Ah.

Bon, maintenant que je vais un peu mieux et que j’ai repris le cours à peu près normal de ma vie, j’me disais que j’aurais plus à subir des acouphènes toute la journée alors je pouvais bien me rendre à la fête qu’organisait Nana, pas vrai ?

Hm.

Bon, j’ai regretté à peu près à l’instant où j’ai foutu les pieds dans l’ascenseur (vous avez cru que j’avais la foi de monter des marches ? j’ai plus besoin de béquille mais merde, la flemme est intense là). Et à mesure que l’ascenseur montait, j’sentais, nan, je savais que ça se passerait pas bien. Les portes s’étaient pas encore ouvertes que j’entendais déjà les beuglements… Je me passe une main sur le visage et suis tenté de sélectionner le rez-de-chaussée à nouveau, mais bon j’ai acheté un truc pour Nana alors. Je vais juste… le. déposer…

…
…
…
…
…
…
…

Quand j’arrive à hauteur de la petite blonde Eau et de la novice noire, je m’arrête et mate juste le carnage, replaçant les voix que j’entendais beugler, et ceux que je vois le plus s’agiter. En plus y a des bébés qui pleurent juste à côté et ils sont tout seuls, pas cool. Je fixe Nana. Puis Karen. Puis Luna. Puis Camil. Puis Senri. ….. Puis Senri.

Surtout Senri en fait. J’l’ai pas entendu, lui, il revient de sa chambre, mais il a une putain de demi porte sur le dos.

Du coup je sélectionne les plus vénères restants et je leur balance une vague de calme. C’est comme une claque dans la gueule, mais ça fait un peu moins mal.

Puis je baisse les yeux vers Senri et les plisse, écoutant attentivement le discours de Camil. Ouais en fait nan ; trop long, j’écoute plus.

—Pourquoi t’as encore une porte sur le dos.

Ouais, c’est même plus une question, j’suis atterré.

Tandis que Senri gazouillait devant le chiot trop mignon. Il sentit soudainement une vague de calme l'envahir. Il reconnut l'énergie à la seconde. Qui était à la fois réconfortante... et au vu de la situation effrayante. Malgré le calme, une sueur froide coula entre ses omoplates alors qu'il relevait la tête jusqu'à Aaron.

Qui, présentement, lui faisait peur. On était sur un niveau Ashton, là.

- Euh le mur de Nana s'est cassé, je vais le réparer avec ma porte. J'ai mis des coussins, pour insonoriser !

Il était tombé sur les fesses en parlant.

- Oui, bon d'accord j'avoue, c'est moi qui me suit téléporté dans le mur.

Aaron n'avait encore rien demandé.

TOUT, je dis bien TOUT, va trop vite. J’ai créé un monstre. Non. DES MONSTRES.

Je me fais secouer comme un vieux linge sale. Luna vient me sauver, enfin… oui à sa manière. Quand je peux enfin me reculer, je lâche un giga soupir.

«LUNA, merci, je suis contente de te voir.»

Surtout que je ne pense pas l’avoir revu depuis la mission, enfin je crois ? Je ne sais plus. Je ne ferais pas de commentaire comme quoi elle est la seule à me défoncer le crâne si elle veut. Cette fois-ci, j’accepte. Avec panique, j’essaye d’expliquer le foutoir à Luna, finissant ma phrase par ‘’Senri a pété le mur de Karen, je l’ai poussé à s’excuser’’.  Évidemment, tout le long que je parle, je gesticule dans tous les sens parce que je sais pas m’exprimer sans bouger mes mains et parler de façon imagée. Et je redis, 10 fois d’affilé à Karen qu’on (surtout Senri) est super désolés pour elle et ses enfants, je me penche donc 10 fois en avant, limite je ferais un salto de pardon.

