- Rigole pas, ça m'est arrivé pendant l'éclipse !! Je savais plus quoi faire pour redevenir visible, c'était affreux !

Et je crois que je le suis redevenu juste quand j'avais plus d'énergie, l'angoisse quoi.

- Mais en vrai, je le connais bien, mon pouvoir maintenant !

Je souris, assez flatté quand il me dit qu'avec moi, apprendre le japonais.

- Comme ça, on apprendra chacun quelque chose de l'autre.

On continue de discuter, un petit peu mais j'ai l'impression que je l'ai perturbé. C'est la couverture ? aaaah je savais que j'allais trop loin!! C'est le rosé ça !! Quand il me dit que mes pouvoirs sont pratiques, j'acquiesce en soufflant un discret "oui", je voudrais le relancer sur ses pouvoirs, mais ça fait quoi un tonnerre téléporteur ? Plein de chose !! Alors que moi, je prends juste des douches plus chaude, comment je suis ridi-

Il me parle du ciel, je m'arrête, et le tire un peu plus en profondeur dans le parc, loin des lampadaire. Je fais apparaître une petite flamme au creux de ma main libre pour ne pas qu'on tombe. Et quand on arrive dans un endroit suffisamment obscur, je l'éteins. Il y a une petite éclaircie, ce qui fait qu'on est tout juste éclairé par la lune et les étoiles.

- En hiver, comme c'est souvent nuageux, on voit pas grand chose, seulement les constellation qui brille le plus.

Je montre une étoile du doigts.

- Tu connais sûrement la Louche du Nord ? Euuh, je crois que vous dîtes la Grande Ourse, vous. Tu vois, la constellation ressemble un peu à une casserole, ou une louche d'où le nom. Hihi. Les sept étoiles portent toutes des noms traditionnelles, qui sont hérité de la Chine en vrai. Fin, voilà, c'est un peu lourd, mais c'est ce que j'ai appris en histoire de l'astro. Mais le mieux c'est de regarder en été. Le 7 juillet, y a plein de festival pour fêter "Tanaba Matsuri", c'est un conte.

Je marque une petite pause, pour me tourner vers lui.

- C'est sur deux étoiles amoureuse, Véga et Altaïr.

Je rougis un peu, c'est un conte, finalement un petit peu triste. Et je me rends compte que ça l'intéresse peut-être pas. Alors je reprends.

- Mais l'été c'est surtout super pour vraiment les observer, avec mon père, on prenait du natto justement, héhé, et on passait la soirée à les regarder avec mon télescope, c'est vraiment hyper impressionnant. Et, très beau.

On a un autre conte, sur la lune. Mais, trop tôt, trop tôt. Je relève la tête, vers le ciel, qui s'obscurcit à nouveau alors que les nuages passent. Mes bras passe autour du sien, alors qu'un peu instinctivement, je pose ma tête sur son épaule.

- Mais en hiver, le ciel change si rapidement, c'est vraiment bizarre. On a vraiment l'impression que c'est pas le même ciel.

- Haha pardon, pardon ! Désolé.

Je me calme face aux protestations de Katsuyo. Je ne veux pas la vexer. C'est vrai que ça a dû être terrible... Je n'arrive pas à m'imaginer me téléporter tout le temps à chaque pensée. Ce serait à la fois frustrant et épuisant.

- Tu es là depuis plus longtemps que moi, tu as eu le temps d'apprendre à le maîtriser. D'ailleurs ça se voit. Et peut-être que finalement cet incident pendant l'Éclipse t'a permis de mieux comprendre comment ça fonctionnait ? Je suggère pour me rattraper.

C'est possible. Je me rends compte que j'ai appris en discutant avec d'autres personnes : Aaron et Huo surtout m'ont aidé à trouver un peu des astuces. J'accepte ensuite de laisse Katsuyo m'apprendre un peu de Japonais et souris à sa remarque.

C'est à ce moment-là que mon trouble revient au galop. Entre l'allusion à la couverture (oui mon esprit va loin) et le fait qu'elle se presse légèrement contre moi, je perds tous mes moyens et finis par parler de la pluie et du beau temps. Enfin presque : des étoiles. Ma question semble lui rendre un peu d'enthousiasme et je m'en félicite tout en la suivant.

