OH NON OH NON J'AI ENCORE FAIT UNE BÊTISE. Je la regarde froncer les sourcils. Même avec cet air strict, elle est encore et toujours belle. J'ouvre la bouche pour m'excuser à nouveau quand elle m'attire à elle. Par réflexe, je lève les mains à hauteur de mes épaules dans un geste d'apaisement, mais me fige en entendant ses mots suivants. Oh. God. Ah. Ma tête se vide d'un seul coup. J'ai le cœur qui fait des loopings dans mon torse. Et elle m'achève d'un baiser sur la joue. Je suis complètement sous le charme.

- Hrrm...

J'ai la voix râpeuse, je me racle la gorge en essayant de lui faire retrouver son timbre normal, en vain.

- Oui... Rentrons.

Je prends le chemin du retour avec Katsuyo, posant une main au creux de ses reins. La soirée est belle, un peu fraîche mais rien de bien méchant. Les étoiles me semblent briller plus fort que jamais. Je me repasse en boucle notre baiser. C'était tellement doux, tellement agréable. J'ai envie de recommencer, encore et encore. Et maintenant que je sais qu'elle n'est pas fâchée, la seule chose qui m'empêche de le faire dès à présent est notre pas tranquille sur le chemin du retour.

En discutant de tout et de rien, nous arrivons bientôt à l'institut. Je souris à Katsuyo, j'ai eu le temps de retrouver mes esprits et de reprendre contenance.

- Je te raccompagne à ta porte, bien sûr... Et cette fois, promis, pas d'accident.

Mon visage se fend d'un sourire à son grommèlement. Je passe rapidement ma tête de l'autre côté de son visage. J'embrasse le dessin de sa mâchoire avant de me relever. Toute contente. Il passe sa main contre mon dos, alors je me love un peu contre lui. M'approchant et m'éloignant au gré de nos mouvements.

On discute un peu, mais, je crois qu'on pense tous les deux à autre choses. J'arrête pas de lui lancer des petits regards. Même avec mes talons, il était toujours un petit peu plus grand. Je ris parfois, nerveusement, mais aussi, heureuse ?

Lorsqu'on arrive à l'institut, il s'arrête pour me dire qu'il me raccompagne.

Hm.

Je m'approche doucement de lui, et lui attrape les mains.

- Pas moyen, c'est moi qui te raccompagne cette fois !

Et j'approche mon visage, pour l'embrasser, avant de faire un pas en arrière au dernier moment. Je souris pernicieusement. Avant de m'avancer dans l'escalier, ses doigts entre les miens. A chaque étage, je m'arrête pour le tirer vers moi et me serrer contre lui.

Jusqu'à ce qu'on arrive à sa porte, je m'arrête devant, pour me tourner vers lui, avec un petit sourire, un peu gênée.

- Bon, eh bien, voilà. J'ai vraiment passée une super soirée, avec toi, Camil.

Je me sens complètement fondre à chacun de ses baisers. Alors, quand on se met en marche et qu'elle se love contre moi, je la serre doucement. J'aimerais ne plus la lâcher. Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas ressenti autant de choses pour un autre être humain. Nous marchons en discutant, même si mon esprit est ailleurs. Arrivés à l'institut je propose de la raccompagner mais elle refuse et serre mes mains dans les siennes en disant que c'est à son tour de me raccompagner. Je hausse un sourcil, surpris.

- Euh d'accord, comme tu v-

Je m'interromps quand elle s'approche de moi. Je m'attends à un baiser, mais celui-ci ne vient pas. J'avoue je suis un peu outré qu'elle ait osé faire ça ! Et son petit sourire sournois là ! Mais elle ne me laisse même pas le temps de répliquer et m'entraîne dans les escaliers. Et moi, comme un bon toutou enamouré, je la suis, effleurant parfois sa taille, glissant de temps en temps ma main dans son dos. C'est comme un jeu du chat et de la souris, auquel je joue sans rechigner.

Puis on arrive à ma porte et elle me paraît bien froide et triste d'un seul coup... Le sourire de Katsuyo m'est beaucoup plus agréable.