D’un coup, ma panique part. Je reconnais tout de suite l’énergie et quand je tourne la tête j’aperçois Aaron, enfin quelqu’un qui va pouvoir calmer le tas- MAIS POURQUOI IL EST LÀ. Ah oui. Je l’avais invité. Je lui fais un signe de la main tout en pensant très fort ‘’MERCI’’.

«Je voulais juste faire un truc sympa… Ce début de fête a encore moins de sens que le film Sharknado… Grinçais-je entre mes dents.»

__–Y’a trop de trucs qui se passent, je vais pas pouvoir me concentrer sur tout. Déjà que juste sur Camil c’est dur parce que, pouah… il parle, il parle…
__–« Moins vite coco, tout le monde est pas sous deuspi sept jours sur sept. »
__–J’ai pas tout suivi, mais j’ai compris le gros de l’idée.
__–Je regarde autour de moi, les autres gens. Bon… Comment on va régler la situation autrement qu’en distribuant des claques et en foutant tout le monde dehors… Hmm, je suis un peu à cours d’idées, là… Vous savez quoi, je vais juste me prendre un petit split, ça me remettra le cerveau en place. Je sors ma cigarette 100 % salade de… ma culotte, ok, mon briquet, de mon falzar cette fois et… Oh, Aaron. Il va peut-être sauver la situation ? (J’allume pas tout de suite mon joint du coup.)
__–Ah, non. Il est juste profondément atterré par ce qui ce passe. Comme je le comprends.
__–Ah, si. Ouais non quand-même, je sais reconnaître une vague d’énergie sensitive quand j’en vois une. Puis l’autre jeune maman a plus envie de me tuer, c’est un signe.
__–« Salut Aaron. Ça va t’inquiètes, je gère. Et c’est bon j’ai compris Nana, tu peux arrêter de me parler aussi près de mes oreilles…? Merci. Bon les glandus… Rentrez chez vous… ou chez Nana… ou je m’en fous en fait, tant que c’est dans le calme et que j’ai pas à revenir. Nana, ça ce passe chez toi, ce sera ta faute si c’est le merdier, t’as compris…? »
__–Vu comment elle sent la peur, elle a compris. C’est la pire idée du monde de lui confier quoi que ce soit, mais ce serait encore pire de laisser Camil ou Senri en charge. Ou Alyona. Et Tori je sais pas encore. Et Aaron je peux pas vraiment l’intimider, ça compte pas.
__–« Toi là, la gamine, c’est ta chambre, ça ? Oui ? Okay, je vais te réparer ça, t’inquiètes. »

__–C’est mérité.
__–C’est sauvage !
__–En vrai ça allait.
__–C’était inqualifiable de violence !
__–Elle avait qu’à pas hurler aussi.
__–Ils n’avaient qu’à point faire tant de tintamarre !
__–Aucune idée de c’que ça peut dire ça, mais en fait je m’en fous. Bon là ok Karen elle était un peu au sol à s’masser l’épaule et ramasser les bouts de sa dignité un peu foutus en vrac, puis à se boucher les oreilles aussi parce que ouaaah comment ça beugle c’est pas possible, on peut plus se concentrer là.
__–Puis, ooooh, c’est quoi ça dites-donc ?
__–Quel intérêt à faire durer le suspense ?
__–Ok ouais d’accord c’est bon j’ai compris. C’est une vague de pouvoir sensitif, du mec là, bah c’est Aaron le prof de math de Karen. Ça caaalme putain… Autant que le bédo de la Terre, là.
__–Je ne ferai aucun commentaire sur la moralité de ce qui se déroulait ici, il est évident que nous étions alors en pleine Babylone et qu’il était urgent de quitter ce lieu de perdition. Aussi Karen renvoya-t-elle un message à Minoru : VITE STP URGENCE TOUS FOUS

