Vraiment j'mets des spoilers pour la forme mais c'est léger (+18):

Je rougis avant de me perdre dans son regard, puis d'éclater de rire.

"Comme si j'pouvais perdre eh. L'avantage de jouer à domicile-"

Je finis de me redresser complètement, sans quitter ses lèvres, puis j'entre à mon tour dans l'eau, qui m'arrive à l'entrejambe, avant d'attraper ses hanches pour l'embrasser à nouveau, après avoir redécouvert son visage, maintenant encadré de ses cheveux libres et humides.

"Puis une promesse reste une promesse, c'est ton jacuzzi, cette nuit. Alors, oui, je me suis permis d'entrer mais. c'est vraiment pour pas que tu attrapes froid de- d'ici."

Je jette un regard à sa poitrine dénudée et me mord la lèvre d'un air mis désolé, mis fier de ma connerie, et je l'attire contre moi, joignant le geste à la parole, puis nos lèvres, cachant ses tétons contre mon torse. La nuit est encore longue et s'annonce tellement douce. Je m'assieds finalement dans un des coins du bassin, invitant Nana à faire de même. Le sourire aux lèvres, je me demande si elle va choisir un autre coin, ou si elle va venir contre moi. Mmh. Je prendrais bien une bière, moi.

La chaleur du jacuzzi dans mes jambes est agréable, ses lèvres contre les miennes, encore plus. Je rigole, roulant des yeux.

« Bien sûr hm, t'as toujours été le bienvenu dans ton propre bain t'sais, répondis-je un sourire aux lèvres.»

Une nouvelle accolade, un nouveau contact. Est-ce que cette nuit devra vraiment s'arrêter à un moment? Je l'entoure de mes bras jusqu'à ce qu'on s'installe confortablement dans l'eau. Je vois Erik dans le coin. Je reste au milieu, plongeant mon corps jusqu'à mon nez ne laissant que mes yeux à l'extérieur. Le bonheur de se plonger dans l'eau. Hm...
Je le fixe, un sourire aux lèvres. À la recherche de pensées claires, je tente de process' ce que mon corps vient de connaître. C'est étrange... la douceur... Mais, c'est addictif.

Ce serait plus agréable de se poser une bière à la main dans l'eau. J'hausse les sourcils dans sa direction et me lève pour sortir de l'eau. Un peu difficilement par mes muscles qui auraient aimer rester au chaud, sans avoir à bouger. Cherchant du regard la glacière. Puis, je me penche pour récupérer deux cannettes que je tiens d'une main. De l'autre, je me décide quand même à essuyer brièvement mon visage, au hasard, pour retirer ce qui coule de mes yeux. Ça fait des traces de larmes noires, pas ouf.

Du coin de l’œil, les bandages à terre... mon haut. J'hésite. Je me décide à ramasser le tas pour les rapprocher du jacuzzi, pour ne pas oublier. Je tends une bière à Erik.

« Brrrr, ouais une fois dehors de l'eau hein... C'est une autre histoire haha.»

Je dépose la mienne sur le rebord, que je fixe une longue seconde, les images défilent. Je rougis un peu. Je reprends mon haut que je décide de rattacher rapidement. Pas parce que je veux me cacher, juste parce que, je me dis, pourquoi pas jouer un peu? Je le rattache en le regardant dans les yeux, un air joueur.

« Une petite pause ne te fera pas de mal, dis-je en faisait une fausse moue. »

Je me glisse à nouveau dans l'eau chaude frétillante, bière en main. Un long soupir sort. Quelle chance d'avoir ce jacuzzi à l'année... en plein hiver c'est vraiment le pied. Je viens me coller dans le coin d'Erik, déposant mes lèvres sur sa joue rapidement. Je le sais que la nuit ne fait que commencer, alors autant prendre son temps. Bien que, l'impatience continue de me faire bouillonner après ce qui vient de se dérouler. Il s'est bien amusé, qu'il ne s'inquiète pas que mon tour viendra sous peu, juste le temps que je me ressource un peu. Je le regarde sourire et, ça me fait sourire un peu plus. Je passe une main dans ses cheveux.

« Toute façon, vous trichez tout le temps les Eaux, riais-je. »

Y a que ses yeux qui dépassent de la surface de l'eau. C'est mignon. On dirait un hippo, ou un croco, ou n'importe quel autre truc en o qui laisse que les yeux dépasser de la surface de l'eau, quoi. Sauf que j'verrais jamais un croco avec ce regard mdr. Je lui le rend avant de fermer les yeux et de laisser ma tête tomber en arrière, le goût de ses lèvres encore sur les miennes. Ce que j'aime son sourire. Et ses yeux. Ouaaah. Nan y a pas à dire c'est une chouette soirée. Genre vraiment. Et quelle compagnie nan vraiment. Indéniablement ma meilleure Saint-Valentin de ma vie. Avec une inconnue. Que j'apprends à connaître et que j'apprécie de plus en plus. Ça semblait pas partir comme ça pourtant mdr. Elle se lève et je peux pas m'empêcher de la suivre du regard. Ou de suivre ses fesses du regard, plutôt, j'avoue. Je souris et accepte la bière avec enthousiasme.