- J'ai vraiment aimé cette soirée aussi...

Je ne veux pas me séparer d'elle, pas encore. Il n'est pas si tard, peut-être que... Non, je ne devrais pas. Je ne veux pas qu'elle manque de sommeil parce que je la retiens trop longtemps. Mais en même temps, une tisane n'a jamais fait de mal à personne... Bon allez je me lance ! Elle a une volonté propre, si elle trouve ça déraisonnable, elle me dira non.

- Est-ce que... Ça te dirait d'entrer ? Boire une tisane, quelque chose comme ça ? Je demande, un peu timidement.

J'ai toujours sa main dans la mienne, et mes clés dans l'autre.

On arrive jusqu'à sa chambre. Et il y a ce petit moment gênant où, on se dit qu'on a passé une bonne soirée, mais qu'on hésite à la faire continuer, ou a répartir...

Et il me propose.

Je prends un instant pour réfléchir. J'ai envie mais en même temps j'ai du travail demain. Si c'est juste une tisane, ça va ? Mais est-ce que j'arriverai à repartir.

- J'attendais que tu me proposes !

C'est aussi pour ça que j'ai voulu le raccompagner hihi. Le problème de la fatigue, ce sera pour Katsu du futur. Je garde sa main dans la mienne pendant qu'il ouvre la porte.

OK EUH. TISANE, DONC. Mais. Hm. Je. Ok.

Je rentre alors après lui alors que plein de pensées parasites me traversent. Je déteste mon cerveau, des fois.

Tout le temps en fait.

Mes yeux s'accrochent sur les petits détails de sa chambre. Elle est petite, c'est une chambre d'initié après tout. Je me suis un peu sur le côté, attendant qu'il me dise où m'asseoir.

- C'est joli chez toi !

Genre on voit le sol. Bon. Le malaise passera quand je serais assise, là c'est le moment d'adaptation. Normal.

ELLE A DIT OUI HIIII !! En plus j'ai fait tout un stock de thés et de tisane du tonnerre (hihi) de Dieu !! Je souris et ouvre la porte sans lâcher sa main. Ma chambre est éclairée par un rayon de lune jusqu'à ce que j'allume la lumière. Comme d'habitude, elle est propre et rangée, habitude me venant de mes années d' "éducation" à la militaire de mon père. Depuis, si quelque chose dépasse, ça me rend anxieux.

Je laisse Katsuyo entrer et referme la porte. Ma chambre est assez petite mais parait spacieuse au vu du peu de meubles présents dans l'espace. On a vers le fond un coin cuisine avec une plaque, ma bouilloire et mon micro-ondes débranché comme à son habitude pour ne pas qu'il hurle. À gauche de la porte se trouve une grande armoire en bois clair, puis un bureau près de la fenêtre sur lequel se côtoient des dessins au fusain et des papiers administratifs. Contre le mur à droite se trouve mon lit, fait au carré, sur lequel sont placés quelques coussins pour en faire un canapé. Il y a également une chaise de bureau et quelques portraits dessinés de ma main accrochés au mur. Devant la fenêtre se trouvait un chevalet avec une toile en cours à la peinture à l'huile.

- Fais comme chez toi... Assieds-toi où tu veux. Je dis en désignant mon lit ou la chaise de bureau.

Je m'approche et mets la bouilloire en route. Katsuyo complimente mon chez-moi, ce qui me fait très plaisir. Je lui souris avec douceur.

- Merci. C'est un peu spartiate, mais j'ai du mal à vivre autrement. Le désordre a tendance à m'angoisser.

Il faut absolument que j'achète au moins un fauteuil et un tapis pour la prochaine fois où elle viendra ! Je lance l'eau et ouvre ma petite mallette à thés que je lui apporte.

- J'ai un peu de tout. Là c'est les thés noirs, tu as chocolat-orange, pêche, celui-là est vanillé. J'ai aussi quelques thés verts avec matcha, j'ai celui-ci à la rose, et celui-là est à la menthe, et le dernier est au gingembre et au citron... Et après j'ai les classiques, Earl Grey, Darjeeing. Ah, et j'ai celui-ci, il est un peu plus long à faire mais il est super joli ! C'est du thé aux fleurs de pois bleu. Il est bleu une fois infusé et si tu rajoutes un peu de citron il devient violet.

