les applaudissement de Lys sied tout à fait à la satisfaction d'avoir prévu ma victoire. Aussi longtemps que j'ai mes lunettes, je peux m'adonner aux exercices de précision. Je répond d'instinct à son compliment, fier de moi.

"N'est-ce pas? Cela étant dit, des haches aurait été plus fun."

Parce que la subtilité c'est pour les loosers. Ou les gens qui manquent d'ambition... ou de bon sens en fait.

J'étudie un instant le lot que Lys se choisit, un peluche toute blanche, sorte de robot attardé qui à eu la désagréable surprise de se faire percuter par une voiture. Je suppose que la pitié que suscite une créature peut la rendre mignonne, sous un spectre différent.

"Mais de rien......"alors que je lutte avec moi-même, je ne peux m'empêcher d'ajouter" ... N'empêche, il a l'air un peu attardé."

Putain, c'est parti tout seul.

Suivant Lys hors de la foule, nan sans une question prête à partir au bord des lèvres, elle passe un coup de file et devine au nom que c'est sa colocataire. Un bref échange que je ne peux qu'écouter me fait dresser un sourcil. D'une part pourquoi elle ne lui raconte que la moitié de la vérité alors qu'elles sont sensées être proches mais plus encore elle m'annonce qu'elle souhaitait aller au cinéma, mais au vu de la momentané fermeture du dit lieu, elle m'invite à aller s'échouer chez elle.

Je prends un instant pour songer à la proposition avant de jeter un coup d’œil par dessus mon épaule, regardant la foule derrière moi. En fait c'est assez facile comme décision à prendre.

"Pourquoi pas. Puis je suppose qu'avec tes pouvoirs, tu seras également plus à ton aise loin de la foule."

Puis avec mes tares, je me sentirais un peu plus à l'aise au calme aussi mais ça on est pas obligé de le rajouter. Je m'engage donc en direction de l'institut, m'assurant qu'au passage la jeune femme suive le pas. Sur la route, elle m'arrête pour faire un détour par le konbini,, seul résidu du commerce dans le village, pour y faire quelques emplettes . Errant parmi les rayons de la boutique, je comprend pourquoi tant de gens se laissaient aller à ne plus cuisiner eux même. Fin de la sempiternelle corvée culinaire. Je me constitue rapidement un panier avec des nouilles instantanées au canard épicé et une bouteille de jus de fruits avant de retrouner vers la jolie blonde.

"On se prend des bières ou un truc du genre? Perso, j'ai rien contre les trucs un peu plus fort. Même si j'ai pas une endurance folle à l'alcool. Je suis un sprinter de la boisson. Efficace sur de courtes descentes."

Je laisse échapper un rire quand elle me parle du charme de la peluche. J'acquiesce ensuite, tout sourire avant de rajouter.

"L'essentiel, je suppose, c'est qu'elle te plaise. Ce que j'en pense compte pas trop."

Aux mots "c'est la fête", je hausse les épaules, ne sachant trop que faire d'autre, la regardant faire des choix d'alcools que j'approuve également avant de se saisir des diluants nécessaire. D'accord sur le règlement moitié-moitié de la note alcoolisé.

"Franchement, si tu me demandes, il y en aurait déjà presque trop, mais si tu m'écoutes, je te dirai qu'il n'y en a pas assez. On appelle ça un dilemme. Terrible et cruel. Boire ou ne pas boire."

Lys me parle alors que j'aperçois quelqu'un se présenter derrière elle, jouant du moonwalk, aussi connu sous le nom de backped chez les intimes, qu'elle fini par heurter au milieu d'une phrase qui ne se relèvera jamais du choc. Le grognement du type jure étrangement face à la jeune femme qui fond en excuse, consciente qu'elle aurait effectivement pu faire plus attention. Le type, éméché comme 4, ce qui fait 12 si on compte ses collègues qui viennent s'amasser près de lui, semble avoir envie de prendre Lys à partie.

