.
__-« T’es à quel niveau, au fait ? »
__-T’as raison, histoire de passer pour une complète touriste quand il te dira un truc claqué au sol genre thèse de doctorat.

Et c'est pour ça que maîtriser ses émotions, c'est important. J'prends des notes tous les jours. Il avait voulu être ferme, pas la faire trembler ! Il l'a observée manquer de répartie, puis il a vu sa main -celle de chair- s'agiter légèrement. Sans bouger, sans changer d'expression, sans rien dire de plus. Mais au fond il se le dit hein : mais quel fdp. ...Bon ok pas à ce point-là mais on approche dangereusement cette limite... MAIS MERDE MATHÉO QUOI ! Il allait souffler et lui donner son manteau pour la couvrir mais elle a réagi avant en lui demandant s'il voulait de l'eau. Il a pas encore répondu qu'elle est déjà debout. La fuite. Aaah si carrément, il s'y connaît assez pour savoir que c'est de la fuite ça. Elle met son pull et va chercher des verres... Elle parle de notes en vocal. :

-Fais ce qui t'arrange, t'es chez toi.

Ok oui, la réponse sort naturellement quand la question est facile mais pour le reste, faut se sortir les doigts du cul ! Ok il souffle vraiment, cette fois, et poke la joue de Luna du bout de son index. :

-Eh. Ne te sens pas mal comme ça, je suis pas fâché... J'étais juste... trop... eeh. Dur. Rigolez pas oh, c'est sérieux c'qui s'passe. Parce que j'ai pas envie de partager mon copain. Tu fais c'que tu veux, t'es une queen, roule sur le monde si t'en as envie ! N'ai pas honte de vouloir te faire du bien.

Voilààà c'est plus serein là. Nan ? QUOIII c'est Nicolas aussi, il parle sans filtre, il galère avec les gens, vous croyez qu'il est Sensitif pour faire decorum ?! Pourquoi je m'énerve ??!!! Nicolas sourit calmement de son côté. :

-Eeeet si tout se passe bien, je suis en Master cette année, double cursus en génétique et en écologie évolutive à l'Université des Sciences de Tokyo.

...Sans filtre on disait donc. Naaan bien sûr qu'il pouvait pas simplement être vague ! Et puis en remarquant le verre, il se souvient qu'elle a proposé à boire. Oui tiens, honnête et bordélique en plus, quel salaud. Il claque ses deux mains devant son visage, comme pour prier... Satan. :

-L'eau c'est cool. Mais si t'as une bière en vrai j'dis pas non.

Parce qu'il a pas bu une goutte depuis au moins un mois pour se concentrer au max sur ses études et qu'il n'a pas eu le temps d'avoir une petite soirée entres potes. Disons qu'une bonne bière pourrait aussi mieux détendre l'atmosphère qu'avec son skill social tout pété.


HRP : Faut que je te montre une vidéo quand tu vas rentrer mon canaillou