Je lui ai tout montré en désignant les sachets à chaque fois. Je m'assois à mon tour et pose la mallette près de nous. Ma main s'égare sur son bras.

- N'hésite pas si il y en a un que tu aimes plus que les autres.

J'acquiesce quand il me dit de m'asseoir où je veux. Quand je complimente sa chambre, il me révèle que le désordre l'angoisse. Oh, faut pas qu'il voit ma chambre. Heureusement que je l'ai raccompagné. J'enlève mes chaussures, plus par habitude qu'autre chose, et cherche du regard quelque part où les mettre.

Après les avoir bien calé pour ne pas mettre de désordre, je vais m'asseoir sur le lit. Y a plein de coussin !!

- Je comprends, t'inquiète pas ! On vit mieux dans un environnement ordonné ! Ma mère disait que si ta chambre est rangée, ta tête aussi !

Ce qui explique, plein de choses, en fait. Je lève la tête vers lui quand il me présente ses thés et tisanes. Y a des trucs que je connais un peu, mais... IL EN A PLEIN. Le thé à la rose me fait de l'oeil, jusqu'à ce que...

- Oh ! Le thé au fleur ! J'adore, en plus s'il change de couleur c'est trop bien !!

Je caresse du pouce sa main avant de le laisser repartir. Je retire mon sac de mes épaules et le dépose sur le dossier de la chais. Avant de me rasseoir, en tailleurs, sur le lit. Je regarde un peu partout - surtout les dessins - et le chevalet.

- T'étais en plein travail ?

Je me suis tourné vers lui, puis ait tendu mon bras pour attraper le sien. Je le tire vers moi et me dresse un peu, levant le menton vers lui. Je le tire un plus, pour doucement, attraper ses lèvres avec les miennes.

- Le thé doit infuser combien de temps ?

Quoi, si j'ai choisi ce thé parce qu'il doit infuser longtemps ? Non, voyons ce n'est que pure coïncidence !

Je souris à Katsuyo en la voyant s'installer confortablement au milieu des coussins sur mon lit. C'est un lit double, alors une fois rangé pour devenir un canapé, on peut s'y vautrer sans souci. C'est super confortable pour glander avec l'ordinateur ou un livre. La jeune femme a même rangé ses chaussures dans un coin, elle est tellement prévenante.

- Haha ça me vient de mon père, il était militaire ! J'explique.

Ne rentrons pas dans les détails, ça n'en vaut pas la peine ce soir. Chaque chose en son temps. D'abord, le thé ! Je vois le regard de Katsuyo s'attarder sur le thé à la rose, qui a un joli sachet aux couleurs pastel, jusqu'à ce que je mentionne le thé aux fleurs de pois bleu.

- Va pour celui aux fleurs ! Je mettrais le citron à la dernière minute pour que tu voies le changement. Je dis.

La caresse de son pouce sur ma main fait remonter un frisson le long de mon bras. Je repars et sors la théière que je garde spécialement pour ce genre de thé. Elle est en verre avec une partie haute qui permet l'infusion, une bille aimantée et un socle en forme de cerf. Je pioche cinq fleurs dans mon sachet de thé et les laisse tomber dans la théière avant de verser l'eau dessus.

- Ah oui, je faisais un étude sur les tableaux de la renaissance. J'essaie d'en copier les techniques à partir d’œuvres trouvées dans les livres ou sur Internet... C'est plus difficile que je le pensais. J'explique, répondant à la question de la jolie Feu.

Je referme le couvercle de la théière et retourne auprès de Katsuyo. Elle m'attire à elle et je vient m'asseoir tout contre elle, nos jambes se touchant. Puis, sans que je m'y attende, ses lèvres sont à nouveau sur les miennes. Mes yeux se ferment le temps (trop court !) que dure le baiser.

- C'est un quart d'heure, il me semble.