"Tu sais que j'ai laissé des serviettes exprès sur la table à côté ? Ou que je peux te sécher en un claquement de doigts ? C'est pas réservé aux Feux-"

Je tire la langue et place ma main sur son poignet, pour concentrer mon pouvoir et demander à l'eau de tomber par terre, mes yeux prenant une teinte bleue électrique.

"Bon okay sans doute plus d'un claquement de doigt. C'est plus difficile sur les autres. Eh qu'est ce que tu f- EEEEh-"

Flûte. Mes deux nouveaux meilleurs potes se font daronned... Force les gars. J'prends une moue exagérément triste avant de m'indigner de manière toute aussi exagérée.

"EH OH EHHH c'est la bagarre que tu veux, à penser que je suis fatigué ????"

Je ricane en ouvrant ma bière.

"Merci bien. J'comprends pourquoi ils t'ont pas embauchés seulement pour surveiller l'entrée tu fais ça bien eheh'"

J'aurais continué de ricaner si c'était pas le moment où elle rentrait dans l'eau à nouveau, et qu'elle en avait profiter pour m'envoyer une gerbe d'eau dans les yeux.

"EH MAIS ATTENTION tu vas mouiller ma bière alors qu'on a même pas trinqué !!!! C'est 7 ans de malheur tu sais ça ????"

Pour me venger, les mains en l'air pour prouver mon innocence, je lui envoie aussi quelques éclaboussures à l'aide de mes pouvoirs. Je souris d'une oreille à l'autre, rougissant légèrement quand la jolie blonde vient se lover contre moi. Et j'ai l'impression que l'eau vient de perdre 10°C quand elle dépose un smack sur ma joue. J'ai chaud bordel j- Sa main dans mes cheveux élargit encore mon sourire béat. Mmphhf. La décence m'empêche de décrire ce qui me traverse l'esprit à ce moment là. Du saaale. L'ambiance est si particulière. Comme si on savait, tous les deux. Que la moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres. C'est ça, flirter ? Ou on est juste en train de se tourner autour d'une manière jamais vue, à titiller l'ego de l'autre pour voir qui se jettera sur l'autre le premier ?

"Comment ça, on triche ? Jamais de la vie omg.."

On trinque et je bois une première gorgée bien fraiche. Mmmmh. Je passe mon bras par dessus l'épaule de la Tonnerre et mon pouce commence à faire de lents vas et viens sur le haut de son avant bras, sans que j'y fasse vraiment attention, de manière mécanique.

"Nan ok j'ai triché quand j't'ai dit que j'allais chercher à fumer à l'étage. J'savais très bien que c'était sur le frigo. Mais sinon j'suis le mec le plus réglo de Terrae. Un digne représentant des Eaux ! J'te jure !!!! T'as intérêt à avoir des preuves tangibles pour porter de telles accusations !!! '

J'fumerais bien à nouveau d'ailleurs. Mais c'est ptete pas une super idée. Genre j'voudrais pas écourter notre soirée à cause d'un peu trop de fumette..

« J'avais-... pas vu, répondis-je. »

Puis, incroyable hein, mais j'étais rendue toute sèche. Pas une goutte d'eau sur la peau. Je le remercie tout en profitant de la beauté de la couleur de ses yeux qui changent.
Je l'écoute tout en rattachant mon haut, bien sûr, chose que je me doutais que ça l'embêterait. Mais ça me fait rire. On ricane ensemble, c'est agréable ce côté léger de la conversation. Non vraiment, je l'aime bien ce mec. Un peu moins sur sa blague à 200 yens. Quand je rentre dans l'eau, je fais semblant d'être offusquée et lui balance un peu d'eau. Il ricane moins, moi oui.

« Mais nan, c'est 7 ans de malheur si tu trinques pas dans les yeux!! »

Bon. C'est un Eau, donc je me prends quelques retours d'eau, grâce à ses pouvoirs. Je rigole en tentant d'esquiver puis finalement, je viens m'installer, auprès d'Erik. Confortablement. Chaudement. La tension est là, mais on se détend un peu. Quand même. Je profite de toucher ses cheveux pour regarder les traits de son visage, et son large sourire, adorable. Alors c'est ça... les lovers de la catégorie douce? J'aime bien. Ils sont rares. Doux, mais passionné. Ça me fait vriller de l'intérieur.

« Genre tu triches pas... »

On trinque, le regard ancré dans le sien, la première gorgée rafraîchit. Elle donne presque froid. Je viens poser ma tête contre son bras qui s'installe en arrière, pouvant admirer à nouveau le ciel, et Erik. Je suis un peu surprise d'apprendre pour l'herbe sur le frigo. Mais je me rends compte, finalement, qu'avec le moment vécu où il fallait respirer un peu après avoir déballé... Il avait sûrement fait exprès de partir de la pièce. J'éclate de rire.

« T'es vraiment un cachottier et en plus HEIN, bah si j'ai une preuve hein quand tu- »

Est-ce que je compte vraiment dire ce que je pense?

« Quand tu, euh, tu savais que j'allais finir par tomber dans l'eau tout à l'heure, hein. C'est de la triche ça! »

Je fronce les sourcils pour faire semblant que je suis outrée. Mais en même temps, oui c'était de la triche. J'étais prise au dépourvu, pas que ça ne me déplaisait pas du tout. Clairement pas. Je prends une nouvelle gorgée pour me canaliser un peu, parce que les images trottinent là-dedans. Un peu trop.