Dans cet endroit plus sombre du parc, j'attrape sa main par réflexe pour qu'on ne se perde pas de vue. J'ai beau être encore jeune, je sens que mes yeux fatiguent petit à petit à force de me concentrer sur de petits détails dans mes dessins. Du coup, je ne vois plus aussi bien dans l'obscurité qu'avant. Il me faudra sûrement des lunettes un jour ou l'autre...

Je lève les yeux et regarde l'endroit où pointe Katsuyo. Une étoile brille plus fort que les autres. N'y connaissant pas grand chose aux étoiles, je pensais que peut-être c'était une planète qui reflétait le soleil un peu comme la lune. Mais avec ce que me dit Katsuyo je comprends que c'est bien une étoile. Et qu'elle fait partie d'une constellation que les occidentaux appellent la Grande Ourse, et que les orientaux appellent la Louche du Nord.

- Trop bizarre, je me demande pourquoi on l'appelle la Grande Ourse... Elle a clairement plus la forme d'une louche. Je commente en observant les étoiles.

Quand elle me parle du conte lié au Tanabata Matsuri, je me rends compte que j'en connais à peu près la teneur !

- C'est cette histoire dans laquelle les deux étoiles sont séparées par la Voie Lactée mais sont autorisés à se retrouver une fois par an au Tanabata Matsuri justement. On l'appelle aussi la fête des étoiles il me semble.

Les nuages viennent nous cacher les étoiles, et je sens la tête de Katsuyo se poser sur mon épaules. Par réflexe, je viens poser la mienne contre la sienne et ferme un instant les yeux. Qu'est-ce qu'on est bien...

- On reviendra en été... Je suis sûr qu'on peut trouver un téléscope quelque part. Je préparerais des sandwichs et on se fera un pic-nique. Je propose avec un sourire.

Mes doigts s'entrelacent avec les siens.

- Et peut-être qu'en Juillet on pourrait demander une sortie de Terrae exceptionnelle et aller au festival, qu'est-ce que tu en dis ?

J'acquiesce quand on parle de l'éclipse. Et je souris un peu gênée et triste je crois.

- Ouais, c'était une période assez difficile, je sais pas si je suis prête à en parler en détails, ahah ! Mais je crois que ça m'a donné l'opportunité de "choisir" mon pouvoir ? Désolé, c'est un peu bizarre, fais pas attention !

Et de toute façon, il y a beaucoup plus important !! Faire ma nerd de la galaxie, hihi. On plaisante un peu sur le fait qu'en Europe on appelle cette constellation la Grande Ourse. J'acquiesce vivement quand il dit qu'elle a davantage la forme d'une louche.

Et il connait la fête des étoiles !! Mon visage s'illumine, j'ai des étoiles dans les yeux.

- Oui, c'est ça !! C'est trop bien que tu connaisses ! Tu as connu comment ? Vous la fêtez aussi en Angleterre ?

Pis, quand je pose ma tête sur son épaule, il pose la sienne sur la mienne. je rougis un petit peu en me rendant compte du rapprochement, mais finalement, j'abandonne ma gêne pour juste profiter. Sa présence est assez rassurante.

Comment il est passé de dessinateur bg à crush, quand même. Il est fort.

Puis il me propose de revenir en été, avec un pic-nique et tout... Trop mignon. Mais c'est une autre idée de date, ça aussi !! Je souris en levant la tête vers lui.

- Ca fait un moment que je songe à demander à mon père si je peux récupérer mon télescope, si c'est pour le festival, ce sera l'occasion.

Et c'est dans suffisamment longtemps pour que je remette ça à la Katsu du futur. C'est toujours un peu dur de parler à papa, et... fin bref c'est pas le moment d'y penser. Surtout que Camil me propose carrément d'aller au festival !!

- Oh !! Mais... Je sais pas trop si ce sera possible... mais...

Je marque une pause un peu pensive.

- On pourrait en organiser un à Terrae !! Faut que je me retrouve un yukata, y aura peut être un feu d'artifice.

Par contre, ce genre de festival, c'est souvent une excuse pour les couples pour leur premier baiser... AAAAH, je rougis.