Je me rends compte que ça veut dire qu'on a quinze minutes pour... Pour quoi, en fait ? MAIS À QUOI PENSE MON CERVEAU !! Je sens mes joues chauffer à nouveau. Et pourtant, malgré ma nervosité, je me surprends à passer une main dans les cheveux de Katsuyo pour attirer ses lèvres aux miennes. Quand je recule, j'ai du mal à détacher mon regard de celles-ci.

- Que veux-tu faire en attendant..?

J'acquiesce à la mention de son père militaire. Je me retiens de faire un commentaire sur les darons qui ne parlent pas de leur émotions. C'est peut être un raccourcis un peu trop osé. Au lieu de ça, il sort une théière du futur ! J'applaudis quand je le vois mettre le thé dedans.

- Elle est trop bien!! Hâte de voir le changement de couleur !

Je tourne la tête vers le tableau quand il m'explique qu'il recopie les tableaux de la renaissance.

- Hm, je comprends, j'imagine que ça doit être dur avec une image... Ce serait plus facile dans un musée non ? Après, ramener ton chevalet dans le musée, sacré logistique.

Et euh. Bin. Après que j'ai dis ça. On s'embrasse une première fois.

Ok. C'est un peu long effectivement, ça nous laisse le temps de...

Il m'embrasse à nouveau !!

J'ai le coeur qui bat la chamade, le souffle un peu court. Les yeux mi-clos. Je dois répondre je crois. Je sais même pas si je suis capable de parler encore EST CE QUE JE SAIS ENCORE COMMENT JE M'APPELLE.

Je sens encore le contact de sa main contre ma tête, quand il m'a attiré vers lui. Je respire vraiment fort, ou c'est juste ça résonne dans ma tête ? Mes mains glissent contre lui, la droite vient s'échouer contre son cou, tandis que l'autre se pose sur son flanc.

- Ce que tu veux.

J'ai soufflé ces mots entre mes lèvres, tout proche de son visage, mes yeux sont mi-clos. Je songe même pas à essayer de le taquiner encore. Je l'embrasse.

J'adore l'enthousiasme de Katsuyo. Elle est contente même si c'est pour une chose aussi insignifiante qu'un changement de couleur de thé. Je trouve ça tellement charmant. Je lui explique mon étude sur la peinture à l'huile, et elle s'y intéresse aussi ! J'ai vraiment de la chance de pouvoir passer du temps avec une femme aussi exceptionnelle... Je rigole quand elle me dit que je devrais emmener mon chevalet dans le musée.

- Haha je ne suis pas sûr qu'on me laisse entrer !! Mais je pourrais au moins prendre des notes en voyant les tableaux de près. Dommage qu'il n'y ait pas de musée à Terrae.

Et puis je m'assois près d'elle, et on s'embrasse une première fois. C'est aussi incroyable que la première fois. Et on a un quart d'heure à tuer, enfin façon de parler... Ça peut être long comme très court, un quart d'heure. Alors je ne résiste pas à l'embrasser une nouvelle fois. J'ai à chaque fois plus de mal à me détacher d'elle. Ma question est prononcée d'une voix essoufflée à laquelle celle de Katsuyo fait écho. Je sens ses mains contre moi, mon visage, mes côtes. Je presse ma joue contre celle qui s'était posé dans mon cou. Puis elle m'embrasse à nouveau. Ce que je veux, alors..?

Je laisse durer le baiser, mes mains glissent sur sa taille. Je ne veux pas la brusquer ou lui faire peur. Mes lèvres glissent dans son cou. Sa peau est si douce...

- Dis-moi si tu veux que je m'arrête... Je souffle.

Elle est mon trésor, elle passe avant tout.

C'est vrai qu'on a pas de musée à Terrae... Pourtant on a pas mal d'artistes.

- C'est dommage, je suis sûr qu'un musée d'art Terraens seraient super ! Peut être qu'il pourrait être implémenter à Tokyo.