« J'avoue que, une clope en main ça aurait été parfait là... Mais- trop la flemme de sortir de là.»

"Eh en même temps t'es dans la barraque d'un gars que tu connais pas et  'fin- "

J'vais pas me justifier ça serait pas cool puis ça lui donne pas vraiment le beau rôle, alors je m'abstiens, puis j'éclate de rire.

"Tout pareil, la flemme de me lever tout de suite. Puis j'ai pas assez de mains."

Ce qui est factuellement vrai. Une main pour la jolie fille, une autre pour la bière, c'est déjà bien assez pour m'occuper les doigts. Par contre, ok j'crois j'suis vexé. Un tout petit peu mais. Ouais. J'triche pas c'est pas cool de tricher, surtout avec les gens et leur confiance, ou sentiments, ou je ne sais trop quoi.

"J'me souviens pas avoir donné de règles. Tu pouvais très bien me téléporter dans le bassin. Ou. J'sais pas.  À TOUT HASARD SERRER LS CUISSES POUR M'EMPECHER DE REPRENDRE MA RESPIRATION ???? Nan t'as pas le droit de dire que je triche. J'avais rien prémédité du tout et t'es juste une mauvaise perdante. ET TOC ! "

En vrai j'ai haussé un peu la voix mais c'était pas de l'agression, plus de l'indignation. COMMENT CA JE TRICHE ?? OK OUI J'AVAIS UN POINT FAIBLE FACILE A EXPLOITER mais c'est pas de la triche ?

"Nan nan j'suis formel j'ai pas triché. Ah. Oui bon ok si. J'ai triché pour les bandages. J'avais trouvé le nœud et je savais que c'était ton maillot. Ouais ok. Après. Ok. J'le dis, j'ai pas peur. La plus grosse tricherie de toute la soirée, c'est d'avoir des expressions comme les tiennes. Tes yeux, meuf. Tes yeux et tes lèvres. Tes regards, tes sourires. Ça c'est de la triche. Genre si j'ai gagné une bataille t'as déjà gagné la guerre t'sais. Après, c'est pas pour autant que je vais m'avouer vaincu."

C'est juste factuel hein, j'suis pas du tout en train de m'attacher à cette fille que je connais à peine pour une jolie gueule et des gentils mots... Après bon tranquille aussi faut pas abuser, c'est pas une déclaration d'amour ou quoi. Mais j'sais que parfois, quelques compliments peuvent redonner un sacré coup de pouce niveau moral, et par les temps qui courent, les compliments sincères ne courent pas les rues. Il y en a, c'est vrai, et mon Étoilisation en est la preuve, mais pouah, ceux qui font des compliments intéressés ou qu'ils ne pensent pas, pour arriver à leurs fins, ça m'énerve. Et oui je pense à ce genre de choses pour ne pas m'empourprer après de tels propos.

Je pensais pas qu’il prendrait à cœur ma blague. Enfin, je sais pas comment je dois le prendre. Je sirote ma bière en l’écoutant parce que… il me semble qu’il aurait plutôt voulu que ce soit moi qui triche. Mais en même temps, il accepte pas forcément l’idée qu’il peut tricher…. Il hausse le ton. Mais- les voisins ?? CHHHHHHH. Je crispe un peu mais- J’essaye de comprendre. Je tourne la tête pour le regarder déblatérer, un sourcil arqué.

« Non mais Erik je-. »

Il est lancé. Il s’arrête pas. Mais je le savais qu’il trichait. Je le savais. Enfin, un peu. C’est pour ça que je lui ai dis qu’il y avait une bande supplémentaire à retirer, alors qu’il n’y en avait pas. J’ai menti. J’ai triché aussi. J’aurais pu être honnête, dire que non et point barre. Mais je voulais son contact. La soirée a évolué étrangement. Un mec en claquette-chaussette qui m’invite à prendre ma pause chez lui, à revenir pour que je profites de son jacuzzi pour qu’il finale il ne ramène pas de go chez lui. Enfin, si, la meuf c’est moi. La meuf qui ne voit pas au delà du bout de son nez. Qui a fini par se laisser attirer comme un aimant vers ce mec si doux et bienveillant. Qui m’a dévoré de ses gestes, de ses yeux. Alors, quand il me balance ces compliments, sur l’instant, je ne réagis pas. Il y a ce petit instant de blanc où je le regarde, sans expression,  à la recherche d’infos dans mon cerveau.

Je me le dis. Ça me touche. Ce qu’il dit. Mon ego gonfle un peu aussi, mais au point que la douceur d’Erik se mette dans ses mots, ça réchauffe ma cage thoracique. Je lâche ma bière sur le record avant de prendre son visage dans mes mains, entourant sa mâchoire, et d’y déposer mes lèvres passionnellement. C’est ma seule réponse disponible tout de suite. Je l’attire contre moi. Je ne veux pas d’air, je veux Erik. Hypnotisée, sa gentillesse m’impacte trop.