- Enfin, oui j'adorerais !!!

Je regarde la bouteille, que j'ai toujours entre les mains.

- Tu en veux encore un peu ?

- Non, je comprends ce que tu veux dire en quelques sortes. Mais tant que tu ne te sens pas prête, je ne te forcerais pas à en parler. Prends ton temps, d'accord ?

Mon ton est doux. Encore une fois mon but n'est pas de la coincer ou de la mettre mal à l'aise. C'est elle qui donne le la, moi je ne fais que suivre.
Nous parlons alors d'étoiles, et j'y ajoute ce que je connais. Elle semble impressionnée et j'avoue que je me rengorge un peu.

- Non, mais j'ai été prof d'art, alors j'ai fait mes recherches. J'avais donné un travail à mes étudiants sur le thème des fêtes traditionnelles dans le monde et l'un d'entre eux avait choisi Tanabata. J'explique en souriant.

J'aime être plus proche d'elle. Cette forme d'intimité me perturbe moins que de la sentir contre moi. En fait, j'apprécie de sentir sa tête contre la mienne et ses doigts enlacés. C'est agréable, apaisant même. C'est pour ça que je lui propose le pic-nique, et la sortie au festival. Je suis récompensé par un sourire rayonnant qui fait naître des papillons dans mon ventre. Elle semble hésiter pour le festival.

- On pourra toujours demander. Si c'est non, on n'aura qu'à en organiser un ici, comme tu dis. J'argumente.

Je pense qu'un petit événement comme ça profiterait à tout le monde. Les commerces pourraient avoir des stands, et oui ! Des feux d'artifices à la fin quelle bonne idée !! Je lui souris en retour, motivé par l'idée.

- Ça me fait penser ! Huo m'a dit que c'était souvent les Étoiles et les Masters qui s'en chargeaient. Avec un peu de chance je pourrais lui demander en temps voulu. Je dis, enthousiaste.

Par contre, les yukatas, je n'y connais rien... Mais je suis sûr que Katsu pourra m'aider. Je me vois mal demander à Erik, peut-être Nana ? On verra bien. Mais d'abord...

- On pourra commencer par un pic-nique, histoire que tu m'en apprennes plus sur les constellations.

J'accepte la bouteille avec un sourire et bois une nouvelle gorgée au goulot. Je ne sais pas si c'est parce que je suis en bonne compagnie mais d'un seul coup, le rosé me déplaît moins que d'habitude.

C'est tellement agréable de voir quelqu'un d'aussi bienveillant et doux, aaah je craque.

Bref. Hem. Fiou.

Il m'explique que ce sont ces élèves qui lui ont fait découvrir le festival, ça fait sens !

- Eh ben, ils étaient bien documentés !! Ca devait être chouette de découvrir plein de choses comme ça, mais moins de les noter j'imagine, ahah ! Vérifier si c'est vrai ou quoi ça doit être l'enfer !!

En vrai, le métier de prof d'art, ça doit être dur parce que y a tout une notion de subjectivité et tout. Puis on commence à parler de l'organisation d'un potentiel festival, hihi, ça me motive trop !

- Je pourrais demander aux préfets que je connais, aussi !

Il a quand même l'air de bien s'entendre avec Huo, je me demande si c'est le master qui est venu le chercher. Je lui demanderais à l'occasion. Pour le moment, je me tourne vers lui alors que je lui donne la bouteille et qu'il réitère la proposition du pique nique. Je passe mes mains autour des siennes et de la bouteille.

- Un restaurant, un pique-nique, tu me proposes plein de dates !

Je lui pique la bouteille et je bois une gorgée de rosé, la dernière.

- Et j'aimerais beaucoup les faire avec toi.

Je laisse échappé un discret rire. Parce que, c'est un peu une déclaration quand même.

Elle est tellement adorable. J'avoue que son grand sourire et son air enthousiaste m'ont fait fondre un peu plus. Bientôt il va y avoir une flaque de Camil dans un coin du parc !