Ici plusieurs choses me froissent. D'une part, ils ont visiblement l'intention de s'en prendre à la demoiselle, ce que le premier gars tente de faire pour se recevoir un coup de taser royal qui le fait décamper à deux pas de là, une autre, c'est que ses comparses jettent à l'unisson un regard mauvais à Lys. La troisième, c'est qu'ils ont même pas capté que j'étais là, comme si je n'avais rien avoir avec la scène en cours. Enfin, la dernière, c'est que je suis déjà en train de charger les types  jettant mes deux pieds dans le premier qui se présente à moi . L'effet en est renversant pour lui comme pour moi.

Je me redresse d'un bon pour  en voir un second jouer avec des flammes dans sa main. Il me sourit d'un air mauvais, faisant grandir la flamme dans sa main tel une menace. J'avance vers lui d'un pas rapide, pour projeter ma jambe gauche dans son visage, ignorant la brève chaleur sur ma jambe qui ne dura que jusqu'à l'impact de mon pied avec sa mâchoire.  Je jette un coup un bref regard là où devait se trouver le troisième crétin pour apercevoir du coin de l’œil un barre en fer que je bloque en serrant les dents, le bras plié pour encaisser le coup en limitant au possible la casse. Bon ne nouvelle, rien est cassé même si la force du coup me fait tomber à terre et que la douleur qui irradie le long du membre touché m’handicape un peu. Je ne rétabli mon attention que pour rouler sur le coté et éviter un nouveau coup.

Les choses ont dégénérées un peu vite.

Alors que je commence à être à court de solutions viable face à mon assaillant armé, je songe un instant à encaisser un second coup pour tenter de le désarmer. J'aurai pas à chaque fois la chance de finir sans fêlure, brisure et tout ces mots qui sonnent aussi mal qu'ils sont douloureux. Mais voilà, un coup de pied salvateur dans le dos de mon assaillant suffit à le désarmer.

L'aide secourable n'est nul autre que la demoiselle qui n'a jamais été en détresse. Elle a l'air s gonflée par la situation et au vu de traitement qu'elle inflige aux côtes du type, elle est de mauvaise humeur.

Hors sujet totale, pourquoi je trouve ça sexy une jolie blonde qui casse des bouches? Merci le sens des priorités, j'en oublierai presque que j'ai mal au bras. Je laisse échapper un rire alors qu'elle leur assène une punch line digne de Die Hard. Je me force à me taire pour ne pas gâcher son moment. ET c'est avec un regard transformé, maintenant inquiet que Lys se retourne vers moi. Je commence à l'avoir  vu plusieurs fois ce regard là.

"Ça va, il s'en tire pas mal . Rien de cassé, ou alors je l'ai pas encore sentis. Mais il a pas l'air de faire un angle  bizarre. "

J'ose finalement tâter les zones impactées, avant bras et biceps gauche. J'ai mal, mais j'ai la motricité. C'est convenable. j'ai juste pris un coup de barre en fer quoi.

"Rien de cassé, je dirais un 5/10 parce que ça fait mal et que je vais le sentir pendant encore 10 minutes, mais ça me passera. remettons nous en route"

7/10, je douille un peu mais j'assume pas. Je ramasse les courses qu'elle a lâché à terre et l'invite à  poursuivre notre chemin jusqu'à l'institut. J'aurai eu ma dose des gens ce soir.

"T'es plus film ou programme à la con?"

Entamant la conversation comme l'ascension vers la chambre que la jeune femme partage avec sa colocataire.  

"N'empêche, c'est quoi leur problème au gens. S'armer quand ils ont la supériorité numérique, aucune dignité."

Un peu frustré d'avoir mangé un coup, je ne peux me retenir de râler.

Lys me materne un poil à mon goût. mais je me retiens de le lui signifier. On va pas se mettre à se plaindre de quelqu'un qui me porte un peu d'attention si? alors que mon cerveau se concentre sur l'action de se redresser, ma bouche, livrée à elle même, continu de parler.

"Je suis pas en sucre. D'ici 5 minutes, je ne sentira plus rien."

Je tique un instant quand elle me met mes lunettes. Je ne sais pas si c'est parce qu'elle sont mal misent ou si c'est dû au fait qu'elles tordues, mais malgré mes tentatives vaines de réajustement, elles restent légèrement de travers...