Il est passé d’un petit grommeleur à un mec qui me fait une petite déclaration qui me fait rougir. Rougir parce que chaque mot vient brutalement me secouer. Mes lèvres brûlent de ce contact que je viens lui dérober. Mes mains cherchent à le ramener encore plus proche en se mettant dans son dos, passant par ses cheveux à l’occasion. Je finis par me laisser tenter, je viens m’asseoir sur lui directement, le dos à moitié hors de l’eau. Ça me donne froid, mais je n’ai toujours pas quitter son contact. Torse contre torse, mes jambes serrées autour des siennes. Jusqu’à ce que je me retrouve à chercher un coup d’oxygène, mon visage à 1mm du sien.

« J’attends de voir comment tu vas te battre alors pour gagner tout ça, mais avant, je vais te montrer comment je gagne une bataille, chuchotais-je dans son oreille droite. »

Ok j'en ai peut être un peu trop fait. J'ai pas hurlé non plus tranquille les voisins. Bon okay y en a quelques uns qui ont l'ouïe fine mais c'est pour ça que c'est insonorisé une baraque hein. Enfin, deux sourcils froncés et un regard perplexe je peux gérer. Par contre, un tel blanc quand je fais de bêtes compliments euh. 'fin. J'aurais pas dû ? Genre fait pas dire des trucs qu'on pense quand c'est gentil ? J'aurais ptete vraiment pas d- Ok j'ai bien fait. Ooooooooook. Je. Elle a euh. Pris les choses en main ? Nan alors pas- Puis ses lèvres viennent se coller aux miennes, avec une passion et une envie que je ne pensais plus connaître et. Pourtant. Elle est là, sur moi, sa fougue attisant la mienne, ses lèvres dévorant les miennes, son odeur effaçant toutes les autres. Et sa peau. Sa peau, douce, chaude, mouillée, qui se colle à la mienne, et qui m'apprends que, là, mes cinq sens sont monopolisés par elle. Nana. Plus rien ne compte. Rien. Je n'ai jamais été, je crois, aussi proche physiquement d'une fille. Alors que je porte encore mon maillot. Pourtant, même quand le baiser s'interrompt, que nos regards s'accrochent pour prendre le relais, j'ai toujours l'impression de ne faire qu'un avec Nana. Nana.

"Nana-"

Mes mains ont délaissé sa taille, cherchant simplement des prises pour la ramener encore plus contre moi, la serrer, la réchauffer, la protéger, la réconforter. La dévorer. Du regard, ou à pleine bouche. Je me laisse aller. Je me laisse faire,, dans ce corps à corps charnel. Luttant non pas pour rendre les coups mais pour rester debout. Mes lèvres refusent de quitter les siennes. Ma peau refuse le contact de l'air, profitent celui de la Tonnerre. J'ai chaud. Mon esprit ne pense qu'à Nana. Qu'aux sensations qu'elle provoque chez moi. Ses lèvres. Son regard. Sa peau. La douceur de ses caresses. Le contact acéré de ses ongles dans mon dos. C'est tout ce que j'ai. Tout ce qui compte. Il n'y a plus rien d'autre que cette éteinte. Que ce baiser. Que nos deux corps qui se découvrent toujours plus.

Mes mains entourant encore son visage, son regard ancré dans le mien pendant cette recherche d’air… Je lui parle dans l’oreille mais quand je me redresse pour le regarder à nouveau, que mon nom quitte ses lèvres. Je m’écroule. De l’intérieur. Ça me déstabilise de tout mon être. Je le sens ce gros BOOM dans mon rythme cardiaque. Alors… tout de suite… Ma démonstration attendra un peu. Dans les bras d’Erik, le cœur battant, nos lèvres reviennent s’entrechoquer. Encore plus passionné. Je ne sais pas si c’est possible, mais je me colle encore plus. À la recherche désespérée qu’on ne se lâche pas. Mes mains ont quitté son visage pour se balader, partout. Sa voix dans ma tête qui répète mon nom en boucle comme un vieux disque rayé. Je pensais pas pouvoir vivre ça. Je suis en train de m’abandonner cette nuit… oubliant toute la dureté, la douleur, la tristesse, mes crises nocturnes… j’oublie mon identité. Ne me rappelant que de mon nom qui s’est échappé de ses lèvres. Si douce. Et sa peau. Ses mains. Par ses gestes, pas besoin de parler pour comprendre. Il m’envoie un signe, je le renvoie. Comme deux antennes reliées, entourées d’une bulle impénétrable.

Toujours dans un baiser de fougue absolu, je finis par me concentrer sur des caresses. Il en mérite tellement. Je me laisse aller par juste ce que je désire lui faire. Mon cerveau, éteint. Juste le corps est allumé. Je quitte finalement son visage pour, à mon tour, nicher mes lèvres dans sa nuque. Mes mains prennent les devants en descendant… dans l’eau… ne quittant pas un instant son corps.

« À ton tour…. De ne pas boire la tasse. »

***
Un long moment plus tard, on y est arrivé. Je l’ai travaillé depuis tout à l’heure. Ne laissant au final qu’un désir brûlant de vouloir continuer, j’ai fini par me recoller contre Erik, au dessus. Repassant une main dans ses cheveux, on est là, haletants. J’observe son visage rougi avec un large sourire de victoire. Est-ce… une mauvaise chose de vouloir garder cette étreinte un peu plus longue ? Juste un peu.
On la fait durer… Dans cette espèce de silence où tout se lit par le regard.
Puis, pas par envie, je me décolle, je me relève pour sortir et tend le bras à Erik.