- Oui, c'est une super expérience. Vraiment, même les corriger est sympa. Je faisais partie des profs qui donnaient les notes qu'ils pensaient juste en se foutant de la moyenne générale. Et je notais plutôt positivement. Alors même quand il y avait des choses pas tout à fait correctes, j'allais pas chercher la petite bête. Bref, c'était pas si prise de tête.

je souris à nouveau. On parle de l'organisation du festival et j'ai déjà plein d'idée de décorations avec des lanternes en papier et des petits stands en bois le long de la rue principale du village ! Comme ce serait sympa et convivial. L'idée me séduit tout autant que la jolie Feu près de moi. Mais avant... Un petit pic-nique juste nous deux me plaît aussi beaucoup. Les mains de Katsuyo se glissent sur les miennes autour de la bouteille et je remercie l'obscurité parce que je sens mes joues chauffer à nouveau. Et puis cette chipie me vole la dernière gorgée. J'éclate de rire.

- Haha comment tu m'as dupé, bien joué !

Puis elle dit une phrase qui me fait tout drôle, j'ai chaud et je me sens comme sur un nuage d'un seul coup. Mais je ne peux m'empêcher de sourire parce que...

- Si je te propose... C'est que ça me plairait aussi beaucoup.

Voilà, c'est le moment de me lancer. Pour de vrai. Oh là là, pitié faites que je ne bégaye pas.

- En fait, pour tout t'avouer, tu me plais. Genre, beaucoup. Tu es sympa, énergique, et très jolie... Alors voilà, je me suis dit, pourquoi ne pas tenter le coup..? J'avoue, un peu maladroitement.

Au-dessus de nos tête, le ciel se dégage pour laisser passer la lumière de la lune.

Je souris quand il m'explique sa manière de procéder en tant que professeur. Ça m'étonne pas trop, il a pas l'air d'un prof ultra sévère ou quoi. J'acquiesce sans en rajouter, parce que sinon je vais encore dire qu'il est génial, et je pense qu'il a compris que je le trouve super.

Il rigole quand je lui subtilise la dernière gorgée.

- Héhé, désolé. Mais le rosé a meilleur goût quand on le boit à deux ~

Un peu audacieux celle-là. Mais le flirt continue, en parlant de ses dates, qu'on aimerait tous les deux faire l'un avec l'autre.

Et là, il me fait une déclaration. Les nuages laissent passer un rayon de lune qui éclaire mon visage - j'imagine - défait et surprise.

Ok pause. Il m'a fait plein de compliments. Je le drague à mort depuis qu'on a quitté le bar. On s'est tous les deux remarqué et tout.

Donc. La partie flirt je gère.

MAIS ÇA. MAYDAY MAYDAY. Même mon pouvoir d'invisible à fait "Salut cocotte, reste visible, moi je vais faire mes trucs de pouvoir, bisouuuu".

Non parce que, ça ressemble à une déclaration d'amour, quand même. Mais je sais paaaaas. AAAAH.

MA VIE SENTIMENTALE C'EST PAS ÇA.

A TODAÏ MA VIE SENTIMENTALE C'ÉTAIT UNE CASE SUR MON EMPLOI DU TEMPS. Et depuis Terrae, ça s'est résumé à un crsuh sur Logan, sur Zola et puis Luna, qui m'a soulevée sur son bar. Ok, j'avais l'impression d'avoir des sentiments pour elle, mais c'était trop compliqué. On travaille ensemble et tout ça.

ET LÀ Y A CAMIL DEVANT MOI QUI EST TELLEMENT BEAU. TELLEMENT GENTIL. J'AI LE CŒUR QUI BAT JE SAIS PAS SI C'EST A CAUSE DE L'INSTANT.

Bon ça va faire un petit moment que je parle pas quand même. Allez, soyons feu, un peu.

- Je...

Ok, on a dit un mot. Maintenant faut en dire plus.

- Ça me fait vraiment plaisir...

Ok, mais c'est pas une réponse plus un ressenti du coup.

- Tu me plais beaucoup aussi. Mais...

POURQUOI JE DIS MAIS, C'ÉTAIT TRES BIEN "Tu me plais beaucoup" POINT. JE CANNE A ÊTRE INFOUTUE DE DIRE JUSTE L'ESSENTIEL.

- Mais, genre vraiment. T'es hyper beau, tes cheveux sont tellement jolie que j'en suis jalouse. Et... Et... Je suis contente que tu ais tenté le coup. Et désolé de bafouiller autant. Ahah.