"Faut dire, c'est quand même toi qui a inauguré le ravalement de façade à grand coup de coude je te rappelle. Si ça se trouvent ils suivent ton exemple."

La fausse mauvaise foi, pour évacuer l'excès de sel. Je devrai proposer ça à Lys, alors qu'elle constate la perte de sa robe. En même temps, donner des grands kick dans les gens.... Un peu de vrai mauvaise foi aussi visiblement.

Elle tente de me rassurer sur ma performance, ce qui me chiffonne un peu plus l'amour propre. Elle considère que j'ai besoin d'être réconforté, c'est quand même tomber bien bas.

"Bah en même temps, il se contenté de faire du feu. Si c'était quelqu'un de ton genre ou de celui d'Elwynn, là j'aurai pu avoir de mérite. Même si je doute que cela se passe bien pour moi dans ce cas de figure."

Si je m'attendais à un chantier de son royaume suite à ses avertissements, je suis maintenant un peu déçu, elle , de son coté, semble agréablement surprise. Je la remercie pour son accueil et m'en vais sortir deux verres et me servir une vodka pomme. Je regarde un instant la pièce autour de moi. Deux lits collés, un canapé, une grande télé, de la farine qui traine ici et là sur le plan de travail. En fait, à bien y regarder, que ce soit sous le lit, en haut des placards, on peut apercevoir ici et là de la nourriture et des grignotages. La demoiselle s'en revient, dans une tenue plus passe partout, en short, les cheveux au vent, c'est une figure de style je sais bien qu'il y a pas de vent en intérieur, et portant MON T-SHIRT, son trophée.

" On m'a dit beaucoup de bien des dramas. qu'en penses-tu?"

Je suis mon vêtement du regard alors que la jeune femme vient s'installer à son tour.

"Tiens, Lys temps que tu en es à te changer, tu pourras me le rendre? Il manque cruellement à mon pantalon belge."

Nan mais elle rigole là? Genre, elle bouscule quelqu'un parce qu'elle regarde pas devant elle, je me jette dans la mêlée pour la couvrir des représailles imminente, parce tu as as tazé un type meuf ! Je voulais juste pas qu'il t'arrive des bricoles et voilà comment on me remercie. Aucun respect les gens de nos jours.

" C'est peut-être toi qui devrais porter des lunettes Lys. D'une part pour regarder où tu marches et d'autre part parce que tu arrives quand même à me dire que c'est ma faute si j'ai pris un coup. La prochaine fois, une guêpe va me piquer et tu me demandera de lui présenter mes excuses à ce train là."

le choix du programme à l'air de la surprendre, j'ai pas la tête du type qui aime étendre ses horizons culturelles? Je pensais pourtant.

"Je m'attend pas à comprendre tout ce qu'il se passe, mais on va surement découvrir des trucs qu'on ignore au passage, c'est instructif et ludique."

Parce qu'on peut être sérieux en s'amusant. Une philosophie saine si il en est. Puis avec un peu de chance, ça sera intéressant. Pas autant que le kidnapping de mon vêtement cependant. Elle s'attend pas à ce que je sorte torse nu en hiver juste pour venir quémander mon T-shirt, c'est sous estimer ma pugnacité.

"Donc qu'on soit incapable de déterminer l'âge d'un japonais, c'est pas juste un cliché raciste? Bonne nouvelle, je commençais vraiment à douter de ma personne depuis mon arrivée ici."

Nan c'est vrai, l'exercice est difficile temps que la tranche d'âge est pas flagrante je trouve. Ou je suis pas suffisamment observateur, ce qui me ferait mal à l'amour propre je l'avoue. Je découvre donc, quelque peu hagard, la scène d'exposition de ce fameux drama.

" Quand la télé est ta seule référence pour les cours de lycée, tu te sens vite perdu dès qu'on te parle de milieux scolaire. J'ai mis des années à m"acclimater à étudier au milieu d'un groupe, ça me parait un peu surréaliste. Comment tu veux apprendre correctement si ton instructeur n'a pas de temps à te consacrer pour t'aider à combler tes faiblesses?"