Une fête chez les tonnerres ? Tu en avais entendu parlé par hasard… Enfin, Senri avait spammé tout son répertoire et le fait que vous ne vous soyez jamais envoyés de texto avant n’allait pas t’empêcher de venir. Et ce pour plusieurs raisons, déjà après le stress ambiant de ces derniers temps, tu avais besoin de relâcher la pression. Ne pas aller au front, n'empêchait pas de subir à l’anxiété collective. Ensuite, t’avais souvent entendu les fêtes des tonnerres de l’autre côté du couloir, et ça avait l’air d’être fou. Genre, juste fou. Seulement tu n’y avais jamais été invité, à ton plus grand dam. Pour finir, tu avais reçu la semaine passée un superbe costume de licorne, et il fallait avouer que tu avais très envie de l’étrenner… Si personne ne voit où je veux en venir, tant pis.

Te voilà qui débarques dans une scène chaotique où tu ne connais pas vraiment les protagonistes, mais que tu comprends finalement plutôt bien. Senri a encore foutu la merde. C’est plutôt un classique.

« Bonjour, Nana je suppose ? Félicitations pour ton étoilisation ! » dis-tu en lui tendant un saladier rempli de roulés saucisses, mais avec des saucisses végans et de la pâte feuilletée sans gluten, on n’est jamais assez prudent… « Je me permets… » tu dis en passant devant Senri et en regardant le trou dans le mur. Tu te concentres un instant pour comprendre comment c’est foutu tout ça. T’as pas d’expérience particulière dans le BTP, mais t’as aidé plusieurs fois à la restauration des locaux de Terrae et reproduire du béton et du plâtre c’est à ta portée… « C’est sans doute pas parfait, il faudra attendre que ça sèche encore et mettre un coup de peinture… Mais ça devrait tenir. »

S’il vous plait. Quelqu’un. Demandez-lui pourquoi il est déguisé en licorne.

Woah putain j'ai envie de me facepalm. Je lance un regard épuisé à Senri et lui tend la main pour l'aider à se relever. Je fais un salut de l'autre main à Nana.

—J'imagine que ça répond à la question du pourquoi... Va remettre cette porte à sa place, s'te plaît, je soupire. Bon, salut tout le monde du coup.

Et puis... Luna sort un joint. Elle est complètement défoncée ou je rêve. Non, ça non c'est plus c'est pas une question j'ai perdu la capacité de mettre de l'emphase dans mes phrase et une expression faciale sur mon visage, je crois. Alors je la fixe, fixe le joint, la refixe et lui fout une baffe sensitive dans la gueule pour la réveiller.

—Eh oh, Luna, fais au moins semblant de pas avoir envie de te défoncer devant moi s'te plaît, sinon c'est confisqué. (Au moins je pourrai le fumer moi pour supporter cette fête.) Je m'occupe des jeunes, occupe toi du mur plu... tôt... Ah bah... Merci Charlie. Jolie corne.

Nan, j'demanderai pas pourquoi. J'vais arrêter de me poser des questions. À la place, je jette un œil au couple dans l'entrée et, finalement, me rapproche de Karen qui a une boîte à outils... Ouais, nan, j'ai dit que je me poserais pas de question, c'est vrai.

—Karen, ça va ? Besoin d'aide avec les petits ?

La vache c'est le dawa... Aaron arrive après mon résumé, comme par hasard. Luna est visiblement plus défoncée que le mur de Karen, qui elle au passage s'est calmée. D'ailleurs, Luna elle abuse un peu. Je suis parfaitement calme, c'est elle qui est pas foutue de réfléchir avec ce qu'elle a fumé. Mais je dis rien de tout ça parce que je tiens à la vie.

Et sur ça, un gars en costume-licorne (pourquoi ?) débarque et répare le mur comme si de rien était (la classe). Et Nana a l'air de désespérer la pauvre... Je m'approche d'elle et la fait assoir gentiment. Puis j'attrape un verre que je remplis d'eau faute de quelque chose de plus sympa, que je lui tends.

- Je suis désolé pour ta fête... Ça va s'arranger. Tu veux que j'aille chercher des trucs sympas à manger et à boire ? Je propose gentiment.