Ok je crois que je me suis un peu rattrapé pas de manière incroyable mais bon.

J'ai toujours les mains sur les siennes et mon cœur bat tellement vite.

Quand le visage de Katsuyo apparaît à la lumière, je me dis que j'ai tout foiré. Que je me suis complètement trompé. Elle a l'air à la fois abasourdie et déconcertée. Et moi je sens mon cœur tomber dans mon estomac.

- Pardon, c'est trop, j'aurais pas du- Je commence, un peu paniqué.

Mais elle prend la parole et je me tais, penaud. Et si je pensais que ça ne pouvais pas empirer, son "mais" me met un coup dans le moral. Je baisse les yeux, je suis déçu bien sûr, mais hors de question de la forcer. Je suis tellement sûr de la suite que je mets un instant pour intégrer ce qu'elle me dit. Et je passe de la déception à l'incompréhension. Je n'arrive pas à savoir si elle est réellement contente que j'aie osé le coup ou non. En fait, je suis même complètement perdu. Sa réponse me fait plaisir, elle me confirme qu'on se plaît mutuellement, mais il reste comme quelque chose en suspens.

J'ai un instant de flottement, je ne me suis jamais lancé de moi-même et j'ai clairement aucune idée de la suite des événements. Je sens toujours ses mains sur les miennes et je n'ai pas envie de la lâcher. Je dois essayer de mettre les choses au clair.

- Tu... enfin on... Euh, comment dire...

J'ai du mal à trouver mes mots, c'est ridicule !

- Si tu préfères... On peut d'abord se revoir et passer du temps ensemble, avant de... euh, d'officialiser. Ça me ferait énormément plaisir qu'on se revoit, vraiment. Et euh... Je comprends que ce soit déroutant, j'ai peut-être été trop vite, et si c'est le cas je suis désolé. Je ne veux pas te mettre mal à l'aise.

Je ne sais pas si c'est très clair, mais je jure que je fais de mon mieux... Je dégage mes mains et souris doucement. Heureusement, je sais vite me reprendre pour cacher mes sentiments. Je me sens coupable de l'avoir surprise comme ça.

- Viens, rentrons. Il se fait tard, et puis comme ça tu as le temps de réfléchir un peu si tu as besoin. Je propose.

Et pour montrer que mon intention n'est pas de mettre de la distance entre nous, je lui tends la main.

Je relève doucement la tête vers lui, avec un discret sourire quand il me parle de se voir plus souvent, avant "d'officialiser". Le mot fait un peu peur, mais, dans sa bouche, c'est... Je sais pas. Les relations ça m'a toujours fait un peu peur, mais là, je ne sais pas si c'est le moment où quoi, mais ça tape dans ma poitrine.

- Oui, j'aimerais beaucoup qu'on se revoie aussi, qu'on fasse tout ce qu'on a dit, et même d'autre chose. Je t'aime vraiment bien, Camil, je ne voudrais pas te blesser en me précipitant. J'ai envie de... prendre le temps de te connaître.

Je secoue la tête quand il s'excuse.

- T'inquiète pas, une fois, on m'a demandé en mariage au second date.

Je souris, dans l'espoir de détendre l'atmosphère, mais j'ai l'impression d'avoir un peu ruiné le moment. CE MOMENT AVEC LA LUNE, LA. J'attrape la main qu'il me tends en acquiesçant.

- D'accord, c'est une bonne idée. Il commence à faire un peu froid, en plus.

Le bout de ses doigts est un peu froid, je le sens plus avec la température un peu plus élevé de mon corps - parce que je suis feu mais aussi parce que je rougis. Je garde ses doigts dans les miens en tentant de les réchauffer. On marche jusqu'à l'institut. Je ne sais pas trop quoi dire, j'ai peur de refaire une bourde.

J'espère qu'il a pas pensé que je lui ai mis un stop, ou quoi... Alors, je tente quelque chose.

- Tu me raccompagnes jusqu'à ma chambre ?