« J’ai vraiment besoin d’une clope là, soufflais-je, tu peux me sécher s’te plaît ? »

Ça pouvait plus attendre. Mon envie de nicotine me démangeait. Erik sûrement aussi. J’attends qu’il fasse tomber l’eau puis, pour aller vite, je me téléporte dans la cuisine, fouillant à toute vitesse les poches de mon manteau et grattant la tête de Tifa au passage. Je me téléporte à côté du jacuzzi à nouveau, le paquet en main. Je lui en tends une, un sourire aux lèvres et en glisse une entre mes lèvres.

« Ma cannette peut servir de cendrier je pense ! »

Je concentre mon doigt, un arc blanc vient frapper le bout de ma cigarette pour créer la combustion. Pendant que je prends ma première bouffée, je me suis cambrée en avant pour aller allumer celle d’Erik. Je rentre dans l’eau à nouveau, reprends ma main dans une main? mais cette fois-ci, je me cale dans le coin perpendiculaire à celui de l’Eau. J’étends mes bras sur le bord et le regarde avec un sourire. Ce changement d’ambiance soudain. Me semble qu’on aime jouer sur le côté On et Off. Chacun son tour. Je voulais continuer cette étreinte, mais au final, la nuit est grande, on a tout le temps du monde, je me pousse à ne pas l’emporter dans sa chambre maintenant pour pouvoir grandir cette tension, jusqu’au bout, et profite de quelques bons moments pour juste le regarder, discuter. Est-ce si doux parce qu’il y a cette similitude comme il me parlait si bien ? On se comprend d’une manière alors… l’alchimie est si bonne ?

En temps normal, j'aurais souris, à sa blague. Mais là, j'étais trop occupé à respirer. À reprendre mon souffle pour ne plus avoir à quitter ses lèvres. Pour que les miennes ne quittent plus son corps.

***
J'aurais eu le temps de sourire, finalement. Ses lèvres avaient délaissé les miennes pour explorer de nouveaux horizons. Comme ses mains. J'ai encore la sensation de ses caresses, de ses baisers qui sont comme gravés dans ma peau. Pourtant, le moment est passé. Mais je crois qu'on le revis, tous les deux, l'un contre l'autre. Je le vois dans son regard, et elle le voit dans le mien. L'ardeur laisse place à cette douceur apaisante, cette béatitude presque niaise, nos mais continuant les caresses, nos lèvres les baisers. Juste parce qu'on en a envie. Qu'on est bien. Ça dure longtemps. Trop longtemps pour qu'on ai pas envie que ça dure. Et en même temps, pas assez longtemps pour s'y habituer. Quand, à regret, elle se redresse, j'attrape sa main dans la mienne, pour la faire sécher. Non pas que j'ai besoin de ce contact pour le faire. Mais, quitte à tricher pour de vrai. C'est quelque chose que j'suis prêt à lui faire croire, pour quelques secondes à lui tenir la main..

"S'tu trouve les miennes j'veux bien aussi steuplait"

Une vieille addiction pour lutter contre une autre, naissante- J'inspire, chassant cette idée de mon crâne. Essayant, du moins.

"Merci ! "

Elle allume sa clope, et se penche vers moi pour allumer la mienne. Et j'sais pas si elle m'allume pas plus que la clope, là, quand mon regard dévie du sien vers son décolleté et que je m'empourpre, tirant de travers sur ma cigarette.

"Kof- Merci t'es la best ! "

Je la regarde entrer dans l'eau, un sourire aux lèvres, qui s'élargit quand elle passe devant moi pour aller se loger dans le coin opposé, les bras écartés sur le rebord, à la manière d'un boxer qui attend le début du prochain round. J'imagine qu'on peut dire que pour l'instant, le match est serré. Dans le plus parfait des mondes on termine sur un double K.O. On verra bien. J'me suis donné perdant tout à l'heure, quand même. Accoudé au bord, cigarette aux lèvres, je ne peux que la regarder et pourtant, ça me procure une satisfaction que je peine à réellement comprendre. On reste un moment comme ça, à se jauger, sans rien dire, parfois cherchant le regard de l'autre, parfois le fuyant, au gré des changements de couleur de nos joues.

"T'es de quel coin du coup ? 'fin genre t'as grandit où ? On est pas beaucoup de blonds dans le coin t'sais- "

La vision du sourire d’Erik, de ses joues rosées, ça ne me donne que pur satisfaction. Faut savoir retourner l’appareil, titiller cette faiblesse qui nous fait dégringoler vite, abandonnant les barrières qu’on impose aux autres. Pourquoi c’est si facile avec Erik ?
Pourquoi sa main est si douce dans la mienne quand il enlève l’eau ? Je lui offre un large sourire avant de partir à la chasse aux clopes dès lors que le contact de nos doigts se brisent sinon je risque de l’emporter avec moi.