Du genre soda, just de fruits et apéricubes... Si ça se trouve ça lui remonterait le moral ?

Je suis complètement dépassée. Il y a des visages que je connais dans le lot, au moins de loin. Nana, Senri, Luna, et puis Alyona. La pauvre a l'air au bord de la crise (de nerf ? D'angoisse ?) et le plus frustrant c'est que je ne sais pas comment l'aider. Sur le coup j'hésite à attraper Senri par le col pour l'engueuler mais un grand brun le fait avant moi et le remet sur ses pieds. Nana est dans un coin avec le petit blond.

C'est plus un cirque là... C'est une maison de fou. Mais ça a l'air de se calmer. Peut-être qu'on pourrait descendre chercher des boissons et remonter plus tard ? Ça sera fini à ce moment-là non ? Demandé-je, pas sûre du tout.

Et là, une autre personne passe, armé d'un saladier et d'un déguisement de licorne. Il s'approche du mur et là, le mur se reconstruit. Et personne ne tique. Moi, j'ai l'impression d'avoir avalé une pierre. J'attrape la première personne à portée (Senri) et le secoue pour attirer son attention.

T'as vu, t'as vu comme moi ? J'ai pas halluciné ?! Le gars vient de reconstruire un mur ?! Et pourquoi il est en licorne ??

Je n'ai pas parlé fort mais ma voix monte dans les aigus sous le coup de la détresse que me cause cet événement.

Tori note qu'effectivement, c'est un festival de fous cette fête. Je grimace légèrement lorsqu'elle propose d'aller chercher à boire en bas - j'aurais bien dit oui pour m'éloigner un peu du bazar, mais je ne vais pas partir avec le chiot de Luna quand même.

"Euh ben je dois surveiller le chien, je voudrais pas que Luna s'inquiète si on disparaît ! Mais on peut rester dans le couloir, c'est bien ici."

Un peu en retrait de... Je ne sais même pas comment qualifier ce qui se passe. De nouvelles personnes s'ajoutent d'ailleurs encore à la masse, dont un qui est déguisé en licorne. Il a reçu la mauvaise invitation, ou quoi ? Au moins, il se rend utile en réparant le mur, c'est déjà ça...

Et soudain, je me sens envahie par une vague de calme. Je n'avais jamais fait l'expérience du pouvoir de Sensitif, mais j'imagine que c'est ce qui vient de se passer - vu que j'étais dans un état de confusion mentale avancée il y a 10 secondes... Et maintenant, ça va. J'observe le bordel ambiant mais ça ne m'inquiète plus trop en fait. Je ne réagis même pas plus que ça quand Tori commence à secouer Senri. Je réponds à sa place en haussant une épaule.

"Ben oui, c'est un Terre j'imagine ! Ils peuvent faire d'autres trucs bien plus cools que ça, comme faire pousser des super jolies fleurs et tout ! ... D'ailleurs Senri, pourquoi elle est cassée en deux ta porte ?"

J'ai abandonné l'idée d'essayer de comprendre pourquoi il la porte sur son dos.

Il y aurait beaucoup de choses à dire pour expliquer comment avait évolué Minoru ces derniers mois, en particulier vis-à-vis de sa relation avec Karen, et de pourquoi c’était à lui qu’elle pensait quand il s’agissait d’accourir en urgence pour calmer ses enfants, mais comme il paraît que c’est un speed, on va laisser les autres RPs en cours s’occuper de ça, et arriver au moment qui nous intéresse.

À savoir, justement, le moment où Minoru accourait en urgence suite au SMS de Karen, quelques courtes minutes après avoir rangé à la hâte ce qu’il faisait — et qu’on n’a pas le temps de décrire non plus car c’est un speed. Comme ses prédécesseurs sur cette scène, il débarqua sans comprendre grand chose de ce qui se passait, parmi beaucoup de visages inconnus, son ancien prof de maths, Luna, des têtes vaguement croisées à Halloween et, surtout, Karen. Dont la situation était certes une énigme, mais pas la colère manifeste.