J'ai visiblement vu juste, j'ai trop précipité les choses et je lui ai fait peur. Pas besoin d'être sensitif pour ça. Heureusement, je n'ai pas non plus saccagé mes chances et elle accepte qu'on se revoit. Je me sens un peu rassuré et j'esquisse un sourire.

- Moi aussi j'ai envie d'apprendre à te connaître. Je dis d'un ton doux.

Mais je ne peux pas m'empêcher de m'excuser quand même. Et j'avoue que sa réponse me fait ouvrir de grands yeux.

- Mais non ?! Han l'angoisse... Promis je te ferais pas ce coup haha ! C'est pas mon style.

Je rigole un peu en imaginant les événements. Pauvre Katsuyo, elle a dû se sentir tellement mal à l'aise. Je lui propose alors de prendre le chemin du retour, car il se fait plutôt tard déjà. Et quand elle prend ma main je me sens instantanément mieux. Non, je n'ai pas gâché mes chances. On marche alors jusqu'à l'institut en échangeant de temps en temps quelques mots. Une petite brise s'est levée et nous souffle dans le dos un air froid. Heureusement que je ne crains pas le froid, sinon je serais frigorifié. Mais entre la marche et la main chaude de Katsuyo dans la mienne, je n'ai pas froid.

Le trajet me semble trop court, je n'ai pas envie de me séparer d'elle tout de suite alors quand elle me propose de la raccompagner jusqu'à sa chambre je souris.

- Bien sûr ! Je ne vais pas te laisser te balader seule le soir.

Et nous voilà partis en direction de la chambre de la jeune femme. Je réfléchis déjà à ce que je vais bien pouvoir lui dire. "C'était super, merci pour la soirée." Ouais, classique... "On se revoit quand tu veux !" Je peux être plus entreprenant... Est-ce qu'elle a mon numéro ? Ah oui. Oui, elle l'a je lui ai donné sur mon dessin. Sans faire exprès. Enfin pas vraiment... Concentration, on arrive à sa porte !! Je m'arrête et me balance d'un pied sur l'autre.

- C'était soirée, merci pour la super.

Attends y'a un truc qui va pas là.

- Oh là là ! Je veux dire c'est : c'était une super soirée, merci.

Ouais mieux...

- Tu... Tu me dis quand tu veux qu'on se revoit ? Je t'ai promis un resto après tout... Et tu as mon numéro. Je dis avec un nouveau sourire un peu timide.

On remonte jusqu'à ma chambre, toujours main dans la main. J'apprécie vraiment son contact. Et je suis un peu triste que ça doive se détermine. Arrivé à ma chambre je prends mes clés pour l'ouvrir et me retourne vers lui. Je glousse un peu quand les mots se mélange dans sa bouche, il est trop mignon.

- Moi aussi, j'ai passé une très bonne soirée, merci beaucoup.

J'acquiesce quand il me dit que j'ai son numéro pour le recontacter.

- Oui, je t'enverrais mon emploi du temps pour qu'on se cale ça.

Raaah, j'veux pas rentrer chez moi comme ça tout de suite, qu'est-ce qu- Je fais un pas vers lui. Et je me mets un peu sur la pointe des pieds.

- Je vais rentrer. Mais avant, j'aimerais t'embrasser.

Je suis triste de la quitter mais c'est l'heure. Nous sommes devant la porte de sa chambre et elle a déjà ses clés à la main. Bien sûr je me mélange les pinceaux mais ça la fait rire, et j'aime tellement son rire que toute ma gêne se dissipe. Elle me promet de m'envoyer son emploi du temps et j'acquiesce avec un sourire.

- Je ferais pareil, alors. On trouvera bien un moment. Je dis, optimiste.

Dans pas trop longtemps je l'espère. Elle fait un pas vers moi et se met à ma hauteur. Ça me fait tout drôle d'avoir les yeux plongés dans les siens, mais le vrai coup de stress arrive avec ses mots. Je sens mon cœur rater un battement, puis accélérer comme si il essayait de battre un record. Je me penche vers elle et ferme les yeux. Oh là là je veux tellement bien faire, ne pas lui faire peur. Ma main serre toujours doucement la sienne. L'image fugace du parc et des étoiles me passe en tête alors que je m'approche et...