Prenant mon paquet, et le sien. Je ricane un peu quand il s’étouffe quand j’allume… sa clope, mais lui également. Son visage vire de couleur. On s’installe confortablement dans l’eau, la beauté de la nicotine faisait son effet. C’est vraiment l’ascenseur émotionnel ici. Pas besoin d’être un Télépathe pour le savoir. La clope au bec, j’essore un peu mes cheveux  que je laisse poser sur le rebord. La tête penchée, je regarde un Erik si différent de tout à l’heure… le dernier mur entre nous a été abattu d’une facilité si grande. Sa question me fait rire, je prends un instant pour réfléchir, laissant sortir la fumée de ma bouffée par le nez, comme un taureau.

«  Un peu compliqué mais je suis de Tokyo. Ma mère était de là. Mais mes parents se sont séparés et je suis allée vivre à Paris parce que mon père est français. Le côté blond vient de lui, dis-je avec un air nostalgique. »

C’est vrai qu’on était pas temps de blond dans le coin, ou alors souvent, c’est des décolorations et non des cheveux naturels.

«  C’est un peu mon héritage de sa part… il doit être heureux là haut de voir où j’en suis…  »

Je regarde les étoiles. Une légère ombre dans le regard.

«  Il est décédé quand j’avais 16 ans, alors je suis retournée chez ma mère. Puis je suis allée à Terrae peu de temps après.  »

Mon Vide… je ne l’avais pas oublié mais… ça faisait longtemps que je n’y avais pas repensé… sincèrement. Je laisse ça derrière pour reconcentrer mon regard sur Erik.

« Si t’as grandit à Tokyo comme tu disais, si ça se trouve on s’est déjà croisé ! Riais-je. »

Je refuse de me laisser repenser à du négatif. Pas ce soir.

« Enfin, après… on sait que Tokyo c’est grand. Puis t’es plus vieux que moi alors, difficile à confirmer même si j’avoue que des têtes blondes c’est rare ici haha. »

Je lui offre un large sourire, profitant de la beauté de ses yeux bleus.

« En plus c’est vraiment récent que tu sois arrivés ici mine de rien ! 2018… je crois je suis arrivée en… 2011. Donc je peux peut-être considéré que je suis plus vieille que toi, ricanais-je, ‘’SENPAI’’ !»

Une autre Tokyoïte alalah. Le monde est si petit mdr. Une autre hafu blonde. Tu m'étonne on relate depuis tout à l'heure ptdr. Bon, moi, j'ai jamais quitté le Japon. Enfin si du coup. Fin Décembre. Je chasse cette pensée d'un revers de la main, suspendu aux lèvres de Nana, métaphoriquement, cette fois. J'hoche la tête, l'encourageant à continuer.

"Bah écoute y a très peu de chances qu'on se soit croisés, en vrai. Perso je me colorait les cheveux pour essayer de m'intégrer. Mas mon école était pas mixte. Puis une petite bouille comme la tienne aurait été difficile à oublier. Par contre, j'suis pas certain que ton paternel soit suuuuuper enjoué de voir que t'es dans le jacuzzi d'un inconnu."

Je la taquine, un sourire léger sur le visage.

"Mais euh- Tu portes son héritage à ravir. Et il serait probablement fier de te voir agir pour ceux qui le peuvent pas. J'ai jamais connu le mien. Mais c'est ce que j'me dis."

L'ambiance est devenue plus sérieuse, à nouveau. Mais elle est loin d'être pesante. Et ahahahahahahaahahahahaahahahah pourquoi elle m'appelle Senpai ?? On m'a jamais appelé senpai mdr putain j'ai chaud. Ouah ce que j'ai chaud. C'est genre elle a appuyé sur le bouton magique et j'deviens une bouilloire ???? J'sens l'eau perdre quelques degrés. Ou alors c'est moi qui en ai pris trop ? Sans même y faire attention, je suis debout, en train de réduire la distance qui nous sépare. Le vent frais caresse mon dos et je retiens un frisson. M'accroupissant devant la Tonnerre, plaçant mon visage à quelques centimètres du sien, d'une voix la plus neutre possible, lui refusant le contact de ma peau autrement qu'à travers ma main qui, une fois n'est pas coutume, lui redresse le menton.

"Watch your mouth. Pour toi, c'est Sensei-"

Je me penche à peine, déposant deux petites tapes sur sa joue. Puis un clin d'œil, et je me laisse tomber en arrière pour retrouver ma place, un air amusé sur le visage. Qu'est ce que j'viens de faire mdr ??? Y a deux secondes j'étais rouge comme une pivoine. Nan mais. J'vais devenir invisible c'est ça ? Genre d'un coup j'suis Feu ? Purée. Elle a le don pour attiser les flammes qui ronronnent au fond de moi. Enfin. Qui ronronnaient. J'ai plus l'impression qu'elles rugissent, là. Qu'elles demandent à sortir. À grandir. À consumer le vent qui chatouille ses braises. Mais je me retiens. Je sais très bien que j'aurais pu la dévorer là, tout de suite. Mais autant jouer un peu avant.

"Ça ressemblait à quoi, Terrae, à l'époque ? "

Je souris, comme si rien ne venait de se passer. C'était pas too much ?

Je fais un sourire de compassion envers Erik.

« C’est dommage de cacher d’aussi beaux cheveux ! Mais c’est vrai, si je t’avais croisé, je m’en serais souvenue hm… »

Puis j’éclate de rire.