Remarque, moi, il avait tout son temps, il a jamais réussi à me faire faire une équation à deux inconnus.

Nan mais elle se fout de moi là? Il s'avère que oui . Le regard vaguement courroucé que je lui lançais se transforme en une moue blasée, ponctué d'un soupir las. Pourquoi je tente de la prendre au sérieux ? Elle ne prend ses grands airs que quand ça l'arrange. C'est un peu contraint par les faits que je me retrouve à lui dire :

" Je te remercie, ça aurait pu mal se passer pour moi en effet. Puis j'allais pas te laisser seule face à ces sacs à bières, si ?"

Je me demande si finalement c'est pas moi qui leur ai épargné des souffrances inutiles, Lys avait pas l'air d'avoir envie de leur faire les yeux doux à partir du moment où ils lui ont cherché des emmerdes.

"Toujours écouter le maître, c'est ce que mon instructeur à domicile me disait. Faut dire en même temps, l'autorité ça les arrange dans ces cas là. Je suppose que ça le reste, même si c'est de l'autodérision. C'est la pensée derrière qui compte je suppose."

Elle me tend son torchon rempli de glaçons que j'accueille avec un regard qui devait exprimer un truc du genre "Tu veux que je fasse fasse quoi avec ça?", aussi se sent-elle obligée de m’expliquer quoi en faire. Lui offrant un sourire contrit, je lui signifie que tout va bien.

"Merci bien mais non merci, ça n'existe plus que dans nos mémoires set sur ma peau maintenant."

Je sors un glaçon de son emballage et la lâche dans mon verre.

"Par contre là, c'est amplement le bien venu. La vodka c'est meilleur frais. Il est comment ce Ys? Parce ce qu'à t'entendre, tu présentes un drôle d'oiseau. En fait, si je me fie à ce que tu dis, tu fréquentes des gens bizarres. Ce qui renvoyé à moi-même ne fait que confirmer cette pensée d'ailleurs."

Disons que je connais des gens plus socialement compétent que moi. Et je connais pas grand monde.

Après un soupir, je fini par lâcher un sourire face à sa tentative de raccommodage de mon ego. Je dois bien lui rendre ça, elle supporte bien mon caractère de cochon.

"Disons qu'a défaut d'être galant, j'essaie au moins d'être secourable. J'me sens pas spécialement l'âme d'un noble chevalier, juste celle d'un crétin impulsif. Tu as raison j'aurai dû trouver un autre angle d'approche."

J'espère qu'elle interprète cela comme un pas vers elle, et au passage que je suis pas insensible à ce qu'elle me dit. Elle fait l'effort d'être prévenante avec moi.

Elle entame une longue diatribe sur son maître, un certains Ys. Elle m'avait déjà un peu parlé de lui, ébauchant un curieux portrait, et le fait est qu'elle récidive. Les choses ont l'air un peu compliquées entre eux. Je ne peux m'empêcher d'y aller de mon petit commentaire que j'accompagne d'un sourire, pour lui signifier que je rigole.

"Décris comme ça, ça ressemble un peu au fast food du mentorat. Mais j'imagine que grâce au livre au moins, tu peux appendre un peu de ton coté !"

Même si je suppose qu'il fait pas trop mal son travail. Lys n'avait pas l'air particulièrement impressionnée par la situation. Moi-même, j'ai d'avantage perdu mon sang froid qu'elle... Je vais probablement garder cette réflexion pour moi. Sauvons ce que l'on peut de ma crédibilité.

"C'est déjà ça."

J'ai pas trouvé beaucoup plus intéressant à dire pardonnez mon manque d'inventivité. Le drama quant à lui poursuit sa vie sur un yakuza qui peine à compter jusqu'à 30. Je sais pas pourquoi, j'ai toujours un peu de mal à supporter l'embarras que provoque ces situations. D'une manière ou d'une autre, j'ai l'impression que ça rejaillit sur moi.

"C'est quand même la tristesse. 30 millions de dollars qui s'évaporent parce qu'un type est con. Et ça doit aller au lycée ce truc? J'lui souhaite bien du courage."

Je juge tellement fort. J'me prend peut-être un peu au jeu du drama.