Le froid. D'un seul coup, j'ai froid. Il y a un courant d'air pas agréable du tout autour de moi, et surtout, la chaleur de la main de Katsuyo a disparue. J'ouvre les yeux et lâche un juron. J'étais tellement stressé que ce simple souvenir passé en coup de vent a déclenché mes pouvoirs et m'a ramené à la sortie du parc !!

- Oh non... non, non, non... Merde !

Je pars en courant  sur le chemin pour rentrer à l'institut avec l'impression d'avoir fait la pire connerie de ma vie. Au moins je ne suis pas coincé en haut d'un arbre... Faites qu'elle soit encore là !! Les minutes de course me paraissent désespérément longues. Enfin, j'atteins l'institut, et mets encore quelques minutes à gravir quatre à quatre les marches de l'escalier. Alors quand j'arrive dans le couloir, je me doute qu'elle ne doit pas m'avoir attendu...

WAW, j'y crois pas, on va s'embrasser, wah, je ferme les yeux, wah, je sens sa respiration, WAAAAAH.

Ben ? Qu'est-ce qui se passe ?

Je rouvre les yeux. Je suis dans le couloir, qui vide. Et y a personne d'autre à part moi. MAIS QUOI ??? IL S'EST TELEPORTE ??? Roh, je me sens si honteuse. Heureusement que perso-PUTAIN TIAGO.

Je rentre dans ma chambre d'un coup. Je ferme la porte et je me recroqueville sur moi-même. J'ai tellement la hoooooonte. J'avais un truc entre les dents ? C'est la clope ? Le rosé ?? Les deux ?? Aaaah, je vais pleurer. Je suis trop triste.

Mais quel salop surtout ! C'est lui qui me fait une déclaration d'amour et tout, et il se téléporte quand je fais le premier pas !!! Je voulais que tu m'embrasses depuis le début !!! Si tu voulais pas, tu pouvais le dire !!! Ah mais, j'ai son numéro ! Tu vas voir, je vais lui dire ce que je pense moi !

"Camil !!! Tu vas bien ??? Tu ne t'es pas blessé ? J'imagine que tu t'es téléporté. Tiens moi au courant"

Oui, bon, je me suis calmé. En fait, il m'a dit qu'il était initié, que ça faisait pas longtemps, ça doit sûrement être pour ça. MAIS CA POUVAIT ARRIVER A UN AUTRE MOMENT ???

Je me laisse tomber sur mon lit, au bout de ma vie, la tête dans l'oreiller.

J'arrive dans l'aile des Feux les poumons en feu et le coeur battant à toute vitesse. Mais j'aurais dû m'y attendre... Elle n'est pas là. Je suis seule dans le couloir, comme un idiot. J'hésite un instant à frapper à sa porte pour m'excuser, mais mon téléphone vibre. Je le sors de ma poche en m'appuyant contre le mur le temps de retrouver un semblant de souffle. C'est Katsuyo, qui me demande si ça va. Je me traite de tous les noms, elle doit être tellement vexée, même si elle ne le montre pas...

Mieux vaut ne pas traîner trop longtemps ici, j'aurais l'air d'un putain de harceleur en plus d'être un boulet. Je repars donc vers les escaliers et monte les marches d'un pas traînant. Une fois dans ma chambre, je fixe mon téléphone pendant un long moment. Comment tourner ça pour ne pas m'enfoncer..? Je décide d'être succinct.

J'écris : "Non je n'ai rien !!! Je me suis téléporté au parc, quel idiot ! Je suis vraiment désolé, j'ai paniqué et mon pouvoir a déconné... :("

J'efface la dernière partie du message. C'est nul, pourquoi j'aurais paniqué ? Non en vrai c'est la vérité hein, mais eh. Trouvons autre chose. Finalement, après encore un long moment à écrire et effacer les mots, je me décide et envoie :

"Non je n'ai rien !!! Je me suis téléporté au parc... Je suis un parfait crétin, excuse-moi de t'avoir plantée, je te promets que ce n'était pas voulu... :'( Je me rattraperai, c'est promis."

Puis, un instant plus tard, je rajoute dans un second message :

"Bonne nuit, Katsuyo >.<"

Avec ces conneries je ne vais pas dormir de la nuit j'en suis sûr !