Mes tripes se vident au sol et sur mes pieds. Ça va que je porte des bottes, mais c’est chaud. J’ai mal à l’estomac, ma tête est lourde. Faut que je m’allonge. Le dernier shooter m’a vraiment fracassé putain, je passais du bon temps là.

Camil est un bon gars sérieux.

Je laisse le restant sortir mais je reste pliée en deux.

«Haaaan merciiiii mais- Naaaaaan Camileuuh, TOI tu restes moi je vais rentrer la soirée est pas finiiiiiie J’PEUX ME TP.»

La pauvre n'a vraiment pas l'air bien. Je garde ses cheveux dans ma main et lui frotte toujours le dos. Hors de question qu'elle rentre toute seule.

- Dans ton état, tu vas arriver on ne sait où. C'est hors de question que je te laisse rentrer toute seule. Allez, respire un bon coup. Je l'encourage.

Je réfléchis un instant. Je la vois mal marcher jusqu'à l'institut.

- Je peux te porter sur mon dos si tu veux. Je propose.

J'ai peut-être l'air d'un fil de fer, mais je suis plus en forme qu'il n'y parait.

Je me relève doucement, essuyant d’un revers de la main ce qui reste sur mon visage. Ma respiration est difficile mais je tente de prendre des inspirations. Camil est une bonne personne, mais clairement, je ne veux pas gâcher sa soirée. Faut qu’il se fasse des amis. Qu’il socialise !

Posant la main (propre) sur son épaule, je lui fais un sourire.

«T’es gentiiiil, mais reste t’éclater hm ? J’ai le pouvoir caché de toujours me retrouver chez moi (ou quelqu’un) en fin de soirée ! Je serais fâchée que tu m’accompagnes. Je suis une SUPER NANA t’as compris ? »

Je lâche un rire mélangé à de la toux. Ma clope au final, je l’ai jeté dès le moment où j’ai commencé à dégueuler.

«TIENS, garde mon contact si jamais un jour t’as besoin d’un truc. Note sur ton tél OK ? »

Quand il est prêt, je lui donne mes infos. Puis d’un clin d’oeil et d’un giga remerciement, toujours la main sur son épaule que je tapote un peu.

«Dis pas à Luna que c'moi qu'y'est vomit OK. CHHHHHHH Allez, bisou !!»

Je me téléporte subitement. Par chance, j’attéris dans le couloir des Terres. C’est au même étage, ça va. Je déambule les couloirs en zig-zag jusqu’à ma porte, où je finis par m’écrouler sur mon canapé.