« Bon il est pas obligé de tout voir ce que je fais hein il sait que je suis une grande fille quand même ! Merci pour ces mots, Erik. »

Son prénom sort de ma bouche comme un sortilège qui résonne en moi. On discute, posés dans notre coin. Je prends un peu la confiance et je blague sur son statut de Senpai. C’est le système japonais des rangs qui me fait rire. Puis j’arrête de rire, quand je le vois se lever. Je profite de la vue au passage, est-ce qu’il compte sorti- non. En un éclair, on se retrouve nez à nez.  Ses yeux, son ton, sa main, j’ai chaud. Je deviens pivoine. Ce côté chez Erik, hm. J’ai le droit de l’attraper entre mes mains ? Je veux pas craquer. C’est trop. Nos souffles qui s’emmêlent, j’ai juste à me pencher pour que nos lèvres se touchent encore… je m’en mords la lèvre. Allez… J’OSE.

« Make me. »

Ce court instant me fait frissonner de partout. Il me tape la joue, CLIGNE DE L’ŒIL, et repars. Je grimace un peu de le voir s’éloigner de moi. Après ça… L’appétit est fort, on va se le dire. Comment il fait ça… COMMENT. Je profite qu’il se réinstalle pour passer de l’eau sur mon visage, essayant de me calmer. Il me reparle comme si de rien n’était. Je soupire. Comment il fait ça. Il assume pas avoir du Feu en lui et il me laisse comme ça, dans mon coin, affamée de sa personne. Je tente de mimer son air neutre.

« C’était différent. Terrae était fermé au monde entier… on se battait contre des scientifiques… qui j’imagine sont devenus le Centre ou je sais pas. On était tous différents à l’époque…  »

Difficile de décrire vraiment.

« Mais, Terrae est ouvert maintenant, ça m’a fait un choc de l’apprendre ! Est-ce que c’était encore fermé quand tu es arrivé ? Comment c’était ton arrivé ici ?  »

Make me ?? MOI MAKE ME ???? ENFIN MAKE YOU ??? OUAAH heureusement j'ai les nerfs solides on est où là ? Je me mords l'intérieur des joues pour contenir mon envie de la prendre là, tout de suite, sur le champ. Et je recule. On verra bien si tu continues à me donner du Senpai longtemps là.  J'inspire. Expire. Je pose ma question. Même pas parce que la réponse m'intéresse. Juste pour la faire parler. Pour l'entendre parler. Pour écouter sa voix.

"J't'avoue que ça a pas l'air aussi différent que ça de maintenant mdr. Bon même si les relations avec les pays s'améliorent, globalement. Mais faut dire que l'Eclipse a fait mal un peu. Rah ce que j'aurais donné pour être ici plus tôt. Cette impression d'avoir loupé plein de choses et tout-"

Je réfléchis à la Terrae que j'ai connu, en arrivant, plongeant dans ces souvenirs que je me ressasse parfois, avec regret ou fierté, dépendamment d'auxquels je pense.

"Je t'avoue que je sais pas trop. J'venais d'arriver, je cherchais ma place, alors celle de Terrae dans le monde, tu sais... Ma priorité quand le Master est venu me chercher c'était savoir si je pouvais prendre Tifa et les chats avec moi- J'ai été accueillit par tellement de gentillesse, tellement de gens formidables. Beaucoup sont repartis. Pourtant. Ouah. Ils ont fait de Terrae mon chez moi. J'me souviens de la première personne que j'ai croisé. Un p'tit bonhomme aux cheveux blancs. On était allé se balader, avec nos chiennes. J'me demande ce qu'il devient..."

Ok je crois que je vais avoir besoin d'une autre cigarette. Enfin. J'en ai envie, quoi. C'est pas une addiction pour rien.

"Mais du coup eh question !!! Tu étais déjà Téléporteuse, la première fois ??? Genre avec tout ce qui t'es arrivée j'sais pas t'as dû changer. Je comprends toujours pas comment ça marche exactement ces histoires d'affinités ahah- Et euh, maintenant que j'y repense. J'crois que c'était plutôt fermé, Terrae, à l'époque. Fallait demander l'autorisation pour sortir et tout. C'était frustrant, de plus pouvoir sortir me balader à Shibuya ou Akihabara choper des jeux ou des mangas ahah-"

J'sais pas si les autorisations de sortie sont un élément fiable pour juger de l'ouverture ou non de Terrae. Mais ça m'était revenu comme ça, au milieu d'une phrase.

"Ça va, le rythme nocturne ? Pas trop chiant ? Moins voir les gens et tout, dormir le jour, tout ça. Tu t'y fait ? "

Plus je la regarde et plus j'ai envie d'elle. Je crois que vraiment, cette envie n'a pas diminuée d'un iota depuis le début de la soirée. C'est ça, un coup de Foudre ?

J’ai du plaisir à regarder Erik parler. Je ne peux pas me mettre tant à sa place mais, j’écoute du oreille attentive tout le long. Ce truc d’Eclipse, on me l’a expliqué. Je l’ai vécu un peu mais pas tant. Difficile de comprendre ce que Terrae a vécu quand t’es pas là. Un large sourire étend mon visage quand il parle de la gentillesse de Terrae. Ça je le comprends.