Je suggère ça rapidement avant que l'on s'embrasse. Et, je perds vite le compte. C'est pas qu'il y en a beaucoup. C'est juste que c'est intense. Je sens ses mains allait contre ma taille, puis ses lèvres jusqu'à mon cou. Je lève la tête, laissant échapper un soupir, mi-surpris, mi comblé. Ma main passe de sa joue à ses cheveux. Ils sont tellement doux. Je m'aggripe à eux, les relâche, les aggripe à nouveau.

Quand j'entends sa voix, j'ai un frisson. En guise de seule réponse, j'appuie sur sa tête et attrape son vêtement. Je me laisse tomber sur le lit, sans le laisser quitter mes lèvres.

Quand nos lèvres se décrochent, on est allongée sur son lit-canapé. Je suis pivoine. Le souffle court. Je fais une moue.

- Comment tu veux que j'arrête après ça.

Et, comme j'ai pas totalement perdu le nord, ma main a quitté son flanc pour se glisser contre sa hanche.

Un musée à Terrae... Mes pensées s'emballent un instant mais bien vite je suis interrompu par un baiser. Puis un autre. Je ne sais plus qui embrasse qui. Mes lèvres s'égarent dans son cou et je sens mon souffle se hâter contre sa peau. Sa main passe dans mes cheveux, les tire un instant, faisant encore accélérer mon souffle. Mais il faut que je sache, si c'est réellement ce qu'elle veut.

Sa réponse est on ne peut plus claire, elle m'entraîne en avant alors qu'elle se laisse tomber parmi les coussins. Je me laisse faire docilement, incapable de me séparer d'elle. Quand enfin j'y parviens, elle est aussi rouge que moi et esquisse une moue adorable. Je souris avec douceur et replace une mèche de ses cheveux qui lui barre le visage. Les miens tombent en cascade autour de nous, ma tresse s'est détachée. Sa main contre ma hanche m'électrise déjà, j'ai les idées qui s'embrouillent. Je pose mon front contre le sien, nos lèvres ne sont qu'à un cheveux.

- Je suis votre humble serviteur. Je souffle dans un murmure.

+ 18:

Sa voix QUAND IL DIT ÇA. Non mais c'est bon, il va me rendre folle, je vais mourir de... Fiou. Je sais pas, mais je vais mourir c'est certain.

+18:

- OH CAMIL.

NON PUTAIN.

- Le thé, on l'a pas oublié ?

Ça fait 15 minutes ? Mais pourquoi je pense à ça. C'ÉTAIT VRAIMENT LA CHOSE A LAQUELLE JE DEVAIS PENSER ???

+18:

Sa voix a changé. Inquiet, je me redresse sur les coudes. J'ai fait une connerie, à tous les coups. Elle va m'engueuler, je vais avoir perdu toutes mes chances avec elle et-

- Le thé ?

Pourquoi elle me parle de thé maintenant ? On était bien non ? Elle n'a pas besoin de prétextes pour me demander d'arrêter, je l'aurais fait même sans ça... Mais qu'est-ce qu'on s'en fout du thé ! Quoique... Ça fait combien de temps qu'il infuse..? J'AI PAS MIS DE TIMER OMG !!!

- AH MERDE !!

Je me précipite vers la théière, la chemise défaite et les cheveux en désordre. Je les attache en y faisant un nœud (oui ils sont assez longs et assez épais pour que ça marche un temps !) et fais couler le liquide dans la partie basse de la théière. J'en verse un tout petit peu dans un verre pour le goûter. Ouf, il est à peine trop infusé. Ce n'est pas mauvais, juste un peu plus fort. Je prépare donc les deux verres en y mettant des glaçons puis le thé.

- Viens voir, je vais verser le citron. J'appelle Katsuyo en essayant de paraître normal et détendu.

J'ai encore le cœur qui bat à toute vitesse. Je n'en reviens pas qu'on se soit interrompus ! AAAAH COMMENT JE SUIS GÊNÉ OMG !! Mais mes mains ne tremblent presque pas quand je verse les quelques gouttes acidulées dans les verres. Je suis juste rouge pivoine. Le thé change presque instantanément de couleur, et je mets une paille rose dans celui de Katsuyo, et une jaune dans le mien. On retourne s'asseoir. JE SAIS PAS QUOI DIRE AU SECOURS.