Il se mordit légèrement la lèvre, espéra qu’elle n’avait pas été… tout ce qu’elle pouvait être quand elle s’énervait contre quelqu’un, se résolut à ne pas l’imaginer et se faufila jusqu’à elle.

« S-Salut… bredouilla-t-il pour essayer d’attirer son attention. Qu’est-ce que je peux faire pour… »
Juste après l’avoir posée, il sut que la question était stupide. Entre le SMS et le fait qu’il semblait y avoir une fête, il pouvait deviner tout seul l’enjeu de la situation. Il essaya de se rattraper :
« Tu... veux qu’ils passent la soirée chez moi ? »

C’était petit, pas du tout adapté, et sitôt l’adrénaline descendue il paniquerait, mais tant qu’elle était encore là, il pouvait presque avoir l’air semi-confiant — notez les modalisateurs.

QUOI. PARDON MAIS LUNA, déjà tu fumes ton joint sans me demander, hein.
Je roule des yeux avant qu’on vienne m’aborder par- je sais pas c’est qui. D’où tu sors toi ?  Je lui offre un mince sourire tout en acceptant le saladier.

«Ouais ce serait bien de venir s’installer et- eh- Bonjour ! Merci beaucoup c’est grave gentil, je vais déposer ça là. »

Je me retourne pour aller déposer ça sur la table, quand je regarde à nouveau de l’autre côté, Camil m’aborde. Je me retrouve assise sur le canapé, face à sa gentillesse mon sourire s’élargit.

«T’es un amour Camil, soupirais-je en prenant une gorgée d’eau. Au pire on commandera et on se fera livrer ! Sauf si tu y tiens, tu peux y aller !»

Mes yeux dérivent jusqu’au mur où- LE TROU EST PARTI. ‘Fin, rebouché. Je comprends donc que l’inconnu avait rebouché le trou ! Un autre Terre tiens ! Ça change de ne croiser que Luna. Mais, c’est… UNE LICORNE. Je ne comprends plus rien. Je me lève et me mets debout sur mon canapé. Petit raclage de gorge et-

«S’il vous plait là ! Venez tous vous installer, grâce à… la licorne… le mur est rebouché ! On peut commencer la célébration normalement!»

Que quelqu’un m’entende s’il vous plait… non… que TOUT LE MONDE m’entende PLEASE.  Je suis au bout du rouleau.

__–Enfin le voilà.
__–Allez, tu crèves d’envie de le dire.
__–Je tuerais pour ne pas avoir à le faire, plutôt.
__–Hé oui, mais t’es pas vraiment un personnage, tu peux même pas buter un cafard, alors aboule !
__–… Fort bien, non point parce que ton argument était pertinent, mais bien pour que tu n’insultes plus la logique argumentative la plus élémentaire par d’autres babillages et tentatives minables de syllogismes.
__–Je le dis donc. Son chevalier servant était arrivé. Son paladin, son héros, son sauveur.
__–Musique, on s’refuse rien.
__–Karen lança à Minoru un regard de soulagement, se releva, s’épousseta, essaya de retrouver un contenance, pour mieux l’abandonner aussitôt :
__–« ENFIN T’ES LÀ. Tu me sauves la vie mec. Viens stp, viens là. »
__–Bon par contre elle a viteuf compris que ça s’faisait pas trop chez les Japs donc elle le touche pas, mais ouah l’envie de juste le prendre dans ses bras, c’est chaud. P’têt après on verra hein, genre après dix, quinze ans de vie commune.
__–Je préfère m’abstenir de tout commentaire. Karen emmena donc Minoru jusqu’à sa chambre. La béance, formée dans le mur par celle dans le crâne de Senri, avait été remplacée par un amalgame de terre.
__–Boah, un coup de peinture et c’est bon hein.
__–Karen n’avait, bien sûr, que cela à faire de ses journées que des travaux manuels. Dans la pièce, John et Boyce, allongés sur le grand lit, pleuraient toujours. Ce lit, où les trois dormaient, avait des rebords surélevés pour empêcher toute glissade malencontreuse.
__–« Chez toi, j’sais pas, j’veux pas te déranger, mais si tu peux m’aider à bouger en vrai ce serait top… Tu… tu veux en prendre un ? John est en rouge. »
__–John Minoru, de son prénom complet, là où Boyce Aoi était dans un body bleu, sous les couvertures. Deux adorables bébés blonds. Karen escalada le lit pour se pencher jusqu’à eux et les ramener contre elle et leur chuchoter des mots doux, pour les calmer. Minoru la voyait à présent comme rarement il l’avait vue ; épuisée, mais aussi emplie d’amour et d’attention pour ces deux petites choses, aussi fatiguées et vulnérables qu’elle.
__–Hé ben mon couillon, c’est le truc le plus correct que t’ai jamais dit.
__–Il fallait donc que tu le ruinasses par ton intervention.