« Ce sont des gens biens à Terrae. Je ne suis pas étonnée que tu ai ressenti cela à ton arrivée, c’est super qu’ils aient pu accepter de te prendre avec tes animaux. Terrae c’est vraiment… la maison. Ouais. »

Je penche la tête sur le côté. Il y a quelque chose chez Erik qui m’attire tant quand je le regarde. Je lâche un rire.

« Oui un peu comme à Poudlard tu vois, une affinité ça change pas comme ça une fois que tu l’as ! Juste que moi c’était  endormi une fois dehors. Mais oui, j’étais une bonne téléporteuse puis… Je te comprends ! C’était chiant de pas pouvoir sortir. Pffff juste pouvoir poser le pied dehors de l’institut genre 5 cm c’était chiant. Enfin maintenant faut demander aux masters mais c’est moins restreint. Y a trop de bons petits restau’ à Tokyo en plus !!! »

Et on connaît mon amour de la nourriture. Je me détends les épaules dans l’eau un peu.

« Oh oui ! Je préfère bosser la nuit de base. Je fais des terreurs nocturnes depuis le retour de mission alors… je préfère bosser et faire des siestes en journée, c’est pour ça que mes cernes ont des cernes, riais-je. Rien de mieux que d’être dans la noirceur.  »

Les regards qu’il me lance… Pf.

«  T’as l’air d’être un oiseau de la nuit toi aussi. À moins que, préfères-tu être de jour maintenant?  »

Je tends lentement ma jambe sous l’eau, laissant bout de mon pied toucher sa jambe en douceur. J’ai un sourire narquois en coin. Je veux le provoquer. Juste un peu. Qu’il revienne se rapprocher de mon visage. Me reparler si proche, me redire des mots frissonnants.  J’imagine qu’il ne bougera pas d’un pouce, mais voyons combien de temps il tient. Pour le moment, il n’y a vraiment rien qui me déplaît, tout chez Erik… est… attirant. Après, faut que je fasse attention, on est dans l’eau. Qui sait pas ce qu’il peut faire pour me rendre l’appareil. Je pince un peu les lèvres, je veux retourner dans son coin. Recoller mes lèvres et mon corps contre le sien. L’entendre soupirer dans mon oreille…. Redire mon nom.

J'suis content de voir que malgré tous les profils différents, malgré toutes les épreuves traversées par Terrae et ses occupants, on soit d'accord sur le fait que l'accueil et la gentillesse des gens, ça nous fait appeler très vite cet endroit "Maison", ou "Chez soi".

"Tellement de bons restos. Tellement de festivals, de prétextes pour sortir ! Maintenant que j'suis plus enfermé sur moi-même, je prends plaisir à découvrir ce que je fuyais, enfant- À l'occas' faudra que tu me montre ceux que t'aime bien ! J'en connais quelques uns de vraiment sympa aussi ! "

On discute un moment de cuisine, de ce qu'on aime manger ou cuisiner. Je rougis quand elle complimente mon curry pourtant pas si ouf. Qui coïncide au moment où son pied vient effleurer ma jambe. C'EST LE COMPLIMENT QUI ME FAIT ROUGIR HEIN. J'essaie de reprendre contenance comme je peux, orientant la discussion sur le boulot. Purée. Rester impassible, là, tout de suite. C'est. Si. Dur. Ahem. C'est pas le seul truc DIFFICILE là tout de suite. Vous connaissez l'expression totalement has-been "je suis raide dingue de toi" ? Elle prend tout son sens, pourtant je garde un visage imperturbable. J'essaie, du moins. C'est drôle. Je m'amuse vraiment. Toute cette tension, tout ce jeu, de regards, de gestes. De mots. C'est si bien. Si bon. Si doux.

"Tu sais ce qu'on dit. C'est dans les ténèbres que la lumière brille le plus..."

Je ferme les yeux, savourant le moment. Je me fiche éperdument d'a quel point ses pommettes vont rougir. Ce qui compte, c'est la suite, là, tout de suite.

"Disons que je dors pas énormément, que les journées sont trop courtes. Mais cette nuit, j'suis prêt à filer des cernes à mes cernes, pour que tes cernes qui ont des cernes aient des cernes. Que tu comprennes qu'essayer d'attirer l'attention de ton Sensei en lui chatouillant la jambe, ça suffit pas."

Je me suis levé à nouveau. D'un coup, au milieu de ma tirade. L'eau tombe autour de moi, comme au ralenti. Mon regard dans le sien, j'avance vers elle et, sans un mot, je m'assieds juste à côté d'elle, comme si il était évident que ma place était ici. Nos corps sont proches. Trop éloignés encore à mon goût. Mais proches. Sans pour autant se toucher. Mon regard s'égare sur ses courbes, puis ses lèvres, et enfin, ses yeux.

"Je vous laisse une seconde chance, mademoiselle. À moins que je ne doive reprendre la leçon depuis le début ? "

Je reproduis ce fameux regard qu'elle m'a montré plus tôt cette nuit.

"Il s'agirait d'assumer les conséquences de vos- De vos actions, Nana. Ne m'obligez pas à le faire pour vous."