Mais appelez-moi Katsukon en fait. C'est une blague avec Katsudon. Cherchez pas. Alors qu'il s'affole pour aller récupérer le thé. Je reste sur le lit, un bras hors de ma robe et, elle est remonté jusqu'à mes hanches. Vas-y, je suis ridicule et teubé. Je l'ai regardé partir avec toute la détresse du monde. BAH OUI MAIS AUSSI JE LUI AI PARLE DU THÉ.

Oh. Il s'est levé. Sa chemise suit son mouvement. WOAH SES CHEVEUX. Il les a noué comme ça ? Mais, euh, en fait, t'es trop beau ? Je suis presque moins dégoûté qu'il se soit levé.

Il me dit de venir et, je panique un peu. Je me redresse, réajuste ma robe à mes cuisses, et... j'oublie mon bras dehors. Mais bordel. Je viens me mettre à côté de lui. Sans mes talons, je suis vraiment toute petite, rapport à lui. Je pose un peu ma tête sur son épaule, alors qu'il presse le citron et qu'il me dit de regarder.

Non mais Katsu, regarde le thé pas ses abdos !! MAIS MAIS MES YEUX LA REPONDEZ MOI FAITES CE QUE JE DIS.

Je détourne le regard et c'est déjà violet.

- Wah !!! C'est super joli !!

Il met une paille dans nos tasses, aaaahw, il m'a mis une paille rose, il a capté que c'était ma couleur préféré ?? Mais comm- Mes cheveux. Ok.

On repart s'asseoir. Et c'est un peu bizarre. Alors que je glisse la paille entre mes lèvres, je glisse un regard vers lui. Mais il est trop beau, c'est pas possible. Je me rapproche un tout petit peu. Genre je gigote un peu pour réduire l'espace entre nous.

- Il est... vraiment très bon ! J'avais jamais goûté ! Le thé aux fleurs, c'est quelques choses quand même !

Mais, vas-y essaye d'être moins intéressante. J'approche mon genoux du sien et l'éffleure.

- Euh, je, tu sais, fin.

Eh mais pourquoi c'est dur de parler en fait ??

- J'aime bien quand tu m'embrasses, tu sais.

Il fait chaud, hein.

- Et, euh, ce truc avec les éclairs, c'est, euh woah.

Bon allez, je détourne le regard vers ma tasse, rouge pivoine. Il est joli ce violet quand même.

J'ai versé le thé et Katsuyo m'a rejoint. Elle s'est un peu rajusté ce qui me rappelle que moi, pas du tout !!! Je pense que je pourrais me fondre dans un plant de tomates tellement je dois être rouge. Mais quand elle pose sa tête contre mon épaule, ça m'apaise un peu. J'arrive même à sourire naturellement.

On retourne s'asseoir et je ne sais pas vraiment comment me mettre. J'ai abandonné l'idée de refermer ma chemise, de peur d'avoir l'air prude.

- Oui, c'est un bon thé. Très floral, il faut aimer, mais du coup tu aimes haha. Tant mieux !

Pitié faites-moi taire oh la la !! Quand elle essaie de se rapprocher, je l'aide en faisant de même, jusqu'à ce que nos jambes se touchent. Est-ce que je devrais dire quelque chose ? Alors que j'ouvre la bouche, sûrement pour m'excuser, elle me devance et ce qu'elle dit... Le rouge doit vraiment être ma couleur, parce que je pique le plus gros fard de ma vie !!!

- J'aime bien aussi... T'embrasser je veux dire. Haha.

Un rire nerveux m'échappe et je prends une gorgée du thé. AU SECOURS JE SAIS PAS QUOI DIRE JE SUIS UN GROS BOULET ! ET KATSUYO QUI M'ACHÈVE !!! Je suis pivoine et je n'ose plus la regarder.

- Je dois t'avouer... C'était pas du tout contrôlé... C'est juste...

Tu me fais beaucoup d'effet. Je n'ose pas le lui dire. À la place je bois une gorgée du thé.

- Enfin tu vois quoi...

Bien sûr que non elle voit pas, imbécile...