__–Ah bon ben, Angie la licorne a été plus rapide.
__–« Beau boulot, mon gars… »
__–Ah et, ça y est, Aaron me prend la tête… Ouah, un Tonnerre à la fois coco, un Tonnerre à la fois.
__–« Bon ben voilà, ça va mieux maintenant, vous allez pouvoir faire c’que vous voulez sans donner envie à la moitié du bâtiment de descendre tous vous buter… Enfin, sachant que la moitié du bâtiment est déjà là… Non puis t’inquiètes mon frère, j’ai compris. »
__–Je glisse mon pétard dans la poche de torse de la chemise d’Aaron, tapote dessus et le regarde droit dans les yeux.
__–« Cadeau de la maison, t’en auras plus besoin que moi t’façons. Allez m’’arrache… Oh, Nana ? J’vais probablement passer à côté du bar, tu veux que je vous ramène quelque chose ? Au pire si vous commencez à manquer de liquide à avaler, tu m’envoies un message. »
__–Bref, ça c’est fait, on se taille.
__–« Salut Minoru. Merci les filles de l’avoir gardé, il est trop mignon hein ? Non Senri, il est à moi. Bon courage à toutes les deux si vous restez. T’inquiètes Tori, Angie est normal, juste un peu… J’allais dire chéper, mais ce serait se foutre de la gueule du monde. … lui-même, quoi. »
__–Je reprends la laisse de mon Bob d’amour, qui passe de sautiller sur Alyona à me courir partout autour, recevoir une bonne grosse caresse, puis se calmer un peu à mesure qu’on s’éloigne. Et c’est une fin de tournage pour Luna.

- Oui monsieur, pardon monsieur.

Senri avait baissé les yeux, quand Aaron l'avait réprimandé. Le garçon s'était relevé, piteusement avec l'idée de remettre sa porte à sa place. Mais c'était sans compter l'intervention de Tori (et de Angie). L'ancienne chamiponne de MMA commença à secouer Senri.

Il bégaya un instant sans pouvoir en placer une. Heureusement, qu'Alyona put répondre. Le boxeur contracta ses muscles, pour s'ancrer dans le sol et arrêter d'être secoué. Il se tourna vers Alyona.

- Ah, euh, c'est avec Nana, elle me l'a lancé dessus, du coup je l'ai coupé en deux. Je dois aller la reposer d'ailleurs ! J'arrive !

Il fit donc un rapide aller-retour dans sa chambre pour reposer sa porte. Lorsqu'il revint, il vit Luna quitter le couloir. Avec le chiot trop mignon.

- EH LUNA TU PARS ??? TON CHIEN EST SUPER C'EST QUAND ON REFAIT UN BRAS DE FER ?

De retour, dans la chambre il salua Angie.

- TROP FORT LE MUR !! Tu crois que c'est possible de faire la même chose autour de quelqu'un ?